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Dossier Final

Le travail ici réalisé consiste en l’identification, l’analyse et l’interprétation de


diverses méthodologies d’enseignement du français langue étrangère (FLE) au travers non
seulement un manuel de français dédié aux étrangers qui souhaitent apprendre la langue, mais
aussi de nos propres langues vivantes nouvelles. Cette étude nous a demandé de plonger dans
une profonde réflexion autour de ces supports de recherche pour déceler et mettre la main sur
des méthodologies, ainsi que de les distinguer les unes des autres.
Notre démarche s’est donc articulée autour d'un manuel de français langue étrangère
intitulé Version Originale. L’ouvrage est pensé et rédigé intégralement en français par un
cortège d'auteurs linguistes et paraît en 2009. La date de parution de ce dernier offre par
ailleurs un point de vue de presque quinze ans en arrière sur l’enseignement de la langue
française et l’application des méthodologies ; Audio-Orale (M.A.O), directe et d’approche
actionnelle.
Au-delà de la théorie qu'offre le manuel, nous nous sommes aussi intéressés en
étudiant directement de nouvelles langues et aux méthodologies appliquées dans nos salles de
classe respectives. Dans ce cas présent, c’est au travers le Néerlandais et le Norvégien que
nous avons été capable de relever la présence de notions propres aux méthodologies
d’approche actionnelle et directe.
Évidemment, l’étude s’étend à la présentation et à la justification des raisons qui nous
ont permis d’identifier ces méthodologies en dévoilant leurs particularités et leurs avantages
ainsi que, dans le cadre de nos langues nouvelles, un retour sur expérience.

Analyse du livre de FLE


Les méthodologies qui se manifestent dans le manuel sont celles par approche
actionnelle, directe et audio-orale (M.A.O).

- Méthodologie approche actionnelle (page 87)


L’approche actionnelle se constitue en un faire semblant de la vie courante, en impliquant le
sujet (l’apprenant) dans un rôle d’acteur sociaux. Autrement dit, il vit l’expérience
directement comme s’il en était l’acteur principal et use à sa disposition l’intégralité de ses
compétences. L’exercice identifié plonge l’étudiant dans un marché imaginaire (la classe)
avec quelques outils basiques tels que : des mots pour bien agir, quelle direction emprunter et
ceux qui jouent le rôle des vendeurs sont encouragés à conseiller les acheteurs. Exactement
comme dans la vie quotidienne, le sujet a le droit de faire des erreurs puisque personne n’est
théoriquement là (dans un marché) pour le corriger. Les compétences orales, plurilingue ainsi
que les compétences pragmatiques et pluriculturelles sont favorisées dans cet exercice.

- Méthodologie directe (page 96)


Cette méthode impose au sujet de s'exprimer directement dans la langue cible (FLE)
sans passer par quelconque autre moyen, la langue maternelle est “à oublier”. Les exercices
sont basés sur des situations de communication ou des sujets de discussion du quotidien. Le
vocabulaire appris est celui du quotidien, souvent à l’aide d'images ou d'objets. C’est
exactement ce que de nombreux exercices proposent tel que “Crêperie Ty Breizh”. Un
exercice qui met en avant l’apprentissage des ingrédients présents dans un menu de crêpe à
travers l’association de leurs images correspondantes, en plus de pratiquer avec l’enseignant
des dialogues naturels pour passer commande. Les savoirs établis par l’exercice permettent
au sujet d’évoluer librement dans un cadre du quotidien ; plus particulièrement le domaine de
la crêpe mais aussi et plus largement de l’alimentation et des saveurs (idéal dans un pays
gastronomique comme la France), en outre l’accumulation de la culture des natifs Français
est priorisée.

- Méthodologie M.A.O (audio-orale) (page 54)


Cette dernière méthode a pour objectif de renforcer les savoirs du sujet via un schéma qui
porte à apporter des “réflexes” à l’apprenant. Le sens des textes ou modules étudiés importe
peu et l’objectif principal est l'acquisition d’automatisme de langage, via des exercices de
répétition, de mémorisation. L’exercice “Je suis fan” consiste en la lecture des réponses des
“fans” et la répétition d’emploi du possessif : votre, mon, ton, ma, ta etc… (soulignée en
rouge). Ce dernier ne se concentre donc ni sur la traduction, ni sur le vocabulaire, ni sur la
langue maternelle et favorise donc l’autonomie du sujet à déduire implicitement et par
lui-même la grammaire et les règles employées, à l’aide d’images. Par exemple l’emploi de
“mon”, ”son”, “ton” pour le masculin, “ma”, “sa” “ta” pour le féminin, “mes” pour un pluriel
; “votre” pour désigner un interlocuteur adulte, “ton”, “ta” pour un interlocuteur jeune… Bien
que l’exercice puisse porter à confusion, son but est avant tout de permettre à l’apprenant de
répéter de nombreuses fois pour assimiler les mots et leur sens implicite, qu’il saura par la
suite et dans la mesure du possible réutiliser correctement.
Retour sur expérience des cours
- Norvégien :
La méthodologie directe utilisée en classe met en avant l'immersion immédiate dans
la langue norvégienne, dès le premier cours, favorisant ainsi une compréhension rapide.
L'interaction pratique, telle que l'utilisation de mimes et d'objets, offre une approche concrète
à l'apprentissage. Des interactions sous forme de “questions-réponses” permettent quant à
elles de maintenir une progression constante en expression et compréhension orale. (Ex :
J’habite à Lille et toi, où habites-tu ?) La traduction ciblée est utilisée pour clarifier les points
difficiles de grammaire ou de vocabulaire. Cependant, si la traduction est trop fréquemment
utilisée, cela peut potentiellement ralentir le processus d'immersion et entraîner une
dépendance continue au français.
L’approche actionnelle quant à elle, se distingue par l'utilisation de scénarios réalistes
de la vie quotidienne (création d’une liste de course en groupe par exemple), favorisant une
contextualisation pratique des connaissances. L'établissement d'objectifs intermédiaires
encourage une progression graduée, permettant aux apprenants de mesurer leur avancement
régulièrement. Le travail en groupe, à travers des tâches finales collaboratives, comme par
exemple savoir se présenter en groupe, stimule l'apprentissage social et la communication.
Cependant, il existe des inconvénients, notamment la possibilité de négliger certains aspects
formels ou spécialisés de la langue, ainsi qu'une prédominance de l'oral au détriment de
l'écrit, nécessitant une attention équilibrée.
Dans l'ensemble, les deux méthodes sont considérées comme efficaces et adaptées,
facilitant un apprentissage holistique des langues. Les apprenants deviennent rapidement à
l'aise à l'oral, ce qui peut être motivant. Cependant, il est crucial de maintenir un équilibre
entre l'oral et l'écrit pour assurer une acquisition équilibrée des compétences linguistiques. De
plus, la nécessité d'un fascicule pour combler les lacunes dans les méthodes directe et
actionnelle peut indiquer une dépendance potentielle aux supports supplémentaires.

- Néerlandais :
Au cours de cette initiation au néerlandais, l'expérience a été globalement positive. Le
professeur a créé une atmosphère propice à l'apprentissage en maintenant un rythme et une
ambiance de travail agréables. Le professeur communique principalement en néerlandais, ce
qui stimule l'écoute, la compréhension orale, et encourage les étudiants à s'exprimer dans la
langue étudiée. La méthode pédagogique privilégie la participation active des étudiants à
travers des jeux, des exercices en binômes et des interactions constantes en néerlandais relève
des méthodologies directes et par approche actionnelle.
Dans le cadre de la méthodologie directe, l'immersion linguistique est omniprésente.
Le professeur a créé une ambiance où la langue néerlandaise est privilégiée, stimulant ainsi
une acquisition plus naturelle. La priorité accordée à l'oralité, soulignée par des exercices
interactifs, des jeux en binôme et des interactions régulières, s'érige comme un socle pour une
meilleure assimilation linguistique. L'enseignement de la prononciation, via la décomposition
des syllabes et des supports visuels, offre un outil pédagogique efficace pour renforcer la
compréhension et la mémorisation (qui ne relève cependant pas intégralement d’une
méthodologie directe).
Du côté de l’approche actionnelle, l'utilisation de la langue dans des situations réelles
est manifeste à travers des activités diverses telles que les présentations, les salutations, et les
jeux de rôle pour exprimer l'humeur, l’heure, les jours de la semaine ou présenter sa famille.
Notamment, l'écriture de lettres à un correspondant néerlandais (malgré le fait encore, que la
production écrite était limitée dans le cours, à notre niveau) encourage une application
pratique de la langue, renforçant ainsi son utilisation réelle et une contextualisation
pertinente. Les exercices de groupe promeuvent la collaboration entre les étudiants, les
incitant à utiliser activement la langue pour résoudre des problèmes et atteindre des objectifs
communs. L’utilisation d’un jeu de quelques minutes que j’ai surnommé le « DA » (pour «
Debout - Assis ») est un exemple de l'approche actionnelle, dans le sens où il engage les
étudiants dans des interactions spontanées (au risque de devoir rester debout et être interrogé
aléatoirement par le professeur lui même). On pourrait encore citer comme exemple de
l’approche actionnelle, la fois où l’enseignant a demandé aux apprenants de lui envoyer une
photo de leur famille pour qu’ils les affichent à l’écran, ainsi plusieurs membres de la classe
ont pu présenter leur famille en utilisant le vocabulaire appris spécifique à ce thème.
Toutefois, quelques points d'amélioration apparaissent. Une révision plus fréquente
tout au long des cours pourrait renforcer la mémorisation (travail propre à l’étudiant). Un
meilleur équilibre entre l'oral et l'écrit pourrait être bénéfique pour le développement complet
des compétences langagières ; tant l’écrit permet de comprendre la prononciation de certains
phonèmes. Pour ce qui est de l’attitude de l’enseignant, il ne s’élève pas en maître absolu et
nous considère beaucoup, il penser et fait attention aux apprenants que ne seraient pas à l’aise
et laisser à ces derniers l’initiative de participer ou non ou de se retirer rapidement d’un
“atelier”. La hiérarchie est ainsi imperceptible mais il reste tout de même l’enseignant de la
salle de classe !
Pour conclure, l'étude approfondie des méthodologies d'enseignement du FLE, à
travers l'analyse d'un manuel dédié et nos expériences avec le néerlandais et le norvégien,
révèle une richesse de pratiques pédagogiques. Les approches actionnelle, directe, et
audio-orale se distinguent dans les manuels, offrant des perspectives variées. Les expériences
norvégienne et néerlandaise soulignent l'efficacité de la méthode directe et actionnelle, bien
que des ajustements, tels qu'un meilleur équilibre oral/écrit, soient nécessaires. En somme,
l'adoption combinée de ces méthodologies favorise un apprentissage dynamique, enraciné
dans des contextes concrets, tout en présentant des opportunités d'amélioration.

1er cours en approche actionnelle de FLE

Présentation du plan de cours :

Quoi : Cours de français FLE

A qui : étudiants japonais apprenant le français (niveau A1), aucunes connaissances en


français

Objectif du cours : Montrer les différentes sonorités du français, apprendre du vocabulaire de


base, apprendre à se présenter brièvement.

Supports / matériels : Utilisation d’images pour illustrer nos propos, phrases d’exemple,
PowerPoint

Déroulement de la classe : Le professeur parlera en français tout le long du cours. Il parlera


lentement, en articulant bien et accompagnera ses dires avec beaucoup de gestes pour
appuyer ses propos. Il n’hésitera pas à répéter plusieurs fois et à utiliser des illustrations pour
se faire comprendre.

Le cours (1h) se déroulera en plusieurs parties :

Les 10 premières minutes : Introduction en français et en japonais, montre le PowerPoint de


présentation avec les informations.
Activité 1 (20 min) : Enseignement des salutations de base (bonjour, bonsoir, au revoir, ça
va…), savoir se présenter (nom, âge…), introduction au questionnement (« Et vous ? » …)

Activité 2 (15 min) : Former des binômes et laisser les étudiants pratiquer entre eux ce qui
leur a été enseigné juste avant. Répondre aux questions si besoin.

Les 15 dernières minutes : Conclusion, interrogation des élèves à l’oral en leur demandant
d’essayer de se présenter, activité papier (associer des phrases en français aux phrases
correspondantes en japonais.)

Le présent cours pourrait être considéré comme un cours adoptant l’approche


actionnelle. En effet, au-delà du fait que les apprenants sont considérés comme acteurs
sociaux dans leur apprentissage, ils se voient assigner une activité et une tâche en guise
d’entraînement.
La première activité pourrait-être considérée en tant que telle. Nous voyons ici une
activité réceptive où les apprenants se voient enseigner les bases fondamentales pour le reste
du cours. C’est donc sur leur assiduité et leur capacité de réception des explications que le
reste du cours se basera. Cette activité permet aussi de les familiariser avec les sonorités de la
langue et d’instaurer un climat d’apprentissage idéal dès le début.
La seconde activité, ici vu comme une tâche pédagogique où les apprenants
s’engagent dans un faire - semblant accepté volontairement. Cette tâche s’inscrit dans le
prolongement de l’activité une qui avait pour objectif d’enseigner les bases aux apprenants.
La relation avec l’enseignant est aussi moins présente, il n’interviendra que si nécessaire.
Pour finir, le cours se finit avec une activité interactive entre l'enseignant et les
apprenants, permettant à ces derniers de revoir les notions abordées et de mieux les ancrer
pour les prochaines fois. Tout au long du cours l’enseignant utilisera des mimiques, des
images… afin d’illustrer ses propos afin que cela soit bien assimilé par les apprenants.

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