Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Hasnaa GABER
Professeur Assistant à l’ENCG de
Casablanca
gaberhasnaa@gmail.com
Résumé
Aujourd’hui, partout les responsables économiques locaux s’interrogent. Comment
attirer plus, promouvoir ses compétences territoriales ou encore conserver ses industries
et emplois ? Où sont les éléments de différenciation face aux concurrents ? De quelles
façons faut-il faire évoluer l’offre territoriale pour être plus compétitif à l’avenir ?
Face à ces interrogations, le marketing territorial se pose comme une approche globale
permettant de travailler l’attractivité régionale à une échelle géographique allant du local
au global. L’Oriental région frontalière a souffert dans le passé, elle doit aujourd’hui en
tirer des perspectives d’avenir. C’est une région dont les territoires sont très diversifiés
et où les inégalités restent fortes, mais elle ne manque pas d’atouts. Il faut désormais agir
plus souvent à l’échelle collective et profiter des enseignements du marketing territorial
pour encore mieux vendre la «destination Oriental», avec des politiques d’attractivité
renouvelées et plus ciblées.
Abstract
Today, all local economic leaders are questioning. How to attract, promote its
territorial jurisdiction or even keep its industries and jobs? Where are the elements of
differentiation against competitors? What are the ways to evolve the territorial offer to
be more competitive in the future? To Deal with these questions, the territorial marketing
stands as a comprehensive approach that allows working the regional attractiveness at
a geographic scale from local to global. The Oriental border area has suffered in the
past it must now learn from and draw prospects. It is a region whose territories are very
diversified and where inequalities are still strong, but it is not shortage of assets. We
must now act more often collectively and take advantages from territorial marketing
lessons to improve the promotion of the «Oriental destination”, with renewed and more
targeted policies of attractiveness.
Pour analyser l’offre de l’oriental, nous avons retenu la méthode dite CERISE
REVAIT élaboré par Vincent GOLLAIN président du CDEIF (Club des
Développeurs Economiques de l’Ile de France). [Cette méthode est décrite en
détail dans la note disponible à l’adresse suivante : http://0z.fr/Vi-8z.
Cette méthode permet d’identifier les forces et faiblesses du territoire à partir
de treize critères clés :
C Capital Humain
E Entreprise et acteurs leaders
R Réseau et points nodaux
I Infrastructures/Immobilier
S Services
E Evénements professionnels
R Recherche et Développement /Innovation
E Entreprises secondaires/tissu économique/filières et secteurs
V Valeurs et identité du territoire
A Actions collectives structurantes
I Image et marque territoriale
T TIC
R Ressources naturelles et physiques / Villes clés
Les données sur l’Oriental sont obtenues grâce à une analyse documentaire
des publications du Haut Commissariat au Plan (HCP), Centre Régional
d’Investissement (CRI) de l’Oriental, Agence de l’Oriental.
En ce qui concerne l’analyse de l’image de la marque, nous retenons deux
dimensions : Le positionnement et la notoriété.
Le positionnement définit la manière dont la marque, l’entreprise ou le
territoire veut être perçue par les clients cibles. On peut définir le positionnement
dans la sphère marchande de la manière suivante : « Le positionnement est l’acte
de conception d’une marque et de son image dans le but de lui donner, dans l’esprit
de l’acheteur, une place appréciée et différente de celle occupée par la concurrence
». Le positionnement est donc l’application d’une stratégie de différenciation
[RIES, TROUT, 2000]. La place appréciée et différente du territoire de l’Oriental
tient aux aspects fondamentaux suivants :
• Les caractéristiques distinctives et/ou les avantages, réels ou perçus, du
territoire de l’Oriental auxquels les clients réagissent favorablement.
à une certaine date mais de promouvoir ses spécificités dans le temps. Dans ce
contexte, l’analyse dynamique et comparative des caractéristiques du territoire
revêt une importance déterminante car, intégrée dans une démarche globale de
marketing territorial, elle facilite la détermination de bons choix stratégiques.
On s’appuyant sur la méthode CERISE REVAIT, L’offre territoriale de
l’Oriental peut se caractériser comme suit :
Il est à noter également que les habitants de la zone nord sont mieux servis en
matière d’accès aux prestations des hôpitaux spécialisés , ne serait-ce que pour
leur proximité. En outre, la construction d’un CHU à Oujda d’une capacité litière
de 550 lits profitera beaucoup plus à la zone nord que celle du sud.
b. L’Education
Selon les résultats du R.G.P.H 2004, le taux de scolarisation des enfants âgés
de 7 à 12 ans se situait à 84.6% dans la zone nord contre seulement 69.7% dans
celle du sud, soit 15 points de moins. Le phénomène de non scolarisation dans
la zone sud touche notamment les jeunes filles. En effet, une fille sur trois ne
fréquentait pas l’école pendant l’année scolaire 2003-2004.
Concernant le niveau d’étude, les résultats du R.G.P.H montrent qu’une
personne sur deux de la population non scolarisée âgée de 10 ans et plus n’a aucun
niveau d’étude dans la zone sud (soit 50% de la population). Cette proportion n’est
que de 40.3% dans la zone nord, soit 4 personnes sur dix.
Concernant l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, la partie
nord de la région se trouve mieux servie. Elle est équipée de :
- L’Université Mohamed I d’Oujda regroupant les établissements suivants
: Faculté des Lettres, Faculté des Sciences, Faculté des Sciences Juridiques,
Economiques et Sociales, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Ecole Nationale
des Sciences Appliquées, Ecole Supérieure de Technologie, Ecole Nationale de
Commerce et de Gestion et la Faculté Pluridisciplinaire de Nador,
• 12 établissements de Formation Professionnelle contre seulement 4 dans
la zone sud,
• 2 Centres de Formation des Professeurs de l’Enseignement Primaire situés
à Oujda et Nador,
• Un Centre Pédagogique Régional situé à Oujda,
La présence des établissements d’enseignement supérieur et de grandes écoles
dans la zone nord, même s’ils sont destinés à toute la population de la région
et des régions voisines, présente des atouts considérables aux habitants de cette
zone et lui confère une vocation culturelle et scientifique prononcée. Les autres
secteurs sociaux tels que la justice et la sauvegarde de l’enfance, les équipements
sportifs, les activités culturelles et loisirs et l’entraide nationale revêtent également
une importance cruciale pour les citoyens. Pour ces services collectifs, on relève
également que la zone nord l’emporte sur celle du sud où ces services y sont
parfois pratiquement absents comme par exemple les cours d’appel, les Centres
d’Observation et de Rééducation, les salles de cinéma, les salles couvertes de
sport…etc.
6. Evénements professionnels : Hormis deux événements mineurs (Dar
maalma expo et la semaine nationale de la qualité), la région souffre de l’absence
d’événements professionnels.
7. Recherche et Développement / Innovation : La mise en service des
nouvelles infrastructures de base a permis de lancer une dynamique de reconversion
économique de la région, à travers une offre sectorielle innovante dans les domaines
de l’industrie (technopôle d’Oujda, parc industriel de Selouane), de l’agro-industrie
(agropole de Berkane), du tourisme (station touristique Mediterranea-Saïdia et
future plateforme de développement touristique de Marchica) et des énergies
renouvelables (nouvelle centrale thermo-solaire à Aïn Béni Mathar de 472 MW et
prochaine centrale solaire de 400 MW prévue par le plan solaire marocain dans la
province de Jerrada.
Cette dynamique sectorielle devrait systématiquement impulser une nouvelle
dynamique en matière de recherche et développement.
8. Entreprises secondaires / tissu économique / filières & secteurs :
L’économie de la région de l’oriental repose essentiellement sur les activités du
secteur tertiaire (commerce et services) et sur l’agriculture qui demeure étroitement
liée aux aléas climatiques. Les zones irriguées ne représentent que 14.4% des terres
cultivables, mais elles garantissent toutes seules l’existence des cultures pérennes.
L’élevage des ovins et des caprins, pratiqué sur de vastes étendues, notamment
dans les hauts plateaux, constitue la principale ressource des populations de
cette zone. La région contribue ainsi de façon notable dans l’élevage à l’échelle
nationale, soit une proportion de 10 %.
Dans le domaine de la pêche, la région de l’Oriental dispose d’une façade
maritime lui permettant d’exploiter les différentes richesses halieutiques. Aussi
faut-il signaler dans ce cadre, que les infrastructures portuaires de Béni-Ansar et
Ras-Kebdana sont à même de participer dans le développement du secteur de la
pêche et l’instauration d’industries halieutiques à l’intérieur du pays.
A côté de l’agriculture, les secteurs de l’énergie et celui des mines revêtent
- Un accès limité à l’eau potable eu milieu rural notamment dans les provinces
de Driouch et Taourirt.
- Accès insuffisant de la population rurale au réseau d’électricité.
- Offre de soin est insuffisante dans la région aussi bien en termes
d’infrastructures que de personnel de santé.
- Taux d’analphabétisme élevé et un taux de scolarisation primaire faible ;
- La région enregistre le taux de chômage le plus élevé.
- Economie souterraine matérialisée essentiellement par le commerce de
contrebande qui génère un CA estimé à 6 Milliards Dh, soit 40 % des
15 Milliards Dh nationaux. Il serait ainsi équivalent au CA réalisé par 1
200 PME/PMI réunies et par conséquent à 32 400 emplois perdus (27
emplois par unité) ce qui ralentie le développement socio-économique
de la région : Fuite des investisseurs, manque à gagner fiscal, flambée
de l’immobilier, fermetures d’entreprises industrielles et commerciales à
activité légale, reconversion de la main-d’œuvre agricole vers des activités
de contrebande plus lucratives, entraînant l’aggravation de l’exode rural,
absence de traçabilité des produits, et conditions de transport et de stockage
désastreuses.
- Une politique touristique déficiente. Et là, l’on cite le problème réel du
foncier (disponibilité, prix) pour les hôteliers futurs, Capacité hôtelière
limitée ; structures qui ne sont pas adaptées aux touristes. A cela s’ajoutent
le manque d’animation.
- Des difficultés majeures de l’Artisanat et de la production agricole.
L’artisanat est de son côté en difficulté (Défaillances au niveau des projets
PDRA, protection du produit de l’artisanat d’art, Accès difficile pour le
mono artisan au client final..) et l’agroalimentaire demeure sous exploité
malgré son fort potentiel au niveau de la région.
- Un transport urbain défaillant et des déficiences de l’environnement global
de la région.
- Un service public défaillant et ne répondant pas aux besoins des habitants.
- Une offre de loisirs et de divertissement limitée.
Conclusion
Bibliographie
Ressources Internet
Site de l’auteur Vincent Gollain consacré au marketing territorial : http://www.
marketing-territorial.org/
Blog de Fabrice Hatem : http://fabrice.hatem.free.fr
Site internet du Groupe Territorial : www.territorial.fr
Association nationale du marketing Adetem : www.adetem.org
L’Agence de l’Oriental marocain : www.oriental.ma