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SÉMINAIRE D‘ÉCONOMIE MONÉTAIRE II

PREVENTION DES RISQUES DE CRISE

SUNGANI EMMANUEL

NOVEMBRE 2016
SÉMINAIRE D‘ÉCONOMIE MONÉTAIRE : « PRÉVENTION DES RISQUES DE CRISES »
« Mieux vaut prévenir que guérir ». Dans l’idéal, plutôt que de subir
les conséquences des crises (sur la croissance, le chômage et les
finances publiques), il vaudrait mieux prévenir leur déclenchement,
c’est-à-dire soit empêcher la formation des bulles, soit freiner les
mécanismes de propagation. Cependant, si on pense que, dans sa
nature même, la finance actuelle est condamnée à la séquence «
emballement - crise »…, toutes les suggestions de régulation … ne
pourront pas interdire l’instabilité, mais tout juste l’amortir.

Olivier LACOSTE

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INTRODUCTION
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 Crises financières représentent des coûts économiques et sociaux importants; de


plus en plus complexe à résoudre.
 Les institutions financières et les Etats se trouvent donc confrontés à un double
défi : éviter les crises dans la mesure du possible, et, le cas échéant, aider à les
résoudre.
 Les autorités ont des outils limités pour faire face à la crise lorsqu’elle éclate,
les efforts sont alors concentrés à limiter les dommages sur le reste de
l’économie.
 De ce fait, la consolidation des outils de prévention se justifie d’autant plus que
le coût du traitement des crises pourrait à l’avenir s’avérer insoutenable pour les
banques centrales et les Etats en raison du mouvement de concentration du
secteur bancaire.
INTRODUCTION(suite)
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 L’importance des problèmes engendrés par ces dernières, la peur du


risque systémique et le sentiment de ne pas être à l’abri d’une crise
prochaine incitent à comprendre ce phénomène pour mieux le cerner et
à chercher éventuellement des solutions.

 Ce travail se fixe comme objectif mieux comprendre les mécanismes


de prévention des risques de crise financière en démontrant leur
importance et en analysant, au vue de l’évolution récente des crises
financières, les principaux fronts sensés prévenir ou éviter l’arrivée
d’une crise.
INTRODUCTION (suite)
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D’où les deux questions suivantes se posent :

 Pourquoi faut-il prévenir les risques de crises ?

 Quels sont les principaux fronts sur lesquels agir dans la prévention
des crises financières ?
INTRODUCTION (fin)
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Outre cette introduction et la conclusion, la suite de ce travail est


organisée comme suit :
 Une première partie axée sur quelques considérations théoriques et

empiriques sur les crises financières en montrant l’importance ou le


pourquoi de la prévention des crises.
 Une deuxième partie abordant les principaux mécanismes de prévention

des risques de crises en rapport avec l’évolution récente des crises


financières avec accent particulier sur la manière d’éviter une crise type
« subprime ».
PARTIE 1 . APPROCHE THÉORIQUE ET EMPIRIQUE
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 Les crises financières des perturbations soit sur le marché financier,


monétaire, bancaire, etc.
 Elle peut prendre la forme de: crise de change, crise boursière, crise
bancaire, crise de la dette souveraine, etc.
 Le risque systémique est le risque qu’un évènement entraîne des
déficiences sévères dans le fonctionnement de services financiers
essentiels pouvant se solder par un effondrement de l’ensemble du
système financier
 La crise systémique est une rupture dans le fonctionnement des services
financiers, causée par la dégradation de tout ou partie du système
financier et ayant un impact négatif généralisé sur l’économie réelle.
PARTIE 1 . APPROCHE THÉORIQUE ET
EMPIRIQUE(suite)
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Quelques couts économiques et social des crises financières :

 Les dépenses engagées par l'État pour recapitaliser les banques, absorber les
créances irrécouvrables et rembourser les déposants, qui sont souvent très élevées ;
 Une raréfaction du crédit, qui a pour effet de déprimer l'activité économique ;
 Des répercussions sur la croissance à l'étranger suite au phénomène de contagion ;
 Mise en péril de la stabilité monétaire et financière via l’incidence sur d’autres
variables macroéconomiques (masse monétaire, dépenses publiques, recettes fiscales,
déficit public et dette publique, balance des comptes courants etc.)
 Le coût social (aggravation du chômage, de la pauvreté, baisse des salaires réels,
etc.)
 etc.
LE RETOUR DES CRISES FINANCIERES
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Graphique 1. Fréquence des crises bancaires, crises de change, crises doubles : 1890-1997

Source : Boyer R., Dehove M. et Plihon D., « Les crises financières : analyses et propositions » in
Conseil d'Analyse Economique, Paris, 2004, p.16.
Tableau 1. Quelques cas de crise et leurs origines
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Source : Boyer R., Équilibres et déséquilibres mondiaux in L’économie mondiale : trente ans de turbulences in Cahiers
français n° 357, CEPREMAP, 2011, p 3.
Tableau 2. Causes et coûts de différentes crises financières entre la fin des
années 70 et le milieu des années 90
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Source: Finger M.K. et schuknecht, Commerce, finances et crises financières, dossiers spéciaux, publication de l’OMC, lausanne,
1999, page 43.
Tableau 3. Impact de la crise 2008 sur les principales économies
avancées
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Source : BRICONGNE J.C., la crise des « Subprimes » : de la crise financière à la crise économique, Notes de
Conjonctures, Paris, Mars 2009, p. 42
Graphique 2 . Evolution de l’emploi et du PIB lors de la crise
2008-2009
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Source : Panorama des statistiques de l’OCDE 2010.


IMPOTANCE DE LA PREVENTION DES CRISES
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Deux raisons majeures sont retenues :


 les couts économiques et sociales qu’elles engendrent lorsqu’elles éclatent

 le fait qu’elles deviennent de plus en plus complexe à résoudre.

 Des études ont montré que sur la période 1970-2000 la sauvegarde des
banques en crises a couté aux Etats en moyenne 12,8 % du PIB pour les pays
développés et14,3 % du PIB pour les pays pour ceux en transition.
 La crise de subprime du fait des innovations financières (titrisation) a été plus
complexe à résoudre.
 Les Etats, les banques centrales et les institutions financières tentent de faire
de leur mieux pour amortir les effets de la crise sur l’économie réelle et
notamment sur les populations (pouvoir d’achat; chômage; etc.)
PARTIE 2. PREVENTION DES RISQUES DE CRISE
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Toute prévention doit passer par la Régulation et la surveillance du


système financier et de ses acteurs. Au vu de l’évolution récente des
crises financières, il est nécessaire d’agir au moins sur trois fronts majeurs
pour prévenir les risques de crise :

 Mieux prévenir le risque systémique : le rôle d’une régulation


prudentielle ;
 Redéfinir la supervision des banques centrales : le rôle de la politique
monétaire ;
 Renforcer la surveillance du système financier : le rôle des indicateurs
avancés de crise ;
1.Mieux prévenir le risque systémique : le rôle
d’une régulation prudentielle
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 Le rôle principal des politiques micro et macro prudentielles est de


promouvoir la résilience du système financier, de manière à assurer une
offre de services financiers adaptée aux besoins de l’économie dans
son ensemble;
 L’approche micro-prudentielle qui privilégie l’équilibre partiel et la
résistance des institutions financières individuelles;
 L’approche macro-prudentielle vise à prévenir, limiter et gérer le
risque de crise financière affectant l’ensemble du système, afin de
maîtriser leur coût au niveau macroéconomique.
Tableau 3. Présentation comparée des perspectives macro-prudentielle et micro-
prudentielle

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Source : Borio C., l’approche macro-prudentielle appliquée à la régulation et à la surveillance financière in


Revue de la stabilité financière : quel avenir pour la régulation financière ?, Banque de France, septembre
2009, p.49
Procédure Top-Down de la politique macro-prudentielle
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Source : Banques centrales et stabilité financière. Rapport du conseil d’analyse économique 2011, Paris,
page 287
2.Redéfinir la supervision des banques centrales : le
rôle de la politique monétaire
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 La régulation « light touch » suite à la libéralisation financière faisait que


banques centrales n’avaient pas à se mêler de stabilité financière, que seule
une régulation micro-prudentielle suffisait à rendre le système stable dans son
ensemble;
 La crise récente a conduit les autorités politiques et les banquiers centraux à
admettre que la stabilité financière devait être considérée comme un bien
public et ne peut donc pas être laissée aux marchés;
 les banques centrales doivent donc être replacées au cœur du dispositif d’une
régulation macro-prudentielle;
 Coordonner les politiques macro-prudentielles avec des politiques
macroéconomiques, plus particulièrement la politique monétaire. Eviter que
l’utilisation des memes canaux n’altère l’efficacité de l’une des politiques.
3.Renforcer la surveillance du système financier : le
rôle des indicateurs avancés de crise
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 La surveillance constante du système financier permet de prévenir, par


des signes avant-coureurs, les participants au marché et les pouvoirs
publics de l’apparition des risques de crise dans le système financier,
mais aussi d’éclairer les décisions d’intervenir pour préserver la stabilité
financière et éviter que l’économie réelle n’enregistre de pertes.
 Nous présentons ci-après au les principaux indicateurs de la
réglementation prudentielle de la solvabilité des banques (ratio de
Cooke et dispositif Mcdonough) au niveau micro et les différents
indicateurs avancés qui servent à déceler les vulnérabilités du système
financier au risque de crise au niveau macro.
Solvabilité des banques : Du ratio Cooke au dispositif
McDonough
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 Bâle I a mis l’accent est mis sur le risque de crédit et la quantité de fonds propres que
doit renfermer le passif des banques pour faire face à d’éventuelles pertes. Les
banques doivent respecter le ratio Cooke, à savoir, l’obligation de financer 8% de
leurs actifs pondérés par des fonds propres;
 Bâle II a proposé le ratio McDonough qui, en tant que version raffinée du ratio
Cooke, élargit la gamme des risques couverts et perfectionne la méthode de calcul
des coefficients de pondération des risques;
 Bâle III visent à rétablir surtout la confiance gravement ébranlée par la crise récente
et à réduire au mieux la probabilité d’apparition et la gravité des crises à venir, en
limitant les comportements imprudents et en renforçant la solidité des institutions
financières ;
 Les exigences minimales en matière de fonds propres passent de 8% à 10,5%
incluant un volant de conservation de fonds propres égal à 2,5% des actifs
pondérés.Ce volant, constitué des actions ordinaires et des réserves, pourra être
mobilisé en période de tensions
Les indicateurs avancés de crise
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Tableau 4. Indicateurs des vulnérabilités du système financier

Source : Pasricha G. & al., Vulnérabilités du système financier : une approche fondée sur des indicateurs avancés in
Revue de la Banque du Canada, Automne 2013, page 11.
PREVENIR LE RISQUE D’UNE AUTRE CRISE DES « SUBPRIMES »
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 la réglementation de la titrisation des produits hypothécaires, des prêts


subprimes, des prêts à la consommation auprès de ménages peu
solvables, etc.
 Les hedge funds doivent être mieux surveillés et plus transparents
 les banques doivent faire preuve de transparence sur leurs engagements,
sur l’utilisation des produits complexes
 Redéfinir le rôle des agences de notation ;
 Reformer les accords de Bâle : éviter les dispositions sur les fonds propres
qui encouragent à faire sortir leurs activités risquées de leur bilan.
RECOMMANDATIONS
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 Prioriser la régulation macro-prudentielle dans la prévention;


 La politique monétaire devrait intégrer l’objectif de la stabilité
financière;
 Créer une taxe pour réduire le risque systémique,
 Eviter le risque de surrégulation pour un équilibre raisonnable entre les
objectifs d’innovation et de stabilité;
 Rétablir la confiance des agents économiques dans la solidité des
institutions financières;
 Renforcer les cadres de la régulation en vigueur et améliorer leurs
principaux points faibles mis en lumière par la récente crise
CONCLUSION
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 Les crises financières constituent un thème d’intérêt majeur en économie


tant leurs implications vont souvent au-delà de la sphère financière.
 la nécessité de la prévention des risques de crises découle
principalement des couts économiques et sociaux qu’elles engendrent
lorsqu’elles éclatent et le fait qu’elles deviennent de plus en plus
complexes à résoudre.
 la réglementation et la surveillance sont des piliers sur lesquels toute
politique de prévention des risques de crise financière doit se baser en
insistant sur: des politiques macro-prudentielles; les indicateurs avancés
de risque de crise et des banques centrales au cœur du dispositif de
régulation prudentielle en recherchant aussi bien la stabilité financière
que monétaire.
CONCLUSION (fin)
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 Aucune mesure de prévention n‘est infaillible


 Il est à ce jour impossible de faire entièrement disparaître les risques de
crise financière.
 Il importe donc de chercher également à faciliter la gestion des crises et
à en limiter les coûts sociaux et économiques lorsqu’elles se produisent.
FIN DE LA PRESENTATION

MERCI
A
TOUS
!

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