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b) Les laveurs à courants croisés (Figure 4b) utilisent des pulvérisateurs projetant le
liquide en grande quantité perpendiculairement à la direction de déplacement des gaz à
épurer.
Ceci favorise la captation des poussières en particulier, mais se traduit par une
consommation énergétique des pompes plus élevée, partiellement compensée par une
perte de charge moindre, donc une économie au niveau du ventilateur.
Les pulvérisateurs supportent de fortes concentrations de solides dans le liquide ce qui
permet à ces laveurs d'être bien adaptés au dépoussiérage.
Avec une perte de charge totale ne dépassant pas 50 mm CE, l'efficacité dépasse 99 %
pour les particules d'une taille supérieure à 2 µm.
Les vitesses utilisées dans les laveurs vides à courants croisés sont usuellement compris
dans la gamme 2,5 - 4 m/s, mais des vitesses supérieures sont parfois possibles.
Figure 4b. Laveurs à courant croisés
Les débits spécifiques de liquide pulvérisé sont compris entre 2 et 6 litres de liquide par mètre
cube de gaz si l'on se limite à la fonction dépoussiérage.
II-4. Laveurs à mousse
Les laveurs à mousse constituent une famille un peu à part de laveurs. Dans ce type de
technologie (Figure 5), on forme une mousse en faisant passer le gaz à travers une couche de
liquide dans laquelle a été ajouté un agent surfactant. On peut aussi générer une mousse par
pulvérisation, dans le courant gazeux, d'un mélange contenant le produit tensioactif. Le flux de
gaz peut être vertical ou horizontal avec des vitesses de moins de 2 m/s. Le phénomène
dominant semble être un phénomène de diffusion, ce qui explique que l'efficacité de tels laveurs
peut dépasser 90 % de rendement pour des particules de 0,5 mm. L'efficacité dépend
énormément du temps de contact gaz-mousse, qui est de l'ordre de la minute. L'avantage de ces
laveurs est leur faible perte de charge, l'inconvénient majeur étant le coût associé au produit
surfactant sans oublier qu'un dispositif de destruction et de récupération de la mousse est
indispensable.
Figure 5. Laveur à mousse
Principe de Fonctionnement
Dans tous les types de venturis, un liquide de lavage, en général de l'eau, est introduit à faible
vitesse en amont du col. Progressivement accélérée par le gaz, l'eau est atomisée au niveau du
col et contribue à capter les particules solides (Figure 7).
On peut introduire ce liquide soit sous forme de film qui va mouiller la circonférence du col,
soit en le pulvérisant avant le col.
L'essentiel du travail étant apporté par le gaz, ce mode d'introduction n'est pas déterminant et
il faut prendre en compte la complexité supplémentaire apportée par des pulvérisateurs par
rapport à une prédispersion de l'eau.
Il n'est pas recommandé d'introduire le liquide au milieu du col ; aussi, si l'on opte pour une
solution sans pulvérisateurs, on pourra introduire l'eau juste avant le col de manière
tangentielle ou bien encore, plus simplement, directement par un tuyau donnant sur la paroi.
Figure7. Laveur venturi
L'efficacité dépend avant tout de la perte de charge. Les venturis à haute perte de charge peuvent
dépasser 99 % d'efficacité pour des particules de la taille du micromètre et ce avec une perte de
charge de l'ordre de 1 000 mm CE. En général, le rapport des débits liquide/gaz est de l'ordre
de 1kg/kg. L'inconvénient majeur des venturis est l'étroitesse de la zone opératoire car au-delà
de la vitesse sélectionnée, la perte de charge croît très vite, tandis qu'en deçà l'efficacité chute
rapidement. On peut cependant remédier à cet inconvénient de plusieurs façons.
III. Filtres à manches
traversent une couche filtrante sur laquelle les particules vont se déposer. Les média filtrants
peuvent être placés dans des structures de formes diverses (Figure 4. 17). Contrairement à ce
qui se passe dans les séparateurs de type cyclonique ou dans les laveurs, dans lesquels les
particules sont éliminées en continu, il y a dans ce cas accumulation de poussières qui doivent
être périodiquement éliminées par un procédé de nettoyage.
La couche filtrante peut être constituée de :
média tissé ;
fibres en vrac ou de feutres ;
membranes poreuses, le plus souvent accolées à un support ;
papiers filtrants.
Les installations industrielles de filtres à manches sont généralement assez encombrantes
(Figure 4. 18) et d'un coût relativement élevé.
Figure 8a. Diverses formes de corps de filtre à manche
Principe de fonctionnement
Dans un filtre à manches, les gaz chargés de poussières passent à travers un média filtrant qui
va retenir ces poussières.
Le média filtrant est en général agencé en manches constituées de grandes chaussettes de tissu
ou de feutre, d'une longueur variant entre 3 et 6 m et d'un diamètre de 150 mm environ. Ces
manches sont en général suspendues par le haut. La présence d'un dispositif de nettoyage par
contre-soufflage de gaz, par secouage mécanique ou par impulsion d'air sous pression à contre-
courant est toujours nécessaire. Les solides ainsi collectés tombent dans une trémie et sont
évacués grâce à des vis, des écluses ou des sas rotatifs.
Perte de charge
La perte de charge dépend de la nature du média filtrant et de ce qui est collecté. Elle varie en
fonction du temps c'est à dire en fonction de l'accumulation des poussières entre deux
nettoyages. Comme les poussières sont plus ou moins compressibles, la perte de charge ne varie
pas de manière linéaire en fonction du temps.
L'équation suivante traduit le fait que la perte de charge est constituée de deux facteurs, l'un lié
au média, l'autre au gâteau de filtration :
Δp= μ (k1cv2+k2v) (4. 18)
avec
c concentration de poussières,
v vitesse de filtration,
k1 et k2 constantes liées aux poussières et au média respectivement.
On peut alors écrire que la dépendance de la perte de charge à la vitesse suit une loi empirique
de la forme :
Δp= kvn (4. 19)
avec n exposant compris entre 1,3 et 1,6 selon les applications.
En pratique, on va accumuler les poussières à des intervalles préfixés ou bien jusqu'à ce qu'une
perte de charge prédéterminée soit atteinte. Après décolmatage, la perte de charge redescend à
une valeur basse et le cycle reprend.
Notons que l'on n'a pas spécialement intérêt à opérer à trop faible perte de charge, car la
présence permanente d'une petite couche de poussières protège le média contre un encrassement
direct par pénétration des poussières. De plus, un décolmatage trop violent risque d'user
prématurément les manches.
Vitesse de filtration
La vitesse de filtration est un paramètre essentiel et dépend fortement du média filtrant et de
l'application que l'on en fait. L'absence d'une théorie satisfaisante oblige souvent l'utilisateur à
sélectionner cette vitesse à partir d'expériences de laboratoires ou du choix déjà fait dans
l'industrie. D'autre part, une augmentation de la température doit conduire à abaisser la vitesse
préalablement retenue car la viscosité du gaz augmente. De même, des particules plus fines que
celles de référence doivent conduire à abaisser les vitesses. Le Tableau 1, donne quelques ordres
de grandeur de vitesses à retenir pour un filtre à manches avec collecte des poussières à
l'extérieur des manches. Toutefois, Il est indispensable de se référer au fournisseur. D'autres
facteurs peuvent affecter la vitesse de filtration dont le mode de décolmatage (air pulsé ou
secouage).
Tableau 1 : Facteurs caractéristiques d'un problème de dépoussiérage
Application Vitesse (m/s)
Incinération 0,02
Noir de carbone 0,03
Alumine 0,03
Ciment 0,04
Sable 0,05
Nature du média
Plusieurs types de fibres sont disponibles sur le marché et les critères de sélection sont de nature
technique et/ou économique. Ainsi, il faudra prendre en compte la résistance aux agents
oxydants (oxygène de l'air et oxydes d'azote), aux acides et aux bases sans oublier la résistance
à la température. On devra distinguer dans ce cas entre la température normale de
fonctionnement et celle qui peut être atteinte lors de pointes. Il faut souligner qu'il n'y a plus de
nos jours d'applications pour les fibres naturelles, comme la laine, le lin et le coton.
Le Tableau 2 donne certaines propriétés de médias usuels.
Tableau 2 : propriétés des fibres utilisées dans les filtres à manches
Température Température Résistance
Résistance Résistance
Fibre maximale en maximale en aux
aux acides aux bases
continu (°C) pointe (°C) oxydants
Coton 90 120 Bonne Mauvaise Bonne
Laine 100 130 Bonne bonne Mauvaise
Polyimide (P84) 180 240 Bonne A. bonne Bonne
Polyamide 100 110 Moyenne A. bonne Bonne
Polyester 150 180 Bonne Bonne Moyenne
Bonne (sauf
Verre 250 310 Bonne Moyenne
HF)
Polyaramide 200 250 Médiocre Moyenne Bonne
Fluorocarbone 260 280 Bonne Bonne Bonne
Polypropylène 100 120 Bonne Bonne Bonne
Polysulfure
170 190 Médiocre Bonne Bonne
(flyton)
Le mode de confection d'un média peut être de trois natures, les tissés (Figure 9. a), les feutres
(Figure 9. b et Figure 9. c) et les aiguilles.
Figure.9a : média tissé Figure 9b : média type feutre Figure 9c : détail du feutre
Nettoyage
Trois façons de nettoyer les manches, ceux-ci pouvant être fait en ligne ou hors ligne, sont
possibles :
le nettoyage par secouage ;
le nettoyage par contre-flux de gaz (ou air inverse) ;
le nettoyage par impulsion de gaz.
1- Le nettoyage par secouage (shaking, en anglais) est historiquement le plus ancien mode
de nettoyage des manches d'un filtre (Figure 10a). La partie supérieure des manches est
accrochée à un dispositif mécanique qui va imprimer un mouvement vertical, horizontal,
ou une combinaison des deux. La fréquence de vibration est généralement basse et
comprise entre 4 et 8 Hz. La durée pendant laquelle ce secouage est appliqué est de
l'ordre de 15 à 30 s.
𝑄𝐸𝐶
𝑢= … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … … . . (2)
3𝜋𝜇𝑑
Pendant qu'elles sont attirées vers la contre-électrode, les particules sont aussi poussées par le
gaz, ce qui fait que l'électrofiltre ne dispose que d'un temps limité pour exercer son action. Si
l'on suppose que les particules collectées à la paroi ne peuvent pas être entraînées, on aboutit à
la relation de Deutsch qui donne l'efficacité du procédé en fonction de la vitesse de migration
des particules et du débit gazeux :
𝑊𝐴
ƞ = exp(− ) … … … … … … … … … … … … … … … … … . . (3)
𝐺
avec
w : vitesse de migration,
A : surface offerte par les contre-électrodes,
G : débit gazeux.
Figure 13. Mécanisme de charge et de déplacement des particules dans le champ électrique
Il faut bien insister sur le caractère théorique de cette loi, qui est de peu d'utilité dans l'absolu.
Néanmoins cette loi est précieuse car une fois w déterminé empiriquement par déduction à
partir d'un point de fonctionnement, elle permettra de dire ce qu'il en adviendra du rendement
à la suite d'une variation du débit à traiter.
Une courbe d'efficacité type est représentée sur la Figure 14. Elle passe par un minimum
caractéristique de beaucoup de procédés. Aux très faibles tailles de particules, les mécanismes
diffusionnels prennent une importance considérable et l'efficacité est augmentée. Une fois
arrivées à la surface de collecte, les particules vont constituer un dépôt plus ou moins cohérent
qui devra être éliminé.
Figure 14. Efficacité d’un électrofiltre en fonction de la taille des particule
Le procédé le plus courant consiste à frapper les plaques de manière périodique avec de gros
marteaux. Des vibrations sonores peuvent aussi être employées.