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2.

Procédé de polissage des composants optiques


Définition :
Le polissage est la dernière opération de finition des lentilles, elle s’effectue selon le
même principe que le doucissage sauf qu’on emploie un polissoir plus doux et des
grains abrasifs plus fins. Le polissage permet deux opérations simultanées: La
diminution de la rugosité et la mise en forme à la précision nécessaire. Les opérations
de polissage classique sont effectuées par abrasifs libres ou par abrasifs liés (pastilles).
Pendant le polissage très peu de matière est enlevée.
L’opération permet d’obtenir une surface miroir sans irrégularités de surface,
transparente, non diffusante et avec une bonne qualité de l’état de surface. Le
doucissage fin montre une rugosité moyenne de 2-7 m par les grains abrasifs libres
et inférieurs si les outils à diamants sont utilisés, par contre le polissage produit des
surfaces de verre brillantes avec une bonne uniformité et une rugosité de l’ordre du
nanomètre.
Le polissage est un procédé de finition qui améliore la surface superficielle rodé. IL
est considéré comme étant l’étape importante après laquelle la lentille sera
fonctionnelle. Ce procédé permet d’éliminer les imperfections micro-géométrique et
de rapprocher la surface réelle à la surface idéale. Le processus de polissage est une
opération très complexe parce qu’il est influencé par plusieurs paramètres.
Processus de polissage
Plusieurs techniques de polissage sont employées pour la finition des lentilles.
L’opération s’effectue en plusieurs modes selon la position et le nombre d’échantillons
(Voir Figure 1-3), mais la technique de polissage par abrasifs libres (en suspension)
est toujours utilisée en polissage des lentilles ophtalmiques (voir Figure 4).
Le processus de polissage peut être décrit comme suit : Une lentille est mise en contact
avec un polissoir doux sous l’effet d’une force de polissage. La lentille fixée sur un
porte-pièce est en rotation et translation, tandis que le polissoir fixé sur un disque
métallique est en rotation. La zone de travail (surface entre la lentille et le polissoir)
est alimentée par une suspension abrasive constituée en générale de grains abrasifs
en oxyde de cérium et d’eau (Voir Figure 4).
Fig. 1. Classification des procédés de finition selon le mécanisme d’enlèvement de
matière

a. Polissage d’une surface plan-concave

b. Polissage d’une série de lentilles biconvexes


c. Polissage par abrasifs libres d. Polissage magnéto rhéologique (MRF)
Fig.2. Techniques de polissage

Fig.3. Principe de polissage d’une lentille plan-convexe avec les pastilles en diamant

Polissoir
Suspension en
oxyde de cérium Echantillon

Fig.4. Principe de l’opération de polissage par abrasifs libres.

Enlèvement de matière en polissage :


En polissage, la matière (verre) est enlevée en fonction des paramètres
technologiques à savoir : la pression de polissage, la vitesse de rotation, la nature de
la suspension, le type du polissoir …Etc. Le grand nombre de ces paramètres a conduit
à la proposition de plusieurs mécanismes qui explique l’enlèvement de la matière dans
le processus de polissage. Les théories proposées sont (voir Fig.5) :
- La théorie de micro abrasion ;
- La théorie de fluage ;
- La théorie chimique ;
- La théorie cinétique (usure par friction).

Fig.5. Théories de polissage


Parmi ces théories, l’hypothèse hybride (combinée) est la plus admissible. En effet,
cette théorie explique l’enlèvement de la matière lors du polissage par l’action des
grains abrasifs (théorie de micro abrasion) sur la couche hydratée (couche de gel de
silice) formé par l’action chimique entre l’eau de la suspension et le verre (théorie
chimique). Il a été vérifié que la couche superficielle de la lentille subit une réaction
chimique avec l’eau de la suspension ou une couche hydratée est formée. Cette
dernière a des propriétés mécaniques inférieures à celle du cœur du verre ainsi elle
sera plus facile à enlever par les micro grains abrasifs (voir Figure 6).
Fig.6. Principe d’enlèvement de la matière.

Outils de polissage
L’opération de polissage ne peut être accomplie sans l’existence de deux éléments
essentiels (outils de polissage) qui sont le polissoir et l’agent polissant. Les matériaux
utilisés comme polissoir et agent polissant doivent répondre à des exigences bien
déterminées, ce qui explique leurs rôles prépondérants dans l’obtention de bons
résultats lors du polissage (voir Figure 7).

Polissoir en polyuréthane Poudre abrasive en oxyde de cérium (CeO2)


Fig.7. Elément de polissage

a. Agent polissant (moyen de polissage)


L’utilisation d’agent polissant dépend toujours de la qualité de la surface polie exigée
et de la précision désirée. Les agents à polir utilisés sont des oxydes métalliques qui
ont des caractéristiques différentes à savoir la dureté des grains, la grosseur et la
forme en plus des propriétés physico-chimiques. C’est pour cela que plusieurs poudres
ont été employées depuis longtemps et particulièrement l’oxyde de fer (Fe2O3). De
nos jours, d’autres oxydes ont fait leurs preuves en matière d’efficacité et qualité en
plus de la réduction du temps de polissage, parmi eux l’oxyde de cérium (CeO2) qui
est un agent de polissage par excellence pour les verres optiques.
Les grains abrasifs sont utilisés dans ce processus sous forme libre (polissage par
abrasifs libre ou par suspension) ou liés en pastilles (polissage par pastilles ou
polissage par abrasifs liés) (voir Figure 8).
Parmi les agents de polissage en plus de ceux déjà cités, il y a l’oxyde de Zirconium
(ZrO2), l’oxyde de Titane (TiO2) et le diamant.

Fig.8. Polissage par abrasifs

d. Les polissoires

Le polissoir en polissage joue le rôle de porte outil et transmet la force de polissage


aux grains abrasifs, en plus il garantit un bon contact avec la lentille par son aptitude
plastique. Pour avoir un bon rendement, le polissoir doit avoir les fonctions suivantes :
1. avoir une rigidité suffisante pour transmettre la pression de charge nécessaire
à la réalisation de polissage ;
2. Avoir un rayon de courbure adapté à celui de la pièce à polir et prendre la forme
de la surface fonctionnelle des échantillons ;

3. Retenir l’agent à polir (grains abrasifs et eau) ;


4. Se déformer et s’ajuster à la géométrie de la surface des pièces.
Les polissoirs sont classés en trois grandes catégories :
 Polissoirs à déformation plastique permanente (poix, polyuréthane fondu).
 Polissoirs souples et facilement déformables (tissu spécial, feutre synthétique)
 Polissoirs rigides difficilement déformables (feutre durci, mousse de
polyuréthane).
Facteurs influençant le procédé de polissage :
Le processus de polissage est influencé par plusieurs paramètres qui sont rassemblés
dans l’organigramme suivant :

Conclusion :
A la fin de l’opération de polissage la lentille ophtalmique est finie et elle est de très
bonne qualité. La rugosité de la surface été réduite à quelques nanomètres, tandis
que les endommagements subsurfaciques ont été éliminés. Le polissage élimine
également la diffusion de la lumière par l’élimination de toutes perturbations micro
géométriques pouvant être un obstacle pour le passage de la lumière ainsi la
transmission est maximale. Cependant, l’écart de forme de la lentille été réduit au
minimum pour éviter toute déformation géométrique de l’image formée.
La lentille est ainsi prête aux différents dépôts de couches minces pour des exigences
fonctionnelles.

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