Vous êtes sur la page 1sur 11

 7-030-A-16

Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception


de l’amibiase, de l’hydatidose,
de la bilharziose et de la balantidiose)
I. Diallo, A. Sow, O. Toure, F. Klotz

Résumé : Le foie est un carrefour complexe de parasitoses polymorphes. Il peut être une authentique cible,
un site de transit ou de migration erratique, une impasse parasitaire ou un lit d’immunodépression pour
germes opportunistes. Les parasites incriminés sont donc des hôtes habituels ou accidentels. En France,
les parasitoses hépatobiliaires autochtones sont par ordre de fréquence : l’hydatidose, la toxocarose, la
fasciolose, la leishmaniose viscérale et l’échinococcose alvéolaire. L’hydatidose est surtout présente dans
le bassin méditerranéen ainsi que la leishmaniose viscérale. Les distomatoses sont très fréquentes en Asie
du Sud-Est. En Afrique noire, l’hydatidose, le paludisme, les schistosomoses, la leishmaniose viscérale et
la dicrocœliose sont plus rencontrés. L’agression parasitaire engendre des réactions immunologiques et
des contraintes mécaniques parenchymateuses ou biliaires, à l’origine de granulomatose ou de fibrose.
Les phénomènes de stase et de surinfection favorisent les lithiases et le cholangiocarcinome, complication
grave de l’opisthorchiase. Les parasitoses hépatobiliaires (excepté l’amibiase, l’hydatidose, la bilhar-
ziose et la balantidiose) sont traitées ici selon l’agent causal. Deux grandes familles sont identifiées :
les parasitoses dues aux protozoaires (giardiose, cryptosporidiose, microsporidiose, maladie de Cha-
gas, toxoplasmose, leishmaniose, paludisme) et celles dues aux métazoaires (distomatoses, cysticercose,
ascaridiose, strongyloïdose, oxyurose, trichinose, anisakidose, capillariose, toxocarose, gnathostomose,
pentastomoses, échinococcose alvéolaire). Ces parasitoses restent un problème mondial de santé publique
du fait du caractère épidémiologique exotique et des migrations de populations. Leurs expressions sont
polymorphes, allant de l’épiphénomène aux manifestations graves mettant en jeu le pronostic vital.
Malgré les traitements antiparasitaires efficaces, la pierre angulaire reste la prévention.
© 2021 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Distomatose ; Hydatidose ; Leishmaniose ; Ascaridiose

Plan pour modifier la réponse immunitaire de l’hôte afin de surmon-


ter les mécanismes de défense. Tout cela, permet une maturation
■ Introduction 1 ou une prolifération parasitaire dans le tissu hépatique [2] . Les
parasites infestant volontiers le carrefour hépatobiliaire sont
■ Parasitoses hépatobiliaires dues aux métazoaires 1 représentés par les protozoaires et les métazoaires. La distribution
Distomatoses 1 géographique mondiale des parasitoses hépatobiliaires est variable
Parasitoses hépatobiliaires dues aux autres métazoaires 5 selon l’espèce en cause [3, 4] .
■ Parasitoses hépatobiliaires dues aux protozoaires 8
Giardiose 8
Cryptosporidiose
Microsporidiose
8
8
 Parasitoses hépatobiliaires dues
Trypanosomiase américaine 8 aux métazoaires
Toxoplasmose 8
Leishmaniose 9 Distomatoses
Paludisme 9
Les douves hépatiques sont des vers plats hermaphrodites de
■ Conclusion 9 la classe des trématodes, de la famille des Fasciolidae et des
Opisthorchiidae. Les principales espèces sont : Fasciola hepatica,
Fasciola gigantica, Opisthorchis felineus, Opisthorchis viverrini, Clo-
norchis sinensis et Dicrocoelium dendriticum [5] .
 Introduction
Distomatose à « Fasciola hepatica » et « Fasciola
Le foie est un carrefour vasculaire, métabolique et immuni-
taire particulièrement exposé à une infestation parasitaire dont
gigantica »
l’expression clinique est polymorphe, non spécifique. Il offre un La fasciolose, est une zoonose parasitaire causée par deux
environnement favorable aux parasites du fait de la tolérance espèces de douves du foie : F. hepatica et F. gigantica. Cette patho-
immunologique à ces micro-organismes exogènes [1] . Par ailleurs, logie cosmopolite, décrite pour la première fois en 1379, est
les parasites développent également des mécanismes complexes actuellement reconnue comme une maladie tropicale négligée

EMC - Hépatologie 1
Volume 0 > n◦ 0 > xxx 2020
med MEHERZI http://dx.doi.org/10.1016/S1155-1976(21)43918-5
7-030-A-16  Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)

Figure 1. Cycle des distomatoses humaines.


Hydrobiidés Paragonimus

Crabe

Opisthorchidés
Bithynia

Poisson rouge

Lymnaea
Fasciola

Cresson et pissenlit

Fasciolopsis
Planorbidés

Châtaigne
d'eau douce

par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle est rencon-


trée dans 81 pays à travers l’Europe, l’Amérique latine, l’Afrique
du Nord, l’Asie et le Pacifique Ouest, avec l’émergence de nou-
veaux foyers [6] . Elle touche 17 millions de personnes alors que
plus de 91 millions sont exposées avec une prédominance fémi-
nine et des enfants plus touchés que les adultes. Le réservoir de
germes est essentiellement animal (bovins et ovins). La principale
source d’infection humaine est la consommation de légumes crus
contaminés par des métacercaires, comme le cresson [5, 7] .
Parasitologie et physiopathologie de la fasciolose
hépatique [5–7]
F. hepatica, ou grande douve, est un ver plat d’aspect lancéolé,
mesurant 20 à 30 mm × 8 à 13 mm, blanc au centre et plus foncé Figure 2. Aspect macroscopique de la distomatose à Fasciola hepatica.
en périphérie. C’est un parasite des voies biliaires des mammi-
fères, muni d’une ventouse buccale et d’une ventouse ventrale
qui interviennent dans sa fixation et sa locomotion. En revanche,
F. gigantica présente une taille maximale de 52,3 et 11,8 mm, et
est plus allongé et plus étroit, avec des parois latérales tendant à
être parallèles [8] .
Le cycle évolutif prend environ 14 à 23 semaines et est simi-
laire pour les deux. Il se déroule chez un hôte définitif, bovin ou
ovin, ou accidentellement chez l’homme avec intervention d’un
hôte intermédiaire, la limnée, mollusque d’eau douce (Fig. 1).
Les adultes pondent leurs œufs dans les voies biliaires de l’hôte
définitif. Ces œufs non embryonnés sont éliminés dans le milieu
extérieur avec les selles. Ils éclosent dans l’eau, libérant le miraci-
dium cilié qui nage et gagne l’hôte intermédiaire où il se multiplie.
L’homme se contamine en consommant des végétaux porteurs de
métacercaires enkystées ou en buvant de l’eau contaminée par
des kystes flottants. Les sucs digestifs vont dissoudre l’enveloppe
et libérer les distomules. Ceux-ci franchissent la paroi intestinale Figure 3. Aspect laparoscopique de la distomatose à Fasciola hepatica.
de l’hôte, passent dans la cavité abdominale puis traversent la cap-
sule du foie pour gagner les canaux biliaires. Les symptômes sont
lumière des canaux biliaires dilatés. Des abcès hépatiques secon-
les conséquences de l’inflammation et de la fibrose induites par la
daires à une angiocholite peuvent apparaître. Les risques à long
migration du parasite dans le foie et les voies biliaires. Sur le plan
terme sont l’obstruction complète des canaux biliaires devenus
mécanique, les jeunes douves entraînent des lésions traumatiques
scléreux ou calcifiés, et la constitution d’une cirrhose.
de la capsule de Glisson et une destruction localisée des cellules
parenchymateuses hépatiques. Une infection massive des canaux Symptomatologie clinique et paraclinique [3–5, 8]
biliaires par les douves adultes entraîne un obstacle à l’écoulement Sur le plan clinique, quatre périodes peuvent être distinguées
biliaire qui peut également être dû à une prolifération réaction- au cours de la fasciolose. La période d’incubation comprend
nelle sécrétino-dépendante des cellules de l’épithélium biliaire. de l’ingestion de métacercaires jusqu’à l’apparition des premiers
Sur le plan macroscopique, à la phase d’invasion, il existe une symptômes. Elle peut durer de quelques jours à plus de 2 à
hépatomégalie dont la surface paraît parsemée de nodules blan- 3 mois. La période invasive ou aiguë correspondant à la migra-
châtres, punctiformes, une altération de la capsule de Glisson et tion de la douve jusqu’aux voies biliaires. Elle réalise une hépatite
du péritoine et une périhépatite diffuse (Fig. 2, 3). Microscopique- toxi-infectieuse et débute 1 à 3 semaines après le repas infes-
ment, on observe des foyers de nécrose fibrinoïde et des cristaux de tant avec malaise, asthénie, flatulence, nausées, arthralgies et
Charcot-Leyden, entourés d’un granulome (Fig. 4) inflammatoire myalgies. Elle associe ensuite des douleurs de l’hypocondre droit
réactionnel, constitué principalement de polynucléaires éosino- ou de l’épigastre, une hépatomégalie et une fièvre variable rare-
philes. À la phase d’état, les douves adultes sont situées dans la ment supérieure à 40 ◦ C. D’autres signes peuvent s’y associer :

2 EMC - Hépatologie
Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)  7-030-A-16

Figure 4. Granulome hépatique autour de Fasciola hepatica.

Figure 6. Aspects de multiples micro-abcès avec hépatomégalie.

dépendant [6] . Par ailleurs, il existe une prépatence coprologique


d’au moins 3 mois (jusqu’à 16 mois). Les œufs sont mis en
évidence à l’examen direct après concentration par la méthode
de Kato-Katz qui, cependant, peut méconnaître un tiers des
cas [9] . D’autres techniques permettent actuellement d’améliorer
le tamisage et la concentration des selles et ainsi d’améliorer la
sensibilité de l’examen parasitologique des selles. Dans une étude
récente comparant trois techniques de concentration des selles, le
Flukefinder® et le mini-FLOTAC avaient une sensibilité plus éle-
vée (respectivement 90 et 67,5 %) que le Kato-Katz (32,5 %) pour
la recherche d’œufs de Fasciola dans des selles humaines [10] .
Les tests sérologiques à la recherche d’antigènes de Fasciola
ont une sensibilité élevée et peuvent être utilisés durant la phase
Figure 5. Granulomes hépatiques à l’échographie sous forme de aiguë, bien avant le début de la ponte. Les tests enzyme-linked
nodules de tailles variables, contours mal définis, en « chapelet » ou en immunosorbent assay (Elisa) ont des sensibilités et des spécificités
« anneaux olympiques ». supérieures à 95 % et ont été développés pour détecter différents
antigènes de Fasciola tels que les antigènes excréteurs/sécrétoires
(E/S), les cathepsines et une protéine de 27 kDa [11, 12] . Des tests
splénomégalie modérée, diarrhée, vomissement, prurit, urticaire, moléculaires dans les selles sont en cours d’évaluation avec des
subictère, toux, dyspnée, hémoptysie ou syndrome de Loeffler. La résultats très prometteurs, certains tests pouvant détecter l’acide
période latente comprend la maturation des parasites et le début désoxyribonucléique (ADN) de Fasciola (permettent également
de la ponte. Elle est le plus souvent asymptomatique. Les patients une distinction entre F. hepatica et F. gigantica), des semaines avant
peuvent présenter une hyperéosinophilie proéminente évoquant que les œufs n’apparaissent dans les selles [13] .
une infection. Enfin, la période biliaire, chronique ou obstructive
peut se développer après des mois, voire des années d’infection. Traitement
La symptomatologie est marquée par des signes d’angiocholite, Le triclabendazole est le traitement de choix à toutes les phases
de pancréatite aiguë ou d’épisodes pseudolithiasiques. À long de la fasciolose [14, 15] . L’OMS recommande un traitement avec une
terme, la cirrhose biliaire peut survenir. De ces quatre périodes, la ou deux doses à 10 mg/kg par doses séparées de 12 à 24 heures.
deuxième et la quatrième sont les plus importantes car les patients En 2019, la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis
sont presque toujours à l’une ou l’autre de ces deux périodes au a validé un traitement avec deux doses chez les enfants de plus
moment du diagnostic. de 6 ans et les adultes [9] . Les taux de guérison tournent autour de
Sur le plan biologique, l’hémogramme montre une hyperleu- 83 % avec une dose et peuvent atteindre 100 % après la seconde
cocytose avec une hyperéosinophilie importante (50 à 70 % de dose sur 2 jours, avec une bonne tolérance [16] . Le nitazoxanide
la formule leucocytaire). Une cytolyse ou une cholestase sont a été proposé comme médicament alternatif pour le traitement
fréquentes associées ou non à un syndrome inflammatoire biolo- de l’infection à Fasciola, avec une efficacité comprise entre 40 et
gique et à une augmentation des immunoglobulines E (IgE) totales 60 % [17] . Un traitement endoscopique peut être nécessaire dans
et spécifiques. Pendant la phase aiguë, à l’échographie, on peut les formes biliaires pour lever l’obstacle. Il permet l’extraction
noter de multiples nodules hypo- ou isoéchogènes tendant à se après sphinctérotomie d’un ou plusieurs vers adultes vivants.
réunir, ou une seule masse hépatique. À la phase chronique, les L’hépatectomie par voie laparoscopique est indiquée dans les
voies biliaires sont dilatées. Les parasites peuvent être visualisés formes pseudotumorales, après échec du traitement médical. La
sous la forme d’images mobiles de 10 à 20 mm, ovales, hyper- prévention se fait par dépistage des troupeaux et surveillance des
échogènes à centre hypoéchogène, dont la juxtaposition dans cressonnières [14, 15] .
la vésicule biliaire réalise un aspect en « anneaux olympiques »
(Fig. 5). Sur les coupes du scanner, on note des lésions nodulaires Opisthorchiases
hypodenses, uniques, ou multiples sous-capsulaires prenant fai-
Épidémiologie
blement le contraste, simulant des micro-abcès (Fig. 6). L’imagerie
par résonance magnétique (IRM) permet de retrouver des lésions Les opisthorchiases sont des distomatoses hépatobiliaires dues
hypo-intenses pondérées en T1 et hyperintenses en T2. à des douves de la famille des Opisthorchiidae : C. sinensis (douve
de Chine), O. felineus et O. viverrini [5] . Les opisthorchiases peuvent
Diagnostic entraîner à long terme un cholangiocarcinome. L’infection à
Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’œufs de F. hepa- C. sinensis est endémique en Chine, en Corée, à Taiwan, dans le
tica à l’examen microscopique des selles ou dans le liquide de nord du Vietnam et dans l’extrême est de la Russie [18] . La préva-
tubage duodénal ou sur les tests sérologiques [5] . L’examen parasi- lence locale atteint 85 % dans certaines régions de Chine [19] . Dans
tologique des selles reste la méthode la plus utilisée, mais il a une le monde, environ 601 millions de personnes sont à risque, avec
faible sensibilité, nécessite beaucoup de travail et est opérateur- environ 35 millions d’infectées, dont 15 millions en Chine [20] .

EMC - Hépatologie 3
7-030-A-16  Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)

Figure 7. Ver adulte de Clonorchis sinensis

O. viverrini est endémique en Thaïlande, au Laos, au Cambodge


et au Vietnam. On estime que 10 millions de personnes sont
infectées dans le monde, dont 80 % résident en Thaïlande [21] .
O. felineus est retrouvé surtout en Russie, en Biélorussie et en
Ukraine [20] . On estime à 1,2 million le nombre de personnes Figure 8. Œuf de douve de Chine.
touchées dans le monde, principalement en Russie [20] .

Parasitologie [22, 23] une élévation des enzymes hépatiques. À la phase chronique,
Les progrès de la biologie moléculaire ont permis ces dernières l’hyperéosinophilie est généralement plus modérée. Les patients
années une meilleure compréhension de la biologie, de la repro- peuvent présenter une cholangite suppurée et un abcès du foie en
duction ainsi que de la diversité et de l’évolution génétique des raison d’une obstruction biliaire.
opisthorchiases. « O. viverrini ». À la phase aiguë, seuls 5 à 10 % des patients
C. sinensis (Fig. 7) au stade adulte est un petit ver très plat, fortement infestés ont des symptômes non spécifiques tels que des
translucide, mou, foliacé, mesurant 8 à 15 mm de long sur 1,5 à douleurs de l’hypocondre droit, des flatulences, des troubles dys-
4 mm de large et 1 mm d’épaisseur. Les œufs sont caractéristiques peptiques, une asthénie et une sensation de chaleur abdominale.
(Fig. 8) : petites amphores de 27 sur 16 ␮m, avec un opercule À la phase chronique, survient une hépatomégalie, principa-
situé au niveau de l’extrémité étroite de l’œuf. Les métacercaires lement chez les patients fortement infestés (nombre d’œufs
sont globuleuses et mesurent 130 à 160 ␮m de diamètre. Les vers supérieur à 10 000 par gramme). D’habitude, il n’y a ni ictère ni
adultes d’O. viverrini ressemblent à C. sinensis mais sont de plus splénomégalie. En revanche, des lithiases intrahépatiques et une
petite taille. Les œufs sont ovoïdes et légèrement plus étroits que cholangite suppurée récurrente sont habituelles. Si un ictère et
ceux de C. sinensis. Les métacercaires sont brunâtres, elliptiques une cholangite ascendante sont observés, un cholangiocarcinome
avec deux ventouses. Les vers adultes d’O. felineus sont des vers compliquant l’infestation parasitaire doit être suspecté.
plats avec deux ventouses. Les cycles parasitaires de C. sinensis et
O. viverrini sont identiques et nécessitent trois hôtes : les escar- Symptomatologie paraclinique [26, 29–31]
gots, les poissons et les mammifères. L’homme est infecté lors Sur l’hémogramme peut être constaté une hyperéosinophilie.
de l’ingestion de poissons d’eau douce crus ou mal cuits infec- En outre, les taux sériques des transaminases, de la bilirubine et
tés par des métacercaires. Arrivés dans l’estomac, les kystes sont du cholestérol augmentent avec l’intensité de l’infestation, tandis
lysés par les sucs gastriques et intestinaux, libérant de jeunes que les protéines totales et l’albumine tendent à diminuer.
douves qui vont migrer par l’ampoule de Vater et emprunter L’imagerie abdominale montre le plus souvent des signes
les voies biliaires où elles peuvent vivre pendant 20 à 30 ans. non spécifiques. Dans les infestations massives, les parasites ou
Elles résident habituellement dans les canaux biliaires de petit les agrégats qu’ils forment peuvent être visualisés comme des
ou moyen calibre mais peuvent se localiser aussi dans les voies nodules ou des coulées hyperéchogènes dans les canaux biliaires
biliaires extrahépatiques ou la vésicule biliaire. Lorsqu’ils sont éli- à l’échographie. Dans la vésicule biliaire, les parasites sont faciles
minés dans l’eau, les œufs sont ingérés par des escargots de type à visualiser sous forme d’images hyperéchogènes flottantes ou
Bithynia et éclosent. Les miracidés vont se transformer en sporo- adhérentes à la paroi. Aussi les voies biliaires périphériques sont
cystes et, par une reproduction asexuée, vont donner des rédies souvent dilatées avec un épaississement pariétal. L’épaississement
puis des cercaires. Les cercaires vont tomber dans l’eau, nager et et la prise de contraste des parois biliaires sont visualisés au scan-
trouver le second hôte intermédiaire qui est un poisson apparte- ner ou à l’IRM, qui peuvent également montrer une dilatation
nant à la famille des Cyprinidae. Les cercaires vont s’enkyster alors diffuse et uniforme des petits canaux biliaires avec ou sans une
et donner des métacercaires qui sont infectieuses pour l’hôte défi- dilatation minime des canaux de plus grand calibre, et sans lésion
nitif, à savoir les mammifères tels que l’homme, les chats et les focale. En cas d’infestation massive, tous les canaux biliaires intra-
chiens, qui s’infectent en mangeant un poisson cru ou mal cuit. hépatiques sont dilatés de même que les canaux extrahépatiques
qui sont modérément dilatés, sans lésion focale. La cholangiogra-
Symptomatologie clinique [24–28] phie permet de visualiser les douves adultes dans les voies biliaires
Du fait que les douves ne passent pas dans le sang et ne sous forme de petites lacunes linéaires, foliacées, ovoïdes ou ellip-
pénètrent pas dans le parenchyme hépatique, les manifestations tiques, mesurant au maximum 10 mm de long, le plus souvent
cliniques sont le plus souvent en rapport avec l’obstruction des siégeant dans les voies biliaires intrahépatiques périphériques.
voies biliaires, et parfois accidentellement des voies pancréa- Dans les infestations massives, les lacunes peuvent également être
tiques. observées dans les voies biliaires extrahépatiques.
« C. sinensis ». À la phase aiguë, l’infestation est généra-
lement asymptomatique. Cependant, les déchets de C. sinensis Diagnostic
juvénile provoquent une hépatite aiguë et une cholangite chez La mise en évidence d’œufs dans les selles, la bile ou les liquides
les patients infectés par un grand nombre de douves, réalisant duodénaux permet le diagnostic de certitude [5, 32] . L’examen
un ictère transitoire, une fièvre, une sensibilité épigastrique, une parasitologique des selles est largement pratiqué. Les œufs appa-
gêne abdominale, un malaise et une anorexie. À la phase chro- raissent dans les selles au bout de 3 à 4 semaines. Les méthodes les
nique, les signes sont en rapport avec la charge parasitaire. Il peut plus fréquemment utilisées pour détecter les œufs dans les selles
s’agir d’un ictère cholestatique, d’une hépatomégalie, d’une cho- sont le frottis de Kato-Katz, la dilution de Stoll et les techniques de
lécystite, d’une cholangite ou de tumeurs hépatiques multiples et concentration utilisant le formol, qui sont plus sensibles en cas de
de lithiase biliaire ou d’une pancréatite aiguë. faible densité parasitaire [26, 29] . Le test Elisa utilisant un extrait brut
« O. viverrini ». Les symptômes aigus se produisent 2 à ou un antigène d’excrétion-sécrétion des vers adultes est un test de
4 semaines après un repas contenant du poisson cru. Il s’agit diagnostic fiable pour la clonorchiase et l’opisthorchiase [26, 29, 33] .
notamment de fièvre élevée, nausées, vomissements, douleurs Des tests d’antigènes fécaux pour Clonorchis et Opisthorchis ont
abdominales, malaise, arthralgies, lymphadénopathie et éruption également été développés et peuvent être utiles pour la détec-
cutanée. L’hyperéosinophilie est fréquente, en particulier pendant tion d’infections légères [34] . Des tests polymerase chain reaction
les 2 à 6 premières semaines de l’infestation, en association avec (PCR) dans les selles de l’ADN d’O. Viverrini ont également été

4 EMC - Hépatologie
Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)  7-030-A-16

Figure 9. Opisthorchis viverrini.

développés avec une sensibilité de 100 % et une spécificité de


98 % dans les infections massives, et une sensibilité de 68 % Figure 10. Obstruction biliaire (flèches) par un cholangiocarcinome.
dans les infections avec une charge parasitaire faible et un exa-
men parasitologique des selles négatif [35] . Une autre méthode de
détection de l’ADN est le test loop-mediated isothermal amplifica- une obstruction biliaire et une pancréatite aiguë [43] . Dans ce cas,
tion (LAMP) qui a une bonne sensibilité et une bonne spécificité l’échoendoscopie peut montrer la petite douve sous forme d’une
pour le diagnostic de clonorchiase et a l’avantage d’être rapide [36] . image hyperéchogène du bas cholédoque, sans cône d’ombre, et
La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) la CPRE permet d’extraire le parasite [43] . La mise en évidence des
peut également être un outil de diagnostic efficace en permet- œufs de D. dendriticum dans les selles ne permet pas de poser le
tant une aspiration de la bile pour trouver des œufs de C. sinensis diagnostic avec certitude parce qu’elle ne permet pas de diffé-
chez 100 % des patients et des vers vivants dans 50 % des cas [37] . rencier le parasitisme biliaire véritable du simple transit d’œufs
Ainsi, l’aspiration des voies biliaires peut permettre un diagnostic ingérés. Le sérodiagnostic est réalisé avec des antigènes homo-
parasitologique, même si l’examen des selles est normal [38] . logues ; il n’est pas de pratique courante car la maladie est très rare.
Sur le plan histologique, on peut retrouver une prolifération Le traitement est fondé sur le praziquantel en une dose unique de
adénomateuse épithéliale biliaire avec une métaplasie des cellules 50 mg/kg [42] , et le triclabendazole [43] .
en forme de gobelet, associée à une fibrose périductale et un épais-
sissement des voies biliaires au cours des infections chroniques. Cholangiocarcinome compliquant l’opisthorchiase
Les œufs peuvent s’enfoncer dans l’épithélium endommagé et et la clornochiase
provoquer une inflammation granulomateuse avec infiltration
Problème majeur de santé publique en Asie du Sud-Est, le
éosinophile, mononucléaire et neutrophile [20] .
cholangiocarcinome est une complication majeure des distoma-
Traitement toses chroniques, secondaire à la cholangite chronique d’origine
Le praziquantel est le médicament de choix pour les distoma- parasitaire [30] . C. sinensis et O. viverrini sont tous deux réper-
toses hépatiques à O. viverrini, O. felineus ou C. sinensis. L’OMS toriés comme cancérigènes biologiques de classe 1 (cancérigène
recommande le praziquantel, à la posologie de 25 mg/kg, trois pour l’homme) par le Centre international de recherche sur le
fois par jour, pendant 2 à 3 jours consécutifs ou en une adminis- cancer (CIRC). La relation entre ces douves et le cholangiocarci-
tration unique à 40 mg/kg [39] , avec des taux de guérison de 85 nome a été démontrée depuis plusieurs années. Ainsi, dans les
à 100 % [20, 29] . L’albendazole à la posologie de 10 mg/kg/j pen- régions de Thaïlande où la prévalence de l’infection à O. viverrini
dant 7 jours est recommandé comme traitement de deuxième est la plus élevée, les taux d’incidence du cholangiocarcinome
intention, avec des taux de guérison 90 à 92,6 % à 6 mois étaient de 113,4/100 000 habitants/an chez les hommes contre
pour C. sinensis et de 63 % après 7 jours de traitement dans 0,3-1,5/100 000 habitants/an dans le monde [44] . L’association
l’opisthorchiase humaine [20] . Le mébendazole pendant 20 à entre l’infection à C. sinensis et le cholangiocarcinome a été
30 jours dans l’opisthorchiase humaine, peut représenter une démontrée dans des études coréennes qui trouvaient des taux
alternative à l’albendazole avec des taux de guérison de 89 à d’incidence plus élevée de ce cancer dans les districts où la pré-
94 % [20] . Un nouveau médicament, la tribendimidine, semble valence de l’infection est la plus élevée [45] . La cancérogenèse
aussi efficace que le praziquantel pour la clonorchiase avec moins n’est pas complètement élucidée et ferait intervenir trois méca-
d’effets indésirables [40] . De même, dans les infections à O. viverrini, nismes principaux : les lésions mécaniques au niveau des voies
les taux de guérison varient de 91,5 à 98,5 % [41] . biliaires causées par l’activité des parasites, les effets des molécules
excrétrices/sécrétoires du parasite, et les réactions immunopatho-
Distomatoses à petite douve logiques dues à l’inflammation liée à l’infection. Ces mécanismes
vont entraîner une métaplasie épithéliale et éventuellement une
La petite douve du foie (Fig. 9) D. dendriticum ou Dicrocoelium fibrose périductale et une dysplasie [20, 46, 47] .
lanceolatum (petit ver plat, lancéolé, avec deux ventouses) est un Le cholangiocarcinome est généralement asymptomatique.
parasite cosmopolite des voies biliaires de nombreux mammifères, L’ictère cholestatique est sa plus fréquente circonstance de décou-
ovins en particulier, infestant rarement l’homme. La dicrocœliose verte. L’échographie permet de mettre en évidence une dilatation
sévit en régions d’élevage en Europe, Asie et Afrique du Nord. À des voies biliaires, un obstacle ou une image évocatrice de tumeur
partir des voies biliaires des ovins, les agents pathogènes émettent infiltrante ou de métastases [48] . L’IRM permet de mettre en évi-
des œufs (ovalaires, asymétriques, operculés) qui, une fois élimi- dence l’obstacle, évoque sa nature, précise son siège et évalue
nés avec les selles, éclosent et libèrent les embryons qui vont nager l’extension tumorale le long de l’arbre biliaire (Fig. 10).
vers un mollusque, d’où en ressortiront de nombreuses cercaires.
Ces cercaires sont absorbées par des fourmis qui seront ingérées
par un ovin. L’infestation par ingestion de foie de veau mal cuit Parasitoses hépatobiliaires dues aux autres
ne provoque pas de maladie, ni de symptôme, car les œufs sont métazoaires
« en transit » dans le tube digestif et sont éliminés avec les selles.
L’infestation à l’origine de la maladie s’effectue par ingestion acci- Elles sont nombreuses, polymorphes et principalement repré-
dentelle du deuxième hôte intermédiaire (fourmis) et est donc sentées par : la cysticercose, l’ascaridiose, la strongyloïdose,
assez rare chez l’homme. Du fait de l’absence de migration tissu- l’oxyurose, la trichinellose, l’anisakidose, la capillariose, la toxoca-
laire vers le foie, la phase d’invasion est asymptomatique. La phase rose, la gnathostomose, l’échinococcose alvéolaire et les pentasto-
d’état peut être muette ou faite de symptômes biliaires ou digestifs moses (linguatulose et armilliférose). L’atteinte hépatobiliaire par
peu spécifiques [42] . Elle peut exceptionnellement se manifester par un métazoaire est caractérisée par des manifestations variables.

EMC - Hépatologie 5
7-030-A-16  Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)

Cysticercose hépatique
Elle est extrêmement rare [49] . Elle est due au Taenia solium qui
est un plathelminthe de la famille des Taeniidae, du genre Tae-
nia, ver cosmopolite, dont les œufs ingérés par l’homme ou le
porc libèrent des embryons capables de s’enkyster dans différents
organes. Elle est souvent asymptomatique, mais peut réaliser un
tableau de douleurs de l’hypocondre droit associée à un ictère
et à une fièvre. L’échographie est l’examen initial la plus fiable
pour l’évaluation de la cysticercose du foie. Elle permet d’évaluer
la taille, la forme du kyste, la présence ou l’absence de scolex,
l’inflammation environnante, la formation d’abcès ou de pseudo- Figure 11. Méthode diagnostique de Baermann dans l’anguillulose.
masse et la localisation de la lésion. Le scanner et l’IRM peuvent
également aider dans le diagnostic [49] . La recherche d’anticorps
anti-cysticerque (IgG) par test Elisa confirme le diagnostic, avec ingérés par le patient (auto-infestation) ou un proche, vont éclore
une sensibilité de 80 % et une spécificité de 94 % [50] . Le diagnostic dans l’estomac et libérer des larves qui migrent vers l’iléocæcum
de cysticercose peut aussi être confirmé par une cytologie par aspi- pour devenir adultes. L’atteinte hépatobiliaire est extrêmement
ration à l’aiguille fine ou une biopsie [49] . Devant la cysticercose, rare et se fait par voie hématogène le plus souvent [55] . Elle peut
les antiparasitaires préconisés sont l’albendazole à la posologie entraîner des douleurs abdominales avec, à l’examen, une sensibi-
de 15 mg/kg/j pendant 1 semaine ou le praziquantel à raison de lité de l’hypocondre droit. L’imagerie trouve une lésion hépatique
50 mg/kg/j pendant 15 jours. L’excision chirurgicale est généra- non spécifique, arrondie, hypoéchogène à l’échographie et hypo-
lement réservée à la cysticercose isolée associée à la formation dense au scanner, avec un aspect kystique, nécrotique avec
d’abcès. un rehaussement périphérique à l’IRM, évoquant une lésion
[51, 52]
maligne [55] . L’examen anatomopathologique de la pièce de résec-
Ascaridiose hépatique tion hépatique confirme le diagnostic en montrant de multiples
Elle est due à Ascaris lumbricoides, parasite ayant un tropisme nodules nécrotiques contenant des œufs d’E. vermicularis ou des
pour les orifices. L’atteinte hépatique est spontanée via le sphinc- débris larvaires du parasite [55] . Le traitement de la localisation
ter d’Oddi ou après une sphinctérotomie ou une anastomose hépatique est le plus souvent chirurgical [55] . Il faut y associer un
cholédoco-duodénale. La présence d’œufs d’ascaris ou de frag- traitement par le flubendazole (100 mg), ou l’albendazole (200 mg
ments tissulaires après désintégration dans les voies biliaires avant 2 ans et 400 mg) en prise unique à renouveler 21 jours après
favorise la formation de lithiases, d’où l’intérêt de l’extraction la première dose [54] . Le traitement des contacts, le changement du
endoscopique des vers. La symptomatologie clinique peut être linge et de la literie le même jour sont indispensables.
faite de défense abdominale douloureuse fébrile de l’hypocondre
droit associée à un ictère. La cholécystite aiguë alithiasique est due Trichinose hépatique
à la migration de l’ascaris adulte dans le canal cystique. Ce tableau Elle est due à Trichinella spiralis, nématode cosmopolite de petite
peut évoluer vers la chronicité, la suppuration ou rarement vers taille, ingéré avec de la viande (de cheval ou de porc) infestée
la perforation. La présence de vers adultes dans les voies biliaires de larves libérées dans l’estomac qui deviennent adultes dans
intrahépatiques est à l’origine d’abcès hépatiques, et les vers morts l’intestin grêle et s’accouplent. Les femelles fécondées s’enfoncent
peuvent s’y calcifier. L’abcès hépatique ascaridien est rare et peut dans la muqueuse et pondent des œufs expulsés sous forme de
contenir des vers. Il réalise le tableau d’hépatomégalie doulou- larves qui passent dans la circulation lymphatique, puis san-
reuse et fébrile. L’échographie est sensible et spécifique dans la guine avant leur dissémination. Les larves migrent généralement
détection des vers dans l’arbre biliaire. Ils apparaissent sous la à travers le foie par la veine porte, pour aller dans la circula-
forme de structures échogènes linéaires sans cône d’ombre ; par- tion générale [56] . Cependant, l’atteinte hépatique est rare. Dans
fois des vers mobiles sont mis en évidence dans la voie biliaire le foie, les parasites pénètrent dans les sinusoïdes et peuvent
principale. L’échographie peut également déceler un épaississe- produire des réactions mésenchymateuses inflammatoires avec
ment de la paroi de la vésicule biliaire, une dilatation des voies une formation de granulomes hépatiques [56] . L’ictère (rarement)
biliaires et du canal de Wirsung ou des abcès hépatiques. Le et l’hépatomégalie sont les signes cliniques traduisant l’atteinte
traitement fait appel à l’albendazole (400 mg en une prise), au hépatique au cours de la trichinose. Sur le plan biologique, une
flubendazole (200 mg/j pendant 3 jours), ou au mébendazole élévation des transaminases, une hypoprotidémie, une hypoal-
(200 mg/j pendant 3 jours), et doit être répété 2 à 3 semaines après buminémie, une augmentation des alpha-1 et alpha-2 globulines
la première cure. Un traitement endoscopique peut être néces- et une hyperéosinophilie peuvent être retrouvées [56] . Les lésions
saire en cas d’enclavement du parasite au niveau de la papille
siègent en majorité au niveau du lobe droit du foie [57] . À
duodénale.
l’imagerie, le signe le plus caractéristique est le signe du « tunnel
incurvé » à l’IRM, réalisant une lésion à type de structure tubu-
Strongyloïdose hépatique laire tortueuse avec un rehaussement périphérique marqué [57] . Le
Elle est secondaire à Strongyloides stercoralis, ver rond dont le traitement est à base d’albendazole à la posologie de 800 mg/j en
site de développement est le tractus gastro-intestinal, avec une deux prises pendant 10 jours, associé à la prednisone à 1 mg/kg
prédilection pour l’intestin grêle. L’atteinte hépatique isolée est pendant 48 heures puis de manière dégressive.
exceptionnelle [53] . Des lésions granulomateuses, une stéatose ou
une cholangite peuvent être secondaires à la strongyloïdose qui est Anisakiase hépatique
diagnostiquée à l’examen des selles par la méthode de Baermann
Elle est secondaire à Anisakis spp., nématode cosmopolite, dit
(Fig. 11) qui montre des larves rhabditoïdes (et strongyloïdes dans
« ver du hareng ». La localisation hépatique est rare, représentant
les formes malignes). L’ivermectine 200 mcg/kg par voie orale une
0,2 % des cas d’anisakiase [58] . La maladie est due à l’ingestion
fois par jour pendant 2 jours est administrée dans l’infection non
de poisson cru et parasité de larves qui pénètrent dans la paroi du
compliquée avec une bonne tolérance. L’albendazole 400 mg par
tube digestif, s’y enkystent et réalisent un granulome éosinophile.
voie orale deux fois par jour pendant 7 jours est une alternative
L’anisakiase hépatique peut survenir lorsque les larves d’Anisakis
de traitement de la strongyloïdose [53, 54] .
migrent de la paroi du tube digestif vers la cavité péritonéale, enva-
hissent la surface du foie et forment une tumeur à la périphérie
Oxyurose hépatique du foie [58] . Il est également supposé, sans certitude, que les larves
Enterobius vermicularis, responsable de l’oxyurose, est un ver pourraient atteindre le foie via la veine porte [58] . Le diagnostic est
rond blanchâtre, cosmopolite, très contagieux, dont les adultes difficile à l’imagerie qui montre au scanner une lésion hypodense
s’accouplent à l’iléocæcum et les femelles parcourent le côlon siégeant à la périphérie du foie. L’interrogatoire sur les habitudes
jusqu’à la marge anale, libèrent des œufs embryonnés qui sont alimentaires et divers examens immunologiques peuvent être

6 EMC - Hépatologie
Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)  7-030-A-16

peuvent également aider au diagnostic en montrant des lésions


typiques. La tomographie par émission de positons (TEP) couplée
au scanner (TEP-scan) est devenue l’outil de référence pour éva-
luer l’activité métabolique des lésions [63] . Dans les cas difficiles,
la biopsie échoguidée à l’aiguille fine combinée avec des tests de
diagnostic ADN ou une immunocoloration spécifique posent le
diagnostic [63] . La sérologie de l’échinococcose alvéolaire est utili-
sée pour confirmer les images radiologiques.
La décision thérapeutique repose sur la possibilité de résection
complète des lésions hépatiques, après évaluation multidisci-
plinaire impliquant l’état général du patient, l’imagerie et les
capacités techniques de l’équipe chirurgicale [63] . Les lésions
métaboliquement actives devraient bénéficier d’une résection
Figure 12. Lésions hépatiques multikystiques d’échinococcose alvéo- chirurgicale suivie de 2 ans de traitement par albendazole. En
laire (flèche). cas d’impossibilité de la chirurgie, un traitement au long cours
par albendazole est envisagé avec une évaluation régulière par
l’imagerie (TEP-scan idéalement) et la sérologie [63] . En cas de
utiles au diagnostic, de même que l’utilisation d’anticorps mono- lésions métaboliquement inactives, une surveillance régulière est
clonaux spécifiques aux antigènes d’Anisakis contribue également instaurée. En cas de complication (compression, obstruction), la
au diagnostic définitif [58] . L’anisakidose hépatique est traitée effi- chirurgie est utile. La transplantation hépatique est indiquée dans
cacement par l’exérèse chirurgicale associée à l’albendazole à les formes hépatiques diffuses et sévères.
10 mg/kg/j pendant 5 à 7 jours. La prévention est simple car Anisa-
kis spp. est détruit par l’ébullition avec une température supérieure
Autres parasitoses hépatobiliaires dues
ou égale à 60 ◦ C ou la congélation à −25 ◦ C pendant 24 heures.
à des métazoaires
Toxocarose hépatique Capillariose hépatique
Elle est secondaire à Toxocara canis et Toxocara cati, parasites Elle est due à un nématode, Capillaria hepatica, ingéré avec du
adultes du tube digestif de chien ou de chat, infestant l’homme foie cru infesté, dont l’adulte est localisé dans le foie des ron-
par ses larves après absorption d’œufs embryonnés à partir des geurs, carnivores et primates. Elle est fréquente en Inde, en Russie
mains sales, ou de crudités des terres contaminées, donnant une et en Amérique. Les signes cliniques ne sont pas spécifiques et
parasitose vermineuse et fréquemment asymptomatique. Le foie sont à type de fièvre, de douleur abdominale et de diarrhée [65] .
est le viscère plein le plus souvent atteint. Sur le plan clinique, une L’échographie montre un foie hétérogène avec des nodules hypo-
fièvre, une asthénie physique, une sensation d’inconfort abdo- ou hyperéchogènes mal limités, et l’IRM montre des nodules
minal et une hépatosplénomégalie peuvent être retrouvées [59] . hypo- ou hyperintenses en T1, et hyperintenses en T2 avec un
œdème périphérique [65] . Les œufs sont mis en évidence sous
Une hyperéosinophilie est fréquente. À l’échographie, les lésions
formes ovoïdes, bi-operculés à l’examen des selles. Le diagnos-
apparaissent comme de multiples petites lésions hypoéchogènes
tic repose sur la mise en évidence du parasite dans les biopsies
ovalaires. Elles diffèrent des nodules métastatiques dans la mesure
hépatiques ou sur la sérologie [65] . Le traitement de la capillariose
où elles ont des marges floues, sont de taille uniforme, de forme
fait appel à l’albendazole (400 mg en une prise), au flubendazole
non sphérique et sont mieux visibles en phase portale [60] . Au scan-
(200 mg/j pendant 3 jours), ou au mébendazole (200 mg/j pendant
ner ou à l’IRM, les lésions hépatiques sont multiples, ovalaires, mal
3 jours) [66] associé à une corticothérapie [65] .
systématisées, mesurant entre 1 et 1,5 cm de diamètre. On peut
parfois retrouver un abcès hépatique. Une sérologie par méthode « Linguatula serrata »
Elisa détectant les anticorps de type IgG anti-E/S pose le diagnostic Métazoaire (classe des pentostomidés, ordre des porocéphali-
confirmé par western blot. Le traitement de la toxocarose est fondé dés, famille des Linguatulidae), parasite cosmopolite, fréquent au
sur la prophylaxie avec le déparasitage des animaux de compagnie Maghreb, dont l’adulte hématophage vit dans les fosses nasales
associé à l’albendazole (10 à 15 mg/kg/j pendant 15 jours) ou le des canidés, il peut aussi être responsable d’atteinte hépatique.
mébendazole [61, 62] . Les œufs embryonnés sont déposés au sol avec les excrétions puis
ingérés accidentellement par l’homme et, après éclosion, la larve
Echinococcose hépatique (en dehors traverse l’intestin et gagne les viscères, formant de petites tumeurs
de l’hydatidose) blanchâtres. La linguatulose est souvent asymptomatique et de
Elle est secondaire à Echinococcus multilocularis, petit Taenia découverte radiologique (Fig. 13) à type de calcifications nodu-
dont la larve est à l’origine d’une parasitose accidentelle de laires hépatiques. Le traitement efficace est fondé sur l’extraction
l’homme contaminé par ingestion d’aliments souillés infestés mécanique du parasite dans sa nidation rhinopharyngée.
d’œufs. Les zones de forte prévalence restent le plateau tibétain en « Armillifer armillatus » et « Armillifer grandis »
Chine et le nord du Japon [63] . En Europe, l’épidémiologie est liée Parasites de la classe des pentostomidés, ordre des porocépha-
à la distribution des renards. Le registre national français rapporte lidés et famille des Porocephaloides, connus en Afrique centrale
une augmentation significative des cas chez des populations parti- depuis le début du XXe siècle, ils touchent les groupes eth-
culières immunodéprimées telles que les patients ayant un cancer, niques réputés mangeurs de vipères. L’armilliférose est caractérisée
une maladie inflammatoire chronique, une transplantation hépa- par la diffusion lymphatico-sanguine des larves d’Armillifer qui
tique, une sérologie rétrovirale positive, ou ayant un traitement traversent la paroi digestive, gagnent le péritoine et le mésen-
immunosuppresseur [64] . tère [67] . Une localisation hépatique est retrouvée chez 50 % des
Au cours de l’échinococcose, après 5 à 15 ans de latence, patients [67] . Elle est asymptomatique ou bien marquée par des
apparaît une hépatomégalie douloureuse suivie d’un tableau cli- douleurs abdominales, une hypersialorrhée, une anorexie, des
nique variable en fonction de l’envahissement du voisinage. nausées et un amaigrissement, et donne à la radiographie des opa-
L’échinococcose est en effet une maladie infiltrante, due à une cités denses, multiples, homogènes, disséminées en « croissant »
granulomatose à l’origine d’une fibrose ou de masses hépa- ou en « maillon de chaînes brisées ». Le traitement repose sur
tiques pseudotumorales (Fig. 12). L’échographie trouve une le mébendazole à 200 mg/j en deux prises quotidiennes pendant
masse hépatique étendue avec des zones internes d’hyper- et 3 jours avec une répétition de la cure 15 à 21 jours plus tard [68] ,
d’hypoéchogénicité juxtaposées, des contours irréguliers, des cal- mais aussi sur le thiabendazole ou le praziquantel [67] .
cifications dispersées et/ou un pseudokyste avec une large nécrose
centrale entourée d’une région d’hyperéchogénicité irrégulière en « Gnathostoma spinigerum »
anneau représentant du tissu fibreux [2] . La tomodensitométrie Il s’agit d’un petit nématode, parasitant l’estomac des car-
(TDM) et l’IRM, notamment dans ses phases pondérées T2, nassiers piscivores (chien, chat ou homme) d’Asie du Sud-Est

EMC - Hépatologie 7
7-030-A-16  Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)

Cryptosporidiose [73]
La cryptosporidiose est due à un protozoaire du genre Cryp-
tosporidium, principalement Cryptosporidium hominis (infectant
l’homme) et Cryptosporidium parvum (parasite de l’homme et de
mammifères) contaminant directement l’homme par les oocystes
infectants. Les symptômes en rapport avec une atteinte hépatique
ou biliaire sont représentés par une douleur de l’hypocondre droit,
intense, un ictère fébrile, cholestatique avec un prurit. Le tableau
clinique peut être typiquement celui d’une cholécystite aiguë ;
elle peut malheureusement se compliquer en cholangite scléro-
sante. Chez les immunodéprimés, l’atteinte des voies biliaires est
fréquente du fait d’une colonisation de l’épithélium. Le traite-
ment se fait par la paromomycine (600 mg trois fois par jour). Les
inhibiteurs de protéases ont un intérêt dans le traitement de la
cryptosporidiose par activité inhibitrice sur la multiplication du
virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et en interférant dans
le cycle de développement de C. parvum et, surtout, la restauration
de l’immunité cellulaire vient à bout de la parasitose.

Microsporidiose
La microsporidiose est exceptionnelle chez les immunocompé-
tents et grave chez les immunodéprimés. Enterocytozoon bieneusi
Figure 13. Calcifications multiples en « anneaux brisés » de l’aire hépa- et Encephalitozoon intestinalis sont les microsporidies les plus cou-
tique et du péritoine au cours d’une pentastomose. rantes chez l’homme et sont associées à la diarrhée et aux maladies
systémiques. Les atteintes biliaires y sont à type de cholécys-
tite alithiasique ou aussi d’angiocholite mimant une cholangite
(Thaïlande, Vietnam, Japon), du Proche-Orient et de l’Amérique sclérosante [74] . Une hépatite aiguë est également rapportée chez
latine (Mexique, Équateur) avec comme hôtes intermédiaires les l’immunodéprimé [75] . Le diagnostic repose sur la mise en évidence
cyclops, poissons, reptiles, amphibiens, oiseaux ou mammifères, des spores de microsporidies dans les prélèvements biologiques à
infestant l’homme (impasse parasitaire) par les larves contenues l’examen direct après coloration ou par PCR et sur la sérologie [75] .
dans la chair du deuxième hôte consommé cru ou insuffisam- Le traitement des localisations biliaires de la microsporidiose chez
ment cuit. Sur le plan hépatique, la gnathostomose peut réaliser les immunodéprimés se fait par albendazole à la posologie de
un tableau d’hépatite aiguë ou la formation de nodules hépa- 500 mg deux à trois fois par jour pendant 2 à 3 semaines. Cepen-
tiques [69] . Le diagnostic se fait par la sérologie. L’albendazole est dant, l’albendazole n’est pas efficace sur E. bieneusi. La fumagilline
le traitement de choix de la gnathostomose, à la posologie de 20 mg par voie orale trois fois par jour pendant 14 jours est un
400 mg deux fois par jour pendant 21, avec une efficacité de plus traitement efficace de la microsporidiose avec cependant des effets
de 90 % [70] . L’ivermectine a une efficacité thérapeutique simi- indésirables limitant son utilisation. Le traitement spécifique des
laire à celle rapportée pour l’albendazole, et s’est révélée efficace complications biliaires est décevant : une cholécystectomie peut
à 0,2 mg/kg en dose unique, ou à 0,1 mg/kg administré pendant être réalisée dans les rares formes uniquement vésiculaires. La
2 jours consécutifs [70] . sphinctérotomie endoscopique a été proposée pour baisser la dou-
leur mais son efficacité, en particulier s’il n’existe pas de sténose
du sphincter, est controversée.
 Parasitoses hépatobiliaires
dues aux protozoaires Trypanosomiase américaine
Les parasitoses hépatobiliaires dues aux protozoaires sont prin- La maladie de Chagas (trypanosomiase américaine) est une
cipalement représentées par la giardiose (cosmopolite infectant maladie parasitaire d’Amérique du Sud, d’origine animale et trans-
l’homme et de nombreux mammifères), la cryptosporidiose (fré- missible à l’homme par les insectes réduvidés, due à Trypanosoma
quente chez les immunodéprimés), la microsporidiose (grave chez cruzi. L’agent pathogène, sous forme trypomastigote, se multiplie
l’immunodéprimé), la maladie de Chagas (trypanosomiase améri- et se différencie en forme amastigote. Cette nouvelle forme conti-
caine), la toxoplasmose humaine (cosmopolite), le paludisme (très nue à se multiplier à son tour en envahissant d’autres cellules
répandu en zones tropicales) et la leishmaniose devant laquelle de l’organisme et redonne une forme trypomastigote circulante
370 millions de personnes sont exposés dans le monde avec une dans le sang. Elle est caractérisée dans sa phase aiguë par une
mortalité de 50 000 cas par an [3, 4, 71] . D’une protozoose à une fièvre, un œdème, des adénopathies, une splénomégalie ou une
autre, la symptomatologie hépatobiliaire est variable, de même hépatomégalie disparaissant en 6 semaines tandis que la phase
que la prise en charge. latente est asymptomatique et de durée indéterminée [76, 77] . Il
existe deux traitements de référence, le nifurtimox et le benznida-
zole, efficaces s’ils sont administrés précocement. Le nifurtimox
Giardiose [71, 72] est prescrit en phase aiguë à la dose de 8 mg/kg/j chez l’adulte
Elle est due à Giardia intestinalis qui contamine l’homme par pendant 30 à 60 jours. En phase chronique, il est prescrit à la dose
sa forme kystique par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. de 8 à 10 mg/kg/j en trois prises pendant 60 à 90 jours. Le benz-
Après ingestion, les kystes se transforment au niveau du duo- nidazole est prescrit en phase aiguë à la posologie de 5 mg/kg/j
dénum en trophozoïtes qui se fixent sur la bordure en brosse chez l’adulte. Il n’y a pas de vaccin, la prévention repose sur le
des villosités des entérocytes, donnant des lésions histologiques dépistage, le traitement des malades, la lutte antivectorielle par
telles qu’une atrophie villositaire subtotale et ouvrant une brèche aspersions domiciliaires et des moustiquaires de pyréthrinoïdes,
pour atteindre d’autres viscères. La giardiose est souvent asymp- l’éducation sanitaire et le triage sérologique des donneurs.
tomatique et l’atteinte hépatique, qui y est rare et grave, touche
volontiers les voies biliaires, pouvant être source de cholécystite, Toxoplasmose
de cholangite ou de granulomatose. Le traitement repose sur le
métronidazole (1,5 à 2 g/j pendant 3 semaines) suivi d’un contrôle La forme dite « acquise » de la toxoplasmose humaine est
des selles est préconisé, avec en prévention l’hygiène de l’eau de souvent inapparente avec parfois une triade (fièvre, adénopa-
boisson et des aliments. thies, asthénie) tandis que sa forme viscérale hépatobiliaire se

8 EMC - Hépatologie
Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)  7-030-A-16

manifeste sous forme d’ictère néonatal, d’hépatosplénomégalie quence très variable selon l’espèce, des expressions polymorphes
et d’anasarque. Il existe peu de médicaments validés ; on note allant de l’épiphénomène aux manifestations graves mettant en
principalement la spiramycine, les associations pyriméthamine- jeu le pronostic vital.
sulfadoxine et pyriméthamine-sulfadiazine. La toxoplasmose
acquise chez l’immunocompétent, hors grossesse, ne nécessite pas
de traitement. Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs n’ont pas transmis de déclaration
de liens d’intérêts en relation avec cet article.

Leishmaniose
La leishmaniose est due à un protozoaire flagellé du genre Leish-
 Références
mania (ordre des kinétoplastidés et famille des trypanosomatidés),
[1] Deslyper G, Doherty DG, Carolan JC, Holland CV. The role of the liver
transmis par piqûre de phlébotome. Ce parasite a, au cours de son
in the migration of parasites of global significance. Parasites Vectors
cycle, deux stades évolutifs : le stade promastigote dans le tube
2019;12:531.
digestif du phlébotome et le stade amastigote intracellulaire chez [2] Peters L, Burkert S, Grüner B. Parasites of the Liver, epidemiology,
l’hôte vertébré. Les réservoirs naturels des Leishmania sont des diagnosis and clinical management in the European context. J Hepatol
mammifères domestiques ou sauvages, chez lesquels le parasite 2021;75:202–18.
colonise les cellules du système des phagocytes mononucléés [3] . [3] Rey P, Mbaye PS, Debonne JM, Klotz F. Foie parasitaire. EMC (Else-
La leishmaniose est caractérisée par des affections viscérales vier Masson SAS, Paris), Hépatologie 7-030-A-15, 2004.
ou tégumentaires sévèrement mutilantes et sa forme hépatique [4] Carrière J, Nozais JP. Parasitoses hépatobiliaires. EMC (Elsevier Mas-
est due à Leishmania donovani (Inde et Afrique de l’Est) et son SAS, Paris), Encyclopédie Pratique de Médecine, 4-1350, 1999.
Leishmania infantum (Asie centrale et Méditerranée). L’examen [5] Bourée P, Resende P. Diagnostic des parasitoses hépatiques. Rev Fr
clinique est longtemps normal et l’hypertension portale est en Lab 2006;385:47–55.
règle générale tardive [78] . L’hépatomégalie est fréquente avec [6] Webb CM, Cabada MM. Recent developments in the epidemiology,
bord inférieur tranchant non douloureux et souvent associée diagnosis, and treatment of Fasciola infection. Curr Opin Infect Dis
à une splénomégalie. Sur les résultats de l’hémogramme, on 2018;31:409–14.
peut trouver une cytopénie. L’hyperéosinophilie est souvent [7] Hotez PJ, Brindley PJ, Bethony JM, King CH, Pearce EJ, Jacobson J.
Helminth infections: the great neglected tropical disease. J Clin Invest
absente. Un tableau d’hépatite aiguë est rare [79] . Les tests hépa-
2008;118:1311–21.
tiques, souvent normaux, montrent parfois une augmentation
[8] Mas-Coma S, Valero MA, Bargues MD. Fascioliasis. Adv Exp Med
modérée des phosphatases alcalines et une hypergammaglobu- Biol 2019;1154:71–103.
linémie. L’échographie montre une fibrose périportale sous forme [9] Caravedo MA, Cabada MM, Human Fascioliasis:. Human Fascio-
d’épaississement de la paroi des vaisseaux portes. La TDM identifie liasis: Current Epidemiological Status and Strategies for Diagnosis,
la fibrose périportale extensive sous la forme d’une zone hypo- Treatment, and Control. Res Rep Trop Med 2020;26:149–58.
dense pathognomonique et peut montrer des calcifications intra- [10] Zárate-Rendón DA, Vlaminck J, Levecke B, Briones-Montero A,
et extrahépatiques. L’endoscopie peut trouver des varices œsogas- Geldhof P. Comparison of Kato-Katz thick smear, mini-FLOTAC,
triques ou une gastropathie d’hypertension portale. La ponction and Flukefinder for the detection and quantification of fasciola hepa-
d’organe suivie d’un étalement sur lame colorée au giemsa ou un tica eggs in artificially spiked human stool. Am J Trop Med Hyg
raclage des lésions (cutanées) puis un examen direct apportent le 2019;101:59–61.
diagnostic de certitude en mettant en évidence les leishmanies. [11] Sarkari B, Khabisi SA. Immunodiagnosis of human fascioliasis: an
Le traitement de la leishmaniose fait appel aux antimo- update of concepts and performances of the serological assays. J Clin
niés pentavalents comme la N-méthylglucamine à la posologie Diagn Res 2017;11:OE05–10.
progressive de 0,06 g/kg/j pendant 2 semaines par voie intra- [12] Khan MA, Ullah R, Rehman A, Rehman L, Ahammed Shareef
musculaire profonde. Les diamidines comme l’isothianate de PA, Abidi SM. Immunolocalization and immunodetectionof the
pentamidine sont administrés en intramusculaire à la dose de excretory/secretory (ES) antigens of Fasciola gigantica. PLoS One
2017;12:e0185870.
2 mg/kg/j à la première injection suivie d’autres à raison de
[13] Cabada MM, Malaga JL, Castellanos-Gonzalez A, Bagwell KA,
3 mg/kg/j. Un traitement par amphotéricine B liposomale à la Naeger PA, Rogers HK, et al. Recombinase polymerase amplifica-
posologie de 3 mg/kg/j pendant 5 jours suivi de deux doses heb- tion compared to real-time polymerase chain reaction test for the
domadaires uniques, aux jours 14 et 21, est efficace dans l’atteinte detection of Fasciola hepatica in human stool. Am J Trop Med Hyg
hépatique aiguë [79] . 2017;96:341–6.
[14] Nicolas X, Chevalier B, Simon F, Klotz F. Traitement des parasitoses
intestinales (amibiase et mycoses exclues). EMC (Elsevier Masson
Paludisme SAS, Paris), Maladies infectieuses 8-518-A-15, 2002.
Le paludisme est une parasitose fébrile et hémolysante. Au [15] Bronstein JA, Klotz F. Cestodoses larvaires. EMC (Elsevier Masson
SAS, Paris), Maladies infectieuses 8-511-A-12, 2005:18.
cours du cycle parasitaire, après inoculation, Plasmodium passe
[16] Gandhi P, Schmitt EK, Chen CW, Samantray S, Venishetty VK, Hughes
dans la circulation, atteint les cellules hépatiques où il se mul-
D. Triclabendazole in the treatment of human fascioliasis: a review.
tiplie pour rompre l’hépatocyte et libérer des mérozoïtes qui Trans R Soc Trop Med Hyg 2019;113:797–804.
vont coloniser les hématies. Dans le cas des espèces vivax et [17] Favennec L, Jave Ortiz J, Gargala G, Lopez Chegne N, Ayoub A,
ovale, les parasites arrêtent leur maturation dans l’hépatocyte pen- Rossignol JF. Double-blind, randomized, placebo-controlled study of
dant plusieurs mois ou années, expliquant la reviviscence tardive. nitazoxanide in the treatment of fascioliasis in adults and children from
L’hépatomégalie est parfois précoce lors de la primo-invasion faite northern Peru. Aliment Pharmacol Ther 2003;17:265–70.
de fièvre (tierce ou quarte), embarras gastrique et céphalées et [18] Tang ZL, Huang Y, Yu XB. Current status and perspectives of Clonor-
peut être associée à une splénomégalie. Il peut exister un ictère chis sinensis and clonorchiasis: epidemiology, pathogenesis, omics,
hémolytique et un syndrome de cytolyse hépatique. Le traite- prevention and control. Infect Dis Pov 2016;5:71.
ment de référence repose actuellement sur les associations à base [19] Doanh P, Nawa Y. Clonorchis sinensis and Opisthorchis spp. in
d’artémisinine et ses dérivés et sur la quinine. Vietnam: current status and prospects. Trans R Soc Trop Med Hyg
2016;110:13–20.
[20] Harrington D, Lamberton PH, McGregor A. Human liver flukes. Lancet
 Conclusion [21]
Gastroenterol Hepatol 2017;2:680–9.
Keiser J, Utzinger J. Food-Borne Tremtodiases. Clin Microbiol Rev
2009;22:466–83.
Les parasitoses hépatobiliaires demeurent un problème mondial [22] Andriamanantena D, Rey P, Perret JL, Klotz F. Distomatoses. EMC
de santé publique du fait du caractère épidémiologique exotique (Elsevier Masson SAS, Paris), Maladies infectieuses 8-512-A-10,
et des migrations de populations. Les parasites transitent, sont 2005.
hébergés ou piégés à hauteur du carrefour hépatobiliaire. Le foie [23] Keiser J, Utzinger J. Emerging foodborne trematodiasis. Emerg Infect
parasitaire est ainsi une entité aux multiples facettes avec une fré- Dis 2005;11:1507–14.

EMC - Hépatologie 9
7-030-A-16  Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)

[24] Rim HJ. Clonorchiasis: an update. J Helminthol 2005;79:269–81. [52] Dold C, Holland CV. Ascaris and ascariasis. Microbes Infect
[25] Marcos LA. Update on hepatobiliary flukes. Curr Opin Infect Dis 2011;13:632–7.
2008;21:523–30. [53] Gulbas Z, Kebapci M, Pasaoglu O, Vardareli E. Successful ivermectin
[26] Na BK, Pak JH, Hong SJ. Clonorchis sinensis and clonorchiasis. Acta treatment of hepatic strongyloidiasis presenting with severe eosinophi-
Trop 2020;203:105309. lia. South Med J 2004;97:907–10.
[27] Rana SS, Bhasin DK, Nanda M, Singh K. Parasitic infestations of the [54] Cinquetti G, Massoure MP, Rey P. Traitement des parasitoses diges-
biliary tract. Curr Gastroenterol Rep 2007;9:156–64. tives (amoebose exclue). EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Maladies
[28] Sung-Tae H, Yueyi F. Clonorchis sinensis and clonorchiasis, an update. infectieuses, 8-518-A-15, 2012.
Parasitol Int 2012;61:17–24. [55] Arkoulis N, Zerbinis H, Simatos G, Nisiotis A. Enterobius vermicularis
[29] Saijuntha W, Sithithaworn P, Kiatsopit N, Andrews RH, Petney (pinworm) infection of the liver mimicking malignancy: Presentation
TN, Liver Flukes:. Clonorchis and Opisthorchis. Adv Exp Med Biol of a new case and review of current literature. Int J Surg Case Rep
2019;1154:139–80. 2012;3:6–9.
[30] Lim JH. Liver flukes: the malady neglected. Korean J Radiol [56] Neghina R, Neghina AM. Reviews on trichinellosis (IV): hepatic invol-
2011;12:269–79. vement. Foodborne Pathog Dis 2011;8:943–8.
[31] Lim JH, Mairiang E, Hwan Ahn G. Biliary parasitic diseases inclu- [57] Xiong Z, Shen Y, Li Z, Hu X, Hu D. ‘Curved tunnel’ sign on MRI:
ding clonorchiasis, opisthorchiasis and fascioliasis. Abdom Imaging a typical radiological feature in hepatic trichinellosis. Abdom Radiol
2008;33:157–65. 2021;46:2584–94.
[32] Joo KR, Bang SJ. A bile based study of Clonorchis sinensis infections [58] Kita R, Hashida H, Uryuhara K, Kaihara S. Hepatic anisakiasis mimi-
in patients with biliary tract diseases in Ulsan, Korea. Yonsei Med J cking metastatic liver tumour. Surg Case Rep 2019;60:209–12.
2005;46:794–8. [59] Gakosso LG, Baadi F, Abakka FZ, Basraoui D, Jalal H. The visceral
[33] Choi MH, Park IC, Li S, Hong ST. Excretory-secretory antigen is better larva migrans caused by Toxocaracanis: a case report. Pan Afr Med J
than crude antigen for the serodiagnosis of clonorchiasis by ELISA. 2020;36:150.
Korean J Parasitol 2003;41:35–9. [60] Dietrich CF, Cretu C, Dong Y. Imaging of toxocariasis. Adv Parasitol
[34] Johansen MV, Lier T, Sithithaworn P. Towards improved diagnosis of 2020;109:165–87.
neglected zoonotic trematodes using a One Health approach. Acta Trop [61] Rey P, Bredin C, Cambre O, Froment N, Casaesus-Buithe D. Toxoca-
2015;141(B):161–9. rosehépatique pseudo tumorale. Presse Med 2005;34:1715–6.
[35] Wongratanacheewin S, Pumidonming W, Sermswan RW, Pipitgool V, [62] Ma G, Holland CV, Wang T, Hofmann A, Fan CK, Maizels RM, et al.
Maleewong W. Detection of Opisthorchis viverrini in human stool Human toxocariasis. Lancet Infect Dis 2018;18, e14-e24.
specimens by PCR. J Clin Microbiol 2002;40:3879–80. [63] Wen H, Vuitton L, Tuxun T, Li J, Vuitton DA, Zhang W, et al.
[36] Arimatsu Y, Kaewkes S, Laha T, Hong SJ, Sripa B. Rapid detection Echinococcosis: Advances in the 21st Century. Clin Microbiol Rev
of Opisthorchis viverrini copro. DNA using loop-mediated isothermal 2019;32:e00075.
amplification (LAMP). Parasitol Int 2012;61:178–82. [64] Chauchet A, Grenouillet F, Knapp J, Richou C, Delabrousse E, Dentan
[37] Chan HH, Lai KH, Lo GH, Cheng JS, Huang JS, Hsu PI, et al. The C, et al. Increased incidence and characteristics of alveolar echinococ-
Clinical and Cholangiographic Picture of Hepatic Clonorchiasis. J Clin cosis in patients with immunosuppression-associated conditions. Clin
Gastroenterol 2002;34:183–6. Infect Dis 2014;59:1095–104.
[38] Lin TF, Chan HH, Hsu PI, Tsai TJ, Wang EM, Lai KH, et al. Bile [65] Wang L, Zhang Y, Deng Y, Li X, Zheng X, Wang F, et al. Clini-
aspiration enhances the diagnostic accuracy of Clonorchis sinensis: A cal and laboratory characterizations of hepatic capillariasis. Acta Trop
case report. Adv Digest Med 2016;3:203–6. 2019;193:206–10.
[39] OMS. Trématodoses d’origine alimentaire. 2020. https://www.who. [66] Pereka VG, Mattosenho Franoa LC. Successful treatment of Capil-
int/fr/news-room/fact-sheets/detail/foodborne-trematode-infections. laria hepatica infection in an acutely ill adult. Am J Trop Med Hyg
[40] Qian MB, Yap P, Yang YC, Liang H, Jiang ZH, Li W, et al. Efficacy 1983;32:1272–4.
and safety of tribendimidine against Clonorchis sinensis. Clin Infect [67] Ioannou P, Vamvoukaki R. Armillifer Infections in Humans: A Syste-
Dis 2013;56:e76–82. matic Review. Trop Med Infect Dis 2019;4:80.
[41] Sayasone S, Keiser J, Meister I, Vonghachack Y, Xayavong S, Seng- [68] Obengui GM. La porocéphalose : un diagnostic encore d’exception.
gnam K, et al. Efficacy and safety of tribendimidine versus praziquantel Cah Sante 1999;9:357–60.
against Opisthorchis viverrini in Laos: an open-label, randomised, [69] Ménard A, Dos Santos G, Dekumyoy P, Ranque S, Delmont J, Danis
non-inferiority, phase 2 trial. Lancet Infect Dis 2018;18:155–61. M, et al. Imported cutaneous gnathostomiasis: report of five cases.
[42] Helmy MM, Al-Mathal EM. Human infection with Dicrocoelium den- Trans R Soc Trop Med Hyg 2003;97:200–2.
driticum in Riyadh district (Saudi Arabia). J Egypt Soc Parasitol [70] Liu GH, Sun MM, Elsheikha HM, Fu YT, Sugiyama H, Ando K, et al.
2003;33:139–44. Human gnathostomiasis: a neglected food-borne zoonosis. Parasit Vec-
[43] Paranjpe V, McCabe P, Mollah F, Bandy A, Hamerski C. A fluke tors 2020;13:616.
catch: biliary obstruction and pancreatitis from dicrocoeliasis. Video [71] Roxstrom-Lindquist K, Palm D, Reiner D. Giardia immunity, an
GIE 2020;5:567–8. update. Trends Parasitol 2006;22:26–31.
[44] Sripa B, Pairojkul C. Cholangiocarcinoma: lessons from Thailand. [72] Zuckerman MJ. Cholangiopathy associated with giardiasis in a patient
Curr Opin Gastroenterol 2008;24:349–56. with HIV infection. J Clin Gastroenterol 2008;42:328–9.
[45] Lim MK, Ju YH, Franceschi S, Oh JK, Kong HJ, Hwang SS, et al. Clo- [73] Pham TB, Nhu TH, Odermatt P. Cryptosporidiose animale et
norchis sinensis infection and increasing risk of cholangiocarcinoma humaine en zone rurale au Vietnam. Bull Soc Pathol Exot 2007;100:
in the Republic of Korea. Am J Trop Med Hyg 2006;75:93–6. 99–100.
[46] Holzinger F, Zgraggen K, Büchler MW. Mechanisms of biliary [74] Siala E. Les microsporidioses intestinales : épidémiologie, pathogénie
carcinogenesis: a pathogenetic multi-stage cascade towards cholan- et diagnostic. Rev Tun Infect 2007;1:20–4.
giocarcinoma. Ann Oncol 1999;10:122–6. [75] Anane S, Attouchi H, Microsporidiosis:. epidemiology, clinical data
[47] Zheng S, Zhu Y, Zhao Z, Wu Z, Okanurak K, Lv Z. Liver fluke infection and therapy. Gastroenterol Clin Biol 2010;34:450–64.
and cholangiocarcinoma: a review. Parasitol Res 2017;116:11–9. [76] Lescure FX, Canestri A, Melliez H, Jauréguiberry S, Develoux M,
[48] Choi D, Lim JH, Lee KT. Cholangiocarcinoma and Clonorchis sinensis Dorent R. Chagas disease. Emerg Infect Dis 2008;14:644–6.
infection: a case-control study in Korea. J Hepatol 2006;44:1066–73. [77] Le Loup G, Lescure FX, Develoux M, Pialoux G. Maladie de Chagas :
[49] Chaudhary V, Bano S, Kumar P, Narula MK, Anand R. Hepatic cysti- formes cliniques et prise en charge en zone non endémique. Presse
cercosis: a rare entity. Abdom Imaging 2014;39:1182–5. Med 2009;38:1654–66.
[50] Vishwanath S, Charudutt S, Kavitha S, Abdul R, Ashwin P, Rao [78] Faucher B, Piarroux R. Actualités sur les leishmanioses viscérales. Rev
SN. A rare case ofhepatic cysticercosis. Asian Pac J Trop Biomed Med Interne 2011;32:544–51.
2011;1:139–40. [79] Martinez de Narvajas I, Díaz A, Bassegoda O, Carpio A, Fuster C,
[51] Mbaye PS, Wade B, Klotz F. Ascaris et ascaridiose. EMC (Elsevier Valls ME, et al. Acute liver failure due to visceral leishmaniasis in
Masson SAS, Paris), Maladies infectieuses, 8-516-A-30, 2003. Barcelona: a case report. BMC Infect Dis 2019;19:874.

10 EMC - Hépatologie
Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose, de la bilharziose et de la balantidiose)  7-030-A-16

I. Diallo, Spécialiste des hôpitaux des armées en pathologie digestive.


A. Sow, Assistant des hôpitaux des armées en pathologie digestive.
O. Toure, Assistant des hôpitaux des armées en pathologie digestive.
F. Klotz, Professeur émérite à l’école du Val-de-Grâce (fklotz2008@yahoo.fr).
Hôpital principal de Dakar, BP 3006, avenue Nelson-Mandela, Dakar, Sénégal.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Diallo I, Sow A, Toure O, Klotz F. Parasitoses hépatobiliaires (à l’exception de l’amibiase, de l’hydatidose,
de la bilharziose et de la balantidiose). EMC - Hépatologie 2020;0(0):1-11 [Article 7-030-A-16].

Disponibles sur www.em-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos/ Documents Information Informations Auto- Cas
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations clinique

EMC - Hépatologie 11

Vous aimerez peut-être aussi