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COURS D’ORGANISATION DE SERVICES

DE SANTE

A l’usage des étudiants de L2 Santé Publique



Préparé par l’ Ass. MUMBERE MBUNDU Freddy

Appartenant à :………………………………………..

Septembre : 2023
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INTRODUCTION

Organisation=ensemble des activités qui ont pour objectif la répartition et la coordination des
tâches et des responsabilités de chaque individu en vue de la production au sein d'un atelier,
d'une entreprise, etc.

Action d'organiser, de structurer, d'arranger, d'aménager : L'organisation du service a demandé


du temps. · 2. Manière dont quelque chose se trouve structuré
Service=Une activité de services se caractérise essentiellement par la mise à disposition d'une
prestation technique ou intellectuelle.
Travail particulier que l'on doit accomplir. ➙ Fonction. Assurer un service. Être de service ;
prendre son service.
Santé=a santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas
seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ».
L’organisation des services est l’une des fonctions séquentielles qui précède l’exécution des
activités. Cette fonction essentielle soit n’attire pas suffisamment d’attention, soit son
importance n’est pas systématiquement soulevé alors qu’elle est très déterminante pour le
succès de toute œuvre.
* Objectifs d’apprentissage
a) Objectif général
A la fin de ce module, le participant doit être capable d’organiser les services de santé.
b) Objectifs spécifiques
A la fin du présent module le participant doit être capable de (d’) :
1. expliquer les généralités sur l’organisation de service de santé ;
2. mettre en place les services de santé ;
3. comprendre le système de santé de la RDC
* Approche méthodologique.

Les principes de formation des adultes seront de règles à savoir :


- s’informer ;
- retenir les informations essentielles ;
- appliquer les informations essentielles.
Partant de ces 3 principes andragogiques, l’étudiant aura à partager les informations et les
expériences, à travers les discussions libres et dirigées à retenir l’essentiel de tout ce qui
l’aidera à réaliser son œuvre d’organisateur futur.

CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES PRINCIPES D’ORGANISATION

1.1. Concept organisation de service de santé.


Organiser c’est le processus par lequel on met en place les structures ; on établit les relations
entre les personnes et les structures de telle sorte que le travail s’effectue harmonieusement
pour atteindre les objectifs de l’organisation.
C’est en soi :

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- créer les structures


- établir les relations entre les structures
- attribuer les responsabilités.
Tel que défini, l’organisation de services de santé vise la façon d’ordonner les ressources
(humaines, matérielles et le temps) et de disposer ces ressources en configuration bien
coordonnée en vue de la réalisation des objectifs planifiés.
1.2. Cadre institutionnel de l’organisation des services de santé.
La politique mondiale de la santé est basée sur le principe de la « Santé pour tous et par
tous ». De ce fait, tous les partenaires pour la santé ont le devoir et le droit de participer à
l’élaboration, à l’exécution et à l’évaluation des politiques et des programmes nationaux à
tous les niveaux.
Sur le plan national, la République Démocratique du Congo a pris un certain nombre
d’initiatives pour la matérialisation de la politique de la « Santé pour tous » en créant des
programmes nationaux et en délimitant le territoire national en 306 Zones de Santé,
actuellement 515 ZS.
Cette politique tranche en faveur d’une décentralisation poussée et de l’exercice optimal de
l’art de guérir et de la distribution adéquate des soins de santé. En définitive, elle détermine et
organise le système national de santé.
L’organisation du système national a l’importance de :
- redynamiser les structures de santé existantes et celles à créer ;
- favoriser la collaboration et la négociation entre individu, partenaire et structures ;
- rendre efficace et effective la communication au sein du système national de santé ;
- délimiter clairement l’autorité et les responsabilités au sein du système national de
santé ;
- développer les fonctions d’impulsion et de contrôle des cadres dirigeants.
1.3. Les caractéristiques et les éléments des services de la santé
A. Les caractéristiques
Les services de santé gagnent en efficacité lorsqu’ils ont les caractéristiques des services
décentralisées, permanentes et polyvalents.
Service décentralisé
Pour avoir des soins continus, intégrés et globaux, cela suppose que les services de santé
soient les plus décentralisés possibles dans la communauté où se trouve une population
suffisamment petite pour que l’équipe de santé la connaisse parfaitement (individus, familles,
us et coutumes, problèmes de santé et autres).

Service permanent
Les services de santé doivent obligatoirement fonctionner de façon ininterrompue et pour
cela, ils doivent organiser des services de permanence et instaurer le système de travail par
roulement.
Ex : les services de garde, 3 équipes de 8 heures.

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Le service polyvalent
Les services de santé doivent avoir des structures capables de dispenser tous les types de soins
curatifs, préventifs, promotionnels et réadaptatifs, soins qui sont intégrés en son sein.
Cette polyvalence ne signifie pas juxtaposition des services mais l’intégration de différentes
activités à mener par une même équipe et de façon collégiale.
Pour ce faire, les services doivent avoir des équipes polyvalentes et la capacité d’intégrer les
activités.
B. Les éléments
Trois éléments sous-tendent les caractéristiques des services dans le cadre des SSP :
La sommation des états de santé
Quand on parle de la santé d’une communauté, il s’agit de la sommation des états de santé des
individus qui la composent et non de la santé d’un chacun ni de chaque famille en particulier.
Le niveau de santé d’une communauté se mesure par certains paramètres. Les indicateurs
calculés par rapport à l’ensemble des ses éléments. Il exige des :
1. paramètres positifs : Espérance de vie, fécondité et vaccination, production…
2. paramètres négatifs : morbidité, mortalité, stérilité.
La prise des décisions rentables pour l’ensemble
Ordinairement quand le chef de ménage donne la ration du mois ou du jour, il tient compte
non pas d’un seul enfant mais de l’ensemble de la famille. S’il n’y a pas assez de nourriture
dans la maison, la priorité sera donnée aux petits nécessiteux ou aux plus vulnérables.
De même, le ministère de la santé ne s’occupe pas de la santé particulière d’un individu, mais
de l’ensemble de la population, bien sûr en espérant que chaque individu y trouve son bien-
être.
Ainsi donc, les services de santé doivent mener les actions et les interventions destinées à
l’ensemble de la population. Actuellement la plupart des pays ont peu des ressources pour
faire face à une multitude de besoins. Il faudra donc procéder à une priorisation en s’adressant
le plus possible aux membres de la communauté les plus nécessiteux et les plus vulnérables,
ceux qui ont le plus besoin du service.
L’influence des effets communautaires
La santé d’un groupe conditionne celle des autres membres de la communauté c'est-à-dire
qu’en matière de santé communautaire, les différents membres de la communauté
s’influencent par leur connaissance, leur compétence ou leurs habitudes.
Les actions à mener devront viser non seulement la rentabilité maximale, mais aussi le plus
grand nombre et les effets que cela entraîne chez ceux qui ne sont pas visés directement par
ces actions.
Exemple :
- un enfant qui a la rougeole en propage aux autres et un cas de choléra peut ravager un
village ou son quartier par effet de contamination ;
- vacciner 85% d’enfants d’une communauté aura comme effet non seulement de
protéger les heureux vaccinés mais aussi de couper la chaîne de transmission de la
rougeole dans cette communauté et, ainsi lui épargner la panique et les coûts y relatifs.

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- Un tuberculeux traité à temps peut empêcher la contamination de son entourage.


1.1. 1.4. Outil d’évaluation formative

Exercice de groupe
Après la lecture du contenu de ce chapitre et faisant appel à votre propre expérience, veuillez
bien partager vos perceptions sur :
a) le concept organisation tel que vous le pratiquez ;
b) caractéristiques des services de santé.

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CHAPITRE II : MISE EN PLACE DES SERVICES DE SANTE

2.1. Introduction

La mise en œuvre des structures décrit l’organisation des services de santé et de soins. Cette
mise en œuvre s’inspire largement de la théorie générale de l’organisation sous l’angle des
services de santé et des soins dans le cadre, bien entendu, du système national de santé.
Ce qui explique le fait que nous déterminons et décrivons les structures du système avant de
développer leurs conditions d’ouverture. Ensuite nous abordons leur mission et les
responsabilités de chacun, leur relation de collaboration tout en privilégiant le travail en
équipe de santé.
1.2. 2.1. Objectifs d’apprentissage

2.1.1. Objectif spécifique.


A la fin de ce chapitre, le participant doit être capable de mettre en place une structure de
santé de la ZS.
2.1.2. Objectifs opérationnels.
Lorsqu’il est appelé à mettre en place l’organisation de services de santé, il doit être capable
de :
a) décrire les différentes structures du système national de santé et de sa ZS ;
b) autoriser le fonctionnement de ces structures selon la procédure d’ouverture en vigueur ;
c) assigner à chaque structure de la ZS le rôle qu’on attend de lui dans l’action sanitaire ;
d) déterminer les mécanismes de relation de collaboration, de concertation et de rendre
compte des structures dans la ZS ;
e) privilégier le travail en équipe de santé à tous les échelons de la ZS.
1.3. 2.2. Méthodologie et activités de l’apprenant

2.2.1. Méthodologie
Ce chapitre privilégie la méthode d’apprentissage expérientielle. Partant de ce qu’il sait et ce
qu’il a vécu sur terrain, on le soumet à une des activités, on l’observe dans le groupe, les
échanges d’expériences, les réactions et on l’amène à analyser la bonne manière et on apporte
soit le renforcement soit l’actualisation des concepts.
2.2.2. Activités de participant
L’apprenant aura à :
- lire le contenu de chapitre en notant les notions et expressions à clarifier ;
- échanger les expériences avec les collègues, en groupe, sur la mise en œuvre des
structures ;
- mettre en commun les différentes productions des groupes ;
- participer à la synthèse de chapitre.

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1.4. 2.3. Information

2.3.1. Les Structures du Système national de Santé


Le Système National de Santé compte quatre principales structures organiques à savoir :
Ministère, l’Administration Centrale, l’Administration provinciale et la Zone de Santé,
localisés aux 3 niveaux du système sanitaire :
1. le niveau central
2. le niveau intermédiaire (le niveau primordial)
3. le niveau opérationnel (zone de santé).
2.3.1.1. Structure centrale
Le Ministre ayant dans ses attributions la santé conduit la politique nationale de Santé.
L’administration centrale comprend :
- le Secrétaire général ;
- les Directions centrales ;
- Les Programmes nationaux ;
- Les autres services nationaux spécialisés.
Le Secrétariat général est doté d’autant de directions qu’il en est créé par le cadre organique
de l’Administration publique sur proposition du Ministre ayant la Santé dans ses attributions.
Le secrétariat général dispose en outre de structures techniques spécialisées et individualisées
appelées « Programmes Nationaux de Santé » qui sont rattachés à certaines Directions.
Les Programmes Nationaux de Santé sont créés dans le but de prendre en charge certains
problèmes de santé spécifiques.
Les agents chargés de diriger les Programmes Nationaux de Santé sont désignés par le
Ministre ayant la Santé dans ses attributions sur proposition du Secrétaire général.
Le Secrétaire général est nommé par le Président de la République sur proposition du
Ministère ayant la Santé dans ses attributions. Il doit répondre aux critères ci-après :
1) être professionnel de Santé détenteur d’un diplôme au moins égal à une licence en
Sciences de la Santé ;
2) détenir un diplôme en Santé publique ;
3) justifier d’une expérience administrative d’au moins 15 ans à la Santé publique dont
au moins 5 ans dans une Zone de Santé.
Le Secrétaire général à la Santé coordonne et contrôle l’ensemble des activités de santé et
d’administration générale des structures sanitaires sur le territoire national et en assure la
surveillance et l’évaluation.
Il est dirigé par un Secrétaire général.
L’organigramme du Secrétariat général à la Santé est fixé par voie réglementaire
conformément au susdit cadre organique.
Lorsque les circonstances l’exigent, le Ministre ayant la Santé dans ses attributions a
l’initiative de la création ou de la suppression d’un Programme national ou d’un Service
national spécialisé et en fait proposition au Gouvernement.

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2.3.1.2. Structure provinciale


La structure provinciale de Santé est la Division provinciale de la santé. Elle est dirigée par un
chef de Division provinciale de la santé.
La Division provinciale de la Santé assure la coordination, le contrôle, l’inspection et
l’évaluation de l’ensemble des activités de Santé qui s’opèrent dans sa juridiction.
Elle veille à l’application des mesures et directives édictées par le niveau central et assure
l’appui technique et l’encadrement du développement des zones de santé.
Elle est placée administrativement sous l’autorité hiérarchique provinciale.
Le chef de Division provinciale de la Santé est affecté par le Ministre ayant la Santé dans ses
attributions sur proposition du Secrétaire général à la Santé. Il doit répondre aux critères ci-
après :
1) être professionnel de Santé et détenir un diplôme au moins égal à une licence en
science de la Santé ;
2) détenir un diplôme en Santé publique ;
3) justifier d’une expérience administrative d’au moins 10 ans à la Santé publique dont 5
ans dans une Zone de Santé.
2.3.1.3. Structure de la Zone de Santé.
Il est créé au sein d’une commune ou d’un territoire une ou plusieurs Zones de Santé.
A titre exceptionnel, le Ministre ayant la Santé dans ses attributions peut créer des Zones de
Santé au sein de circonscriptions militaires et de polices.
Un arrêté interministériel signé par lui et par les ministres ayant l’Intérieur et la Défense
Nationale dans leurs attributions détermine leurs compétences territoriales, personnelles et
administratives.
Service public doté d’une autonomie de gestion et de décisions ainsi que des organes propres,
la Zone de Santé est créée par un Arrêté interministériel pris par les Ministres ayant dans leurs
attributions l’Intérieur et la Santé.
L’arrêté fixe l’organisation ainsi que les modalités de fonctionnement d’une Zone de Santé.
La direction de la Zone de Santé est une structure fonctionnelle chargée de la gestion
quotidienne de la ZS. A cet effet, elle assure la planification, la coordination, le contrôle,
l’inspection, la supervision et l’évaluation de l’ensemble des activités de santé qui s’opèrent
dans sa juridiction.
Le Directeur de la ZS est désigné par le Ministre ayant la Santé dans ses attributions. Il doit
répondre aux critères ci-après :
- être professionnel de Santé et détenir un diplôme au moins égal à celui d’une licence
en Sciences de la Santé et avoir une formation en Santé Publique ;
- avoir une expérience sur terrain d’au moins 5 ans ;
- faire preuve des qualités morales ;
- ne pas avoir d’antécédents judiciaires.
Dans la ZS, les établissements de soins de santé comprennent les établissements de soins et
les établissements para cliniques et assimilés.

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Ils sont organisés soit en services publics soit en établissements publics soit en établissements
d’utilité publique soit enfin en entreprises publiques ou privées.
Les établissements de soins de santé sont publics soit privés. Les structures obligatoires sont :
les centres de santé et l’hôpital général de référence. Actuellement on peut retrouver d’autres
structures facultatives à savoir :
- les centres de santé ;
- les centres de santé de référence ;
- les hôpitaux spécialisés et les laboratoires spécialisés ;
- les infirmeries ;
- les dispensaires ;
- les cabinets médicaux ;
- les services de spécialité technico-médicale ;
- les centres d’investigation spécialisée ;
- les maternités ;
- les cliniques ;
- les centres hospitaliers ;
Du niveau provincial, l’on pourrait retrouver un hôpital provincial de référence et au niveau
national un ou plus hôpitaux nationaux de référence, en l’occurrence les cliniques
universitaires.
Un arrêté du Ministre ayant la Santé dans ses attributions définit la fonction dévolue à chaque
établissement. Toutefois, en ce qui concerne les Hôpitaux universitaires, un arrêté
interministériel des Ministres ayant dans leurs attributions la Santé et l’Education Nationale
est requis.
Les établissements para cliniques et assimilés sont notamment :
- les laboratoires d’orientation clinique ;
- les laboratoires de recherche bio-médicale ;
- les services d’imagerie médicale ;
- les laboratoires d’hygiène publique ;
- les centres et services d’appareillage orthopédique ;
- les lunetteries.
Les établissements de soins de santé jouissent d’une autonomie de gestion et de décision.
Les établissements de soins de santé sont dirigés ou supervisés par les médecins et/ou par tout
autre professionnel de Santé formé en management, avec le concours du personnel qualifié
requis par la mission et l’organigramme de l’établissement.
La gestion des structures de soins de santé publiques est confiée aux professionnels de santé
justifiant des compétences acquises en matière de gestion et de management des institutions
de Santé soit par les études spécialisées agréées soit par l’expérience avérée.

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Nul ne peut ouvrir ou faire fonctionner un établissement de soins de santé privé, s’il n’a
obtenu une autorisation à cet effet. L’autorisation ne peut être délivrée que si celui-ci satisfait
aux conditions fixées par la loi.
2.3.2. Conditions d’ouverture des établissements des soins
2.3.2.1. Un dossier contenant les éléments ci-après :
1. L’exploitant doit introduire une demande écrite à son Excellence monsieur le ministre
de la santé avec une copie pour information réservée au directeur chef de service des
établissements des soins et au médecin inspecteur provincial du ressort.
2. les établissements de soins doivent être supervisés par un médecin autorisé à exercer
l’art de guérir et qui est inscrit au tableau de l’ordre des médecins.
3. avoir rempli trois exemplaires de formulaires d’attestation de supervision signé par le
médecin superviseur et le numéro CNOM (Conseil National de l’Ordre des Médecins).
4. avoir rempli trois exemplaires de formulaires de renseignements obligatoires dûment
signés par le médecin superviseur et avec le numéro CNOM.
5. présenter une liste du personnel soignant accompagnée des photocopies de diplôme de
chacun reconnu par le ministère de la santé.
6. une liste complète du matériel-médico scientifique et non scientifique .
7. un procès verbal d’enquête sanitaire de constat des lieux établi par l’inspection
médicale provinciale (actuellement c’est la Zone de Santé qui est sensée faire le PV de
constat de lieux).
8. un procès verbal de la contre expertise de la Direction des établissements des soins
(actuellement, c’est le District sanitaire qui établit le PV de la contre-expertise).
9. paiement des frais administratifs (selon la catégorie de l’établissement et selon la
tarification en vigueur) à la Direction des établissements de soins.
10. paiement de la taxe d’autorisation d’ouverture selon la catégorie et la taxation en
vigueur.
11. un croquis ou plan du bâtiment avec répartition de locaux et dimension de
l’établissement sanitaire.
12. les établissements des soins, des Asbl et des ONG sont exemptés du paiement de la
taxe, mais doivent remplir les conditions énumérées ci-haut et joindre au dossier la
copie de la personnalité civile.
13. disposer des trois fardes à triangle pour contenir le dossier en trois exemplaires.
14. les locaux de ces établissements doivent être spacieux et répondre aux normes pour la
construction des établissements de soins (présence de WC, douches, incinérations,
etc…) dont :
- la viabilité : site sûr, calme ;
- l’accessibilité : voies d’accès faciles ;
- la bonne aération des salles ;
- réseau de drainage des eaux usées et de ruissellement ;
- locaux suffisants pour exercer les types d’activités selon la catégorie ;

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- respect du paquet complémentaire d’activité (PCA) pour l’Hôpital Général de


Référence et du Paquet minimum d’activités (PMA) pour le centre de santé.
N.B. : L’ouverture de tout établissement de soin au niveau d’une zone de santé doit s’inscrire
dans le plan de couverture de la zone, pour éviter la pléthore de structures qui expose à terme
à des services irrationnels, peut efficaces, peu efficient et de qualité douteuse.
2.3.2.2. Conditions d’ouverture pour les établissements pharmaceutiques
A. Eléments de base :
1. Dossier constitué en 4 exemplaires ;
2. une lettre de demande d’ouverture à adresser au ministre de la santé avec copie pour
information au Secrétaire général et à la 3ème Direction des médicaments et plantes
médicinales.
3. une copie de l’avis d’implantation délivrée par le Pharmacien inspecteur urbain.
B. Pharmacie
- photocopie de diplôme, certificat d’exercer (CROP) ;
- attestation de prise de responsabilité ;
- fiche individuelle ;
- contrat de travail légalisé.
C. Pharmacien Assistant
- photocopie de diplôme ;
- attestations de prise de responsabilité ;
- fiche individuelle ;
- contrat de travail légalisé.
D. Assistant en pharmacie
- photocopie de son diplôme
- carte verte.
E. Divers
- N.R.C.
- Identification nationale ;
- Statut de la société ;
- Croquis d’emplacement ;
- Liste d’ouvrages scientifiques.
F. Dépôt d’un exemplaire du dossier à l’Inspection provinciale de la Santé au Bureau du
Pharmacien Inspecteur provincial.
G. Paiement de la taxe et des frais d’expertise selon les textes en vigueur.
2.3.2.3. Respect des normes pour la construction
Maison construite en matériaux durables, électrifiée et plafonnée, comprenant :
1. salle de vente ;

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2. salle de stockage + laboratoire ;


3. installations hygiéniques avec eau courant.
N.B. : Ces conditions pourraient être réétudiées, revues tenant compte de la stratégie de
renforcement du système de santé congolais.
2.3.3. Les structures de soins dans les ZS, rôles et fonctionnement
Les structures de soins de santé dans une ZS peuvent être publiques ou privées. Les
établissements privés se subdivisent en privé sans but lucratif ou à but lucratif. On trouve
aussi des établissements relevant des entreprises. Les établissements non étatiques nécessitent
la négociation de contrat en vue de l’intégration de la politique des SSP. (détail cfr. Module
partenariat).
3.3.1. Nomenclature et mission
D’une façon générale, il faut entendre par :
a. Poste de santé : toute unité de soins créée pour répondre à un besoin d’accessibilité
pour la résolution des problèmes précis d’une population particulière, il est appelé à
évoluer à terme, pour devenir un centre de santé.
b. Centre de santé : toute structure publique de soins de santé périphérique tenue au
moins par un infirmier A2 et dont la mission est de dispenser les soins de santé
intégrés de bonne qualité à une population d’une aire géographique de santé
délimitée ; il est implanté dans le cadre de la mise en œuvre du plan de couverture de
la zone de santé.
c. Centre de Santé de référence : toute structure de soins de santé qui , tout en
remplissant les fonctions traditionnelles de CS, réalise certaines activités relevant
normalement de l’HRG. Il est tenu par un médecin ou tout au moins par un infirmier ;
d. Hôpital général de référence : tout établissement de soins de santé qui a comme
fonction essentielle la dispensation des soins de santé et la prise en charge de cas
référés. Il comprend au moins un service de médecine interne, un service de gynéco
obstétrique, de pédiatrie, de chirurgie et en plus un laboratoire, une pharmacie et un
service de radiologie. Il a une capacité d’au moins cent lits et dessert une population
de plus de 100.000 habitants en milieu rural et de plus de 150.000 habitants en milieu
urbain ;
2.3.4. Mécanisme de collaboration entre les structures
2.3.4.1. Rôle de l’Etat et des partenaires
Il est indispensable de clarifier le rôle attribué à l’Etat et autres partenaires en s’inspirant des
indications données par l’OMS comme repris dans le tableau ci-dessous :
Rôle de l’état Rôle des autres partenaires
- Créer un environnement approprié et - Respecter les priorités nationales
favorable au développement sanitaire - Appuyer les pays pour la mise en œuvre
- Piloter le système sanitaire, des programmes nationaux
- Assurer totalement la conduite et la - Renforcer les capacités nationales
gestion du processus de développement - S’impliquer dans les mécanismes de
- Développer une politique de santé concise coordination et de concertation mis en
et des stratégies de mise en œuvre place par l’Etat

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- Assurer un consensus de tous les acteurs - Mobiliser des ressources


impliqués (communauté, gouvernement, - Assurer l’appui pour le développement des
société civile…) capacités du personnel de santé dans des
- Assurer la mise en œuvre domaines divers (planification,
supervision, suivi et évaluation, système
- Évaluer les coûts globaux
d’information sanitaire, surveillance
- Mettre en place la coordination nationale épidémiologique, gestion, etc…
- Déterminer les financements
complémentaires à mobiliser
- Rechercher des partenaires
- Rendre prioritaire le renforcement des
capacités nationales de gestion
- Assurer une gestion rationnelle des
ressources internes et externes.
Ce que l’Etat doit savoir des partenaires :
- Leurs mandats respectifs
- Leurs procédures et mécanismes d’intervention
- Types de coopération : dons ou prêts
- Leurs cycles de programmation
- Leurs priorités ainsi que leurs zones de compétence géographique
- Leurs règles de gestion, suivi et évaluation
- Le contenu des rapports et périodicité.
Dans le cadre de la collaboration intra sectorielle, la Charte de Mbanza-Ngungu définit la
stratégie à suivre notamment en rapport avec :
- la formation en SSP
- la mise en place des organes de concertation à chaque structure de la ZS (centre de
santé, HGR, Bureau Central)
- la planification concertée et celle d’implantation des formations médicales
- la gestion transparente et standardisée du personnel, matériels, infrastructures,
pharmacie et finances
- la gestion de l’information
- la définition claire des attributions entre le médecin chef de zone et le médecin
directeur de l’HGR
- l’évaluation des ZS
- la révision des conventions
- la mise en place des organes de concertation au niveau du district et de la province
- la stabilisation du personnel.

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2.3.4.2. Relations entre structures


Il est question de rechercher les liens qui harmonisent le fonctionnement des structures et
assurent leur affinité dans la réalisation des objectifs en commun.
En effet, ces relations souvent incongrues, peu cordiales, teintées de suspicion, peu sincères,
tendues bien que tolérables.
Une relation idéale doit pourtant répondre à certains critères notamment la sincérité, la
transparence, la synergie (la complémentarité), séparation des rôles, connaissance du rôle de
coordination.
Dans ce cadre, les relations seraient de trois ordres :
A. Les relations de collaboration
Elles impliquent la reconnaissance des droits entre structures, le partage des rôles, le respect
de la solidarité et de la coexistence, de l’éthique, d’équité et de la pérennisation des actions en
plaçant au centre les intérêts de la communauté.
B. Les relations de concertation
Elles impliquent la mise en place des organes de concertation en vue de l’organisation des
réunions pour échange d’informations et d’expériences.

C. Les relations d’acomptable.


La mise en place des mécanismes pour chacun de rendre compte entre structures et à la
hiérarchie. La périodicité des rapports ainsi que le circuit de leur transmission doivent être
clarifiés au départ.
2.3.5. Intégration de service et système d’orientation/recours
A. Intégration
Les services de santé fonctionnent dans le système national de santé en faisant appel à
l’intégration des services. Cette intégration n’est pas une juxtaposition des structures mais
plutôt une interpénétration des activités selon une logique ascendante et descendante avec une
communication au niveau de la périphérie et une prise de décision à tous les niveaux.
L’intégration exige :
1. qu’on n’intègre pas une activité spécialisée dans des services de base inefficace et
inefficients ;
2. de bien préciser les objectifs de l’intégration ainsi que la façon de l’évaluation des
activités ;
3. d’avoir des services de base décentralisés permanents, polyvalents et qui pratiquent
des soins continus, intégrés et globaux.
Le niveau opérationnel comprend les éléments ci-après :
1. un service périphérique (CS)
2. un système d’orientation recours à deux échelons (HGR).
Cela suppose :
- une bonne définition des rôles de chaque niveau
- des mécanismes de communication efficaces

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- l’existence des agents de santé communautaire au niveau de la population.


Le service périphérique est destiné à répondre de façon permanente à l’ensemble des
problèmes de santé qui se posent dans un rayon d’action : c’est le service de premier contact
de la population avec le service de santé, le premier échelon.
C’est à ce niveau que doit se réaliser la rencontre l’interface service de santé avec la
communauté sur la base des soins globaux, intégrés et contenus.
Si le service du premier échelon se responsabilise effectivement de ce type de soins on
l’appelle « Centre de santé ».
B. Un système d’orientation/ recours
Niveau de référence pour des raisons économiques et techniques et non pour des raisons de
gravité. Un certain nombre de ces problèmes ne peut pas être traité sur place et leur prise en
charge doit être à un niveau de référence ou sont concentrés les moyens spécialisés : c’est
l’HGR.

Dans cette optique un niveau intermédiaire (CSR) peut se justifier si les déplacements à faire
vers le centre de recours sont inacceptables par exemple : dans le cas d’une population peut
dense mais très dispersée.
Le niveau national de l’hôpital super spécialisé avec équipement très sophistiqué ayant une
vocation de recherche et d’enseignement. Par exemple : les Cliniques universitaires, les
hôpitaux régionaux.
On parle donc de deuxième niveau de référence.
C. L’utilisation des services de santé
Deux notions essentielles :
La combinaison de l’offre et de la demande conditionne l’utilisation des services de santé par
la population. La relation opérationnelle entre le service et la population est fonction de
plusieurs facteurs dont :
a) la souffrance
b) la motivation
c) la confiance.
L’offre et la demande
Comme en matière économique la loi de l’offre et de la demande jouent dans le secteur de la
santé. Les besoins définis par les professionnels de la santé se traduisent par une offre des
services de santé.
L’action de ces services ne se traduit pas nécessairement en élévation du niveau de santé : ce
facteur technique n’est pas le seul dont il faille tenir compte. Il existe d’autres facteurs qui
conditionnent à la fois le niveau de santé et l’action du service médical. Ce sont les facteurs
économiques, politiques, socioculturels, opérationnels.
Par la demande nous entendons des diverses plaintes que la population formule auprès des
professionnels de la santé, que ce soit dans le service organisé ou pas.
Facteurs
Trois facteurs poussent la population à fréquenter les services offerts :

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- la souffrance
- la motivation
- la confiance.
La perception de la souffrance.
Plus les gens ont conscience de la douleur, de la maladie, plus ils ont tendance à fréquenter les
services (critère socioculturel).
La motivation
Cela suppose la connaissance du problème c'est-à-dire les causes et les conséquences du
problème poussent les gens à se faire soigner (conscience du problème).

La confiance envers les structures d’accueil


C’est tous les problèmes de l’humanisation des structures d’accueil, l’attitude et la
compétence du personnel, l’environnement physique, social ainsi que la considération envers
les usagers. L’équipe du centre de santé doit développer des capacités qui lui permet de mieux
cerner les attentes des communautés et d’y répondre de manière adéquate.
2.3.6. Travail en équipe
2.3.6.1. Définition
Une équipe de travail peut être définie comme étant un groupe de gens qui travaille ensemble
pour atteindre les mêmes objectifs. Les membres de l’équipe sont tous ceux qui font partie de
ce groupe, allant du personnel de soutien, comme le chauffeur ou l’huissier, jusqu’au cadre de
direction, en passant par toutes les autres catégories d’Agents.
De manière générale, nous faisons partie de plusieurs groupes dans notre vie quotidienne :
travail, la famille, la religion, la profession, les affaires, les associations diverses, etc. Ainsi,
les membres du groupe peuvent décider au préalable sur des éléments communs qui les
unissent, à savoir : un but commun, une structure hiérarchisée, une identité, un système de
communication, etc.
Il est donc important de connaître le fonctionnement des groupes car la vie dans le groupe
facilite la perception des changements au sein d’un individu d’une organisation ou d’une
société dans la vie de tous les jours.
2.3.6.2. Phases de l’évolution d’un groupe.
L’évolution d’un groupe se fait en plusieurs étapes dont les plus importantes peuvent être les
suivantes :
- le chaos : avant que tout groupe se constitue autour d’un objectif donné c’est la
période de chaos où règne un désordre total. Cette période peut marquer la réalisation
des objectifs assignés à l’organisation ;
- la lutte pour le pouvoir : dès qu’une idée de constituer un groupe pour redynamiser les
activités a germé, chaque membre est tenté de tout faire pour diriger le groupe ;
- l’émergence d’un leader : de tous les membres qui luttent pour leadership du groupe
un seul émerge soit légitimement soit encore légalement ;
- la production : le leader prend les choses en mains et groupe dans les différentes
activités.

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2.3.6.3. Rôles de l’individu au sein du groupe.


Le rôle joué par l’individu dans le groupe exerce une très forte influence sur son
développement en tant qu’individu. L’appartenance à des groupes multiples est la clé qui
permet de comprendre les motivations de l’individu dans son comportement social.
L’identification simultanée à des groupes divers peut créer des problèmes pour l’individu et
des contradictions dans son comportement. Chaque individu faisant partie d’un groupe se
trouve placé à un moment ou à un autre dans un rôle déterminé. Ces différents rôles peuvent
être divisés en 3 catégories :
- le rôle de lancement ou d’initiation par lequel l’individu initie le groupe à des actions,
recueille et fournit des informations et opinions, les clarifie et fait la synthèse pour le
compromis ;
- le rôle de maintien ou d’initiation par lequel l’individu encourage, harmonise,
communique et recherche le compromis ;
- le rôle d’obstruction ou l’individu gène la progression du groupe par sa résistance, sa
dépendance, mais aussi par sa domination.
Il est à noter que l’individu n’est pas figé dans un seul rôle. En effet, un même individu peut
jouer des rôles différents dans des circonstances différentes et cela, parfois, au sein d’un
même groupe. Il arrive qu’un individu assure un rôle inconsciemment. Un certain nombre
d’actions ou d’attitudes permettent d’identifier le rôle qu’un individu joue dans un groupe.
1.5. 2.4. Outil d’évaluation de la formation

Exercice de groupe
Faisant appel à votre expérience sur le terrain et à la lumière des informations ci-dessus (2.3.).
Veuillez bien :
a) Tracer l’organigramme de la ZS en déterminant leur hiérarchie administrative et
technique ;
b) Discuter des relations de collaboration, de concertation et de rendre compte dans votre
ZS pour un meilleur fonctionnement.
1.6. 2.5. Référence bibliographique

1. La Loi Cadre de la Santé


2. Direction des Etablissements des soins, Module de formations sur l’approche contractuelle
et la négociation, Kin, 2004.
3. PNUD/OMS/ZAI/87/005, Module partenariat pour la santé, Kinshasa, 1998.

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