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UNIVERSITÉ DE NOUAKCHOTT AL-ASRIYA

FACULTÉ DES SCIENCES JURIDIQUES ET ECONOMIQUES


MASTER DE GESTION

OPTION : COMPTABILITÉ, CONTRÔLE ET AUDIT


MÉMOIRE : POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER RECHERCHE

SOUS LE THÈME

Analyse de Crédit Bancaire en Mauritanie


Comparaison Réseau d’Agences Islamiques Versus
Conventionnelles.

Présenté par : l’Etudiant, Mohamed El Moctar Med Ahid


Cheikhna El Khalef

Encadré par : Dr. Moulaye Abdelkader MOULAYE ISMAIL

Année universitaire : 2020-2021


Dédicace

Je dédie ce mémoire a mes très chères parents, que ne pourrait jamais remercier assez, pour
leurs soutiens, financier et moral, pour leurs sacrifices depuis le jour de ma naissance
jusqu’au ce jour, leurs conseils mont servis d’éclairage tout au long de ma vie

À tous les gens qui m’ont soutenu durant l’élaboration de ce travail, amis et membres de la
famille, leurs noms sont multiples, je les remercie du fond du cœur.

Merci
Remerciements

AL HAMDOULILAH, qui m’a donné le courage, la patience et la force pour


terminer ce travail.

J’exprime toute ma gratitude à Dr. Moulaye Abdelkader Ould Moulaye Ismail


pour la direction de mon travail, je le remercie vivement pour sa patience, sa
disponibilité, son orientation et son aide qui m’ont été précieux. Il a su allier
encouragements et critiques d’une manière équilibrée pour que ce travail se
poursuive et que mes idées de recherche se concrétisent.

Je remercie également tous les membres du jury qui auront évalué le fruit de mon travail.

Je remercie mes très chers parents qui m'ont accordé le courage, la volonté et le
soutien pour bien réaliser ce travail.

Je tiens à exprimer mes vifs remerciements a mon directeur à la banque


mauritanienne de l’investissement Mr Ahmedou Tolba qui m’a toujours soutenu
et encouragé pour que je puisse réaliser ce travail.

J’adresse également mes sincères remerciements à tous mes amis et mes


collègues.

En fin mes remerciements vont à toutes les personnes qui ont participé, de près ou
de loin, à la réalisation de ce mémoire.
Liste des Abréviations :

CR : Crédit Accordé

IMP : Impayé

CRr : Créance Restructurée

Nbcr : Nombre de Crédit

Eng Bilan : Engagement Bilan

Eng / Sign : Engagement Par Signature

T Eng : Total Engagement


Listes Des Figures

Figure 1: Le contrat Moucharaka ............................................................................................. 15


Figure 2: Le contrat Moudharaba ............................................................................................. 16
Figure 3: Le contrat Ijara .......................................................................................................... 18
Figure 4: Le contrat Salam ....................................................................................................... 19
Figure 5: Le contrat Istina’a ..................................................................................................... 20
Figure 6: sukuk ......................................................................................................................... 22

Listes Des Tableaux

Tableau 1: Comparaison des instruments financiers islamiques et conventionnels………33


Tableau 2: Bilan simplifié d’une Banque conventionnelle et Banque islamique…………33
Tableau 3: le nombre de crédit accordé par type d’agence…………………...…………..79
Tableau 4 : Total de Nombre de crédit des agences islamiques et conventionnelles…......80
Tableau 5: le nombre de crédit accordé par catégorie de client………………….…….…82
Tableau 6 : Total de Nombre de crédit des clients particuliers et entreprises islamiques et
conventionnelles :……………………………………………………………..………..…83
Tableau 7: les crédits accordés par type d’agence…………………………………..…….85
Tableau 8: Total de crédit accordé par les agences islamiques et conventionnelles….......86
Tableau 9 : Nature de crédit…………………………………………………………...…..88
Tableau 10 : Total d’engagements des agences islamiques et conventionnelles………….89
Tableau 11: Les impayés……………………………………………………………………91
Tableau 12: Total des impayés des agences islamiques et conventionnelles……………….92
Tableau 13: Les créances restructurées………………………………………………..……93
Tableau 14: Total de créance restructurée des agences islamiques et conventionnelles……94
Sommaire
Introduction générale.............................................................................................................. 1
PARTIE I : ENJEUX THEORIQUES .................................................................................. 1

Chapitre I : la finance islamique : la définition, principe et fondement théorique. ....... 4


Introduction : ................................................................................................................................... 4
Section 1 : le concept de la finance islamique ............................................................................... 4
Section 2 : Comparaison Banque conventionnelle et Banque islamique .................................... 23
Conclusion : ..................................................................................................................................... 34

Chapitre II : Les crédits bancaires octroyés aux clients: Banque Islamique Versus
Banque Conventionnelle ……………………………………………………………………35
Introduction : …………………………………………….………………………………….35
Section 1 : Définitions et les rôles du crédit ................................................................................. 35
Section 2 : Les différents types du crédit bancaire....................................... ................................ 36
Section 3 : Le diagnostic bancaire ................................................................................................ 53
Section 4 : La limitation du risque associé à la demande de crédit ............................................ 65
Section 5 : le recours à la banque islamique ............................................................................... 71
Conclusion : ........................................................................................................................... 76

PARTIE II : ....................................................................................................................................... 77

Chapitre III: Analyse des crédits bancaires comparaison agences islamiques et agences
conventionnelles ...................................................................................................................... 77

Introduction ...................................................................................................................................... 77
Problématique..................................................................................................................................... 77
Les hypothèses .................................................................................................................................. 77
Section 1 : L’analyse des données .................................................................................................. 78

Section 2 : Le résultat ....................................................................................................................... 95

Conclusion .................................................................................................................................... 102

Conclusion général ........................................................................................................................ 103


BIBLIOGRAPHIE: .......................................................................................................................... 106
ANNEXES ......................................................................................................................................... 109
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Au cours de la dernière décennie, la finance islamique a été intégrée dans le système financier
mondial en tant que solution financière alternative et universelle, attrayante et abordable pour
les musulmans et les non-musulmans. Elle s'est également imposée comme une véritable
alternative à la finance traditionnelle. Le manque de transparence dans le processus de
financement des acteurs du secteur du financement traditionnel a conduit à un désintérêt pour
la soi-disant éthique dans les activités économiques traditionnelles (Hamza & Guermazi-
Bouassida, 2012). En fait, la communauté internationale a commencé à utiliser la finance
islamique il y a des décennies. Ce financement alternatif, qui se voulait absolument éthique,
n'a fait que moins souffrir ses institutions que les institutions financières traditionnelles lors de
la crise financière de 2008. Il n'est pas difficile de voir l'engouement croissant pour la finance
islamique dans les récentes données de développement de la finance islamique.

Les actifs de cette finance ont atteint 1,600 milliards de dollars en 2012. En 2018 les actifs
s’élavaient à plus de 2,190 milliards de dollars répartis sur des dizaines de pays et couvrant
principalement des marchés de capitaux, de l'assurance et les secteurs de la banque islamique
(Imam & Kpodar, 2015).

Le secteur bancaire a connu une croissance plus importante, et, actuellement, les Banques
Islamiques proposent un très large panel de produits et de services.

Malgré le développement notable de ce secteur, le marché présente encore des faiblesses


structurelles et réglementaires significatives. En effet, nous ne disposons pas de référentiels
unifiés en matière de standards et de règles de bonnes pratiques. Chaque pays où union
économique dispose de son propre système financier et de ses propres institutions de contrôle
et de régulation. Les efforts sont certes orientés vers une homogénéisation des référentiels et
des règles de bonnes pratiques, mais ils restent insuffisants. Aussi, le marché souffre
d’importantes lacunes en Ressources Humaines compétentes. Cet état de fait expose les
institutions bancaires à des profils de risques opérationnels, juridiques et financiers
particuliers.

1
Comprendre les fondements de la Finance Islamique et ses instruments permet une meilleure
compréhension des risques auxquels les Banques Islamiques peuvent être exposées lors de
leurs opérations financières.
Notre projet de recherche traitera l’analyse des crédits bancaires en Mauritanie : comparaison
entre la banque islamique et la banque conventionnelle.
 Quelles conclusions pouvons-nous tirer de l’analyse des crédits bancaires en
comparant la banque conventionnelle et la banque islamique ?
Plusieurs questions peuvent provenir de cette problématique à savoir :
 Qu’est-ce que la finance islamique ? Et est-ce que cette finance évolue au cours du
temps ?
 Quelle est la différence entre la Banque islamique et la Banque conventionnelle ?
 Qu’est-ce que un crédit bancaire ? Et quels sont les critères et les indicateurs clés
permettant la prise de décision relative à la demande de crédit ?
 Objectif de la recherche : l’objectif principal de notre recherche est de comparer les
deux banques islamiques et conventionnelles pour identifier les points de différences
et d’analyser les crédits octroyés par chacune de ces deux banques et de faire une
comparaison sur plusieurs aspects afin de sortir avec un résultat sur le réseau d’agence
le plus dominat en matière de crédit.
 Structure de la recherche : Pour ce travail de recherche, nous avons un plan du
travail sur deux grandes parties, une partie de revue d’enjeu théorique et d’autre partie
pour l’analyse des donnés.
La première partie est composée de deux éléments fondamentaux :
 Notre objectif du premier chapitre a pour connaitre la finance islamique en passant par
son historique, développement et ses principes.
Puis la comparaison des instruments financiers de cette finance avec la finance classique
et les risques communs entre eux.
 Le deuxième chapitre est consacré aux crédits bancaires octroyés par la banque
islamique et par la banque conventionnelle et le traitement de la demande de crédit
selon chaque type de banques et d’autre analyse du concept de crédit dans la
littérature.
La partie d’analyse des données de crédits bancaires est composée de deux sections
fondamentales :
 Analyse manuelle
 Résultats

2
PARTIE I : ENJEUX THEORIQUES

3
Chapitre I : la finance islamique : la définition, principe et fondement théorique.

Introduction :
Dans ce chapitre nous essayons de définir la finance islamique et de montrer la comparaison
entre la banque islamique et la banque conventionnelle. En passant par la première section qui
est le concept de la finance islamique dans cette section on va aborder l’histoire et le
développement de la finance islamique ainsi ses principes et ses contrats.
Concernant la seconde section de ce chapitre nous essayons de présenter la banque islamique
et la banque conventionnelle en passant par la comparaison de leurs instruments financiers et
par les risques communs entre ces deux banques.

Section 1 : le concept de la finance islamique


1. Qu’est-ce que la finance islamique
Après avoir vu plusieurs définitions de l’activité de la banque islamique nous pouvons dire
qu’il n’existe pas dans la littérature contemporaine une définition exacte « de la finance
islamique » ou « l’activité de la banque islamique ». Mais on peut définir la finance islamique
comme celle1 qui est donnée par le professeur M. Bechir Sass, enseignant-chercheur à l’école
de Mangement de Strasbourg : « La finance islamique peut être définie comme un nouveau
système financier dont la conceptualisation se construit autour d’une subtile conjugaison
entre l’économie, l’éthique et le droit musulman des affaires commerciales. Ses finalités
résident dans la volonté de faire en sorte que les produits financiers soient compatibles avec
les principes juridico-éthiques de l’islam ».

Ce qui implique que la finance islamique « a pour but de concilier les lois de l’islam avec la
finance moderne ; elle participe donc au mouvement de la finance éthique, avec la
spécificité que les critères moraux mis en avant sont des critères religieux ».2

1 Pr : MOHAMED BECHIR OULD SASS, Finance islamique –rapport 2011 : Quels marchés et quelles
opportunités pour les banques de détails ? AIDIMM, IFAAS, p.11.
2 RENAUD COULOMB, Quand la finance suit les préceptes de l’islam, 2008/ I (n°3), PAGES 225

4
Autrement dit, « se définissent comme une finance dont les principes découlent du Coran et
de la tradition prophétique, la finance islamique va intégrer les domaines de l’éthique et
des valeurs morales au sein de sa réflexion ».3 Donc elle doit respecter les lois de la charia
parce qu’elle est fondée sur l’interdiction par l’islam « l’usure ».

2. Histoire et évolution de la finance islamique


La finance islamique a apparu au début de l’islam lui-même et les musulmans ont pratiqués
cette finance au moment des premières années de l’islam. Mais la pratique actuelle de la
finance islamique ne se conforme pas à celle pratiquée à cause du changement du contexte
économique et l’accentuation de la concurrence avec les banques conventionnelles.

En 1940(4) le pakistanais Sayyid Abul Ala Mududi (1903-1979) l’un de penseurs de l’islam a
formulé le principe théorique de la finance islamique dont l’histoire a été très courte.

Cette histoire contemporaine peut être composée de trois grandes périodes : une période de
fondation, une période de formation et une période de développement.

2.1 La période de fondation


Dans la bourgade agricole de EL Mit Ghamr en Egypte, au début des années 1960 et après la
décolonisation des pays arabes en 1963 le docteur Ahmed El Najjar, un économiste proche de
la pensée des frères musulmans, fondateur et premier doyen de l’institut de formation
islamique rattaché à l’Université d’Istanbul (IIBE)et considéré aussi comme le père de la
finance islamique moderne, a créé la première banque islamique sans intérêt en Egypte
moderne en vue de suggérer le service d’une banque coopérative à des populations d’artisans
et commerçants modestes. Au cours de la première année, le nombre de client était 18000 et
presque de 250000 en 3éme année. Mais concernant la moitié de l’année 1967 et pour des
causes que nous n’avons pas pu découvrir l’état Égyptien a ordonné la dissolution de cette
banque.
Durant la période de l’année 1963 une organisation bancaire islamique a été créée notamment
en Malaisie sous le nom de Lembaga Tabrung Hagi(LTH) ou le Pilgrams Fund Board était un

3 - I. KABRICH, «la finance islamique, lorsque l’argent et la religion font bon ménage », RBF,
4/2004,P.226.number of different sources
4 - Voir, Timur Kuran, Islam and Mam-mon: The Economic Predicament of Islamism (2004), Princeton, NJ:
Princeton University press.

5
système d’épargne spécial pèlerinage5. Au cours de la même période le nombre de clients était
1300 clients et après 10 ans de cette année les déposants comptaient 800000 clients.

2.2 La période de formation


Des années 1970 et à la suite des chocs pétroliers, l’organisation de la conférence islamique
organisa une conférence à Djeddah Arabie Saoudien1974. La Banque Islamique de
Développement (BID) qui joue le rôle de la banque mondiale pour les pays musulmans qui est
créée en 1974 sous l’égide de cette organisation avec un capital de 2.227 millions $ dont
899.5 millions $ immédiatement souscrits6 ne commença ses activités qu’en 1975. La création
de cette banque a permis de donner un cadre institutionnel et une reconnaissance au
développement de la finance islamique et de stimuler le développement du système bancaire
islamique grâce à la centralisation de l’expertise (imam & kpodar, 2013) 7. Dans la seconde
partie des années 70, a été créée la première vague des institutions financières dans les pays
musulmans comme l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, la Malaisie, Egypte, la Jordanie
et Bahreïn …etc. Par ailleurs les institutions de la finance islamique sont encore présentes
depuis plusieurs années en Europe (Royaume Unis, l’Allemagne, la France, la Belgique, et au
Luxembourg). En outre l’année 1981 a été marquée par la création de la banque islamique Dar
Al Mal Al Islam fondée à Genève.
A l’époque de la période de crise et l’augmentation de la demande sur les alternatives
bancaires, la finance islamique trouve sa place dans la mondialisation financière et
économique basée sur la confiance et la rentabilité sans risque.

5
Le pèlerinage est un devoir pour chaque musulman ayant les moyens financières et la santé physique
nécessaires afin d’entreprendre le voyage jusqu’à la terre sainte (Mecque en Arabie saoudite). Il doit être
effectue, au moins une fois dans la vie, entre le 8 et le 13 du dernier mois du calendrier islamique (Dou Al Hijja)
6
Abdelkader Sid Ahmed, Finance islamique et développement in Tiers-Monde, 1982, tome 23, n° 92, p.877 -
890
7
Imam, P., & Kpodar, (2013). Islamic banking: How has it expanded? Emerging Markets Finance and Trade, 49
(6), 112-137.doi:10.2753/REE1540-496X490607.

6
2.3 La période de développement

Face à la création de plusieurs institutions de finance islamique et au développement rapide,


deux principaux organes majeurs de gouvernance ont apparu pour maintenir cette évolution
dans un cadre qui respecte les règles éditées par la charia : Islamic Financial Services Board
(IFSB) et L’Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Insitutions
(AAOIFI)8

a Accounting and Auditing Organization for Islam Financial Institutions


AAOIFI est un organisme islamique international basé à Bahreïn et créé en 1991 dans le but
de maintenir et promouvoir les normes de la charia pour les institutions financières. Cet
organisme a commencé à produire des normes dès 1993.

Il possède d’importantes réalisations professionnelles et a publié plus de 100 normes à ce jour


dans les domaines de l’éthique des affaires, la comptabilité, audit et en plus des normes de la
charia adoptée par les autorités financières et les banques centrales …etc. Ces normes sont
appliquées par les principales institutions financières islamiques du monde entier, qui ont
fourni un degré élevé d’homogénéité aux pratiques financières islamiques à l’échelle
mondiale.
Pour résumer, la mission de l’AAOIFI c’est « la standardisation et l’harmonisation de pratique
de la finance internationale et de l’information financière en accord avec la sharia.9»

Cet organisme a bénéficié également du soutien de certaines institutions membres notamment


des banques centrales, des institutions financières, des cabinets de comptabilité et d’audit, des
cabinets juridiques de plus de 45 pays.

8
Désormais, l’Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions sera designee par
l’acronyme “AAOIFI.
9
Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions (2017). Mission En ligne :
http://aaoifi.com/our-mission/?lang=en,consulté le 02/03/2020

7
Les objectifs de L’AAOIFI sont les suivants :

1. Développer le modèle de comptabilité et d’audit pertinents pour les institutions


financières en respectant les préceptes de la sharia.

2. Diffuser les modèles de gouvernance de pensée éthique, d’audit, de comptabilité pour


les institutions financières islamiques par l’intermédiaire de publications, de recherches,
de séminaires, de rapports.

3. Préparer, interpréter et publier les normes de comptabilité et d’audit au sein des


institutions financières islamiques.

4. Modifier et examiner les normes de comptabilité et d’audit des institutions financières


islamiques.

b Islamic Financial Services Board (IFSB)10


IFSB est une organisation internationale qui a été créée en 2002, basée à kula Lampur en
Malaisie. Cette organisation fut dénombrée à 189 membres, ses membres comprennent le fond
monétaire international (FMI), la banque islamique de développement, la banque mondiale, la
banque des règlements internationaux (BRI) la banque asiatique de développement et
certaines banques centrale, autorités monétaires et diverses organisations dans le domaine de
la régulation et la supervision des institutions qui opèrent dans les secteurs de la finance
islamique. Elle a débuté ses activités en Mars 2003, dont l’objectif est d’assurer la prospérité
et progresser la stabilité et la solidité de l’industrie des services de la finance islamique.

3. Les principes de la finance islamique

Concernant la loi de la finance islamique, il s’agit d’une loi qui influe et aide des directives à
suivre dans les domaines de la vie sociale, de l’économie, de la politique et de la culture, donc
l’influence de cette loi ne se limite pas seulement au domaine privé (Ismail & Tohirin 2010).
Ainsi la finance islamique doit être éthique, morale et équitable.

Il existe cinq principes fondamentaux qui régissent la finance islamique :



Il s’agit des prohibitions du Riba (Intérêt)

L’interdiction du Gharar, Qimar (hasard) et de la spéculation (Maysir)

L’interdiction de l’investissement dans les secteurs ou activités illicites par l’islam

10
Désormais, Islamic Financial Services Board sera désignée par l’acronyme “IFSB”
8

L’obligation de Partage des profits et des pertes (loi de 3P)

L’adossement à un actif tangible

Ces cinq principes font de la finance islamique une théorie distincte à celle conventionnelle
par la conception du capital et du travail. La relation banque client est basée sur le partage des
avantages du travail humain et du capital financier11 et non sur l’endettement.

3.1 La prohibition d’intérêt

L’interdiction de l’intérêt « Riba » dans l’Islam, Cette interdiction figure dans la loi islamique.
Le Riba mot arabe signifiant à la fois intérêt l’usure, ce mot vient du verbe arabe Raba, qui
signifie « accroitre et augmenter une chose à partir d’elle-même12 ». Elle se définit comme
étant « tout avantage ou surplus perçu par l’un des contractants sans aucune contrepartie
acceptable et légitime du point de vue du droit musulman » (Al-jaziri, 1986). En cas
générale l’intérêt est assimile à Riba mais la portée de Riba est beaucoup étendue.

Étant donné que les banques islamiques sont spécifiées par l’application des règles du Coran,
Chaque banque islamique doit fonctionner clairement et obligée de considérer leur principe de
base qui est l’interdiction de l’intérêt dans toutes les opérations bancaires. Elles se basent dans
leur positionnement sur les versets du Coran. Compte tenu que le Coran contient beaucoup de
versets qui font référence à l’intérêt usuraire. Citons à titre d’exemple la Sourate 2 : « La
Vache (AL Baquarah) », verset 275 traduit par Muhammad Hamidullah13:
« Ceux qui mangent (pratiquement) de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du jugement
dernier) que comme se tient celui qui le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu’ils

11
Khan,M & Mirakhor, A. (1986). « Les pratiques bancaires islamiques », Finance et Développement. FMI,
1986, p33
12
Al-Gamal, M. A (2010). Finance islamique : Aspects légaux, économiques et pratiques. (Havelears, Tard.)
Bruxelles : De Boeck. Œuvre originale publiée en 2006), p.77.
13
Dr. Muhammad Hamidullah (1909-2002). Théologien musulman et spécialiste de droit international de
renommée mondiale
9
disent : ‘’Le commerce est tout à fait comme l’intérêt ‘’ alors qu’Allah a rendu licite le
commerce, et illicite l’intérêt. Celui, donc qui cesse, dès que lui est venue une exhortation de
son seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis auparavant ; et son affaire dépend d’Allah.
Mais quiconque récidive… alors les voilà, les gens du feu! Ils y demeureront éternellement »

A cette prohibition d’intérêt s’ajoute également le refus de toute spéculation financière. Si la


circulation de l’argent qui est considérée comme un moyen d’échange sans valeur propre par
l’Islam, elle ne traduit pas une activité économique réelle. Il est immoral qu’il rapporte
quelque prime que ce soit.
Selon les juristes-musulmans (Diop, 2014) Deux catégorie de Riba ont été définie: Riba AL-
Nasi’a et Riba AL-Fadl

3.1.1 Riba AL-Nasi’a :


Le Riba est dite al-Nasi’a lors que vous prenez un prêt auprès de quelqu’un et il vous
remboursera plus tard avec un remboursement plus grand que le prêt (le montant du prêt + un
surplus). Ce qui implique que le délai accordé pour le paiement est facturé, cela est interdit
dans l’Islam.
Cette interdiction est explicitement signalée au sein de différentes sources du droit musulman
(Diop, 2014).

3.1.2 Riba AL-Fadl :


Riba Al-Fadl est expliqué par hadith et appelé aussi Riba AL-Hadees cela se produit lors de
l’échange naturel de marchandises, à condition que la valeur d’une des biens échangés soit
supérieure à la valeur d’échange d’un autre bien.

Ce type de Riba est spécifié de six produits différents (l’or, l’argent, les dates, le blé, le sel,
l’orge). Ces biens qui ont été utilisés comme un moyen de paiement devaient être échangés en
quantités égales. Alors que Ce Riba peut arriver lorsque j’échange d’une pièce de monnaie
contre deux pièces de la même valeur ou lorsque l’on échange d’or du même poids mais l’une
d’elle est de meilleure qualité que l’autre (Diop, 2004).

En résumé pour éviter l’utilisation de Riba dans la finance islamique il faut la règle suivante:
toute compense payée doit être raisonnable et doit être le résultat d’effort ou de travaux dignes
d’une telle compense reçue.

10
3.2 L’interdiction Gharar, Qimar (hasard) et de la spéculation(Maysir) :

Après avoir assuré le respect du premier principe (interdiction d’intérêt) le gharar constitue la
seconde majeur interdiction observée en finance islamique, il est caractérisé par le risque et
l’incertitude. Cette interdiction peut être définie comme « la vente à caractère aléatoire
d’éléments probables dont la nature incertaine et risquée, apparente aux jeux de hasard 14 ».
Une fois qu’un contrat contient un contenu incertain, il est illégal.

El-Gamel (2010) considère que « le Gharar regroupe l’information ou les situations sont
incomplètes ainsi que le caractère intrinsèquement risqué et incertain de l’objet d’un contrat »

Le but de cette interdiction c’est de réduire l’asymétrie d’information et l’incertitude entre les
différentes parties au contrat (Cause-Broquet G., 2012).

Dans le contrat, l’incertitude peut être évitée en spécifiant clairement le prix le but de
l’accord, Donc le contrat sera légal au regard du droit civil et du droit musulman.

La spéculation et le hasard sont étroitement liés à celle du Gharar, mais il existe une
distinction entre ces deux concepts.

Le Qimar est généralement défini comme étant du Maysir à savoir quelque chose qui est
obtenue sans fournir d’efforts Kunihibava & shanmugan, 2010). La différence est que le
Maysir vu au-delà de jeux de hasard car, il correspond à tout enrichissement déraisonnable
(Guéranger, 2009).

En effet, la définition de Qimar est liée à l’incertitude. Et il faut noter aussi que tout élément
de Qimar est un élément de Gharar, alors que tout élément lié à Gharar ne correspond pas
forcement à du Qimar (Diop, 2014).

L’interdiction du Maysir couvre la spéculation financière, leurs contrats d’assurance


conventionnels el leur dérivées. Cette interdiction s’applique à toute transaction ou le droit des
parties dépend d’un événement aléatoire. Dans ce cas particulier, les principes de la finance
islamique sont incompatibles avec ceux de la finance conventionnelle.

14
El-Gammal (2010), Finance islamique : Aspects légaux, économiques et pratiques p.87.

11
C’est pourquoi, certains marchés financiers tentent d’ajuster leurs services bancaires pour
fournir des produits financiers spécifiquement destinés aux investisseurs, qui souhaitent se
conformer aux principes financiers islamiques. Les contrats d’assurance conventionnels sont
plus touchés par l’interdiction car l’objet du contrat est lié à la survenance d’événement
aléatoire.

3.3 L’interdiction de l’investissement dans les secteurs ou activités illicites par l’islam
:
Selon Jouaber Senoussi (2012), la finance islamique doit être responsable. A cet effet les
activités « Haram » (Illégales) et « Halal » (Légales) doivent être définies. La règle principale
de cette définition est que toutes les activités qu’Allah a créées et tous les bénéfices qui en
découlent sont définis comme étant « Halal » (Mohamed, 2013). D’après cette règle les
musulmans ne peuvent pas investir à cause d’interdiction d’un grand nombre de secteurs
d’activités. Toutefois les principaux domaines où l’investissement est interdit sont faciles à
identifier, car la loi islamique est sans équivalant à leur propos, comme c’est le cas pour le
tabac l’alcool, la pornographie, l’armement et les jeux de hasard…etc.

3.4 L’obligation de Partage des profits et des pertes (loi de 3P) :

Comme que l’intérêt est interdit, le profit est encore encouragé en islam. Selon Khan (2002),
Le principe de (3p) de partage des profits et des pertes est vu comme un substitut à l’intérêt.
Ce principe est défini comme « un mécanisme financier qui lie le capital financier à
l’industrie et au commerce sans utiliser un intérêt ». Si un entrepreneur s’adresse à la banque
pour financer son projet15.

Les deux parties intéressées doivent supporter le risque selon la proportion déterminée ou
spécifiée dans le contrat, puis partager les bénéfices et les pertes. Ce principe est l’un des
principes de base des affaires islamiques. La base de ce type de partage est la suivante : un
contrat ne peut pas être constitué, si toutes ses conditions sont des avantages pour le coté
unilatéral du contrat (Anas, 2011). Par exemple, si un apporteur de capital et un entrepreneur
désirant son projet, l’éthique islamique considère que puisque l’apporteur prête une partie du
capital, donc il a droit d’une partie des bénéfices générés par le projet réussi et vice versa
alors que le préteur ne peut pas exiger tous les avantages générés par ce projet (Gueranger,
2009). Du moment que l’apporteur du capital étant potentiellement bénéficiaire des profits

15
En finance islamique, les contrats de financement sont la moucharaka et la moudaraba.

12
générés par le projet, le principe de partage des pertes et profits permet la création d’une
relation partenariat entre l’apporteur et le prêteur (Badaj & Radi, 2017).

D’autre part lors que l’investisseur fournit de fond à l’entrepreneur, il est prévu qu’ils
partageront les bénéfices. Cependant si tel est le cas, en fonction de la performance de
l’investissement, les deux devront aussi partager la perte. Ce principe s’applique aux contrats
des opérations d’investissement qui ont la Moudharaba et la Moucharaka.

3.5 L’adossement à un actif tangible

Dans la finance islamique, les transactions financières sont adossées à des actifs tangibles et
réels. L’actif sous-jacent (matière première, action …) Doit effectivement exister, ce qui
permet de relier le secteur financier à l’économie réelle. Par conséquent, le principe de
d’adossement à un actif tangible permet de mettre en place une économie stable basée sur
l’activité économique réelle. Un conseil de conformité à la charia, présente dans chaque
institution financière la validité du caractère islamique d’une transaction financière ou d’un
produit financier.

4. Les instruments ou les contrats de la finance islamique

Après avoir vu les principes de la finance islamique, on peut définir les instruments de la
finance islamique en les divisant en trois catégories selon (Di Mauro & al, 2013) :

Les instruments respectant le principe de partage des profits et des pertes (3P)

Les contrats de marge ou de participation indirecte

Les sukuks

4.1 Les instruments respectant le principe de partage des profits et des pertes:
Les principaux contrats de finance islamique qui respectent le principe des 3p sont deux : Les
contrats de partenariat (Moucharaka) et les contrats d’association dans le profil Moudaraba.

4.1.1 Moucharaka

La Moucharaka est un mode de financement qui s’applique dans plusieurs institutions


financières, spécifiquement dans les banques islamiques pour financer l’importation de bien,

13
le projet agricole, le commerce intérieur …etc. Il signifie littéralement en arabe partage, ce
contrat a été approuvé 1979 16 lors de la conférence tenue à Dubaï.

Elle se définit comme « une entreprise commune dans laquelle tous les partenaires partagent
les profits et les pertes de cette joint-venture »17. Dans le cas de ce type de contrat l’apport des
associés peut être en numéraire ou en nature où la distribution des pertes ou des profits est
fixée lors de la conclusion du contrat. L’accord de la répartition des gains entre les parties
prenantes est défini clairement, car les attributions des montants de bénéfice dépendent de
l’accord préalable de chacune des parties, mais les pertes sont reparties de manières
équitables.

Ce contrat est utilisé pour financer le besoin en fond de roulement, l’acquisition d’un bien
immobilier et pour le financement d’une société commerciale ou industrielle (Cause-Broquet
G., 2012).
Il se divise en deux catégories principales de contrat : la Moucharaka permanente et d’autre
dégressive :

4.1.1.1 La moucharaka permanente

Dans ce type de la Moucharaka, la banque maintient leur participation du financement ou


partiellement d’un projet donné. Dans ce cas elle a le droit comme toute société dans la
supervision, dans la gestion et dans la répartition des bénéficies et pertes selon les lois
régissant la Moucharaka. En conséquence la banque devient partenaire à part entière dans ce
projet.
Dans cette forme de Mouchareka, les partenaires doivent se contenter de leur part comme
définie au début par le contrat jusqu’à la fin de la période du projet.

4.1.1.2 La Moucharaka dégressive

Ce contrat est un contrat spécial de Moucharaka, qui va s’achever par la possession du projet
par le client. La moucharaka dégressive peut se définir comme « une forme de partenariat

16 16
Hij Siti Faridah Abd Jabbar, 2009, Sharia-compliant financial istruments: principles and practice, Company
Lawyer
17
Usmani, M.T. (2002). An introduction to Islamic finance, la Haye: Kluwer Law International, p.1

14
dans lequel un des partenaires promet d’acheter la part du capital de l’autre partenaire de
manière graduelle et ce jusqu’à ce que l’entière de ce capital lui soit transféré18».

En d’autre terme, le contrat peut être signé entre la banque et son client. Comme que la
banque participe entant que partenaire financière dans le financement d’un projet, elle doit
recevoir un pourcentage des gains en tant qu’associé. Dans ce cas-ci une partie de revenues
nettes sera allouée au remboursement du capital avancé par la banque. Avec cette méthode les
droits de propriété de la banque vont graduellement être diminués. À la fin du contrat, le client
deviendra le propriétaire final.

Figure 1: Le contrat Moucharaka


Source : HBERT Smith LLP, Guide de la Finance Islamique, (2009), première édition,
p.14.

4.1.2 La Moudharaba

Le contrat Moudhraba est un contrat de partenariat entre deux parties, dans lequel une partie
soutient le projet (Raab El Mal) qui est le propriétaire du capital et l’autre partie (Moudharib)
qui fait le travail. A ce titre les deux parties se partagent les profils. Selon le principe de
partage des pertes et des profits, Rab El Mal qui est l’apporteur de fonds assume tous le risque
inhérent au capital.

Ce type de contrat peut être utilisé en amont par la banque, avec ses clients déposants. Il
apparait dans le coté passif du bilan. Ce qui implique, que la banque sera le gestionnaire qui
testera l’agissement et la fructification des capitaux de ses déposants. Dans ce cas le titulaire
du compte de dépôt va accepter le partage des gains et des pertes avec la banque et confiera
son argent à celle -ci. Comme que, l’argent du déposant est investi, celui-ci doit être
18
Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Insitutions (AAOIFI). (2017). Shari’a Standards
for Islamic Financial Insitutions. Riyad: Dar Al-Maiman, p.346.
15
récompensé sur la base du fruit du projet. Ce type de contrat peut se trouver encore du côté
actif du bilan, car il peut être utilisé en aval par la banque dans la relation avec ses clients
entrepreneurs. Dans ce cas La banque va financer le projet d’un entrepreneur et joue le rôle de
fournisseur de capitaux.

La totalité de clauses doit être mentionnée au moment de la signature du contrat qui est : le
but du contrat, les proportions du partage de perte et de profit, la nature du projet et
l’échéance.

Figure 2: Le contrat Moudharaba


Source : HBERT Smith LLP, Guide de la Finance Islamique, (2009), première édition,
op.cit. p13.

4.2 Les contrats de marge ou de participation indirecte

4.2.1 Mourabaha :

La Mourabaha signifie en arabe ‘’Ribh’’ c'est-à-dire profit (marge commercial). L’AAOIFI


définit ce contrat comme « la vente d’un bien au prix d’achat avec une marge définie et
acceptée par les parties. Cette marge de profit peut être un pourcentage du prix de vente ou un
montant fixe19». Elle ressemble beaucoup à un prêt ordinaire avec l’intérêt, mais la différence
que dans la Mourabaha la marge ne varie pas avec le délai de paiement. Donc elle est fixée et
le vendeur divulgue à l’acheteur le prix auquel il a acheté le bien. Ainsi les deux s’accordent
sur une marge à ajouter au prix d’achat (Usmani 2002)

19
Accounting and auditing organization for Islamic Financial Institutions (AAOIFI), op.cit. p22.
16
Dans le cas de ce contrat la banque fournit des biens (immeuble, matières premiers ou
produits semi-finis, marchandises …etc.), elle fournit ces biens à la demande de son client.
Mais ne fournit pas de capital monétaire.

Autrement dit, dans ce type de contrat la banque achète de bien sous la demande de son client
et lui revend avec un cout d’une prime c’est « la Marge commercial » et le payement peut être
immédiat ou différé (Broquet, view). La banque dans ce contrat est intermédiaire entre
l’acheteur et le vendeur donc il s’agit d’une transaction tripartie. Dans ce cas on parle d’une
Mourabaha tripartie (Saadouni & Genci, 2015).
L’opération de transaction tripartie se structure comme suit (NAdel ALchaar & Sandra 2009):


L’acheteur demande à la banque d’acheter un bien

La banque achète ce bien sous l’ordre de son client avec un prix spot

La banque demande au vendeur de livrer ce bien à l’acheteur

La banque paye le vendeur

La banque revend ce bien à l’acheteur

L’acheteur paye à la banque le prix du bien plus la marge fixée
4.2.2 L’ijara

L’ijara20 est un contrat de finance islamique qui s’assimile au crédit-bail. Ce contrat fait
intervenir 3 agents lors de sa réalisation : le client de la banque (le locataire du bien), la
banque (bailleur) et le fabricant le vendeur du bien (fournisseur). Le locataire du bien peut
contacter sa banque et signe un contrat de l’ijara, s’il a déterminé les spéciations du bien, ses
références et sa négociation avec son fournisseur sur ce bien. Dans ce cas ce contrat confie à
la banque d’acheter le bien et le mettre sur l’autorité de son client (le locataire du bien).
Dans le contrat de l’ijara on distingue deux sortes de contrat : le premier est un contrat ijara
simple qui s’agit d’un contrat de location simple qui précise les termes de leasing de l’actif, le
deuxième est un contrat de l’ijara avec option d’achat (ijara w qutina’a) qui signifie le terme
de la vente de l’actif à la fin du contrat de leasing ‘Daly & Frihka, 2014).

20
Fakhri Korbi (2016), La finance islamique : une nouvelle éthique ? Comparaison avec la finance
conventionnelle, p59
17
« La banque islamique est plus risquée dans ce contrat que la banque conventionnelle (le
contrat de crédit-bail), car elle supporte tous les risques de propriété sans pouvoir imposer
des clauses dans le contrat pour se déresponsabiliser de l’état de son bien et de son entretien.
Ainsi, lorsque le bien est rendu inapproprié à l’usage, le locataire peut résilier le contrat
contrairement au crédit-bail où il sera obligé de verser le montant du loyer21 »

Figure 3: Le contrat Ijara


Herbert Smith LLP, Guide de la Finance Islamique, (2009), première édition, op.cit. P8.

4.2.3 Salam

L’énonciation des grands principes de la finance islamique font montre qu’un contrat ne peut
être considéré comme valide que lorsqu’un actif tangible soit adossé à celui-ci. A ce titre, cet
actif doit être existant et en propriété du vendeur qui doit nécessairement l’avoir
physiquement en possession pour valider le contrant. Donc la finance islamique interdit la
vente d’un bien non-existant. Mais deux formes de contrat font figure d’exception de cette
règle au sein de la loi de ceux islamique, l’une de cette forme étant contrat Salam (Usmani,
2002) et l’autre l’istina’a.

Concernant le contrat Salam c’est un contrat sous forme de vente dont le paiement est différé,
le vendeur vend un bien à un acheteur au prix Spot dont la livraison se fera dans le futur. Mais
au moment de la signature du contrat le payement doit être effectué et la date de livraison doit
être clairement déterminée. Ce type de contrat fus validé par le prophète Mohamed (SWS) et
trouve sa justification économique dans le fait qu’il permettait aux agriculteurs de financer
leur exploitation avant délivrer le fruit.

21
www.semanticsholar.org (these fakhri korbi)

18
On remarque que ce type de contrat met en jeu un certains nombres d’éléments de Gharar,
parce qu’on vend un bien à un prix Spot sans que la valeur de ce bien soit connue au moment
de la livraison. Mais de nombreuse conditions sont établies selon la livraison de la
marchandise pour minimiser cette incertitude, préalable à ce type de contrat et doivent être
mise en place pour rendre celui-ci licite (EL-Gamal, 2010).

Ce contrat peut être fonctionnel comme suit : en général le financier c’est la banque, elle
commande quelque quantité du bien à l’entreprise. Ainsi avant la livraison de la marchandise
la banque verse le fonds. Dès que la banque reçoit la marchandise, elle la vend sur le marché
pour dégager un bénéfice (Gueranger, 2009). Ainsi la banque se protège du risque en
demandant au vendeur une garantie du bien acheté.

Figure 4: Le contrat Salam

Source : Adefi 2012, Salam


http://www.adefi.be/index.php/fr/finance-islamique/types-de-contrat/salam/consulté le
30/04/2020
La marge pour l’institution financière correspond à la différence entre le prix demandé au
client et le prix payé au vendeur.

4.2.4 Istina’n
Un autre contrat est très proche du contrat Salam. Ce contrat est appelé Istina’a pour lequel
un bien peut faire l’objet de transaction sans qu’il ne soit préalablement existant (Usmani,
2002).

19
Comme que ce type de contrat est proche du contrat Salam à quelques différences prés (Al-
zuhayli, 2001) :

Le payement intégral de la marchandise à livrer n’est pas obligatoire, il peut
s’effectuer en plusieurs tranche : exemple le cas pour des projets dont le
développement s’effectue stade par stade


La particularité de la date précise de la livraison n’est pas nécessaire au préalable et
l’annulation de l’objet du contrat peut être exécutée avant son développement


Différemment au contrat du Salam, l’objet de celui de l’istina’a ne doit pas être
nécessairement fongible22 par ce que ce type de contrat engage plus souvent de gros
travaux tels que les deux liée à la construction de routes et de bâtiments


La rupture du contrat istina’a peut être faite de manière unilatérale à la fabrication du
bien en question concerné ou avant le début du projet.

Figure 5: Le contrat Istina’a

Source Guéranger, F. (2009). Finance Islamique : une illustration de la Finance éthique.


P124.

Fongible : se dit de choses qui se consomment par l’usage et qui peuvent être remplacées par des choses de
22
même nature, de même qualité et de même quantité (par exemple denrées, argent comptant) (Larousse 2018
20
4.3 Les sukuks :

Les sukuks sont des instruments financiers islamiques qui partagent des caractéristiques
communes d’une part avec les actions de la finance conventionnelle et d’autre part avec les
obligations conventionnelles (Goldlewski, Turk-Ariss & weill 2013). Ce qui implique que ces
produits islamiques très semblables aux obligations doivent être émis par des sociétés licites.
Ces instruments sont définis par l’AAOIFI comme « des certificats ayant une valeur égale et
représentent des parts indivisibles de propriété d’actifs tangibles ou intangibles, de services,
ou encore de propriété d’un projet particulier ou d’une active d’investissement spécifique23»
Les sukuks différent ces instruments, malgré leurs traits communs. D’une part ils sont
contraires aux actions et d’autre part contraires aux obligations. Pour la part qui est contraire
aux obligations, les sukuks représentent une part d’actif sous- jacent. Au part contraire aux
actions, les sukuks doivent être reliés à un service pour une période déterminée à un projet et
qui doit être reliée à un actif. Ils représentent à cet effet des opportunités d’investissements,
mais encore des instruments admettant de lever des fonds pour le financement d’actifs ou de
projets qui sont émis par des institutions islamiques, états et par des grandes entreprises.

Le détenteur de titre a le droit de propriété sur l’actif sous-jacent tangible (immeuble,


machine… etc.), ce droit a été donné par les sukuks.

L’émetteur du sukuk (entreprise, fonds souverains…) émet par l’intermédiaire d’un SVP24 un
sukuk pour financer l’acquisition d’un actif (Tahmoures Afshar A. 2013). Cet émetteur
investit les fonds levés et le rendement qui y est attaché dépend de la rentabilité d’actif sous-
tendant le projet. L’obligation est donc contraire à celui d’un rendement de cet instrument. Par
conséquence, ce type d’instrument interdit de recouvrir toute forme de transaction liée aux
intérêts de quelque sorte soient-ils (Smaowi & khawaja, 2017). Donc les sukuks font parties
de produits financiers dont l’utilisation et la structure sont conformes aux principes de la
charia (interdiction de la spéculation (gharar) et l’interdiction d’intérêt (Riba))24

Concernant le marché de sukuk, ce marché est considéré comme le secteur de la finance


islamique, il connut la croissance la plus expéditive durant les dernières années. Ce marché
s’élève actuellement à 444 milliard d’USD25.

23
Accounting and Auditing Organizations for Islamic Financial Institutions (AAOIFI), op.cit, p. 468.
24
SVP: Spécial purpose vehicle est un véhicule financier
25
Rapport annuel de 2019 du marché financier islamique international consacré au sukuk
21
L’AAOIFI actuellement peut identifier 14 types d’obligations islamiques Sukuk qui seront
définis sur la base de la méthodologie de transaction (Mourabaha, Ijara, Wakalah…) utilisée
pour l’acquisition de l’actif sous-jacent pour lequel celui-ci a été émis (Guéranger, 2019).

Comme il existe deux types importants d’obligations islamiques : des obligations reposant sur
un actif « assset-based » et d’autres adossées à un actif « asset-backed » (Tahmoures Afshar
A., 2013). En ce qui concerne les sukuk « asset-based » il existe une obligation de
remboursement à l’échéance et l’investisseur a une garantie de récupérer le capital. Pour les
sukuk asset-backed il n’existe aucune garantie de rachat, ce qui implique que l’investisseur
supporte une partie du risque liée à l’actif (dépréciation, risque de réduction de valeur …)
(Hassoune A., 2008).

La figure suivante montre les interactions qui existent entre la société, l’émetteur (SVP) et les
investisseurs.

Figure 6: sukuk
Source : Source Guéranger, F. (2009). Finance Islamique : une illustration de la Finance
éthique, op.cit. P149

22
Comme nous l’avons vu plus haut, le concept de la finance islamique et avant de définir la
comparaison entre une banque islamique et l’autre conventionnelle on verra ; qu’est-ce qu’une
banque islamique ? Et en quoi diffère-t-elle d’une banque conventionnelle ?

Section 2 : Comparaison Banque conventionnelle et Banque islamique

Après avoir vu la première section qui est le concept de la finance islamique, on peut dire que
la banque islamique diffère de la conventionnelle. Car la banque conventionnelle c’est celle
qui a le système traditionnel basé sur la pratique d’intérêt alors que la banque islamique est
totalement différente, elle a le système financier qui est conforme à la loi islamique ou à la
charia qui interdit complètement la pratique de l’usure.

1. Analyse des Banques conventionnelles

En générale le terme de banque conventionnelle appelée « banque classique ». Cette banque


possédant des agences physiques proposant carte bancaire, épargne, compte bancaire et aussi
de crédit. Mais cette banque ne partage pas le risque avec l’entrepreneur, elle ne supporte pas
les pertes. Elle dispose aux clients des agences bancaires physiques où ils peuvent se rendre
pour faire un virement, déposer des espèces, rencontrer un conseiller personnel et déposer
aussi un chèque bancaire.
La description de la banque conventionnelle diffère selon les pays, par exemple la banque
universelle26 domine dans les pays d’Allemagne, Japon, aux Pays-Bas et en suisse. Alors que
les banques commerciales sont dominantes dans les pays anglo-saxons.

1.1 Les banques commerciales

Les banques commerciales sont des institutions de crédit ou les banques sont appelées aussi
banques de détail, elles reposent sur l’intermédiation financière. Elles effectuent des services
bancaires avec ses clients particuliers ou entreprises ainsi qu’avec les collectivités publiques.
On dit que les banques commerciales sont les banques qui mobilisent l’épargne pour la prêter
aux entreprises et aux particuliers et elles tirent le profit par la différence entre les taux
d’intérêt créditeurs et débiteurs.
Autrement, elles fournissent également des services bancaires tels que le cautionnement et les
lettres de crédit. Une partie de leurs bénéfices provient des fonds à bon marché qui sont
collectés sous forme de dépôts au comptant. Le commerce est interdit, Alors que leurs
capitaux propres se limitent à une partie des actifs nets.

26
Banque universelle dans nos propos renvoient à une banque à la fois de dépôt et d’investissement.
23
Au niveau du système des réserves les autorisés ont créé des dépôts dérivés ce qui leur
reconnait d’accroitre leurs ressources à bon marché. Dans ce cas le processus d’offre de prêts
bancaires a montré quelques problèmes qui les rendent inefficace. Les propres opérations des
emprunteurs sont mieux informées par lui-même que les pourvoyeurs de fonds. Agissant en
tant que créanciers, les banques font face à cette asymétrie d’information.

Comme que les emprunteurs sont dans une position qui peut cacher des informations aux
banques ; donc ils peuvent déclarer frauduleusement une situation de banque et présenter des
chiffres erronés. Ils peuvent encore utiliser l’argent prêté à des fins autres que celles déclarées
à la banque lui faisant ainsi courir des risques inconnus. Ces problèmes sont connus sous
l’expression d’aléa moral. Pour couvrir le service de la dette, la capacité des banques à
garantir le remboursement dépend essentiellement de l’utilisation efficace des fonds prêtés à
des fins convenues afin de générer le flux de trésorerie favorable.

Au niveau de gouvernement, ce qui a causé des graves problèmes d’endettement, ce que la


plupart des pays ont prêté des milliards de dollars en les utilisant à des fins improductives.
Pour assurer la bonne utilisation des fonds prêtés les banques peuvent utiliser les contrôles
ponctuels mais cela ne satisfait pas les clients et entraine des dépenses supplémentaires, chose
qui entre en conflit avec l’objectif de la rentabilité. C’est pour cela dans les banques
commerciales l’objet pour lequel le crédit est alloué joue en rôle minime. C’est le degré de
solvabilité du débiteur qui joue le rôle important lors de l’octroi du crédit.

1.2 Les banques universelles

Les banques universelles sont les banques dominantes (aux USA Pays-Bas, en suisse …etc.)
Elles sont autorisées à mener des opérations de commerce ou à prendre des participations en
capital ou d’assurance qui vont au-delà de la vocation d’une banque commerciale. Pour venir
à bout de l’asymétrie d’information, les banques commerciales sont moins dotées par rapport
aux banques universelles. Elles fiancent leurs clients par des participations et par le biais d’un
mélange de prêt. La participation en capital permet aux banques universelles de faire partie de
conseil d’administration des entreprises financées, ce qui leur permet de suivre de près
l’utilisation des fonds avancés au moindre coût. C’est la réduction des coûts de contrôle qui
atténue les échecs d’affaires et renforce l’efficacité du système bancaire.

24
Selon cette logique, de nombreux économistes ont montré une préférence pour la banque
universelle par ce qu’elle est plus efficace. Les banques commerciales ne sont autorisées à
faire du commerce qu’à concurrence de leur situation nette.

2. Analyse des Banques islamiques

Les banques islamiques sont des institutions dont l’activité essentielle est l’intermédiation
financière conforme à la disposition de la charia islamique. Donc c’est possible pour ces
banques de créer des entreprises commerciales pour financer l’achat d’immobilisations et des
biens par crédit. Ces entreprises achèteraient les biens mobilisés et les marchandises pour les
vendre facilement aux clients. Cela entrainerait donc une participation en capital. On peut en
déduire que les banques islamiques sont plus proche du modèle de la banque universelle. Elles
sont tenues de fournir un financement par diverses méthodes, y compris la participation en
capital. Dans ce contexte, en combinant les autres modes de financement avec la formule de
participation en capital, les banques islamiques peuvent développer un montage financier.
Même en utilisant des formules de commerce ou d’endettement, le financement reste très
proche du secteur réel. La capacité du client à rembourser sa dette est toujours importante,
mais la productivité à la rentabilité du projet prime.

On peut dire après cette petite comparaison que les banques islamiques sont des institutions
qui mènent toutes les activités bancaires à l’exception d’emprunt à intérêts d’opération de prêt
et de dépôts. Mais elles acceptent aussi des dépôts qui sont considérés comme des prêts sans
intérêt des clients à la banque qui sont garantis de ce fait. Selon la formule du Wakala 27 et
Mourabaha, le passif est constitué de fonds mobilisés.
incluant, généralement, des frais d’expertise et par lequel une banque ou une institution
financière est chargée de réaliser des investissements pour le compte d’un client qui paie en
contrepartie une rémunération indexée sur les résultats.
Concernant l’actif, il se constitue par les fonds avancés sur la base d’un endettement
conforme aux principes de la cheria et sur la base de partage des profits et des pertes
(PPP). Les déposants de la banque doivent être informés en amont de la formule de
partage des profits avec la banque islamique qui doit partager ses gains nets aves ses
déposants au prorata de la date et encore du montant de chaque dépôt.

27
Wakala : terme de finance islamique. C’est un mandat formalisé sous la forme d’un contrat d’agence

25
3- Une analyse théorique comparative entre les instruments financiers des banques islamiques
et conventionnels
Comme nous l’avons vu plus haut, les instruments financiers des banques islamiques (chapitre
1) nous pouvons comparer ces instruments islamiques avec les instruments conventionnels. Le
tableau ci-dessus montre quelques correspondances entre les produits :

Tableau 1: Comparaison des instruments financiers islamiques et conventionnels


L'appellation islamique Objet L'appellation classique

Cofinancement par la banque et le


client avec partage des pertes et
Moucharaka profits selon un ratio préétabli Capital investissement

Financement d’un projet par la


Capital investissement
banque avec partages des profits toutes les
Moudharaba et pertes selon un ratio préétabli Parties

Le prêt avec interdiction d’intérêt


à court terme avec marge bancaire
Mourabaha préétabli (intermédiation) Micro-crédit

Achat d’un actif par la banque puis


location à son client avec promesse
Ijara de vente à terme Crédit-bail

Achat d’un actif par la banque puis


sa revente à terme à son client
Vente à terme au
Salam (paiement différé) forward

Emprunt obligataire adossé à un


Sukuk Contrat Emprunt obligataire

Source : Martens, André, « la finance islamique : Fondement, théorie et réalité »,


université de Montréal, cahier de recherche 2001-20.2001.

26
Nous voyons dans ce tableau, que la majorité des produits financiers islamiques sont les
mêmes dans la liste de leurs contreparties conventionnelles, mais la différence qui existe
résulte dans la conformité à la charia.

Nous savons bien que la relation présente entre la banque classique et ses déposants est une
relation débiteur/ créditeur, car cette banque prête de l’argent avec l’intérêt et obtient le dépôt
à terme contre paiement d’intérêt (El. Gamal, M.2010) alors que dans une banque islamique
l’interdiction d’intérêt est l’un des principes fondamentaux. Le déposant dans ce dernier
supporte également un risque d’investisseur car il est en partenariat d’investissement (Toussi
2010). Comme que les déposants des banques islamiques sont considérés comme
investisseurs, celles-ci ne subissent aucune protection pour leurs déposants en cas de pertes
contrairement aux banques classiques (Bitar, M. et Madiés, P. 2013).
Au moment de la crise 2008 les banques conventionnelles ont connu des effets domino par
contre les banques islamiques restent plus stable parce que ces dernières ne demandent pas au
marché monétaire interbancaire de se refinancer. Les banques islamiques sont très différentes
de banques conventionnelles, non seulement par la nature des opérations bancaires mais aussi
par la structure de leur bilan.

Tableau 2: Bilan simplifié d’une Banque conventionnelle et Banque islamique


Ce tableau montre la comparaison entre le bilan d’une banque islamique simplifié et celui
d’un bilan simplifié d’une banque conventionnelle :

27
Banque Islamique Banque Conventionnelle

Actif Passif Actif Passif


Immobilisation Capitaux Immobilisation Capitaux
permanents permanents
Stocks (Mourabaha) Réserve pour risque Titres dépôts
d’investissement d’investissement
Titres d’investissement Réserve pour Titres de placement
égalisation de revenu
Investissement en capital- Dépôts à profits Crédits Autres dettes
risque (Moucharaka) partagés
Investissement en Comptes de dépôts Trésorerie
commandite (Moudharaba)
 Bien achetés à recevoir
(Salam)

 Crédits gratuits
 (Quard El Hasan)
 Trésorerie
 Autres actifs Autres actifs

Source : Source Guéranger, F. (2009). Finance Islamique : une illustration de la Finance


éthique, op.cit. P206

4. Les Risques communs aux banques conventionnelles et islamiques

4.1 Le risque de crédit


On peut définir ce risque comme la perte due à l’incapacité d’un débiteur d’honorer ses
engagements. Ce risque c’est Le plus dommageable et délicat, auquel est exposé une banque,
qui doit octroyer une attention particulière à sa gestion pour réduire la probabilité de défaut.
Pour les institutions financières, ce risque a des conséquences très graves car toute dette non
remboursée est considérée comme une perte économique sèche que le créancier doit subir.
Aussi les banques islamiques sont également confrontées aux risques de crédit comme les
banques conventionnelles. Dans un contrat Mourabaha, Le risque de crédit est lié à la

28
Défaillance de l’acheteur. Ce risque se manifeste dans Moucharaka et Moudharaba : les
modes de financement participatifs. Ce risque provient du défaut de paiement de
l’entrepreneur de la partie due à la banque. Ce pendant dans le contrat Mourabaha, on estime,
que ce risque est moins onéreux car l’actif financé est facilement identifiable 28. La banque
peut récupérer le bien et le vendre sur le marché secondaire en cas de défaut du client
(Moody, 2008). Le risque de crédit est plus accentué dans le contrat Moudharaba, car d’une
part l’entrepreneur ne peut pas divulguer des informations, puisqu’il peut ne pas avoir le droit
de divulguer des informations importantes sur ses compétences ou sur le projet et d’autre part
la banque n’a pas le droit de participer à la gestion du projet. Cela rend difficile l’évaluation et
la gestion du risque de crédit (Greuning et Iqbal, 2008).

Pour couvrir le risque du crédit, la notion de chaque contrat peut jouer un rôle important. Mais
pour les institutions financières, la notion rigoureuse peut s’avérer très couteuse. Puisqu’elle
nécessite la collecte de beaucoup d’informations sur la majorité des aspects quantitatifs et
qualitatifs concernant les projets et les clients.

4.2 Le risque de liquidité


Le risque de liquidité c’est le risque qui se produit lorsque les déposants décident
conjointement d’enlever plus de fonds que la banque avait véritablement prévus (Hubbard,
2002). Ce risque a été défini par Ismail (2010) comme l’incapacité de la banque à répondre à
ses obligations envers les déposants.

Le rôle de garantie de la liquidité de la banque est La façon la plus naturelle de justifier


l’existence d’une banque. Ce pendant cette tâche n’est pas accompli régulièrement par ces
institutions financières, surtout pendant les périodes de stress des marchés, qui sont chaussées
par une haute baisse des prix. En fait, les banques obtiennent majoritairement des dépôts à
court terme de la partie de leurs clients et accordent des prêts à moyen et long terme. On parle
de manque de la liquidité car on crée un décalage entre les montants prêtés et ceux
disponibles. Cela peut être insuffisant (Iqbal and Mirakhor.2007). Généralement, les banques
sont capables de répondre grâce à leurs liquidités, car les retraits quotidiens sont attendus.
Plus précisément, le risque de liquidité ne peut être la conséquence d’un excès de retraits
imprévisibles.

28
L’un des principes de la finance islamique est l’obligation d’adosser toute transaction à un actif sous-jacent
tangible

29
Dans certaines situations, la banque est tenue d’obtenir de la liquidité par la vente de ses
actifs. Ce pendant si cette vente est précipitée, elle court le risque de réaliser des pertes et de
mettre en menace sa solvabilité. Merril Lunch, et Lehman Brothers (2008) illustrant bien ce
risque.

Les institutions financières n’ont pas échappé à ce risque majeur. Elles sont appelées à
résoudre le problème de la pénurie de liquidité en tenant compte du décalage entre les flux
entrant des dépôts à court terme et les flux sortants des investissements à long terme. En
revanche la finance islamique n’a pas de marché secondaire lui permettant de revendre
rapidement des titres sur un marché de gré à gré (Badr-El-Din, Ibrahim et Vijay kumar
(2003)). Par conséquence l’absence d’un marché interbancaire pour le système financier
islamique a la possibilité d’aggraver la situation. Car les banques auront des difficultés à se
refinancer.

4.3 Le risque de marché


Le risque de marché, c’est le risque qui subit des pertes potentielles dans les positions du
hors-bilan et du bilan en raison de fluctuation défavorables des prix sur le marché. En général
ces risques sont des risques qui font référence aux risques résultant d’une volatilité des
rendements, des cours de changes, de la valeur des titres ou des matières premières et des taux
d’intérêt.

A partir des années 80 ce risque est devenu une préoccupation pour les banques. Les banques
ont commencé à investir dans les titres, suite à l’augmentation des prix des marchés boursiers.

Il faut présenter 3 types de risque pour mieux comprendre le risque de marché :



Le risque de taux d’intérêt

Le risque de variation de cours

Le risque de marge.

4.3.1 Le risque de taux d’intérêt


L’interdiction de l’intérêt étant l’un des principaux principes de la finance islamique, où il
faut se demander comment la notion de risque de cette interdiction se trouve dans les
institutions financières islamiques ?

30
Comme qu’il existe des raisons commerciales propres à la finance islamique, les taux de
référence comme le LIBOR (London Inter-bank Offered Rate) sont utilisés par les banques
islamiques pour ajuster les rendements des comptes d’investissement aux taux créanciers des
banques classiques. Concernant Ullah et Lee, ils ont expliqué que les banques islamiques
n’avancent pas dans une économie fermée et doivent s’adapter à la variation de taux d’intérêt
pour éviter que les dépôts ne soient pas transférés aux banques conventionnelles. En outre
l’impact de variation des taux d’intérêt peut être transmis indirectement aux banques
islamiques à travers ce taux de référence. Ce qui implique qu’en cas de variation de ce taux
(LIBOR) ce risque devient très grave, parce que les banques islamiques seront obligées de
verser plus de profits aux déposants à l’avenir tout en obtenant moins de bénéfices provenant
des utilisateurs de fonds à long terme.

Donc le risque de taux d’intérêt, c’est le risque majeur confronté par les banques classiques.
Ce risque est encore celui qui fait sentir les effets de la banque affectée par la diminution suite
à une évolution défavorable de taux d’intérêt.

4.3.2 Risque de variation de valeur


Le risque de variation de valeur, c’est le risque qui peut être présenté dans le contrat de
Mourabaha. Car ce risque est celui du prix lié à une position détenue sur un actif financier
décidé. La banque peut risquer de vendre un bien par une valeur inférieure à son prix d’achat
car la banque achète un bien pour le revendre à un prix et ce prix peut baisser entre la date
d’achat et la date de livraison.

En raison des variations de prix, nous pouvons trouver la banque dans une position ou elle
doit ajuster la valeur de ses bénéfices à la baisse. Pour réduire et faire face à ce risque les
banques islamiques sont amenées à conserver un stock de marchandises pour prévenir de
futures ventes. Les banques doivent minimiser le temps entre l’achat et la revente du bien en
cas ou les banques peuvent anticiper les demandes ponctuelles de certains clients.
Puisqu’habituellement les banques font appel à des intermédiaires en matières premières, le
temps en pratique se limite à certains instants.

Le risque de variation de valeur existe aussi dans le cas d’un contrat de location (ijara) à la fin
du bail, la banque peut constater que la valeur d’un bien qu’elle détient est bien inférieure à

31
sa valeur résiduelle. Khan et Ahmed (2007) ont noté qu’à la fin de la période de location, la
valeur de l’actif loué est généralement inferieure au prix que la banque espère récupérer.

4.3.3 Le risque de marge


Ce risque est la perte en capital sur les titres à rendement variable. Le niveau de ce risque peut
être déterminé par une fourchette de sensibilité marginale. Surement, les banques islamiques
doivent supporter ce risque, qui dépend des variations de taux de référence utilisé par ces
institutions. Puisque les contrats sont liés à un certain taux de marge, tout changement du taux
de change de référence mettra ces contrats à des risques. En effet, ce risque s’accentue pour ce
qui concerne les instruments à long terme à taux fixe. Par conséquent, le risque de marge de
Mourabaha est minime, car ce mode de financement est étroitement lié au court terme, suivi
par l’ijara. En revanche, les Moudharaba et Moucharaka sont risqués, car ces principes sont
généralement liés à des engagements à long terme.

4.4 Le risque opérationnel


Le risque opérationnel est le risque causé par le processus interne inadéquat en raison d’une
défaillance du système ou des personnels incompétents. Autrement dit ce risque comprend des
erreurs humaines liées au manque d’expertise, de la fraude, du contrôle insuffisant, des
systèmes informatiques obsolètes et liées aussi à la nouveauté des services et produits.
D’après cette définition, ce risque est généralement considéré comme un risque très différent
des autres risques (Akkizidis et Khan delwal, 2008). Lowe (2010) soutient qu’il a la
particularité d’être plus complexe à modéliser, mais plus facile à réduire. La difficulté qui se
pose dans le fait, que ce risque ne peut être anticipé à l’avance mais dès qu’un problème
survient, il faut trouver une solution immédiatement.

Comme que les banques islamiques sont des banques nouvellement créées, elles courent ce
risque majeur provenant du manque de personnel qualifié capable de fournir des opérations
financières islamiques, et puisque les logiciels des informatiques qui se trouvent sur le marché
sont conçus pour les banques classiques, les banques islamiques doivent obligatoirement
souffrir de l’incompatibilité de ces logiciels. Le risque opérationnel, c’est aussi le risque qui
diffère selon les contrats des banques islamiques par exemple dans le contrat Moudharaba il
est très problématique, alors qu’il est moins nuisible dans le contrat

32
d’Ijara et Mourabaha. Selon Ahmed et khan ce risque est le risque le plus puissant après le
risque de marché.

4.5 Le risque de réputation


La finance islamique fait partie de la finance éthique. Ainsi son aspect financier comporte
également un aspect psychologique et social. Par conséquent, son image, sa réputation, et sa
crédibilité sont à la fois source de son développement et source de risque. Ce risque est
difficile à quantifier, identifier, déterminer et réduire. Les banques islamiques ne peuvent se
protéger de ce risque que si elles privilégient la transparence et la bonne conduite. Le risque
de réputation est un risque très grave pour les institutions financières, car le dommage causé
par ce risque peut dépasser la banque elle-même et bouleverser l’ensemble de l’industrie. Plus
grave aussi, l’image de la banque sera extrêmement difficile à restaurer, même si après
plusieurs années.la confiance du marché est un problème majeur pour la finance islamique et
considéré comme un problème éthique et morale. Par exemple, la banque islamique de
Grande-Bretagne (IBB) a fait son mieux pour gagner la confiance des clients britanniques
après leurs mauvaises expériences qu’ils ont vécues avec la dissolution de la banque
commerciale et crédit (Bank of Crédit and Commerce). Le déclin de la réputation peut
également être dû à un malentendu généralisé dans les pays occidentaux selon lequel les
institutions financières fournissent des fonds pour des groupes militants violents. Afin d’éviter
de telles fusions et sanctions imposées par les régulateurs de devises, les institutions
financières islamiques ont renforcé leurs mesures de lutte contre le blanchissement d’argent et
ont élargi les sources de collecte d’information sur les clients.

Après les événements du 11 septembre 2001, le processus de détection précoce et de


signalement des transactions suspectes et frauduleuses a été renforcé. Enfin, les banques
islamiques doivent se conformer aux enseignements islamiques. Si ce n’était pas le cas, cela
pourrait briser la confiance de ses clients et déclencher des problèmes de liquidité puisque les
musulmans dévots seraient tentés de retirer leurs dépôts.

4.6 Le risque juridique


Le risque juridique peut être considéré comme faisant partie du risque opérationnel. Cela
implique l’inapplicabilité des contrats financiers. Les contrats financiers signés par les
banques islamiques sont de nature particulière, ils seront donc confrontés à des risques liés

33
aux documentations et à leur mise en œuvre. En absence de formalisations de ces contrats, les
banques islamiques continuent de les concevoir conformément à la charia, à ses besoins et ses
intérêts. En effet, l’absence de normalisation contractuelle et l’absence de cadre juridique
augmentent les risques juridiques associés aux engagements contractuels des banques
islamiques.

Conclusion :
Au terme de ce chapitre consacré aux banques islamiques et les banques conventionnelles, nous
pouvons constater que la finance islamique est un système qui respecte la loi éditée par la charia
islamique. Puis nous constatons que les banques islamiques diffèrent de celles conventionnelles,
car le principe de base pour la banque islamique est la prohibition d’intérêt par contre la banque
conventionnelle son modèle repose essentiellement sur le prêt avec intérêt.

Dans la première section nous avons défini la finance islamique et nous avons montré l’histoire
et le développement de cette finance par la période de fondation, de formation et
développement. Ainsi nous avons présenté les principes et les instruments de la finance
islamique à savoir l’interdiction d’intérêt (Riba), de spéculation, d’investir dans le secteur
illicite et l’obligation de partage de profit et de perte, l’adossement à un actif tangible.
Mourabaha, Moudharaha, Moucharaka, Istina’a, Salam et Sukuk.

En fin dans la deuxième section nous savons vu le contexte de la banque conventionnelle et la


banque islamique et la comparaison entre les instruments financiers dans les deux secteurs et
nous avons encore recensé les risques communs entre ces deux secteurs. En passant par le
risque de crédit, de liquidité, de marche, opérationnel, de réputation et le risque juridique.
Chapitre II : Les crédits bancaires octroyés aux clients: Banque
Islamique Versus Banque Conventionnelle

Introduction

Le crédit bancaire est l'un des principaux moyens de financement économique et il joue un rôle
important dans le développement des activités économiques. Nous allons essayer de définir la
notion de crédit à travers ce chapitre, mettre en évidence son rôle, introduire les différents types
de crédit accordés par les banques, et les différents types et objectifs du diagnostic bancaires et
le processus de traitement d’une demande de crédit, le risque associer à ce crédit et en fin la
décision final à prendre.

Section 1 : Définitions et les rôles du crédit

1.1 Définition du crédit


Le mot crédit vient du verbe latin « crédére », qui signifie « croire, faire confiance ». En fait, la
personne qui donne du crédit "croit" la personne qui le reçoit. En d'autres termes, le créancier
fait confiance à son débiteur. Le crédit est défini comme29 tout acte de paiement effectué ou
promis par une personne pour fournir des fonds à une autre, ou pour prendre un engagement
signé tel qu'un aval, un cautionnement ou une garantie au profit de cette dernière.
D’une façon générale, le crédit est produit par trois caractéristiques combinées : le moment ou
la période où le bénéficiaire dispose des fonds du prêt, la confiance du créancier dans le débiteur
et l'engagement de rembourser les fonds du prêt.
 La première caractéristique du crédit est la notion de temps, c'est-à-dire d'incertitude. Par
conséquent, les entreprises ne peuvent divulguer aucun risque de défaut lors de l'octroi de
prêts à moyen ou long terme, mais ce dernier peut survenir à l'avenir.
 La deuxième caractéristique du crédit est la confiance entre créanciers et débiteurs et se
renforce grâce à la parfaite connaissance qu’elle acquière mutuellement les unes et les autres.
 La troisième caractéristique du crédit est l'engagement de rembourser les fonds du prêt.
Le risque inhérent à cela découle des deux premiers points. Le risque de non-paiement peut
survenir si des évolutions défavorables se produisent au fil du temps ou si le débiteur ne
respecte pas la confiance du créancier.

29
L’article 68 de l’ordonnance n° 03-11 du 26/08/2003 relative à la monnaie et au crédit.
La troisième caractéristique du crédit est la promesse de restitution des fonds prêtés. Les
risques inhérents à ce point découlent des deux points précédents. Si, une évolution
défavorable se produit dans le temps ou que le débiteur ne respecte pas la confiance du
créancier, le risque de non remboursement peut se réaliser.
Généralement, une opération du crédit considérée, du point de vue du prêteur, est une
opération risquée qui suppose du crédit totalement exempt de risque, quelles que soient les
garanties dont il est assorti. Le risque est, pratiquement, inespérable du crédit.

1.2 Le rôle du crédit


Le crédit est le moteur de l'économie et un facteur important pour le développement des
entreprises. Il permet de traiter toutes les différences entre revenus et dépenses, quelle que
soit leur origine. Le crédit joue un rôle important dans l'économie moderne parce qu'il30

• Améliore la qualité de la production ;


• Offrir un pouvoir d'achat instantané aux particuliers et faciliter la communication entre
entreprises et entre entreprises et particuliers ;
• Assure la continuité des processus de production et de commercialisation ;
• Est un moyen de créer de l'argent.

Section 2 : Différents types de crédit bancaire


Compte tenu de la diversité des besoins des agents économiques, on peut distinguer plusieurs
types de crédit, à savoir 31

2.1 Le crédit d’exploitation


Les crédits d’exploitations permet aux entreprises de couvrir en temps leurs besoins de
trésorerie, en finançant l’actif circulant du bilan, plus précisément les valeurs d’exploitation
et/ou réalisable. Il sert, généralement, à lui procurer des liquidités ; de façon à pourvoir
assurer des paiements à court terme, dans l’attente de recouvrement de créance facturée.
Ces liquidités sont soumises aux variations saisonnières ou conjoncturelles. Les crédits à
court termes ou les crédits d’exploitations peuvent être subdivisés en deux catégories, à
savoir32 :

30
Petit-Dutallis G. : « Le risque du crédit bancaire » ; Edition Dunod ; Paris ; 1999 ; P.20.
31
Bouyacoub F. : « L’entreprise et le financement bancaire » ; Edition Casbah ; Alger ; 2003 ; P.229.
32
Luc B-R. : « Principe de technique bancaire » ; 25éme édition ; Dunod ; Paris ; 2008 ; P.286.
2.1.1 Les crédits par caisse
Les crédits par caisse sont considérés comme crédit à court terme, les crédits qui impliquent
un décaissement de la part du banquier en faveur de son client et qui lui permet d’équilibrer
sa trésorerie à court terme, on distingue entre33 :

 Les crédits par caisse globaux


Les crédits par caisse globaux permettent à l’entreprise d’équilibrer sa trésorerie en finançant
de son actif circulant (stocks et créances) sans qu’il soit, affecté à un besoin bien précis. Les
besoins couverts par ces concours sont dus, essentiellement, à la différence en montant et
dans le temps entre les recettes et les dépenses d’exploitations réalisée dans le temps.

Leur importance relative dépend directement de la durée du cycle de production et/ou


stockage, de phénomènes accidentels tels que les retards livraisons et de facturations et,
également, le caractère saisonnier de l’activité. Ces crédits son assez souples et
techniquement simples, mais ils représentent un grand risque pour la banque en matière de
suivi de leur utilisation. On distingue plusieurs crédits par caisse globaux, qui sont34 :

 La facilité de caisse
La facilité de caisse est « un concours bancaire consenti à l’entreprise, destiné à faire face à
une insuffisance momentanée de trésorerie due à un décalage de courte durée entre les
dépenses et les recettes. Cette situation se produit, généralement, vers la fin de chaque mois,
à l’occasion des échéances fournisseurs, des paies du personnel, règlement de la
TVA,…etc.»35.

La facilité de caisse est accordée à l’entreprise lorsqu’elle a besoin de faire face à une gêne
momentanée de trésorerie. Cette autorisation est accordée pour une période donnée, jusqu’à
une date limite à partir de laquelle l’autorisation tombe et nécessite une nouvelle étude
en générale,
les banques revient leurs autorisations à la lecture des résultats de l’entreprise grâce aux
documents comptables que les dirigeants leur auront remis). Bien qu’ayant,
généralement, une validité annuelle, elle ne doit être utilisée que pour une période très limitée
(échéance de fin du mois, par exemple). Elle répond aux besoins de financements dus au

33
Idem, P.287.
34
Benhalima A. : « Pratique des technique bancaire » ; Edition Dahlab ; Alger ; 1997 ; P.60.
35
Luc B-R. : « Principe de technique bancaire » ; 25éme édition ; Dunod ; Paris ; 2008 ; P.288.
décalage des entrées et sorties de fonds, son remboursement est assuré chaque mois par les
rentrées décalées. Elle est le financement par excellence de la partie fluctuante des besoins en
fonds de roulement. Son montant dépasse rarement un mois du chiffre d’affaire36.

 Le découvert ou avance bancaire


Le mot découvert « est un terme générique qui recouvre un ensemble de concours divers,
mais dans les causes doivent pouvoir être définies. Il n’est pas indispensable à la vie de
l’entreprise, mais il lui permet de « mieux vivre ». De ce point de vue, il est donc destiné à
compléter les moyens de financement, dans des circonstances déterminées, ce qui n’exclut
d’ailleurs pas de renouvellement »37.
Le principe du découvert est semblable à celui de facilité de caisse, c’est-à-dire avoir un
compte débiteur. La différence entre ces deux techniques du financement se situé dans la
durée, puisque le découvert accordé pour une période plus longue (un (01) mois
jusqu’à1an).Il y a lieu de distinguer entre deux formes de découvert, à savoir38 :

Le découvert Simple : Le Client est autorisé à placer son compte en position débitrice dans
la limite du plafond autorisé, excédant rarement quinze (15) jours de chiffre d'affaires, et une
prime sera déduite du montant utilisé.
Le découvert Réversible : Dans ce cas, le découvert accordé est mobilisé via un billet à
ordre de 90 jours renouvelable. La banque peut alors réescompter l'effet auprès de la Banque
d'Algérie. De plus, le billet est une garantie des intérêts de la banque en cas de défaillance du
débiteur. Agios déduira du montant utilisé.
En aucun cas, ces deux (02) types du crédit (facilité de caisse et découvert) ne devront
dépasser 15 jours du chiffre d’affaire39. Cela, doivent être exceptionnels et limités (règlement
de la Banque d’Algérie). L’autorisation est, généralement, accordée pour une durée d’une
(01)année pouvant aller jusqu’à18 mois.

Ces crédits sont accordés verbalement sans aucune possibilité de confirmation. En ce qui
concerne les risques, ce sont les catégories du crédit les plus risquées, du fait des risques
commerciaux (mévente) ou d’impayés et d’un suivi difficile pour éviter le détournement de
l’objet du crédit.
36
Chiffre d’affaire c’est annuel (durant une année), un mois du chiffre d’affaire c’est le chiffre d’affaire réalisé
pondant un mois durant l’année.
37
Boudinot A et Frabot J-C. : « Technique et pratique bancaire » ; 2éme édition ; Sirey ; Bruxelles ; 1972 ;
P.105.
38
Idem, P.106
39
Chiffre d’affaire c’est annuel (durant une année), 15 jours du chiffre d’affaire, c’est le chiffre d’affaire réalisé
pondant 15 jours durant l’année.
 Les crédits de compagne ou crédit saisonnier
Pour diverses raisons, une entreprise peut connaître une grave inadéquation entre les frais
qu'elle paie et les revenus qu'elle doit avoir. elle a peut-être soi-disant
"Événements saisonniers". C'est ainsi qu'elle peut fabriquer à l'année et vendre pendant une
courte période (ex. : vente de parapluies, foulards, bouées, glaces, jouets, vêtements d'hiver,
etc.) ou seulement vendre pendant une courte période et le revendre toute l'année (ex :
agriculture, conserverie, etc.), il peut aussi assurer une trésorerie importante dans des
circonstances exceptionnelles (ex : lancement d'une campagne publicitaire).

En tout état de cause, l'entreprise ne peut pas et n'est pas obligée d'utiliser ses fonds propres
pour assurer cette transition, pour laquelle elle demandera un crédit d'abondement. Le crédit
d'accompagnement est « un concoure bancaire destiné à financer un besoin du trésorerie né
d’une activité saisonnière »40.
Le crédit accordé par la banque sera sur la base du besoin le plus élevé en montant et le
remboursement se fera au fur et à mesure des ventes. Pour ce la, le banquier demande un plan
du financement afin de justifier les besoins de financement et de déterminer le délai de
remboursement. Ce plan fait apparaitre, mois par mois, les besoins et les ressources prévus.
Le crédit est accordé pour une période allant de trois (03), six (06) à neuf mois selon le cas.

Le banquier doit rendre en considération la nature des produits pour se prémunir contre les
risques de la compagne notamment, le risque de mévente. Deux types de produits peuvent se
présenter, à savoir41 :
Si le produit ne se vend pas, n’est pas périssable et peut être stocké et vendu plus tard, dans
ce cas le remboursement du crédit n’est pas compris, mais retardé.
Si le produit ne se vend pas, il est périssable, dans ce cas le remboursement du crédit est
compris.

En pratique, le banquier dans le but d’éviter tout risque d’immobilisation, fait souscrire à
son client un ou plusieurs billets à ordre du montant du crédit accordé. Ce billet sera
escompté par le banquier qui créditera le compte de son client de la somme portée sur le
billet, diminué des agios prélevés à la source et pourra, ensuite, être réescompté auprès de
Banque Centrale (BC).

40
Benhalima A. : « Pratique et technique bancaire » ; Edition Dahlab ; Alger ; 1997 ; P.63.
41
Idem.
 Le crédit relais
Le crédit relais est un concours qui permet à l’entreprise d’anticiper une rentrée de fonds qui
doit se produire dans un délai déterminé et pour un montant précis résultat d’une opération
ponctuelle hors exploitation (augmentation du capital, vente d’un terrain, un immeuble, un
fonds de commerce ou le déblocage d’un emprunt). En accordant ce type du crédit, le
banquier s’expose à deux risques, qui sont42:
- L’opération devant assurer le remboursement du crédit ne se réalise pas ;
- Les fonds provenant de l’opération sont déterminés du remboursement du crédit.
Pour cela, le banquier ne doit accorder ce type de crédit que si, la réalisation de l’opération
est certaine ou quasi-certaine. En outre, le montant du crédit à accorder doit être inférieur aux
sommes à recevoir pour se prémunir contre une éventuelle surestimation du prix de cession
lors des prévisions.

 Les crédits par caisse spécifiques

A la différence des crédits de trésorerie globaux qui couvrent des besoins de natures et
d’origines très diverses, les crédits par caisse spécifique participent, généralement, au
financement de l’actif circulant, c’est-à-dire : les stocks et le poste client dont le poids peut
être, particulièrement, lourd pour l’entreprise. Aussi, ces crédits comportent des garanties
réelles qui sont directement à l’opération du crédit, contrairement aux crédits de trésorerie où
les garanties sont, généralement, accessoires, Ils peuvent revêtir les formes suivantes43 :

 L’escompte commercial
L’escompte est « une opération du crédit par laquelle, le banquier met à la disposition du
porteur d’un effet de commerce non échu le montant de cette effet (déduction faite des
intérêts et commissions) contre transfert à son profit de la priorité de la créance et de ses
accessoire »44.Toute fois, l’escompte peut, également, porter sur des chèques, car bien qu’ils
soient payables à une, leur reconnaissance peut nécessiter un délai, surtout si le lieu de leur
paiement est éloigné. L’escompte permet aussi au fournisseur détenteur d’un effet de
commerce de mobiliser immédiatement se créance, sans attendre la date du règlement
initialement convenue avec son client en cas escomptant l’effet auprès de son banquier.

42
Luc B-R.: « Principe de technique bancaire » ; 21éme édition ; Dunod ; Paris ; 2001 ; P.116
43
Luc B-R .: « Principe de technique bancaire » ; 23éme édition ; Dunod ; Paris ; 2004 ; P.210.
44
Bouyacoub F. : « L’entreprise et le financement bancaire » ; Edition Casbah ; Alger ; 2000 ; P.240 et 241
L’escompte est une opération qui consiste pour le banquier à racheter d’une entreprise les
effets de commerce, dont elle est porteuse, avant l’échéance et moyennant le paiement
d’agies, l’escompte fait donc intervenir trois parties45:

-L’entreprise bénéficiaire de l’effet, appelée « le cédant » ;


-Le débiteur de l’effet, appelé « le cédé » ;
-Le banquier, qui est appelé « le cessionnaire ».

Pratiquement, le cédant va remettre l’effet de commerce à sa banque, soi en l’endossant si le


nom du bénéficiaire est déjà indiqué, soit en portant son banquier comme bénéficiaire de
l’effet. L’opération d’escompte présente quelques caractéristiques, à savoir46 :
-La compétence des tribunaux de commerce en cas de non- paiement de la traite à
l’échéance ;
-La procédure juridique ne pourrait, toutefois, être étonnée qu’auprès de l’établissement d’un
« protêt faute paiement » ;
-Le transfert juridique de la provision est entre les mains de l’endossataire ;
-La solidarité de la créance. La contre-passassions des effets impayés fait prendre à la
créance sous caractère combiné.

L’escompte présent des avantages certains pour la banque, qui sont47 :


-C’est une opération du crédit qui est protégée par les dispositions du droit bancaire ;
-La banque a la possibilité, sous certaines réserves, de négocier le papier escompté à la
Banque Centrale si, elle a des besoins du trésorerie.
-Uniquement des effets pour les périodes inférieurs à 90 jours sont réescomptes.
En escomptant l'effet, le banquier accorde un crédit à son client. Ce crédit ne sera payé qu'à
l'échéance par une tierce personne. Par conséquent, le banquier doit s'assurer de la qualité de
son client et de celui qui doit payer.

 L’affacturage ou le factoring

L’affacturage est « un contrat par lequel un établissement du crédit spécialisé appelé factor,
achète les créances détenues par un fournisseur appelé vendeur sur ses clients appelées
acheteurs »48.

45
41
18 Luc B-R. : « Pratique de technique bancaire » ; 25émeédition ; Dunod ; Paris ; 2008 ; P.292.
46
19 Idem
47
François D. : « Pratique de l’activité bancaire » ; Edition Dunod ; Paris ; 2004 ; P.110.
Ou bien, le factoring est « un acte au terme duquel une société spécialisée appelé « factor »
devient subrogée aux droits de son client appelé « adhérent » en payant ferme à ce dernier le
montant intégral d’une facture à l’échéance fixe, résultat d’un contrat et en prenant à sa
charge moyennant rémunération, les risque de non remboursement »49.

A travers cette définition, on peut assimiler l’affacturage à un transfert de créances


commerciales par subrogation conventionnelle de leurs titulaires à un établissement appelé «
factor » qui se charge du recouvrement moyennent une commission et garantit ainsi le risque
de non-paiement, même en cas de défaillance du débiteur. Par conséquent, le factoring est,
à la fois, un procédé de recouvrement, une technique de garantie des risques et un moyen du
financement.

 L’avance sur marchandise


Les avances sur biens sont des avances consenties aux entreprises pour financer des biens
donnés en gage aux créanciers.
Cette technique permet aux clients de payer leurs fournisseurs et d'avoir suffisamment de
temps pour revendre leurs marchandises le plus rapidement possible.

Le bénéficiaire de l'acompte doit être propriétaire de la marchandise. Ceux-ci seront


conservés dans des entrepôts appartenant à la banque (ou loués par la banque), ou entre les
mains d'un tiers destinataire.

Outre la privation de garantie, le banquier doit également s'assurer de la nature, de la qualité


et de la valeur des matières premières à financer, du secteur d'activité de l'entreprise et de
l'état de l'économie. Le montant du prépaiement sera déterminé selon les critères précédents.
Celle-ci doit toujours être inférieure à la valeur des marchandises garanties.

 L’escompte de warrant
Le warrant est « un effet de commerce revêtu de la signature d’une personne qui dépose, en
garantie de sa signature et dans les magasins généraux, des marchandises dont elle n’a pas
l’utilisation immédiate »50. Autrement dit, les warrants est un bulletin de gage qui permet à
l’entreprise de bénéficier d’une avance auprès de sa banque. La dépossession, dans le cas de
l’entreposage de la marchandise dans un magasin général, est dite parfaite.

48
Benhalima A. : « Pratique des technique bancaire » ; Edition Dahlab ; Alger ; 1997 ; P.107 42
49
Article 543 du code de commerce algérien
50
Bouyacoub F. : « L’entreprise et le financement bancaire » ; Edition Casbah ; Alger ; 2000 ; P.237.
 Avance sur marché public

Un marché public « est un contrat passé entre un entrepreneur et une administration publique
pour la fourniture de biens ou l’exécution de travaux »51. La passation des marchés peut se
faire selon trois modes : L’adjudication générale, l’adjudication restreinte et le marché de gré
à gré. La réalisation des marchés pose aux entreprises un grand problème de trésorerie, du
fait que le règlement des livraisons objet d’un marché n’intervient qu’après service rendu,
constaté et avec retard. Ce retard dans le règlement, justifie le recours de ces entreprises aux
banques pour trouver le financement nécessaire à leurs besoins.
Comme principale garantie, l’entreprise procède au nantissement du marché en faveur de la
banque. Appelé aussi délégation du marché, le nantissement du marché a pour effet de
permettre au créancier gagiste (banque) d’encaisser, d’une manière exclusive, les sommes
représentatives des créances détenues par le client sur l’administration. Les avances
susceptibles sont les suivantes52:

- Le crédit de financement : C’est un financement accordé avant la


naissance de droitsde paiement pour l’entreprise.
- Les avances sur créances nées non constatées : Ce sont des mobilisations
de créances relatives à des travaux réalisés par l’entreprise, mais non encore
constatés par l’administration. L’avance ne doit pas dépasser 50% du
montant de la facture présentée.
- Les avances sur créances nées constatées : Ce sont des mobilisations de
créances relatives à des travaux effectués et dûment constatées par
l’administration. Dans ce cas, la sécurité du banquier est plus grande,
l’avance peut atteindre 80% du moment dela facture.

 L’avance sur titres

L’avance sur titre est une technique qui permet à des clients détenteurs d’un portefeuille de
titres (Bons De Caisse « BDC », Dépôt A Terme « DAT » et obligation) d’obtenir des
avances, en proposant ces titres comme garantie « les titres nominatifs ou à ordre peuvent

43
51
Idem ; P.240 et 241
52
Bouyacoub F. : « L’entreprise et le financement bancaire » ; Edition Casbah ; Alger ; 2000 ; P.242.
être mis en gage…»53. Ces avances sont consenties, principalement, sur les DAT et les BDC
en contrepartie du nantissement de ces derniers et du blocage des contrats deDAT.

La réalisation de l’avance se fait par mise à disposition de l’emprunteur d’une somme


correspondant à 80% de la valeur des titres nantis. Le client paie les intérêts sur les sommes
utilisées et non pas sur la totalité du montant avancé. La durée du prêt ne doit dépasser en
aucun cas l’échéance du titre.

 L’avance sur factures


L’avance sur facture est « est un crédit par caisse consenti contre remise de factures visées
par des administrations ou des entreprises publiques, généralement, domicilier aux guichets
de la banque prêteuse »54.
En pratique, le banquier exige du demandeur de cette forme de concours, le bon de
commande, le bon de livraison, la facture certifiée par le maître de l’œuvre et
l’engagement du débiteur à virer irrévocablement les sommes dues, au profit du compte du
client domicilié à l’agence. Le montant du crédit est limité au maximum à 70% du montant
des factures.

2.1.2 Les crédits par signature

Un crédit par signature est un engagement du banquier envers des tiers à satisfaire aux
obligations contractées envers eux par certains de ses clients, en cas ou ces derniers
s’avéreraient défaillants. Les crédits par signature se présentent sous quatre (04) formes, à
savoir55 :

 L’aval

L’aval est « un cautionnement solidaire, c’est-à-dire un engagement de payer pour le compte


d’un tiers si, ce dernier ne s’acquitte pas. Il est donné, obligatoirement, par signature
manuscrite, sur une lettre de change, un bittet à ordre et même sur un chèque »56.

53
L’article 976 du code civil.
54
Benhalima A. : « Pratique des techniques bancaire » ; Edition Dahlab ;
Alger ; 1997 ; P.165.
55
Luc B-R. : « Pratique de technique bancaire » ; 21émeédition ; Dunod ; Paris ; 2001 ; P.280.
56
44
Beranlard J-P. : « Droit du crédit » ; 4éme édition ; Aengde ; Paris ; 1997 ;
P.189.
L’avaliste s’engage solidairement et conjointement à payer le montant de l’effet à avaliser à
l’échéance, dans le cas où le débiteur avalisé ne viendrait pas à le faire à la date prévue par le
papier. Il peut être porté sur l’effet, sur une allonge ou être donné par un acte séparé.
Lorsque l’aval est donné par acte séparé, pour une personne dûment dénommée, l’avaliseur
n’est tenu qu’envers l’avalisé, il n’est pas obligé à l’égard des porteurs successifs. L’aval
constitue un crédit par signature lorsqu’il est accordé par la banque.

 L’acceptation

L’acceptation est « l’engagement pris par le tiré de payer la lettre de change à la personne qui
sera porteuse légitime à l’échéance »57 58
. Ce crédit est, surtout, utilisé par les banques dans
le commerce international. Il permet de substituer la signature du banquier à celle de son
client.
En effet, le vendeur ou son banquier n’étant pas en mesure d’apprécier la valeur des
signatures de chacun des acheteurs d’un pays étranger, exige la signature du banquier de
ceux-ci.
La principale forme du crédit par acceptation accordée par la banque est celle liée à une
ouverture du crédit documentaire, lequel est, alors, réalisé non pas, document contre
paiement, mais document contre l’acceptation.

 Le cautionnement

Le cautionnement est « un contrat par lequel une personne garantit l’exécution d’une
obligation en s’engageant envers le créancier à satisfaire à cette obligation si le débiteur n’y
satisfait pas lui-même »3031. La caution est un engagement pris par la banque pour le
compte de son client, de s’exécuter en cas de défaillance de celui-ci envers un tiers. La
caution peut avoir objet59:

De différé des paiements : Il s’agit, par exemple, de l’obligation cautionnée


ou de la caution d’enlèvement ;
D’éviter les paiements : C’est le cas, de la caution d’adjudication ;
D’accélérer des rentrées de trésorerie : Il s’agit, ici, de la caution de
remboursement d’acompte ou de retenues de garantie. On peut distinguer
entre deux formes de cautionnement, qui sont :

57
45
Idem, P.190.
58
L’article 644 de code civil.
59
Thierry D. : « Droit Bancaire » ; Edition Dalloz ; Paris ; 2007 ; P.50
- Le cautionnement simple : Dans ce cas, la caution peut requérir
le bénéfice de discussion. Le créancier ne peut exécuter sur les biens de la
caution qu’après avoir discuté le débiteur dans ses biens.

- Le cautionnement solidaire : Dans ce cas, la caution ne peut pas


opposer au créancier le bénéficier de discussion. Le créancier peut
poursuivre, indifféremment, le débiteur principal ou la caution.

 Le crédit documentaire

Le crédit documentaire est « un crédit par signature en vertu duquel un


banquier s’engage à payer la marchandise importée contre remise d’un
certain nombre de document prévus à l’ouverture du crédit »60.

Le crédit documentaire est l’engagement pris par la banque pour le


compte de son client importateur, de garantir à l’exportateur de
paiement de marchandises contre la remise des documents qui attestent
l’exploitation, la qualité et la conformité des marchandises stipulées
dans le contrat. La particularité du crédit documentaire réside dans le
fait qu’il peut être61:

- Révocable : La banque peut revenir sur son engagement, et ce, avant


l’exportation desmarchandises ;
- Irrévocable : La banque peut revenir sur son engagement que d’abord
parties;
- Notifié : la banque est seule engagée ;
- Confirmée : L’engagement de la banque est conforté par celui d’un
correspondant dans le pays de l’exportateur. Comme tout concours bancaire, les
engagements par signature ont des avantages et des inconvénients pour la banque
tout comme pour le client. Au titre des avantages pour la banque, les engagements
par signature rapportent des commissions, n’entrainent pas de décaissement à leur
mise en place, et permettent à la banque de se subroger dans les droits du créancier
de son client.

Au titre des inconvénients, les engagements par signatures sont des risques
difficiles à maîtriser et leur suivi est lourd. Pour le client, l’engagement de la

46
60
Benhalima A. : « Pratique des techniques bancaire » ; Edition Dahlab ; Alger ; 1997 ; P.170.
61
Laure S. : « Droit commerciale et droit du crédit » ; 3éme édition ; Dunod ; Paris ; 2005 ; P.77 et 78.
banque valorise son image de marque et permet une meilleure gestion de sa
trésorerie. Cependant, les frais financiers et les garanties exigées de fonds en
constitution de provision sont des inconvénients liés à l’engagement qu’il obtient de
la banque.

2.2 Les crédits d’investissements

Les crédits d’investissements sont des garanties qui permettent aux entreprises d’acquérir des
équipements, des biens et des matériels à leur création ou en vue de développer leur activité.
Les ressources dégagées pour le fonctionnement de ces biens acquis contribueront au
remboursement du crédit.

2.2.1 Les Crédits à Moyen Terme (CMT)

Le crédit à moyen terme s’inscrit dans la fourchette deux (02) à sept (07) ans. Il est,
essentiellement, accordé pour l’acquisition des biens d’équipements amortissables entre
huit
et dix ans (10) ans. Le crédit à moyen terme accordé soit par une seule banque, soit par une
banque en concours avec un établissement spécialisé (crédit d’équipement des Petite et
Moyennes Entreprise (PME),…). Celui-ci, s’applique, à des investissements de durée
moyenne tels que les véhicules et les machines et de façon plus générale, à la plus part des
biens d’équipements et moyens de production de l’entreprise. On distingue trois types du
crédit à moyen terme, à savoir62 :

 Le crédit à moyen terme réescomptable

Pour pouvoir faire face l’immobilisation des fonds décaissés à l’occasion de la réalisation du
crédit, la banque est obligée de recourir au réescompte auprès de la Banque Centrale.

La Banque Centrale peut réescompter aux banques et aux établissements financiers pour des
périodes de six (06) mois au maximum ou prendre en pension les effets créés en
représentation du crédit à moyen terme doivent avoir l’un des objectifs suivants63 :

- Développement des moyens de productions ;

- Financement d’exploitation et construction d’immeubles d’habitation.

47
62
Luc B-R. : « Principe de technique bancaire » ; 23éme édition ; Dunod ; Paris ; 2004 ; P.260.
63
L’article 71 de la loi 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit.
Ces réescomptes sont renouvelables, mais pour une période ne pouvant pas excéder trois(03)
années. Les effets à réescompter doivent comporter, en plus de la signature du cédant,
deux signatures de personnes physiques ou morales notoirement solvables, dont l’une peut
être remplacée par la garantie de l’Etat.

 Le crédit à moyen terme mobilisable

Dans ce type de crédit, les banques ne se tournent pas vers les BC pour se renforcer, mais
cherchent à mobiliser leur crédit sur les marchés financiers, ce qui malheureusement ne
fonctionne pas en Algérie (elle en est à ses balbutiements).

La mobilisation est l'opération du créancier (dans notre cas le banquier) pour vérifier la
disponibilité de l'argent qu'il a prêté du débiteur à l'organisme de mobilisation sur la base des
documents constatant ses créances sur le débiteur. L'obtention de l'accord préalable de
l'organisation mobilisatrice est généralement une condition nécessaire à l'obtention d'une telle
mobilisation.

 Le crédit à moyen terme non refinançable

Le crédit à moyen terme non refinançable est un crédit qui n’offre pas de possibilités de
refinancement à la banque ; il est alimenté par la propre trésorerie de cette dernière. Il en
résulte que le taux d’intérêt débiteur appliqué à ce type de crédit est plus élevé que celui
appliqué aux CMT refinançables.

2.2.2 Les Crédits à Long Terme

Ces crédits ont une durée supérieure à sept (07) ans, avec des prorogations allant de deux
(02) à quatre (04) ans. Ils sont destinés à financer des immobilisations lourdes, notamment la
construction. La durée du financement correspond, généralement, à la durée d’amortissement
ses immobilisations financées et le montant du crédit ne doit pas couvrir la totalité de
l’investissement.

2.2.3 Le crédit bail ou leasing

Le crédit bail est « une technique de financement d’une immobilisation par laquelle une
société financière acquiert un bien meuble ou immeuble pour le louer à une entreprise.

48
Cette dernière ayant la possibilité de racheter le bien loué pour une valeur résiduelle,
généralement, faible en fin de contrat »64.
Le crédit-bail n’est pas une simple location car, le contrat est assorti d’une promesse d’une
vente. Ce n’est pas une vente à tempérament car, l’utilisateur n’est pas priorité du bien
financé. Ce n’est pas une location-vente car, le locataire n’est pas obligé d’acquérir le bien
loué après un certain détail.
Dans cette forme du crédit met en relation trois (03) partenaires65 :
Le crédit-bailleur (banque) ; Le crédit preneur (l’entreprise) ; Le fournisseur.
Il existe deux formes de leasing, selon que le bien à financer sera mobilier ou immobilier66 :

 Crédit-bail mobilier : Il porte sur des biens d’équipements qui


doivent être utilisés pour les besoins de l’entreprise ou à titre mixte et
participer à la productivité de l’entreprise ; il ne peut s’appliquer aux fonds
de commerce et aux logiciels informatiques. Il est distribué par des sociétés
spécialisées filiale de banques. Les concoures de ces établissements sont
fonction de leur fonds propres.
 Crédit-bail immobilier : Il concerne des biens professionnels déjà
construits ou à construit. Il pouvant adopter le statut de sociétés
immobilières pour le commerce de l’industrie. En effet, l’entreprise choisir
son équipement, le fournisseur est réglé par la société du crédit-bail, la
durée du contrat doit correspondre à la vie économique du bien loué. A la
fin du contrat, le locataire peut acquérir le bien loué, le restituer ou dans
certains cas renouveler le contrat sur de nouvelles bases.

 Les avantages de crédit-bail


Le crédit-bail présent des avantages, qui sont67 :
- Le crédit-bail est d’une grande souplesse d’utilisation ;

- Il n’existe aucun autofinancement ;

- L’utilisateur étant locataire du bien financé n’a pas à fournir de garantie


réelle;.

64
Luc B-R. : « Principe de technique bancaire » ; 25éme édition ; Dunod ; Paris ; 2008 ; P.344.
65
Idem 49
66
Luc B-R. : « Pratique de technique bancaire » ; 23éme édition Dunod ; Paris ; 2004 ; P.345
67
Luc B-R. : « Pratique de technique bancaire » ; 25éme édition Dunod ; Paris ; 2008 ; P.345.
- Il n’ya pas d’immobilisation au bilan, puisqu’il s’agit de location ;

- Les loyers sont passés en frais généraux, à condition que la


durée de locationcorresponde à la vie économique du bien loué.

 Les inconvénients du crédit-bail


Le crédit- bail présent des inconvénients, qui sont68:
- Il s’agit d’une technique du financement d’un coût élevé, surtout
pour les petitsinvestissements ;
- Ce type du financement est réservé aux biens standards ;

- Les biens financés ne peuvent être donné en garantie ;

- Le locataire en rachetant le bien, même pour une valeur


résiduelle faible, doit l’amortirà l’issus du contrat.

2.3 Le financement du commerce extérieur


Le commerce extérieur désigne l'ensemble des transactions commerciales (importations et
exportations) entre un pays et le reste du monde. Ces transactions génèrent des flux massifs
de biens, de services et de capitaux. Les transactions externes comportent de nombreux
risques en raison de l'éloignement des partenaires, des différences de réglementation, des
problèmes linguistiques et des politiques monétaires et financières.

Les pouvoirs publics encouragent l'ouverture des opérations économiques du pays vers
l'extérieur. Par conséquent, les banques doivent répondre aux besoins des entreprises dans la
conduite d'activités d'importation et d'exportation. Ces opérations peuvent être réalisées par
le biais de différentes formes de crédit, chacune liée à l'objet du financement, à savoir
l'exportation ou l'importation.

2.3.1 Financement des exportations

Dans plusieurs cas, on trouve suite au manque des fonds, des difficultés dans l’activité
d’import/export. De ce fait, les contractants sont forcés de sollicité les banque qui

68
Idem.

50
leurs permettent de bénéficier du financement spécifique. Dans le registre des crédits
destinés aufinancement des exportations, on distingue69:

 Le crédit fournisseur : Est un crédit bancaire accordé directement au fournisseur


(exportateur) qui lui-même consenti un délai de paiement de son partenaire étranger
(importateur). Ce crédit permet à l’exportateur d’escompter sa créance et
d’encaisser, au moment de livraison partielle ou totale de l’exportation, le montant
des sommes qui lui sont dues par l’acheteur étranger70.
 Le crédit acheteur : Est un financement directement consenti à l’acheteur étranger
par une banque ou un pool bancaire, afin de permettre à l’importateur de payer au
comptant le fournisseur71.

2.3.2 Financement des importations

Les opérations réalisées à l’international, de par l’éloignement géographique, les différences


de réglementations et des longues, revêtent des risques considérables pour des opérateurs
économiques les initiant. Les banques interviennent pour faciliter la réalisation des opérations
d’importations par des techniques du financement des importations, qui sont72 :

L’encaissement documentaire ou la remise documentaire : est une technique de


règlement, par laquelle, un exportateur mandate sa banque pour recueillir, par
l’intermédiaire de son correspondant, le règlement ou l’acceptation de l’acheteur, au
moment de la présentation des documents représentatifs de la marchandise.
Le crédit documentaire : Est un engagement de pris par la banque de l’importateur
de garantir à l’exportateur le paiement des marchandises ou l’acceptation d’une traite
contre la remise des documents attestant de l’expédition et de la qualité des
marchandises prévues au contrat73.

69
Mannai S et Simon Y. : « Technique financière internationale » ; 7éme édition ; Economica ; Paris ; 2001 ;
P.580.
70
Idem, P.581.
71
45Lautier D et Simon Y. : « Technique financière internationale » ; 8éme édition ; Economica
; Paris ; 2003 ;P.680.
72
Pasco C. : « Commerce international » ; 6éme édition ; Dunod ; Paris ; 2006 ; P.116.
73
Luc B-R. : « Principe de technique bancaire » ; 24éme édition ; Dunod ; Paris ; 2006 ; P.271.

51
2.4 Les crédits aux particuliers
Comme les entreprises, les particuliers peuvent avoir des ressources suffisantes pour financer
leur besoins, comme il peut leur arriver que leurs disponibilités ne leur permettent pas de
réaliser une opération. Pour cela, ils peuvent solliciter l’appui du banquier pour face à leurs
divers besoins.

Les crédits aux particuliers sont des crédits affectés, essentiellement, à la consommation de
biens et services octroyés à des personnes physiques pris en dehors de leurs activités
professionnelles. Les crédits aux particuliers peuvent être subdivisés en deux catégories, à
savoir :

2.4.1 Le crédit à la consommation

Le crédit à la consommation est un nouveau produit bancaire permettent aux particuliers


d’acquérir, sous certains conditions, des équipements domestiques fabriqués et/ou montés, ou
des produits importés tel que les automobiles par le recours à des facilités de paiement. Cette
forme du crédit est accordée aux résidant sur le territoire national, avec une activité stable et
un revenu régulier. Le montant du crédit peut aller jusqu’à 70% du coût total du bien
acheté74.

2.4.2 Le crédit immobilier

Le crédit immobilier est un prêt octroyé par une banque aux particuliers et aux entreprises est
destiné à financer une opération immobilière (acquisition, construction, travaux,…). Le
logement peut être affecté à une résidence principale, secondaire ou à un investissement
locatif. Les établissements prêteurs prennent, généralement, une hypothèque sur le bien
acheté, se protégeant ainsi contre le non remboursement du prêt75.

74
Luc B-R. : « Principe de technique bancaire » ; 25éme édition ; Dunod ; Paris ; 2008 ; P.149.
75
Philippe N. : « Banque et Banque centrale Dans la Zone Euro » ; 1er édition ; De Boeck université ; Bruxelles
;2004 ; P.50.

52
Section 3 : Le diagnostic bancaire
Les clients particuliers et entreprises sont le moteur de la croissance économique et du
développement social, car elles génèrent des emplois et des revenus. Leurs contributions au
boom économique sont un fait. De plus, les entreprises, dans la plupart des cas, ont besoin de
financements spécifiques lors de leur développement. Ces besoins varient en fonction de leur
investissement et de leur cycle d'exploitation. De plus, les entreprises sont constamment
confrontées à des obligations de solvabilité et de rentabilité. Ils subissent donc une pression
constante pour maintenir leur développement économique, par l'investissement.

3.1 Principaux objectifs du diagnostic bancaire l'entreprise

3.1.1. Le diagnostic économique et financier


Pour la banque, le besoin de réaliser un diagnostic économique et financier de la firme
s’impose. C’est d’ailleurs un préalable à toute décision d'octroi d'un concours financier à une
entreprise ; le but étant d’obtenir une image fidèle de l’entreprise sur le plan financier et
économique. La banque adapte son évaluation, et par extension la mobilisation des critères,
en fonction de la relation qu’elle entretien avec l’entreprise et les caractéristiques du crédit.
Elle cherche surtout à établir les conditions de solvabilité, de liquidité et de rentabilité futures
qui permettront à l'entreprise de respecter ses engagements ou de pouvoir faire le
recouvrement par contrainte judiciaire.

3.1.1.1-Analyse de la structure financière de l'entreprise

a- Évaluation de la solvabilité

La volonté de l'entreprise de rembourser ses dettes à temps détermine sa solvabilité. Ce


dernier est au centre des banques pour déterminer le risque de défaut ou de non-recouvrement
par l'emprunteur. En effet, la faillite mènera à la faillite des entreprises. Afin de prévoir et
prévenir les risques de faillite, la banque a établi un diagnostic financier pour estimer les
évolutions financières et le développement de l'ensemble de l'entreprise. Évaluer la
crédibilité d’une entreprise consiste à déterminer si l’entreprise peut tenir ses promesses. Par
conséquent, les banquiers utilisent deux stratégies principales pour construire leur propre

53
jugement. Dans un premier temps, il a étudié le bilan à travers la confrontation entre les
bilans Passifs et actifs afin de trouver un équilibre entre les paiements obligatoires attendus et
les résultats futurs. Ensuite, en évaluant l'évolution des revenus et la situation financière
passées, vous pouvez comprendre les principales tendances et la possibilité d'expansion au fil
du temps.

b- Appréciation de la liquidité

Compte tenu de la date d'échéance, l'entreprise doit disposer de liquidités pour rembourser
ses dettes. Cependant, il ne doit pas provoquer d'interruption de trésorerie, sinon il sera
contraint à la faillite. Selon le jugement de la banque, la possibilité de rembourser le prêt
exprime la situation économique et financière de l'emprunteur. Par conséquent, l'entreprise
cherchera Déterminez la capacité de remboursement et l'endettement de l'emprunteur.
Insuffisant La liquidité conduit inévitablement à des problèmes de recouvrement. La
définition du manque de liquidité d’une entreprise est l’incapacité de débloquer des fonds
suffisants dans son cadre opérationnel, ce qui la met dans une situation où elle ne peut pas
être achevée à temps. C'est pourquoi il est important de maîtriser le risque de liquidité, qui
est principalement dû à l'incertitude des bénéfices futurs des entreprises.

c- Évaluation de la rentabilité de l'entreprise

Après avoir résolu les problèmes de solvabilité et de liquidité, les banquiers ont
soigneusement étudié la capacité des entreprises à générer des bénéfices maintenant ou à
l'avenir; en effet, c'est l'un des aspects les plus importants des banques. De même,
l'appréciation du degré d'autonomie d'une entreprise ne peut être ignorée. L'autonomie fait
référence à la capacité de l'entreprise à lever des fonds pour sa croissance et à la capacité de
s'endetter sur les bénéfices qu'elle réalise. Par conséquent, un résultat positif prouve que
l'entreprise doit atteindre un équilibre financier, et la banque s'efforcera de trouver cet
équilibre dans le processus d'analyse.
Nous utilisons les soldes de gestion à mi-parcours et les comptes de résultat pour mesurer la
rentabilité. Le premier outil analyse cette situation sous deux angles différents: la rentabilité
économique et la rentabilité financière. Il doit se poser les questions suivantes:

54
"Comment l'entreprise produit-elle des résultats et sur quels critères évalue-t-elle cette
rentabilité?" Quant au compte de résultat, il mesure la trésorerie de l'entreprise au cours d'une
période déterminée. Son objectif est d'évaluer les variables explicatives des bénéfices générés
ou des pertes subies.
Cependant, pour qu'ils aient un sens complet, les résultats doivent être comparés aux
références de l'industrie de l'entreprise; ce processus nous permettra de déterminer la valeur
monétaire des instruments d'investissement, afin qu'il soit possible d'obtenir les résultats ci-
dessus. , ou pour quantifier l'activité menée par l'entreprise. Cependant, nous ajouterons que
les banques ne doivent pas remplir les conditions ci-dessus. En effet, il doit intégrer les
caractéristiques uniques du domaine d'activité de l'entreprise, à savoir: les conditions
techniques et économiques de fonctionnement et la structure des coûts, ainsi que les lois qui
influent sur les choix stratégiques de l'entreprise. Sur le plan social donc, tous ces facteurs
limitent la structure financière de l'entreprise.

d- Évaluation des risques économiques

D'un point de vue comptable et financier, toutes les informations collectées par une banque
ne sont pas suffisantes pour comprendre pleinement une entreprise, et quelle que soit sa
durée ou sa courte durée, elles ne peuvent garantir les promesses futures. Une série de causes
possibles de difficultés financières indiquent qu'il est nécessaire de compléter la recherche
financière par une analyse économique destinée à évaluer le degré de risque économique.
Pour cette raison, les banques s’intéressent aux indicateurs économiques susceptibles d’avoir
un impact négatif sur la compétitivité d’une entreprise et de compromettre ainsi sa stabilité
financière et ses activités. Le but ici est d'identifier et de mobiliser les variables qui existent
dans l'environnement des affaires, telles que le capital, la production, les ressources
humaines, les cadres juridiques et les estimations de croissance à long terme.

3.1.2 Diagnostic stratégique et psychosocial


Outre le diagnostic financier et économique, les banques ont montré un grand intérêt pour la
politique globale, la gestion et l'environnement de l'entreprise. Il s'agit de déterminer la
stratégie de développement menée par le dirigeant et son impact sur la performance de
l'entreprise. De cette manière, la banque peut diagnostiquer l'entreprise en interne et en

55
externe. Au départ, les banques se sont intéressées à la situation juridique, au climat social,
aux relations avec les parties prenantes, aux compétences des managers et aux politiques
commerciales, d'approvisionnement et de communication. Dans un second temps, le
jugement implique également une méthode dont les objectifs (conduisant à la pérennité et
aux objectifs de l'entreprise) sont fixés et coordonnent les différentes fonctions de la
méthode.

3.2 Méthodes et outils de diagnostic


L'analyse réalisée par la banque utilise différentes méthodes et outils, en fonction de la
relation avec le client d'une part, et du type de crédit d'autre part.

Par conséquent, le diagnostic repose également sur la recherche et l’interprétation des


documents comptables, économiques et financiers actuels de l’entreprise, des états financiers
prévisionnels et des deux ou trois dernières années (le cas échéant). Il s'agit des bilans, des
tableaux, des flux de trésorerie couvrant la période, des comptes courants, des comptes de
résultats courants et prévisionnels. La recherche couvre également la stratégie et les données
fonctionnelles de l'entreprise. Les recherches visant à évaluer le risque de faillite ou de
solvabilité sont le plus souvent appliquées à des méthodes basées sur l'analyse de bilan
(recherche statique) et à des méthodes basées sur des tableaux de financement (recherche de
flux). Par ailleurs, la recherche de rentabilité est principalement utilisée pour l'analyse du
compte de résultat, l'objectif est de comparer le solde de gestion avec les ressources engagées
ou le flux des activités réalisées par l'entreprise.

La banque effectue des recherches à partir des états financiers: elle extrait des éléments
cohérents ou connexes pour déterminer et déterminer les ratios. Ce processus est un moyen
rapide et efficace d'éliminer les avantages et les inconvénients de l'entreprise en termes
d'autonomie financière, de capacité de remboursement, de rentabilité et de performance. Plus
précisément, la banque compare le ratio obtenu lors de l'analyse de l'entreprise avec le ratio
de référence des années précédentes et de la même business unit.

56
Les étapes du processus de diagnostic peuvent être résumées comme suit:

1. Trouver des informations: il est très important de disposer d'informations fiables et


pertinentes. En effet, les données quantitatives et qualitatives représentent les données
originales de l'analyste.

2. Rechercher les conditions financières, économiques et stratégiques de l'entreprise: utiliser


des outils d'analyse et déterminer les forces et les faiblesses de l'entreprise;

3. Résumé des paramètres d'analyse les plus pertinents. Il met en évidence les principaux
avantages et inconvénients. Puis vint la présentation de la situation globale;

4. Enfin, la banque prend une décision.

3.3 Processus de diagnostic de la demande de crédit affaires


Au cours de la période de recherche de demande de crédit, le diagnostic de l'entreprise est
une étape importante dans laquelle la banque acquiert une compréhension complète de la
situation de l'entreprise et des risques auxquels elle est confrontée. Cette analyse n’est pas
systématique; en effet, si l’entreprise fait partie du portefeuille de clients de la banque,
l’ensemble du processus peut être supprimé. Cependant, il existe des exceptions si
l'entreprise n'a pas tenu les promesses du contrat précédent ou si le flux de fonds sur le
compte bancaire est faible.

Si la demande provient d'un nouveau client ou d'un client aux caractéristiques médiocres,
une analyse complète de la situation du demandeur est nécessaire. Cette analyse implique
généralement les points suivants:

1. Rechercher des informations


Avant de poser un diagnostic, la banque doit comprendre l'entreprise et son métier. Si les
conditions d’obtention de crédit ne sont pas réunies, alors la décision du banquier sera
risquée car son diagnostic s’avérera incomplet voire non pertinent. Par conséquent, il est
essentiel pour les banquiers d'obtenir des informations pertinentes, fiables et vérifiables pour
un bon diagnostic. Avant l'évaluation, des visites sur le terrain et des entretiens avec les
parties prenantes font également partie du processus de collecte d'informations. Deux types
de problèmes se posent lors de la collecte d'informations: La première étape consiste à

57
sélectionner une source d'importance vitale. La fonction de la deuxième étape est de trier les
informations afin que seules les informations les plus utiles soient conservées.

Les différents types d’informations :


Les informations internes :
a- les informations financières et économiques :
Les informations financières se trouvent dans les documents comptables et financiers de
synthèse (bilan, compte de résultat, tableau des flux de trésorerie). Pour les informations
économiques, il s'agit principalement d'informations relatives à la propriété du capital, au
contexte juridique et historique des opérations de l'entreprise. Les produits et services de
l'entreprise, ainsi que le marché, la structure de production, les employés et la direction Les
prévisions, ses perspectives et ses prévisions de croissance à long terme constituent
également des informations économiques.

b- les informations extra- financières :


Les informations extra- financières de la société synthétisent toutes les informations sur sa
gestion et son organisation. Plus précisément, les informations portent sur la stabilité sociale
de l'entreprise, son statut juridique, la personnalité et les qualités du dirigeant, ses politiques
commerciales et achats, sa politique de communication et ses relations avec les différentes
parties prenantes.

Les informations externes :


Il s’agit principalement de l’évolution du marché de la concurrence ou de l’environnement
global de l’entreprise.

1. Les sources de l’information

1.1 Les sources internes :


Synthèse des états financiers et comptables (bilan, compte de résultat, tableau des flux de
trésorerie et annexes) et des documents non financiers (business plan, rapport d'activité,
business, technologie, statistiques sociales, plan de développement, recherche de prévisions
d'activité, technologie, etc.) sont une source d'information interne

58
1.2 Les sources externes :
Ils se composent de la presse, les revus et les études sectorielles, documents administratifs,
etc

2- Nature de l’information :
Les banques ont la possibilité de minimiser le risque d'asymétrie d'information en collectant
des informations privées dans leurs relations avec les clients (Steijvers et Voordeckers,
2009). Cependant, l'accès à ces informations n'est pas systématique.

Les banques se concentrent sur les technologies de l'information « dures », mais cela n'exclut
pas les prêts à des emprunteurs opaques (Jayaratne et Wolken, 1999). L'utilisation de ces
technologies a entraîné une augmentation des garanties (Inderst et Mueller, 2007). De plus,
lors de la demande de crédit, parce que les banques utilisent une technologie de prêt basée
sur des principes de scoring, les entreprises sont contraintes d'obtenir des garanties
personnelles (Steijvers et Voordeckers, 2009. À cet égard, une nouvelle question se pose :
faut-il collecter des informations pertinentes ? Clients La garantie complète-t-elle ou la
seconde remplace-t-elle la première ?

En effet, le Comité Bâle II permettra un recours plus large aux garanties car il oblige les
banques à réévaluer le montant des fonds propres réservés au risque de crédit afin de
résoudre d'éventuels problèmes. On peut donc dire que le montant gelé par la banque est
proportionnel au risque. Par conséquent, les banques maintiennent leur solvabilité et leur
stabilité (Von Thadden, 2004). Le risque des prêts garantis est inférieur à celui des prêts non
garantis. Par conséquent, les banques choisissent de garantir les prêts, ce qui leur permet de
bloquer moins de capital.

3. Analyse de la structure et de l’équilibre financières du client Entreprise :


Afin de s'assurer de la solvabilité de l'entreprise et d'évaluer au mieux sa liquidité, la banque
examine sa structure financière et son équilibre financier au travers de l'analyse de bilans
retraités. Les ratios et les indicateurs constituent la base de l'analyse. En effet, ils jouent un
rôle déterminant dans le processus décisionnel lié à l'octroi de crédit.

59
3.1. Analyse de la rentabilité de l’entreprise :
Tout d'abord, le banquier analyse les résultats passés et actuels de l'entreprise. De plus, il
prédit les tendances qui pourraient affecter les résultats futurs. Ce processus peut estimer le
niveau, la tendance et la volatilité des résultats.

La rentabilité détermine le montant des bénéfices générés par une entreprise. Les résultats qui
en résultent permettent de produire les ressources nécessaires pour financer eux-mêmes les
investissements, eux-mêmes indispensables au développement de l'entreprise et au
remboursement de la dette. C'est pourquoi la question de la rentabilité est cruciale pour les
banquiers, très intéressés par la viabilité de l'entreprise en maintenant l'équilibre financier.

Par conséquent, la rentabilité reste le pilier sur lequel les banques s'appuient lorsqu'elles
étudient la fiabilité des entreprises. Cependant, nous notons que cette analyse n'a de sens que
lorsqu'elle permet une comparaison avec les principaux concurrents de l'entreprise concernée.
En effet, une entreprise pleinement rentable peut finir par afficher une rentabilité inférieure à
celle observée dans son industrie. Cela reflétera un manque de compétitivité par rapport à ses
concurrents directs. L'étude des états financiers viendra compléter l'analyse précédente ; la
recherche principale porte sur des indicateurs et principaux ratios importants : chiffre
d'affaires, production annuelle, bénéfice commercial, valeur ajoutée, excédent d'exploitation
total, résultat d'exploitation, performance de l'exercice et capacité d'autofinancement.
L'analyse sera complétée par l'évaluation des risques opérationnels.

3.1.1 Les principaux ratios de rentabilité


Plusieurs ratios permettent d’analyser et calculer la rentabilité du client entreprise :

a- Le ratio de rentabilité économique :


Par conséquent, la rentabilité reste le pilier sur lequel les banques s'appuient lorsqu'elles
étudient la fiabilité des entreprises. Cependant, nous notons que cette analyse n'a de sens que
lorsqu'elle permet une comparaison avec les principaux concurrents de l'entreprise concernée.

En effet, une entreprise pleinement rentable peut finir par afficher une rentabilité inférieure à
celle observée dans son industrie. Cela reflétera un manque de compétitivité par rapport à ses
concurrents directs.

60
Le ratio de rentabilité économique peut être calculé « :

Résultat d’exploitation / (capitaux propres + dettes) ou EBE/capitaux investi

b- La rentabilité financière :
Est égale : Résultat net / capitaux propres

C'est le ratio préféré des actionnaires et des banquiers car il les informe du retour sur
investissement.

Un autre accent sur le ratio de la relation entre les dividendes versés et les capitaux propres
complète l'analyse. On distingue donc deux types de rentabilité financière, l'une du point de
vue de l'entreprise (résultat net/capitaux propres), et l'autre du point de vue de l'actionnaire
(dividendes distribués/actions ou capital personnel).

3.1.2 L’analyse du risque d’exploitation et la structure des couts :


Le risque opérationnel est étroitement lié à la structure des coûts. En fait, la répartition des
coûts fixes et des coûts variables affecte la façon dont les résultats réagissent aux
changements de production et de ventes. Des coûts fixes ou des coûts de structure plus
importants impliquent une certaine volatilité des résultats, ce qui augmente le risque : si l'on
pense que le niveau de production de l'entreprise est faible, il sera difficile d'équilibrer ses
coûts fixes avec sa production, et on regrettera les lourdes pertes . D'autre part, si
l'augmentation de la production est une réponse à une demande plus élevée, l'entreprise
obtiendra une marge bénéficiaire substantielle ; donc l'entreprise sera en mesure de payer ses
coûts fixes.

Nous rappelons qu'il existe un lien entre la rentabilité et l'allocation des coûts fixes et
variables fermes. A cet égard, c'est l'étude de la structure des charges qui nous indique ce que
l'on appelle le « seuil de rentabilité » ou « seuil de rentabilité » ; elle définit le niveau de
production qui ne génère ni profits ni comptabilise de pertes. Ainsi, un niveau de production
inférieur au « seuil de rentabilité » signifie que le coût est supérieur au chiffre d'affaires, et
l'entreprise subit une perte. D'autre part, le niveau de production au-dessus du « seuil de
rentabilité » se traduit par une compensation des coûts par les ventes, réalisant ainsi des

61
bénéfices. Cependant, la structure des coûts crée un risque spécifique que nous appelons «
risque opérationnel ».

3.1.3 L’analyse du risque économique :


Si l'analyse financière est utile, elle ne suffit pas pour appréhender l'entreprise dans son
ensemble, elle n'expose donc pas tous les risques et défis auxquels elle est confrontée.
Ensuite, l'analyse économique viendra compléter l'analyse financière pour évaluer les risques
économiques en mobilisant des indicateurs précis : son statut juridique, son historique, et la
structure de son capital.

Les banquiers se concentreront sur des aspects spécifiques à travers différentes questions :

-La structure de propriété (actionnaire) et/ou de pouvoir (gestionnaire) de l'entreprise a-t-elle


changé de manière significative ? L'entreprise a-t-elle créé un nouveau produit ou service ?
L'entreprise est-elle à la conquête d'un nouveau marché ou a-t-elle décidé de recentrer ses
activités ? L'entreprise a-t-elle réalisé des investissements importants (nouvelles usines,
lancements de marques, etc.), des augmentations de capital ou des emprunts importants ? Y
a-t-il des changements majeurs dans les effectifs (licenciements ou recrutements massifs) ou
dans l'organisation (interruption de l'organigramme, nomination de nouvelles fonctions ou
responsables d'exploitation, arrivée ou départ de managers…) ?ü

- l’actionnaire majoritaire ? il s’agit d’une entreprise à actionnariat dispersé, quelle


répartition des actionnaires ?

3.2 Le Diagnostic des indicateurs Extra-financiers

1-L’environnement :
Dans le processus d'analyse, les banquiers doivent déterminer les variables qui affectent les
activités de l'entreprise et donc le succès de l'entreprise en fonction d'une série de critères :

-Comment la position de l'entreprise sur le marché se compare-t-elle à celle de ses


concurrents ? Quelle est la tendance du marché ? Est-ce qu'il monte ou descend?

-L'analyse concurrentielle révèle le positionnement de l'entreprise, il faut donc considérer les


couples produit/marché ;

62
- Menace de produits alternatifs ou de nouveaux produits ;

-Une bonne gestion de la clientèle est un facteur clé de réussite en affaires, par conséquent,
tous les aspects qui y sont liés (concentration, fidélité et vitesse de mise à jour) doivent être
maîtrisés.

- L'entreprise compte-t-elle sur ses fournisseurs ?

- Quel est l'état du réseau de distribution ? équipe de vente

-Comment sont les relations de l'entreprise avec les autres institutions financières ?

-Quelles sont les lois et normes en vigueur sur le marché ? Quelle est la réglementation
fiscale ?

-Le développement de la technologie affectera-t-il les produits de l'entreprise ?

2-Le management :
Une équipe de direction dynamique, impliquée et stable est un facteur clé de succès de
l'entreprise et peut aussi inspirer la confiance des investisseurs. La politique de gestion des
ressources humaines est un point que les banquiers soulèveront à travers les questions
suivantes :

-Quelles sont les qualifications et le niveau d'expérience du manager dans le domaine ?

- Quel est le degré de décentralisation ? Quelle est la politique de gestion adoptée par
l'entreprise?

-Quel est le style de commande ? Quel est le processus de prise de décision ? Consultez-vous
la personne responsable avant de prendre une décision? Existe-t-il un tableau de bord de
gestion ?

-La direction comprend-elle parfaitement le fonctionnement des divers services ?

-Quelle est la réputation du leader ? Un système de contrôle interne efficace a-t-il été mis en
place ?

- Quelle est la stratégie de gestion actuelle? Est-ce bien défini ?

63
3-La politique général de l’entreprise :
L'organisation et la vision de l'entreprise sont établies par les dirigeants en fonction de leurs
motivations, de leur formation et de leur culture. La politique générale de l'entreprise est
déterminée par l'ensemble des principes, normes et règles qui guident ses actions. Autrement
dit, il précise la finalité de l'entreprise et précise les actions à entreprendre pour y parvenir,
assurant ainsi la prospérité de l'entreprise ; il détermine également les contraintes et les
normes à suivre, et assure une bonne coordination entre les différentes fonctions.

Dès lors, le banquier évalue la stratégie de développement adoptée et évalue les enjeux.

4-L’appréciation des indicateurs spécifiques au projet :


Pour les banquiers, l'évaluation du projet est particulièrement importante. La première
question concerne la légitimité du projet : en ce sens, le banquier détermine si
l'investissement s'inscrit pleinement dans la politique de développement de l'entreprise.
Ensuite, le banquier s'est intéressé aux retombées économiques du projet et à ses enjeux en
termes de résultats, de rentabilité et d'équilibre financier, et il a également identifié tous les
risques. Si les banquiers portent une attention particulière à l'investissement, c'est parce qu'il
est essentiel au développement de l'entreprise. En effet, ils peuvent prédire la capacité et les
conditions de production de l'entreprise, qui à leur tour prédisent sa compétitivité, ses
résultats et son équilibre financier. Cependant, le fait que l'investissement mobilise des fonds
pendant longtemps représente un certain risque.

Nous comprenons que lorsqu'une entreprise s'engage à investir, ce dernier affectera sa


politique globale et sa gestion financière. Ses engagements représentent donc des enjeux
importants. En effet, l'entreprise doit faire les bons choix stratégiques pour accroître ses
activités, sous peine de perdre des parts de marché au profit de concurrents.

Les projets d'investissement ne sont évalués qu'au travers de critères financiers clairs : taille
du projet, flux de trésorerie prévisionnels, taux de rendement, plan d'investissement, risque
de faillite, etc. Critères économiques et stratégiques : croissance des parts de marché,
croissance attendue de la productivité, etc.

64
Une analyse multidimensionnelle doit également être effectuée pour compléter l'évaluation
financière. Il s'agit de déterminer l'impact éventuel du projet sur les différents métiers de
l'entreprise et d'évaluer sa cohérence avec la stratégie de développement.

Section 4. La limitation du risque associé à la demande de crédit et la synthèse et


décision de crédit :
Afin de réduire le risque client à un niveau acceptable, les banquiers se dotent de divers
outils : créer des conventions de contrôle de gestion adaptées, formuler des instructions sur
l'encours alloué aux clients, donner des garanties sur les obligations des clients et trouver des
partenaires La volonté d'éviter de prendre le risque du client seule.

1-Délégation de pouvoir de signature et la qualité des analystes :


Dans le cas de la décentralisation du pouvoir de décision, la décentralisation désigne la limite
de crédit maximale que l'organe de décision peut accorder sous sa signature unique. Ce type
d'organisation présente un grand nombre de décisions décentralisées, conférant au titulaire de
l'autorisation de signature une responsabilité importante sur les résultats. La décentralisation
repose sur la professionnalisation des analystes par type de clientèle afin qu'ils puissent
mieux appréhender les risques bancaires.

Pour les banques, l'organisation permet aux analystes et aux parties prenantes d'avoir une
vision globale de chaque entreprise qui compose son portefeuille clients ; la connaissance
client est primordiale lorsque cette dernière dépose une demande de crédit.

2-Division et plafonnement du risque sur l’entreprise :

2-1 Division des risques :


Il n'est pas recommandé que les banquiers n'accordent de crédit qu'à quelques gros clients. La
réglementation bancaire limite également la concentration du risque de crédit (rapporté par la
direction des risques). L'exposition au risque n'est pas inhérente au nombre de clients : si tous
les clients d'une banque appartiennent au même département d'activité ou à la même zone
géographique, cette dernière augmentera son exposition au risque en cas de crise dans ce
département ou cette zone. Par conséquent, les banquiers doivent diversifier les risques pour
minimiser les pertes potentielles.

65
2-2 Le plafonnement de risque :
Les banques sont confrontées à des exigences différentes en termes de limitation du risque de
crédit pour les clients, du risque total imposé par les actionnaires et du niveau de fonds
propres qu'elles détiennent. Ces préoccupations ont conduit les gestionnaires à fixer des
limites maximales sur le nombre d'actifs à risque de contreparties. Cette limite est ensuite
exprimée sous la forme de la limite maximale pour chaque emprunteur ou groupe
d'emprunteurs, divisée par type de crédit ou zone géographique. Cela oblige donc les
directeurs d'agence à respecter des limites maximales lors de l'octroi de nouveaux prêts ou du
renouvellement des autorisations de crédit aux clients.

2-3 Analyse et prise des garanties suffisantes :


Le banquier a demandé à l'entreprise de lui fournir une garantie pour se protéger d'une
éventuelle défaillance. Il existe deux principaux types de garanties : les garanties physiques
et les garanties personnelles. Cependant, les banquiers sont tenus de vérifier la fiabilité du
collatéral avant d'accorder un crédit.

2-3-1 L’inspection des éléments de la garantie :


Les éléments de garantie vérifiés avant la conclusion du contrat sont contrôlés en
permanence par la banque ou son mandataire pendant la durée du crédit. Les nouvelles
exigences bancaires résultant de l'inspection doivent être communiquées au client. En fait, de
nombreux actifs de l'entreprise sont soigneusement surveillés et évalués ; il s'agit de l'état des
stocks, de l'état des bâtiments et des équipements et de la productivité.

Avant d'accepter toute garantie, le banquier est tenu de vérifier auprès des autorités publiques
(ou privées) en personne ou par l'intermédiaire de professionnels pour s'assurer qu'aucun frais
n'est facturé pour affecter la garantie.

a- Les garanties réelles :

La garantie physique est une technique juridique accordée aux banques et institutions
financières pour aider les entreprises à acquérir des actifs. En fournissant tout ou partie du
financement nécessaire à l'acquisition, la priorité de l'actif ou d'autres actifs jusqu'au
remboursement intégral du crédit initial. Selon la nature des biens en cause, il peut s'agir
d'une hypothèque immobilière, d'un nantissement de biens sociaux, d'un nantissement

66
d'outillage, d'un nantissement de titres ou d'un nantissement. Le bien grevé peut être des
véhicules automobiles (gage automobile), des marchandises ou des stocks de matières
premières (récépissé d'entrepôt).

b- les garanties personnelles :

Il s'agit de garanties fournies par des tiers dans le cadre de la garantie ou de l'avenant. Il s'agit
principalement d'une garantie personnelle. En cas de manquement du débiteur à sa promesse,
une personne se substituera à l'établissement prêteur pour rembourser l'établissement prêteur.
La caution fournie peut être simple ou combinée :

Si le banquier doit d'abord tenter de se faire rembourser par son débiteur principal puis
s'opposer au garant, on parle de « simple ».

Si le banquier peut demander directement le remboursement de la dette au garant sans


demander au débiteur, celui-ci est considéré comme « solidaire ».

Le dépôt fourni peut également être limité ou illimité :

Limité à un montant donné et/ou une période donnée ;

Illimité, si le montant engagé n'a pas de plafond et que l'échéance est incertaine.

Le recours aux cautions solidaires est relativement fréquent, et les banquiers peuvent compter
sur la constitution de cautions personnelles pour actualiser ou augmenter l'aide à la trésorerie
de l'entreprise :

Chef d'entreprise ou ses proches, s'il s'agit d'une entreprise personnelle ; s'il s'agit d'une
société à responsabilité limitée, il s'agit d'un gérant ou associé (SARL);

S'il s'agit d'une société anonyme, il peut s'agir d'un gérant ou d'un actionnaire majoritaire.

3. Le nombre de banques qui exerce avec le client :


Le nombre de banques traitant avec les emprunteurs est une variable importante qui
détermine le rapport de force entre les deux parties. Les théories concernant le nombre de
banques en rationnement sont contradictoires : selon Detragiache, Garella et Guiso (2000), le

67
« multi-banking » minimise le risque de rejet. Cependant, les idées les plus développées et
soutenues s'opposent à ces dernières. En effet, le grand nombre de banques traitant avec une
entreprise augmentera l'opacité de cette banque, elle ne pourra donc plus envoyer de signaux
positifs sur sa situation. Par conséquent, les banques sont devenues dans une certaine mesure
victimes du « multi-banking ».

En effet, d'un point de vue post-décisionnel, le « multi-banque » rend difficile la


modification des conditions de crédit (Bolton et Scharfstein, (1996)), afin que d'autres
banques puissent répondre positivement aux demandes des emprunteurs. Circonstances dans
lesquelles les négociations avec les banques concernées ont échoué ; cette situation met
l'emprunteur dans une position avantageuse. Afin de renverser cette situation, il leur est
bénéfique, les banques utilisent les garanties obtenues à l'avance pour faire pression sur les
clients : il est difficile pour l'entreprise qui apporte la garantie de solliciter un financement
auprès d'une autre institution financière, ce qui crée une position avantageuse pour la banque
prêteuse (Mann, 1997).

De plus, on peut supposer que négocier des conditions de prêt avec plusieurs banques signifie
que l'entreprise n'a pas de relation forte avec sa banque principale. Cependant, selon Steijvers
et Voordeckers (2009), le fait qu'une entreprise n'ait pas tenté de négocier avec une autre
banque ne prouve pas nécessairement qu'il existe une relation forte entre les deux entités.

4. Existence d’un crédit extérieur


Si l'entreprise a demandé à la banque de fournir des services, on peut supposer que cette
dernière est plus encline à fournir à nouveau des services. On peut remettre en cause cette
affirmation, car si vous avez eu une mauvaise expérience dans le passé, la banque peut rejeter
la demande de prêt. Par conséquent, l'existence de la relation ne suffit pas, il faut aussi savoir
si le crédit a été accordé. Si le crédit n'aboutit pas, la relation se renforcera, sinon la banque
ne voudra certainement pas renouveler cette expérience avec l'entreprise. Stiglitz et Weiss
(1983) soutiennent que si le prêt précédent d'une entreprise fait défaut, il peut être rationné.

Cependant, on peut s'interroger sur l'impact du cumul de deux crédits ou plus sur le crédit de
l'emprunteur et la disponibilité du crédit. En effet, le passage d'un prêt à plusieurs prêts
augmente les coûts de financement et réduit sa disponibilité (Petersen et Rajan, 1994). Même

68
si l'entreprise est encore solvable, l'existence d'encours de crédit va compliquer la situation et
augmenter le risque de faillite de l'emprunteur, réduisant ainsi ses chances d'obtenir un
nouveau crédit.

5. La force de la relation mesurée par la durée


Hoshi et al (1991) ont discuté de la force de la relation entre les banques et les entreprises. La
force de la relation est mesurée par divers indicateurs, dont la durée. En effet, si la relation
est durable, la banque doit disposer de beaucoup d'informations sur ses clients. Selon
Steijvers et Voordecers (2009), la force de la relation peut même remplacer le collatéral.
Cependant, les recherches sur l'effet de la durée de la relation sur la garantie ont trouvé des
résultats différents : Menkhoff et al., 2006 n'ont pas trouvé d'effet significatif. Hernandez-
Canovas et Martinez-Solano 2006 ont trouvé une connexion positive. Enfin, la plupart des
études réalisées ont confirmé les conclusions de Steijvers et Voordeckers : Berger et Udell
(1995), Chakraborty et Hu (2006), Jiménez et al (2006), Brick et Palia (2007).

Au cours de la relation, l'emprunteur peut accepter des conditions restrictives et envoyer un


signal positif au prêteur qui est conscient de la confiance qu'inspirent son entreprise et ses
projets (Smith, 2000 ; Berger et Udell, 2005). Cette relation facilite la collecte
d'informations, réduisant ainsi l'asymétrie de l'information. En effet, dès que la situation
financière de l'emprunteur change, l'emprunteur est obligé de renégocier les conditions du
crédit (Smith, 2000 ; Berger et Udell, 2005).

Synthèse et décision d’octroi du crédit


L'analyse globale des besoins de crédit produit une synthèse de recherche qui sera soumise à
l'instance décisionnelle. Ce résumé présente le point de vue des banquiers sur les conditions
financières, économiques, stratégiques et psychosociales de l'entreprise.

1-synthèse du diagnostic
La différence entre une synthèse diagnostique et une analyse est qu'elle se concentre sur les
éléments les plus pertinents de l'analyse, c'est-à-dire ceux qui permettent de comprendre
l'évolution récente et future de l'entreprise. Il occupe les principaux avantages et
inconvénients de l'entreprise. Le résumé reflète le jugement du banquier sur la société et aide
la décision du banquier. Il ne doit contenir que quelques chiffres : seuls les chiffres clés

69
pouvant expliquer le raisonnement et étayer les jugements portés sur l'entreprise sont
conservés.

Les éléments non restrictifs suivants peuvent être considérés comme des facteurs positifs :

Des ratios de bénéfices appropriés, tels que des ratios de bénéfices financiers, économiques
et commerciaux ;

Indicateurs financiers satisfaisants : fonds de roulement, capacité d'auto-augmentation et


cash-flow, etc. ;

Bon ratio de solvabilité et de liquidité ainsi qu'un bon ratio de rotation des stocks et de délai
de paiement ;

Besoins en fonds de roulement réduits liés aux ventes ; délais de paiement des clients
raccourcis ;

Faible taux d'endettement ;

Capacité d'endettement élevée ;

Stratégie de développement claire ;

Le secteur des affaires en plein essor ;

Le développement de l'entreprise sur le marché, l'augmentation des ventes et des bénéfices ;

Bonne structure de production (outils de production modernes);

Une politique pour l’approvisionnement et la qualité du fournisseur

Une bonne qualité de clientèle

Les éléments non restrictifs suivants peuvent être considérés comme des facteurs négatifs :

Le secteur des entreprises a décliné et l'offre de produits n'a pas répondu aux attentes du
marché ;

Concurrence très intense ;

Diminution du chiffre d'affaires ;

La dette est plus élevée que le niveau moyen de l'industrie, les fonds ne sont pas sûrs ;

70
Besoins en fonds de roulement élevés, trésorerie serrée;

Augmenter le délai de paiement des clients ; une stratégie non définie ;

Outils de production obsolètes;

Comptez sur un seul grand fournisseur;

Certains très gros clients assurent une part importante du chiffre d'affaires, il y a beaucoup de
clients problématiques dans le portefeuille client ;

Atmosphère sociale néfaste et moral bas ou employés non qualifiés ;

Les dirigeants ont mauvaise réputation et les chaînes de décision sont partout.

2. La discision à prendre :
Le résumé utilisé par l'organe décisionnel doit fournir des recommandations détaillées sur
l'approbation, le report ou le rejet des demandes de prêt, et joindre des recommandations
lorsque cela est justifié. Les directives sur les procédures d'appropriation et de
décentralisation fixent les méthodes et les règles de prise de décision. Que le décideur soit un
opérateur ou un comité d'engagement, il doit obtenir un niveau supérieur d'autorisation et de
décentralisation approprié.

Section 5 : Le recours à la banque islamique :


Si elle veut coopérer avec les banques islamiques, l'entreprise doit se conformer aux
recommandations de la charia. Cet aspect implique l'intervention de consultants internes ou
externes en la matière, et l'autre aspect consiste à organiser des audits pour s'assurer que les
actions de l'entreprise sont conformes à la charia. En effet, l'entreprise ne peut fabriquer ou
vendre que des produits considérés comme légaux et ses locaux ne peuvent pas exercer
d'activités interdites. La structure du capital doit également être conforme à la loi islamique.
Malgré les différences entre les régions, les entreprises souhaitant traiter avec des banques
islamiques suivront toujours les mêmes démarches.

Les procédures liées aux prêts et aux investissements sont similaires : les banques doivent
s'assurer que les fonds alloués sont utilisés conformément à leurs principes. Ceux-ci
déterminent l'étape future des opérations et déterminent l'utilisation des fonds et la poursuite

71
du partenariat. Cependant, les deux entités sont soumises à la législation locale car le droit
d'utiliser la finance islamique n'est pas clair selon les pays/régions.

Les gestionnaires doivent redoubler d'efforts pour se conformer à la réglementation de la


finance islamique ; à cet égard, les transactions impliquant les banques islamiques
comportent plus d'étapes que les transactions avec les banques traditionnelles.

De plus, les documents sont différents de ceux exigés pour les prêts traditionnels. Par
exemple, lorsqu'une entreprise mène des activités d'exportation, elle peut signer un contrat de
Mourabaha qui oblige les entrepreneurs à fournir un ensemble de documents spécifiques.

Heureusement, la plupart des affaires réalisées par les banques islamiques bénéficiaient
d'outils modernes caractérisés par une série de contrats et de formes connexes.

Cependant, le grand nombre d'étapes impliquées dans la transaction entraîne des coûts
considérables. Ces frais sont donc inhérents au contrat.

Ces différences signifient évidemment des changements dans les systèmes comptables et
financiers. Les transactions avec les banques islamiques sont uniques car elles comportent
leurs propres risques et elles ont également des comptes spécifiques. Ces différences, tant sur
le fond que sur la forme, reflètent les différences évidentes dans les opérations des deux
banques. Sur la base de ce constat, des institutions officielles en la matière ont émergé :
l'Organisation de comptabilité et d'audit des institutions financières islamiques (AAOIFI) et
le Conseil des services financiers islamiques (IFSB).

Pendant la période d'incertitude financière dominée par les banques traditionnelles, les
banques islamiques s'appuient sur leurs caractéristiques pour résister et protéger leurs clients
du climat instable. En effet, les banques islamiques ont fourni aux micro-entreprises et aux
petites et moyennes entreprises de nouvelles ressources financières et de nouveaux horizons,
ouvrant ainsi de nouveaux marchés, alors que les banques traditionnelles connaissent des
temps difficiles.

Étudiez la demande de prêt des banques islamiques, dans quelle mesure la finance islamique
est loin de la finance traditionnelle. Ce processus comprend trois étapes :

Étape 1 : Étape avant la demande

72
Établir les besoins de financement de l'entreprise; sélectionner les produits financiers
appropriés;

Identifier les institutions financières et les prestataires de services appropriés.

Étape 2 : Lors de la demande


Soumettre les documents et choisir le financement
Étape 3 : Accord sur la demande et la phase suivante

Étape 1 : Étape avant la demande


Quelle que soit la nature du financement sollicité, la phase de vérification associée à une
demande de crédit est généralement la même : préparation des pièces comptables, mise en
place d'un business plan détaillé, démonstration de la gestion et de l'adaptabilité de
l'entreprise. En outre, il est nécessaire pour l'entreprise de justifier de la valeur de sa garantie
et de ses activités.

Cependant, la finance islamique prévoit généralement au moins une étape supplémentaire :

Les objets de financement sont conformes à la charia.

Les points ci-dessus doivent se poursuivre dans le temps.

L'entreprise doit convaincre la banque et lui prouver la faisabilité de son projet. Il doit en être
ainsi tout au long du processus de financement islamique ; pour cela, des inspections
régulières seront effectuées.

Étape 1.1 : Étape de pré-candidature : Déterminer les besoins de


financement de l'entreprise
Les entreprises qui sollicitent un crédit auprès des banques islamiques suivent le même
processus que pour solliciter un crédit traditionnel. Premièrement, il évalue avec précision les
fonds nécessaires et les avantages qui peuvent en être tirés. Cette première étape est
essentielle car les outils de la finance islamique sont uniques, les candidats doivent donc
savoir quel outil choisir.

73
Étape 1.2 : Étape de pré-candidature : choisir des produits financiers
adaptés
Vous devez vous poser les bonnes questions, telles que : Lors de l'achat de matériel, est-il
préférable de choisir l'option « location-vente » pour dégager des fonds pour financer d'autres
activités.

Quand une entreprise a besoin d'exporter des matières premières, quel contrat choisir : Salam
ou Istisna ?

Les réponses aux différentes questions qui se sont posées au cours de la réflexion ont permis
de déterminer le type de financement le plus approprié afin d'être pleinement cohérent avec
les banques islamiques en termes de supervision.

Étape 2 : Période de candidature : dépôt des documents et sélection du


financement
Après avoir choisi son outil de financement, l'exportateur a soumis sa demande. Hormis les
ordres de finance islamique, le recouvrement de crédit des banques islamiques requiert les
mêmes éléments que les banques traditionnelles.

Cependant, il faut s'assurer que les produits couverts par le contrat et leur utilisation ne sont
pas interdits par la charia, chaque produit correspond à un composant unique. Bien que la
demande de financement soit similaire à la demande de financement d'une banque
traditionnelle, le plan financier et les recommandations de la charia affecteront le contenu du
contrat de prêt et la nature des documents d'exécution.

Certains financements proposent des contrats types, notamment ceux qui sont également
fournis par la BID. Cependant, comme il ne s'est tourné que récemment vers la finance
islamique, les contrats feront souvent l'objet de négociations et de modifications de structures
plus modestes, voire d'ajustements le cas échéant.

Par conséquent, le coût augmentera proportionnellement à partir du moment où le contrat


nécessite une documentation supplémentaire. De plus, la production des documents
susmentionnés peut prendre jusqu'à un mois.

74
Choisir de recourir à la finance islamique est coûteux et implique de nombreuses
responsabilités de l'entreprise, c'est pourquoi ses dirigeants doivent mesurer tous les aspects
avant de s'engager. Les avantages des nouvelles ressources financières et des nouveaux
marchés l'emportent sur les inconvénients. De plus, il est sage de faire appel à des experts
certifiés en charia. Ainsi, le gestionnaire sera guidé dans ses démarches pour déposer ses
dossiers de demande de prêt auprès de la banque de son choix dans les meilleures conditions.

Nous pensons que lors de l'assemblage des documents, l'entreprise doit pouvoir prévoir les
points sur lesquels la banque va se concentrer dans le cadre de l'octroi de crédit : le montant
des fonds alloués, et les risques liés au prêt. Banque, estimer les bénéfices futurs, etc. Si le
résultat de l'analyse est incertain, la banque rejettera la demande de l'entreprise et celle-ci
pourra réessayer ultérieurement. Sinon, les deux parties poursuivent le processus.

Étape 3 : L'étape après acceptation de la demande et accord


Murabaha sur la commande permet au client de recevoir la marchandise avant
remboursement à la banque qui a payé la marchandise. À ce stade, différents facteurs
affecteront la transaction et peuvent présenter des risques :

Le client respecte ses promesses, notamment d'honorer le paiement.

Le client génère des revenus dans un délai plus court que prévu, et attend donc le paiement à
la date d'échéance prévue. La dette n'est pas le résultat de prêts, mais le résultat de
ventes.Selon la charia, les institutions bancaires ne sont pas obligées de baisser les prix.
Cependant, si le client paie avant la date limite, la plupart des institutions islamiques
baisseront le prix, ce qui peut renforcer la relation avec le client.

Le client ne peut rembourser la dette qu'après la date d'échéance. Dans ce cas, le


remboursement peut être reprogrammé sans pénaliser le client pour le paiement d'une
amende. Nous avons remarqué que si le client dispose d'un délai supplémentaire pour
rembourser sa dette, celle-ci ne peut pas être augmentée, et inversement.

S'il est déterminé que le client ne sera pas en mesure de tenir sa promesse, la banque devra
utiliser des garanties et même exiger la restitution des actifs.

75
CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous essayons d'abord de donner une généralité sur les crédits bancaires et
comprendre que La banque a un rôle important dans la croissance économique et cela vu son
rôle qui consiste en l’octroi des crédits pour les agents économiques afin de réaliser leurs
projets.

Deuxièmement, nous nous concentrons sur les principaux facteurs qui déterminent les
demandes de crédit. Nous avons constaté que les décisions des banquiers sont déterminées
par l'évaluation d'indicateurs spécifiques, les contraintes de la banque et l'impact des
caractéristiques financières et réglementaires. L'éventail des méthodes et des outils présentés
ici reflète la complexité du processus de prise de décision. Nous distinguons une famille
financière, une famille économique, une famille stratégique et psychosociale, nous ne
pouvons minimiser l'impact d'aucune d'entre elles.

76
Partie II :
Chapitre III : Analyse des crédits bancaires comparaison agences
islamiques et agences conventionnelles

Introduction :
Après avoir vu donne les différents éléments qui permettent de comprendre le concept de
crédits bancaire entre banque islamique et banque conventionnelle, nous allons analyser dans
cette partie une base des donnés réelle et nous allons étudier les variables explicatives de
crédit bancaire.
Cette recherche se réalisera à l’aide d’une analyse de la base de données, puis en second lieu
nous allons dégager les résultats pour valider les hypothèses de recherche.

Problématique :

Les crédits bancaires, quelles analyses et comparaison entre agences islamiques et agences
conventionnelles ?

Les Hypothèses :

Les Hypothèses

Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés par type


d’agence :

H1 l’évolution du nombre des crédits octroyés aux clients des agences


conventionnelles est plus importante par rapport à celle des crédits
octroyés aux clients des agences islamiques.

Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés par catégories


du client :
H2
l’évolution du nombre de clients octroyés aux clients Particuliers
(conventionnels et islamiques) est plus importante que celles des clients
entreprises (conventionnelles et islamiques)

77
Analyse de crédit selon la nature de l’engagement de chaque type
d’agence :
H3
Les clients des agences conventionnelles utilisent les engagements BILAN
et PAR SIGNATURE comme outils de financement plus que les clients
des agences islamiques
Analyse de crédit à travers la nature des crédits octroyés :

H4 Les clients des agences conventionnelles préfèrent les engagements


BILAN et PAR SIGNATURE comme outil de financement plus que les
clients des agences islamiques

Analyse de crédit à travers les impayés :

H5 Les crédits accordés aux clients des agences islamiques sont mieux
remboursables que les crédits accordés aux clients des agences
conventionnelles

Analyse de crédit à travers les créances restructurées :

H6 Les créances sur les clients des agences islamiques sont mieux
remboursables que celles sur les clients des agences conventionnelles

Méthodologie de recherche:
La recherche, la collecte et l’analyse de toutes les informations sur le sujet de
la recherche « analyse des crédits bancaires, comparaison agences islamiques et
conventionnelles », à travers une analyse descriptive manuelle qui va nous
permettra d’explorer en profondeur le concept de crédit bancaire.

Puis en seconde lieu nous allons faire une analyse des résultats pour valider les
hypothèses de recherche.

Section 1 : Analyse des données


Nous avons une base de données sur les crédits octroyés par des agences islamiques et des
agences conventionnelles dans une banque sur une période de 2 ans. Cette base de
données est composée de plusieurs variables explicatives telles que :

78
Le nombre et la somme globales des crédits octroyés à chaque catégorie de client pour
un échantillon de (19 agences islamiques et 8 agences conventionnelles). Ce qui va nous
permettre d’analyser les crédits octroyés par les agences islamiques par rapport aux
agences conventionnelles. Et même d’analyse les crédits octroyés à chaque catégories de
client (Entreprise classique, entreprise islamique, particulier classique, particulier
islamique)

C’est la même démarche pour les soldes débiteurs des clients et les créances restructurés,
les crédits portefeuilles à court terme, les crédits portefeuilles à moyen terme, les crédits
équipement et habitation, les engagements du bilan et les engagements hors bilan, et en
fin l’engagement global.

1. Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés par type d’agence :
Le crédit est un contrat de mise de disposition de quelque chose (argent, immobilisation…
etc.), sous forme de prêt qui est donné par la banque pour un client, remboursable pendant
une durée déterminée.

Dans notre base de données, nous avons enregistré les données suivantes :

a. Les hypothèses

Les intervalles : nous avons trois groupes d’agence selon le nombre de crédit

G1 = une agence qui a accordé plus de 500 crédits

G2= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 200 -----500


G3= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 0 ---------200
Tableau 3: le nombre de crédit accordé par type d’agence

Agences
Agences Islamiques Conventionnelle
2018 2019 2018 2019
G1 0 0 0 1
G2 0 2 1 2
G3 19 17 7 5
Tableau réalisé par l’auteur

79
 Constat 1 : Nous constatons que le groupe 1 est composé d’une seule agence
conventionnelle et aucune agence islamique. Cela peut être expliqué en réalité par
une nouvelle stratégie de développement par la limitation de nombres de crédit par
agence islamique en fin de maitriser la bonne gérance de ces crédits.
 Constat 2 : Le groupe2 est composé par aucunes agences islamiques en 2018, une
évolution vers 2 agences en 2019 alors que le nombre des agences conventionnelles
est d’une seule agence en 2018 et de 2 agences en 2019. Cela peut être expliqué par
le développement de l’offre bancaire islamique et classique.
 Constat 3 : nous constatons que le groupe 3 est composer par 19 agences islamiques
en 2018 et 17 agences islamiques en 2019 alors que les agences conventionnelles
sont aux nombres de 7 en 2018 et 5 en 2019 Cela peut être expliqué par le fait que le
nombre des agences islamiques fait deux fois le nombre des agences
conventionnelles.

b. Évolution de nombre de crédit accordé par type d’agence :

Tableau 4 : Total de Nombre de crédit des agences islamiques et conventionnelles

Islamique Conventionnelle

Total Nombre crédit Total Nombre crédit

2018 722 907

2019 1240 1622

Tableau réalisé par l’auteur

Le taux d’évolution du nombre de crédit des agences islamiques est égal :

Total de nombre de crédit 2019 - Total de nombre de crédit 2018


Total de nombre de crédit 2018

1240-722 = 71.7%
722

80
Le taux d’évolution du nombre de crédit octroyés par les agences conventionnelles est
égal :

Total de nombre de crédit 2019 - Total de nombre de crédit 2018


Total de nombre de crédit 2018

1622 - 907 = 78.8 %

907

En fin nous pouvons conclure que l’évolution de nombre des crédits octroyés par les agences
conventionnelles est plus importante que celle du nombre des crédits octroyés par les
agences islamiques.
Cette évolution est due à la concentration de la clientèle désirant avoir des produits
conventionnels. Tandis que les agences islamiques sont nombreuses par rapport à la
distribution des crédits.

2. Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés a chaque catégorie


du client :
Dans notre base de données, nous avons enregistré les données suivantes :

a. Les hypothèses
Les intervalles : nous avons trois groupes de clients selon le nombre de crédit accordé à
chaque catégorie :


G1 = Une agence qui a accordée plus de 500 crédits

G2= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 200 ----------500


G3= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 0 ----------200

81
Tableau 5: le nombre de crédit accordé par catégorie de client

Islamique 2018 Conventionnelle2018 Islamique2019 Conventionnelle2019


Particulier
Entreprise Particulier Entreprise Particulier Entreprise Particulier Entreprise
G1 0 0 0 0 0 0 0 877

G2 0 0 0 363 0 204 0 223

G3 36 686 60 484 43 993 55 467

Tableau réalisé par l’auteur

 Constat 1 : Nous constatons que le groupe 1 ne contient pas des clients entreprises et
particuliers conventionnelles ni des clients entreprises et particuliers islamiques en
2018, en 2019 toujours pas de présence des clients entreprises islamiques et
particuliers islamiques alors que nous avons une évolution vers 877 particuliers
conventionnels et aucune entreprise conventionnelle. Cela peut être expliqué par une
nouvelle stratégie de développement par la limitation de nombres de crédit par
catégorie en fin de maitriser la bonne gérance de ces crédits.
Et l’évolution des crédits particuliers conventionnelles en 2019 peut être explique par
l’existence d’un offre de crédit particuliers conventionnel en vigueur.

 Constat 2 : Le groupe 2 est composé par aucune entreprise islamique et aucun


particulier islamique, aucun crédit accordé aux clients entreprises conventionnelles
alors que 363 particuliers conventionnels ont bénéficies des crédits en 2018.
En 2019 toujours pas de présence des clients entreprises islamiques alors que les
particuliers islamiques sont au nombre de 204, les particuliers conventionnels sont
223 et aucune entreprise conventionnelle. Cela peut être expliqué. Cela explique le
développement de l’offre bancaire pour les particuliers islamiques et conventionnels.
 Constat 3 : nous constatons que le groupe 3 est composé de 36 entreprises
islamiques et 686 particuliers islamiques, 60 clients entreprises conventionnelles et
484 particuliers conventionnels ont bénéficies des crédits en 2018.

82
En 2019 nous avons 43 clients entreprises islamiques et 993 particuliers islamiques
alors que nous avons 55 entreprises conventionnelles et 467 particuliers
conventionnels .Cela peuvent être expliqué par le fait que le nombre de clients
particuliers en général est beaucoup plus grand que celui des entreprises.

b. Évolution de nombre de crédit accordé par catégorie du client :

Tableau 6 : Total de Nombre de crédit des clients particuliers et entreprises islamiques


et conventionnelles :

Agences Agences
Islamiques Conventionnelles

Particulier Entreprise Particulier Entreprise

2018 686 36 847 60

2019 1197 43 1567 55

Le taux d’évolution du nombre de crédit particulier islamique :


Le nombre de crédit P. I en 2019 – Le nombre de crédit P.I en 2018

Le nombre de crédit P.I en 2018

1197 - 686 = 74.4 %


686
Le taux d’évolution du nombre de crédit entreprise islamique :

Le nombre de crédit E.I en 2019 – Le nombre de crédit E.I en 2018

Le nombre de crédit E.I en 2018

43 - 36 = 19.4 %
36

Le taux d’évolution du nombre de crédit particulier conventionnel :

Le nombre de crédit P.C en 2019 – Le nombre de crédit P.C en 2018

Le nombre de crédit P.C en 2018

83
1567 - 847 = 85 %
847

Le taux d’évolution du nombre de crédit entreprise conventionnelle :


Le nombre de crédit E.C en 2019 – Le nombre de crédit E.C en 2018

Le nombre de crédit E.C en 2018

55-60 = -8.3 %
60
Nous pouvons Conclure que l’évolution du nombre de crédit accordé aux clients Particuliers
conventionnels est plus importante que celle du nombre de crédit accordes aux clients
particuliers islamiques. Vu la concentration des clients particuliers désirant avoir des crédits
conventionnels.
Au contraire l’évolution du nombre de crédit accordé aux clients entreprises islamiques est
beaucoup plus importante que celle de crédit accordé aux clients entreprises
conventionnelles.

3. Analyse des crédits octroyés à travers l’engagement global par type


d’agence :

Dans notre base de données, nous avons enregistré les données suivantes :
a. Les hypothèses
Les intervalles : nous avons trois groupes d’agence selon le montant total de crédit octroyés :

 CR1= Une agence dont le montant total de crédit octroyé aux clients est compris
entre 0--------50 000 000
 CR2= Une agence dont le montant de crédit octroyé à ses clients est compris
entre plus de 50 000 000-------- 200 000 000
 CR3= Une agence qui a plus de 200 000 000

84
Tableau 7: les crédits accordés par type d’agence

Agences
Agences Islamiques Conventionnelle
2018 2019 2018 2019

CR1 19 19 8 8

CR2 2 0 2 4

CR3 0 0 1 2

Tableau réaliser par l’auteur

 C
onstat 1 : dans le groupe 1, nous constatons que les prêts octroyés à hauteur de 50
M sont concentrés dans les 19 agences islamiques et les 8 agences classiques en
2018 et 2019.

 C
onstat 2 : nous constatons que le groupe 2 est composé de deux agences
islamiques et deux agences conventionnelles en 2018, aucune agence islamique
et 4 agences conventionnelles en 2019.

 C
onstat 3 : nous remarquons qu’il n’y a pas de présence des agences islamiques
dans le groupe 3. Cela peut s’expliquer par le fait que l’offre bancaire des
agences islamiques est arrivée à la limitation conformément à la demande des
clients. Le contraire pour les agences conventionnelles qui sont au nombre de
d’une seule agence en 2018 et 2 en 2019, les crédits dont les montants sont plus
de 200 M sont accordés aux clients groupes d’entreprises à l’agence centrale et
aux autres agence d’entreprises. Cette situation découle de l’importance des
investissements fournis par ces agences.

85
b. Évolution de crédit accordé
Tableau 8: Total de crédit accordé par les agences islamiques et conventionnelles

Agences Islamiques Agences Conventionnelles

crédit accordé crédit accordé

Particuliers Entreprises Total crédits Particuliers Entreprises Total crédits

2018 144594377.4 373822273.9 518416651.3 164140728.4 2586405392.9 2750546121.2

2019 1312986402 1430357522 2743343925 1449125197 2511219370 3960344567

Tableau réaliser par l’auteur

Le taux d’évolution des crédits octroyés entre 2018 et 2019 :

Total de crédit octroyés en 2019 - Total de crédit octroyés en 2018


Total de crédit accordé 2018

Le taux d’évolution des crédits octroyés par les agences islamiques :

Total de crédit agences islamiques en 2019 - Total de crédit agences islamiques en 2018
Total de crédit agences islamiques en 2018

2743343925 - 518416651.3 = 430 %


518416651.3

Le taux d’évolution des crédits octroyés par les agences conventionnelles :

Total de crédit agences conventionnelles en2019 - Total de crédit conventionnelles en 2018

86
Total de crédit agences conventionnelles en 2018

3960344567 - 2750546121.2 = 44 %
2750546121.2

Le taux d’évolution des crédits octroyés aux clients particuliers islamiques :

1312986402 - 144594377.4 = 808 %


144594377.4

Le taux d’évolution des crédits octroyés aux clients entrepris islamiques :

1430357522 - 373822273.9 = 282 %


373822273.9

Le taux d’évolution des crédits octroyés aux clients particuliers conventionnels :

1449125197 - 164140728.4 = 782 %


164140728.4

Le taux d’évolution des crédits octroyés aux clients entrepris conventionnels :

2511219370 - 2586405392.9 = -3 %
2586405392.9

Nous pouvons conclure que le taux d’évolution général des crédits octroyés par le réseau des
agences islamiques est plus grand que celui de l’évolution des crédits octroyés par le réseau
des agences conventionnelles, cela peut être expliqué par le fait que le nombre d’agences
islamiques est le double de celui des agences conventionnelles.

4. Analyse des crédits octroyés selon la nature du crédit :

Dans notre base de données, nous avons enregistré les données suivantes :

87
a. Les hypothèses :
Les intervalles : nous avons deux groupes d’agence selon la nature du crédit octroyé aux
clients:
Ncr1 : agence dont le crédit octroyé aux clients représente un engagement du Bilan
Ncr2 : agence dont le crédit octroyé aux clients représente un engagement par signature

Tableau 9 : Nature de crédit

Islamique Conventionnelle
2018 2019 2018 2019

Ncr1 19 19 8 8

Ncr2 5 5 4 3

Tableau réaliser par l’auteur

 Constat 1 : Nous constatons que le groupe1 est composé de 19 agences islamiques et 8


agences conventionnelles en 2018 et 2019. Cela peut être expliqué par le fait que le nombre
des agences islamiques fait deux fois le nombre des agences conventionnelles.

 Constat 2 : Nous constatons que le groupe 2 est composé de 5 agences islamiques en


2018 et 2019 et 4 agences conventionnelles en 2018 et 3 agences conventionnelles en 2019.
Cette diminution de nombre d’agences islamiques par rapport au nombre d’agences
classiques dans le groupe 2 est expliqué par la forte utilisation des engagements par
signature par les agences conventionnelles car le model de la finance islamique par
interdiction des intérêts usuraires n’est pas en mesure de proposer une offre alternatif au
system conventionnel

88
b. Évolution du montant global de l’engagement selon la nature :

Tableau 10 : Total d’engagements des agences islamiques et conventionnelles

Agences Islamiques Agences Conventionnelles

Engagements Engagements

Bilan Par signature Total Eng Bilan Par signature Total Eng

2018 373893650 144523000.6 518416650.6 1559597103.6 1190949017.6 2750546121.2

2019 2207377630 535966295 2743343925 2645117982 1315226584 3960344566

Tableau réalisé par l’auteur

Le taux d’évolution d’engagement Bilan des agences islamiques :

Total Eng Bilan agences islamiques en2019 - Total Eng Bilan agences islamiques en 2018
Total Eng Bilan agences islamiques en 2018

2207377630 - 373893650 = 490.3 %


373893650

Le taux d’évolution d’engagement par signature des agences islamiques :

Total Eng/sign agences islamiques en2019 - Total Eng/sign agences islamiques 2018
Total Eng/sign agences islamiques en 2018

535966295 - 144523000.6 = 270.8 %


144523000.6

89
Le taux d’évolution d’engagement Bilan des agences Conventionnelles :

T Eng Bilan agences Conventionnelles en2019 – T Eng Bilan agences conventlles en 2018
T Eng Bilan agences islamiques en 2018

2645117982- 1559597103.6 = 69.6 %


1559597103.6

Le taux d’évolution d’engagement par signature des agences conventionnelles :

T Eng/sign agences conventionnelles en2019- T Eng/sign agences conventionnelles 2018


T Eng/sign agences conventionnelles en 2018

1315226584 - 1190949017.6 = 10.4 %


1190949017.6

Nous pouvons conclure : malgré que le montant global des engagements des agences
conventionnelles est plus important que celui des agences islamiques, les taux d’évolution
des engagements bilan et par signature des agences islamiques est de 490.3 % et 270.8 %
alors que les taux d’évolution des engagements bilan et par signature des agences
conventionnelles sont 69.6 % et 10.4 %. Ce qui est expliqué par le fait qu’elle existe une
demande croissante sur des engagements bilan dans les agences islamiques. Alors que les
agences conventionnelles ont peut-être des lignes d’engagements saturées.

5. Analyse des crédits octroyés à travers les impayés :

Nous parlons des impayés, si le règlement n’est pas effectué au moment de la date de
remboursement. Donc les impayés sont des traites des échéances ou des règlements
financiers qui n’ont pas été payés.

a. Les hypothèses :
Les intervalles : nous allons analyser cette variable qui est les impayés des clients à partir de
trois intervalles :

90
 IMP1=0-----------50M
 IMP2=50+-------200M
 IMP3=200M+

Tableau 11: Les impayés

Islamique Conventionnelle
.
2018 2019 2018 2019

IMP1 19 19 8 8

IMP2 1 1 2 4

IMP3 0 1 1 2

Tableau réaliser par l’auteur

 Constat 1 : Nous constatons que le groupe 1 est composé de la totalité des agences
islamiques et conventionnelles en 2018 et 2019. Cela peut s’expliquer d’une part par
le fait que les Crédits octroyés à hauteur de 50M sont dispersés dans toutes les
agences islamiques et conventionnelles, d’autre part par l’existence des retards de
paiement ou de non remboursement à ce niveau de ctredit .

 Constat 2 : Nous remarquons que les clients des agences islamiques dans le groupe 2
rencontrent moins de difficultés de paiement en 2018 et 2019. Par contre les agences
conventionnelles qui ont des impayés sont au nombre de 2 agences en 2018 et
deviennent 4 agences en 2019. Cette situation est le résultat de non-paiement des
clients ou de l’augmentation de retard des remboursements à hauteur de 200 M
 Constat 3 : Nous constatons que le groupe 3 n’est pas composé d’agences islamiques
en 2018 et d’une seule agence islamique en 2019. Ce qui peut dénoter le manque
d’octroi de crédits par les agences islamiques à ce niveau ou par la solvabilité de ses
clients. Alors que pour les impayés des banques conventionnelles nous remarquons la
présence d’une agence en 2018 et de 2 agences en 2019. Cette augmentation peut être

91
définie par l’augmentation des crédits octroyés ou par le fait que la banque n’a pas
fait une restructuration de crédit.

b. Évolutions des impayés


Tableau 12: Total des impayés des agences islamiques et conventionnelles

Islamiques Conventionnelles

Impayés Impayés

Particuliers Entreprises Total Impayés Particuliers Entreprises Total impayés

2018 39184042.9 110032240.5 149216283.4 33372675.5 163871260.5 197243936

2019 350690719 273135877 623826595 519322804 605548960 1124871764

L’évolution des impayés en pourcentage des agences islamiques est égale :

Total des impayés 2019 - Total des impayés 2018


Total des impayés 2018

623826595-149216283.4
= 318 %
149216283.4

L’évolution des impayés en pourcentage des agences conventionnelles est égale :

Total des impayés 2019 - Total des impayés 2018


Total des impayés 2018

1124871764 - 197243936 = 470 %


197243936

92
Nous pouvons conclure que les crédits octroyés par le réseau des agences islamiques sont
mieux remboursables par rapport aux crédits octroyés par le réseau des agences
conventionnelles vu le montant total et l’évolution des impayés de chaque réseau.

6. Analyse des crédits à travers les créances restructurées :

On appelle créance le non remboursement du débiteur et le non versement des intérêts


pendant quelques périodes par rapport aux délais prévus au règlement des échéances du
contrat de crédit.
Les créances restructurées sont pour l’essentiel des créances issues du surendettement.

a. Les hypothèses :
Les intervalles : nous allons analyser cette variable qui est la créance restructurée par
deux intervalles

CRr1=Une agence dont le montant des crédits est compris entre 0--------100M
CRr2=Une agence qui a plus de 100M

Tableau 13: Les créances restructurées

Islamique Conventionnelle

2018 2019 2018 2019

CRr1 5 7 6 6

CRr2 0 1 1 0

Tableau réaliser par l’auteur

 Constat 1 : Nous constatons la présence de 5 agences islamiques en 2018 et 7 agences


islamiques en 2019 dans le groupe 1. Cette augmentation peut être expliques par l’évolution
moins rapide des impayés des agence islamiques.

93
Ce groupe est composé encore de 6 agences conventionnelles en 2018 et 6 en 2019. Cette
égalité peut être expliquée par la stabilisation des impayés à ce niveau.
 Constat 2 : dans le groupe 2, nous constatons que les agences islamiques en 2018 ne
rencontrent pas de difficultés de créances restructurées, mais une seule agence en 2019 Cela
est expliqué l’évolution moins rapide des impayés islamiques. Par contre les agences
conventionnelles sont au nombre d’une agence en 2018 et ont subi en 2019 une diminution
notamment 0.

b. Évolutions de la créance restructurée


Tableau 14: Total de créance restructurée des agences islamiques et conventionnelles

Islamiques Conventionnelles

Créances restructurées Créances restructurées

Total Créances restructurées Total Créances restructurées

2018
30148910.9 700319830.5

2019
229359248 24285276

Tableau réaliser par l’auteur

L’évolution des créances en pourcentage des agences islamiques est égale :

Total créances restructurées 2019 - Total créances restructurées 2018

Total créances restructurées 2018

229359248 -30148910.9
= 660 %
30148910.9

L’évolution des créances en pourcentage des agences conventionnelles est égale :

94
Total créances restructurées 2019 - Total créances restructurées 2018

Total créances restructurées 2018

24285276 - 700319830.5 = -96.5 %


700319830.5

Nous constatons que les créances restructurées des agences islamiques ont connus une grande
évolution entre 2018 et 2019 car elles sont touches par une grande évolution des impayés
durant les mêmes années. Par contre les créances restructurées des agence conventionnelles
ont connus une grande diminution après une petite évolution des impayés durant les mêmes
années et peut être une augmentation des créances douteuses.

Section 2 : le résultat de la recherche


Après avoir analysé la base de données, nous allons dégager les résultats pour valider les
hypothèses de recherche :

HHypothèse
1: Analyse 1
de: crédit
Analyseà travers le nombre
de crédit à traversdes crédits octroyés
le nombre paroctroyés
des crédits type d’agence : d’agence :
par type

l’évolution du nombre des crédits octroyés aux clients des agences conventionnelles est
L’évolution du nombre des crédits octroyés aux clients des agences conventionnelles est
plus importante par rapport à celle des crédits octroyés aux clients des agences islamiques.
plus importante par rapport à celle des crédits octroyés aux clients des agences islamiques.

Après avoir analysé notre base de données, Nous obtenons 3 constats dans le tableau 3 à
travers 3 groupes d’agences selon le nombre de crédit accordé par chaque type d’agence :

G1 = une agence qui a accordé plus de 500 crédits

G2= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 200 ----------500


G3= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 0 ----------200

95
Dans le groupe 1, nous constatons l’application d’une stratégie de développement par la
limitation de nombres de crédit par agence islamique en fin de maitriser la bonne gérance de
ces crédits.
Dans le groupe 2, nous constatons le développement de l’offre bancaire islamique et
classique.
Dans le groupe 3, nous constatons l’existence d’un grand nombre d’agences islamiques par
rapport aux agences conventionnelles vu la domination des agences islamiques en nombre
global dans l’échantillon.

Notre base nous montre aussi dans le tableau 4 que malgré la minorité de nombre des
agences conventionnelle leurs nombre global de crédits accordés reste plus important que
celui des agences islamiques.

Le taux d’évolution du nombre des crédits des agences islamiques entre 2018 et 2019 est de
71.7 % alors que le taux d’évolution du nombre des crédits accordés par des agences
conventionnelles est de 78.8 %.
Nous pouvons Conclure que l’évolution des crédits octroyés par les agences
conventionnelles est plus importante que celles des agences islamiques vu la concentration
de la clientèle désirant avoir des crédits conventionnels, et le plus grand taux d’évolution qui
est 78.8 % chez les agences conventionnelles. Tandis que les agences islamiques sont
nombreuses par rapport à la distribution des crédits.

Hypothèse 2 : Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés par catégorie du
client:

L’évolution du nombre des crédits octroyés aux clients Particuliers conventionnels et


Particuliers islamiques est plus importante que celle des clients Entreprises conventionnelles
et entreprises islamiques.

96
Nous obtenons 3 constats dans le tableau 5 à travers trois groupes de clients selon le
nombre de crédit accordé à chaque catégorie :

G1 = Une agence qui accorde plus de 500 crédits

G2= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 200 et 500

G3= Une agence dont le nombre de crédit est compris entre 0 et 200

Dans le groupe 1, nous constatons qu’il ne contient pas des clients entreprises et particuliers
conventionnelles ni des clients entreprises et particuliers islamiques en 2018, et en 2019 nous
constatons toujours la non présence des clients entreprises islamiques et particuliers
islamiques alors que nous avons une évolution vers 877 particuliers conventionnels et aucune
entreprise conventionnelle.
Cette évolution des crédits particuliers conventionnelles en 2019 peut être explique par
l’existence d’un offre de crédit particuliers conventionnel en vigueur.
Dans le groupe 2, aucune entreprise islamique et aucun particulier islamique, aucun crédit
accordé aux clients entreprises conventionnelles alors que 363 particuliers conventionnels
ont bénéficies des crédits en 2018.
En 2019 toujours pas de présence des clients entreprises islamiques alors que les particuliers
islamiques sont au nombre de 204, les particuliers conventionnels sont 223 et aucune
entreprise conventionnelle. Cela peut être expliqué. Cela explique le développement de
l’offre bancaire pour les particuliers islamiques et conventionnels.
Dans le groupe 3, nous constatons nous avons 36 entreprises islamiques et 686 particuliers
islamiques, 60 clients entreprises conventionnelles et 484 particuliers conventionnels ont
bénéficies des crédits en 2018.
En 2019 nous avons 43 clients entreprises islamiques et 993 particuliers islamiques alors que
nous avons 55 entreprises conventionnelles et 467 particuliers conventionnels .Cela peuvent
être expliqué par le fait que le nombre de clients particuliers en général est beaucoup plus
grand que celui des entreprises.
Dans le tableau 6 : nous avons le nombre total de crédits accordés aux clients particuliers et
entreprises (islamiques et conventionnelles).

97
Nous constatons que le taux d’évolution du nombre de crédit accordé à chaque catégorie de
client entre les années 2018 et 2019 est le suivant :
Le taux d’évolution du nombre de crédit accordé aux particuliers islamiques = 74.4 %
Le taux d’évolution du nombre de crédit accordé aux particuliers conventionnels = 85 %
Le taux d’évolution du nombre de crédit accordé aux entreprises islamiques = 19.4 %
Le taux d’évolution du nombre de crédit accordé aux entreprises conventionnelles = -8.3 %
Cette concentration des clients particuliers désirant avoir des crédits conventionnels et
islamiques est due à la forte demande sur les offres de crédits à la consommation et même à
la rapidité de la procédure d’octroi de crédit aux particuliers.

Nous pouvons Conclure que l’évolution du nombre des crédits octroyés aux clients
Particuliers (conventionnels et islamiques) est plus importante que celle des clients
Entreprises (conventionnelles et islamiques).

Hypothèse 3 : Analyse de crédit à travers l’engagement global par type d’agence :


H1: Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés par type d’agence :
L’engagement global des clients des agences conventionnelles est toujours plus important
l’évolution du nombre des crédits octroyés aux clients des agences conventionnelles est
que celui des clients des agences islamiques malgré que l’évolution des crédits accordés par
plus importante par rapport à celle des crédits octroyés aux clients des agences islamiques.
agences islamiques est la plus importante.

Nous obtenons 3 résultats dans le tableau 7 à travers trois groupes d’agences selon le
montant total de crédit octroyés :
Ncr1 : agence dont le crédit octroyé aux clients représente un engagement du Bilan
Ncr2 : agence dont le crédit octroyé aux clients représente un engagement par signature

Dans le groupe 1, nous constatons que les prêts octroyés à hauteur de 50 M sont
concentrés dans les 19 agences islamiques et les 8 agences classiques en 2018 et 2019.

Nous constatons que le groupe 2 est composé de deux agences islamiques et deux
agences conventionnelles en 2018, aucune agence islamique et 4 agences
conventionnelles en 2019.

Nous remarquons qu’il n’y a pas de présence des agences islamiques dans le groupe 3.
Cela peut s’expliquer par le fait que l’offre bancaire des agences islamiques est arrivée à

98
la limitation conformément à la demande des clients. Le contraire pour les agences
conventionnelles qui sont au nombre de d’une seule agence en 2018 et 2 en 2019, les
crédits dont les montants sont plus de 200 M sont accordés aux clients groupes
d’entreprises à l’agence centrale et aux autres agence d’entreprises. Cette situation
découle de l’importance des investissements fournis par ces agences.
Notre base nous montre aussi dans le tableau 8 que le montant global de crédit accordé par
les agences islamiques en 2018 est de 518416651.3 alors que celui des agences
conventionnelles est de 2750546121.2
En 2019 le montant global de crédit accordes par les agences islamiques est de 2743343925
alors que le montant global de crédit accordé par les agences conventionnelles est de
3960344567.
Dans le même tableau nous constatons que les taux d’évolution des crédits accordés par
chaque type d’agences entre les années 2018 et 2019 sont les suivants :
Le taux d’évolution des crédits octroyés par les agences islamiques = 430 %
Le taux d’évolution des crédits octroyés par les agences conventionnelles = 44 %
Nous pouvons conclure, malgré que le taux d’évolution des crédits octroyés par le réseau des
agences islamiques soit plus grand que celui de l’évolution des crédits octroyés par le réseau
des agences conventionnelles, l’engagement global des agences conventionnelles reste le
plus important.

Hypothèse 4 : Analyse de crédit selon la nature de l’engagement de chaque type d’agence :

Les clients des agences conventionnelles utilisent les engagements BILAN et PAR
SIGNATURE comme outils de financement plus que les clients des agences islamiques

Nous obtenons dans le tableau 8 deux groupes d’agences selon la nature du crédit octroyés
aux clients :

Ncr1 : agence dont le crédit octroyé aux clients représente un engagement du Bilan
Ncr2 : agence dont le crédit octroyé aux clients représente un engagement par signature

99
Nous constatons que le groupe1 est composé de 19 agences islamiques et 8 agences
conventionnelles en 2018 et 2019. Cela peut être expliqué par le fait que le nombre des
agences islamiques fait deux fois le nombre des agences conventionnelles.

Nous constatons que le groupe 2 est composé de 5 agences islamiques en 2018 et 2019 et 4
agences conventionnelles en 2018 et 3 agences conventionnelles en 2019. Cette diminution
de nombre d’agences islamiques par rapport au nombre d’agences classiques dans le groupe
2 est expliqué par la forte utilisation des engagements par signature par les agences
conventionnelles.
Dans le tableau 9 nous avons l’engament total des agences islamiques et conventionnelles.
Nous constatons que les taux d’évolutions des engagements par types d’agences sont :
Le taux d’évolution d’engagement Bilan des agences islamiques = 490.3 %
Le taux d’évolution d’engagement par signature des agences islamiques = 270.8 %
Le taux d’évolution d’engagement Bilan des agences Conventionnelles = 69.6 %
Le taux d’évolution d’engagement par signature des agences conventionnelles = 10.4 %
Nous pouvons conclure : malgré que entre 2018 et 2019, les taux d’évolution des
engagements bilan et par signature des agences islamiques sont plus importants que les taux
d’évolution des engagements bilan et par signature des agences conventionnelles , les clients
des agences conventionnelles préfèrent les engagements bilan et par signature comme outil
de financement plus que les clients des agences islamiques car le model de la finance
islamique par interdiction des intérêts usuraires n’est pas en mesure de proposer une offre
alternatif au system conventionnel.

Hypothèse 5 : Analyse de crédit à travers les impayés par type d’agences :

Les crédits accordés aux clients des agences islamiques sont mieux remboursables que les
crédits accordés aux clients des agences conventionnelles

Dans le tableau 11, Nous obtenons 3 constats à travers l’analyse de trois groupes d’impayés:
IMP1=0-----------50M
IMP2=50+-------200M

100
IMP3=200M

Constat 1 : Nous constatons que le groupe 1 est composé de la totalité des agences
islamiques en 2018 et 2019. Cela peut s’expliquer d’une part par le fait que les Crédits
octroyés à hauteur de 50M sont concentrés dans les agences islamiques et conventionnelles,
d’autre part par le retard de paiement ou le non remboursement à ce niveau.
Constat 2 : Nous remarquons que les clients des agences islamiques dans le groupe 2
rencontrent moins de difficultés de paiement en 2018 et 2019. Par contre les agences
conventionnelles qui ont des impayés sont au nombre de 2 agences en 2018 et deviennent 4
agences en 2019. Cette situation est le résultat de non-paiement des clients ou de
l’augmentation de retard des remboursements à hauteur de 200 M
Constat 3 : Nous constatons que le groupe 3 n’est pas composé d’agences islamiques en
2018 et d’une seule agence islamique en 2019. Ce qui peut dénoter le manque d’octroi de
crédits par les agences islamiques à ce niveau ou par la solvabilité de ses clients. Alors que
pour les impayés des banques conventionnelles nous remarquons la présence d’une agence
en 2018 et de 2 agences en 2019. Cette augmentation peut être définie par l’augmentation des
crédits octroyés ou par le fait que la banque n’a pas fait une restructuration de crédit.
Dans le tableau 12 nous avons le total des impayés des agences islamiques et
conventionnelles, ce tableau nous permet de calculer le taux d’évolution des impayés entre
les années 2018 et 2019 pour chaque type d’agence:
Le taux d’évolution des impayés en pourcentage des agences islamiques est égale = 318 %
Le taux d’évolution des impayés en pourcentage des agences conventionnelles est égale =
470 %
Nous pouvons conclure que les crédits octroyés par le réseau des agences islamiques sont
mieux remboursables par rapport aux crédits octroyés par le réseau des agences
conventionnelles vu le montant total et l’évolution des impayés de chaque réseau.

Hypothèse 6 : Analyse de crédit à travers les créances restructurées :

Les créances sur les clients des agences islamiques sont mieux remboursables que celles sur
les clients des agences conventionnelles

101
Après avoir analysé notre base de données, Nous constatons 3 constats dans le tableau 11 à
travers 3 groupes selon la créance restructurée par chaque type d’agence :

Constat 1 : Nous constatons la présence de 5 agences islamiques en 2018 et 7 agences


islamiques en 2019 dans le groupe 1. Cette augmentation peut être expliques par l’évolution
moins rapide des impayés des agence islamiques.

Ce groupe est composé de 6 agences conventionnelles en 2018 et 6 en 2019. Cette égalité


peut être expliquée par la stabilisation des impayés à ce niveau.

Constat 2 : dans le groupe 2, nous constatons que les agences islamiques en 2018 ne
rencontrent pas de difficultés de créances restructurées, mais une seule agence en 2019 Cela
est expliqué l’évolution moins rapide des impayés islamiques. Par contre les agences
conventionnelles sont au nombre d’une agence en 2018 et ont subi en 2019 une diminution
notamment 0.

Notre base nous montre aussi dans le tableau 14 que malgré la minorité de nombre des
agences conventionnelle leurs nombre global des créances restructures reste plus important
en 2018 que celui des agences islamiques. Mais en 2019 nous avons le contraire en 2019.

Le Tableau 14 nous donne aussi l’évolution du montant total de créance restructurée des
agences islamiques et conventionnelles :

L’évolution des créances en pourcentage des agences islamiques est égale = 660 %
L’évolution des créances en pourcentage des agences conventionnelles est égale = -96.5 %

Nous constatons que les créances restructurées des agences islamiques ont connus une grande
évolution entre 2018 et 2019 car elles sont touches par une grande évolution des impayés
durant les mêmes années. Par contre les créances restructurées des agence conventionnelles
ont connus une grande diminution après une petite évolution des impayés durant les mêmes
années et peut être une augmentation des créances douteuses.

102
Conclusion :

A travers ce chapitre nous essayons d’analyser les crédits bancaires en Mauritanie par
l’analyse qualitative d’une base de données réel. Ainsi, nous avons démontré par la
comparaison des taux d’évolution entre les années 2018 et 2019 pour les agences islamiques
et les agences conventionnelles en terme de (du nombre de crédit octroyé aux clients de
chaque type d’agence, le montant globale d’engagement, la nature de l’engagement, les
impayés, les créances restructures…etc.)

Dans cette analyse nous avons montré que l’évolution du nombre des crédits octroyés aux
clients des agences conventionnelles entre 2018 et 2019 est plus importante par rapport à
celle des crédits octroyés aux clients des agences islamiques et que l’évolution du nombre
des crédits octroyés aux clients Particuliers conventionnels et Particuliers islamiques est plus
importante que celle des clients Entreprises conventionnelles et entreprises islamiques.
Le montant global d’engagements des clients des agences conventionnelles est toujours plus
important que celui des clients des agences islamiques malgré que l’évolution du crédit
accordé par les agences islamiques est la plus importante.

Les clients des agences conventionnelles utilisent les engagements bilan et par signature
comme outils de financement plus que les clients des agences islamiques

Les crédits accordés aux clients des agences islamiques sont mieux remboursables que les
crédits accordés aux clients des agences conventionnelles.
Les créances sur les clients des agences islamiques sont mieux remboursables que celles sur
les clients des agences conventionnelles

Donc, le réseau d’agences conventionnelles est le plus dominat en matière de crédit vu son
évolution du nombre et montant global des crédits et la diversification des produit financiers
et la rapidité des procédures adoptées pour avoir l’accord sur une demande d’un crédit
conventionnel, alors que le réseau des agences islamiques est moins risqué en matière de
remboursement de crédit et ce réseau d’agence connu une demande croissante sur ces
produits et services dans notre paye pour des raisons religieuses, sociales et économiques .

103
Conclusion général:

Rappel de la problématique et synthèse des chapitres

Notre travail de recherche a essayé de répondre à la problématique suivante : Quelles


conclusions pouvons-nous tirer de l’analyse des crédits bancaires en comparant la banque
conventionnelle et la banque islamique ?
Pour cela une analyse théorique enrichie d’une étude empirique a été effectué sur 19 agences
islamiques et 8 conventionnelles dans la Mauritanie.
Nous sommes en mesure de montrer à travers le premier chapitre de la partie des enjeux
théoriques que la banque islamique est différente de la banque traditionnelle parce qu’il est
basé sur les principes islamiques d'équilibre, de justice, d'équité et interdit l'intérêt et la
spéculation, tandis que sur la base du partage des risques entre entrepreneurs et investisseurs,
Le principe de l'intéressement, la relation entre un client et sa banque n'est pas une relation
classique. D'autre part, les banques traditionnelles, dont le modèle repose essentiellement sur
les prêts rémunérés, ont une relation typique de créancier-débiteur avec leurs clients.

Dans le second chapitre nous disons que le crédit bancaire est l'un des principaux moyens de
financement économique et qu’il joue un rôle important dans le développement des activités
économiques. Nous allons encore essayer de définir la notion de crédit, et de mettre en
évidence son rôle, introduire les différents types de crédit accordés par les banques, et les
différents types et objectifs du diagnostic bancaires et le processus du traitement d’une
demande de crédit, le risque associer à ce crédit et en fin la décision final à prendre.

Dans le troisième chapitre et après avoir vu donnée la comparaison et les différents éléments
qui permettent de comprendre le concept de l’analyse de crédit bancaire, nous avons analysé
une base de donnée réelle sur nos variables explicatives des crédits bancaires entre la banque
islamique et la banque conventionnelle. Ainsi pour mener à bien notre étude nous avons
utilisés 6 hypothèses pour dégager des conclusions.

Nous pouvons conclure en disant que nous avons comparé les banques conventionnelles qui
étaient implantées depuis longtemps avec les banques islamiques et ainsi nos résultats
obtenus montrent que la banque classique est la banque la plus importante en termes de nos

104
variables explicatives telle que : (Le nombre de crédit octroyés, le total d’engagements,
l’utilisation des différents types d’engagements)
Alors que les agences islamiques sont les plus dominantes en terme de : (l’évolution des
crédits octroyés entre les années 2018 et 2019, du remboursement des impayés, des créances
restructurées).

Les limites :

Comme tout travail de recherche, notre recherche présente quelques limites.

Le premier obstacle auquel nous nous sommes confrontés dans notre travail de recherche
était le manque de documentation archivés dans les bibliothèques relatives à des études
scientifiques liées à l’étude comparatives entre les agences islamiques et conventionnelles.

La compréhension de la Finance Islamique et l’adaptation à ses termes et à ses mécanismes


constitue l’ossature du cette recherche. Ainsi les limites de la recherche se substitue au
développement théorique de la Finance Islamique dans le temps. En effet, la plupart des
études existantes qui traitent la comparaison entre le système financier islamique et le
système financier conventionnel de manière descriptive semble avoir vu le jour en 2008.

D’où la rareté des études théoriques et empiriques de qualité qui tentent de faire la
comparaison des agences islamiques et conventionnelles.

Le second obstacle théorique découle de l’utilisation d’un nombre limité de variables qui
influencent l’étude comparative entre les agences islamiques et conventionnelles. Faute de
disponibilité des données et de la confidentialité des informations sollicitées.

Recommandation

De nos jours, puisque la majorité des banques islamiques sont performantes, nous
remarquons que de nombreuses banques ont des agences conventionnelles et des agences
islamiques. Mais il ne faut pas oublier que le profit n’est pas le seul objectif de la banque
islamique.

105
En outre il serait essentiel de vérifier si la banque islamique applique correctement les
principes fondamentaux de la finance islamiques.

Perspectives
Les résultats de notre travail de recherche que nous avons obtenus constituent les bases d’un
travail qu’il convient de poursuivre et d’améliorer pour une étude plus approfondie, qui
pourra faire l’objet d’une thèse de doctorat.

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édition ; Economica ; Paris ; 2003 ; P.680.

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 Bouyacoub F. : « L’entreprise et le financement bancaire » ; Edition Casbah ; Alger ; 2000 ; P.242.
 Chiffre d’affaire c’est annuel (durant une année), 15 jours du chiffre d’affaire, c’est le chiffre d’affaire
réalisépondant 15 jours durant l’année.
 Chiffre d’affaire c’est annuel (durant une année), un mois du chiffre d’affaire c’est le chiffre d’affaire
réalisépondant un mois durant l’année.
 Désormais, Islamic Financial Services Board sera désignée par l’acronyme “IFSB”
 Désormais, l’Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions sera designee
par l’acronyme “AAOIFI.
 Dr. Muhammad Hamidullah (1909-2002). Théologien musulman et spécialiste de droit international de
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 Pasco C. : « Commerce international » ; 6éme édition ; Dunod ; Paris ; 2006 ; P.116.
 Petit-Dutallis G. : « Le risque du crédit bancaire » ; Edition Dunod ; Paris ; 1999 ; P.20.
 Philippe N. : « Banque et Banque centrale Dans la Zone Euro » ; 1er édition ; De Boeck université ;
Bruxelles ;2004 ; P.50.

107
 Pr : MOHAMED BECHIR OULD SASS, Finance islamique –rapport 2011 : Quels marchés et quelles
opportunités pour les banques de détails ? AIDIMM, IFAAS, p.11.
 Rapport annuel de 2019 du marché financier islamique international consacré au sukuk
 RENAUD COULOMB, Quand la finance suit les préceptes de l’islam, 2008/ I (n°3), PAGES 225
 SVP: Spécial purpose vehicle est un véhicule financier
 Thierry D. : « Droit Bancaire » ; Edition Dalloz ; Paris ; 2007 ; P.50

Usmani, M.T. (2002). An introduction to Islamic finance, la Haye: Kluwer Law International, p.1
 Voir, Timur Kuran, Islam and Mam-mon: The Economic Predicament of Islamism (2004), Princeton,
NJ: Princeton University press.

Wakala : terme de finance islamique. C’est un mandat formalisé sous la forme d’un contrat d’agence

www.semanticsholar.org (these fakhri korbi)

108
LES ANNEXES

109
Table des matières
Tableau 2: Bilan simplifié d’une Banque conventionnelle et Banque
islamique…………33............................................................................. 5
INTRODUCTION GÉNÉRALE .............................................................................. 1
Chapitre I : la finance islamique : la définition, principe et fondement théorique.
...................................................................................................................................... 4
Introduction : .............................................................................................................. 4
Section 1 : le concept de la finance islamique .................................................. 4
1. Qu’est-ce que la finance islamique............................................................... 4
2. Histoire et évolution de la finance islamique ............................................... 5
2.1 La période de fondation .............................................................................. 5
2.2 La période de formation ............................................................................. 6
2.3 La période de développement ..................................................................... 7
a Accounting and Auditing Organization for Islam Financial Institutions 7
b Islamic Financial Services Board (IFSB) ............................................... 8
3. Les principes de la finance islamique ........................................................... 8
3.1 La prohibition d’intérêt............................................................................... 9
3.1.1 Riba AL-Nasi’a : .................................................................................. 10
3.1.2 Riba AL-Fadl : ...................................................................................... 10
3.2 L’interdiction Gharar, Qimar (hasard) et de la spéculation(Maysir) : .. 11
3.3 L’interdiction de l’investissement dans les secteurs ou activités illicites
par l’islam : ........................................................................................... 12
3.4 L’obligation de Partage des profits et des pertes (loi de 3P) : .............. 12
3.5 L’adossement à un actif tangible .......................................................... 13
4. Les instruments ou les contrats de la finance islamique............................. 13
4.1 Les instruments respectant le principe de partage des profits et des pertes:
.............................................................................................................. 13
4.1.1 Moucharaka .......................................................................................... 13

110
4.1.1.1 La moucharaka permanente ............................................................. 14
4.1.1.2 La Moucharaka dégressive .............................................................. 14
4.1.2 La Moudharaba ..................................................................................... 15
4.2 Les contrats de marge ou de participation indirecte ................................. 16
4.2.1 Mourabaha : .......................................................................................... 16
4.2.2 L’ijara ................................................................................................... 17
4.2.3 Salam .................................................................................................... 18
4.2.4 Istina’n .................................................................................................. 19
4.3 Les sukuks : .............................................................................................. 21
Section 2 : Comparaison Banque conventionnelle et Banque islamique ....... 23
1. Analyse des Banques conventionnelles ...................................................... 23
1.1 Les banques commerciales ....................................................................... 23
1.2 Les banques universelles .......................................................................... 24
2. Analyse des Banques islamiques ................................................................ 25
3- Une analyse théorique comparative entre les instruments financiers des
banques islamiques et conventionnels .................................................. 26
Tableau 2: Bilan simplifié d’une Banque conventionnelle et Banque islamique
.............................................................................................................. 27
4. Les Risques communs aux banques conventionnelles et islamiques ......... 28
4.1 Le risque de crédit .................................................................................... 28
4.2 Le risque de liquidité ............................................................................ 29
4.3 Le risque de marché.................................................................................. 30
4.3.1 Le risque de taux d’intérêt .................................................................... 30
4.3.2 Risque de variation de valeur ............................................................... 31
4.3.3 Le risque de marge ............................................................................... 32
4.4 Le risque opérationnel .............................................................................. 32
4.5 Le risque de réputation ............................................................................. 33
4.6 Le risque juridique .................................................................................... 33
Conclusion : .................................................................................................... 34
Chapitre II : Les crédits bancaires octroyés aux clients: Banque
Islamique Versus Banque Conventionnelle ........................................ 35
Introduction .................................................................................................... 35

111
Section 1 : Définitions et les rôles du crédit ................................................... 35
1.1 Définition du crédit ................................................................................... 35
1.2 Le rôle du crédit........................................................................................ 36
Section 2 : Différents types de crédit bancaire ............................................... 36
2.1 Le crédit d’exploitation ............................................................................ 36
2.1.1 Les crédits par caisse ............................................................................. 37
 Les crédits par caisse globaux .............................................................. 37
 La facilité de caisse .............................................................................. 37
 Le découvert ou avance bancaire.......................................................... 38
 Les crédits de compagne ou crédit saisonnier ...................................... 39
 Le crédit relais ...................................................................................... 40
 Les crédits par caisse spécifiques ......................................................... 40
 L’escompte commercial ....................................................................... 40
 L’affacturage ou le factoring ................................................................ 41
 L’avance sur marchandise .................................................................... 42
 L’escompte de warrant ......................................................................... 42
 Avance sur marché public .................................................................... 43
 L’avance sur titres ................................................................................ 43
 L’avance sur factures ............................................................................ 44
2.1.2 Les crédits par signature ....................................................................... 44
 L’aval .................................................................................................... 44
 L’acceptation ........................................................................................ 45
 Le cautionnement ................................................................................. 45
 Le crédit documentaire ......................................................................... 46
2.2 Les crédits d’investissements ............................................................... 47
2.2.1 Les Crédits à Moyen Terme (CMT) ..................................................... 47
 Le crédit à moyen terme réescomptable ............................................... 47
 Le crédit à moyen terme mobilisable ................................................... 48
 Le crédit à moyen terme non refinançable ........................................... 48
2.2.2 Les Crédits à Long Terme .................................................................... 48

112
2.2.3 Le crédit bail ou leasing ....................................................................... 48
 Les avantages de crédit-bail ................................................................. 49
 Les inconvénients du crédit-bail ........................................................... 50
2.3 Le financement du commerce extérieur ............................................... 50
2.3.1 Financement des exportations .............................................................. 50
2.3.2 Financement des importations .............................................................. 51
2.4 Les crédits aux particuliers ................................................................... 52
2.4.1 Le crédit à la consommation................................................................. 52
2.4.2 Le crédit immobilier ............................................................................. 52
Section 3 : Le diagnostic bancaire .................................................................. 53
3.1 Principaux objectifs du diagnostic bancaire l'entreprise ......................... 53
3.1.1. Le diagnostic économique et financier ................................................. 53
3.1.1.1-Analyse de la structure financière de l'entreprise ............................... 53
a- Évaluation de la solvabilité ........................................................................ 53
b- Appréciation de la liquidité ........................................................................ 54
c- Évaluation de la rentabilité de l'entreprise ................................................. 54
d- Évaluation des risques économiques .......................................................... 55
3.1.2 Diagnostic stratégique et psychosocial ................................................. 55
3.2 Méthodes et outils de diagnostic .............................................................. 56
3.3 Processus de diagnostic de la demande de crédit affaires ........................ 57
1. Rechercher des informations ...................................................................... 57
Les différents types d’informations : .............................................................. 58
Les informations internes : ............................................................................. 58
a- les informations financières et économiques : .......................................... 58
b- les informations extra- financières : ........................................................... 58
Les informations externes : ............................................................................ 58
1. Les sources de l’information ...................................................................... 58
1.1 Les sources internes :................................................................................ 58
1.2 Les sources externes : ............................................................................... 59
2- Nature de l’information : ............................................................................ 59
3. Analyse de la structure et de l’équilibre financières du client Entreprise : 59

113
3.1. Analyse de la rentabilité de l’entreprise : ............................................... 60
3.1.1 Les principaux ratios de rentabilité ...................................................... 60
a- Le ratio de rentabilité économique : ........................................................... 60
b- La rentabilité financière : ........................................................................... 61
3.1.2 L’analyse du risque d’exploitation et la structure des couts : ............... 61
3.1.3 L’analyse du risque économique : ......................................................... 62
3.2 Le Diagnostic des indicateurs Extra-financiers ....................................... 62
1-L’environnement : ....................................................................................... 62
2-Le management : ......................................................................................... 63
3-La politique général de l’entreprise : .......................................................... 64
4-L’appréciation des indicateurs spécifiques au projet : ................................ 64
Section 4. La limitation du risque associé à la demande de crédit et la
synthèse et décision de crédit : ............................................................. 65
1-Délégation de pouvoir de signature et la qualité des analystes : ................. 65
2-Division et plafonnement du risque sur l’entreprise : ................................. 65
2-1 Division des risques : ............................................................................... 65
2-2 Le plafonnement de risque : ..................................................................... 66
2-3 Analyse et prise des garanties suffisantes : .............................................. 66
2-3-1 L’inspection des éléments de la garantie : ............................................ 66
3. Le nombre de banques qui exerce avec le client : .................................... 67
4. Existence d’un crédit extérieur .................................................................. 68
5. La force de la relation mesurée par la durée .............................................. 69
Synthèse et décision d’octroi du crédit ........................................................... 69
L'analyse globale des besoins de crédit produit une synthèse de recherche qui
sera soumise à l'instance décisionnelle. Ce résumé présente le point de
vue des banquiers sur les conditions financières, économiques,
stratégiques et psychosociales de l'entreprise. ...................................... 69
1-synthèse du diagnostic................................................................................. 69
2. La discision à prendre :............................................................................... 71
Section 5 : Le recours à la banque islamique : ............................................... 71
Étape 1 : Étape avant la demande ................................................................... 73
Étape 1.1 : Étape de pré-candidature : Déterminer les besoins de financement
de l'entreprise ........................................................................................ 73

114
Étape 1.2 : Étape de pré-candidature : choisir des produits financiers adaptés
.............................................................................................................. 74
Étape 2 : Période de candidature : dépôt des documents et sélection du
financement .......................................................................................... 74
Étape 3 : L'étape après acceptation de la demande et accord ......................... 75
CONCLUSION .............................................................................................. 76
Partie II : ......................................................................................................... 77
Chapitre III : Analyse des crédits bancaires comparaison agences islamiques
et agences conventionnelles ................................................................. 77
Introduction : .................................................................................................. 77
Problématique : ............................................................................................... 77
Les Hypothèses :............................................................................................. 77
Méthodologie de recherche: ........................................................................... 78
Section 1 : Analyse des données .................................................................... 78
1. Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés par type
d’agence :.............................................................................................. 79
2. Analyse de crédit à travers le nombre des crédits octroyés a chaque
catégorie du client : .............................................................................. 81
a. Les hypothèses ............................................................................................ 81
3. Analyse des crédits octroyés à travers l’engagement global par type
d’agence : ............................................................................................. 84
4. Analyse des crédits octroyés selon la nature du crédit : .......................... 87
a. Les hypothèses : .......................................................................................... 88
5. Analyse des crédits octroyés à travers les impayés : ............................... 90
a. Les hypothèses : .......................................................................................... 90
b. Évolutions des impayés .............................................................................. 92
6. Analyse des crédits à travers les créances restructurées : .......................... 93
a. Les hypothèses : .......................................................................................... 93
b. Évolutions de la créance restructurée ......................................................... 94
Section 2 : le résultat de la recherche ............................................................. 95
Conclusion : .................................................................................................. 103
Conclusion général: ............................................................................. 104
Les limites : .................................................................................................. 105

115
Recommandation .......................................................................................... 105
Perspectives .................................................................................................. 106
BIBLIOGRAPHIE:............................................................................. 106
LES ANNEXES .................................................................................. 109

116

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