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CHAP 1 : POSITION DE LA FONCTION SI AU SEIN DE L’ORGANISATION

D’une fonction support, bien souvent considérée comme secondaire, la DSI est devenue une fonction
stratégique.

La direction des systèmes d’information (DSI) est la fonction responsable des : matériels / logiciels /
télécommunication. Elle est chargée de la définition de l’architecture, de la conception, de
l’installation, du déploiement et de l’exploitation du SI. C’est une direction transversale dont la
performance impacte l’ensemble de l’organisation. La qualité de la communication entre DSI et
directions métiers est une priorité pour toute DSI.

1) Les enjeux de la fonction SI :

De DI à DSI pour devenir aujourd’hui DSIN (Direction des systèmes d’information et du numérique. A
l’origine, la DI, fonction support, était considérée comme un centre de cout (une charge pour
l’entreprise).

La DSI ne se contente pas de délivrer des outils techniques, elle participe à la stratégie et met en
place des processus transversaux en interaction permanente avec l’ensemble des directions. La DSI
est considérée comme une centre de profit lorsqu’elle crée de la valeur pour l’organisation.

La DSIN intègre une dimension numérique et digitale (cloud, big data, IA, réseaux sociaux).

LA DSI est responsable de plusieurs missions clés pour l’organisation :

- Alignement stratégique du SI sur la stratégie globale


- Continuité de fonctionnement et qualité de service,
- Sécuriser les données,
- Accompagner les utilisateurs,
- Accompagner les projets de l’organisation,
- Identifier et suivre les couts de fonctionnement
- Documenter le SI
- Assurer une veille technologique,
- Emettre des directives plus ponctuelles, propres aux enjeux de l’organisation.

2) L’organisation de la DSI :
A) Organigramme classique :

La DSI se compose de deux pôles majeurs :

- Le pôle étude et développement = met en œuvre et maintient les applications


- Le pôle production = supervise les aspects techniques (infrastructures et réseaux).
- Le pole sécurité des systèmes d’informations (SSI) = protection du patrimoine informationnel.
- Le pole support = aide au quotidien des utilisateurs des SI

La maintenance informatique vise à préserver les performances, mettre à jour et corriger les
éventuels défauts du SI. Elle présente 3 niveaux :

- La maintenance préventive = éviter les dysfonctionnements,


- La maintenance corrective = remettre en l’état,
- La maintenance évolutive = améliorer les performances er proposer de nouvelles
fonctionnalités.

B) Organigramme matriciel :

L’organisation matricielle (centre de profit) consiste à instaurer une DSI par entité métier avec une DSI
globale qui organise le tout. L’objectif est que chaque DSI métier soit proche de ses utilisateurs pour
assurer un bon niveau de service (un pole SI spécifique à chaque métier).

Il est généralement préférable de rattacher la DSI à la DG, mais certaines organisations la rattache à la
DAF avec certaines limites :

- Manque de compétence de la DAF en SI,


- Manque de transversalité d’une DSI focalisée sur les besoins de la DAF
- Pilotage de la DSI essentiellement dans une optique de gestion des couts.

Les principaux métiers des SI :

- Directeur des systèmes d’information : manager l’équipe de la DSI et communiquer avec les
autres directions
- Chef de projet : définir, piloter, mettre en œuvre le projet
- Responsable de la sécurité du SI : sensibiliser et former aux enjeux de la sécurité
- Concepteur / développeur : analyser les besoins
- Technicien d’exploitation réseaux : gérer les incidents d’exploitation
- Technicien support utilisateur : suivre les incidents

3) Les relations de la DSI avec les autres directions :

La DSI travaille en étroite collaboration avec la DG et l’ensemble des directions métiers (utilisateurs
des SI), elle interagit avec toutes les fonctions de l’entreprise et intervient à différents niveaux de
l’organisation. Cette communication doit permettre :

- S’aligner sur les orientations stratégiques de la DG,


- Analyser les besoins des directions métier
- Assurer un support aux utilisateurs

La qualité de la communication entre la DSI et les directions métiers est devenue une préoccupation
pour les DSI. Il est possible de classer les relations entre les 3 types de directions (DSI, DG, DM) en 3
catégories directement corrélée aux objectifs de l’organisation ou aux problématiques attachés aux
SI :

- Résoudre le problème informatique : fiabiliser le SI et formaliser le mode de gestion et de


fonctionnement de l’informatique.
- Optimiser les investissements informatiques : la DG est essentiellement préoccupée par la
maitrise des dépenses informatique car la création de valeur est difficile à mesurer
- Transformer l’entreprise à l’aide des SI : la gouvernance SI est fortement intégrée à celle des
métiers et le DSI est considéré comme un membre à part entière de l’équipe de direction.
CHAP 3 : L’EVOLUTION DES SYSTEMES D’INFORMATION

L’urbanisation du SI vise à transformer un système existant ne répondant pas aux attentes de


l’organisation en un SI cible plus performant et évolutifs.

1) Les typologies de SI :

Il est possible de structurer le SI autour des niveaux hiérarchiques de l’organisation pour répondre
efficacement aux différentes attentes des différents niveaux :

Approche par les niveaux hiérarchique :

A) Les systèmes de traitement des transactions (STT) :

Les STT exécutent et enregistrent l’ensemble des transactions quotidiennes et courantes. Ils se
déploient dans toutes les fonctions et métiers de l’entreprise (traiter les commandes clients,
élaboration des bulletins de salaires …). Leur bon fonctionnement est essentiel à l’activité
opérationnelle de l’entreprise.

Ils fournissent les données de base au SIG et au SAD.

B) Les SI de gestion (SIG) :

Les SIG fournissent des indicateurs et des rapports quotidiens aux gestionnaires. Ils offrent de la
visibilité sur les opérations courantes et routinières et permettent un meilleur pilotage de l’activité.
Les SIG sont alimentés exclusivement par les STT qui fournissent les données transactionnelles et sont
utilisés par les cadres intermédiaires.

C) Les systèmes d’aides à la décision (SAD) :

Les SAD permettent de répondre à des questions ponctuelles et complexes en fournissant des
rapports interactifs non formatés. Ils aident les cadres intermédiaires pour la prise de décision . les
SIG apportent des réponses sur des questions quotidiennes et récurrentes, les SAD quant à eux
permettent une analyse de données plus poussée, ils sont alimentés par les données des STT, SIG et
sources externes.

D) Les SI pour dirigeants (SID) :

A partir d’un grand volume de données, interne et externe à l’organisation, le SID fournit aux
dirigeants des données actionnable pour la prise de décision. Ils sont précieux pour la prise de
décision stratégique des cadres supérieurs.

Le système décisionnel permet de transformer les données brutes issues des systèmes
transactionnels, en informations utiles à la prise de décision. La Business intelligence (BI) fournit des
états, TDB ou reporting permettant de prendre des décisions éclairées.

Un SID se compose de 3 types de données :

- D’une alimentation : c’est la phase la plus critique, il faut choisir avec attention les données à
importer en veillant à leur fiabilité et à leur volume.
- D’un espace de stockage : stockage de données dans un espace unifié = entrepôt de données
ou data warehouse.
- D’une diffusion : des générateurs d’états (rapports, indicateurs, cubes) sont utilisés afin de
présenter l’étude aux utilisateurs finaux ou décideurs.

Approche fonctionnelle : Il est possible d’organiser le SI en fonction des besoins fonctionnels de


l’organisation.

A) Le Custumer Relationship Management (CRM = gestion de la relation client)) :

Une application CRM vise à optimiser le traitement et l’analyse des données relatives aux clients et
prospects. Un CRM classique propose de nombreuses fonctionnalité comme : la gestion de contacts,
le suivi des devis ou commandes, historisation des échanges, enquête de satisfaction …

Il permet de capitaliser les informations relatives aux prospects et clients en vue d’un ciblage plus
efficace du discours commercial. Il existe 3 principaux bénéfices attendus de l’utilisation du CRM :

- Fidélisation : proposer des produits et services adaptés


- Développement du CA par client : proposer des services complémentaires
- Développement du portefeuille client : un suivi plus efficace des prospects augmente la
probabilité de contracter.

B) Le SupplyChain Management (SCM = Chaine d’approvisionnement ou logistique) :

Le SCM vise à anticiper et piloter des flux physiques de l’organisation, de la demande client, aux
approvisionnements provenant des fournisseurs. Il permet de définir la meilleure prévision de ventes
possible et les quantités à stocker, produire et approvisionner. L’application SCM gère les différents
flux (physique, financiers et d’informations) afin de trouver un équilibre entre la satisfaction client et
ce qui est rentable pour l’entreprise. Elle propose de nombreuses fonctionnalités telles que la
planification de l’approvisionnement, la logistique, la production.

Grâce au SCM il est possible d’obtenir un meilleur résultat en optimisant la chaine globale plutôt
qu’en optimisant individuellement chaque élément de la chaine.

C) Le système d’information de gestion des RH (SIRH) :

Un SIRH couvre l’ensemble des processus opérationnels d’une DRH. Son périmètre s’étend du
recrutement à la gestion des carrières en passant par la paie, la formation …

D) Le SI de finance et comptabilité :

Les SIFC permettent de gérer l’activité financière de l’organisation. Le SI comptable permet


notamment de saisir des écritures, consulter des données financières et gérer des procédures
périodiques. Les apports d’un SI comptable sont très nombreux : fiabilité, traçabilité ou meilleure
disponibilité de l’information.

2) Les typologies d’applications :


A) Les progiciels et application spécifiques :

Le terme progiciel est une contraction de « produit » et « logiciel », c’est un logiciel standard
commercialisé par un éditeur (organisation qui conçoit, développe et commercialise des progiciels)
pour répondre aux besoins partagés par le plus grand nombre.
Avantages Inconvénients
Couts plus faibles, Rigidité car ne répond pas aux besoins
Délais de mise en œuvre plus rapide spécifiques de l’organisation.
L’éditeur assure la mise à jour, sa maintenance Le client est dépendant de l’éditeur
Formation facilitée par recrutement de salariés
déjà formés sur ces outils

Une application spécifique est une solution conçue et développée pour répondre spécifiquement aux
besoins propres d’une organisation. Elle est développée par une entreprise de services numériques
(ESN => les principales sont IBM, Accenture et Cap Gemini).

Avantages Inconvénients
Souplesse : s’adapte aux besoins Couts plus importants
Avantage concurrentiel peut en découler Délais de mise en œuvre plus long
L’organisation est propriétaire de son SI mais Absence de retours d’expériences d’autres
sera dépendante de l’ESN utilisateurs

B) Les applications libres et propriétaires :


a) Les logiciels libres et open source :

Un logiciel libre est un logiciel dont l’utilisation, l’étude, la modification ou la duplication sont
permises, techniquement et légalement. Selon la Free Software Foundation (FSF), organisation
américaine qui promeut les logiciels libres.

Un logiciel libre confère 4 libertés :

- Liberté d’exécuter le programme,


- Liberté d’étudier le fonctionnement et de l’adapter,
- Liberté de redistribuer des copies,
- Liberté d’améliorer le programme.

Les acteurs du logiciel libre se répartissent en deux grandes familles :

- Des communautés d’intérêts à but non lucratif.


- Des acteurs à vocation commerciale

Il est possible de vendre un logiciel libre mais l’acheteur pourra le redistribuer gratuitement. Le
mouvement du logiciel libre est avant tout éthique et philosophique, basé sur le partage de la
connaissance. Le mouvement open source met en avant les avantages pratiques des logiciels libres
(=logiciel au code source ouvert).

b) Les logiciels propriétaires :

Un logiciel propriétaire est un logiciel ne permettant pas d’exercer légalement ou techniquement les
quatre libertés des logiciels libres. L’auteur du logiciel garde le contrôle de l’évolution de la
distribution ou de l’usage. Son utilisation est encadrée par une contrat de licence utilisateur final
(CLUF). Ils sont généralement payant mais il existe certains Freewares (ex : Google Chrome).

3) L’urbanisation des SI :
Beaucoup de grades organisations ont eu tendance à superposer leurs applications sans cohérence
globale. A la fin des années 80, ceratines organisation considèrent leur SI trop complexe et trop
rigide.

L’urbanisation du SI vise à construire pas à pas un nouveau système cible aligné sur la stratégie de
l’entreprise. La démarche consiste à :

- Isoler les sous-systèmes,


- Identifier les interactions entre eux,
- Etudier ce qu’il faut faire (adaptation, conservation)
- Définir les états stables successifs avant de parvenir à l’état cible.

La cartographie, étape cruciale de l’urbanisation, est une représentation graphique du SI ainsi que de
ses connexions avec l’extérieur. Elle doit permettre de :

- Réaliser l’inventaire patrimonial du SI (liste de composants et description)


- Présenter le SI sous forme de vues (liens et fonctionnement)

La cartographie est composée de 4 niveaux allant progressivement du métier vers la technique :

- Le niveau métier décrit les processus métiers et leurs relations,


- Le niveau fonctionnel représente les fonctions que le SI doit supporter,
- Le niveau applicatif décrit les composants, les services et flux de données,
- Le niveau technique décrit les équipements physiques qui composent le SI.

4) Les SI interorganisationnels (SIIO):

Un SIIO vise à optimiser les relatons entre une organisation et ses parties prenantes (clients et
fournisseurs). En évitant des échanges d’informations manuels (téléphone, courrier, mails), un SIIO
optimise des processus reliant plusieurs organisations.

Les SIIO permettent à l’organisation d’améliorer :

- Ses relations avec ses fournisseurs : optimiser les processus liés aux fournisseurs (stocks,
fluidité du transport, simplification des commandes) en intégrant son SCM avec le système de
gestion des stocks ou supply-chain des fournisseurs.
- Ses relations avec ses clients : optimiser ses processus liés aux clients (amélioration du
process vente, de la connaissance client, fidélisation) en intégrant son CRM avec le système
Achat de ses clients.

La mise en place d’un SIIO doit être alignée avec les objectifs stratégiques de l’organisation. Ainsi, une
organisation qui pévéligie son indépendance ne sera pas disposé à une telle intégration. Elle induit
également des changements organisationnels :

- Refonte des processus en interaction avec ke SIIO,


- Définition des données partagées,
- Apparition de comportements réfractaires chez les utilisateurs.
Elle nécessite aussi des actions opérationnelles :

- Intégration des systèmes internes de l’organisation avec le SIIO,


- Sécurisation des échanges,
- Définition du protocole technique d’échange.

Il existe une classification des SIIO :

- Le SIIO d’informations partagées : permet d’échanger de l’information de manière


centralisée.

Une place de marché regroupe 5 fonctions :

1) La fonction rencontre entre acheteurs et vendeurs,


2) La fonction catalogage pour centraliser les références des produits
3) La fonction de négociation permet d’effectuer des transactions grâce à un système
d’enchères,
4) Le cadre légal et institutionnel pour s’assurer de la conformité et de la légalité des
transactions.

- Le SIIO séquentiel : correspond à des systèmes reliés en accord avec la séquence d’activités
de la chaine d’approvisionnement. Il permet d’optimiser l’intégralité des processus de la
supply chain allant du fournisseur au consommateur final.

- Le SIIO de réseau : permet un travail collaboratif entre différentes organisations. Les relations
sont réciproques, chaque organisation est interdépendante des autres.

La mise en place d’un SIIO peut s’appuyer sur différentes technologies :

- L’échange de données informatisé (EDI) : technologie qui permet de remplacer les échanges
physiques de documents. Les données EDI sont structurées selon des normes techniques
internationales de référence. Les échanges EDI sont prédéfinis sous un format normé.
- L’extranet : les échanges d’informations par extranet so,t plus variés et riches
- L’application propriétaire : nécessite un déploiement et une maintenance au sein de chaque
organisation. Elle est donc plus lourde à mettre en œuvre mais offre le niveau d’interactivité
le plus poussé (ex : France billet qui centralise l’activité de billetterie et qui est accessible aux
différentes parties prenantes).

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