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Appel urgent auprès de tous les partenaires de tous les secteurs pour

la mobilisation de fonds en vue de la réalisation du Cadre Harmonisé


de mars 2024

11 janvier 2024

Chaque année, l’estimation de la population en insécurité alimentaire aigüe en « période courante »


(octobre à décembre) et en « période de soudure » (juin à août) s’effectue lors de deux sessions
d’analyse du Cadre Harmonisé (CH), sous le lead – au Niger – du Système d’Alerte Précoce (SAP) du
Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires (DNPGCA) avec l’appui
technique du CILSS. La première session d’analyse du CH a lieu en novembre après les récoltes, et la
seconde est prévue en mars, avant la soudure. La session de mars est cruciale car elle permet de
réviser les projections initiales, afin de disposer de chiffres plus fiables pour ajuster la planification
de la réponse humanitaire, notamment la réponse soudure, du gouvernement et des partenaires.
Les principales sources d’information utilisées pour ces analyses sont les enquêtes de sécurité
alimentaire (enquêtes Sites Sentinelles pour le CH de novembre et enquête EVIAM pour le CH de mars),
les analyses « outcome HEA », et les enquêtes/analyses nutritionnelles (SMART et IPC Nutrition).
Selon le CH de novembre 2023 environ 2,3 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire
sévère (CH phase 3 ou 4) en phase courante / post récolte (novembre-décembre 2023), soit 13% de
plus qu’à la même période en 2022. Il s’agit du second niveau le plus élevé jamais atteint au Niger en
période post récolte. L’analyse projette que ce chiffre passera à 3,2 millions de personnes (soit 12% de
la population totale du pays) lors de la prochaine soudure (juin-aout 2024). Ces projections sont
considérées comme très conservatrices étant donné les effets prolongés de la crise politique, des
sanctions et de la fermeture des frontières, qui ont considérablement aggravé la situation
socioéconomique au cours des derniers mois (notamment l’inflation des prix alimentaires, les
contraintes pesant sur les moyens d’existence des ménages urbains et ruraux, et la suspension de
nombreux programmes d’aides sociales).
Il est attendu que le CH de mars 2024 permette de disposer d’une projection plus fiable des besoins
lors de la prochaine soudure, mais il doit pour cela s’appuyer sur des données primaires actualisées.
Compte tenu de l’importance de cette analyse pour guider les politiques publiques ainsi que l’action
du Gouvernement et de ses partenaires dans le cadre du Plan National de Réponse 2024, il est crucial
de sécuriser au plus vite et d’ici fin-janvier au plus tard, les engagements de financement nécessaires
pour la collecte de données (enquête EVIAM et HEA Outcome Analysis) et la tenue de l’atelier CH.
NB : Les données nutritionnelles constituent également une partie intégrante de l’analyse CH (en plus
des données sur la sécurité alimentaire). Les données nutritionnelles sont normalement issues des
enquêtes SMART et de l’analyse IPC Nutrition. Cette année, aucune SMART ou IPC nutrition ne pourra
être réalisée à temps pour contribuer au CH de mars 2024 (le coût de ces enquêtes n’est donc pas
inclus dans la présente note). Ceci affectera nécessairement la qualité de l’analyse en mars, qui devra
s’appuyer sur des données nutritionnelles non actualisées. Une enquête SMART à l’échelle nationale
est prévue pour aout-septembre 2024.

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1. Enquête de Vulnérabilité a l’Insécurité Alimentaire (EVIAM)
La source principale de données utilisées pour l’analyse du CH de mars est normalement l’enquête
EVIAM, une enquête de ménages nationale portant sur la sécurité alimentaire et les moyens
d’existence. L’enquête, qui doit être menée en février afin de pouvoir alimenter le CH en mars, est
statistiquement représentative à l’échelle du département et est menée avec l’Institut national de
Statistiques (INS). Faute de financement, l’enquête EVIAM n’a pas eu lieu en 2022 et 2023, malgré les
efforts de plaidoyer du cluster SECAL et du PAM. Les analyses du CH de mars 2022 et 2023 ont donc
dû réutiliser les données des enquêtes Sites Sentinelles d’octobre 2022 et 2023, qui avaient déjà été
prises en compte lors des sessions de novembre respectivement – limitant ainsi la qualité des analyses.
Cette année, il est crucial de pouvoir mener l’enquête EVIAM en février 2024, afin d’adéquatement
capturer l’impact de la crise politique et économique sur la sécurité alimentaire dans le CH de mars et
ainsi de disposer de chiffres fiables pour informer la réponse soudure 2024 et la réponse humanitaire
en général. Ceci est d’autant plus pressant que le nouveau manuel du CH ne permet plus d’utiliser les
données d’enquête ménages déjà utilisées lors d’une précédente session du CH (comme cela avait été
fait lors des sessions de mars 2022 et 2023), et que l’enquête sites sentinelles réalisée en octobre 2023
a déjà été utilisée pour le CH novembre 2023.
L’enquête EVIAM étant une enquête très lourde en termes de préparatifs logistiques et temps requis
pour le traitement et l’analyse des données, il est essentiel que les fonds soient sécurisés d’urgence
pour que l’enquête ait lieu à temps en février, et que les données soient disponibles en mars. Le coût
de l’enquête est estimé à environ 553 000 USD (330 millions CFA). A ce jour, seul le PAM a annoncé
une contribution, d’environ 136 000 USD (81 millions CFA).

2. HEA Outcome Analysis


La deuxième source de données primaires utilisées dans le CH est le HEA Outcome Analysis. Il s’agit de
données qualitatives axées sur les moyens d’existence. La collecte des données HEA Outcome Analysis
n’a pas pu être réalisée avant le CH de novembre 2023, suite à des difficultés de décaissement des
fonds qui devaient financer l’exercice. Ceci a résulté en un manque de données important sur les
moyens d’existence des ménages, ce qui est potentiellement une source de sous-estimation de
l’impact des sanctions sur l’insécurité alimentaire dans les projections de la session de novembre 2023.

Il est donc important que cette activité soit réalisée en février 2024 pour pourvoir contribuer au CH de
mars 2024. Le coût de cette analyse est estimé à environ 67 000 USD (40 millions CFA). Aucune
contribution n’a été annoncée à ce jour.

3. Session Cadre Harmonisé Mars 2024


L’atelier d’analyse du CH du Niger de novembre 2023 aurait pu ne pas avoir lieu en raison de la
suspension de décaissements de plusieurs bailleurs. Il a fallu mobiliser des fonds au niveau régional et
une contribution additionnelle du PAM pour sauver cette session cruciale. Pour éviter que cette
situation ne se renouvelle pour la session de mars 2024, il est important de mobiliser des financements
au plus tôt.
Le coût de cette activité est estimé à environ 67 000 USD (40 millions CFA). Aucune contribution n’a
été annoncée à ce jour.

4. Synthèse
Le cout total de l’enquête EVIAM, la collecte HEA Outcome Analysis et l’atelier CH mars 2024 est estimé
à 686 713 USD (410 millions CFA). A ce jour, aucun financement de l’Etat n’a été sécurisé et seul le
PAM a annoncé une contribution de 135 683 USD (81 millions CFA), ce qui laisse un budget à pourvoir
de 551 030 USD (329 millions CFA).

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Il est crucial que les engagements de financement pour l’enquête EVIAM et la collecte HEA Outcome
Analysis soient confirmés d’ici mi-janvier (fin janvier au plus tard), afin de permettre aux collectes
de données et aux analyses d’être réalisées à temps. Les contributions pour l’atelier d’analyse CH
devraient quant à elles être confirmées d’ici fin février au plus tard. Les ressources peuvent être
confirmées auprès du DNGPCA ou un des partenaires soutenant le DNPGCA/CH.

Activités Coût en CFA Coût en USD

Enquête de Vulnérabilité à l'Insécurité Alimentaire


(EVIAM) - février 2024 330 000 000 552 719

Collecte de données Outcome Analysis HEA - février


2024 40 000 000 66 997

Atelier d’analyse CH - mars 2024 40 000 000 66 997

Cout Total 410 000 000 686 713

Fonds mobilisés (PAM) 81 000 000 135 683

Budget restant à financer (au 10 janvier 2024) 329 000 000 551 030

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