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LA THEORIE GENERALE
DES OBLIGATIONS
Notes provisoires
Professeur : V. Claessens
TABLE DES MATIERES
1. Définition de la convention
1. Introduction
2. Le consentement
4. La capacité p.25
5. L’objet p.26
1. Principe de la convention-loi
2
5. La théorie de l’imprévision p.36
1. Principe de la relativité
4. La promesse de porte-fort
1. Introduction
3. L’astreinte p.49
1. Introduction
4. La faute p.53
6. Le dommage
3
7. Evaluation judiciaire des dommages et intérêts
9. Anatocisme p.55
1. Introduction
2. L’exception d’inexécution
1. Introduction
2. La novation
3. La confusion
4. La remise de dette
5. La compensation p.65
6. La prescription
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DEFINITION DU CONTRAT
Les contractants qui ont participé à l’acte et y ont contribué sont appelés
les « parties » au contrat. On les oppose aux tiers qui sont restés en
dehors de l’acte.
1. Définition de la convention :
* l’acte collectif est l’acte qui s’applique non seulement aux parties
qui l’ ont conclu mais aussi à des tiers.
5
2. Définition de l’obligation :
Rem : une même personne peut réunir, dans son chef, les qualités à la
fois de débiteur et de créancier et ce en fonction de l’obligation envisagée.
6
4. Classification des contrats :
Dans les contrats unilatéraux, une seule des parties s’engage envers
l’autre. L’obligation ne naît qu’à charge de l’une des parties au contrat.
Intérêt de la distinction :
7
?.6Dc tr f r-s Slat .l-
|
S'i*tr*
Tlihlrngl dgJlemière insElceie Bru}ell§! p ..3S
19 fêvrier 1991
Dans les contrats à titre onéreux, chaque partie reçoit un avantage qui est
la contrepartie de celui qu’elle procure à l’autre. Chaque partie poursuit un
avantage personnel.
Intérêt de la distinction :
8
Le contrat solennel est le contrat dans lequel le consentement doit se
manifester dans une forme particulière. A défaut, il n’a pas d’efficacité
juridique.
10
2. L’émergence de contrats obligatoires.
B. Principe du consensualisme.
Le plus souvent, la volonté suffit pour engager un individu. Le contrat se
forme valablement par le simple échange des consentements. Il n’est pas
nécessaire de respecter un certain formalisme.
11
FORMATION DU CONTRAT
1. Introduction :
Lorsqu’une des conditions que nous allons étudier fait défaut ou est
affectée d’un vice, le contrat n’a pu se former valablement et il sera
annulable.
2. Le consentement :
L’offre doit être ferme. Elle ne suppose plus que l’acceptation de son
destinataire.
Elle doit être précise c'est-à-dire porter sur tous les points sur lesquels
l’accord des parties est indispensable pour que le contrat puisse voir le
jour.
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L’offre peut être expresse ou tacite, elle peut être adressée à une
personne ou destinée au public.
En principe, l’offre n’a pas de force obligatoire par elle-même. Elle peut
être retirée tant qu’elle n’a pas été acceptée, à moins que l’offrant n’ait
fixé un délai pendant lequel sa proposition serait maintenue.
13
Cass. (1" ch.l,25 mai 1990
Préa. : M Soetae.r! prés. de eect.
sest.
5T ,135O
Repp. : IttL Soetaerqprés. de
^ a ir,
Min publ: M. Dlloore, av. gÉn- 1à 1*I
PIaiÀ: MIt[llchaae, ffi! et lLaDssèue (bareau de
Tougree).
(Pràc gér prèe b æw toppel d'Anuere -
. Veldemary e.o. c l*feare)
_1'tl
(fraduction)
14
Jribrrnal de- prcmière instance de Bruxelles
2l oCtobre isgi-
s'étend à toutes matières, saulà celles que la loi lient pas les parties. rre doivcnt-ils tcnir
soustrait au pouvoir judiciaire; qu'après avoir compte des obligatior- de loyauté que les
vêrilié I'urgence et les apparences de droit parties se doivent déjâ â ce stade;
sulfisantes, il peut. s'il y a lieu, prendre des
mesures provisoires et conservatoires; Attendu que, dans le cas présent, les pourpar-
(...) lers entre I'agence et les demandeurs se iont
limités à la communication, par l.offrant, le
Attendu que c'est également à raison que les vendredi 9 août, de I'adresse de I'immeuble et
parties défenderesses soutiennent que I'annon- â I'information de ce que les visites ne frour-
ce parue dans le journal Le Soir ne peut à elle raient avoir lieu avant le lundi t2 août; que les
seule constituer une "offre de vente" au sens du parties demanderesses n'ont pas sollicité de
droit civil; qu'il s'agit d'un prêliminaire et d'un rendez-vous quant à une êventuelle visite; qu'
appel de pourparlers et d'ollre (cf. DE pAcE, t. aucune priorité ni option n'ont été sollicitées
II, n's 499-515); que celte annooe De constitue par euxt alors que le dêroulement des évène-
pas l'émission d'une volontê dêfinitive de I'of- ments et les pieces du dossier accrêditent I'ap-
frant qui n'attendrait que I'acceptation immé- parence sérieuse d'option attribuée aux époux
diate de I'autre partie pour former contrat (c[. C.;
Cass., 23 septembre 1969, pas.,1970, I,73);
Que I'ensemble des êléments essentiels du Attendu que les parties demanderesses n'éta-
conirat doit être prêcisé pour que I'on puisse blissent pas qu'il y aurait eu déloyauté de la
parle d'oflice; que parmi ces élêments il y a, part de I'agence immobilière ni qu'il y aurait
outre le prix, les modalités de paiement de des apparences de droit suflisanles dans leur
I'acompte et du soulte; tes moments de trans- chef;
fert de propriété et d'entÉe en jouissance, (...)
I'exonêration de certains risques...; que tous
ces éléments ne liguraient nullement dans
I'annonce et n'ont fait I'objet d'aucun pour- 2l octobre 1991.
parler entre I'ollrant et tes parties demanderes- Chambre Réf.
sesi R.R. n" 52118.
Sieg.: Donny. \.
Attendu que, cependant, l'on peut admettre Plairl.: Mes Bartholomeeusen, Covaerts et de
que même si les pourparlers préliminaires ne Valque.
15
3. Les vices du consentement :
Toute erreur ne revêt pas la même importance. C’est ainsi que l’on fait
une distinction entre :
*L’erreur obstacle
Dans ce cas, il s’agit d’un malentendu. Le contrat est inexistant car il n’y
pas eu d’accord de volonté.
L’erreur porte sur la nature même de l’opération ou sur l’objet même du
contrat.
*L’erreur indifférente
16
soit erreur sur la personne. Elle n’est une cause de nullité que
lorsque la considération de la personne a été l’élément principal qui
a fait contracter.
Notons qu’il suffit que l’erreur porte sur une qualité de la personne si
cette qualité a été un motif déterminant de la convention.
cu'il oÉcisa en conclusions devant le premier vu l'absence d'un élément constitutif essen-
*flournal
des ftribunaux
17
ouis Dar son client chez un antiquaire
rLnominé de la Place de Liège;
Artendu oue. si les conditions générales de
vente sont eûDrincipe opposables à l'aPPelanl,
le fait oue'ce deinieih'élait pas présent le
-iour de la vente étant sans importance à ce su-
'iet
I'interprétalion des articles 3 et 4 des
-,
tonditions générales de venle ne permet Pas
de les applilquer à l'hypothèse d'une falsifica-
tion dolàiivê avant câusé une elreur substan-
tielle permettarit I'annulation de la venle:
Attendu que la demande principale de l'appe-
lant est fondée; que son appel est fondé;
Attendu oue. ouant à l'appel incident subsi-
diaire de i'iniitie", que selôn l'article 7 de son
contrât de dépôt, « lè vendeur est seul -respon-
sable des vices et défauts, ,6." ç3sht5 » et
.. È vendeur garantit la stricte exactitude des
màntions reprh"s au recto et dont il se déclare
expressémeirt seul resPonsable »;
-oue
Henrion conteste vainement les mentions
,iorises sur le bon de dépôt du 19 septembre
,ffit**t
l-sii.'qui que c'est le preposé de l'inti-
) mée l'aurait- rempli, puisqu'il I'a signé
' .< pouf accord »>;
que la demande en garantie est fondée contre
Herfionl
oue te fait ou'il allègue avoir acquis ces objets
d'un antiquâire rendmmé de la place de Liège
n'ôte rien à son fondement;
i 1999 oue ce contrat s'analyse en un contrat de com-
l- àission, ce qui n'esi pas contesté (Bruxelles'
8 nov. 1979,-J.T., 1980' P. 315);
ou'il convient de condamner Henrion à la res-
titution de la somme lui remise lors de la ven-
+40 te:
que cettê demande en garantie esl fondée;
2) Le second et le dol.
Le dol est une cause de nullité s’il est évident que sans lui, l’autre partie
n’aurait pas contracté. Dans ce cas, il s’agit du dol principal que l’on
oppose au dol incident lequel permet, à la partie trompée, non pas
d’obtenir la nullité mais de réclamer des dommages et intérêts.
18
Conrnr. Liège (6'ch.l. i,-Q''ilP"ttêtreProu\'éPartoutesroiesde
2{ ianrier l99l I urort'
" I Qu'enfin, il est, à l'heure actuelle' de doc'
l" Hur. trine et de jurisprudeDces constantes qu'eu
]lreGillÉr.:iicola!,juge.prés.:ll\l. "r I| égard au principe de lo;-auté qui doit régner
Siég. : de
Laros*,-rus. cons.
p)â,d. : )tyJBo)and €r lamp€'eur.
Sî /r.-l:i i I al* l" fàrmation des iontrais, ]e(sur
dol et la
mauraise foi sont équitalentsi ce!!e
ooquet L PtîoÈ)
;;;:iil, l) 'Li i.iiui,"t;q"" de droit com.
I
I -
| merciol, t.'"y.
I, pp. 170 et 171 et réf- cit );
corTRAT DE IENTE. - \EHICLIE I Att"rdo que le comporrerDent de Mme
.{LTO)IOBILE D'OCCASIOI ' - \\EI'
}' I Piron tant làrs
lôrs de la rente que par la suite,
DEL-R PROFESSIO;\,\-EL. DOL. Dis' I r. laisse subsister aucun dàute su la réa-
- -
simulaüon de l'état réel du moteur du r'éhi.
| 1ia5
-'-- du -- a été victime 11. Jacquet;
-- ilont
-- dol
cule. l§ulüté du contrat. - FALiTE I
-
fîinr.Cb.rfn.rCTL:ELLE. - -"""'" |
Domma- .Attendu, tout d'abord, que l{me Piron o
ges €l irtérèts' I sa oualité de Drofessionnll sur lequel pèse
I :- ';:1'-:-._-;-':^---,.^--^
de compétence et ,^ renseigre'
^. de -ân.ôifrÂ-
des devoirs
ment plus ét€ndus que ceu d'un profane,
Est æÉlitutif de dol au de l'arriclz I savaii que le moteu n'étâit Pas neüi-que
sens
il1,.;ü:;-i;l,iu coie ciuil. tz fait pour I même ;' supposer que Ia rédâctio! de I'an-
iii/,iiii,"p',,r"ii.iîi
:.1--:1-;:..:--:^A- -:^---t )â ,it;ir".'a'.* II no,""
îiiafiLu''a;oo nnncc cit éte ( -âlh"*"""
1it Éù " Eâlheueuse
». ce dont le
»'
i,*,? ;;;;-i;rt, ;; unnt", ,n" witure d'occo- | tribunal n'est nullem€nt convaincu'
iaiaou""a;""r*teuiprétendumentneulç lPiron ne Pouvâit-ignorer que le moteu
Mme
d" ioi"i,nd."" saæ ,éübi ù l'æqüreur l'état I avait subi âe simples répæations.et n'éB-it'
,é"1-d";;;;;;- "i^ph-eitipore l"r I da"tot",pus" co;Plètementremisàneuf ";
de persister daæ cel.E attitude oPùs I'intrr I Ou'elle a ceDendant tu cet élément au
duction d.e l'ælian judicioire I a.àandeu .ont la lettre recommædée du
Izs mnnaisscnces éventuellzs dz l'acqü- I 20 mai f988 indiquant " il *mble donc que
,n", aiÀ U ao*oine outomobile ne peuuenr I le moteu n'est pas neuf comme annoncé ",
,iodie lc ilol æcu"rble défen'
I n'a reçu nulle réponse sur ce point, lapræédé
' ' ' I tltt""it oréféranl lui signaler avoir
Ia nutlité d.u contrat, üi}ié r
commis par t'une desp*t;"s, n'"#ei"n"i* I l":::,t'}""1";îîÏÏ?':;ffHr":îJ;#,::
";ii;:"":":;i;"i;Éi;:;i"i;;:i;i;;i;" que
19
i:B
Attendu que le demandeur établit avoir
placé le véhisule litigienx do'rs ur Eürye,
du 15 mni 1988 au 28 février 1989, pour un
loyer de 1.000 F par mois; gue le montant ile
9.500 F est, dès lors, seul justifié; (voy. cin'
quième sous-fsrde dossier de M. Jacquet);
Qu'ea ce qui concenre le chômage du véhi-
cule, le tribunal esüime qu'il n'y a pas lieu
de s'écatter de f indemnisation journalière
de 500 F habituellement admise, et ce, tel
que postulé, depuis le 28 mai 1988 jusqu'à
la date de l'exécution du présentjugement;
:.N
i.': ! 3) Le troisième est la violence.
La violence est le fait d’inspirer à une personne la crainte d’un mal, pour
elle ou pour l’un de ses proches, ceci en vue de lui arracher un
consentement qu’elle ne veut pas donner. Donc, la volonté est viciée non
seulement lorsque la violence est dirigée contre le contractant mais aussi
contre toute autre personne pour laquelle le cocontractant a une grande
affection.
Le mal peut être d’ordre physique, moral, pécuniaire. La violence doit être
injuste. Elle doit présenter un certain caractère de gravité, lequel
s’apprécie in concreto.
20
Enfin, on peut la rencontrer en matière de vente d’immeuble et de
partage.
5T,,tsst p t?o
@... c. D:..).
ET
ffi
Quant aufond
l. L'action princîpale de L.. D...
-
Attendu que les faits principaux et I'objet de
I'action ont été correctement exposés par le
premier juge dans son jugement du 26 octobre
r989.
21
Attendu que I'appelante fonde son action sur globale des biens partagés aux termes de cet Attendu que dans une lettre gu'il adresse à
les articles 1430 et 887 et suivants du Code acte du 24 juin 1985 n'ont pas été modifiés le J...-L... D... Ie I0 juin 1987, Ie receveur de
civil. 22 jwwier 1986. I'enregistrement du deuxième bureau de Huy
précise qu'apês examen des documents, il
Qu'à titre principal, elle postule Ia rescision du Attendu qu'il ressort de la lettre du 13 décem-
partage intervenu le 22 janvier 1986, pour bre 1985 adressée par le notaire Misonne à ses admet « la date effective de la convention
cause de lésion de plus d'un quart (art. 887, al. confrères Gilmant et Carrette et aux avocats P. du 24 juin 1985 et considère que la valeur vé-
2). Bruwier et P. Charpentier que la ventilation de nale de I'immeuble, à cette date, était de
la somme de 1.300.000 F en deux sommes de 1.100.000 F... »; que, dès lors, ajoute+-il,
Qu'à titre subsidiaire, elle demande à la cour « j'avertis le bureau de Marche afin qu'il
d'annuler ledit partage pour cause de dol. 1.100.000 F pour I'immeuble et de 200.000 F
pour Ies parts sociales, fixée le 24 juin 7985 a puisse clôturer votre dossier sur cette base ».
Attendu que pour éussir dans son action en
rescision pour cause de lésion, L... D... doit été modifiée en deux sotnmes de 900.000 F et Attendu que le seul fait que l'immeuble liti-
établir que le lot qui lui a été attribué par le de 400.000 F à la demande de Mc Gilmant, gieux a été revendu, quelques mois apès le
partage vaut moin§ que les trois quarts de ce notaire de L... D... partage du 24 juin 1985, à un prix rettement
qu'elle aurait dt obtenir. Attendu que préalablement à I'acte de partage plus élevé que celui auquel il avait été estimé à
du 24 juin 1985, les ex-époux D...-D... ont tenté cette date, ne suffit pas à établir que I'appelante
Attendu que si I'action en rescision peut etre
dirigée contre un partage partiel, il faut admet- en ÿain, pendant plusieurs moi§, de vendre aété lésée de plus d'un quart au sens de I'article
tre, cependant, que si plusieurs partages partiels I'immeuble pour le prix de 1.350.000 F; que si 887, alinéa 2, du Code civil.
ont été opérés, lejuge doit, pour décider s'il y a plusieurs amateurs se sont fait connaître, aucun Attendu que I'estimation faite par les notaires à
ou non lésion, prendre en considération I'en- ne s'est porté candidat (voy. attestation du 4 l'époque du padage dudit immeuble ainsi que
semble de ces partages, à la condition, bien décembre 1986 du notaire Carrette). I'estimation faite par le fisc (voy. lettre précitée
entendu, qu'ils se rapportent à la même indivi- Attendu qu'en juin 1985, « I'immeuble était du 10 juin 1987) permettent au contraire de
sion (ft.P.D.B., t, )Gtr, vo « Successions »>, praüquemènt invendable tel quel en raison des penser qu'en raison de l'état dans lequel il se
pp qP4et395, nG 2589 et2590). irnooh,ants travaux oui devaieït encore être ef- trouvait, cet immeuble ne valait pas plus de
L ,ldu qu'en I'espèce, un premier partage feitués...; compte teïu du fait que les travaux 1.100.000 F à la date du 24 juin 1985.
paitiel est intervenu le 28 mai 1985 concernant, n'étaient pas terminés, la valeur de I'immeuble
Attendu que I'action en rescision pour lésion de
notamment, le mobiliec qu'un deuxième par- ne pouvait pas être fixée par une simple addi-
plus d'un quart n'apparaît donc pas fondée.
tage partiel a été signé le 24 juin 1985 portant, tiori du prird'achat et du cott des travaux déjà
notamment, sur I'attribution à J...-L... D... de .
Éalisés...; I'immeuble était pratiquement à Attendu par ailleurs qu'aucun dol n'e'st établi
I'immeuble litigieux et de l'intégralité des parts l'état de gros æuvre..-, I'accès aux étages était dans le chef de I'intimé.
de la s.p.r.l. Unifrais; qu'enfin, I'acte authen- dangereux » (audition du notaire Misonne,
tique de liquidation-partage du 22janvier 1986 p.-v. du 27 septembre 1990, pièce 22 du dossier Qu'avant ta convention du 24juin 1985, aucun
conceme non seulement ledit immeuble liti- ile procédure devant.le premier juge). amateur n'avait formulé d'offre en vue d'ac-
gieux repris sous la dénomination « bâtimens quérir I'immeuble litigieux; que I'intimée ne
Attendu oue P... F... ne s'est intéressé à I'im- s-'est manifestée qu'après cette convention.
en cours de transformation et de restauration, meublè lifigieux qu'à la fin du mois de juillet
ancienriement patronage, avec dépendances, 1985, soit un mois après le partage du 24 juin Qu'au moment de la signature de îe[e-ci,
cour et jardins...) mais aussi I'attribution à 1985. J...-L... D... ignorait le déroulement futur des
J...-L;..."D... d- un,chalet "à restaurer sis. à Mar-. ''ê'üénêiiièntï;:'-qü'il n'd ridn êaclié à son ex-
che-en Famenne. Attendu oue le prix de vente rrxe a z.ôbo.oOo
épouse.
de F dandb contrat conclu le 23janvier 1986
Qu'il y a donc lieu de prendre en considération par les inümés s'explique par les travaux im- juin 1985, I'intimé, qui était
I'ensemble de ces partages pour décider s'il y a Qu'après le 24
ou non lésion. bortants réalisés dans I'immeuble par J...-L... dèvenu seul propriétaire de l'immeuble, n'avait
D... postérieurement au 24 juin 1985, de même plus aucune obligation de lui foumir quelque
Attendu que l'actif net à partager était de oue bar les matériaux et les autres éléments ienseignement que ce sôit à propos de celui+i..
2.134.598 F; que la part à attribuer à chacun irobiiiers cédés par le vendeur à I'intimée; que
des deux époux était donc de 1.067.299 F. ce prix fut également fixé en raison de la valeur Que l'acte du 22'janvier 1986 ne fut, en ce qui
de convenance que ledit immeuble avait pour cônceme ledit immeuble, que la ratification du
Que I'appelante doit établir que ce montant partage partiel défrnitif du 24 juin précédent.
représente moins des trois quarts de la somme cette demière.
qu'elle aurait dt recevoir; qu'elle doit donc
prouver que la somme devant lui revenir s'éle- 2. L'acrton en dommages et intérêts de
va' u moins à 1.423.066 F. P...-F...
Ar.*,âu que I'appelante souiient avoir été lésée Attendu que si I'appelante échoue dans I'action
de 550.000 F, montant qui rei2résente la moitié en rescision et en annulation du partage inter-
de la différence entre le prix auquel I'immeuble venu entre elle et son exépoux, il n'apparaît
litigieux, sis..., à... fut évalué dans le cadre du cependant pas qu'elle a agi à la légère en inten-
partage (900.000 F) et le prix de 2.000.000 de F tait cette âcrion en novembre 1986; qu'elle
auquel I'intimé a revendu ledit immeuble à I'in- s'est bornée à exercer, dans des limites nor-
timée. males et légales, un droit que la loi lui rccon-
Attendu que la date à prendre en considération naît.
pour l'évaluation de cet immeuble est celle du
24 juin 1985; que c'est en effet à cette date que Que décider autrement aboutirait à sanctionner
tôut demandeur dont I'action est déclaée non
le partage définitif concernant celui-ci, ainsi
que les parts de la s.p.r.l. Unifrais, a été réalisé; fondée; que sauf disposition contraire, seul
que ce partage n'était ni provisoire ni condi- I'exercice fautif d'un droit peut être salctionné.
tionnel. Attendu oue I'intimée a en fait subi les aléas
Que c'est à cette date que les parties ont con- d'une proèédure autorisée par la loi.
venu << dans le cadre de la liquidation de com- Attendu par ailleurs qu'aucune faute,- négli-
munauté..., d'atuibuer à M. J...-L... D... la pro- eence ou imorudence, en relation causale avec
priété de I'immeuble sis à ..., en voie de ie dommageïont ladite intimée se Plaint, n'est
restauration... ainsi que l'intégralité de la parti- établie dans le chef de J,..-L... D".
cipation dans la s.p.r.l. Unifrais... moyennant
I'engagement par M. J...-L... D... de verser une Que le sort réservé à I'action principale intentée
soulte de six cent cinquante mille francs. La pàr I'appelante permet d'aflirmet a posteiori
ventilation du prix entre I'immeuble et la parti- àue ce-d-ernier a eu raison de ne pas user de la
cipation sociale sera faite ultérieurement... n. fossibilité offerte par I'article 891 du Code
Attendu que le montant de Ia soulte à payer par civil.
l'intimé à son ex-épouse et donc l'esümation
22
24
5. L’objet :
Ce n’est pas l’objet du contrat, le même pour tous les contrats, qui est de
faire naître des obligations, mais l’objet des obligations nées du contrat, la
prestation que chaque partie s’engage à fournir (donner, faire ou ne pas
faire).
26
6. La cause licite:
Enfin, la cause doit être licite. Cette condition de licéité revient à ajouter
une cinquième condition de formation du contrat.
En effet, ce n’est pas seulement la cause qui doit être licite mais le contrat
dans son ensemble.
Le contrat ne peut être contraire ni à la loi, ni à l’ordre public, ni aux
bonnes mœurs. Mais la loi n’ayant ni défini, ni précisé ces notions, c’est le
juge qui apprécie souverainement.
27
Attendu que la thèse de l'appelant se résume en que si I'existence de la cause avancée par I'ap
ceci que la reconnaissance de dette aurait été pelant est dénuée de vraisemblance, celle avan-
souscrite en raison de l'accord des parties de cée par I'intimée est plausible; que I'intimée
supporter, à parts égales, le prix des travaux de explique, en effet, que le mobile des parties
remise en état de la toiture du garage ainsi que était que le prix mentionné dans le compromis
divers autres travaux énumérés dans le co'nr- ne dépasse pas le montant que Ia Banque Bru-
promis de vente; xell.es Lambert était disposée à prêter alors que
que la reconnaissance de dette aurait dès lors eu les parties étaient convenues de fixer le vérita-
pour cause I'engagement de I'appelant de rem- ble prix à 5.250.000 F;
bourser à l'intimée 250.000 F représentant la qu'il importe peu que, postérieurement à Ia
moitié du prix estimé à 500.000 F; que I'appe- convention des parties, la banque ait modifié
Iant refuse d'honorer la reconnaissance au mo- son attitude;
tif que I'intimée ne produit des factures relà-
que la cour observe d'ailleurs que, suivant les
tives à la réfection évoquée ci-avant qu'à
renseignements contenus dans la lettre du no-
concurrence de 250.000 F hors t,v.a-; qu'en
taire Cornelis du 3 mai 1988, la Bangue Bru-
I'absence de preuve que des ravaux oni été
xelles Lambert n'a prêté qu'un montant de
réalisés à concurrence de 500.000 F, il estime
5.000.000 de F augmentés des frais de vente et
n'avoir aucune dette à l'égard de I'intimée; de prêt; que I'affirmation de I'intimée selon
qu'en revanche, I'intimée conteste que la re- laquelle la banque ne voulait pas prêter plus de
connaissance représente une quote-part d'inter- 5.000.000 de F apparaît pouvoir être mise en
RECONNAISSANCE DE DETTE. vention financière de I'appelant dans les tra- relation avec le prix principal de sorte que, sous
CAUSE. Non exprimée. - vaux qu'elle s'était engagée à supporter et cet angle, il se constate que la banque n'a pas
Article -1132 du Code ciüI.- soutient qu'en raison du refus de la banque prêté pour le prix de I'immeuble, hors irais, un
d'octroyer à I'appelant un prêt dépassanr .montant supérieur à 5.000.000 de F;
5.000.000 de F et du fait qu'elle refusait de qu'ainsi le mobile déterminant en rapport avec
céder l'immeuble pour un- prix inférieur à le montant devant être prêté à I'appelant par la
5.250.000 F, il tut décidé que I'appelant sous- banque n'est pas dénué de vraisemblance
crive une reconnaissance de dette de 250.000 F s'il n'est pas totalement démontré; qu'il
Siég. : M. Wezel, prés. même
payable Ie ler septembre 1986;
n'est pas contraire à I'ordre public;
Plaid. : MM§ Oger loco Haberman et Maricot.
Attendu que le compromis {e vente et la recon- que dès lors que I'appelant n'invoque pas I'ab.
naissance de dette ont été signés le même jour,
(Synave c. Coossens). sence de cause et ne conteste pas sa licéité,
soit le 14 aott 1985; que les parties ont pris la l'exécution de la reconnaissance de dette.ne
peine d'insérer dans le compromis une clause peut être refusée; 1998
ffi relativeè I'engagemént du vèndeur d'effectuer
les travaux de remise en état; que si la recon- qu'il n'y a pas lieu de réduirc le montant É-
naissance de dette de 250.000 F avait été sous- clamé de moitié, ce qui équivaudrait à la moitié
I"a validité d'un acte juridique est subordonnée crite pour couvrir la quote-part de I'appelant du prix des travaux payé pàr I'intimée, dès lors
à l' ëiiitencè' d' ùhe' cause. dans le cottdes travaux, mention en aurairété
faite soit dans ta reconnaissance elle-même,
qulil a été yu que [4 rg,gBrJnaissance de dette est
étrangère à I'intervention de I'appelant dans la
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Ceue règle est applicable à tous les actes juri- prise en charge desdits travaux;
soit dans le compromis de ventè doni l'une des
diques, qu'ils soient unilatératu ou bilatéraux,
clauses concernait precisément les travaux de
et ne reçoit d'e.xception que dans les cas où la
remise en érar (souligné par la cour);
loi admet que l'acte se su;ffit à lui-même et peut
être séparé tle la cause. qu'il s'ensuit que I'allégation de l'appelant est
Aucune disposition légale ne prévoit une telle
dénuée de vraisemblance; que, pour ce motif, il
ne peut être attaché de crédit à I'attestation
exception en matière d.e reconnaissance de écrite de J.-F. Van Deputte, directeur de
deue.
I'agence de la Banque Bruxelles Lambert ayant
accordé le prêt destiné à I'achat de I'immeuble;
ffi qu'il n'y a pas lieu d'ordonner la tenue d'une
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enquête que I'appelant sollicite à titre subsi-
V .Jejugement attaqué, prononcé contradic- diaire;
toirément le 28 septembre 1992 par Ie tribunal qu'à juste titre le premier juge a estimé que la
de première instance de Bruxelles, décision correspondance des notaires n'était pas de na-
dont il n'est pas produit d'acte de signification; ture à départager les parties, chaque notaire
épousant la thèse de son client; que I'affirma-
tion du notaire Comelis dans une lettrc du 18
Anendu que la demande originaire de I'inti- septembre 1986 a été contestée;
mée, par citation du 14 mars 1988, déclarée
Attendu que la validité d'un acte juridique est
fondée par le premier juge, tendait à la condam-
subordonnée à I'existence d'une cause;
nation de I'appelant au paiement du solde du
prix d'acquisilon d'un immeuble, du pré- que cette règle est applicable à tous les actes
compte immobilier de I'exercice 1986 et diune juridiques, qu'ils soient unilatéraux ou bilaté-
reconnaissance de dene de 250.000 F signée le râux, et ne regoit d'exception que dans les cas
14 aott 1985; où la loi admet que I'acte se suffit à lui-même et
peut être séparé de sa cause;
que cette demande s'inscrit dans ie contexte de
la vente pdr I'intimée à I'appelanr d'un bâti- qu'en ce gui conceme la reconnaissance de
ment à usage industriel intervenue le 30 mai dette, aucune disposition légale ne prévoit une
r 986; telle exception;
Attendu que I'appel est dirigé uniquemenr con- Attendu que, en vertu de I'article t 132 du Code
tre les dispositiôns du jugement attaqué con- civil, la convention n'est pas moins valable,
damnant I'appelant au paiement du montant quoique la cause n'en soit pas exprimée;
ayant fait I'objet de la reconnaissance de dette, Attendu, cependant, que I'intimée n'allègue
augmenté des intérêts; pas que la reconnaissance de dette serait dé-
pourvue de cause ou que la cause serait illicite;
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7. Sanctions du non-respect des conditions de validité :
Notons que l’action obéit à des régimes différents selon qu’elle est fondée
sur la nullité absolue (tend à protéger l’intérêt général) ou nullité relative
(tend à protéger l’intérêt de l’une des parties à l’acte).
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