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ECONOMIE DE LA

SANTE

Mohammed BOUTAT, Administrateur premier grade


PLAN DU COURS
• Introduction………………………………………………………………
• Définitions …………………………………………………………….
• 1-1 Economie…………………………………………………………..
• 1-2 Economie de santé………………………………………………….
• 1-3 Produit Intérieur Brut et Produit National
Brut…………………….
• 1-4 Ressources………………………………………………………….
• 1-5 Capital………………………………………………………………
• 1-6 Consommation…………………………………………………….
• 1-7 Budget ……………………………………………………………..
• santé……………………………….
• La politique sanitaire au Maroc…………………………………………………….
• La notion de besoin et problème de santé…………………………………………..
• Les spécificités de l’économie de la santé…………………………………………
• Les facteurs de la consommation médicale………………………………………..
• Les indicateurs de santé ……………………………………………………………
• Le coût………………………………………………………………………………
• L’évaluation économique…………………………………………………………..
• 8-1 La micro économie
• 8-2 La mesure de l’efficacité………………………
• 8-2 Le coût et les bénéfices
• 8-3 Le coût - efficacité ……………..………………………………………………
• 8-4 Le coût marginal………………………………………………………………
• 8-5 Le coût d’opportunité……………………………………………………………
• 9- Les systèmes et les modes de financement de la santé
OBJECTIFS
- Définir les termes suivants :
Economie
Economie de santé
Produit Intérieur Brut (PIB)
Produit National Brut (PNB)
Ressources
Budget
Consommation
Capital
NNNNNNNNNNNNNNNNN%%%%%%%
• 2- Décrire la politique sanitaire au Maroc
%%%%%%%N
• 3- Expliquer la notion de besoin et du problème
• 4- Décrire les spécificités de l’économie de la santé
• 5- Décrire et expliquer les facteurs de la consommation en
soins et services
• 6- Citer les indicateurs de santé et expliquer leur utilité
• 7- Définir la notion du coût
• 8- Décrire les différents types de coût
• 9- Citer et définir les instruments d’évaluation économique
• 10- Décrire les différents modèles de systèmes de santé
• 11- Expliquer les modalités de financement de la santé
Introduction
L’économie de santé est une discipline jeune. Elle commence
progressivement à faire partie de la science économique.
C’est une discipline qui connaît une progression assez
phénoménale dans son élaboration.
Son objet est d’évaluer en terme de coût et d’efficience la
production des soins et services médicaux alloués à la
population.
Dépenses en biens et services
Travail terre capital
Vue d’ensemble d’une économie

Biens et services
Taxes Subentions
Gouvernement

Entreprises
Manages

Taxes
Allocations
Biens et services
Salaires Intérêts Loyers
Biens et Services
Les composantes (décideurs) d'une économie
Cas du secteur de la santé
LES MENAGES:
". Consommateur de soins
. Producteur de soins (Frais soins traditionnels, achat de
Médicament, ...)
. Force du travail des individus dépend de leur état de santé
. Demande de service est fonction de nombre de ménage,
structure démographique,
. Producteur de soins (surveillance, les premiers soins,.. ..)
. Financeur de soins (Directe et indirecte: Impôt, cotisation,
payement direct
LES ENTREPRISES:
. De production, de distribution
. A vocation locale, Nationale ou internationale
. Selon secteur de production (Primaire, Secondaire,
Tertiaire)
. Entreprise de monoproduction, Pluriactivité
. Directement lié à la santé: Produisent des biens et
services médicaux (Industrie Pharmaceutiques,
hôpitaux, industrie technologie biomédicale,......
. Non lié à la santé: Automobile (Permet le
développement du secteur sanitaire (création
d'emploi et cotisation sociale, )
L'ETAT
. Fonction législative et juridique
. Maintien de l'ordre
. Administration et gestion des établissements publics
. Financement ( prélèvement des impôts),
investissement et planification
. Arbitrage ( Syndicat/patronat)
. Représentation internationale
EXTERIEUR
. UNICEF (Politique de vaccination, médicament, )
. BM (Politique de privatisation, autonomie des
hôpitaux,.. )
. OMS ( Organisation des service de santé, District
. OMC
Nécessité de mécanismes de coordination
entre ces acteurs
Sept questions fondamentales auxquelles l'économique
tente

LA PRODUCTION, LA CONSOMMATION ET LE PROGRES


TECHNIQUE:
Comment les individus choisissent-ils les biens et les services
qu'ils consomment et les moyens de production qu'ils
utilisent? En quoi ces choix sont-ils tributaires des nouvelles
découvertes et des nouvelles technologies?

LES SALAIRES ET LES REVENUES:


Qu'est ce qui détermine le revenue de chacun?
Pourquoi certains individus sont-ils rémunérés beaucoup mieux
plus que d'autres, qui travaillent autant et plus qu'eux?
LE CHOMAGE :
Quelles sont les causes du chômage? Et pourquoi celui ci frappe-
t-il certains groupes plus que d'autres?
L'INFLATION:
Pourquoi les prix montent-ils?
Pourquoi de telles flambées dans certains pays et à certains
époques, alors que les prix connaissent une relative stabilité
en d'autres pays ou en d'autres temps?
L'ETAT:
Quelles sont, sur la vie économique du pays, les répercussions
des impôts et des dépenses publiques? Que se produit- il
lorsque l'Etat est en déficit?
LE COMMERCE INTERNATIONAL
Quels sont les facteurs qui déterminent la structure et
le volume des échanges entre pays?
LA RICHESSE ET LA PAUVRETE:
(Ex: Hong- Kong/Ethiopie)
A quoi attribuer les différences de niveau de vie entre
les nations? Pourquoi certains sont-ils riches et
d'autres sont pauvres?
Sept questions complexes, aucunes réponses simples
Quels sont les points communs entre ces questions?
En quoi sont-elles des questions économiques?
Sept questions complexes, aucunes réponses simples
Quels sont les points communs entre ces
questions? En quoi sont-elles des questions
économiques?

• Toutes les questions économiques découlent d'un


fait fondamental: la rareté
• LA RARETE:
La rareté vient de ce que les besoins dépassent les
ressources existantes, car les besoins sont illimités,
tandis que les ressources dont on dispose pour les
satisfaire sont limitées.
Le problème de la rareté force à faire des choix
( L'économique = science des choix)
• Tout choix suppose la comparaison de deux situations:
les avantages de la possession de certain nombre de bien
et les inconvénients qu'entraîneraient la diminution
d'autre bien. La décision qui nous permet de tirer le
meilleur parti des différentes possibilités offertes
s'appelle L'OPTIMISATION. Tout choix comporte un pris à
payer
Pourquoi est-il important d’évaluer le coût et l’efficience
des prestations de santé ?
Actuellement les besoins en matière de santé sont de plus
en plus importants. Ils dépassent de loin les ressources
disponibles qui sont de plus en plus limitées. Devant
cette problématique, il devient indispensable de faire le
bon choix dans l’utilisation des ressources mises à la
disposition des services de santé, pour éviter l’arbitraire.
D’où l’utilité de l’étude de l’emploi des ressources.
L’économie de santé n’est pas un chapitre
complémentaire de la science économique. Elle est
l’un des fondements de toute vraie science
économique, car l’économie politique est avant tout
une science qui s’intéresse à l’homme, et sa finalité
est le bien être de l’être humain. Elle s’intéresse
surtout à la façon dont les besoins matériels des
individus et de la société peuvent être satisfaits.
Qu'est-ce que l'économie de la santé ?
L'économie de la santé est une science qui examine la
manière d'utiliser au mieux les moyens disponibles
(financiers matériels et humains) pour atteindre des
objectifs bien précis en matière de santé. En d'autres
termes, elle recherche la meilleure répartition possible
entre fonds privés et fonds publics afin d'obtenir de
meilleurs résultats pour la santé publique.
Pourquoi une économie de la santé ?
Dans la plupart des pays, les dépenses de soins de
santé augmentent plus rapidement que les recettes.
Ce phénomène s'explique par divers facteurs,
comme:
• le vieillissement de la population,
• les progrès de la médecine,
• l'offre croissante de services et produits médicaux,
• les attentes élevées de la population.
Economie de santé :
L’économie de santé s’intéresse à la manière dont les besoins en
matière de santé peuvent être satisfaits.
Ce concept se définit également par rapport à son objet, qui consiste à
évaluer en termes de coût et d’efficience la production des soins et
services médicaux.
L’économie de santé ; ce n’est pas :
faire des économies ; Diminuer les dépenses ; ou
Contrôler les agents économiques.
C’est plutôt :
Rechercher la meilleure utilisation des ressources ;
Atteindre les objectifs du développement humain.

questions clés se posent en économie de santé :


Quels sont les besoins prioritaires ?
Quelles sont les réponses efficaces ?
Quels sont les coûts ?
Qui finance ? Qui paie ?
Produit intérieur Brut (PIB) et Produit National Brut (PNB):
Le produit désigne non seulement ce qui résulte d’une activité
de production, mais surtout, au niveau d’un ensemble de
production, l’une des mesures de la production réalisée au
total par cet ensemble.
En économie, il s’agit de l’un des agrégats des comptes
nationaux. Il est égal à la somme des valeurs ajoutées réalisées
par des producteurs.
Le produit intérieur brut (PIB) par tête exprime la masse des
biens et services produits par
des agents qui résident sur le territoire d’un pays.
Le produit national brut (PNB) comprend la production des
agents de la même nationalité,
qu’ils résident à l’intérieur du pays où à l’étranger.
Ressources :
Outre les différentes significations courantes de ce terme, il est
aussi employé pour désigner tout ce qui est nécessaire à une
activité de production : on parle alors de ressources
consacrées à cette activité ou employées dans cette activité,
ou encore ressources productives. Il s’agit évidemment
d’abord de ressources naturelles (matières premières, richesse
du sous sol, eau, etc.) mais aussi du travail et du capital au
sens technique: équipements techniques et matériel.
Les ressources financières (le budget alloué à une activité),
servent à acquérir les ressources productives.
Les ressources productives sont parfois désignées par le terme
anglais d’input, ou encore par entrées.
Capital
Le capital désigne l’ensemble des usines, équipements et stocks
utilisés pendant plusieurs années dans la production des biens
et des services.
Par exemple, les bâtiments des établissements des soins ou
l’équipement des blocs chirurgicaux constituent un capital
pour la production des services de santé.
Les produits à usage unique (vaccins, réactifs, médicaments…)
ne font pas partie du capital. Ce sont des consommations
intermédiaires, renouvelables.
Dans la pratique comptable, on considère comme biens
d’équipement ceux dont la durée d’utilisation est supérieure à
un an.
Le capital humain désigne l’ensemble des compétences et
capacités humaines résultant d’investissements réalisés dans
l’enseignement et la santé.
Consommation
La consommation désigne l’usage de biens ou de services pour la
satisfaction d’un besoin. Elle peut être finale ou intermédiaire.
La consommation finale, c’est l’acquisition de biens et services
permettant de satisfaire directement un besoin immédiat.
La consommation intermédiaire est représentée par l’ensemble
des achats de biens et de services réalisés par un producteur
et destinés à être utilisés dans le processus de production.
Par exemple, les médicaments destinés à produire un service de
soins, ou les réactifs nécessaires à la production de radios.
Le Budget :
C’est une prévision pour une période donnée d’un ensemble d’actions visant
à atteindre les objectifs d’une institution, entreprise ou département.
Le budget de l’Etat comprend deux parties : Les Ressources et les Dépenses.
Les Ressources proviennent des impôts payés par les contribuables, la vente
des biens et services, le produit de la privatisation , les dons, les prêts, etc.
Les Dépenses de l’Etat sont de deux types : Les dépenses de fonctionnement
et les dépenses d’investissement.
Les dépenses de fonctionnement sont destinées aux salaires des
fonctionnaires, et à la couvertures des frais nécessaires pour le
fonctionnement quotidien des services de l’Etat (eau, électricité, achat de
fournitures, entretien, achat de médicaments et de fongibles médicaux,
alimentation des malades etc.)
Le budget des hôpitaux SEGMA (Services de l’Etat Gérés de
Manière Autonome) obéit au même principe : Ressources et
Dépenses.
Les Ressources d’un hôpital SEGMA proviennent des
subventions de l’Etat, et des recettes
réalisées (produit de l’hospitalisation, consultations médicales,
produit des examens de laboratoires et de radiologie, vente du
matériel réformé etc.)
Quant aux Dépenses, elles permettent de couvrir les frais
d’achat de médicaments et fongibles médicaux, l’alimentation
des malades, l’achat du matériel médico-technique et médico-
hospitalier, etc.
Les dépenses d’investissement sont destinées aux constructions
et aux équipements.
Les concepts « besoin » et « problème
La plupart des définitions données par la littérature,
confondent ces deux termes.
Ainsi, pour Hogarth, le besoin de santé correspond à « une
déficience ou à une absence de la santé, déterminée à
partir de critères biologiques ou épidémiologiques et
commandant des mesures de prévention, de traitement,
de contrôle et d’éradication ».
Pour Brown et ses collaborateurs, le besoin de santé est un
« état de maladie perçu par l’individu et défini par le
médecin ».
Pour Donabédian, il s’agit d’une « perturbation de la santé
et du bien être ».
Les termes déficience, état de maladie et perturbation
correspondent davantage à la notion de
• « problème de santé » qu’à celle de « besoin de
santé ».
• Le problème de santé correspond alors à un état de
santé jugé déficient par l’individu, par le médecin ou
par la collectivité.
• D’autre part, le besoin exprime l’écart ou la différence
entre un état optimal, défini de façon normative, et
l’état actuel ou réel.
• Donc le besoin représente ce qui est requis pour
remédier au problème identifié. Le besoin se mesure
en estimant l’écart par rapport à la norme. Plus l’écart
à la norme est grand, plus le besoin de santé est
important. Le besoin de santé, à son tour, fait naître
un besoin de services afin de pouvoir réduire l’écart
de performance.
L’INTERACTION OFFRE-DEMANDE-BESOINS EN SOINS

1= Demande exprimée, service disponible,


mais pas de besoins réels:
Gaspillage, inefficacité.
2= Demande exprimée, besoins existants
mais service non disponible :
2 •Mécontentement et détérioration de la
DEMANDE BESOIN santé de la Population.
3= Service disponible; besoins exprimés
1 4 mais pas de demande manifestée:
•demande manifestée: Sous-utilisation des
3
services.
4= Equilibre; mais très faible. L’objectif c’est
OFFRE d’élargir cette zone de convergence
Dans l’absolu, les besoins de la population en services de santé sont vastes
et
différenciés. Ils peuvent variés d’une simple information en matière
d’éducation de santé à une technique de chirurgie hautement compliquée.
Ainsi, il faudra donc s’aider d’une approche réaliste et rationnelle pour
déterminer les moyens (offre) qu’il convient de mettre à la disposition de la
population.
En général, les besoins de la population, en services de santé, seront
toujours plus importants que les moyens mis en place pour y répondre.
D’autre part, il se peut aussi que les services mis à la disposition de la
population soient encore peu utilisés par celle-ci.
Dans ce dernier cas, la priorité doit être donnée à une optimisation des
services existants avant de développer ou d’offrir d’autres services.
Il s’agit d’élargir la zone numéro 4 du schéma ci-dessus et d’arriver à une
situation d’équilibre entre le trio Demande-Offre-Besoins.
• Le besoin est ce qu’il faut faire pour que la situation
problématique (l’état de santé actuel) parvienne à
correspondre à la situation désirée (l’état de santé cible).
• Les besoins sont de quatre types :
• Le besoin normatif : C’est celui qui est défini par
l’expert ou le professionnel par rapport à une
certaine norme de désirabilité ou d’optimalité.
Celui ou celle qui n’y répondent pas sont jugés en
état de besoin.
• Le besoin ressenti (feelt need) : Cette catégorie
réfère aux perceptions des gens sur leurs
problèmes de santé, ou à ce qu’ils désirent comme
services de santé.
• Le besoin exprimé : Il équivaut à la demande de
soins ou de services, au besoin ressenti qui aboutit
à une démarche de recours à des services. Il ne
correspond pas nécessairement à l’ensemble du
besoin de santé, car certains individus ne recourent
pas aux services malgré qu’ils ressentent un
besoin ; d’autres ne perçoivent pas qu’ils ont un
besoin même si ce dernier est présent.
• Le besoin comparatif : Par cette expression on
entend le besoin qu’un individu ou un groupe
devrait avoir puisqu’il présente les mêmes
caractéristiques qu’un autre individu ou groupe
pour lequel on a identifié un besoin.
Les aspects spécifiques de l’économie de santé
L’économie de santé est avant tout une économie de
service.
Les activités de service ont des particularités.
Une économie de service implique la présence en
même lieu et au même moment du producteur et
du consommateur.
Le réseau de production de services de santé doit être
décentralisé à tout point du territoire.
La production en masse et en grande série est exclue.
L’accroissement de la productivité est une
démarche à la fois complexe et difficile
C’est une économie où l’intervention de l’Etat est étendue.
L’Etat réglemente et organise la profession médicale ;
L’Etat contrôle le comportement des dispensateurs de soins ;
Il exerce le contrôle de l’organisation des soins ;
Il contrôle les prix des services médicaux, et l’entrée à l’exercice de la
profession médicale et paramédicale ;
Le financement de la recherche médicale est à prédominance publique ;
L’Etat réglemente les instruments techniques et les instruments médicaux.
Les conséquences de cette intervention :
La planification et la programmation des initiatives nationales ou locales
jouent un rôle important dans l’organisation du système. Ex.
localisation géographiques des médecins.
La croissance du secteur de santé dépendra étroitement des décisions des
pouvoirs publics.
L’activité médicale si situe en partie hors marché. Les prix sont fixés par des
négociations avec les organismes collectifs et non par l’offre et la
demande.
3- C’est une économie où les progrès scientifiques sont extrêmement
rapides. Ces progrès ont Conséquences de ces progrès :
Un coût croissant sous l’effet de la recherche, de la technologie, et de
la qualification ;
Des dépenses en soins en évolution rapide ;
La qualité de soins devient de plus en plus exigée.
Les déterminants du comportement du consommateur

Le facteur de morbidité
La morbidité est un risque qui peut affecter les individus et les
groupes sous l’effet de facteurs favorisants. Elle se distribue
différemment selon le sexe, l’âge, et le niveau socio-
économique.
L’ensemble des maladies auxquelles une population est exposée
constituent la charge de morbidité globale.
Les moyens nécessaires pour satisfaire aux besoins ressentis à la
suite d’une morbidité peuvent être très simples, et donc
aisément supportés par le patient, comme ils peuvent être
importants et hors de portée du consommateur (le
patient).
Les facteurs psychosociologiques
- La catégorie socioprofessionnelle : D’après les enquêtes faites sur le niveau
de vie des ménages, la population à activité agricole consomme
beaucoup moins de soins que les autres catégories
socioprofessionnelles.
La catégorie qui consomme plus de soins est constituée par les cadres
moyens et supérieurs, la profession libérale, et les employés.
La catégorie médiane est constituée par les ouvriers.
- L’habitat : Cette variable n’est pas déterminante dans les pays développés.
Au Maroc, comme au niveau des pays en voie de développement, elle
est très significative. La population résidant en milieu urbain consomme
plus de soins que celle du milieu rural.
- Niveau d’instruction : L’expression de la demande de soins, et par
conséquent les dépenses en santé, évolue en fonction du niveau
d’instruction. Plus le niveau d’instruction est élevé, plus la
consommation en soins est importante.
- Structure des ménages : La consommation médicale est également
influencée par la taille des ménages. Plus la taille des ménages est
réduite, plus la consommation est élevée.
Le facteur économique
Le revenu : La consommation en soins est fonction du
niveau de vie de la population. Si le revenu est
important, les dépenses en soins vont être
également importantes. Par contre, si le niveau
économique de l’individu est très faible, la
consommation en soins en sera de même.
L’effet prix : Le prix du médicament et de la prestation
sanitaire a son influence dans la consommation
médicale. Plus le prix est à la portée, plus la
consommation tendra à augmenter.
Le coût
Pour les économistes, le coût est la valeur des
ressources mobilisées pour produire quelque chose,
ou bien pour offrir un service de santé particulier ou
un ensemble de services dans le cadre d’un
programme de santé.
Les différents types de coût :
• Le coût direct : C’est la valeur des ressources
consommées pour la production d’une prestation
médicale. Il inclut habituellement les frais
d’hospitalisation, les médicaments, les examens
biologiques et radiologiques, les honoraires
médicaux, et les soins.
• Les coûts indirects : Ils représentent les pertes de productivité, les
heures de travail perdues consécutives à une maladie et les coûts
liés à l’obtention des soins de santé ou d’autres services. Ils sont
estimés sur la base des revenus.
Donc le concept coût doit être défini dans son sens large pour
englober également les coûts supportés par les ménages
• Quels coûts supporte principalement celui qui reçoit des soins ?
• Pour recevoir des soins ou des conseils éducatifs dans un
établissement de santé, le patient doit tout d’abord s’y présenter
puis attendre. Cela implique peut être qu’il doit s’absenter d’un
travail rémunéré, sacrifier un temps qui lui aurait été précieux, et
aussi payer son transport, la consultation médicale et les
médicaments.
• Par exemple, dans le cadre d’un programme de lutte contre le
paludisme, l’opération d’aspersions de l’insecticide DDT implique
que les habitants doivent évacuer les habitations et dégager les
denrées qui s’y trouvent. De même, la population cible de messages
éducatifs radiodiffusé doit s’acquérir des moyens pour capter le
message et passer du temps à l’écoute.
• Les coûts équivalents au temps revêtent donc une importance toute
particulière. Une étude consacrée au traitement du paludisme en
Thaïlande a établi que, pour les patients, 90% environs des coûts
correspondaient à une immobilisation du temps.
Le coût moyen : Le coût moyen d’un bien ou d’un
service est le coût par unité produite de ce bien ou de
ce service.
La valeur du coût moyen est obtenue en rapportant le
coût total supporté pour la production de ce bien ou
service à la quantité produite.
Coût moyen (CM) = Coût total (CT) / Quantité produite
(Q)
Les coûts fixes et les coûts variables :
Les coûts fixes sont ceux dont le montant ne varient pas avec le
niveau de la production.
Par exemple dans un programme de vaccination, le coût de
l’amortissement de la chaîne de froid reste constant, quelque
soit son degré d’utilisation dans le programme, et quelque soit
le nombre de vaccinations réalisées.
Les coûts variables (ou coûts renouvelables ou coût
d’exploitation) sont les coûts qui varient avec le niveau de la
production.
Par exemple, dans un programme de vaccination, les vaccins
représentent un coût variable, car leur niveau d’utilisation
varie en fonction des résultats du programme (nombre de
vaccinations réalisées), et l’achat de vaccins doit être
renouvelée.
Le coût total : Le coût total d’un bien ou d’un service
est la somme des dépenses engagées pour la
production de ce bien ou de ce service.
Le coût total est constitué d’une partie fixe (les coûts
fixes) et d’une partie variable (les coûts variables)
L’évaluation économique des dépenses de santé
Deux principaux critères sont à mettre en œuvre pour
cette évaluation.
1er critère : Le coût avantage.
C’est un critère qui permet d’avoir une réponse à la
question suivante :
Parmi les techniques, activités ou programmes qui
permettent de produire un effet donné sur la santé,
quel est celui ou celle qui consomme le moins de
ressources ?
2ème critère : Analyse du coût bénéfice.
Ce critère permet d’avoir une réponse
complémentaire :
Parmi plusieurs activités sanitaires qui ont le même
coût total, quelle est celle qui permet d’obtenir le
meilleur résultat ?
La micro économie de la production et de la consommation des
soins
La micro économie étudie les mécanismes des marchés
à partir des décisions individuelles supposées
rationnelles.
Pourquoi une analyse micro économique de la santé ?
Certains économistes considèrent que le patient
consommateur doit ressembler à l’homo économicus,
c’est à dire qu’il a des choix fondés sur une
rationalisation : minimum de dépenses avec le
maximum d’utilité ; sinon, il lui est difficile de gérer la
demande de soins.
Les principes de son comportement qui donnent un
caractère scientifique et objectif à cette rationalité
sont les suivants :
Le patient consommateur est capable d’établir une
relation d’ordre entre les utilités qu’il attribue aux
différents besoins.
Le patient consommateur est soumis à des contraintes.
Il dispose d’un revenu limité qui lui permet d’acquérir
des biens et des services sur un marché.
Le patient va être en mesure d’exprimer un classement
de ses préférences.
Est-ce que le malade est un consommateur
rationnel ?
• Le malade n’est pas toujours capable de révéler ses préférences
dans le marché de soins ;
• Il n’est pas capable d’apprécier la quantité et la qualité susceptible
de satisfaire ses besoins de santé ;
• Le critère qui dicte son choix est le prix. Or, dans le secteur de
santé, le prix n’est pas toujours connu ;
• Le patient peut ignorer sa maladie ;
• Quand la maladie survient, elle ne laisse pas le
temps au patient d’exercer sa souveraineté. Le
besoin est exprimé sous forme de souffrance
physique ou d’un mal souvent vague.
• Quand la maladie intervient, la consommation ne
peut être différée.
• En conséquence, le malade consommateur étant sous ou mal
informé, se trouve dans une situation d’inconfort. Il délègue au
médecin sa souveraineté, et lui soumet l’expertise de sa maladie.
2 La mesure de l’efficacité
La mesure de l’efficacité d’une activité consiste à
considérer d’une part les avantages qu’on en retire et
d’autre part son coût.
Pour décrire les effets d’un programme, on utilise
divers termes tels que « conséquences »,
« résultats », « avantages », « bénéfices », ou
« retombées ».
Le coût et le bénéfice
La notion de risque : L’activité préventive répond à un
problème potentiel (donc, notion de risque et de
probabilité), alors que l’activité curative répond à un
problème actuel.
Ce caractère de risque à des implications d’ordre
économique :
Le bénéfice de l’activité n’est pas égal au nombre de
personnes soumises à l’activité préventive, mais au
nombre de personnes qui, non soumises à cette
activité, aurait fait la maladie.
Ainsi, quand on évalue une campagne de vaccination,
on cherche le nombre de gens protégés et non le
nombre de vaccinés.
L’analyse coût - efficacité
Le rapport coût efficacité est un instrument utile pour
la prise de décision qui permet d’opérer un choix des
activités.
Cette technique implique qu’on évalue d’une part les
avantages (efficacité ou résultats) et d’autre part les
besoins en ressources (coûts) des diverses options
permettant d’atteindre un objectif.
Contrainte budgetaire

Exemple 1
Coût unitaire ttt 100 dh
• Nbre de mdes pouvant être traités: 10
• Efficacité du traitement: 85%
• Nombre de malades guéris: 8à9
Exemple2
Coût unitaire ttt 10 dh
• Nbre de mdes pouvant être traités: 100
• Efficacité du traitement: 70%
• Nombre de malades guéris: 70
Pas de contraint budgétaire

Traitement
Exp1
Coût unitaire ttt 100 dh
• Nbre de mdes pouvant être traités: 100
• Efficacité du traitement: 85%
• Nombre de malades guéris: 85
Exemple2
• Coût unitaire ttt 10 dh
• Nbre de mdes pouvant être traités: 100
• Efficacité du traitement: 70%
• Nombre de malades guéris: 70
Le coût d’opportunité
Le coût d’opportunité d’un bien ou d’un service
représente la valeur des avantages que l’on aurait
obtenus en affectant les ressources consacrées à la
consommation de ce bien ou de ce service au
meilleur des autres usages possibles. Il représente ce
qu’il en coûte de choisir tel programme plutôt que tel
autre.
Le coût d’opportunité d’un médicament représente le
coût de ce à quoi le consommateur a dû renoncer
pour obtenir ce médicament (des biens alimentaires
par exemple)
Le coût marginal
• C’est le coût additionnel par malade supplémentaire
guéri.
• Dans notre exemple, la différence des coûts est de
9000 dhs, et la différence des résultats est de 15 (15
malades supplémentaires guéris). Donc le coût
unitaire par malade supplémentaire guéri, est de
9000/15 = 650 dhs.par malade supplémentaire guéri.
Les systèmes de santé et les modes de
financement
• Le système national de santé se définit comme
l’ensemble des ressources humaines, matérielles et
financières ainsi que les institutions et les activités
destinées à assurer la promotion, la protection, la
restauration et la réhabilitation de la santé de la
population.
• Chaque pays possède un système de santé spécifique.
Mais en général, il y a trois types de systèmes:
• Le système nationalisé :
• Le système intermédiaire ;
• Le système libéral.

Le critère essentiel de cette typologie est le rôle de


l’Etat dans la production et le financement des
prestations et services de santé.
LE SYSTEME NATIONALISE
Type : Le système anglais
mis en place en 1946. Il est caractérisé par :
• L’accès aux soins est libre : Tous les résidents en Angleterre peuvent bénéficier
des soins gratuitement dans les établissements de soins publics.
Les principes de ce système se résument en trois U :
• Universalité : Santé universelle sans discrimination
• Uniformité : Tout le monde a droit aux mêmes soins
• Unicité : Un seul producteur, financeur et distributeur de soins : l’Etat
Pour bénéficier de soins gratuits, le malade doit transiter par un médecin
généraliste qui le traite ou l’oriente vers un hôpital
• Le généraliste exerce en ambulatoire
• L’organisation hospitalière est pyramidale, et chaque établissement dispose
d’une autonomie.
• 85 % des dépenses pour la santé sont assurées par l’Etat
• Le secteur privé joue un rôle faible

meilleur rapport coût/efficacité.


LE SYSTEME LIBERAL
• adopté par Les Etats-Unis. La santé est considérée
ainsi comme un bien marchand.
• dominance du secteur privé
• L’initiative du secteur privé est largement
prédominante : les deux tiers des lits hospitaliers
appartiennent au secteur privé.
• Pour la prise en charge des autres catégories de
population ne pouvant l’être par le secteur privé,
l’Etat intervient par l’intermédiaire de deux
organismes : Le Medicare et le Medicaid.
Le Medicare prend en charge les personnes âgées.
Le Medicaid s’occupe des personnes démunies.
LE SYSTEME INTERMEDIAIRE
Type : Le système Français Une prépondérance du secteur public par
rapport au secteur privé: L’Etat assure la grande partie de la
production de soins, ainsi que la répartition et le financement.
Le secteur privé en assure 30 à 40%.
L’Etat exerce un contrôle sur l’ensemble du système : le public et le privé.

Les hôpitaux sont payants pour tous les utilisateurs.


• L’assurance maladie est obligatoire : La sécurité sociale.
• Le patient est obligé de payer un ticket modérateur.
• C’est un système qui consacre l’égalité ;
• Il constitue une charge pour l’Etat.
- LE FINANCEMENT DE LA SANTE AU MAROC

• Les problèmes de financement


L’insuffisance, le caractère inéquitable et l’inefficacité des
dépenses en matière de santé se manifestent par de sérieux
problèmes en termes d’accès et de qualité ;
le secteur hospitalier urbain absorbe 64% de budget de
fonctionnement ;
Il existe des écarts de 4 à 1 entre les zones rurales et urbaines en
termes d’accès aux centres de soins ;
Les dépenses de santé malgré leur augmentation récente, restent
faibles par rapport aux moyennes internationales ;
Le taux de couverture d’assurance maladie est parmi les plus bas
de la région 18 %.
Les dépenses de la santé
• La dépense globale de santé (DGS)2010:
• - 47,8 milliards de DH Soit 1490 Dh / habitant
Et 6,2 % du PIB ( 5,3% en 2006)
• - 663 DH/hab/an
• - L’intervention de l’Etat se limite à 25,2%
• - La consommation médicale a atteint près 89 % Soit
1337 DH /Habitant
• - Le coût moyen d’une ordonnance médicale atteint
près de 300DH
Qui finance la santé au Maroc?
Les coûts du système de santé sont supportés par :
•Le paiement direct des ménages : 53,6%
•- Les ressources fiscales : 25,2%
•- La couverture médicale : 18,8%
•- La coopération internationale : 1,1%
•- Les employeurs : 0,9%
•- Les autres : 0,4%

Source CNS 2010


les médicaments absorbent une bonne part des ressources
mobilisées par le système national de santé

• la part des dépenses du système de santé en médicaments et biens


médicaux en tant que bien de consommation finale par le patient
s’élève à 31,7% en 2010.
• La part des soins ambulatoires représente 29,4% des dépenses du
système national de santé, suivi des soins hospitaliers auxquels le
système de santé consacre 25,4% de ses dépenses.
• La prévention sanitaire collective (Contrôle de la qualité de l’eau
potable, Information, éducation et communication,…) ne bénéficie
que de 2,1% de l’ensemble des fonds injectés dans le système de
santé.
Financement du Ministère de la Santé (MS)
• Le budget du Ministère de la santé représente environ 5 % du
budget général de l’État Soit 12 372 MDH (2010).
• Soit 6 % du PIB et 400 DH/hab./an ;
• La croissance budgétaire annuelle pour la période (2003-
2013) est de 138 % soit une moyenne de 24%/an ;
• Cette croissance a été au profit de la masse salariale 66% .
Structure des dépenses du MS 2010
• Le Ministère de la santé dépense:
• 49% pour les hôpitaux (CHU 18%,31% reste des
hopitaux) ;
• 37 % pour le RSSB ;
• 4% pour les Instituts et Laboratoires Nationaux ;
• 10% pour l’administration Centrale et Locale.
problématique
• Les dépenses totales de santé représentent 6,2% du PIB marocain,
atteignant à peine le seuil de 6%
• considéré comme étant le minimum requis pour assurer des soins de
santé de base.
• La dépense annuelle totale de santé par habitant en
2010 équivalait à 153 dollars américains, alors que la
moyenne des pays membres de l’OMS était de 302
dollars. La même année, les dépenses du ministère de
la Santé représentaient 5,1% des dépenses du budget
général de l’état, alors que l’OMS établit la norme en
la matière à 9%.
Les dépenses de santé, prioritairement supportées par les
ménages
• Le financement des soins repose encore majoritairement sur le
paiement direct par les ménages.
• La part des dépenses de santé directement prise en charge par les
ménages s’élève à 53,6%, soit 802 dirhams par an et par personne, en
moyenne. Ce montant ne tient pas compte des frais cachés
supplémentaires, liés au transport et à l’hébergement
• Près de 48,6% de cette somme est consacré à l’achat
de médicaments. Les dépenses relatives aux cabinets
et cliniques privés comptent pour 38,7% du montant.
En effet, la majorité de la population solvable a
recours aux structures de soins privées réputées
garantir une meilleure qualité des soins.
Les dépenses du ministère de la Santé en matière de soins de santé de
base

• Les hôpitaux (y compris les CHU) absorbent47% des crédits alloués


par le ministère de la Santé à ses structures, et les ESSB 34%.
Contrairement aux hôpitaux, les ESSB ne disposent d’aucune autre
source de financement. Le budget alloué aux médicaments est passé
de 1,6 milliards de dirhams en 2012 à
• 2,2 milliards en 2013, et ce afin de couvrir les besoins en
médicaments des bénéficiaires du Régime d’assistance médicale
(RAMED).
La réforme du financement
objectifs :

• - Améliorer la dotation financière du secteur ;


• - Améliorer le financement collectif à la recherche
de plus de solidarité ;
• - Renforcer l’autonomie financière des hôpitaux
(renforcement du mode SEGMA) ;
• - Dynamiser le secteur privé ;
• - Maîtriser les coûts de soins.
Le contenu de la réforme du financement

• - Elaboration des comptes nationaux de santé (CNS) ;


• - Généraliser l’assurance obligatoire,
progressivement ;
• - Introductions de nouveaux mécanismes de
financement : Assurance Maladie Obligatoire (AMO)
et Régime d’assistance Médicale (RAMED) ;
• - Création d’une Agence Nationale de l’Assurance
Maladie.

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