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1 Degré d'Hyperstaticité
Le degré d'hyperstaticité d'une structure est la diérence entre le nombre d'in-
connues de liaison et le nombre d'équations d'équilibre de la structure. Dans le cas
de notre structure portique qui est plane et chargée dans le plan, la liaison encastre-
ment en A engendre trois inconnues (deux forces et un moment) et la liaison en C
une inconnue (force verticale). Soit un totale de quatre inconnues. Notre structure
étant plane nous pouvons écrire trois équations d'équilibre (bilans des forces suivant
les axes horizontaux et verticaux, et bilan des moments suivant l'axe perpendiculaire
au plan de la structure). Le degré d'hyperstaticité noté H de la structure est
donc égal à 1.
Par dénition, une structure isostatique correspond à un degré d'hyperstaticité
nul c'est à dire que l'on a autant d'équations que d'inconnues. Au contraire, une
structure hyperstatique comporte plus d'eorts de liaison que d'équations d'équi-
libre. Au contraire une structure avec un degré d'hyperstaticité négatif correspond
à un mécanisme qui est en général en mouvement (ce n'est plus vraiment une struc-
ture). Pour arriver à la ruine d'une structure, il faut que celle-ci deviennent un
mécanisme c'est à dire qu'il faut lui rajouter des degrés de liberté. A chaque fois que
l'on rajoute un degré de liberté à une structure, le degré d'hyperstaticité diminue
d'une unité. Pour obtenir un mécanisme de ruine, il faut donc au moins rajouter
H + 1 degrés de liberté. Dans le cas d'une structure en exion, l'apparition d'une
rotule plastique rajoute un degré de liberté (l'angle de rotation relatif au niveau de
la rotule plastique). Dans notre structure il faut donc avoir au plus deux rotules
plastiques.
1
2 Rotules plastiques
Une rotule plastique apparaît quand le moment de exion atteint le moment plas-
tique Mp . Les sections potentiellement critiques où des rotules plastiques peuvent
apparaître sont celles où le moment de exion est potentiellement maximum. En
général dans une structure sollicité en exion, les moments de exion maximums se
situent : (i) dans les angles, (ii) au niveau des points d'application des forces ponc-
tuelles, (iii) au niveau des liaisons d'encastrement. Dans notre structure, nous
pouvons donc répertorier trois sections critiques, en A, B et P.
3 Mécanismes de ruine
Pour obtenir la ruine de notre structure, nous devons placer deux rotules plas-
tiques sur trois sections potentiellement critiques. Nous devons donc envisager trois
mécanismes de ruine obtenus en répartissant les deux rotules sur les trois sites po-
tentiels (gure 1).
2
Figure 2 Mécanisme 1
L'axe instantanée de rotation de la barre (1) est le point A. Sa vitesse virtuelle
est donc nulle :
~vA∗ = ~0 (1)
~ ∗1 = ω1∗~e3 le vecteur rotation instantanée de la barre (1), la
Si l'on note Ω
vitesse en B s'exprime :
~ ∗1 ∧ −
~vB∗ = Ω
→
AB = ω1∗~e3 ∧ H~e2 = −ω1∗ H~e1 . (2)
Pour la barre (2), la liaison en C impose que la vitesse en ce point soit
horizontale. Les vitesses en C et en B étant colinéaires, la barre (2) est donc
en translation. Sa vitesse de rotation Ω ~ ∗2 = ω2∗~e3 est donc nulle. Nous avons
donc également :
~vB∗ = ~vP∗ = ~vC∗ = −ω1∗ H~e1 (3)
Pour écrire l'équilibre de la structure et calculer le facteur de charge λult
1 nous
allons utiliser le principe des puissances virtuelles. Il faut donc estimer d'une
part la puissance virtuelle des eorts externes et d'autre part la puissance
virtuelle des eorts internes.
La puissance des eorts extérieurs s'exprime :
P ∗ = F~V .~v ∗ + F~H .~v ∗
ext P B
= (−2λ)~e2 .(−ω1∗ H)~e1 + (3λ)~e1 .(−ω1∗ H)~e1
= −3λHω1∗
(4)
La puissance virtuelle des eorts internes s'exprime :
∗
Pint = − (Mp |ω1∗ | + Mp |ω2∗ − ω1∗ |)
= −2Mp |ω1∗ | (5)
3
Le principe des puissances virtuelles s'écrit :
∗
Pext ∗
+ Pint = 0, (6)
d'où
−3λHω1∗ − 2Mp |ω1∗ | = 0. (7)
et nalement
2 Mp ω1∗
λ=− . (8)
3 H |ω1∗ |
Pour avoir un facteur de charge λ positif, la vitesse de rotation ω1∗ est réelle-
ment négative donc |ω1∗ | = −ω1∗ et on obtient donc :
2Mp
λ= . (9)
3H
Mécanisme 2
La gure 3 représente le champ de vitesse virtuel associé au mécanisme 2.
Figure 3 Mécanisme 2
On peut remarquer que le centre instantané de rotation de la barre 1 est
obligatoirement en A et donc ~vA ∗ ~ ∗1 = ω1∗~e3 le vecteur
= ~0. Si l'on note Ω
rotation instantanée de la barre (1), on peut exprimer la vitesse en B :
~∗ ∧−
~vB∗ = Ω
→
AB = ω1∗~e3 ∧ H~e2 = −ω1∗ H~e1 (10)
1
4
et la vitesse en P
~ ∗1 ∧ −
~vP∗ = Ω
→
AP
∗ L h
= ω1 ~e3 ∧ ~e1 + H + ~e2
2 2
h L
= −ω1 ∗
H+ ~e1 − ~e2 (11)
2 2
~ ∗2 ∧ −
~vP∗ = Ω
→
IP
∗ L h
= ω2 ~e3 ∧ − ~e1 − H + ~e2
2 2
h ∗L
= ω2∗
H+ ~e1 − ω2 ~e2 (12)
2 2
5
d'où
3Mp ω1∗
λ=− (16)
3H + L |ω1∗ |
Pour avoir un facteur de charge λ positif, la vitesse de rotation ω1∗ est réelle-
ment négative donc |ω1∗ | = −ω1∗ et on obtient donc :
3Mp
λ= (17)
3H + L
Mécanisme 3
La gure 4 montre le champ de vitesse virtuel associé au mécanisme 3.
Figure 4 Mécanisme 3
Ce mécanisme est constitué de trois barres. La barre (1) est encastrée et
supposée rigide donc la vitesse du point B est nulle ~vB
∗
ainsi que sa vitesse de
~
rotation Ω1 = ω1 ~e3 = 0. Le point B est donc également un centre instantané
∗ ∗ ~
de rotation de la barre (2). La vitesse en P s'écrit donc :
~∗ ∧−
~vP∗ = Ω
−→
BP
2
∗ L h
= ω2 ~e3 ∧ ~e1 + ~e2
2 2
h L
∗
= ω2 − ~e1 + ~e2 (18)
2 2
6
Pour la barre (3), son centre instantané de rotation est le point C et il est
possible d'exprimer la vitesse en P :
~ ∗3 ∧ −
~vP∗ = Ω CP
→
∗ L h
= ω3 ~e3 ∧ − ~e1 − ~e2
2 2
h L
= ω3∗ ~e1 − ~e2 . (19)
2 2
d'où
3Mp ω2∗
λ=− (24)
L |ω2∗ |
Pour avoir un facteur de charge λ positif, la vitesse de rotation ω2∗ est réellement
négative donc |ω2∗ | = −ω2∗ et on obtient donc :
3Mp
λ= (25)
L
7
5 Mécanisme de ruine eectif
Le facteur de charge a été calculé pour les trois mécanismes de ruine possibles :
2Mp
λult
1 =
3H
3Mp
λult
2 =
3H + L
3Mp
λult
2 = (26)
L
Le mécanisme de ruine eectif correspond au facteur de charge le plus petit qui dé-
pend dans notre cas de l'élancement du portique. Si l'on choisit H = L, le mécanisme
de ruine eectif est le premier.
* *