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Nous allons
jeter dans cette étrange caverne, un regard candide ; le regard de quelqu’un qui ne
prétend pas savoir pourquoi quand on lui explique comment.
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IMMUNO-HEMATOLOGIE ET TRANSFUSION SANGUINE
Ass Arold FAZILI
PREFACE
Biologiste Médical
IMMUNO-HEMATOLOGIE ET TRANSFUSION SANGUINE
Ass Arold FAZILI
Dès lors, de multiples essais de transfusions, aux succès inégaux, ont étés tentés avec du
sang d’animaux et du sang humain. Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la
transfusion fut largement utilisée et sauva de nombreux blessés.
En 1900, Landsteiner observe que le plasma de différents sujets agglutine les hématies de
nombreux autres sujets et, poursuivant ses études, il en déduisit l’existence des groupes
A, B et O.
Un an plus tard, De Castillo décrit un quatrième groupe : AB.
Curieusement, l’importance de ces groupes sanguins pour les transfusions n’a été perçue
que dix ans plus tard car ce n’est qu’en 1910 que les règles de la transfusion sanguine ont
été édictées par Schultz et Ottenberg.
En 1924, Bernstein démontre la transmission héréditaire selon les lois de Mendel des
facteurs de groupes sanguins.
En 1940 Landsteiner et son élève Wiener, sont à l’origine de la découverte du système
rhésus. En injectant au lapin des hématies du singe Macacus rhésus, ils obtiennent des
anticorps qu’ils dénomment anti-rhésus. Ces anticorps agglutinent les hématies de 85 %
des humains dits rhésus positifs ou Rh+, les autres étant Rh-.
Ce nouveau groupe sanguin, indépendant du système ABO, se transmet comme un
caractère mendélien dominant.
1.3. LE SYSTEME ABO et Hh
LES ANTIGENES DU SYSTEME ABO-Hh
Une délétion importante de la séquence codante rend l’allèle O non fonctionnelle avec
une non production d’enzyme active. A l’état homozygote, il conduit à l’absence
d’antigène A ou B sur les hématies, correspondant au phénotype O.
Les individus de groupe O possèdent une large quantité d’antigène H sur leurs hématies.
LES ANTICORPS ANTI-A et ANTI-B
Les anticorps anti-A et anti-B, dirigés contre les antigènes du système ABO, sont des
anticorps naturels réguliers, c’est à dire qu’ils existent de façon constante chez tout
individu adulte qui ne possède pas le(s) antigène(s) A et/ou B, en dehors de toute
stimulation antigénique. En fait, les antigènes A et B se trouvent largement répandus
dans l’environnement, en particulier chez les bactéries. Ces anticorps dits “ naturels ”
correspondent en réalité à une immunisation acquise vis-à-vis d’antigènes étrangers
ubiquitaires.
Ainsi, les individus de groupe A produisent des anti-B, les individus de groupe B
produisent des anti-A et les individus de groupe O produisent à la fois des anti-A et des
anti-B. Les personnes de groupe AB ne possèdent pas d’anticorps naturel dans le système
ABO.
Il faut noter l’intérêt clinique de ces anticorps naturels anti-A et anti-B : en se fixant à la
surface d’hématies étrangères non compatibles dans le système ABO, ils sont capables
d’induire une réaction d’hémolyse massive souvent mortelle. Ces anticorps appartiennent
aux classes IgM et IgG en proportion variable.
On comprend alors les lois de compatibilité ABO qui doivent absolument être respectées
dans la transfusion de culots globulaires :
1. Un sujet de groupe O possède des anti-A et anti-B et ne peut être transfusé qu’avec
des globules O ;
2. Un sujet de groupe A possède des anti-B et ne peut être transfusé qu’avec des
globules A ou O ;
3. Un sujet de groupe B possède des anti-A et ne peut être transfusé qu’avec des
globules B ou O ;
4. Un sujet de groupe AB ne possède pas d’anticorps naturels et peut être transfusé
avec des globules A, B, AB ou O.
CAS PARTICULIER : LE PHENOTYPE BOMBAY
Le terme Bombay correspond à un phénotype dans lequel les hématies n’expriment pas
d’antigène H, et donc pas non plus d’antigène A ou B.
Ce phénotype extrêmement rare et extrêmement dangereux en transfusion, a été décrit pour
la première fois en Inde.
Il correspond à un gène H non fonctionnel à l’état homozygote dans des familles
consanguines.
Le groupage sanguin donne apparemment un groupe O, mais ces individus possèdent, en
plus des anti-A et anti-B, un anticorps naturel anti-H et agglutinent donc toutes les
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hématies à l’exception des hématies Bombay elles-mêmes. Ils ne peuvent donc être
transfusés qu’avec des hématies Bombay.
Contrairement aux anticorps anti-A ou anti-B dits naturels, la grande majorité des anticorps
dans le système Rhésus résulte d’une réponse immunitaire induite par une grossesse ou
une transfusion sanguine incompatible. Cependant, pour une raison inconnue, il n’est pas
rare de détecter des anticorps “ naturels ” anti-E par exemple, chez des sujets E négatifs
qui n’ont jamais été en contact avec l’antigène E.
On considère l’antigène D comme le plus immunogène, suivi par les antigènes E et c. On
estime que près de 80% des sujets RH- transfusés avec du sang RH+ vont produire un
anticorps anti-D pouvant persister plusieurs mois ou années. Une nouvelle exposition à
l’antigène D va entraîner une réponse immunologique secondaire rapide pouvant conduire
à des accidents immunologiques graves.
La fréquence et l’importance transfusionnelle des anticorps anti-D justifient le respect
systématique et obligatoire de la compatibilité RHD en transfusion sanguine.
L’incompatibilité foeto-maternelle implique fréquemment ces anticorps.
Les autres antigènes du système Rhésus, significativement moins immunogènes,
entraînent l’apparition moins fréquente d’anticorps après transfusion ou grossesse
incompatible. Il faut noter toutefois leur fréquence non négligeable et leur présence
contre-indique toute transfusion incompatible pour chacun des antigènes C, E, c, e.
La compatibilité doit être respecté pour les 5 antigènes Rhésus dans les transfusions de
globules rouges, spécialement chez les patients de sexe féminin avant la ménopause et
dans les pathologies impliquant des transfusions répétitives et/ou chroniques.
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Autres antigènes :
Cas particuliers :
Les D faibles : Un sujet est dit D faible quand D est présent sur ses globules rouges
mais en très faible quantité. Pour détecter l’antigène D chez un patient, on met ses
globules rouges porteurs d’Ag D en contact avec des anticorps anti-D du laboratoire. Si
le patient est D faible il n’y aura pas d’agglutination, mais si on applique une technique
plus sophistiquée = Du il y aura une agglutination lors du contact entre les dag D du
patient et les Ac anti-D du labo.
On recherche les D faibles chez :
- Les donneurs : Si D - mais Du + étiquette Rh + ; le receveur devra donc être Rh +.
- Les femmes enceintes : Si Rh- et Du + (donc Rh +) pas de risques d’être immunisée
par un bébé Rh + car la femme possède déjà l’antigène D. Si la femme est Rh - Du –
(Rh -) et que le bébé est Rh - mais Du + (Rh + ) il risque d’immuniser la mère contre les
anticorps D, on injectera donc une dose de gammaglobulines. Si le deuxième bébé est
Rh– et Du- (Rh -) et qu’une dose a été injectée le bébé ne sera pas en danger. - Les
receveurs Rh - : s’ils sont Du – on ne peut leur transfuser que du Rh - ; s’ils sont Du +
on peut leur transfuser du Rh- ou du Rh +.
Les D partiels : Cela concerne les sujets qui possèdent des antigènes D incomplets. Si
on leur transfuse du Rh + ils vont recevoir des antigènes D complets et vont donc
s’immuniser contre la partie antigénique qu’ils ne possédaient pas. Lors d’une deuxième
transfusion de sang Rh + il y aura hémolyse du sang transfuser. Il faut donc leur
transfuser du sang Rh -.
1.5. LE SYSTEME KELL
Il s’agit du système le plus immunogène après le système Rhésus. Le système Kell possède
2 antigènes principaux : K (KEL1) et k (KEL2, Cellano), portés par une glycoprotéine
membranaire dont l’expression se trouve restreinte à la lignée érythrocytaire.
Les anticorps anti-K (KEL1) fréquents et dangereux, occasionnent des accidents
hémolytiques posttransfusionnels, des anémies fœtales sévères (avec pancytopénie) et des
maladies hémolytiques du nouveauné.
Ceci justifie le respect du phénotype Kell, comme le phénotype Rhésus, en particulier chez
les femmes avant la ménopause et chez les sujets polytransfusés. Cependant, compte tenu
de la fréquence élevée de donneurs de sang de phénotype K- (91 %) , il est aisé d’obtenir
du sang compatible pour les sujets présentant un anticorps anti-K.
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Les anticorps anti-k (KEL2) très rares (0,2 % seulement de la population n’exprimant pas
l’antigène k), aussi dangereux que les anti-KEL1, peuvent conduire à des situations
d’impasse transfusionnelle, la fréquence des donneurs compatibles étant très faible.
Représenté par 2 antigènes principaux : Jka (JK1) et Jkb (JK2) aussi immunogènes que les
antigènes du système Duffy. Deux allèles codominants localisés sur le chromosome 18,
JK1 et JK2, déterminent l’expression des antigènes.
Il s’agit d’un système diallélique équilibré.
Les anticorps anti-Jka (JK1) et anti-Jkb (JK2), très dangereux et relativement fréquents,
doivent être systématiquement dépistés avant la transfusion.
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LA REANIMATION VOLEMIQUE
La réanimation volémique a pour but principe de corriger les troubles engendrés
par une hypovolémie. Cette correction doit éviter de créer des problèmes comme la surcharge
circulatoire, le syndrome de transfusion massive, les accidents immunologiques.
L’action substitutive doit suivre une chronologie stricte qui dépend de la
connaissance des troubles à corriger dont l’appréhension est plus clinique que biologique. Sa
finalité est de maintenir perméable le maximum de territoire capillaire et de ré-oxygéner au
maximum les tissus afin d’éviter les troubles cellulaires et microcirculatoires liés à
l’hypoxieanoxie.
Exemple :
- Hb désirée = 7g/ 100ml
- Hb du patient = 4g/ 100ml
- Poids du patient = 60kg
- Ø = (7 – 4) x 6 x 60 = 1080 ml, soit 1l ou environ 2poches de sang total.
Dans les lignes qui suivent, on parlera plus des réactions immédiatement,
néanmoins il est nécessaire de signaler qu’il existe aussi des réactions retardées.
On citera à cet effet : la sensibilisation à certains antigènes qui aboutit à la
formation des anticorps irréguliers, les infections parasitaires, bactériennes et virales…
• Immunologique
• Métabolique
• Infectieux
• Hémodynamique (surcharge volémique)
- Agitation
- Transpiration.
La bonne gestion des produits sanguins repose sur une bonne organisation et collaboration de
tous. La mise en place d’un système efficace de gestion de stock a pour finalité d’éviter les
situations de crise, de rupture de stock.
A la base de cette activité il y a une fiche de stock.
Cette fiche comprend : les commandes, les livraisons et l’utilisation de chaque article. Elle
permet un suivi constant du taux d’utilisation de chaque article.
C’est un outil qui permet d’avoir toujours des réserves suffisantes sans jamais être excessives.
Les fiches sont sous la responsabilité d’un magasinier de laboratoire.
Sur cette fiche on retrouve les indications suivantes :
- Le nom du produit
- Le numéro de code
- Le stock critique
- Le délai de livraison
- Les conditions de conservation
- Les délais ou dates de péremption
- Chaque entrée doit toujours être spécifiques (date, quantité, volume, signature).
Ce système basé sur les fiches de stockage présente des nombreux avantages. Il permet de
vérifier immédiatement si la quantité ou le volume reçu correspond à la quantité ou au
volume commandé avant même que les produits ne soient entreposés.
Si le délai de livraison s’avère plus long que prévu, il faut prévoir une marge de sécurité pour
les commandes ultérieures.
Les fiches de stock doivent être classées par ordre alphabétique.
La gestion de stock au quotidien se fait sur la base de quelques principes qui sont :
- First in, First out
- Last in, Last out
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- Last in, first out quand les dernières entrées ont une date de péremption plus
courte que le stock existant.
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3. I. Groupage ABO-Rhésus
Les hématies comportent plusieurs antigènes de membrane définissant les groupes sanguins
érythrocytaires. On connaît une vingtaine de systèmes antigéniques caractérisant autant de
groupes, présents simultanément chez le même individu. Les plus importants pour la
transfusion sont les systèmes A, B, O et Rh.
Le groupage ABO comporte obligatoirement deux épreuves qui doivent être concordantes
entre elles :
- Une épreuve globulaire dite de Beth-Vincent, qui permet, grâce à l’utilisation de
- Une épreuve sérique dite de Simonin, qui permet, grâce à l’utilisation de GR-tests
Le système A, B, O est défini par la présence à la surface des érythrocytes soit d’un
antigène A (groupe A), soit d’un antigène B (groupe B), soit des deux (groupe AB), soit
encore d’aucun d’entre eux (groupe O), ce qui permet de classer tout sang humain dans un
des quatre groupes A, B, AB, O. Le sérum d’un sujet donné contient l’iso-anticorps naturel
(anti-A ou antiB) correspondant à l’antigène absent de ses érythrocytes. Lorsque l’hématie
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porte les deux antigènes, le sérum ne contient aucun iso-anticorps. Le sérum contient les
deux iso-anticorps anti-A et anti-B si l’hématie ne contient aucun des deux antigènes.
Il est obligatoire que les deux épreuves soient réalisées sur deux prélèvements différents par
deux techniciens différents.
D’autres systèmes peuvent être recherchés, d’intérêt variable : système Lewis, Kell, Duffy,
Kidd, Lutheran, P...
Le système Kidd comprend deux antigènes Jka et Jkb et trois phénotypes Jk(a + B
+ ) Jk (a + b - ) Jk(a - b + ). L’antigène K du système Kell est très immunogène.
Il est appelé ainsi parce qu’il se fait en un seul temps, les hématies étant mises directement au
contact de l’antiglobuline.
Il met en évidence des anticorps (immunoglobulines) fixés à la surface des hématies par
une réaction d’agglutination réalisée au moyen d’antiglobulines humaines (des anticorps
antianticorps) : une antiglobuline polyvalente, une antiglobuline anti-IgG et une
antiglobuline anticomplément (C3d). L’anticorps est titré par dilutions croissantes du
sérum antiglobulines.
maternelle.
Test de Coombs direct met en évidence des anticorps fixés sur la membrane du GR
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Ce test a pour objet de mettre en évidence des anticorps antiérythrocytaires dans le sérum du
malade. Il est dit indirect parce qu’il se pratique en deux temps :
- dans un premier temps, le sérum du patient est mis en présence d’un « panel »
d’hématies étrangères, de phénotype connu, afin que les anticorps se fixent sur
- dans un second temps est réalisé un test de Coombs direct comme précédemment.
génitale.