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Travail et nécessité
L'homme est un être vivant. Pour survivre il doit satisfaire ses besoins, manger,
s'abriter, se vêtir...Pour cela l'homme n'a pas le choix, il doit "travailler", c'est-à-dire
transformer les choses de la nature pour produire des biens utiles à sa vie. Il ne
peut pas faire autrement . Le travail est pour lui nécessaire.

Ce qui est une nécessité pour l'espèce humaine, est aussi une nécessité pour le
genre humain. Aujourd'hui, même si un homme choisit de ne pas "travailler"
(transformer la nature, par exemple cultiver la terre, extraire du minerai ...) en se
contentant du fait de ses ressources d'acheter à un autre de quoi satisfaire ses
besoins, il profitera de toute façon du travail d'un homme qui aura par ses efforts
transformé des matières premières pour produire des biens utiles à la vie humaine.

Définition : Dans un sens général le travail désigne la relation primordiale de


l'homme à la nature. L'activité par laquelle l'homme transforme les choses de
la nature pour produire des biens utiles à la vie.

Le travail exprime la nécessité dans laquelle se trouve tout homme de


subvenir à ses besoins. Il se vit la plupart du temps sous la forme
d'une contrainte qui s'impose de l'extérieur à l'homme. Tout travail nécessite un
effort ou une dépense d'énergie, effort qui peut être pénible et douloureux.

Cela explique que généralement les hommes n'aiment pas travailler. Ainsi historiquement le
travail est associé à des représentations négatives qui reprennent ces
caractéristiques de nécessité et de contrainte.

- On peut par exemple penser au mythe biblique du péché originel : Adam et Eve
sont chassés du paradis et condamnés de subvenir à leurs besoins par le
travail. Eve est condamnée à enfanter dans la douleur (" tu enfanteras en travail les
enfants") et Adam à devoir travailler pour assurer leur subsistance (" tu mangeras ton
pain à la sueur de ton front"). Le travail est ainsi présenté comme un châtiment divin.
Au paradis les hommes n'avaient pas besoin de travailler pour vivre.

- On retrouve cette signification de contrainte et de pénibilité dans l'étymologie latine


du mot travail, "tripalium", qui désigne à l'origine un trépied pour ferrer les chevaux
et les bœufs, puis un instrument de torture. Le nom travailleor qui donnera
travailleur ne signifiait d'ailleurs pas à l'origine l'ouvrier ou l'artisan, mais le
tourmenteur ou le tortionnaire, celui qui "travaillait" les membres du condamné.

- Dans l'Antiquité, le travail exprime la misère de l'homme assujetti à la matière.


Aussi c'est parce que le travail est par nature dévalorisant qu'il ne peut être confié
qu'à des êtres dont la condition est dévalorisée : les esclaves. Par opposition
l'homme "libre" sera celui qui a des loisirs, c'est-à-dire qui ne sera pas contraint de
travailler pour subvenir à ses besoins (ses esclaves ou ses domestiques s'en
chargeront).

Remarque : En latin on oppose par exemple l'otium , le loisir studieux, au negotium,


le travail, les affaires (qui a une signification négative du fait de l'utilisation de la
racine neg-).

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