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UM : Economie de la santé 2023-2024 IPFTS de SETTAT

Unité de Module: ECONOMIE DE LA SANTE.

Volet : Théorique.

Niveau d’études : 2ème année.

Branche d’études: Infirmier Polyvalent. 1

Système de dispense : Vacation.

Méthodologie andragogique : T.O.R, Travaux Orientés de Recherche :

1. INTRODUCTION :

• Définition des concepts :


• Evolution historique ;
• Intérêt de la thématique ;

2. ENONCE DE LAPROBLEMATIQUE ;

3. PLAN ORGANISATIONNEL :

• Partie I : Thèse :
A- Section 1
B- Section 2
• Partie II : Antithèse :
A- Section 1
B- Section 2

4. CONCLUSION :

• Abstract ;
• Ouverture sur la thématique suivante.

5. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.

La santé n’a pas un PRIX, mais a surement un COUT !


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INTRODUCTION THEMATIQUE :

L’économie de la santé se présente comme une branche spécifique de l’économie, elle est
tardive, puisqu’elle s’est développée seulement à partir des années 1960 en tant que discipline
autonome.

C’est une discipline longtemps marginalisée et peu reconnue par les économistes, car elle a
souffert de la contradiction entre l’économie et l’éthique médicale, en effet les professionnels 2

de la santé ont longtemps contesté la légitimité des économistes à s’intéresser à la santé ; mais
des chercheurs économistes organisent des enquêtes sur la consommation médicale et attirent
l’attention sur l’ampleur des gaspillages du système de santé. En effet si on affirme que « la
santé n’a pas de prix » on doit reconnaître que les moyens mis en œuvre ont un coût.

Actuellement les besoins en matière de santé sont de plus en plus importants; ils dépassent de
loin les ressources disponibles qui sont de plus en plus limitées.

Devant cette problématique, il devient indispensable de faire le bon choix dans l’utilisation
des ressources mises à la disposition des services de santé.

La santé n’a pas un PRIX, mais a surement un COUT !


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CHAPITRE I : DEFINITIONS DES CONCEPTS :


v ECONOMIE :

C’est faire une dépense avec mesure, en évitant toute dépense inutile.

L’économie se définie traditionnellement de 2 manières différentes :


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Ø Par son champ d’intérêt :

L’économie est la discipline qui analyse la production, la répartition et la consommation de


biens et services ayant une utilité et produits grâce à l’usage de facteurs de production (le
capital, le travail et le progrès technique).

Ø Par sa méthode :

L’économie est la science de l’optimalisation des ressources rares. Elle cherche à définir les
conditions permettant d’obtenir soit le maximum d’utilité grâce à un montant déterminé de
facteurs, soit le coût minimal en facteurs pour un niveau déterminé d’utilité.

v ECONOMIE DE SANTE :

L’économie de santé consiste à évaluer en termes de coût et d’efficience la production des


soins et services médicaux ; elle s’intéresse à la manière dont les besoins de santé peuvent être
satisfaits.

L’économie de santé ce n’est pas faire des économies ou diminuer les dépenses ! C’est plutôt
rechercher la meilleure utilisation des ressources pour atteindre les objectifs du
développement humain.

L’économie de santé cherche comment obtenir le meilleur état de santé individuel ou collectif
à l’aide de moyens financiers, techniques et humains disponibles, ou encore comment
minimiser le coût d’obtention d’un état de santé défini.

Un tel programme peut s’écrire de deux manières :

ü Maximum de santé à un coût donné ;


ü Coût minimum à un état de santé donné ;

Son objectif est d’évaluer en terme de coût et d’efficience la production des soins et services
médicaux alloués à la population, c'est-à-dire non pas faire des économies, mais mieux faire
avec l’argent disponible.

Ø Pour le professionnel de santé :

L’économie de santé est souvent ressentie comme un obstacle pour sa libre prescription de
biens et de services médicaux.

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Ø Pour l’économiste :

L’économie de la santé sert à mesurer les entrées et les sorties du système de production de
soins médicaux et paramédicaux.

Ø Pour l’administratif :

L’économie de santé est analysée sous l’angle de l’équilibre des dépenses et des recettes de la 4
branche.

v PRODUIT NATIONAL BRUT (PNB) :

En économie, PNB est le sigle de Produit National Brut.

Le Produit national brut (PNB) annuel, est le revenu total que les résidents d’un pays gagnent
dans l’année. Il comprend les salaires et traitements des employés, les bénéfices réalisés par
les entrepreneurs et les actionnaires, les loyers reçus par les propriétaires et les impôts
indirects que perçoivent les administrations publiques.

Il comprend aussi les dividendes que les marocains reçoivent de l’étranger, moins les
dividendes que les entreprises en activité au Maroc versent aux étrangers.

v PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB):

En économie, PIB est le sigle de Produit Intérieur Brut.

Le Produit intérieur brut (PIB) est la valeur marchande de tous les biens et services produits
dans une année à l’intérieur des frontières du pays considéré.

Il exprime la masse des biens et services produits par des agents qui résident sur le territoire
d’un pays.

PIB PNB

Mesure la richesse créée par : Valeur de la production des agents économiques :

ü Les différents agents économiques ü D’une même nationalité :


ü Présents dans un espace géographique
déterminé. Ø Que ce soit sur le territoire national ou ;
Ø Dans le reste du Monde.
ü Que ce soit en terme :
ü Il est proche du PIB.
Ø De production marchande ou ;
Ø De production non marchande.

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v LES RECETTES :

Les recettes d’un hôpital S.E.G.M.A. (Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome)
proviennent :

Ø Des subventions de l’Etat :

Subvention du budget général. 5

Ø Des recettes propres réalisées :

produits de paiement des journées d’hospitalisation, produits de paiement des actes médicaux
et chirurgicaux, produits de paiement des actes de biologie médicale, produits de paiement
des examens de radiologie et des actes d’imagerie et d’exploration fonctionnelle, recettes
afférentes aux certificats médicaux et médico-légales, produit de livraison des poches de sang
et des dérivés du sang, produits de vente du mobilier, de matériel réformé et autres produits ,
produits de remboursement de prothèse et de médicaments coûteux , produits de
remboursement des cessions onéreuses, subventions et dons.

v LES DEPENSES :

Les dépenses en matière de santé sont les ressources totales engagées dans la réalisation des
actions ou pour la satisfaction des besoins dans le domaine de la santé. Les dépenses de l’Etat
sont de deux types : les dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement.

Ø Les dépenses de fonctionnement :

Sont destinées aux salaires du personnel, et à la couverture des frais nécessaires pour le
fonctionnement quotidien des services de l’Etat :

• Charges immobilières : entretien, réparation et maintenances des installations ;

• Taxes et redevances : eau, électricité, télécommunications, taxes postales ;

• Achat de mobilier, matériel et fournitures de bureau : matériel et mobilier de


bureau, fournitures de bureau, papeterie, imprimés ; entretien et réparation du
mobilier et du matériel de bureau ;

• Achat du matériel technique et informatique : matériel informatique, fournitures


informatiques, matériel didactique, entretien et réparation du matériel
informatique et technique ;

• Parc automobile : achat de véhicules utilitaires (ambulances, vélo-moteurs), de


pièces de rechanges et pneumatiques, carburants et lubrifiants, assurance des
véhicules ;

• Transport et déplacement : indemnités de déplacement, frais de transport du


mobilier et du matériel ;

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• Hébergement, hôtellerie, et restauration : achat de matériel de couchage,


d’habillement et linge, de matériel de cuisine et de buanderie, entretien et
réparation de cuisine, de literie, de buanderie ;

• Frais d’hygiène et de restauration : alimentation des malades et personnel de


garde, produits alimentaires, collation aux donneurs de sang, blanchissage,
nettoyage et dégraissage de linge, frais inhérent à l’hygiène, la désinfection, et le
nettoyage des bâtiments, achat de produits ; de désinfection et d’insecticide, achat 6
des produits énergétiques pour chauffage, cuisson ;

• Frais divers : abonnement et documentation.

Ø Les dépenses d’investissement :

Sont destinées aux constructions et aux équipements lourds.

v INVESTISSEMENT :
Emploi de sommes d'argent en vue d'en tirer un profit ultérieur éventuellement durable, ou
bien acquisition de biens destinés à développer la capacité productive

v CONSOMMATION :

La consommation désigne l’usage de biens ou de services pour la satisfaction d’un besoin,


c’est l’utilisation de produits ou de services pour satisfaire des besoins spécifiques, elle peut
être finale ou intermédiaire.

Ø La consommation intermédiaire :

Elle est représentée par l’ensemble des achats de biens et de services réalisés par un
producteur et destinés à être utilisés dans le processus de production. Par exemple, les
médicaments destinés à produire un service de soins, ou les réactifs nécessaires à la
production de radios ;

Ø La consommation finale :

C’est l’acquisition de biens et services permettant de satisfaire directement un besoin.

v COUT DES PRESTATIONS :

Montant de ressources requises pour acheter ou produire un bien ou un service. Il est


habituellement exprimé en termes monétaires. Les coûts peuvent être de plusieurs types: coût
direct, coût indirecte, coût moyen, coût fixe, coût variable, coût total (voir chapitre 6)

v DEMANDE DE SOINS :

C’est un besoin ressenti qui aboutit à une démarche de recours à des services de santé ; elle ne
correspond pas nécessairement à l’ensemble des besoins de santé, car certains individus ne
recourent pas nécessairement aux services malgré qu’ils ressentent un besoin ; d’autres ne
perçoivent pas qu’ils ont un besoin même si ce dernier est présent (Besoin LATENT).

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v BESOINS DE SOINS :

La manifestation des besoins de santé est liée au niveau socioculturel et économique, au


progrès de la médecine ainsi qu’au développement des moyens d’information et de
communication. Les exigences en la matière sont de plus en plus croissantes chez la
population qui veut disposer de services de santé performants, de qualité et répondant à ses
attentes.
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v OFFRE DE SOINS :

Elle est assurée par les établissements de santé publics et privés qui ont pour mission :

ü D’assurer les examens de diagnostic, la surveillance et le traitement des malades, des


blessés et des femmes enceintes... ;
ü De participer à des actions de santé publique et notamment à toute action médico-
sociale coordonnée et à des actions d'éducation pour la santé et de prévention ;
ü D'assurer la qualité et la sécurité des soins dispensés.

Au titre de ces missions, ils prodiguent avec ou sans hébergement:

ü Des soins de courte durée ou concernant des affections graves pendant leur phase
aiguë en médecine, chirurgie, obstétrique, odontologie ou psychiatrie ;
ü Des soins de suite ou de réadaptation dans le cadre d’un traitement ou d’une
surveillance médicale à des malades requérant des soins continus ;
ü Ils assurent aussi des soins de longue durée comportant un hébergement à des
personnes n'ayant pas leur autonomie de vie et dont l'état nécessite une surveillance
médicale constante et des traitements.

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CHAPITRE II : LES RESSOURCES DU SYSTEME DE SANTE :

Depuis l’indépendance, un important effort a été consenti par l’Etat pour développer les
ressources du système de santé par la réhabilitation ou la reconstruction d’un certain nombre
d’établissements de soins existants. Le même effort a été entrepris pour améliorer
l’encadrement du système, par les professionnels de la santé, nécessaire aux soins et aux
activités de promotion, de prévention et de lutte contre les maladies.
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v LES RESSOURCES HUMAINES :

Ø Le personnel médical : composé essentiellement de :

ü Médecins généralistes ;

ü Médecins spécialistes tels que des chirurgiens, des obstétriciens/gynécologues, des


pédiatres, des ophtalmologues, des O.R.L., des anesthésistes/réanimateurs, des
radiologues des pharmaciens et autres……En 2016, l’effectif médical dans l’ensemble
des secteurs (public et privé) était de 15 390 : 8 529 dans le secteur public (55.4%) et
6 861 dans le secteur privé (44,6%).

Ø Le personnel infirmier : composé essentiellement :

ü D’infirmiers diplômés : lauréats de l’école des cadres publiques ou privées,


polyvalents, anesthésistes, technicien de radiologie ou de laboratoire, accoucheuses,
psychiatrie, préparateur en pharmacie, diététiciens et autres ;

ü D’infirmiers auxiliaires de formation publique ou privée.

Ø Le personnel administratif : composé essentiellement de :

ü Personnel administratif et technique : administrateur divisionnaire principal,


administrateur économe, économe, rédacteur, sous économe, secrétaire… ;

ü Personnel de maintenance : ingénieur, technicien de maintenance et autres


techniciens ;

ü Personnel de service : agent public et agent de service.

En 2016, la population du Maroc était d’environ 40 631 000 habitants, le niveau de desserte
par les médecins de l’ensemble des secteurs (public et privé) est d’un médecin pour 1 925, en
ce qui concerne le personnel infirmier tous secteurs confondus, la desserte est d’un
paramédical pour 1078 habitants.

v LES RESSOURCES MATERIELLES ET TECHNOLOGIQUES :

Ø Matériel pour le soutien des missions :

ü Immeubles ;

ü Installations techniques ;

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ü Mobilier, matériel et fournitures de bureau ;

ü Matériel technique et informatique et pièces de rechange ;

ü Véhicules utilitaires (vélomoteurs, véhicules automobiles) ;

ü Matériel d’hébergement, d’hôtellerie, de restauration et de buanderie ;


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ü Habillement et linge ;

ü Nécessaire pour l’entretien et la réparation du matériel pour le soutien des missions.

Ø Matériels pour le diagnostic et soins :

ü Mobilier et matériel technique ;


ü Matériel médico-technique ;
ü Matériel et mobilier médico-hospitalier ;
ü Outillage nécessaire à la maintenance du matériel de diagnostic et soins.

v LES RESSOURCES FINANCIERES:

Ø Les sources de financement :


Les sources de financement de la santé proviennent des subventions de l’Etat, des recettes
propres, de la coopération internationale et des Organismes Non Gouvernementaux (O.N.G).

Ø Les subventions de l’Etat :

(Subvention du budget général), l’Etat a des obligations de protection générale de la santé de


la population et en tout premier lieu en matière d’hygiène, d’assainissement et de lutte contre
les maladies évitables; ainsi que la prise en charge des indigents et les investissements lourds.

En 2015, le budget du Ministère de la Santé ne représente que 5.3% du budget de l’Etat, la


moyenne du budget du Ministère de la Santé par habitant est estimée à 174,90 dirhams

Ø Les recettes propres réalisées : (voir chapitre 1 paragraphe 5) ;

Ø La coopération internationale : Les principales organisations internationales qui


participent au financement du développement sanitaire du pays sont :

ü L’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) ;

ü Le fond des Nations Unies pour les Activités de Population (F.N.U.A.P.) ;

ü Le Fond des Nations Unies pour la Protection de l’Enfance (U.N.I.C.E.F.) ;

ü L’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (A.I.E.A.).


Cette coopération s’effectue sur la base de programmes d’actions établis conjointement avec ces
organisations (formation, construction d’établissements de santé, équipements etc.…)

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Ø Les organismes non gouvernementaux :

ü Les activités des ONG marocaines couvrent plusieurs aspects (prise en charge des
enfants abondonnés, la réadaptation et la réhabilitation des handicapés, la lutte contre
les déficiences visuelles, la lutte contre le SIDA… ;

ü Quant aux ONG étrangères, elles interviennent dans les programmes sanitaires, dans 10
l’acquisition et les dons de véhicules, la construction des établissements de soins de
santé de base et dans la formation du personnel ;

ü La Fondation Mohammed V accorde à la santé une place privilégiée dans son


programme d’action.

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CHAPITRE III : LES PRINCIPES DE L’OFFRE DE SOINS :

v L’EQUITE:

L’équité est une vertu qui consiste à régler sa conduite sur le sentiment du juste et de l’injuste,
c’est un critère fondé sur la notion de justice sociale ; le contraire de l’équité est l’iniquité,
l’injustice, la partialité. Une source de financement qui aurait pour conséquence, directe ou
indirecte, de limiter pour les pauvres, l’accès aux soins ne serait pas équitable. 11

Au Maroc, on remarque l’existence d’une iniquité de l’état de santé entre milieux de


résidence, régions et niveau socio-économique.

Ø Iniquité de l’état de santé entre milieux de résidence : (Enquête réalisée par PAPCHILD
en 2014).

Un écart constant persiste entre les milieux urbain et rural, surtout en ce qui concerne
l’espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile et la mortalité maternelle :

ü Accouchement en milieu surveillé : 75,2% pour le milieu urbain et 26,6% en milieu


rural ;

ü Consultation prénatale : 61,9% en milieu urbain, et 21,1% en milieu rural ;

ü Couverture vaccinale : 94,8% en milieu urbain et 80,9% en milieu rural.

Ø Iniquité de l’état de santé entre régions :

On note une mauvaise répartition spatiale des spécialités dont la concentration est évidente
dans les grands centres urbains notamment à Casablanca, Rabat, Kénitra, Marrakech, Agadir
et Tanger (environ 51% des spécialistes exercent dans ces provinces).

Ø Iniquité de l’état de santé entre niveau socio-économique :

Le coût élevé des soins et des médicaments et la faiblesse du financement collectif et


solidaire, fait qu’une bonne partie de la population marocaine se trouve devant un choix
difficile, soit renoncer aux soins soit s’endetter.

v L’ACCESSIBILITE:

L’accessibilité est la possibilité d’accéder, d’arriver, d’entrer (endroit accessible, poste


accessible) ou bien qu’on peut payer, acheter (prix accessibles).

L’accès aux soins de santé de base est reconnu comme un droit de chaque citoyen, mais des
caractéristiques économiques, géographiques ou socio-culturelles influent sur ce droit.

Ø Caractéristiques économiques :

Les pays ont de plus en plus de difficultés à trouver les ressources nécessaires pour maintenir
et développer les services publics de santé.

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En zone rurale, des travaux ont démontré que la place des dépenses de santé dans le budget
des ménages est extrêmement faible, elles se situent presque en dernière place, ce sont les
dépenses alimentaires qui sont les plus importantes.

Ø Caractéristiques géographiques :

La densité des formations sanitaires diminue dans les milieux ruraux éloignés, et les voies
d’accès sont parfois difficiles ce qui gêne énormément le transport des malades désirant 12
bénéficier de prestations sanitaires.

Ø Caractéristiques socio-culturelles :

Les mythes, les religions, les principes éthiques et les coutumes influencent directement sur le critère
d’accessibilité.

v LA QUALITE:

Juger de la qualité des soins (préventifs ou curatifs) est important, et trop peu réalisé encore :
c’est ce qu’on appelle l’évaluation des soins.

La qualité technique des soins ne veut pas dire forcément l’utilisation de plateaux techniques
sophistiqués. Les techniques doivent être adaptées aux ressources, aux exigences
d’accessibilité pour tous, et aux besoins.

Elles comportent, au même titre que les gestes techniques proprement dits, les mesures de
type psychologique et social qui assurent la globalité (services préventifs et services curatifs
qui ne fonctionnent pas séparément) et la continuité des soins (pas de rupture dans la prise en
charge entre prévention, diagnostic, traitement médical, mesures d’accompagnements
psychologiques et sociales, réadaptation).

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CHAPITRE IV : LES SYSTEMES DE PROTECTION MEDICO-


SOCIALE AU MAROC (LOI 65-00 sur LA COUVER
TURE MEDICALE DE BASE):
Les paiements directs ne permettent pas aux populations de financer des soins lourds, il est
nécessaire de procéder à un système de mutualisation des ressources.

Ces systèmes peuvent être publics (mutuelles et sécurité sociale) ou privés à but lucratifs (les 13

assurances privées).

v LES SYSTEMES PUBLIQUES:


L’ASSURANCE MALADIE OBLIGATOIRE (AMO) :
L’Assurance Maladie Obligatoire de base est un système d’assurance sociale instauré par la
loi n° 65-00 pour la couverture des risques et frais de soins de santé inhérents à la maladie ou
l’accident, à la maternité et à la réhabilitation physique et fonctionnelle. Toutes les catégories
socioprofessionnelles sont concernées par l’AMO de base dés lors qu’elles exercent une
activité lucrative ou qu’elles perçoivent une pension.

C’est un système de financement de soins, par les contributions, organisé et régulé par la
législation. L’assurance sociale implique des conditions obligatoires et des cotisations
indexées sur le revenu devant être versées par les employeurs et les employés :

ü Taux de cotisation du secteur privé : 4% de l’ensemble des rémunérations réparti à


raison de 66,4% à la charge de l’employeur et 33,3% à la charge du salarié plus 1% à
la charge exclusive de l’ensemble des employeurs assujettis au régime de sécurité
sociale.

ü Taux de cotisation du secteur public : 5% de l’ensemble de la rémunération répartie


à raison de 50% à la charge de l’employeur et 50% à la charge du salarié. Chacune
des parts de la cotisation est perçue dans la limite d’un montant mensuel minimum de
70 dirhams et d’un plafond mensuel de 400 dirhams
v MODALITES DE PRISE EN CHARGE :
Ø Bénéficiaires de la prise en charge :

ü Les membres de la famille :

Sont considérés comme membres de la famille bénéficiant du droit à l’AMO :

• Le (s) conjoint (s) de l’assuré ;

• Les enfants à charge jusqu’à 21 ans, ou en cas de poursuite des études, jusqu’à 26
ans ;

• Les enfants pris en charge conformément à la législation en vigueur ;

• Les enfants handicapés sans limite d’âge lorsque leur handicap physique ou mental
les rend dans l’impossibilité de se livrer à une activité.

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ü Les anciens résistants et membres de l’armée de libération :

La gratuité leur est reconnue pour « les soins médicaux, chirurgicaux et pharmaceutiques
nécessités par les infirmités ayant donné droit à pension » (article 10 du dahir n°1-59-075 du
16 mars 1959 relatif au régime des pensions attribuées aux résistant et à leur veuves,
descendants et ascendants). En attendant le régime spécifique pour les autres prestations. 14

ü Les étudiants :

Dans le cadre de l’AMO, les étudiants de l’enseignement supérieur, privé et public,


constituent une catégorie qui a bénéficié d’un régime spécifique d’assurance maladie
obligatoire. Les étudiants constituent des ayants droit qui bénéficient à ce titre jusqu’à l’âge
de 26 ans de l’assurance maladie lorsque l’un des parents est un assuré social.

Ø Panier de soins:

Le panier de soins n’est pas identique pour les assurés du secteur privé et du secteur public, il
s’agit de deux paniers de soins distincts :

ü Pour les salariés et titulaires des pensions du secteur public :

L’AMO garantit toutes les prestations de soins et de services préventifs et curatifs, prévus à
l’article 7 de la loi 65-00, délivrés à titre ambulatoire ou dans le cadre de l’hospitalisation
(actes médicaux, chirurgicaux, de biologie médicale et de toutes spécialités, actes
paramédicaux, médicaments, biens et dispositifs médicaux admis au remboursement).

ü Pour les salariés et titulaires des pensions relevant de la CNSS :

Le panier de soins recouvre les rubriques suivantes :

• L’hospitalisation ;

• Les affections de longue durée (ALD) et les affections lourdes et


coûteuses (ALC) ;

• Les enfants jusqu’à l’âge de 21 ans ;

• La grossesse, l’accouchement et les suites de couches ;

• Les prestations ambulatoires rendues au titre de ces rubriques.

Ø Taux de couvertures:

ü Pour les assurés du secteur public :

• Les affections de longue durée et les affections lourdes et coûteuses


(ALD, ALC): le taux de couverture est de 100% sur la base de la
tarification nationale de référence (TNR) ;

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• L’hospitalisation dans les hôpitaux publics : 100% ;

• L’hospitalisation dans les cliniques privées : 90% de la TNR ;

• Les médicaments : 70% ;

• Les soins ambulatoires : 80% de TNR ;


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• L’appareillage, la lunetterie, les prothèses, les implants et dispositifs
médicaux : sous forme de forfaits prévus dans la TNR

ü Pour les assurés de la CNSS :

70% pour les prestations de soins et de services rendues à titre ambulatoire au titre des
rubriques du panier de soins couverts par l’AMO. Ce taux est porté à 90% en cas
d’hospitalisation et d’ALD OU ALC.

LE REGIME D’ASSISTANCE MEDICALE DES ECONOMIQUEMENT


DEMUNIS (RAMED):

Afin de concrétiser l'engagement de l'Etat, qui consacre le principe du droit à la santé tel que
prévu par les conventions internationales, un système obligatoire de couverture médicale de
base concernant les citoyens économiquement démunis sera mis en place en vue d'atteindre
l’accès universel aux soins; A cette fin, il est institué un système de couverture médicale, de
base comprenant l'assurance maladie obligatoire de base (AMO) et le régime d'assistance
médicale (RAMED).

Le régime d'assistance médicale (RAMED) fondée sur les principes de l'assistance sociale et
de la solidarité nationale au profit de la population démunie.

Les personnes économiquement faibles qui ne sont assujetties à aucun des régimes
d'assurance maladie obligatoire de base institués au titre de la présente loi sont éligibles pour
la prise en charge des frais de leurs soins, à un régime d'assistance médicale dans les
conditions définies par la présente loi.

Les personnes assurées dans ce cadre et les bénéficiaires doivent être couverts sans
discrimination aucune due à l'âge, au sexe, à la nature de l'activité, au niveau et à la nature de
leur revenu, à leurs antécédents pathologiques ou à leurs zones de résidence.

LES ASSURANCES PRIVEES:

L’assurance est un instrument financier fondé sur le versement d’une cotisation, dont
l’adhérent accepte de verser une cotisation en contrepartie d’une réparation financière d’un
risque.

Le régime d’assurance maladie est un système à titre lucratif (l’assureur doit rechercher la
rentabilité de l’activité), que les intéressés peuvent contracter sous des conditions de prise en
charge et de remboursement des prestations selon un protocole défini en fonction des
cotisations convenues.

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Ces systèmes privés ont pour défaut de conduire à la fois à une sélection des populations, des
prestations fournies et de présenter des coûts de gestions élevés.

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