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Savoir ponctuer1

1- Pour la clarté du texte

 La première fonction de la ponctuation est d'assurer la clarté du texte, de le rendre


lisible et compréhensible. Cette fonction est remplie par les signes suivants :
 Le retour à la ligne et l'alinéa distinguent les paragraphes ou les strophes.
 Les majuscules et les points, par leur combinaison, distinguent les phrases. Le
changement de phrase correspond à une évolution nette du propos et à une pause
grammaticale que marque l‘intonation à l'oral :
II fallut trinquer. Thérèse et Laurent étaient devenus extrêmement pâles ».
(Zola)

 Le point-virgule est comparable au point : il distingue des propositions ou groupes de


propositions qui pourraient constituer des phrases séparées ; mais il produit une pause
moins forte :
« La nuit maintenant est chaude et douce ; j'entends le grand tulipier qui est sous ma
fenêtre frémir au vent ». (Flaubert)
II peut souligner un parallélisme entre ce qui précède et ce qui suit :
« J'y trouverai des forces pour souffrir de nouveau ; j'y puiserai la bonté
compatissante. (Laclos)
 La virgule distingue des mots ou groupes de mots sans interrompre le mouvement de
la phrase :
« Les femmes avaient paru, près d'un millier de femmes, aux cheveux épars, dépeignés
par la course, aux guenilles montrant la peau nue, des nudités de femelles lasses
d’enfanter des meurt-de-faim ». (Zola, Germinal, 1885).

2. Pour l'expressivité du texte

> La ponctuation mime l'expressivité de l'oral. Si tous les signes de ponctuation y


contribuent, c'est plus particulièrement la fonction de ceux qui suivent.

* Le point d'interrogation marque le ton de la question, dans l'interrogation directe


exclusivement :
Où vas-tu ? Je te demande où tu vas.

1
- Français, Méthodes et pratiques, sous la direction de Denis LABOURET, Bordas, 2011.
* Le point d'exclamation exprime une émotion (surprise, indignation, colère...) ou un ordre.
II n'est suivi d'une majuscule que s'il clôt la phrase :
Eh bien ! si tu crois que c'est nécessaire...

* Les deux-points introduisent le discours direct ou signalent une articulation logique au


sein de ta phrase (un rapport de causalité, une explication) :
« Un objet noir se détachait. Je m'approchai : c'était une main, une main
d'homme. » (Maupassant)

* Les parenthèses isolent une partie du propos jugée moins importante et cependant
éclairante, une nuance ou une précision :
« Au fond, ce que j'écris (même quand je me force à être très près de la réalité), ce n'est
pas ce que je vois, mais ce que je revois. » (Giono)

> Dans un texte de théâtre, les didascalies peuvent être placées entre parenthèses.

Harpagon : « Qui est-ce ? Arrête. (À lui-même, se prenant par le bras.) Rends-moi mon
argent, coquin… » (Molière)

* Les guillemets, marquant une mise à distance du locuteur par rapport à son propos, signalent
le discours direct ou une citation :
Il dit : « Venez. »

* Le tiret marque une rupture dans la phrase. Dans un dialogue au discours rapporté, il marque
le changement de réplique et peut remplacer les guillemets. Deux tirets qui isolent un segment
de phrase jouent le rôle de parenthèses :
« Ses fils étaient devenus — Georges surtout — de bons exécutants qui détestaient
Beethoven. » (Sartre)

* Les points de suspension signalent que le propos n'est pas complet (hésitation du locuteur,
interruption, fin d'une énumération) :
« On vient... c'est elle... ce n'est personne. » (Beaumarchais)
N.-B. : Les points de suspension en fin d'énumération équivalent à « etc. » Il ne faut donc
employer pas ensemble ces deux marques.

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