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Nous ne sommes pas assez savants ni vous, ni moi pour tout analyser.

Nous allons
jeter dans cette étrange caverne, un regard candide ; le regard de quelqu’un qui ne
prétend pas savoir pourquoi quand on lui explique comment.

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IMMUNO-HEMATOLOGIE ET TRANSFUSION SANGUINE
Ass Arold FAZILI

PREFACE

L’enseignement d’Immunohématologie est un module de L3 en Biologie Médicale.


Cet enseignement complète les cours d’Hématologie générale et hématologie clinique
enseignés qui visent à préparer l’étudiant en Biologie médicale à mieux tirer profit des
pratiques quotidiennes mais aussi à interpréter les examens de routine en hématologie
biologique.
Sont abordés dans ce cours, les notions des groupes sanguins associés aux normes
transfusionnelles. Un accent est mis sur les différents examens immuno-hematologiques de
pratique courante.
L’étudiant devra aussi être imaginatif, avec esprit d’initiative et capable de créer des
activités en rapport avec sa formation pour satisfaire pas seulement à ses aspirations mais
également à celles de la société qui compte énormément sur ses intellectuels.
Le cours est suivi d'un résumé et des explications ; Il est fortement recommandé de lire le
chapitre correspondant avant de venir aux cours : celui-ci sera illustré de façon magistrale
interactive et dans la mesure du possible le polycopié sera distribué avant.
La participation aux cours et aux TP constituent des prérogatives essentielles pour la
réussite du cours
Le volume horaire de ce cours est de 30 heures théoriques et 10 heures pratiques. Une
interrogation et quelques travaux pratiques et travaux dirigés vont constituer la moyenne
de l’année, l’examen complétera la cotation finale.
Le présent cours se veut d’un niveau scientifique convenable et acceptable, les présentes
leçons sont largement inspirées des enseignements de nos maitres qu’ils nous ont légués
pour vous léguer dont l’essentiel des ouvrages est repris dans la bibliographie. Des
remarques et conseils des utilisateurs nous aideront à mieux préparer la prochaine version
du cours.
Bonne chance
Arold FAZILI

Biologiste Médical
IMMUNO-HEMATOLOGIE ET TRANSFUSION SANGUINE
Ass Arold FAZILI

COURS D’HEMATOLOGIE APPROFONDIE ET IMMUNO-HEMATOLOGIE


I. CONTRAT PEDAGOGIQUE
1. Volume horaire : 30 heures (Théorie : 30 heures ; T.P : 10 heures)
2. Promotion : L3 Biologie Médicale/ISTM LIKASI
3. Titulaire : Ass1 FAZILI OZENGA Arold
II. CONTENU DU COURS
L’ossature de ce cours se présente de la manière suivante :
CHAPITRE I : LES SYSTEMES DES GROUPES SANGUINS
CHAPITRE II : LA TRANSFUSION SANGUINE
CHAPITRE III : EXPLORATION BIOLOGIQUE EN IMMUNO-HEMATOLOGIE
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Ass Arold FAZILI

CHAPITRE I : LES SYSTEMES DES GROUPES SANGUINS


1.1. Introduction

Les groupes sanguins, ou phénotypes érythrocytaires, correspondent à des antigènes


membranaires de l’érythrocyte, dont l’expression est déterminée par une série de systèmes
génétiques polymorphes.
Ces antigènes, introduits dans un organisme qui les reconnaît comme étrangers, peuvent
être la cible d’anticorps sériques naturels ou immuns, responsables d’une lyse cellulaire
parfois grave, voire mortelle. Cette notion s’exprime dans 2 domaines de la pathologie :
les accidents immunologiques transfusionnels et l’incompatibilité fœto-maternelle.
Plus de 23 systèmes de groupes sanguins ont été identifiés depuis la découverte du
système ABO par Landsteiner en 1900. Certains de nature glucidique, comme les
systèmes ABO, Hh ou Lewis, dont les extrémités terminales glycoprotéiques ou
glycolipidiques membranaires portent les antigènes. D’autres, de nature peptidique,
représentent l’expression directe des gènes et sont ancrés dans la membrane des hématies.
Au contraire des antigènes de nature peptidique dont l’expression se trouve souvent
restreinte aux cellules sanguines et généralement limitée à l’homme, les antigènes
glucidiques sont des antigènes tissulaires, présents dans de nombreux organes, et exprimés
dans d’autres espèces y compris les bactéries.
Les anticorps anti-érythrocytes dirigés contre ces systèmes de groupes sanguins, en se
fixant sur la membrane érythrocytaire, entraînent fréquemment une diminution de la
durée de vie des hématies et une hémolyse retardée par phagocytose. Ils peuvent parfois
induire une hémolyse intra-vasculaire massive par activation du complément.
Les implications cliniques des conflits immunologiques mettent en jeu, de façon
considérable, les antigènes de groupes sanguins. Il faut distinguer deux situations très
différentes :
- La présence d’anticorps naturels dans le système ABO représente un obstacle
infranchissable à toute transfusion “ incompatible ” dans ce système,
- L’immunisation et l’apparition d’anticorps irréguliers vis à vis du système Rhésus
ou d’un autre système “ majeur ” imposent de sélectionner des hématies (donneurs)
compatibles pour les transfusions ultérieures.
1.2. Historique
Le sang a toujours fasciné les humains. La perte de sang accompagnant souvent la perte
de vie, on a, de tous temps, tenté de restituer sinon la vie du moins la vigueur avec du
sang.
On se baignait dans le sang, on buvait du sang.
Des progrès décisifs ont été obtenus en 1628 avec la découverte par Harvey de la
circulation sanguine et plus tard de la voie intraveineuse.
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Dès lors, de multiples essais de transfusions, aux succès inégaux, ont étés tentés avec du
sang d’animaux et du sang humain. Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, la
transfusion fut largement utilisée et sauva de nombreux blessés.
En 1900, Landsteiner observe que le plasma de différents sujets agglutine les hématies de
nombreux autres sujets et, poursuivant ses études, il en déduisit l’existence des groupes
A, B et O.
Un an plus tard, De Castillo décrit un quatrième groupe : AB.
Curieusement, l’importance de ces groupes sanguins pour les transfusions n’a été perçue
que dix ans plus tard car ce n’est qu’en 1910 que les règles de la transfusion sanguine ont
été édictées par Schultz et Ottenberg.
En 1924, Bernstein démontre la transmission héréditaire selon les lois de Mendel des
facteurs de groupes sanguins.
En 1940 Landsteiner et son élève Wiener, sont à l’origine de la découverte du système
rhésus. En injectant au lapin des hématies du singe Macacus rhésus, ils obtiennent des
anticorps qu’ils dénomment anti-rhésus. Ces anticorps agglutinent les hématies de 85 %
des humains dits rhésus positifs ou Rh+, les autres étant Rh-.
Ce nouveau groupe sanguin, indépendant du système ABO, se transmet comme un
caractère mendélien dominant.
1.3. LE SYSTEME ABO et Hh
 LES ANTIGENES DU SYSTEME ABO-Hh

Les antigènes A, B et H sont des oligosaccharides portés par des glycolipides


membranaires des hématies, des cellules épithéliales et endothéliales. Nous notons
également leur présence dans le plasma, la salive ou le lait.
L’expression de ces antigènes sur les hématies est contrôlée par deux locus distincts dont
les gènes codent pour des enzymes appelées glycosyltransférases. Ces deux systèmes
génétiques fonctionnent sur un mode diallélique codominant, ce qui veut dire que la
présence de deux allèles fonctionnels différents conduit à l’expression phénotypique de
deux antigènes différents.
Le locus Hh sur le chromosome 19 présente deux variants alléliques : H et h. L’allèle H
code pour une fucosetransférase qui ajoute un fucose à l’extrémité terminale de la chaîne
oligosaccharidique de base, formant l’antigène H. La synthèse ultérieure éventuelle des
antigènes A et B nécessite la présence de l’antigène H. Il convient de noter l’extrême
rareté de l’allèle h, gène amorphe, non fonctionnel. De plus, sa présence à l’état
homozygote détermine le phénotype Bombay (voir plus loin).
Les allèles A1 et A2 codent pour une N-acétyl-galactosamine -transférase. Chez les sujets
de phénotype A2, l’antigène H persiste à la surface cellulaire. Les sujets de phénotype A1
possèdent, au contraire, une enzyme très active et l’antigène H, totalement masqué, ne
peut plus être détecté. La distinction A1/A2 ne présente pas d’intérêt clinique majeur.
L’allèle B produit une galactose-transférase qui ajoute un résidu galactose et forme
l’antigène B, toujours sous la condition que H soit présent.
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Une délétion importante de la séquence codante rend l’allèle O non fonctionnelle avec
une non production d’enzyme active. A l’état homozygote, il conduit à l’absence
d’antigène A ou B sur les hématies, correspondant au phénotype O.
Les individus de groupe O possèdent une large quantité d’antigène H sur leurs hématies.
 LES ANTICORPS ANTI-A et ANTI-B

Les anticorps anti-A et anti-B, dirigés contre les antigènes du système ABO, sont des
anticorps naturels réguliers, c’est à dire qu’ils existent de façon constante chez tout
individu adulte qui ne possède pas le(s) antigène(s) A et/ou B, en dehors de toute
stimulation antigénique. En fait, les antigènes A et B se trouvent largement répandus
dans l’environnement, en particulier chez les bactéries. Ces anticorps dits “ naturels ”
correspondent en réalité à une immunisation acquise vis-à-vis d’antigènes étrangers
ubiquitaires.
Ainsi, les individus de groupe A produisent des anti-B, les individus de groupe B
produisent des anti-A et les individus de groupe O produisent à la fois des anti-A et des
anti-B. Les personnes de groupe AB ne possèdent pas d’anticorps naturel dans le système
ABO.
Il faut noter l’intérêt clinique de ces anticorps naturels anti-A et anti-B : en se fixant à la
surface d’hématies étrangères non compatibles dans le système ABO, ils sont capables
d’induire une réaction d’hémolyse massive souvent mortelle. Ces anticorps appartiennent
aux classes IgM et IgG en proportion variable.
On comprend alors les lois de compatibilité ABO qui doivent absolument être respectées
dans la transfusion de culots globulaires :
1. Un sujet de groupe O possède des anti-A et anti-B et ne peut être transfusé qu’avec
des globules O ;
2. Un sujet de groupe A possède des anti-B et ne peut être transfusé qu’avec des
globules A ou O ;
3. Un sujet de groupe B possède des anti-A et ne peut être transfusé qu’avec des
globules B ou O ;
4. Un sujet de groupe AB ne possède pas d’anticorps naturels et peut être transfusé
avec des globules A, B, AB ou O.
 CAS PARTICULIER : LE PHENOTYPE BOMBAY

Le terme Bombay correspond à un phénotype dans lequel les hématies n’expriment pas
d’antigène H, et donc pas non plus d’antigène A ou B.
Ce phénotype extrêmement rare et extrêmement dangereux en transfusion, a été décrit pour
la première fois en Inde.
Il correspond à un gène H non fonctionnel à l’état homozygote dans des familles
consanguines.
Le groupage sanguin donne apparemment un groupe O, mais ces individus possèdent, en
plus des anti-A et anti-B, un anticorps naturel anti-H et agglutinent donc toutes les
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hématies à l’exception des hématies Bombay elles-mêmes. Ils ne peuvent donc être
transfusés qu’avec des hématies Bombay.

1.4. LE SYSTEME RHESUS (RH)


 ASPECTS GENETIQUE ET BIOCHIMIQUE

Le système RH comprend une cinquantaine d’antigènes de nature polypeptidique. Seuls 5


d’entre eux présentent un intérêt clinique en médecine transfusionnelle. Il s’agit des
antigènes D (RH1), C (RH2), E (RH3), c (RH4) et e (RH5).
Deux gènes (RHD et RHCE), adjacents et de structure très voisine, localisés sur le
chromosome 1, contrôlent l’expression de ces antigènes.
Le gène RHD détermine l’expression d’une protéine exprimant l’antigène D. On note sa
présence chez 85% des individus en France dits : Rhésus positifs (Rh +). Chez les autres,
dits Rhésus négatifs (Rh -), il existe une délétion complète du locus RHD, à l’état
homozygote qui conduit à l’absence de protéine RHD sur la membrane érythrocytaire et
donc à l’absence d’antigène D. Le phénotype de ces individus s’écrit D- (RH :-1)
(l'appellation “ d ” est incorrecte car il n’existe pas d’antigène d).
 ANTICORPS ANTI-RHESUS

Contrairement aux anticorps anti-A ou anti-B dits naturels, la grande majorité des anticorps
dans le système Rhésus résulte d’une réponse immunitaire induite par une grossesse ou
une transfusion sanguine incompatible. Cependant, pour une raison inconnue, il n’est pas
rare de détecter des anticorps “ naturels ” anti-E par exemple, chez des sujets E négatifs
qui n’ont jamais été en contact avec l’antigène E.
On considère l’antigène D comme le plus immunogène, suivi par les antigènes E et c. On
estime que près de 80% des sujets RH- transfusés avec du sang RH+ vont produire un
anticorps anti-D pouvant persister plusieurs mois ou années. Une nouvelle exposition à
l’antigène D va entraîner une réponse immunologique secondaire rapide pouvant conduire
à des accidents immunologiques graves.
La fréquence et l’importance transfusionnelle des anticorps anti-D justifient le respect
systématique et obligatoire de la compatibilité RHD en transfusion sanguine.
L’incompatibilité foeto-maternelle implique fréquemment ces anticorps.
Les autres antigènes du système Rhésus, significativement moins immunogènes,
entraînent l’apparition moins fréquente d’anticorps après transfusion ou grossesse
incompatible. Il faut noter toutefois leur fréquence non négligeable et leur présence
contre-indique toute transfusion incompatible pour chacun des antigènes C, E, c, e.
La compatibilité doit être respecté pour les 5 antigènes Rhésus dans les transfusions de
globules rouges, spécialement chez les patients de sexe féminin avant la ménopause et
dans les pathologies impliquant des transfusions répétitives et/ou chroniques.
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 Autres antigènes :

Il en existe 45. C et E se rencontrent surtout chez les sujets Rh + et c et e chez les Rh -.


Dans une population on rencontre environ 70% de C, 30% de E, 80% de c et 99% de e. C
et c d’une part et E et e d’autre part sont antithétiques : quand l’un est absent l’autre est
obligatoirement présent.

 Cas particuliers :

Les D faibles : Un sujet est dit D faible quand D est présent sur ses globules rouges
mais en très faible quantité. Pour détecter l’antigène D chez un patient, on met ses
globules rouges porteurs d’Ag D en contact avec des anticorps anti-D du laboratoire. Si
le patient est D faible il n’y aura pas d’agglutination, mais si on applique une technique
plus sophistiquée = Du il y aura une agglutination lors du contact entre les dag D du
patient et les Ac anti-D du labo.
On recherche les D faibles chez :
- Les donneurs : Si D - mais Du + étiquette Rh + ; le receveur devra donc être Rh +.
- Les femmes enceintes : Si Rh- et Du + (donc Rh +) pas de risques d’être immunisée
par un bébé Rh + car la femme possède déjà l’antigène D. Si la femme est Rh - Du –
(Rh -) et que le bébé est Rh - mais Du + (Rh + ) il risque d’immuniser la mère contre les
anticorps D, on injectera donc une dose de gammaglobulines. Si le deuxième bébé est
Rh– et Du- (Rh -) et qu’une dose a été injectée le bébé ne sera pas en danger. - Les
receveurs Rh - : s’ils sont Du – on ne peut leur transfuser que du Rh - ; s’ils sont Du +
on peut leur transfuser du Rh- ou du Rh +.
Les D partiels : Cela concerne les sujets qui possèdent des antigènes D incomplets. Si
on leur transfuse du Rh + ils vont recevoir des antigènes D complets et vont donc
s’immuniser contre la partie antigénique qu’ils ne possédaient pas. Lors d’une deuxième
transfusion de sang Rh + il y aura hémolyse du sang transfuser. Il faut donc leur
transfuser du sang Rh -.
1.5. LE SYSTEME KELL

Il s’agit du système le plus immunogène après le système Rhésus. Le système Kell possède
2 antigènes principaux : K (KEL1) et k (KEL2, Cellano), portés par une glycoprotéine
membranaire dont l’expression se trouve restreinte à la lignée érythrocytaire.
Les anticorps anti-K (KEL1) fréquents et dangereux, occasionnent des accidents
hémolytiques posttransfusionnels, des anémies fœtales sévères (avec pancytopénie) et des
maladies hémolytiques du nouveauné.
Ceci justifie le respect du phénotype Kell, comme le phénotype Rhésus, en particulier chez
les femmes avant la ménopause et chez les sujets polytransfusés. Cependant, compte tenu
de la fréquence élevée de donneurs de sang de phénotype K- (91 %) , il est aisé d’obtenir
du sang compatible pour les sujets présentant un anticorps anti-K.
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Les anticorps anti-k (KEL2) très rares (0,2 % seulement de la population n’exprimant pas
l’antigène k), aussi dangereux que les anti-KEL1, peuvent conduire à des situations
d’impasse transfusionnelle, la fréquence des donneurs compatibles étant très faible.

1.7. AUTRES SYSTEMES D’INTERET CLINIQUE EN TRANSFUSION


SANGUINE

Trois autres systèmes d’antigènes “ secondaires ” doivent être connus et pris en


considération dans les conflits immunologiques potentiels provoqués par une transfusion
ou une grossesse incompatible : les systèmes Duffy (FY), Kidd (JK) et MNS .

1.7.1. LE SYSTEME DUFFY

Il s’agit également d’un système immunogène. Il comprend 2 antigènes principaux : Fya


(FY1) et Fyb (FY2).
Il existe théoriquement 3 phénotypes possibles : Fy (a+b-), Fy (a+b+) et Fy (a-b+).
Mais ce système présente une particularité chez les noirs où un grand nombre de sujets
porte à l’état homozygote un allèle silencieux, avec un phénotype érythrocytaire Fy (a-b-).
Chez ces sujets, la glycoprotéine Duffy non détectée sur les érythrocytes se retrouve dans
les autres tissus de l’organisme.
Ce phénotype Fy (a-b-) se voit exceptionnellement chez les Caucasiens.
Les anticorps anti-Fya (FY1) et anti-Fyb (FY2) peuvent être impliqués dans des accidents
transfusionnels immunologiques ou dans des problèmes d’incompatibilité foeto-
maternelle.
Une recherche d’anticorps irréguliers demeure indispensable pour détecter ces anticorps
avant toute transfusion de globules rouges. Leurs présences imposent la recherche d’une
unité de globules rouges immunologiquement compatible.
La protéine Duffy également récepteur de Plasmodium vivax à la surface des hématies,
permet l’intégration de ce dernier et le parasitisme de la cellule.
La fréquence élevée des phénotypes Fy(a-; b-) dans la population noire s’explique par une
évolution génétique très ancienne favorisant la survie de ces individus qui deviennent ainsi
résistants à l’infection par le parasite.
1.7.2 LE SYSTEME KIDD

Représenté par 2 antigènes principaux : Jka (JK1) et Jkb (JK2) aussi immunogènes que les
antigènes du système Duffy. Deux allèles codominants localisés sur le chromosome 18,
JK1 et JK2, déterminent l’expression des antigènes.
Il s’agit d’un système diallélique équilibré.
Les anticorps anti-Jka (JK1) et anti-Jkb (JK2), très dangereux et relativement fréquents,
doivent être systématiquement dépistés avant la transfusion.
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1.7.3 LE SYSTEME MNS

Ce système doit prendre en compte deux antigènes principaux : - S (grand S – MNS3) - s


(petit s – MNS4).
La fréquence de ces antigènes dans la population française s’établit respectivement à 70%
pour S et 88% pour s.
Les anticorps anti-S (MNS3) et anti-s (MNS4) peuvent être responsables de réactions
hémolytiques transfusionnelles et de maladies hémolytiques du nouveau-né. De ce fait, ils
doivent également être recherchés dans un contexte transfusionnel ou lors du suivi d’une
grossesse.
1.7.4 LE SYSTEME LEWIS
Les antigènes ne sont pas synthétisés par les GR mais absorbés par leur membrane. Il
existe 3 antigènes dans ce système : Le (a, b, x). Une femme enceinte souffre d’un
déséquilibre membranaire elle donc généralement Le (a-, b-). - les anticorps sont naturels,
il y a donc un danger dès la première transfusion.
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CHAPITRE II : LA TRANSFUSION SANGUINE


2.1 DEFINITION

La transfusion sanguine est une thérapeutique de substitution qui consiste à administrer le


sang sein (d’un) ou une de ses composants d’un donneur à un receveur (allo transfusion) ou le
sang du receveur à lui-même (autotransfusion).
Cette compensation se fait par l’apport du composant qui fait défaut : sang total, concentré
érythrocytaire ; plasma ; concentré des plaquettes… ou d’autres fractions extraits du plasma.

2.2 LES PRINCIPES GENERAUX DE LA TRANSFUSION SANGUINE


L’administration du sang sous ces différentes formes repose sur trois principes
généraux :
• La réanimation volumique et
oxygène
• L’hémostase et la coagulation
• La substitution en immunologie.

2.2.1. LA REANIMATION VOLEMIQUE ET OXYGENEE

 LA REANIMATION VOLEMIQUE
La réanimation volémique a pour but principe de corriger les troubles engendrés
par une hypovolémie. Cette correction doit éviter de créer des problèmes comme la surcharge
circulatoire, le syndrome de transfusion massive, les accidents immunologiques.
L’action substitutive doit suivre une chronologie stricte qui dépend de la
connaissance des troubles à corriger dont l’appréhension est plus clinique que biologique. Sa
finalité est de maintenir perméable le maximum de territoire capillaire et de ré-oxygéner au
maximum les tissus afin d’éviter les troubles cellulaires et microcirculatoires liés à
l’hypoxieanoxie.

Cette compensation est possible par :


- L’injection des colloïdes
- L’emploi d’albumine
- L’emploi du PFC (Plasma Frais Congelé) en ces de CIVD (Coagulation
Intra Vasculaire Disséminée).
 LA REANIMATION OXYGENEE
Elle vise à ré-oxygéner les tissus afin d’éviter les troubles cellulaires dues à
l’hypoxie-anoxie, par l’injection des hématies dotées des capacités fonctionnelles adéquate.
Elle intervient dans des cas d’anémies hémolytiques (ex : en cas de paludisme).
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2.2.2 Thérapeutique Substitutive En Hémostase Et Coagulation


L’hématose est l’ensemble des mécanismes qui interviennent dans la prévention des
homologies spontanées et dans l’arrêt de celle-ci lorsqu’elle est provoquée par une blessure
vasculaire.
Elle comprend l’hématose primaire fait intervenir les vaisseaux et les plaquettes et la
coagulation plasmatique (fait intervenir les facteurs de coagulation).
Pour la correction des troubles de coagulation et l’obtention de l’hématose, les produits
suivants peuvent être utilisés dans notre pratique courante.
- Le PFC (Plasma Frais Congelé)
- Les concentrés des plaquettes
- Le PPSB : Prothrombine (Facteur II)
- Proconvertine (Facteur VII)
- Facteur STUART (Facteur X)
- Anti hémophilique B (Facteur XI)

2.2.3 THERAPEUTIQUE SUBSTITUTIVE EN IMMUNOLOGIE


Certaines défaillances acquises du système immunitaire peuvent être corrigées par certains
composants du sang.
Il s’agit essentiellement du domaine cellulaire par déficit acquis de neutrophiles et du
domaine humoral par déficit acquis d’immunoglobulines.
Pour corriger, on procède pour le premier cas à l’injection curative ou prophylactique des
granulocytes dans les agranulocytoses et pour le second, à l’injection de l’anti – D (anti –
Rhésus) à une femme enceinte.

2.3 INDICATION DE LA TRANSFUSION ET UTILISATION DES


PRODUITS SANGUINS
La transfusion sanguine est indiquée dans toutes les circonstances d’anémie
sévère, avec un taux d’hémoglobine inférieure ou égale à 6g% (hématocrite inférieur ou égale
à 20%) associée à des signes cliniques d’intolérance.
EXCEPTIONS :
 La drépanocytose (Hb inférieur ou égale à 5g%) Htc inférieur ou égale à 18%)
 Une femme enceinte (Hb inférieure ou égale à 7g%) Htc inférieure ou égale à
22%)
 La chirurgie (Hb inférieure ou égale à 10g%).
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2.3.1 SIGNES D’INTOLERANCE DE L’ANEMIE


 Chez l’enfant :

 La dyspnée avec tachypnée (fréquence respiratoire supérieure


à 40 cycles par minutes).
 La tachycardie (fréquence cardiaque supérieure à 120
battements par minute)
 L’altération de la conscience
 La T.A.S (Tentions artérielle systoliques) inférieure à 100 mm de mercure).

2.3.2 VERIFICATION A FAIRE AVANT LA TRANSFUSION


- Contrôler que la poche de sang à utiliser est bien celle qui est destinée au patient
(comptabilité donneur – receveur)
- Pour les poches conservées au réfrigérateur, contrôler toujours la date de
péremption. La durée de conservation est de 21 jours pour les poches avec CPD
(Citrate Phosphate Dextrose) comme anticoagulant
- Contrôler que la poche est à une bonne température (température ambiante) ;
transfuser du sang à température du réfrigérateur causerait un état de choc.
Pour réchauffer une poche de sang ne jamais la plonger dans une bassine d’eau
chaude ni l’exposer au soleil.
- La conservation au réfrigérateur entraînant une dégradation rapide des facteurs
de coagulation, il faut transfuser du sang frais pour le traitement des troubles de
coagulation.
- Contrôler si la poche de sang et bien remplie afin d’éviter une surcharge en
anticoagulant et écarter tout sérum rosâtre (signe d’hémolyse)
- Veiller à ce que le dossier de transfusion correspondant bien à la poche de sang
et au patient.

2.3.3 QUANTITE TOTAL DE SANG A TRANSFUSER


Ø = (Hb désirée – Hb du patient) x 6 x poids du patient
- Ø = en ml
- Hémoglobine (Hb) en g/ 100ml
- Poids du patient en Kg
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Exemple :
- Hb désirée = 7g/ 100ml
- Hb du patient = 4g/ 100ml
- Poids du patient = 60kg
- Ø = (7 – 4) x 6 x 60 = 1080 ml, soit 1l ou environ 2poches de sang total.

2.4 LES REACTIONS TRANSFUSIONNELLES


Une réaction transfusionnelle est une indication majeure de l’arrêt de la
transfusion. Il est indispensable de bien connaitre les réactions transfusionnelles pour pouvoir
intervenir rapidement et efficacement. Dans une étude menée en 1995 sur la thérapeutique
transfusionnelle dans quatre centres transfusionnels de Kinshasa, il était apparu que les réactions
transfusionnelles oscillaient autour de 4,8%. Ceci paraît être en dessous de la réalité et témoigne
d’une certaine méconnaissance des signes évocateurs des réactions transfusionnelles.

Dans les lignes qui suivent, on parlera plus des réactions immédiatement,
néanmoins il est nécessaire de signaler qu’il existe aussi des réactions retardées.
On citera à cet effet : la sensibilisation à certains antigènes qui aboutit à la
formation des anticorps irréguliers, les infections parasitaires, bactériennes et virales…

De manière générale, les réactions transfusionnelles sont de 4 types :

• Immunologique
• Métabolique
• Infectieux
• Hémodynamique (surcharge volémique)

2.4.1. REACTIONS D’ORIGINE IMMUNOLOGIQUE


Elles résultent du conflit antigène – anticorps provoqué généralement par le
composant sanguin injecté et aboutissent au syndrome Frissons-fièvre.
Elles sont souvent dues à une erreur de groupage soit des donneurs soit du
receveur, à une allo-immunisation ou à une incompatibilité.
On peut observer les signes ci-après :
- Frissons-Fièvre
- Douleurs lombaires
- Constriction thoracique
- Malaise
- Tachycardie
- Hypotension
- Polypnée
- Sensation de chaleur à la face
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- Agitation
- Transpiration.

2.4.2. REACTIONS METABOLIQUES


Le sang conservé connaît une modification de ses propriétés physico-chimiques
pendant le stockage. Celle-ci peut avoir un impact sur la qualité de la transfusion qui peut
aller jusqu’à des réactions métaboliques indésirables.
Dans ces réactions, nous pouvons citer :
- La surcharge citrate : elle se manifeste par des paresthésies péribuccales ou des
tremblements qui peuvent évaluer en crise tétanique.
- Le surdosage potassique : il survient suite à une transfusion réalisée avec du sang qui a
subi un enrichissement potassique consécutive à une longue conservation. Ce
surdosage potassique induit des troubles électrocardiographique.
- L’acidose : il est généralement la conséquence d’une transfusion administré trop
rapidement ou des transfusions massives.
- L’hypothermie corporelle : la transfusion du sang nom réchauffé peut entraîner la
diminution de la température corporelle qui peut induire un trouble rythme cardiaque
qui peut aller jusqu’à l’arrêt.

2.4.3 LES REACTIONS D’ORIGINE INFECTUEUSE


Il existe des maladies qui sont transmissibles par la transfusion. Celles-ci peuvent être
d’origine virale, bactérienne, parasitaire… A titre indicatif, on peut citer l’infection à VIH,
les hépatites virales, la syphilis, la filariose, le paludisme, la trypanosomiase les germes
responsables de ces maladies peuvent contaminer les produits sanguins. La contamination de
ces produits peut provenir soit du donneur qui en est porteur, soit encore des conditions de
prélèvement, de préparation ou encore de conservation.
Comme signe en dehors de l’apparition de la maladie qui est plus ou moins lointaine, on
peut observer des choses septiques ou toxiques.

2.4.4 LES REACTIONS DE SURCHARGE VOLEMIQUE


Elles découlent généralement de l’administration rapide et massive des transfusions.
C’est ici ou le calcul correct du débit trouve toute son importance. Si le débit ou le volume
est très élevé. Les signes suivants peuvent être observés :
- Hypotension avec bradycardie. Ces signes peuvent être accompagnés de nausée, des
sueurs, de vasodilatation et rarement des douleurs thoraciques
- Hyper volémie : elle est caractérisée par les signes suivants : céphalée, oppression
thoracique, dyspnée et souvent quintes de toux seche. Ceci peut évaluer jusqu’à
l’œdème aigu du poumon si la transfusion n’est pas arrêtée. - Le syndrome de
transfusion massive.
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On parle de transfusion massive si le débit est supérieur ou égale à 50 ml par


minute et que le volume transfusé est supérieur ou égal à 50 à 100% de la masse sanguine et
cela en 12 à 24 heures.
On observe les signes des troubles métaboliques et des troubles de l’hémostase
caractérisée par la chute des facteurs de la coagulation. En règle générale, on observe une
coagulation et l’hypocalcémie caractérisée par le phénomène de tétanie.

2.5 PREPARATION, CONSERVATION, DISTRIBUTION ET


TRANSPORT DES PRODUITS SANGUINS
On distingue les produits sanguins labiles et les dérivés sanguins stables.
Les produits sanguins labiles (cellulaires ou plasmatiques) se caractérisent par une
conservation limitée dans le temps et dans des conditions strictes et spécifiques.
La plus part de ces produits présentent :
- Une distribution en dose individuelle
- Des règles de comptabilité inhérente au groupe sanguin
- Une impossibilité de le soumettre à une inactivation virale (c’est-à-dire les risques de
transmission de »s maladies virales ne sont pas nuls)
- Une contamination par des cellules (ex : contamination concentré plaquettaires
par des érythrocytes et de leucocytes) en nombre insuffisant pour donner lieu à un
risque immunologique. Les dérivés sanguins stables sont obtenus par le
fractionnement du plasma et se caractérisent par :

 Une conservation prolongée (1 à 5ans) dans de conditions standards ;


 Une présentation en unités thérapeutiques obtenues à partir de pools de plusieurs
centaines, voire milieux d’unités de plasma ;
 Une absence des règles de comptabilité des groupes sanguins ;
 Une absence de risque résiduel de transmission de virus à enveloppe lipidique 
Une absence de contamination cellulaire (risque immunologique très rare).

2.5.1 PRINCIPES DE PREPARATION


On peut préparer les produits sanguins labiles de deux façons :
1e : durant le prélèvement, en recourant à la technique de l’aphérèse. Le plasma, les
leucocytes et les plaquettes peuvent être obtenus de cette manière.
2e : Après le prélèvement, les produits sanguins labiles sont obtenus par le traitement du sang
total.
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2.5.2 PRINCIPE DE CONSERVATION


Les produits sanguins labiles doivent être conservés d’une manière qui permette de préserver
de façon optimale leur viabilité et leur activité durant toute la période de stockage. Le risque
de contamination bactérienne diminue sensiblement si seuls sont utilisés des systèmes clos de
séparation et de conservation, de mise en circulation et de retour, doivent également faire
l’objet d’un contrôle continu.
2.5.3 PRINCIPE DE TRANSPORT
Le transport des produits sanguins labiles doit lui aussi intervenir dans les conditions de
température de stockage recommandée pour la durée maximale proposée et entre les valeurs
extrêmes de la température ambiante pendant le transport. Les récipients servant au transport
doivent donc être bien isolés. La température doit être contrôlée à la réception de la poche.

2.6 DISTRIBUTION DES PRODUITS SANGUINS

La bonne gestion des produits sanguins repose sur une bonne organisation et collaboration de
tous. La mise en place d’un système efficace de gestion de stock a pour finalité d’éviter les
situations de crise, de rupture de stock.
A la base de cette activité il y a une fiche de stock.
Cette fiche comprend : les commandes, les livraisons et l’utilisation de chaque article. Elle
permet un suivi constant du taux d’utilisation de chaque article.
C’est un outil qui permet d’avoir toujours des réserves suffisantes sans jamais être excessives.
Les fiches sont sous la responsabilité d’un magasinier de laboratoire.
Sur cette fiche on retrouve les indications suivantes :
- Le nom du produit
- Le numéro de code
- Le stock critique
- Le délai de livraison
- Les conditions de conservation
- Les délais ou dates de péremption
- Chaque entrée doit toujours être spécifiques (date, quantité, volume, signature).
Ce système basé sur les fiches de stockage présente des nombreux avantages. Il permet de
vérifier immédiatement si la quantité ou le volume reçu correspond à la quantité ou au
volume commandé avant même que les produits ne soient entreposés.
Si le délai de livraison s’avère plus long que prévu, il faut prévoir une marge de sécurité pour
les commandes ultérieures.
Les fiches de stock doivent être classées par ordre alphabétique.
La gestion de stock au quotidien se fait sur la base de quelques principes qui sont :
- First in, First out
- Last in, Last out
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- Last in, first out quand les dernières entrées ont une date de péremption plus
courte que le stock existant.
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CHAPITRE III : IMMUNO-HEMATOLOGIE ERYTHROCYTAIRE

3. I. Groupage ABO-Rhésus

Les hématies comportent plusieurs antigènes de membrane définissant les groupes sanguins
érythrocytaires. On connaît une vingtaine de systèmes antigéniques caractérisant autant de
groupes, présents simultanément chez le même individu. Les plus importants pour la
transfusion sont les systèmes A, B, O et Rh.

3.1.1. Groupe ABO

Le groupage ABO comporte obligatoirement deux épreuves qui doivent être concordantes
entre elles :
- Une épreuve globulaire dite de Beth-Vincent, qui permet, grâce à l’utilisation de

sérum-tests anti-A, anti-B et anti-AB, de mettre en évidence les Ag A et/ou B à la

surface des GR.

- Une épreuve sérique dite de Simonin, qui permet, grâce à l’utilisation de GR-tests

A1, A2, B et O, de mettre en évidence, dans le plasma du sujet, les Ac naturels du

système ABO dirigés contre les Ag absents du GR.

Épreuve du Beth-Vincent et Simonin

Le système A, B, O est défini par la présence à la surface des érythrocytes soit d’un
antigène A (groupe A), soit d’un antigène B (groupe B), soit des deux (groupe AB), soit
encore d’aucun d’entre eux (groupe O), ce qui permet de classer tout sang humain dans un
des quatre groupes A, B, AB, O. Le sérum d’un sujet donné contient l’iso-anticorps naturel
(anti-A ou antiB) correspondant à l’antigène absent de ses érythrocytes. Lorsque l’hématie
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porte les deux antigènes, le sérum ne contient aucun iso-anticorps. Le sérum contient les
deux iso-anticorps anti-A et anti-B si l’hématie ne contient aucun des deux antigènes.
Il est obligatoire que les deux épreuves soient réalisées sur deux prélèvements différents par
deux techniciens différents.

3.1.2. Groupe rhésus

Le groupage Rhésus comporte obligatoirement l’utilisation d’un sérum-test anti-D et d’un


réactif témoin lui correspondant, ce réactif témoin étant de composition strictement
identique au sérum-test anti-D fourni par le producteur, et dépourvu d’activité Ac.
Le système Rhésus est un système complexe à plusieurs antigènes. Sur les hématies des
sujets dits Rhésus+ se trouve un antigène D ou Rh1 qui est absent chez les sujets Rhésus–.
Par convention, on note « d » l’absence d’antigène D.

3.1.3. Autres systèmes de groupes

D’autres systèmes peuvent être recherchés, d’intérêt variable : système Lewis, Kell, Duffy,
Kidd, Lutheran, P...

 Le système Lewis comporte trois phénotypes, Le (a + b + ), Le (a – b + ), Le


(a – b – ).

 Le système Kidd comprend deux antigènes Jka et Jkb et trois phénotypes Jk(a + B
+ ) Jk (a + b - ) Jk(a - b + ). L’antigène K du système Kell est très immunogène.

II. Recherche d’agglutinines irrégulières


Appelée aussi recherche d’anticorps irréguliers, car les anticorps recherchés sont des
hémolysines de classe IgG et non pas des agglutinines de classe IgM.
Ce sont des anticorps antiérythrocytaires dirigés contre des antigènes de groupe sanguin
autres que ceux du système ABO. Ils sont dits irréguliers car, in vitro, ils n’agglutinent pas
directement les globules rouges porteurs de l’antigène. Pour les mettre en évidence, il faut
traiter les hématies par des enzymes (papaïne, trypsine) ou les placer en milieu
albumineux.
La plupart sont immuns, apparus à la suite d’une grossesse ou de transfusions.

La RAI est réalisée :


- dans le cadre de la prévention des accidents immuno-hémolytiques

transfusionnels, surtout chez les polytransfusés.

- dans le cadre du dépistage et du suivi de l’allo-immunisation fœto-maternelle.


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III. Test de Coombs


Le test de Coombs, ou test à l’antiglobuline, cherche à mettre en évidence des anticorps fixés
à la surface des hématies et susceptibles de provoquer des hémolyses immunologiques.

1. Test de Coombs direct

Il est appelé ainsi parce qu’il se fait en un seul temps, les hématies étant mises directement au
contact de l’antiglobuline.
Il met en évidence des anticorps (immunoglobulines) fixés à la surface des hématies par
une réaction d’agglutination réalisée au moyen d’antiglobulines humaines (des anticorps
antianticorps) : une antiglobuline polyvalente, une antiglobuline anti-IgG et une
antiglobuline anticomplément (C3d). L’anticorps est titré par dilutions croissantes du
sérum antiglobulines.

Le test de Coombs direct sera utilisé :


- dans le cadre d’une maladie hémolytique du nouveau-né, pour démontrer la

sensibilisation des GR du nouveau-né par les allo-Ac de nature IgG d’origine

maternelle. Le test de Coombs direct est négatif en cas d’incompatibilité fœto-

maternelle.

- dans le cadre d’une réaction transfusionnelle pour démontrer le plus souvent la

sensibilisation des GR du donneur par les Ac du receveur. Il permettra ainsi de

confirmer l’origine immuno-hémolytique de l’incident.

- dans le cadre d’une anémie hémolytique auto-immune pour démontrer la

sensibilisation des GR du patient par les auto-Ac et/ou par du complément.

Test de Coombs direct met en évidence des anticorps fixés sur la membrane du GR
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2. Test de Coombs indirect

Ce test a pour objet de mettre en évidence des anticorps antiérythrocytaires dans le sérum du
malade. Il est dit indirect parce qu’il se pratique en deux temps :
- dans un premier temps, le sérum du patient est mis en présence d’un « panel »

d’hématies étrangères, de phénotype connu, afin que les anticorps se fixent sur

les cellules qui possèdent l’antigène de membrane correspondant.

- dans un second temps est réalisé un test de Coombs direct comme précédemment.

Le test de Coombs indirect sera utilisé :


- dans le cadre de la recherche d’agglutinines irrégulières.
- dans le cadre d’un titrage d’Ac irréguliers chez une femme en période d’activité

génitale.

- dans le cadre d’un phénotypage érythrocytaire.

Test de Coombs indirect met en évidence des anticorps sériques

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