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Ministère de l’enseignement supérieur Université Alassane Ouattara

recherche scientifique Année académie


2012-2013

REPUBLIQUE DE LA CÖTE-D’IVOIRE Université Alassane Ouattara


U Union-Discipline- Travail

TERME D’EXPOSE :

Groupe de TD :9-10

Les membres du groupe de l’exposé

UFR : Communication, Milieu et Société TOBOKOUE Dieyoueu Paulin

DEPARTEMENT : Histoire YAME Akissi Mariette Laure

NIVEAU : Licence 1 YEO Cheleh Souleymane

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2012-2013 YEO Djakaridja

UNIVERSITE : Alassane Ouattara

HISTOIRE PRECOLONIALE DE LA CÔTE- D’IVOIRE

CM : Prof. LATTE

TD : Dr M’BRA
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Histoire précoloniale de le Côte-d’Ivoire :
Organisation des sociétés à État
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INTRODUCTION

L’histoire de la Côte- d’Ivoire reste encore mal connue, les


données fournis par l’archéologie, la tradition orale, la
linguistique et encore d’archives permettant de retracer les
grandes étapes de l’évolution de l’organisation politique ;
notamment dans les sociétés à Etat restent limitées.

Ainsi, l’organisation politique des sociétés à Etat reste un


maillon important pour la maitrise de l’histoire précoloniale de
la Côte-d’Ivoire. La société à Etat est une société ou le pouvoir
est centralisé autour d’un chef suprême qui est le roi. Il est
l’incarnation des valeurs spirituelles. Aussi est il accompagné
des conseillers et notables dans l’exercice de ses fonctions.

Cependant quelles sont les différentes formes de sociétés à


Etat ? Quelles sont les nuances entre monarchies akans et
monarchies malinkés ? Dès lors n’existe-t-il pas différences
entre sociétés à Etat et autre formes de gouvernances au
niveau politique ?

Certes, voilà les questions qui feront l’objet de notre recherche .

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Organisation des sociétés à État
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I- LES DIFFERENTES FORMES DE SOCIETES A ETATS
Dans l’histoire précoloniale de la Côte-d’Ivoire, nous distinguons deux
grandes formes de sociétés à Etats. Nous avons la monarchie Akan ou
monarchie animiste et la monarchie Malinké ou monarchie islamisée.

1- Définition de la société à État


La société à Etat est une forme de gouvernance bien organisée,
structurée, dans laquelle où il existe toutes les fonctions propre à
la notion d’Etat ; c'est-à-dire un peuple, un territoire bien délimité
avec un pouvoir central.

2- la monarchie Akan ou animiste


a) Origine
Le groupe Akan s’est installé en côte d’Ivoire entre le XVII e et
XVIIIe siècle. Ils sont situés dans la région du centre, du sud et
du Sud-est. Les Akan sont composés entre autre des vieux
akans, des baoulés, des abrons et des agnis. Ils sont originaires
du Ghana. Cependant ils n’ont pas tous le même système de
gouvernance.

b) le fonctionnement politique de la monarchie Akan


La monarchie Akan est pratiquée chez certain groupe d’Akan
tel que les baoulés avec le royaume de Sakassou ; le royaume
de l’Indénié chez les agnis ; le royaume Gyaman chez les
abrons ; le royaume de Moossou chez les aboré. Ces différents
royaumes on un système de fonctionnement quasi-unanime.

Le droit au commandement chez les Akan est légitime par la force vitale tunmin
en Agni, qui assure la supériorité d’un être humain. Le réceptacle de cette force
vitale est le bia ou siège, pour cette raison c’est le symbole du pouvoir. Il existe
plusieurs catégories de bia, mais le plus prestigieux est celui qu’on nomme bia
authentique. Ce bia, le seul habilité à servir pour la transmission du pouvoir, est
attribué avec l’héritage en succession matrilinéaire.

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Celui qui le reçoit voit la puissance de la force vitale considérablement accrue.
Il est en même temps investi de l’autorité et de droit sur un territoire et les
hommes ils vivent.

Le bia est le symbole de l’aboussouan, mais celui-ci ne se perpétue que grâce


aux femmes, aussi sont elles les propriétaires et les responsables du bia et de la
force vitale, les dépositaires de tous les pouvoirs exercés par les hommes. Cette
propriété confère aux femmes de l’aboussouan d’importantes prérogatives.
Quand un roi révèle son incompétence, la blahima ou «reine mère»,
l’équivalent féminin du roi, peut intervenir. En cas de vacance du pouvoir, elle
peut assurer l’intérim. Elle a encore une voix prépondérante lors du choix de
l’héritier. La blahima veille dans l’ombre sur le roi et sur les intérêts du siège
royal. il est choisi dans une famille déterminée, selon les règles de la
primogéniture. Celui qui devient roi est le candidat le plus légitime par rapport
à tous les critères conventionnels : santé, beauté, moralité, sagesse, force
physique morale et spirituelle. Elu il dispose de tous les droits sur les hommes
et sur terre. A cet effet le roi est le détenteur de l’autorité suprême et
souveraine. il a droit de vie et de mort sur ses sujets. Ses décisions et
engagements sont irrévocables. On ne peut ni le blesser, ni le frapper, ni faire
couler son sang. Ces pouvoirs étendus sont soumis à un contrôle, certes faible,
mais efficace. Les représentants de la collectivité interviennent dans l’élection
du roi et dan la prise de décisions. Ainsi on constat que le pouvoir est géré de
manière indirect par la reine mère. Cependant comment se déroule t-il la
succession d’un roi ?

Après la mort du roi, la reine mère détermine l’éventuel successeur. Ce


successeur est choisi d’abord parmi les enfants de l’aîné des femmes de la
famille. Ensuite viennent les frères et enfin les fils des mères jeunes. L’élection
se fait dans la plus grande discrétion afin d’organiser les funérailles du
prédécesseur. Au cours des funérailles, l’héritier est mis à l’épreuve afin de
tester ses qualités morales et physiques. C’est après les funérailles que le nom
du nouveau roi est connu officiellement du public. En effet les notables
peuvent refuser le candidat proposé s’il ne répond pas au critère requis. Et si le
choix est désapprouvé les noms des deux frères cadets ou neveux en
respectant toujours l’ordre primogéniture. Si aucune proposition n’est

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acceptée les notables désignent à leur tour un successeur dont la légitimité
devra confirmer par la reine mère.
La cérémonie d’intronisation qui suit l’élection requiert la présence des
principaux responsables du royaume. Au cours de cette cérémonie, on rappel
au roi qu’il a été nommé par la volanté du peuple et qu’il peut être destitué
par la communauté, s’il ne respect pas les devoirs imposés par sa charge.
Cependant après l’intronisation du roi, il convoque une assemblée générale de
touts les représentants venus assister à son couronnement. À cet effet il
annonce les lois qui seront en vigueur sous son règne. Il y a des lois absolus
auxquelles ne doit modifier, ni supprimer. Ce sont entre autre la fête d’igname
et toutes les fêtes annuelles ; cela montre l’authenticité du royaume Akan.

Cette analyse nous permet de montrer la rigueur du traditionalisme chez le


peuple Akan. Avant de passer à l’étude de la monarchie malinké nous allons
mettre en exemple l’organisation politique en pays Baoulé.

Chez les Baoulé le choix découle d’un mécanisme héréditaire de succession qui
limite l’exercice du pouvoir aux membres d’une seule et même famille. Cela se
déroule conformément à la règle général des successions de la tribu régnante
qui dirigeant un rôle historique depuis le Ghana voisin vers la fin du XVII e siècle.
En somme avant la colonisation française les Akans avaient développés un
royaume avec une structure politique composée de souverain assisté par son
conseil. Et le reste de la cité était composé de trois castes principales, les
nobles, les hommes libres et les esclaves.

3- La monarchie malinké ou islamisée


a) Origines
Les malinkés ou encore les mandés du nord sont arrivées en
Côte-d’Ivoire entre le XIVe et XVIIIe siècle. Ils sont arrivés en
trois vagues migratoires venant du nord de l’actuelle Côte-
d’Ivoire. Les malinkés au Nord-ouest et au Nord-est, dans les
villes de Kong, Satama-sokoura, Bondoukou et Odienné.

b) le fonctionnement politique de la monarchie Malinké


A l’image de tout royaume, les royaumes malinkés ont presque
les mêmes fonctionnements.
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Les royaumes malinkés étaient d’abord des royaumes animistes, mais avec
l’arrivée de d’autres peuples venus avec l’islam, ils se sont assimilés. Parmi ces
royaumes nous avons le royaume de Kong, le royaume du Kabadougou et le
royaume de Bouna.
Avant l’installation l’arrivée des Mandé-nord, les autochtones étaient gérés par
un conseil de notables composé des maitres de terre ou dougoukorotigui, dont
le pouvoir repose sur des divinités agraires et des sociétés secrètes. L’autorité
est exercée dans un village ou au sein de la famille par les tyékoroba, c’est-à-
dire les vieux, les patriarches.

Les mandés-nord en arrivant remplacent ce régime par une monarchie où


gouverne un faama ou un mansa, roi doté de pouvoir politique, militaire et
judiciaire. Le mansaya ou royauté à aussi des fondements animistes. Dans la
monarchie malinké, le pouvoir est matérialisé par le dyondyon drapeau,
symbole de la guerre le sinzébu, objet sacré rappelant le mune du kaneun de
l’époque préislamique, et que nul ne doit dévoiler. Les mansas sont les
guerriers de la famille royale.
Il faut savoir aussi que la personne du roi est sacrée et nul ne peut s’adresser
directement au roi. Celui-ci s’appuie, pour gouverner, sur des conseils, des
gouvernements de provinces et une armée.
A cet effet, trois conseils jouent un rôle fondamental dans la vie des malinkés.
Ainsi le conseil du dougoutiguie, composé des représentants des quartiers de
la ville et ouvert aux hommes de plus de cinquante ans, le dyémaa ou conseil
des anciens placé sous l’autorité effective du mansa et regroupant tous les
gouverneurs militaires, les princes de sang et les délégués de toutes les
couches socioprofessionnelles, enfin le mansa-So ou conseil du roi ou
dioulamansa et le grand juge ou Araki.
le royaume ou Guéné est divisé en provinces confiées aux fils de roi.il est
caractérisé par une frontière clairement délimitée et par une langue nationale.
a la périphérie du royaume, le roi laisse subsister les Etats vassaux qui lui
subsides. On a aussi des domaines immenses de chefferies propres divisées en
provinces militaire ou féso, gérés par des princes.
Les princes étaient secondés par des dougounanssigui ou chefs de provinces
choisis au sein des familles les plus influentes et chargés d’exécuter les ordres

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du roi auprès des populations autochtones. On a aussi un percepteur royal ou
lyéra perçoit les contributions qui alimentent le trésor du royaume.
il faut noter aussi qu’il existait des relations très fort entre Etats voisins. Ce fut
le cas du royaume De Kong avec celui des Abrons et celui du Kabadougou et
celui de Kong.
Tout comme la monarchie Akan tout est bien structuré, cependant comment la
succession du roi était-il gérée ?

Dans le royaume malinké, on doit noter que la lignée qui occupe le pouvoir est
celle du père. A cet effet celui qui est habilité à remplacer le futur roi doit être
de la lignée du roi, et le prince c’est-à-dire le fils du roi prime. Par exemple dans
le royaume de Kong, les rois sont choisis parmi les descendants de Sékou
Ouattara.

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II- LES NUANCES ENTRE MONARCHIE AKAN ET MONARCHIE
MALINKÉ
1- les points communs
La monarchie Akan et Malinké on en communs des points de
gouvernances politiques. D’abord les royaumes sont sous l’autorité d’un roi qui
est le guide suprême du pouvoir. Ensuite, les rois sont assistés des conseillers.
Enfin les successeurs des rois sont toujours issus de la famille royale.
il faut noter aussi que, parmi les royaumes Akans et Malinkés, il y avait des
liens cordiaux. En effet le royaume de Moossou envoyait des princes à
l’université de Kong afin de les former à la politique et la gouvernance.

2-les points de divergences


Bien qu’ayant des caractéristiques politiques communes, il est
Important de souligner que ces deux formes de monarchies présentes
néanmoins des divergences.
D’abord chez les Akans le pouvoir royal est symbolisé par la chaise royale qui
est en or ou le bia ; ce qu’il n’est pas le cas chez les malinkés. Ensuite la reine
mère ou blahima joue un rôle de premier plan chez les Akans. par contre chez
les malinkés le pouvoir est sous le contrôle absolu des hommes ; autrement
dire la femme est totalement écarté de la gestion du pouvoir. Enfin ces
monarchies n’ont pas le même lignage, on a le matrilinéaire chez les Akans et le
patrilinéaire chez les malinkés.
Nous retenons que, bien qu’ayant des divergences ces sociétés à Etat prônent
pour le bien être de leur population. Dès lors quelle est la différence entre
société à Etat et société sans Etat ?

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III- LA DIFFERENCE ENTRE SOCIETE A ETAT ET LES AUTRES
FORMES DE GOUVERNANCES
Ace niveau nous pouvons souligner qu’en dehors des monarchies
Akan et Malinké, nous distinguons d’autres formes de gouvernances à
savoir la démocratie villageoise.

1- Approche définitionnelle de la démocratie villageoise


Ici le pouvoir est repartie entre plusieurs individus ou groupes
d’individus de manière équitable et il n’existe pas d’autorité
sacralisée. Au sein de la démocratie villageoise on distingue trois
sous-groupes.
On a d’abord la démocratie villageoise à classe d’âge ou l’exercice du pouvoir
fait appel à la notion de classe d’âge. Ensuite on a la démocratie villageoise
sans classe d’âge. Dans ce système politique, l’organe suprême est l’assemblée
du village qui coordonne les actions du village. Enfin nous avons la chefferie,
c’est un groupe de famille étendue ou de lignage autour d’un chef issu le plus
souvent de la famille la plus ancienne de la région.

2- les différences entre société à Etat et démocratie villageoise


La différence se situe à plusieurs niveaux entre ces deus sociétés qui
o Ont des organisations politiques quasiment différentes.
D’abord dans la monarchie le pouvoir est centralisé, or le pouvoir est
décentralisé chez les démocrates villageois. Ensuite chez les monarques seul les
nobles décident de l’avenir du royaume. Par contre dans la démocratie
villageoise, les esclaves, les hommes libres et les esclaves on tous le même
droit pour le développement de leur société. Enfin dans la monarchie,
généralement le règne du roi est interrompu à condition qu’il meure. Sinon il
est difficile qu’il soit destitué. Mais dans la démocratie villageoise à classe
d’âge, la gouvernance est tournante.
Pour terminer on doit noter que la monarchie et la démocratie villageoise sont
loin de se ressembler. Cependant les systèmes politiques sont propres à
chaque ethnie selon leurs origines.

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CONCLUSION

Après étude de ce terme nous ne retenons que L’organisation


politique des sociétés à État de la Côte-d’Ivoire avant la colonisation
est bien structurée et hiérarchisée, car aucun désordre ne peut
primer. Et on retient aussi que l’organisation politique varie selon les
différents types de monarchies. A cet effet on retient que le
matrilinéaire et pratiqué chez les Akan et le patrilinéaire chez les
malinkés. Cependant ces sociétés sont différentes des sociétés à
classes, car dans ces sociétés la collectivité prime sur l’individualisme
des monarques. Pour notre part, nous retenons que bien avant la
ruée coloniale nos sociétés fonctionnaire aussi comme celles des
autres continents.

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BIBLIOGRAPHIE
CISSOKO (Sekene Mody), Histoire de l’Afrique occidentale, Paris,
Présence Africaine, 1966, 333p

DIABATE (Henriette) et alii, le Mémorial de la Côte-d’Ivoire (tome 1),


Abidjan, AMI, 1987, pp 235-239

LOUKOU (J. N.), les atlas de la Côte-d’Ivoire, les éditions Jeune


Afrique, 75008 Paris, 1er trimestre 1983,pp 24-25

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