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Fiche de révision

Milan Kundera est l’un des principaux écrivains contemporains. Auteur dont la vie
a été tourmentée par le communisme ,il a publié L’insoutenable légèreté de l’être
en 1984, une œuvre qui peut être considérée comme une analyse philosophique du
sens de l’existence.

Chacun de ces quatre personnages incarne une figure métaphorique :

– Tomáš est l’ambiguïté, à la fois mari et volage, autrement dit, pour utiliser
les catégories kierkegaardiennes, éthique et esthétique.

– Tereza est la morale, femme fidèle dévouée à son mari, prônant l’amour pur.

– Sabine est la légèreté, qui est selon Kundera le trait marquant de la modernité.

– Franz, comme Tereza, représente la pesanteur. Ce personnage est englué dans un


mauvais mariage. Il incarne le vieux monde.

Analyse de l’Insoutenable légèreté de l’être :

La richesse de ce roman est indiscutable. Kundera discute notamment avec les


philosophes grecs et Nietzsche.

Kundera et l’éternel retour :

Face à Nietzsche et sa théorie de l’éternel retour, cette théorie qui pose le caractère
cyclique de l’univers et de ses événements, Kundera oppose une vision de l’histoire
unique, chaque personne n’ayant qu’une seule vie à vivre, devant saisir les
opportunités qui ne se représenteront jamais plus : l’être est léger, il file, il échappe
aux individus. C’est l’idée de l’éternel retour qui introduit de la pesanteur dans nos
vies.

De même, l’éternel retour suggère une philosophie de l’histoire statique, alors


que Kundera croit en une histoire dynamique, il croit au progrès.
Kundera et l’amour :

Contre la vision romantique, qui voit dans la rencontre amoureuse la rencontre


programmée de deux êtres, Kundera oppose une conception accidentelle de
l’amour. Personne n’est destiné à personne selon lui. L’amour, en sus d’être fortuit,
est fugace : pour cette raison l’homme moderne y accorde beaucoup trop
d’importance.

Kundera et la Politique :

La politique apparaît dans ce roman comme une toile de fond. Le communisme est
rapproché du nazisme dans la mesure où leur idéologie partage le refus de
l’individualité et en corolaire du primat du collectif. Le communisme est synonyme
chez Kundera du silence culturel, du vide de la pensée. L’Occident représente au
contraire la liberté, l’affirmation de l’individu.

Kundera et la Sexualité :

Kundera présente la sexualité en termes de légèreté et de poids, et comme Freud en


termes de moi, de surmoi et de ça. Les personnages légers sont érotiques et voient
la sexualité comme une activité créative. La sexualité chez Sabina est liée à
l’imagination, comme l’art. Les personnages lourds (Tereza et Franz) associent la
sexualité à la culpabilité. Le sexe léger est aussi associé à la force chez Thomas,
alors que le sexe lourd refuse la force de la séduction. Le corps nu est aussi vu par
Teresa comme une source d’horreur et le corps musclé comme inutile par Franz.

Kundera et l’Etre :

Kundera voit le monde divisé en paires d’entités opposées: lumière / obscurité, être
/ néant, entité positive d’un côté et négative de l’autre. Selon Parménide, la légèreté
est positive, le poids est négatif. Kundera affirme au contraire que la légèreté est
ambigüe, à la fois positivité (liberté) et négativité (poids de la vacuité de la vie
libertine de Sabina). Cette ambiguïté fait d’ailleurs le malheur de Sabina.

Kundera nous apprend que la vie est un paradoxe insolvable. En témoigne


l’évolution de chacun des personnages, dont chacun s’oriente vers un pôle opposé à
leur choix initial : Tomas en finit avec ses infidélités; Sabina réalise la vacuité de
son existence; Tereza se libère de Tomas et Franz quitte sa femme pour vivre ses
rêves sexuels et poursuivre ses idéaux politiques. Cette évolution traduit ce
paradoxe, ainsi que le fait que les individus sont libres de leur choix. Le destin est
une chimère, l’existence humaine précaire.
La vie comme partition musicale
Pour Kundera, la vie est comme une partition musicale. L’être s’approprie chaque
concept, événement ou objet, en l’associant à son expérience. Une musique de
Beethoven, associée à des souvenirs, aura donc une signification différente pour
chacun. L'homme compose ainsi une partition qui définit son identité et, plus
important encore, ses relations avec les autres.

Les couples coécrivent leurs partitions et renforcent ainsi leur amour. En revanche, si deux
adultes se rencontrent à un âge plus avancé, ils auront de grandes difficultés à s'accorder sur la
partition de l'autre. C'est pourquoi Franz et Sabina sont confrontés à des malentendus : les
différents concepts qu'ils utilisent ont une signification différente sur leur partition respective.
Kundera illustre ce point précis dans le chapitre Petit Lexique de Mots Incompris

Milan Kundera apparaît ici comme profondément pessimiste sur les rapports amoureux.

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