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IMPARFAITEMENT CUITES.
PARIS. — IMPRIMERIE DE FA1N ET THOSOT,
Rue Racine, n« 2», près del'Odë«n.
PRÉLIMINAIRES.
(1) On appelait autrefois ciment, la pondre de brique on de taileau : ce nom lai est donné encore
par quelques praticiens. Il en résulte des équivoques continuelles. La poudre de tutleau ne pouvan t
rien cimenter, rien lier par elle-même, ne peut être un ciment. C'est une substanceanalogue à Ja
pouzzolane, c'est une pouziolane artificielle.
U serait temps de renoncer aussi aux dénominations charlatmesques de cimentt romains, de ci-
ments Pierre ou Paul, etc., qui non-seulement n'eipliquent rien, mais donnent au contraire le*
idées les plus fausses de l'origine des matières auxquelles on les applique.
1
devoir participer des chaux éiiiincmuicnl hydrauliques cl des cimenls , et
rfui, eu réalité pratique, ne sont ni l'uii ni l'autre. Ces composés, que nous
avons cru devoir désigner sous le nom de chaux-limites , étant complète-
ment cuits (c'esl-à dire entièrement dépouillés d'acide carbonique), el
traites comme ciments, débutent absolument comme ceux-ci ; mais la
cohésion instantanément acquise se perd après quelques heures, par l'ef-
fet d'une extinction tardive, qui, au lieu de produire une (baux hydrauli-
que , ne donne qu'une espèce de cajjut mortuum presque sans valeur.
Les calcaires à chaux hydrauliques ordinaires ont aussi leurs singula-
rités ; ils peuvent devenir de bons ciments, ou donner des produits à peu
près sans énergie par l'effet de divers degrés de cuisson.
On conçoit dans quelle confusion d'idées , ces transformations contra-
dictoires, peuvent jeter le praticien qui cherche à se rendre compte de la
valeur hydraulique des matières qu'il doit employer.
Nous avions depuis longtemps pressenti, qu'il deviendrait indispensable
pour la technique de débrouiller ce dédale , cl nous attendions de jour en
jour qu'une main plus habile prît l'initiative. Mais la nécessité d'un tel tra-
vail, s'est fait sentir, tout d'un coup d'une manière si urgente, par suite des
fâcheux mécomptes auxquels les difficultés dont il s'agit ont donné lieu
sur divers travaux, que nous n'avons pas' cru devoir hésiter davantage,
bien que notre spécialité n'atteigne point, tant s'en faut, aux hautes con-
naissancesnécessaires , pour traiter convenablement des questions qui se
rattachent à ce qu'il y a de plus délicat dans1 là statique chimique. Aussi
n'avons-nous présenté que sous le11titre de conjecturas1et dans un chapitre
séparé, les. conceptions quinous* ont'semblé'pouvoir lier approximative-
ment les faits en. apparence contradictoires; le point important pour le
moment, était de tracer une route certaine; dans laquellele simple prati-
cien ne pût jamais s'égarer; et d'indiquer3 par quelques jalons, les écueils
des voies' nouvelles essayées dans cesdernier-s temps. Les théories chimi-
ques, même les plus exactes, ne sont'pas un guide que chacun puisse
prendre impunément; il n'est pas toujours facile de les interprétercomme
elles devraient l'être, de faire la part des:circonstances les plus insigni-
fiantes en apparence, de réduire enfinà leur juste valeur ou de restrein-
dre dans des limites convenables, les déductions qui en dérivent. Ces vé-
rités ressortiront avec évidence.des faits nombreux exposés ci-après.
RECHERCHES
SLR LES PROPRIÉTÉS DIVERSES QUE PEUVENT ACQUÉRIR
CHAPITRE PREMIER.
Nous ne pouvons guère aborder les difficultés qui sont l'objet de ces re-
cherches , sans examiner quelques points de la chaîne qui lie les chaux
hydrauliquesaux ciments, et ceux-ci aux pouzzolanes. Le tableau ci-après
résume l'étude nouvelle que nous avons été obligé de faire, pour parvenir
à fixer très-approximativement ces points de passage importants à con-
naître.
TABLEAU N« I ;I).
|
DESIGNATION
TÏPE
des cham ,,",,„,,
_,.,_
*ï*j„i
..vL.
x„7„..„,,
/™Î™2, «'»"£
TYPE
"PE des d" I ducomtnen-
d«s «- "PE
TVfE
moyenne- des
racnts- des ci- irients-
"
Hoc
aes ment j&SÏ' ™l,i hî" àh»ti\- limites rneuls or- limites cernent des
principesconstituants, bydrauli- -Jr.ïiijL, Hr.„iiV,.?„"= limites. iufé- dinaires. supé- pouiiolanes.
que». ordinaires, «manques, rieurs. rieurs. I
A l'étatnaturel.
Carbonate de cbaui. 89.00 j 83.00* 80.001 77 J 731 64 i 39 1 16.40J
! too I IOO J IOO J ioo ! toc ] îoo ; 100 J too
Argile 11.00 t 17.00 } 20.00 ] 23 J 27 l 36* 61 > 83.60}
Âpri$ euilton.
Chaux caustique. toc ioo i
ioo ioo |
ioo ioo ioo ioo
j I
Argile combinée. 22 36 4» U 65 ioo 273 Soononcon-
binée.
(1) M. Pètot, dans ses intéressantes recherches sur la chaufournerie, a donné, page 136, untaL'eau
analogue, mais les chaux-limites n'y sont point mentionnées et les pouzzolanescommencent au lern e
de 100 de chaux pour 233 d'argile, ce qui n'est pas exact.
_4—
Les proportions qui constituent ces types , sont des moyennes autour
desquelles se groupent, dans les limites d'un cadre assez étroit, tous les
composés de la même classe; celte division ne conviendrait probablement
point aux calcaires argilo-magnésiens ou à ceux dont l'argile, soit par la
présence d'une trop grande quantité de fer, soit par toute autre cause,
s'écarterait trop du cas des argiles ordinaires.
Voici au surplus les analyses des types-limitesqui ont servi aux expé-
riences; elles donneront une idée suffisante de la nature des argiles dis-
séminées dans les carbonates.
TABLEAU No II.
! |
INDICATION A1.IHINE OXVDE
i
des en ni. stucr. avec de xtcNKSic. j
! composas, peu de fer. 1er.
But l'hiniiij'ui' Les argiles, dans les types du premier tableau, sont, comme on le voit,
lies types spcVi- toutes à peu près composées en silice et alumine, selon les proportions du
tics au tableau bi-silicate d'alumine; toutes cèdent complètement leur alumine à l'acide
«. 1.
sulfurique bouillant ; toutes enfin, mélangées naturellement ou artificielle-
ment , en proportions variables depuis 22jusqu'à 273 parties, avec 100 de
chaux caustique , sont en totalité attaquées par voie sèche. 11 est à re-
marquer cependant que les combinaisons ainsi obtenues, ne se dissolvent
complètementdans l'acide hydrochlorique, que jusqu'à 100 d'argile pour
100 ou un peu plus de 100 de chaux. Dans ce cas, les liqueurs, légèrement
concentrées par l'ébullition, forment gelée transparente par le refroidis-
sement; mais lorsque la proportion d'argile est portée jusqu'à 273 parties
pour 100 de chaux, il reste dans les liqueurs congelées, de la silice sus-
pendue sous forme de flocons semi-gélatineux et non transparents.
Au terme de 900 parties d'argile calcinée avec 100 de chaux, l'acide
hydrochlorique employé en excès, laisse un résidu boueux, semblableàl'ar-
gile elle-même, et la liqueur surnageante tient de la silice en dissolution.
En effet, en filtrant, évaporant à siccité et redissolvant le résidu dans de
l'eau acidulée, on y remarque une gelée qui, séparée par le filtre et cal-
cinée au rouge vif, donne 48,2G parties de silice pour les 100 parties tic
chaux contenues dans les 1,000 parties de mélange. Ces proportions sont.
comme on le voit, à très-peu près celles du silicate de chaux neutre.
Tel est l'état chimique des principes, qui constituent les types spécifiés
au tableau n° I. Il nous reste à décrire les phénomènes/J/M/À/MCA-,s'il est
permis de s'exprimer ainsi, que l'on observe en essayant d'appliquer ces
composés à leur destination.
Xous n'avons rien à ajouter à ce que l'on sait généralement aujourd'hui, l'.utiï.'ill.u itc.
li.m\ -
tout liant l'extinction, la conservation et l'emploi des chaux hydrauliques .Ic> <
des catégories connues ; mais lorsque, par l'effet des proportions élevées
de l'argile, ces chaux arrivent près du terme où commencent les ciments,
leur emploi présente des inconvénients graves , sur lesquels personne,
que nous sachions , n'a rien dit encore.
Prises même au sortir du four, ces sortes de chaux s'éteignent très-diffi-
cilement par les moyens ordinaires; on ne les réduit qu'avec peine en
ajoutant artificiellement de la chaleur, soit par l'eau bouillante , soit au-
trement, à la chaleur telle quelle , qui leur est propre ; et ces tentatives
deviennent d'autant moins efficaces, que les chaux-limites ont subi plus
longtemps l'influence atmosphérique. Ne pouvant donc les éteindre assez
complètement, le seul moyen qui semble se présenter d'en u> ?r parti, est
de les traiter comme les ciments. Si donc on les pulvérise, et qu'on les
gâche à la manière du plâtre, elles prennent corps instantanément en s'é-
chauffant un peu. Celte solidification persiste soit à l'air, soit sous l'eau
,
pendant plusieurs heures, pendant une journée même ; mais bientôt après
les fissures la pulvérulence ou le foisonnement en bouillie molle selon
, ,
le cas, succèdent au travail intime qui a couvé, pour ainsi dire, pendant
l'intervalle de repos.
il faut alors, si l'on veut tirer partie de la matière, la ramener pur
une manipulation nouvelle, à l'étal de pâte ou de bouillie homogène ; or,
et c'est en ceci que consiste l'anomalie , la pâte ou bouillie ainsi rema-
niée descend, pour l'énergie relativement au temps de la prise et à tout
ce qui tient aux débuts de la solidification , au rang des chaux hydrauli-
ques les plus faibles.
Par cette raison donc, cl aussi à cause du danger qui résulte d'une ex- I..^l,.n,x-
tinction imparfaite et du travail qui s'opère après coup dans les mortiers, Ittmto M'II:
les chaux-limites complètement cuites ne peuvent rendre aucun bon ser- "l'ill. HIUJ'I*'*
.1.1 ni: »'-i <'ll V
_
— (, —
vice. .Nous verrons plus loin qu'une cuisson incomplète les transforme
en ciments (1).
Les dépôts argilo-calcaires exploités comme pierres à chaux hydrauli-
ques , peuvent renfermer quelquefois des parties hétérogènes plus char-
gées en argile que la masse commune. Si ces parties rentrent par leur
composition dans la classe-limite, elles ne participent pas à l'extinction
et leurs fragments restent solides dans la pâte obtenue. Ces fragments
peuvent être facilement confondus avec les incuits ordinaires qu'on
<'.tit/l:u li! li-ï nomme pigeons. La conséquence de cette méprise est tout à fait nulle,
li.UIV.-1lI.Ilt.- quand
on a soin de rejeter les incuits , mais devient au contraire très-
I-'»"'"I *'' lâcheuse quand
ïl --ililin- .} m- , on cherche à utiliser ceux-ci, en les pulvérisant pour les
i. - Il
<.J I < I.i - t incorporer dans le mortier, car on y introduit alors en même temps
.l.tl,, deux substances, dont une toujours, et l'autre très-fréquemment, tend à
!.. .JI.,,,,1-. foisonner
par une extinction lente, ce qui ne peut manquer de causer des
dégradations dans les maçonneries, surtout, quand les pluies ou une
humidité quelconque viennent favoriser ces dispositions; il est impos-
sible que les enduits ou rejoinloiements composés avec de pareils mor-
tiers résistent à l'action des intempéries. L'influence des chaux-limites
peut aussi se .faire sentir dans l'emploi des ciments, et d'une manière
d'autant plus perfide, que rien ici ne saurait avertir de leur présence.
Les calcaires dont ces chaux proviennent, touchentordinairement aux cal-
caires à ciments dans les formations stratifiées où s'exploitentces derniers;
il est donc facile de les mêler, et c'est très-probablement à ce mélange
qu'il faut attribuer les accidents survenus, et le mauvais succès des ciments
dans beaucoup de cas.
tllUK'IllS Après les chaux-limites, en remontant l'échelle, nous trouvons les
limitf:* Icui ciments-limites dont le type décomposition est 100 de chaux caustique
(1} C'est à celte circonstance qu'il faut attribuer l'erreur où sont tombes quelques ingénieurs, eu
disant qu'une cuisson complète lue l'énergie des ciments ( Recherches sur la chaufournerie, par
M. ictol, pages 123 et 12C). Les vrais ciments exactement cuits sont au contraire doués d'une grande
énergie. L'erreur vient évidemmentde ce qu'on a confondu les calcaires à chaux-limites, avec les cal-
caires à cimeitu.
ces ciments durcissent instantanément comme les ciments Ordinaires et
s'échauffent très-sensiblement, leur teintes'édaircil par l'effet d'ilile très-
légèi'e extinction, bref ils se conduisent dans ce début absolument connue
les'eh'au'x-limites ; mais ils en diffèrent essentiellement par une persistance
invariable, soit qu'on les immergé imuïédiaïcnïcnt, soit qu'orrlés laisse
exposés à l'air; oh peut même les imïhcfgèr sans enveloppe, sbus lès for-
mes les plus déliées, sans qu'ils lâchent prise d'aucune ihâliiè'rè. L'excès
de chaux qui les différencie des ciments plus avancés sur l'échelle, leur
permet de recevoir une certaine quantité de sable avec lequel ils se lient,
à raison de cet excès même beaucoup mieux que les ciments plus mai-
,
gres; d'où nous croyons pouvoir conclure : que les ciments-limites sont
les plus parfaits des ciments.
Plus on remonte sur l'échelle des substances argilo-calcaires, plus on
s'éloigne de celte perfection; mais on ne s'en éloigne que par degrés in-
sensibles, et il faut dépasser les proportions de 100 de chaux contre 100
d'argile combinée, pour que les différences soient bien tranchées; encore l.iim nti -*i *îi
TEMPS DE LA PRISE
rvp v
DESIGNATION
par |'cBeid'une manipulation
<3CS CUAIX. ARGILE.
'-'P"imilcs' ,^mm - ^m
prompte. ordinaire.
11 y a plus de seize ans, que nous finies connaître ( Annales de chimie, Historique
T. 25, p. 60) la propriété qu'a la craie ou chaux carbonatée pure, impar- des incuits
faitement calcinée, d'imiter les ciments par une espèce de prise qui s'ef-
fectue sous l'eau en quelques heures, mais qui n'a pas de suite. A la
même époque à peu près, M. Minard, alors ingénieur en chef des ponts
et chaussées, observait les mêmes phénomènes et croyait pouvoir en tirer
des conclusions que M. Berthier a combattues et que nos propres expé-
riences ont infirmées.
L'ingénieur Lacordaire, ayant répété sur les calcaires argileux de
l'Auxois, les expériences laites sur les calcaires purs, reconnut que pour
un certain degré de cuisson qu'il n'a point spécifié, les premiers se com-
portent comme des ciments. Depuis cette époque, personne que nous sa-
chions ne s'est occupé de rechercher la cause de celle modification, et
le point de calcination pour lequel elle s'effectue avec le plus de succès.
L'absence de variété et de liaison dans les faits, et le silence des chi-
mistes sur ces nouvelles combinaisons hydrauliques, laissent évidemment
une lacune dans la science des mortiers et ciments. Nos prétentions ne
(1) Incuit signifie non cuit, et ce n'est pas ce que Ion veut dire ici ; il faut prendre le mot incuit
pour synonyme tiincomplétement cuil.
— 12 -
vont point à la combler entièrement, mais seulement à faire quelques
pas sur celte route, à peine jalonnée.
Commeiii on a Dès l'origine, s'il nousen souvient, on a, sans autre examen, considéré
considéré !a les incuits
comme des sels avec excès de base, c'est-à-dire comme des
composition
dct inniils
combinaisonsd'acide carbonique et de chaux, inférieures aux carbonates
naturels par les proportions de l'acide. John, de Berlin, dit, dans son
mémoire sur les chaux tirées des coquilles d'huîtres : « Que la différence
» entre, une
chaux mal calcinée et un mélange intime de carbonate de
»
chaux et de chaux caustique, consiste seulement en ce que la pre-
» mière doit être considérée comme un carbonate de chaux avec excès
de
» base, dans lequel tous les atomes contiennent uniformément une por-
»
lion d'acide carbonique, qui, à raison de son affinité pour la chaux,
»
affinité accrue encore par la masse chimique, ne peut s'échapper qu'à
» une
température supérieure à celle qui a dégagé la première partie de
» cet
acide. »
John n'a justifié celte opinion par aucune expérience spéciale ; et il faut
dire que de grandes difficultés se présentent lorsqu'on veut le tenter.
Il est certain que les incuits abandonnent tous, plus ou moins de chaux
dans l'eau ; donc, de deux choses l'une, ou celte chaux était libre dans
l'incuit anhydre, ou elle le devient par le concours de l'eau. Dans le pre-
mier cas, l'hypothèse de John n'est plus admissible ; dans le second, il
faut que les sous-carbonates, avec excès de base, soient assezpeu fixes,
pour permettre à l'eau de les transformer en carbonates ordinaires mê-
lés de chaux libre.
Système qui ex- L'hypothèse suivant laquelle nous allons provisoirement nous guider,
clut les sous-
est admise par M. Berthier ; ce savant chimiste considère les incuits argi-
self. Ses consé-
Iileres comme des mélangesde silicate de chaux, et de chaux carbonatée
quences.
dans les proportions ordinaires, savoir : 43.60 d'acide pour 56.40 de
chaux. Soit 1 atome d'acide pour 1 de base.
Dans ces incuits donc, nous aurons, selon celte hypothèse, à considérer
d'une part le carbonate ordinaire, et de l'autre un silicate de chaux cl
d'alumine en proportions variables ; et si cette manière de voir suffit à
expliquer les faits recueillis, on pourra, jusqu'à preuve contraire, l'adop-
ter comme vraie.
Ces prémisses posées, imaginons qu'on enlève par voie sèche certaines
quantités d'acide carbonique à un sous-carbonate argilifère, il s'établira
entre les irois parties, chaux caustique, argile et carbonate de chaux,
— 13 —
des rapports tels, que prenant, par exemple, la chaux caustique pour
terme constant, on pourra par divers degrés de cuisson, mettre succes-
sivement en présence de ce terme, des quantités d'argile et de carbonate
de chaux très-différentes, et variables entre des limites assez étendues, et
suivant une loi facile à saisir. Le tableau suivant rendra ceci très-clair.
TABLEAU N« IV.
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S9
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20
°'3|>
0.13
——
100 / V 100.00 28 0 100 5.1 00 »
Acide carbonique retenu par l'incuit Cuûux caustique. Irfilc combinre-. Chaut carlionalce
pour ioo parties. fI matières incrics.
30 100 97 448
Or, l'incuit A pulvérisé et traité comme ciment a fait prise sous l'eau en
15 minutes; donc il justifie l'hypothèse et prend place près des nos 9, 16 .
17, 24,33 et41 du tableau n° IV.
Un second incuit & s'est trouvé composé ainsi qu'il suit :
Or, l'incuit B traité comme ciment n'avait pasfait prise après trois mois. Suîto <lt's
Il infirme donc l'hypothèse admise. \ êiifitMti.'ij-
Comme il s'agira de prendre à la suite de cet examen des conclusions
très-importantes pour la technique, nous n'avons pas cru devoir nous en
rapporter exclusivement à nos propres analyses. A notre prière, M. Ber-
thier a bien voulu vérifier celles des incuils A et B, et ses résultats ont peu
différé des nôtres. Nous avons, comme de raison, adopté les chiffres de
cet habile ingénieur.
Un troisième incuit E s'est trouvé composé ainsi qu'il suit :
Ainsi, au terme de la cuisson complète, tout est rentré dans l'ordre ordi-
naire.
Suite des
L'incuit A qui, tenant 30 pour 100 d'acide carbonique, s'est comporté
vérifications comme un ciment, a pu être ramené par une seconde cuisson à cinq cas
de l'hypothèse
nouveaux caractérisés par les rapports suivants :
admise.
TABLEAU N» V.
MACROS
carbonique eHltï "ctLl CAMOSATE textrs
a orare. retenu. caustique, combinée. inerte. de la prise.
II
Msitiios
ACIDE
carbonique CHACX AKCILE CAMOKATE IEUPS i
t'oniittE. caustique. combinée. inerte. de ta prise, ffi
retenu.
I
Chaux. oooo ioo J7 oo.oo • jours.
i I
i incuil. 12 109 52 «8.00 22 jours.
I
2 Id. t« «00 53 Î2.00 11 jours.
jj
3 Id. I' '00 59 101.00 i jour.
i Id. 10 ioo £4 126.00 is minutes. U
TABLEAU N° VU.
TEMPS DE LA MISE
îranUos carbonidue at**1* AXCILE CA*BOSATE après une manipulation
d'ordre. «austique. combinée. inerte. .— »—'
„_.__
retenu p. „„,
_ cent. "•
prompte.
«a—
I. prolongée.
|
1 KtUEtlOJ
d'ordre.
., ^^1
-j" IiT_. CHACX
«««que.
AUCIll
combinée.
CAftBOHATE
Inerte.
TEHM
de la prise,
Le môme tenant 28 p. cent d'acide carbonique. . ioo 32 240.00 N'a pas pris
. après 3 moi»,
Calcaire
(Le B complètement cuit.
... : 100 ' 22.60 00.00 6 jours.
N'a pas pris
même tenant is p. cent d'acide carbonique. . 100 37.00 127.00
. après 3 mois.
Il faut convenir, que si l'on eût disposé avec intention j les résultats et
les chiffres qui représentent la composition des chaux et des incuits cor-
respondants, on n'aurait rien pu imaginer de plus incohérent,déplusdif-
ficile à concilier avec un système rationnel quelconque.
Un seul fait pourrait peut-être, mettre sur la voie d'une explication
plausible, c'est celui de l'extinction, phénomène chimique auquel il est
difficile de refuser une certaine influence sur les combinaisons des prin-
.extinction cipes qui se trouvent en présence de la chaux. Nôiis avons vu, en effet,
doit jouer un les anomalies disparaître pour des incuits artificiels, résultantdesynthèses
rôle actif dans où
ce phénomène ne pouvait se produire. Nous avons vu d'autre part
les phénomènes
observés. qu'une extinction qui se décide franchement, et produit son effet dans un
temps très-court, ne neutralise point l'énergie des chaux hydrauliques
complètement cuites, puisque ces mêmes chaux hydratées tirées de la
fosse après 24 ou 48 heures, n'en font pas moins prise peu de jours
après leur immersion ; le remaniementde la matière peut donc s'opérer
ici à peu près inopinément.
Chez les incuits anomaux tout se passe différemment; leur substance
pulvérisée et gâchée avec addition d'eau, ne subit point l'extinction fran-
che, rapide et complète des chaux bien cuites ; il y a, si l'on peut s'ex-
primer ainsi, une velléité d'extinction, qui se satisfait en partie par un
travail effectué longuement, avec un foisonnement peu considérable,mais
— 23 —
suffisant pour fendiller ou soulever la pâte, qu'il faut conséqUemment
rebattre pour lui rendre une homogénéité nécessaire, si l'on tient à
l'employer. C'est à la suite de ce travail intime, dont la durée peui s'é-
tendre à plusieursjours (1), que l'incuit perd en grande partie, et quelque-
fois entièrement les propriétés hydrauliques, que lui assignaient cependant
les proportions relatives de ses éléments.
Il y a, comme on le voit, une certaine analogie entre la manière d'ê-
tre des incuits anomaux et celle des chaux-limites ; peut-être aurait-il
été possible de ranger les deux composés dans la même classe, et d'at-
tribuer les singularités qu'ils présentent à la même cause, si tous les
incuits anomaux se rapprochaient, pour les proportions relatives de l'ar-
gile et de la chaux, du rapport de 53 à 100, propre aux chaux limites ; mais
cela n'a pas lieu puisque dans les plus mauvais incuits nous trouvons
,
32 d'argile pour iOOjde chaux.
Les faits qui précèdent, considérés dans leur ensemble et indépendam-
ment de toute explication ou théorie chimique, présentent d'utiles en-
seignements, que nous allons essayer d'énoncer le plus clairement possi-
ble pour clore la partie positive de notre travail. Nous renvoyons à un
dernier chapitre les réflexions et déductions conjecturales.
1"On rencontre sur la limite qui sépare les chaux hydrauliques des
ciments, des espèces de chaux, tenant moyennement 53 pour 100 d'ar-
gile, et qui, rebelles aux procédés ordinairesd'extinction, paraissent vou-
loir être traitées comme les ciments et débutent, en effet, de la même
manière; mais «lies lâchent prise après quelque temps, en obéissant à
une extinction lente dont l'effet est d'anéantir en grande partie les
propriétés hydrauliques de la combinaison.
Ces chaux-limites sont d'un emploi dangereux et doivent être proscrites
sur tous les ateliers.
2° L'imitation exacte des chaux hydrauliques et éminemmenthydrau-
liques, par des mélanges de chaux grasses éteinteset de ciments, est im-
possible; car ces mélanges descendent au rang des chaux faiblement hy-
drauliques, si l'on donne à leur manipulation plus de temps que n'en
(l) Le hasard nous a mis sous la main un incuit dont l'extinction a doré huitjours.
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exigent les ciments eux-mêmes pour faire prise. Or, les ciments faisant
prise en quelques minutes, il est impossible en pratique de ne pas dé-
passer de beaucoup ce temps.
Donc, pour imiter les chaux hydrauliques naturelles, on doit s'en tenir au
procédé connu, lequel est à la fois le plus simple et le plus direct.
3" Toute substance argilo-calcaire capable de donner un ciment par
une cuisson complète, donne encore un ciment par une cuisson incom-
plète, pourvu que le rapport de l'argile à la portion de chaux supposée
libre dans l'incuit, ne soit pas au-dessus de 273 pour 100 ; ou, en d'au-
tres termes, pourvu qu'il y ait moins de 273 parties d'argile pour 100
de chaux libre.
Or, celte condition laisse une grande latitude pour la cuisson des ci-
ments ; il est évident que la surcalcination est seule à craindre, etfuut-il en-
core qu il y ail sco/ifcation commencée pour que toute énergie soit détruite.
4o Toute substance argilo-calcaire capable de donner une chaux-limite,
ou une chaux hydraulique par une cuisson complète, peut par l'effet
d'une cuisson incomplète donner un ciment, ou du moins un produit qui
en a toutes les propriétés, pourvu que le rapport de l'argile à la portion
de chaux supposée libre dans l'incuit ne soit pas au-dessous de 64 p. 100 ;
car au-dessous de 64 ou tout au moins de 62 pour 100, non-seulement
les incuits ne sont plus ciments, mais ils peuvent même descendre au
rang des chaux les moins énergiques avec le grave inconvénient de Vex-
tinction lente.
Or, comme on ne possède aucun moyen pratique de discerner de prime-
abord les incuits-ciments de ceux qui ne le sont pas, et encore moins de
régler la cuisson de manière à expulser uniformément des fragments cal-
caires gros et petits la quantité d'acide carbonique voulue, il en résulte :
qu'en pulvérisant les incuits, pour les incorporer indistinctement dans le
mortier, comme on a cru devoir le faire sur quelques travaux; on peut, au
lieu d'améliorerce mortier, y introduire un véritable agent de destruction.
5° Toute fabrication de ciments avec des calcaires à chaux-limites in-
complètement cuits, offre de graves inconvénients; car les parties qui
atteindraient, nonobstant toute précaution, le terme de la cuisson com-
plète, ne pouvant être reconnues et rebutées par un triage, resteraient
comme agents de destruction dans le ciment.
6° Tout essai direct tendant à constater la qualité d'une chaux hydrau-
lique doit être précédé d'une expériencequi puisse elle-même constater la
,
— L>5
-
quantité d'acide carbonique contenue dans cette chaux; car si cet acid 1'
s'y trouve en proportion assez notable, pour constituer un incuit non-a-
men t, l'essai indiquera comme mauvaise une chaux hydraulique qui >
bien cuite, offrirait peut-être toute l'énergie désirable (1).
Il est impossible de ne pas attribuer à la présence des chaux-limites ou
des mauvais incuits dans les mortiers, la dégradation des rejoinloiements,
la chute et l'efllorescence des enduits, les poussées et tous les autres ac-
cidents qu'on ne remarque jamais, quand on emploie des chaux hydrau-
liques bien franches, bien éteintes et bien purgées d'incuits ou de-tout ce
qui y ressemble. Nous considérons l'introduction fortuite ou calculée des
mêmes matières dans les ciments comme l'uuîquc cause de l'exfolialion
et de la pulvérulence à laquelle ils sont quelquefois sujets. Toutes nos
assertions seront faciles à vérifier; nous ne demandons point qu'on les
adopte sans examen; nous désirons seulement que dans le doute on veuille
s'abstenir, et en attendant la vérité se fera jour.
Les anciens, dont l'expérience doit être comptée pour quelque chose
,
ne se bornaient pas à rejeter lesr:ncuils ou pigeons, ils voulaient encore
que la chaux destinée à la confection des revêtements, eîil plus d'une an-
née d'exlinclion ; ils avaient donc remarqué, même dans les chaux grasses,
des parcelles paresseuses dont le foisonnement s'opère très-'entemeut(2).
Nous dirons, en passant, que les ciments provenant d'incuits s'éventent
et se détériorent absolument dans les mêmes circonstances que les ci-
ments ordinaires; l'histoire de ces derniers est du reste, en tous points,
applicable aux premiers en ce qui touche I:. conservation, le. mode d'em-
ploi etc.
,
L'appréciationdes qualités de la chaux hydraulique ou du ciment que
peut fournir une substance calcaire donnée, peut se faire par l'analyse
chimique avec plus de célérité et plus exactement peut-être que par les
moyens directs ; mais pour cela, on devra abandonner la méthode ordi-
naire , qui consiste à séparer l'argile du carbonate par un acide, et à l'atta-
(1) L'ajipreciation d'uue substance calcaire, sous le rapport du service qu'elle peut rendre connue
chaux hydraulique, («ut se faire avec plus de célérité el avec tout autant de certitude par l'analyse
chimique que par les moyens directs : maïs pour réussir, il ne faut point opérer par la méthode sè-
nérale donnéedans les traitésde chimie (Poir la fin du chapitre).
(t) L'inventionde la rcue à manège, pour la confection des mortiers, favorise l'introduction des
iocuits, parce qu'ils 6ont écrasés cl disséminés ainsi dans la masse de l'alliage j l'emploi du rabot ne
*e prêtait point à ce mélacge. H n'est pa-? i!ebicn sans compensation.
4
•- 26 —
quer par la potasse, car ou réduirait alors en silice gélatineuse des par-
ties quartzeuses qui ne sont pas susceptibles d'entrer en combinaison ; il
faudra convertir immédiatement en chaux ou ciment 99 grammes de la
matière, préablement réduite en poudre très-fine ; s'assurer qu'il ne reste
plus d'acide carbonique et dissoudre le tout dans un excès d'acide hydro-
chlorique ; le résidu non attaqué, s'il y en a un, donnera la quantité de si-
lice ou d'argile non combinée, et ne pouvant conséquemment concourir
,
que faiblement à l'hydraulicité de la chaux ou du ciment. Le reste de l'a-
nalyse s'effectuera comme à l'ordinaire.
CHAPITRE 1Y.
(1) Presque toutes les pierres à chaux cuites contiennent du sulfurede fer, qui, par l'action de l'eau
et de l'oxygène de l'air j passe à l'état de sulfate et ensuite à celui de carbonate ; l'acide sulfurique
formantavec la chaux un sel peu soluble, et l'acide carbonique formant avec le fer un sel insoluble.
Celle ex|ili(.-tlion pourro, si l'on veut, remplacer celle du texte.
— 29 —
cléments se sont trouvés en présence et dans des circonstances favorables
à leur combinaison. Quoi qu'il en soit de ces singuliers effets, l'existence
de mouvements moléculaires dans une substance hydratée solide, est
suffisamment établie.
Calculonsactuellement les proportions d'argile, qu'il faudrait mettre eu
présence de 100 parties de chaux caustique, pour donner lieu à diverses
combinaisons en proportions atomiques simples. L'argile étant considérée
comme un bi-silicate d'alumine, et les poids respectifs des atonies de
silice, d'alumine el de chaux, étant proportionnels aux nombres 100,
179.32 et 107.68, nous formerons la table suivante :
Cliaui AILIK-
VAX composant cette table au tableau I des types (chap. 1 ), on voit sur-
le-champ :
1° Que le véritable type atomique simple d'une chaux hydraulique
moyenne, devrait être de 21.37 d'argile poiu'100 de chaux, ou de 2 atomes
île silice et de 1 atome d'alumine pour 8 atomes de chaux.
2° Que le véritable type atomique simple d'une chaux hydraulique or-
dinaire, devrait être de 34.20 d'argile pour 100 de chaux ; soit 5 atomes de
ehî.ux pour 2 atomes de silice et 1 atome d'alumine.
3°Qu'enfin, ce type atomique simple, pour une chaux éminemment
hydraulique, devrait être de 42.77 d'argile pour 100 de chaux ; soit 4 ato-
mes de chaux pour 2 atomes de silice et 1 atome d'alumine.
U est probable que dans ces types, les combinaisons formées par voie
sèche sont telles que nous les indiquons, mais la chaux combinée doit
l'être assez faiblement, pour que le silicate dont elle est la base, puisse
subir une décomposition totale^ Ceau. Car les chaux hydrauliques s'étei-
gnent franchement et complètementdans l'eau. L'eau y met donc sur-Ic-
champ de la chaux en liberté, puisque toute chaux engagée dans une corn-
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(l) Nous avons été assez heureux jusqu'à présent, pour pouvoir joindre l'exemple au précepte. A
ceux donc qui objecteraient que le mortier hydraulique fabriqué en grand sur l'atelier ne peut atteindre
le degré de perfection du mortier pour ainsi dire théorique de laboratoire, nous citerons les maçonne-
ries du pont suspendu d'Argentat, èvidées en tous sens et élevées pyramidalement à vingt-sept
mètres au-dessus de l'étiage; maçonneries dans lesquelles il n'est entré que du schiste de petit échan-
tillon employé tel quel, tant en massifs qu'en parements. H serait aujourd'huide toute impossibilité
,
de détruire ces maçonneries sans le secours de la poudre.