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Chapitre II : Dégraissage
II.1. Introduction et définitions
II.2. Choix du dégraissage
II.2.1. Contamination superficielle
II.2.2. Nature du substrat
II.2.3. Différents type du dégraissage
II.3. Différents procédés de dégraissage
II.4. Conclusion.
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Introduction générale
La notion de préparation de surface recouvre, dans la pratique industrielle, un grand nombre
de procédés ou gammes de traitement, dont l’objectif est de conférer à la surface traitée soit
des propriétés physico-chimiques particulières (composition, propreté inclusionnaire, aspect,
mouillabilité, adhérence...), soit des propriétés mécaniques ou géométriques spécifiques
(rugosité, contraintes superficielles, caractéristiques tribologiques...).
Le secteur des revêtements et traitements de surface (RTS) subit depuis deux ou trois
décennies, une mutation technologique importante, provoquée par de nouvelles exigences
techniques et/ou réglementaires ou par de récents développements industriels.
L’importance de ce secteur résulte non seulement de ses vastes domaines d’applications, mais
aussi de sa pluridisciplinarité ; celle-ci fait en effet appel à la plupart des domaines
scientifiques et technologiques. En permettant de concevoir et de réaliser des objets nouveaux
ou en améliorant la durabilité, la qualité et la fiabilité de produits existants, les revêtements et
traitements de surface sont générateurs de progrès et, à ce titre, ils doivent être intégrés dans
tout processus d’élaboration, dès les premiers stades de la conception dans un projet.
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Figure. I.2. Représentation schématique d’un état structural et analytique d’une surface après
préparation par différentes méthodes.
Sur le plan esthétique par exemple, un aspect brillant, mat, satiné, velours ou coloré
est réalisé ;
Au plan technique, amélioration des capacités anticorrosion, anti-usure, de dureté, de
résistance aux frottements, de conductibilité, de soudabilité de la pièce ;
Le traitement peut encore lui conférer des propriétés optiques, magnétiques ou
thermiques particulières.
Les traitements de surface ont des applications dans de très nombreux domaines, tels que
l'automobile, l'aéronautique, l'ingénierie industrielle ou électrique, le sport, l'électronique,
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Les pièces à traiter passent successivement dans chaque bain afin de subir le traitement désiré.
L’enchaînement nécessaire au traitement complet d’une pièce constitue une gamme de
production. Une gamme est composée de bains de préparation des surfaces en vue de
l’élimination des éléments gênants sur la pièce (dégraissage, décapage, polissage), de bains de
revêtement ou traitement de conversion qui ont pour objectif d’apporter à la pièce de
nouvelles propriétés de surface (zingage électrolytique, nickelage, cuivrage, phosphatation) et
de bains de rinçage (Tableau. I.1).
Les bains de rinçage sont en général, placés directement après le bain de traitement, et sont de
même nature que ces derniers mais avec des concentrations en produits chimiques beaucoup
plus faibles. Un enchainement de bains de rinçage est appelé fonction de rinçage.
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Chapitre II : Dégraissage
Par définition, le dégraissage est une opération qui consiste à éliminer les graisses et huiles
superficielles, ainsi que les polluants solides tels que les particules métalliques et les
poussières en évitant toute attaque du matériau métallique. Il s’agit d’un traitement chimique
ou électrochimique qui doit rendre la surface physiquement propre afin d’assurer le bon
déroulement des opérations ultérieures et de garantir la qualité du produit fini.
En plus de ces procédés classique de dégraissage, il existe des moyens plus modernes tels que
l’utilisation de fluides cryogéniques (glace, CO2, azote, hélium…), des fluides
supercritiques, ou des plasmas froids.
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et de titane. Les milieux contaminants tels que les huiles de coupe chlorées ou les solvants
organiques halogénés peuvent affecter les alliages de titane, ce qui nécessitera l’utilisation de
dégraissants aqueux en milieu alcalin stable chimiquement. L’utilisation du trichloréthylène
chaud peut entrainer la formation d’acide chlorhydrique sous l’effet de la lumière ou d’un
chauffage prolongé au-delà de 100°C, ce qui est préjudiciable aux alliages d’aluminium,
d’autant plus que la réaction précédente peut être catalysée par le chlorure d’aluminium.
Les traitements en milieu lessiviel sont parfaitement adaptés aux alliages ferreux, mais posent
le problème de risques de corrosion de certains matériaux métalliques en milieu basique.
C’est le cas des alliages d’aluminium sensibilisés éventuellement par la présence des phases
intermétalliques et susceptible de créer des effets de couplage galvanique. C’est le cas des
alliages de zinc et de certains laitons (alliages Cu-Zn) à forte teneur en zinc. Les alliages
d’aluminium et de zinc étant considérés comme amphotères, il sera nécessaire d’ajuster le PH
de la solution dégraissante à un niveau proche de 7 et l’addition d’inhibiteur de corrosion sera
nécessaire pour le dégraissage de ces matériaux. Il s’agira principalement de silicates, de
chromates, de fluorures et de fluosilicates.
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II.4. Conclusion
Le dégraissage des matériaux métalliques, en dépit des apparences, n’est pas qu’un simple
nettoyage mais apparaît de plus en plus comme l’un des points clefs du succès des opérations
ultérieures. L’objectif de cette opération lorsqu’elle précède un traitement de surface par voie
humide, n’est pas uniquement d’éliminer les graisses et les huiles superficielles mais de
passer d’une interface souillée et généralement hydrophobe à une interface hydrophile.
Si la mise en œuvre de ce traitement s’avère dans certains cas complexe, en particulier, pour
ce qui concerne les contraintes environnementales, judicieusement géré, il permettra d’éviter
certaines formes de dysfonctionnements majeurs et de limiter les rejets intempestifs.
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En sidérurgie, situé entre le laminage à chaud et le laminage à froid, le décapage occupe une
place importante dans le processus de fabrication de l’acier pour deux raisons essentielles :
D’une part, l’acier oxydé en surface au cours du laminage à chaud (et durant le
refroidissement) sera mis à nu pour la première fois au cours de cette étape ;
D’autre part, l’état de surface obtenu conditionnera en grande partie la réussite des
opérations ultérieures de fabrication ou de traitements de surface proprement dit
(laminage à froid, revêtement…).
Dans l’industrie des traitements de surface, le décapage constitue invariablement la deuxième
phase de la séquence préparation de surface, située après de dégraissage et avant la séquence
de traitement de surface proprement dit (électrodéposition, conversion…) (figure.III.1).
L’élimination des revêtements anciens ou défectueux sera, quant à elle, réalisée en temps
masqué et/ou de manière isolée selon l’objectif recherché.
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D’une manière générale, le mécanisme de décapage adopté peut être décomposé en trois
phases principales conformément au modèle proposé par Baud et Ferrier. Puis repris par
d’autres auteurs :
Percolation de l’acide dans le réseau cristallin de la calamine au sens le plus large du
terme. Lorsque la pièce a subi un traitement thermique (trempe + revenu par exemple),
la couche superficielle, initialement gris-bleu (ou brun foncé), prend une couleur
orangée due à une modification de l’hydratation de la couche. Selon les conditions
opératoires (température, nature chimique du réactif de décapage…), cette étape sera
plus ou moins rapide ;
Apparition de bulles d’hydrogène se dégageant des fissures qui attestent que l’acide a
atteint l’interface métallique et qui entraînent le détachement de lambeaux insolubles
qui restent en suspension dans la solution ;
Desquamation de la couche laissant la surface nette. L’intensité du dégagement
gazeux diminue sous l’effet de l’adsorption de l’inhibiteur. Le métal est alors décapé
bien que, dans certains cas, des résidus de calamine adhérents et difficiles à éliminer
au rinçage subsistent. Les instants initiaux du décapage en solution acide peuvent être
suivis et analysés à partir de l’évolution de la tension d’abandon Eab de l’échantillon
immergé.
La courbe se décompose en quatre zones (figure.III.2) :
La première correspond à l’étape de percolation (palier bc), à l’issue de laquelle, la
valeur du potentiel reste positive (typiquement + 0,3 V/ECS) durant une période plus
ou moins longue en fonction des caractéristiques de la calamine puis diminue assez
rapidement ;
La deuxième (cd) se termine par une chute brutale de Eab qui correspond au
détachement progressif des lambeaux orangés de la surface ;
La troisième (e) correspond à une région transitoire où le décapage continue ;
La quatrième (f) correspond à une légère remontée de la valeur de Eab. Elle coïncide
avec un faible dégagement d’hydrogène et une surface nette.
Nota : tension d’abandon Eab: tension d’électrode sous courant nul notée aussi Ei = o.
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Figure.III.2. Avancement du décapage d’une calamine d’acier doux non décomposée en bain
sulfurique inhibé. Évolution du potentiel en fonction du temps de décapage, Schématisation des
coupes micrographiques à différents stades du décapage repérés sur la courbe potentiel-temps,
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Cette équation bilan laisse penser que plus la concentration en acide dans la solution
augmente, plus la vitesse de décapage devrait croître. La pratique montre qu’il n’en est rien.
La courbe d’évolution de la vitesse de décapage en fonction de la concentration en acidité
libre passe par un maximum, tant en milieu sulfurique que chlorhydrique. Des travaux menés
en milieu sulfurique ont mis en évidence un blocage réactionnel si la solution est concentrée
(H2SO4, 4 mol/L).
La courbe Eab = f(t) se décompose alors en cinq zones au lieu de quatre précédemment.
L’étape supplémentaire, intercalée entre les étapes (cd) et (e), se caractérise par une remontée
de potentiel plus ou moins prolongée en fonction de la composition de la solution. Ce
phénomène est attribuable à une accumulation locale d’ions fer à l’interface métal/oxydes (si
les calamines sont trop compactes) puis à la précipitation d’un sulfate de fer hydraté qui
ralentit, voire arrête, le décapage. Cette situation peut persister si les conditions de
température et de solubilité du sulfate à l’interface sont propices à sa stabilité. Dans le cas
inverse, le blocage s’interrompra et le décapage se poursuivra.
III.5. Conclusion
Le procédé de décapage à pour fonction principale qui concerne l’élimination d’une couche
d’oxydes superficiels. Il regroupe des opérations de vocations distinctes dont le dénominateur
commun reste la mise à nu du métal sans altération du métal de base. Il s’agit de
l’élimination de revêtements anciens, qu’ils soient organiques (décapage des peintures) ou
métalliques (démétallisation sélective). Les domaines d’application de cette opération sont
très vastes et concernent tant les procédés de fabrication que la mise en œuvre des métaux.
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La diversité quasi infinie des matériaux métalliques et de leurs oxydes, ainsi que la
multiplicité des procédés mécaniques ou chimiques pouvant être mis en œuvre, montre qu’il
n’existe pas un décapage mais des décapages qui possèdent chacun leurs spécificités.
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Il s'agit de plusieurs rinçages courant simples alimentés séparément. Ce système est très peu
utilisé car grand consommateur d'eau.
C'est le système le plus utilisé. L'alimentation en eau se fait contre-courant du sens de passage
des pièces. Plus nombre de cuves est élevé plus le débit Q nécessaire est faible pour une
même qualité de rinçage. L'addition de cuves cascade permet donc de réduire les rejets en
eau.
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Il intervient avant et après un même bain de traitement. Le vrai rinçage éco n'est jamais
vidangé. Sa concentration se limite à la moitié de celle du bain de traitement, permettant de
diviser la concentration des entraînements par 2. Parfois peut-être utilisé un rinçage éco
modifié, qui est vidangé. Les rinçages éco permettent :
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IV.2.6.1. Avantage : Le rinçage par aspersion permet une importante économie d'eau, une
amélioration de la qualité du rinçage, une économie de place. Ses performances sont proches
d'un rinçage cascade double.
Il s'agit d'un rinçage statique ou courant permettant de compenser les pertes d'un bain de
traitement chaud précédent en relevant une partie du rinçage vers le bain de traitement. Ce
système permet d'économiser à la fois l'eau et des composés constitutifs du traitement.
IV.4. Conclusion
L’opération de rinçage est une étape essentielle dans le traitement et revêtement de surface
des matériaux métallique. Sa fonction principale réside dans l’élimination des pellicules
polluantes sur la surface des pièces métalliques après immersion. Ainsi, elle jouer le rôle de
barrière antipollution entre deux opérations consécutives.
L’opération de rinçage se présente sous différentes formes : courant, statique, cascades… Les
rinçages par aspersion sont le plus souvent utilisés par leur efficacité comparable à celle d’un
rinçage cascade à plusieurs postes. Les rinçages morts sont rarement utilisés en situation.
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