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Baccalauréat en gestion des

ressources humaines

LA THEORIE GENERALE
DES OBLIGATIONS
Notes provisoires

Professeur : V. Claessens
TABLE DES MATIERES

Définition du contrat p.5

1. Définition de la convention

2. Définition de l’obligation p.6

3. Sources des obligations

4. Classification des contrats p.7

5. Les grands principes du régime contractuel p.10

Formation du contrat p.12

1. Introduction

2. Le consentement

3. Les vices du consentement p.16

4. La capacité p.25

5. L’objet p.26

6. La cause licite p.27

7. Sanctions du non respect des conditions de validité p.29

Les effets du contrat p.33

Les effets du contrat à l’égard des parties contractantes p.34

1. Principe de la convention-loi

2. Définition de la notion de « parties au contrat »

3. Conséquences du principe de la convention-loi p.35

4. Interprétation des conventions

2
5. La théorie de l’imprévision p.36

6. Principe de l’exécution de bonne foi p.37

7. Théorie de l’abus de droit p.39

Effets des contrats à l’égard des tiers p.40

1. Principe de la relativité

2. La stipulation pour autrui

3. L’action directe p.41

4. La promesse de porte-fort

5. L’action oblique ou subrogatoire p.42

6. Principe de l’opposabilité des contrats aux tiers p.43

7. L’action paulienne ou révocatoire

Cas particulier :l’obligation de dare p.46

Exécution du contrat ou paiement p.47

Inexécution des obligations contractuelles p.48

1. Introduction

2. Exécution forcée en nature

3. L’astreinte p.49

Exécution par équivalent ou responsabilité contractuelle p.50

1. Introduction

2. Conditions de la responsabilité contractuelle

3. Mise en demeure p.51

4. La faute p.53

5. La cause étrangère libératoire

6. Le dommage

3
7. Evaluation judiciaire des dommages et intérêts

8. Evaluation légale des dommages et intérêts p.54

9. Anatocisme p.55

10. Evaluation conventionnelle des dommages et intérêts

11. Lien de causalité p.58

Règles particulières à l’inexécution des contrats synallagmatiques p.59

1. Introduction

2. L’exception d’inexécution

3. La condition résolutoire tacite p.62

4. Le pacte commissoire exprès

Extinction des obligations p.64

1. Introduction

2. La novation

3. La confusion

4. La remise de dette

5. La compensation p.65

6. La prescription

Annexe : articles du Code Civil p.66

4
DEFINITION DU CONTRAT

L’article 1101 du Code Civil définit le contrat comme « une convention


par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent, envers une ou
plusieurs autres à donner, à faire ou ne pas faire quelque chose. »

Contrat ou convention est donc un accord de deux volontés, conclu dans


le but de produire des effets dans le domaine du droit.
On entend par « produire des effets dans le domaine juridique» créer,
modifier, transférer, éteindre des droits.

Le contrat est donc un acte juridique, c’est-à-dire un acte accompli dans


l’intention de produire des effets juridiques, de se lier juridiquement.

Les contractants qui ont participé à l’acte et y ont contribué sont appelés
les « parties » au contrat. On les oppose aux tiers qui sont restés en
dehors de l’acte.

1. Définition de la convention :

La convention est donc un accord de volontés dont découle l’acte


juridique.

Il faut distinguer l’acte juridique du fait juridique.


L’acte juridique est la manifestation d’une ou plusieurs volontés en
vue de produire des effets dans le domaine juridique, c’est-à-dire
créer, modifier, transmettre ou éteindre un droit.

Quant au fait juridique, il est tout événement volontaire ou


involontaire qui entraîne des conséquences juridiques. Ces
conséquences n’ont pas été recherchées.

Parmi les actes juridiques, on distingue :


* l’acte unilatéral : une seule volonté s’est manifestée pour
produire des effets juridiques.

* l’acte bilatéral, lequel suppose la rencontre de deux volontés.


Ils sont les plus nombreux et les plus variés.

* l’acte collectif est l’acte qui s’applique non seulement aux parties
qui l’ ont conclu mais aussi à des tiers.

5
2. Définition de l’obligation :

L’obligation est un lien de droit entre personnes en vertu duquel


l’uned’elles, le créancier, peut exiger de l’autre, le débiteur, l’exécution
d’une prestation ou le respect d’une abstention.

Le créancier a une créance vis-à-vis du débiteur. Le débiteur a une dette


vis-à-vis du créancier.

Rem : une même personne peut réunir, dans son chef, les qualités à la
fois de débiteur et de créancier et ce en fonction de l’obligation envisagée.

On distingue, d’après leur objet, plusieurs sortes d’obligations :


-les obligations de donner (dare) : elles consistent en un
transfert de la propriété d’une chose (dation) : par la vente, le
vendeur opère le transfert de la propriété de la chose à l’acheteur.

-les obligations de faire (facere) : elles consistent en l’exécution


d’un acte autre qu’une dation : le salarié doit exécuter le travail
convenu.

-les obligations de ne pas faire (non facere) : elles consistent en


une abstention, à ne pas agir dans une situation donnée : le
vendeur du fonds de commerce doit s’abstenir de concurrencer son
acquéreur.

3. Sources des obligations :

Le Code Civil distingue cinq sources d’obligations : la loi, le contrat, le


quasi-contrat, le délit, le quasi-délit. Sans entrer dans les détails, notons
que cette classification a fait l’objet de nombreuses critiques. C’est
pourquoi, actuellement, un regroupement a été opéré autour de l’acte et
du fait juridique.

6
4. Classification des contrats :

Les contrats, sources d’obligations, sont très variés et leurs classifications


nombreuses.
Citons notamment :

* le contrat synallagmatique et le contrat unilatéral

Dans les contrats synallagmatiques ou bilatéraux, les parties s’engagent


réciproquement l’une envers l’autre, chacune étant à la fois débitrice et
créancière de l’autre.
Les obligations sont réciproques et interdépendantes.

Dans les contrats unilatéraux, une seule des parties s’engage envers
l’autre. L’obligation ne naît qu’à charge de l’une des parties au contrat.

Intérêt de la distinction :

a) Différence en cas d’inexécution

Dans un contrat synallagmatique, les obligations sont réciproques et


interdépendantes. Si une des parties n’exécute pas son
obligation,l’autrepartie peut :
Soit invoquer l’exception d’inexécution ou « exceptio non adimpleti
contractus ». C’est la possibilité, pour une des parties, de refuser
d’exécuter son obligation tant que l’autre n’exécute pas la sienne.
C’est donc un moyen de défense pour l’une des parties au contrat.

Soit demander la résolution du contrat pour inexécution des


engagements.
Dans ce cas, la partie lésée peut saisir les tribunaux pour demander
l’annulation rétroactive du contrat (elle n’a pas lieu de plein droit) et
l’allocation éventuelle de dommages et intérêts.

b) Différence quant à la preuve

Chaque créancier a intérêt à détenir un titre qui constate l’engagement du


débiteur. Par conséquent,

1. les contrats synallagmatiques doivent être établis en autant


d’originaux qu’il y a de parties ayant un intérêt distinct, et
chaque original doit indiquer le nombre d’originaux.

2. les contrats unilatéraux et les actes unilatéraux doivent être


constatés dans un acte comportant la signature de celui qui
s’engage et la mention manuscrite du « bon pour ».

7
?.6Dc tr f r-s Slat .l-
|
S'i*tr*
Tlihlrngl dgJlemière insElceie Bru}ell§! p ..3S
19 fêvrier 1991

de ilette - t'articte 1326 du Code ciül peut néanmoins


@ fnfUvn - Reconnalssance lettrcs valoir comme cÆmmenccment de preuve par
de mention ctr tout§ tle la
- AbsencepÉtee ecrit s'il est comme en I'espèce, signé par celui
somme - de preuve
Commencement
par êcrit auquel on I'oppose (Bruxelles, 14 décembre
1966, Pos., 1967, ll, 177; Tnb. Bruxelles,
I7l newr.ls - schutrtbekenteois - Geen ver- 24 Îévner 1976, Pos.,1976' IIL 6l; Trib' Na-
mur, l7 mai 1977, R.R.D., 1978' p. '100);
- melding in letters ven het onttemrte bedùrg
Qu'il doit cependant être complété par des
- Begin van berilr door geschrift
têrnoignages et/ou des pÉsompüons de nature
(...) à étabiir la realitê du pÉt personnel allégué par
le demandeur;
Attendu que Ie document ilu 2 mars 1988 ne Que celui-ci reste en dêfaut de produire
Épond pas au prescrit de I'article 1326 du pareils moyens complémentaires de preuve
Code civil; susceptibles d'étaYer sa thèse;
Qu'en particulier, la mention en toutes Que sa dernande ne peut, des lors, ètre
lettres de la somme qu'aurait prêtee le deman- accueillie;
deur n'a pas été écrite de la main du défen- (...)
deur;
Qu'il s'agit pourtant d'une mention essen-
tielle dont I'absence ne peut être compensee par 19 fêvrier 1991.
la simple mention du "bon pour" ou d'une 6'Chambre civ.
formule équivalente (cf. Dr Pecr, T. III' R.G. n" 6.479189.
n'812, en particulier note 1, p. 839); Sieg.: Ménestret.
Attendu que l'ecrit relatif à un engagement Ptaid.: Mes Neve de Mevergnies et Gross-
unilatéral ne répondant pas au prescrit de mann.

Rem. : un contrat unilatéral peut, en cours d’exécution, devenir


synallagmatique. On parle alors de contrat synallagmatique imparfait.

* le contrat à titre onéreux et le contrat à titre gratuit

Dans les contrats à titre onéreux, chaque partie reçoit un avantage qui est
la contrepartie de celui qu’elle procure à l’autre. Chaque partie poursuit un
avantage personnel.

Dans les contrats à titre gratuit ou contrat de bienfaisance, l’une des


parties procure à l’autre un avantage sans rien recevoir en contrepartie.

Intérêt de la distinction :

1. la considération de la personne existe presque toujours dans un


contrat à titre gratuit. On parle alors de contrat « intuitu
personae ».
Il est, par conséquent, annulable pour erreur sur la personne.

2. la faute du débiteur est appréciée, de façon générale, moins


sévèrement chez celui qui rend service.

8
Le contrat solennel est le contrat dans lequel le consentement doit se
manifester dans une forme particulière. A défaut, il n’a pas d’efficacité
juridique.

Le contrat réel est le contrat qui, outre le consentement des parties,


requiert, pour sa formation, la remise d’une chose par l’un des
contractants à l’autre.

* le contrat de gré à gré et le contrat d’adhésion

Le contrat de gré à gré répond à la conception classique de l’accord des


volontés après libre discussion entre les parties. Celles-ci sont placées sur
un pied d’égalité dans la détermination de leur engagement.

Le contrat d’adhésion est imposé par la partie la plus puissante


économiquement. L’autre partie ne peut qu’y adhérer ou le refuser.

5. Grands principes du régime contractuel :

A. Principe de l’autonomie des volontés, encore appelé principe de la


liberté contractuelle. Il implique que le contrat repose sur la volonté
exclusive de ceux qui s’engagent.

Le contrat tire donc sa force obligatoire uniquement de la volonté des


parties. Les parties sont, d’abord, libres de contracter ou de ne pas
contracter ; ensuite de choisir le contractant ; enfin, de déterminer le type
et sous certaines réserves, le contenu de leur engagement.

Notons que dès l’instant où le contrat est conclu, les différents


intervenants y sont soumis et ne peuvent y déroger que sous certaines
conditions.

Ce principe d’autonomie des volontés connaît des limites : résultat de


l’interventionnisme croissant de l’Etat.
Ainsi, de nombreuses contraintes légales tendent à limiter le principe de
l’autonomie des volontés.

1. Le respect de l’ordre public et des bonnes mœurs constituent


une première limite.
Les lois seront d’ordre public si elles touchent aux intérêts
essentiels de l’Etat ou de la collectivité, si elles sont relatives
aux fondements de l’ordre économique, philosophique ou
moral d’une société déterminée.

10
2. L’émergence de contrats obligatoires.

3. L’existence d’un formalisme.

4. Enfin, la loi qui encadre impérativement le contenu de certains


contrats.

B. Principe du consensualisme.
Le plus souvent, la volonté suffit pour engager un individu. Le contrat se
forme valablement par le simple échange des consentements. Il n’est pas
nécessaire de respecter un certain formalisme.

11
FORMATION DU CONTRAT

1. Introduction :

Il n’est traité, dans ce chapitre, que des conditions requises pour la


validité de tout contrat.
L’article 1108 du Code Civil énonce : « Quatre conditions sont essentielles
pour la validité d’une convention :
o le consentement de la partie qui s’oblige ;
o sa capacité de contracter ;
o un objet certain qui forme la matière de
l’engagement ;
o une cause licite dans l’obligation. »

La formation du contrat suppose donc la rencontre de volontés, dans le


respect de certaines conditions de fond et le cas échéant de forme.

Lorsqu’une des conditions que nous allons étudier fait défaut ou est
affectée d’un vice, le contrat n’a pu se former valablement et il sera
annulable.

2. Le consentement :

Le contrat est formé par l’échange des consentements entre l’offrant


(également appelé « pollicitant ») et l’acceptant (appelé pollicité).
Le consentement se décompose ent.re une offre et une acceptation

OFFRE è FORMATION ç ACCEPTATION


ou pollicitation du contrat

L’offre est une déclaration unilatérale de volonté adressée par une


personne à une autre, et par laquelle l’offrant propose la conclusion d’un
contrat.

L’offre doit être ferme. Elle ne suppose plus que l’acceptation de son
destinataire.

Elle doit être précise c'est-à-dire porter sur tous les points sur lesquels
l’accord des parties est indispensable pour que le contrat puisse voir le
jour.

12
L’offre peut être expresse ou tacite, elle peut être adressée à une
personne ou destinée au public.

En principe, l’offre n’a pas de force obligatoire par elle-même. Elle peut
être retirée tant qu’elle n’a pas été acceptée, à moins que l’offrant n’ait
fixé un délai pendant lequel sa proposition serait maintenue.

L’acceptation est la manifestation de volonté par laquelle le destinataire


d’une offre adhère à la proposition qui lui est faite.

L’acceptation peut être expresse ou tacite, mais le silence ne vaut pas, en


principe et généralement, acceptation.

Toutefois, la loi et la jurisprudence reconnaissent au silence, en fonction


de circonstances particulières, une certaine valeur. On parle alors de
silence circonstancié. Tout reste question d’espèce.
Dans une telle situation, le silence vaut alors acquiescement.

En conclusion, le consentement se définit comme un accord de volonté


libre et éclairé, donné en parfaite connaissance de cause.
Ce consentement ne peut être entaché d’aucun vice.

Soulignons qu’un consentement donné par une personne en état


d’aliénation mentale ou d’ébriété totale n’aurait aucune efficacité.
Le contrat pourrait être annulé faute de consentement.

13
Cass. (1" ch.l,25 mai 1990
Préa. : M Soetae.r! prés. de eect.
sest.
5T ,135O
Repp. : IttL Soetaerqprés. de
^ a ir,
Min publ: M. Dlloore, av. gÉn- 1à 1*I
PIaiÀ: MIt[llchaae, ffi! et lLaDssèue (bareau de
Tougree).
(Pràc gér prèe b æw toppel d'Anuere -
. Veldemary e.o. c l*feare)

CONTRAT. Contrat enre partiea


a.beentea.
-
Formation. Moment et lieu,
- -
La règtc tlc droii iupplétif suiuant'taquetb
lz contrü est parfait au tnoment où lc pollîcî
tont o eu aonrurissanÆe ou a raisonnobl,ç
ment pu aoôir ænnaissance dc I'acceptotia4
est applicablc en ce qui concerne lcs controts
ænclus entTe absent&
Ce mamcnt ütcrmiru égalcm.ent lc licu où.
lc coltrat estprésuîü auoi\éûé æncl,u .

_1'tl
(fraduction)

Attenùf que l'ordonnance Eentiotuoe que


la demanderegse est établie à Bree et le
défendeur àTÿawe; qu'elle coristate ensuite
que « le contrat (...) se (serait) formé unique-
meat à la suite d'un échange de télécopies
et décide que « l'accord des volontés iles"
(parties) contra(c),t(ante)s s'est formé au
momént où le dëfendeur a ascepté l'ofte en
signapt Ie contrat »; que, ce faisant, elle
aduet implicitement que le coutrat a été
conclu à Wawe et que, par ce motif, elle
decide que le tribunal de comnerce d.e
Nivelles, et noa le tribunal de co-rnerce de
Tongres, est compétent pour connaître de la
demandei
Attendu qu'en statuant comme elle l'a
fait, I'ordonna[ce érige implicitement en
règle qu'un contrat eutre parüies absentes
se forme à I'endroit où I'ofte a été acceptÉe;
Attendu que, cependant, en ce qui
ooncerne les contrats conclus eutre absents,
est applicable la règle de droit supplétif
suivânt laquelle le coutrat est, par{ait au
moment où le pollicitaut a eu coruraiseance
ou a raisonnablemeut pu avoir conDais-
sance de l'acceptation; que ce moment
détermine également le lieu où le contrat
est présumé avoir été conclu;
Que le moyen est fondé;

14
Jribrrnal de- prcmière instance de Bruxelles
2l oCtobre isgi-

@ ronunnoN DU coNTRÂT - Appet Mme. D. par contre, est retournée voir la


de pourperlers et dbllre ülla
- Offre de vetrte - avec son mari, à l'heure du dêjeuner:
DiI[érence - Annonce dans un journal ayant rencontré Ia fille de la locataire, celle-ci
leur proposa de venir visiter I'intêrieur. le soir,
@ coivfnAcrvORMING - oproep tor ce qui fut fait.
voorafgaande onderhendetingen Âanbod - Mr. et Mme D. se rendent à l'agence Ie lundi
-
tot verkoop Verschil Advertentie in ile
- 12 août pour informer le responsable de leur
krant souhait d'acheter la villa de I'avenue d. Reçus
par la secrétaire, celle-ci les avertit de ce qu'il y
(...) a un autre candidat acheteur et de ce gu'elle n'
est hâbilitée ni â leur laire signer un document
Les faits relatifâ cet achat ni à percevoir un acompte.
Mr. et Mme D- envoyent une lettre recom-
Dans I'edition du matin du journal Iz soir mandêe ce même 12 août pour exprimer lerrr
publiê Ie 9 août 1991, la s.p.r.t. Immobilière souhait d'achat de cette ülla, ils en dêposent
B,R. fait paraitre une annonce relative à la une copie à I'agence et conlirmant I'existence
vente d'une villa située à W.; Madame D. et de leur recommandê par exploit de huisier le l3
Madame C. prennent, chacune, connaissance août.
de cette ennonce! têléphonent, chacune, â Le lundi l2 août, dans I'après-midi, un des
I'agence immobilière, et apprennent, toutes responsables de I'agence se rend dans la villa
deux, qu'il s'agit d'une villa situêe avenue D. avec Mr. et Mme C. conformêment à cc qui
L'une et l'autre se rendent sur place pour avait étê prêvu le vendredi. ApÈs la visite un
découvrir la villa et chacune d'elles est ,.sè- compromis de vente est signé par Mr. et Mme
duite"; C. et par Mr. v. B. pour la s.p.r.l.. hnmobilière
Elles téléphonent, chacune, à I'agence im- B.R.
mobilière afin de visiter les lieux et il leur est Mr- et Mme D. soutiennent avoir accepté,
repondu, â I'une comme â I'autre, que la ülla les premiers, I'offte de vente faite par la s.p.r.l.
est occupee par des locatâires et qu'il n'est pas Immobilière B.R. dans le journal l* Soir, ct
possible d'en visiter I'intêrieur avant le tundi l2 avoir, de ce fait, valablement acheté
août. I'immeuble en cause.
L'agence immobilière soutient qu'elle a pro- (...)
mis verbalement à Mme C. en raison dei'in-
sistance de celle-ci, qu'elle serait la première à Discussion
visiter les lieux et qu'une option lui était don-
née jusqu'au lundi soir. Altendu que la conrpétence du juge des rêférés

TBBR/RGDC 92ll E. Stoq,-Scicnria o,


o!

s'étend à toutes matières, saulà celles que la loi lient pas les parties. rre doivcnt-ils tcnir
soustrait au pouvoir judiciaire; qu'après avoir compte des obligatior- de loyauté que les
vêrilié I'urgence et les apparences de droit parties se doivent déjâ â ce stade;
sulfisantes, il peut. s'il y a lieu, prendre des
mesures provisoires et conservatoires; Attendu que, dans le cas présent, les pourpar-
(...) lers entre I'agence et les demandeurs se iont
limités à la communication, par l.offrant, le
Attendu que c'est également à raison que les vendredi 9 août, de I'adresse de I'immeuble et
parties défenderesses soutiennent que I'annon- â I'information de ce que les visites ne frour-
ce parue dans le journal Le Soir ne peut à elle raient avoir lieu avant le lundi t2 août; que les
seule constituer une "offre de vente" au sens du parties demanderesses n'ont pas sollicité de
droit civil; qu'il s'agit d'un prêliminaire et d'un rendez-vous quant à une êventuelle visite; qu'
appel de pourparlers et d'ollre (cf. DE pAcE, t. aucune priorité ni option n'ont été sollicitées
II, n's 499-515); que celte annooe De constitue par euxt alors que le dêroulement des évène-
pas l'émission d'une volontê dêfinitive de I'of- ments et les pieces du dossier accrêditent I'ap-
frant qui n'attendrait que I'acceptation immé- parence sérieuse d'option attribuée aux époux
diate de I'autre partie pour former contrat (c[. C.;
Cass., 23 septembre 1969, pas.,1970, I,73);
Que I'ensemble des êléments essentiels du Attendu que les parties demanderesses n'éta-
conirat doit être prêcisé pour que I'on puisse blissent pas qu'il y aurait eu déloyauté de la
parle d'oflice; que parmi ces élêments il y a, part de I'agence immobilière ni qu'il y aurait
outre le prix, les modalités de paiement de des apparences de droit suflisanles dans leur
I'acompte et du soulte; tes moments de trans- chef;
fert de propriété et d'entÉe en jouissance, (...)
I'exonêration de certains risques...; que tous
ces éléments ne liguraient nullement dans
I'annonce et n'ont fait I'objet d'aucun pour- 2l octobre 1991.
parler entre I'ollrant et tes parties demanderes- Chambre Réf.
sesi R.R. n" 52118.
Sieg.: Donny. \.
Attendu que, cependant, l'on peut admettre Plairl.: Mes Bartholomeeusen, Covaerts et de
que même si les pourparlers préliminaires ne Valque.

15
3. Les vices du consentement :

Ils sont au nombre de quatre :


* l’erreur
* le dol
* la violence
* la lésion.

1) Le premier est l’erreur.

Commettre une erreur, c’est se tromper. C’est avoir une représentation


fausse de la réalité.
Dans quelle mesure notre droit positif tient-il compte de l’erreur sans
pourtant ruiner la sécurité juridique des relations contractuelles ?

Toute erreur ne revêt pas la même importance. C’est ainsi que l’on fait
une distinction entre :

*L’erreur obstacle

Dans ce cas, il s’agit d’un malentendu. Le contrat est inexistant car il n’y
pas eu d’accord de volonté.
L’erreur porte sur la nature même de l’opération ou sur l’objet même du
contrat.

*L’erreur indifférente

Dans ce cas, il s’agit d’une erreur sans conséquence pour la validité du


contrat.
Il s’agit notamment d’une erreur sur la solvabilité du cocontractant, sur la
valeur,…

*L’erreur vice du consentement

L’erreur doit avoir été commise au moment de la conclusion du contrat.


Dans cette hypothèse, il y a eu :
soit erreur sur la substance de la chose c'est-à-dire la qualité
essentielle de la chose dont l’existence supposée a été déterminante
pour le consentement.

Donc, l’annulation de la convention n’est possible que si l’autre


partie a connu ou pu connaître l’importance que cette qualité
revêtait pour son consentement.

16
soit erreur sur la personne. Elle n’est une cause de nullité que
lorsque la considération de la personne a été l’élément principal qui
a fait contracter.
Notons qu’il suffit que l’erreur porte sur une qualité de la personne si
cette qualité a été un motif déterminant de la convention.

cu'il oÉcisa en conclusions devant le premier vu l'absence d'un élément constitutif essen-

contacté directenrent-.par une


iu'il fut tiel;
VENTE. Objet d'art ancien. iiree
-
Salle de ventes. FAUX. - ï,ËroËe" oé I'intimée qui assura que I'objet Ii- Attendu ou'en des conclusions plutôt succinc-
-
ERREUR SUBSTAI{TIELLE. _
- lig,;oipo*rit eEe acûeté en toute confiaDce; tes. l'intiinée ne répond que sommairement
dans aux divers moyens de l'aPPelant;
CONDITION§ GÉNÉRALES DE cue ce n'est toutefois que la première fois
Inapplicables. Nullité. ô;;;;;i,;;i"". d'appèI, dé-posees le 2 juillet Attendu oue les conditions générales de l'inti-
VENTE. -
- 1996, qu'il aioute qu'il était en voyage aux mée comiortent les articles suivants :
Èiueluiiiroitqu'il iut contacté par I'intimée; article 3 : « La description des objets mis^ en
oue I'obiet fut mis en vente lors de la vente des vente et reprise dans le catalogue.dolt etle
d et 10 ôécembre 1991; considérée êommepurement indicative, lepu-
re- blic ètant à même âe se rendre compte à I'ex-
oue le moutardier fut adjugé à l'appelant' ,oritioo préalable de la nature et de l'état des
iig1""te.-f"tt de la venté, par un membre de àb3"tr .ôbili"t. présentés aux enchères »:
Plaid. : MMes Goijen, J.-L' Vanraes et
Iirti.d. tri facturé par l-'intimée selon fac-
G. Lewalle. irËîôlr "i du 21 déiembre 1991, Pour la article 4 : << Aucune réclamation ne sera admi-
.Àmme ae 550.000 F, majorée de 20% potur se aDrès I'adiudication, même si elle a pour
(Mozer c. s.a. Hôtel des Ventes Horta et crts)' iiri. 20 F de drôit de sortie, soit objei la desciiption des lots au catalogue ";
"t-à"
660.020 F, somme qu'il régla; Attendu que l'appelatrt fait valoir que par ses
ffi oue suivant un écrit du 27 mai 1992' l'anti- ,nirsem"its I'iiriimce a, elle-même, rendu
», at- irioooosables ces articles 3 et 4, puisqu'en ga-
duaire Vandervelden de la « Mésangère l'objet, elle ne con-
lJJ, ou. « Ie moutardier en argent gravé que rantiisant l'authenticité de
Il
M. D.'Mor"t *'a présenté est un faux' s'agit sidérait plus comme purement lndlcatlve.la
Llacquéreur d'un objet dart ancien en salle de descriptiôn des objets mis en vente et repnse
iriât, "" l'espèce-un moutardier muni uhé- d'un â un oU1.t de facture moderne portant de faux
poinçons liégeois "; dans le catalogue;
oinoôn de l'àrJèvre G.V., qui s'avérera
'rieuiement être de
fausse fabrication et de JatL\ ou'ainsi ou'il ressort de la lettre du 15juin oue. touiours selon l'appelant, elle connaissait
ooinconnale, commet une erreur substantielle iôqi l'appelant soumit' à la demande iiÀ'rorJiritite de l'âp-pelant de se rendre
'àiuiable-"rnportant la nullité de la vente, dès "i.ite.,ie riôutardier à l'expert en anti- ' à l'"xposition préalable de la nature et
â"-r;iotinie", "oroot"
iirs qu'il s'esi tré aux déclarations de la salle de
ouités Louis Planchar à Liège, lequel attesta de l'ètat de l'6bjet préienté aux enchères;
ientés
-eer lui certifiant pendant son séjour à -l'étran- tà tl iuin 1992. « avoir examiné un moutar- Attendu oue I'appelant reproche ainsi à l'int!
l'authentiéité di moutardier, laquelle salle ài"iii.rg"nt ayant été vendu à la salle des .3" a" oà pas'aïoir vérifié l'authenticité de
Ziait, à son tour fait confiance au fait que.le
,"ot"t floitu à Éruxelles en décembre 1991 l'objet lors ôe l'exposition préalable;
iiuiardier avait Zté acqiis par son client chez ràri i" nb 154 : il pone des poinçons.liégeois
un antiquaire renommé de la place de Liège' du règne de Jean Théodore de tsavtere et te Attendu qu'il échet cependant d'examiner l.^ Y
,àin."on A" l'orfèvre G.V. Cette Piècè est faus- validité dü conEât de vente du moutardter h- t a r.
Llinterprétation des conditions générales de .la
ie de fabrication et de poinçonnage »i tigieux entre I'intimée et l'appelant du Poinl d: A' ll
iitt" â" u"ntrt, précisant que la description des vüe du vice de consentement basé sur I'erreurt [I 1 L.
obiets nis en vente esî purement indicaliÿe et in' ou'ensalettre du l5 juin 1992, adressée à Hen-
t"idisont toute réclarnaîion après l' adjudication, oue les clauses précitées des conditions géné- I J )
ion,'f;ioti*e" écritl notamment, ce qui suit.:
ne Dermet pas de les appliquer à l'hypothèse ,i...'râàuet"ut de ce lot nous a fait parvenir i.l"t n" metteni pas obstacle à une action en
duie fatsiication dolosive ayant causé une er- ,n" de " La Mésangère ", antiquaire nullité pour vice de consentement;
reur ibstâruielle dans le chef de l'acheteur' établi "irËttitt
â Lièse, par laquelle M' Vandervelden Attendu que selon les experts le moutardier
-
certifie oue la pièce est fausse' Nous ne con- est un faui, tant en ce qui concerne la date de
ttai Vandervelden ni sa capacité à iruti"utior'qr'"n ce qui concerne le poinçon-
W "li.lirJü. genre d'objet; pour cette raison et -cette
opinion des experts est lm-
nase et que
"iriÀt"i."
,à'ui.roit un-"ris tout à faii autorisé en la ma- ptiZitemént accepléè par I'intimée et n'es-t-pas
Iier"- t"r, avons demandé à notre client de Ie.iàur"*"nt contestSe par le vendeur Hen-
ùi"n iorioi, tormettre la pièce à M' Blanchard ri"., il est apparu également lors des
Attendu oue les faits, utiles à la solution du li' ""À*"
grand expert en argenteries liégeoises' débats;
tige, peurient être résumés comme suit;
» Son expertise est sans la moindre réserve' ou'il importe de souligner que, si la descrip-
oue l'antiouaire Genard vendit à Henrion, l';bi;i-;;i faux de fabrication et de
deent du irédit communal et collectionneur tion du moutardier dans le catalogue est exac-
diargenterie, un moutardier en argent gravé;
poinçonnagè. ,i i",-ta n" gît pas la question, celle-ci étant que
par conséquent' que le ooincon décrit dans le catalogue et apPose
oue Henrion. suivant bon de dépôt du Que l'intimée y demanda,
Èenrion rernbïurse la somme de 550'000 F sui le moutardier, est un faux;
i9 septembre 1991 le mit en vente à la salle de ffi;it-ÏJ;iî" la commission de salle' soit pas
oue l'erreur, en d'autres mots, ne conceme
ventLs Horta Pour la vente des 9 et 467.500 F; riniouement o la description » du moutartlter
l0 décembre 1991;
ou'aorès une correspondance entre Parties et Ir'J"mi"*r" (conditioni générales, articlesqui3
oue l'obiet fut repris dans le catalogue de la làurô conseils, citati-on fut lancée; Ëi;;;;ii .'àgit non d'rine ceuvre d'art. et
i"nt" u"". une photo face à la page 23 et la ;;,.;1i àé L an;buée , à un maître liégeois
mention sous le numéro : oui aurait été reconnue par après comme non
authentique, mais d'un poinçon qur n est
pas
154 : Moutardier en drgent gravé go'ironné'
Attendu que, dans ,J;:"," son action prin- réellemeirt ce qu'il paraît être, qui est truque'
Le couvercle sur charnière formant ituil pans' .irÀi" 1ôtt* l'intimée, I'appelant articule falsifié, trompeur, en d'autres mo$ une con-
sommé d'totfretel enforme de boulon defleur' trôi, aov"n, concernant les articles 3 et 4 des trefaçon frauduleuse;
Poinçon : Liège 1744 G.V- pour Guillawne conditions générales de I'intimée: oue I'aoDelant n'auraitjamais conclu le contrat
Gaspar Vele7. qu'il oppose en premier orclre leur inoppo- àË-".,i,[-i;ii avait su-que le poinçon sur le
-sabiliré; moutardier était un faux;
Voir photo.
qu'ensuite, il fait valoir que ces articles vi- oue cette elTeur substântielle est dans son chef
n) 200/ i 00.000 ;
( Es t imat io -denide toute substance l'engagement prls Par ËiàuioUt.. puisqu'il s'est fié aux déclarations
cue I'annelant exDose que l'intimée <( connais- l'intimée: àe ta srtl"de veirtes lui certifiant pendant son
üit t'im^oortance'attacÉée par lui aux qualités que I'appelant estime, enfin' que l'intimée ieiàut ou* Etats-Unis l'authenticité du mou-
que devlit Drésenter l'objdt vendu, Puisqu'el- -a colmmis'une faute dont ces articles nÙ peu- taidier (sans pour autant lui donner une g.aran-
lè-même [e'contacta, alors qu'il était en voya- vent I'exonéreri ;i";;;ù;i;ëli" à ce sujet), et que la-sallecon-de
ge aux Etats-Unis, en lui certifiant I'authenti- ventes à son tour avait de bonne fot lalt
oue l'aooelant demande' par conséquent' la
èilé de I'oblet et ce, peu avant la mise en vente
rirrllité àu contrat de vente avenu entre partles'
nr""" * irit que le moutardier avait été ac-
les 9 et l0 décembre 199 I "l

*flournal
des ftribunaux

17
ouis Dar son client chez un antiquaire
rLnominé de la Place de Liège;
Artendu oue. si les conditions générales de
vente sont eûDrincipe opposables à l'aPPelanl,
le fait oue'ce deinieih'élait pas présent le
-iour de la vente étant sans importance à ce su-
'iet
I'interprétalion des articles 3 et 4 des
-,
tonditions générales de venle ne permet Pas
de les applilquer à l'hypothèse d'une falsifica-
tion dolàiivê avant câusé une elreur substan-
tielle permettarit I'annulation de la venle:
Attendu que la demande principale de l'appe-
lant est fondée; que son appel est fondé;
Attendu oue. ouant à l'appel incident subsi-
diaire de i'iniitie", que selôn l'article 7 de son
contrât de dépôt, « lè vendeur est seul -respon-
sable des vices et défauts, ,6." ç3sht5 » et
.. È vendeur garantit la stricte exactitude des
màntions reprh"s au recto et dont il se déclare
expressémeirt seul resPonsable »;
-oue
Henrion conteste vainement les mentions
,iorises sur le bon de dépôt du 19 septembre
,ffit**t
l-sii.'qui que c'est le preposé de l'inti-
) mée l'aurait- rempli, puisqu'il I'a signé
' .< pouf accord »>;
que la demande en garantie est fondée contre
Herfionl
oue te fait ou'il allègue avoir acquis ces objets
d'un antiquâire rendmmé de la place de Liège
n'ôte rien à son fondement;
i 1999 oue ce contrat s'analyse en un contrat de com-
l- àission, ce qui n'esi pas contesté (Bruxelles'
8 nov. 1979,-J.T., 1980' P. 315);
ou'il convient de condamner Henrion à la res-
titution de la somme lui remise lors de la ven-
+40 te:
que cettê demande en garantie esl fondée;

2) Le second et le dol.

Le Code Civil définit le dol comme « les manœuvres frauduleuses


pratiquées par l’une des parties pour amener l’autre à contracter ».
Il est unanimement admis que selon les circonstances, de simples
mensonges, la réticence d’une partie à parler alors qu’elle en avait le
devoir, et même le silence peuvent être constitutifs de dol.
ÿ-
La loi ne protège cependant pas de la naïveté (dolus bonus). Il faut donc
que le dol ait été suffisamment grave pour être pris en considération.
Ainsi, le dolus bonus, toléré par la pratique commerciale, permet de
vanter un produit sans pour autant tomber dans la publicité mensongère
réprimée par la loi.

Le dol est une cause de nullité s’il est évident que sans lui, l’autre partie
n’aurait pas contracté. Dans ce cas, il s’agit du dol principal que l’on
oppose au dol incident lequel permet, à la partie trompée, non pas
d’obtenir la nullité mais de réclamer des dommages et intérêts.

Pour entraîner la nullité de la convention, le dol doit émaner du


cocontractant. Le dol d’un tiers débouche sur des dommages et intérêts.

18
Conrnr. Liège (6'ch.l. i,-Q''ilP"ttêtreProu\'éPartoutesroiesde
2{ ianrier l99l I urort'
" I Qu'enfin, il est, à l'heure actuelle' de doc'
l" Hur. trine et de jurisprudeDces constantes qu'eu
]lreGillÉr.:iicola!,juge.prés.:ll\l. "r I| égard au principe de lo;-auté qui doit régner
Siég. : de
Laros*,-rus. cons.
p)â,d. : )tyJBo)and €r lamp€'eur.
Sî /r.-l:i i I al* l" fàrmation des iontrais, ]e(sur
dol et la
mauraise foi sont équitalentsi ce!!e
ooquet L PtîoÈ)
;;;:iil, l) 'Li i.iiui,"t;q"" de droit com.
I
I -
| merciol, t.'"y.
I, pp. 170 et 171 et réf- cit );
corTRAT DE IENTE. - \EHICLIE I Att"rdo que le comporrerDent de Mme
.{LTO)IOBILE D'OCCASIOI ' - \\EI'
}' I Piron tant làrs
lôrs de la rente que par la suite,
DEL-R PROFESSIO;\,\-EL. DOL. Dis' I r. laisse subsister aucun dàute su la réa-
- -
simulaüon de l'état réel du moteur du r'éhi.
| 1ia5
-'-- du -- a été victime 11. Jacquet;
-- ilont
-- dol
cule. l§ulüté du contrat. - FALiTE I
-
fîinr.Cb.rfn.rCTL:ELLE. - -"""'" |
Domma- .Attendu, tout d'abord, que l{me Piron o
ges €l irtérèts' I sa oualité de Drofessionnll sur lequel pèse
I :- ';:1'-:-._-;-':^---,.^--^
de compétence et ,^ renseigre'
^. de -ân.ôifrÂ-
des devoirs
ment plus ét€ndus que ceu d'un profane,
Est æÉlitutif de dol au de l'arriclz I savaii que le moteu n'étâit Pas neüi-que
sens
il1,.;ü:;-i;l,iu coie ciuil. tz fait pour I même ;' supposer que Ia rédâctio! de I'an-
iii/,iiii,"p',,r"ii.iîi
:.1--:1-;:..:--:^A- -:^---t )â ,it;ir".'a'.* II no,""
îiiafiLu''a;oo nnncc cit éte ( -âlh"*"""
1it Éù " Eâlheueuse
». ce dont le
»'
i,*,? ;;;;-i;rt, ;; unnt", ,n" witure d'occo- | tribunal n'est nullem€nt convaincu'
iaiaou""a;""r*teuiprétendumentneulç lPiron ne Pouvâit-ignorer que le moteu
Mme

d" ioi"i,nd."" saæ ,éübi ù l'æqüreur l'état I avait subi âe simples répæations.et n'éB-it'
,é"1-d";;;;;;- "i^ph-eitipore l"r I da"tot",pus" co;Plètementremisàneuf ";
de persister daæ cel.E attitude oPùs I'intrr I Ou'elle a ceDendant tu cet élément au
duction d.e l'ælian judicioire I a.àandeu .ont la lettre recommædée du
Izs mnnaisscnces éventuellzs dz l'acqü- I 20 mai f988 indiquant " il *mble donc que
,n", aiÀ U ao*oine outomobile ne peuuenr I le moteu n'est pas neuf comme annoncé ",
,iodie lc ilol æcu"rble défen'
I n'a reçu nulle réponse sur ce point, lapræédé
' ' ' I tltt""it oréféranl lui signaler avoir
Ia nutlité d.u contrat, üi}ié r
commis par t'une desp*t;"s, n'"#ei"n"i* I l":::,t'}""1";îîÏÏ?':;ffHr":îJ;#,::
";ii;:"":":;i;"i;Éi;:;i"i;;:i;i;;i;" que

pour foule eatr a- c o nlrælu e llz l:iilïîï"i"H"",:i:iiI,i::-""'prutôt


Qu'ensuite, invitée à procéder à des cons'
tatations contradictoires et à une er?enise
Objet du litiga I amiable, la défenderesse s'y est.refusée,
La demande principale tel)e que précisée I tout comme elle s'est opposée ensuite à une
juiliciaire; que dam le cadre. de
oarconclusionsadditionneltesduidnot'L* | "*p""ti""
ffi ;Ëôï,;;ff;;Ë rüffi *i"; ù Jàt |'itu !ï:l'-11
;"'d
dernière'. ]1 dtr".'-19ïï"-^'
llili33i3$iï.iTi'J:ii:l'i1"*iii-",ili'.i::#':!i,i;"ï;ï;-Jft
| quele véhicule n'a été exa'
944inten'enuelegmailgSSpouiiïfti*à" ""tu"tt"ment
532.000 F t.v.a. comprise f;;;;;;'-- | miné cue
1oÏ:^t:,':ît::t.Îll::
""lon gre même ":{,ryi:
qu'il a pu êire accidenté erouite;
'
I i"oY. P.7 dé ses concluions)i
Que les conclusioro (n.d.l.r.: de l'expert) | Attendu que les conditions d'application
sont formelles sur l'état du moteu au I del'articleltl6drCod"civilsontréunies
momentdelarente,élémentdulitigejusti' I ui ou'il v a lieu d'annuler la vente liti'
fiant à lui seul le recous à la mesue d'ex' I gieüse;
pertise;
I euu "'uut en vain que la défenderesse
Qu'il convient de rappeler que l'annonce I i.àor" Ies Éventuelles connaissances du
paiue dans )e journal Iz §oir des 1" et.2 I demandeu -- le domaine automobile;
dans
7 Ir"irggg préiisait, entre eutres, que le | --"'--'---
réhicule étâit ilote a'un *ot"* nurt'q-ù ià Qu'en effet' t:
| peut invoquer'.ti:-::'^1-ïii:1:-*l
l'imprudence méme inex'
défenderesse au principal pte,"ra^iiàttt | '"
rr a-oîi üil | 1s-aJ1;--1"^ Y :,::T::ït::i;,T?i.*Ïi
ses premières conclusions a,
-"
;i:'Ëi:;il":'Ïiiii ".' | 1Lry-qince' à ^ supposer démontrée' ne
"â-piaili'"i
i*ii1,"J"(p.2,res"onctu.io'ror;
Qu'elle soutient, actuellement, que la | ,. ilàô,
li:ï#* v."â",1fl"rJ".ii'rr,"ÀlïXlill
Ommeslaghe, R.C.J.B.,
IüSü,
19S6,
rédaction de I'annonce est " malheureuse " I ggl,
'
(voy. ses conclusions du 13 juin 1990. p. 2); ". I
Artendu que I'expert considère que )e
.ertendu, par aiileurs' que.)a nul)ité dr
I

-"i"ri *eàit ni ,i neuf , nl -*.ttctc- |


n'empêche pzs I'octroi c-oncomitant
-"ii r"*l= ""ri a
"
et qu'il alait seule'ment | rcntrat iniéréts pour fau''e exlra
ffi'il';'Ç,..-.];". I de dom-ag"s et
i.à.". p. 7 clu rapport);
tottt"ttuette;
.{tt€ndu qu'au sens de fsrticle 1116, I -..--^r.... ;iâ
I Que t"s élèm€nts ci'dessus rapPelés dta'
"liiià'i;',ai6à".i'jil.t"aot
de iurs..;ut l"s l t':tttu"t l::"sÊ'-: ':'Lil;:i p:('mn:r;'ctr':i)l
nuiliré rje la cot:vtti'.ii;".tunecause
principal;
;;;;;ï';"";;"iiquées par l'une desiarties I de )a défenderesse au
sont tetles qu'i) est évident que sans elles, I -{rr"nd, oue le iemandeur postule, à cet
l autre partie n'surait pasconlracté: I éeard. des'donnlages Ét intérêts Pour ie
(l 000 F pr'r nroisr
Que )e dol résulte de nrachinations, de I eZrdiernaue du-veh!cu'le
de simples dissimu' I c't )e chônrage (i50 F par jourt;
-;;;;;";..'";;;.êtne |
lations ou rélicences malicieuses: '

19
i:B
Attendu que le demandeur établit avoir
placé le véhisule litigienx do'rs ur Eürye,
du 15 mni 1988 au 28 février 1989, pour un
loyer de 1.000 F par mois; gue le montant ile
9.500 F est, dès lors, seul justifié; (voy. cin'
quième sous-fsrde dossier de M. Jacquet);
Qu'ea ce qui concenre le chômage du véhi-
cule, le tribunal esüime qu'il n'y a pas lieu
de s'écatter de f indemnisation journalière
de 500 F habituellement admise, et ce, tel
que postulé, depuis le 28 mai 1988 jusqu'à
la date de l'exécution du présentjugement;

:.N
i.': ! 3) Le troisième est la violence.

La violence est le fait d’inspirer à une personne la crainte d’un mal, pour
elle ou pour l’un de ses proches, ceci en vue de lui arracher un
consentement qu’elle ne veut pas donner. Donc, la volonté est viciée non
seulement lorsque la violence est dirigée contre le contractant mais aussi
contre toute autre personne pour laquelle le cocontractant a une grande
affection.

Le mal peut être d’ordre physique, moral, pécuniaire. La violence doit être
injuste. Elle doit présenter un certain caractère de gravité, lequel
s’apprécie in concreto.

La crainte doit être présente au moment où le consentement est donné.


Notons que peu importe que la violence ait été exercée par le contractant
ou par un tiers.

4) Le quatrième est la lésion

La lésion est le préjudice pécuniaire résultant, pour l’une des parties


contractantes, de la disproportion entre l’avantage qu’elle a obtenu et
celui qu’elle a conféré à son cocontractant.

La lésion ne se conçoit que dans les contrats à titre onéreux et la


disproportion doit s’apprécier au moment où le contrat se forme.

La lésion n’est pas en soi un vice du consentement. Il s’agit plutôt d’un


préjudice. Donc, la lésion ne constitue pas, en principe, une cause de
nullité.
Ce n’est que très exceptionnellement qu’elle entraîne la nullité du contrat.
En ce qui concerne les personnes, elle ne s’applique qu’au profit des
mineurs.

20
Enfin, on peut la rencontrer en matière de vente d’immeuble et de
partage.

La lésion entraîne la rescision du contrat.

5T,,tsst p t?o

§iég. : M. Mathieu, ponseiller ff. de prés.; Mme


' Funrali'conseilleç.Mme Demul;;avocat appelée
à siéger pour compléter le siège.
Plaid. : MM§ Ronge loco Housiaux, Charpen-
tier et George (les trois demiers du barreau de
HUY).

@... c. D:..).

ET

Si l'action en rescision peut ête diigée contre


un partage paniel, il faut admettre que si plu-
sieurs partages partiels ont été opérés, le juge
doit, pour décîder s'il y a ou non lésiot\ prei-
dre en considération I'ensemble de ces par-
tages, à la condîtîon qu'ils se rapportent à la
même îüivision.
Iæ seulfait que I'immeublefaisant l'objet du
partage a été revendu quelques mois après ce
partage, à un prix nettement plus élevé que
celui auquel il avait été estimé à la date du
pgrrage, ne suffit pas à établir la lésion de plus
d'un quart.

ffi

Quant aufond
l. L'action princîpale de L.. D...
-
Attendu que les faits principaux et I'objet de
I'action ont été correctement exposés par le
premier juge dans son jugement du 26 octobre
r989.

21
Attendu que I'appelante fonde son action sur globale des biens partagés aux termes de cet Attendu que dans une lettre gu'il adresse à
les articles 1430 et 887 et suivants du Code acte du 24 juin 1985 n'ont pas été modifiés le J...-L... D... Ie I0 juin 1987, Ie receveur de
civil. 22 jwwier 1986. I'enregistrement du deuxième bureau de Huy
précise qu'apês examen des documents, il
Qu'à titre principal, elle postule Ia rescision du Attendu qu'il ressort de la lettre du 13 décem-
partage intervenu le 22 janvier 1986, pour bre 1985 adressée par le notaire Misonne à ses admet « la date effective de la convention
cause de lésion de plus d'un quart (art. 887, al. confrères Gilmant et Carrette et aux avocats P. du 24 juin 1985 et considère que la valeur vé-
2). Bruwier et P. Charpentier que la ventilation de nale de I'immeuble, à cette date, était de
la somme de 1.300.000 F en deux sommes de 1.100.000 F... »; que, dès lors, ajoute+-il,
Qu'à titre subsidiaire, elle demande à la cour « j'avertis le bureau de Marche afin qu'il
d'annuler ledit partage pour cause de dol. 1.100.000 F pour I'immeuble et de 200.000 F
pour Ies parts sociales, fixée le 24 juin 7985 a puisse clôturer votre dossier sur cette base ».
Attendu que pour éussir dans son action en
rescision pour cause de lésion, L... D... doit été modifiée en deux sotnmes de 900.000 F et Attendu que le seul fait que l'immeuble liti-
établir que le lot qui lui a été attribué par le de 400.000 F à la demande de Mc Gilmant, gieux a été revendu, quelques mois apès le
partage vaut moin§ que les trois quarts de ce notaire de L... D... partage du 24 juin 1985, à un prix rettement
qu'elle aurait dt obtenir. Attendu que préalablement à I'acte de partage plus élevé que celui auquel il avait été estimé à
du 24 juin 1985, les ex-époux D...-D... ont tenté cette date, ne suffit pas à établir que I'appelante
Attendu que si I'action en rescision peut etre
dirigée contre un partage partiel, il faut admet- en ÿain, pendant plusieurs moi§, de vendre aété lésée de plus d'un quart au sens de I'article
tre, cependant, que si plusieurs partages partiels I'immeuble pour le prix de 1.350.000 F; que si 887, alinéa 2, du Code civil.
ont été opérés, lejuge doit, pour décider s'il y a plusieurs amateurs se sont fait connaître, aucun Attendu que I'estimation faite par les notaires à
ou non lésion, prendre en considération I'en- ne s'est porté candidat (voy. attestation du 4 l'époque du padage dudit immeuble ainsi que
semble de ces partages, à la condition, bien décembre 1986 du notaire Carrette). I'estimation faite par le fisc (voy. lettre précitée
entendu, qu'ils se rapportent à la même indivi- Attendu qu'en juin 1985, « I'immeuble était du 10 juin 1987) permettent au contraire de
sion (ft.P.D.B., t, )Gtr, vo « Successions »>, praüquemènt invendable tel quel en raison des penser qu'en raison de l'état dans lequel il se
pp qP4et395, nG 2589 et2590). irnooh,ants travaux oui devaieït encore être ef- trouvait, cet immeuble ne valait pas plus de
L ,ldu qu'en I'espèce, un premier partage feitués...; compte teïu du fait que les travaux 1.100.000 F à la date du 24 juin 1985.
paitiel est intervenu le 28 mai 1985 concernant, n'étaient pas terminés, la valeur de I'immeuble
Attendu que I'action en rescision pour lésion de
notamment, le mobiliec qu'un deuxième par- ne pouvait pas être fixée par une simple addi-
plus d'un quart n'apparaît donc pas fondée.
tage partiel a été signé le 24 juin 1985 portant, tiori du prird'achat et du cott des travaux déjà
notamment, sur I'attribution à J...-L... D... de .
Éalisés...; I'immeuble était pratiquement à Attendu par ailleurs qu'aucun dol n'e'st établi
I'immeuble litigieux et de l'intégralité des parts l'état de gros æuvre..-, I'accès aux étages était dans le chef de I'intimé.
de la s.p.r.l. Unifrais; qu'enfin, I'acte authen- dangereux » (audition du notaire Misonne,
tique de liquidation-partage du 22janvier 1986 p.-v. du 27 septembre 1990, pièce 22 du dossier Qu'avant ta convention du 24juin 1985, aucun
conceme non seulement ledit immeuble liti- ile procédure devant.le premier juge). amateur n'avait formulé d'offre en vue d'ac-
gieux repris sous la dénomination « bâtimens quérir I'immeuble litigieux; que I'intimée ne
Attendu oue P... F... ne s'est intéressé à I'im- s-'est manifestée qu'après cette convention.
en cours de transformation et de restauration, meublè lifigieux qu'à la fin du mois de juillet
ancienriement patronage, avec dépendances, 1985, soit un mois après le partage du 24 juin Qu'au moment de la signature de îe[e-ci,
cour et jardins...) mais aussi I'attribution à 1985. J...-L... D... ignorait le déroulement futur des
J...-L;..."D... d- un,chalet "à restaurer sis. à Mar-. ''ê'üénêiiièntï;:'-qü'il n'd ridn êaclié à son ex-
che-en Famenne. Attendu oue le prix de vente rrxe a z.ôbo.oOo
épouse.
de F dandb contrat conclu le 23janvier 1986
Qu'il y a donc lieu de prendre en considération par les inümés s'explique par les travaux im- juin 1985, I'intimé, qui était
I'ensemble de ces partages pour décider s'il y a Qu'après le 24
ou non lésion. bortants réalisés dans I'immeuble par J...-L... dèvenu seul propriétaire de l'immeuble, n'avait
D... postérieurement au 24 juin 1985, de même plus aucune obligation de lui foumir quelque
Attendu que l'actif net à partager était de oue bar les matériaux et les autres éléments ienseignement que ce sôit à propos de celui+i..
2.134.598 F; que la part à attribuer à chacun irobiiiers cédés par le vendeur à I'intimée; que
des deux époux était donc de 1.067.299 F. ce prix fut également fixé en raison de la valeur Que l'acte du 22'janvier 1986 ne fut, en ce qui
de convenance que ledit immeuble avait pour cônceme ledit immeuble, que la ratification du
Que I'appelante doit établir que ce montant partage partiel défrnitif du 24 juin précédent.
représente moins des trois quarts de la somme cette demière.
qu'elle aurait dt recevoir; qu'elle doit donc
prouver que la somme devant lui revenir s'éle- 2. L'acrton en dommages et intérêts de
va' u moins à 1.423.066 F. P...-F...
Ar.*,âu que I'appelante souiient avoir été lésée Attendu que si I'appelante échoue dans I'action
de 550.000 F, montant qui rei2résente la moitié en rescision et en annulation du partage inter-
de la différence entre le prix auquel I'immeuble venu entre elle et son exépoux, il n'apparaît
litigieux, sis..., à... fut évalué dans le cadre du cependant pas qu'elle a agi à la légère en inten-
partage (900.000 F) et le prix de 2.000.000 de F tait cette âcrion en novembre 1986; qu'elle
auquel I'intimé a revendu ledit immeuble à I'in- s'est bornée à exercer, dans des limites nor-
timée. males et légales, un droit que la loi lui rccon-
Attendu que la date à prendre en considération naît.
pour l'évaluation de cet immeuble est celle du
24 juin 1985; que c'est en effet à cette date que Que décider autrement aboutirait à sanctionner
tôut demandeur dont I'action est déclaée non
le partage définitif concernant celui-ci, ainsi
que les parts de la s.p.r.l. Unifrais, a été réalisé; fondée; que sauf disposition contraire, seul
que ce partage n'était ni provisoire ni condi- I'exercice fautif d'un droit peut être salctionné.
tionnel. Attendu oue I'intimée a en fait subi les aléas
Que c'est à cette date que les parties ont con- d'une proèédure autorisée par la loi.
venu << dans le cadre de la liquidation de com- Attendu par ailleurs qu'aucune faute,- négli-
munauté..., d'atuibuer à M. J...-L... D... la pro- eence ou imorudence, en relation causale avec
priété de I'immeuble sis à ..., en voie de ie dommageïont ladite intimée se Plaint, n'est
restauration... ainsi que l'intégralité de la parti- établie dans le chef de J,..-L... D".
cipation dans la s.p.r.l. Unifrais... moyennant
I'engagement par M. J...-L... D... de verser une Que le sort réservé à I'action principale intentée
soulte de six cent cinquante mille francs. La pàr I'appelante permet d'aflirmet a posteiori
ventilation du prix entre I'immeuble et la parti- àue ce-d-ernier a eu raison de ne pas user de la
cipation sociale sera faite ultérieurement... n. fossibilité offerte par I'article 891 du Code
Attendu que le montant de Ia soulte à payer par civil.
l'intimé à son ex-épouse et donc l'esümation

Remarque sur la notion de lésion qualifiée.


C’est par l’article 1907ter que la notion de lésion qualifiée est entrée dans
le Code Civil. La lésion qualifiée est celle qui s’accompagne d’un élément
supplémentaire de nature subjective.

22
24
5. L’objet :

Ce n’est pas l’objet du contrat, le même pour tous les contrats, qui est de
faire naître des obligations, mais l’objet des obligations nées du contrat, la
prestation que chaque partie s’engage à fournir (donner, faire ou ne pas
faire).

L’objet d’une obligation peut être une prestation quelconque mais le


contrat doit avoir un objet qui existe ou qui est susceptible d’exister (objet
ou droit futur).

Dans chaque cas, l’objet de l’obligation doit présenter certains caractères


pour que soit assurée la validité de la convention :

- obligations de donner : la chose qui en est l’objet doit :


*exister. On ne saurait s’engager à donner une chose qui
n’existe pas, mais ce peut être une chose future.

*déterminée ou déterminable. Si l’objet est un corps certain, il


est en lui-même individualisé. S’il s’agit d’une chose de genre,
son espèce et sa quantité doivent être précisées.

*être dans le commerce. Sont hors commerce les biens du


domaine public de l’Etat, le corps humain, les droits de la
personnalité…

- obligations de faire ou ne pas faire : la prestation doit être :


*possible. A l’impossible nul n’est tenu mais il doit s’agir dans
ce cas d’une impossibilité absolue et non purement relative.

*déterminée dans sa nature et sa durée (la prestation de


travail du salarié est déterminée par la description des tâches
à accomplir, la qualification professionnelle requise et l’horaire
hebdomadaire).

* licite c'est-à-dire conforme à l’ordre public et aux bonnes


mœurs. La règle de la licéité est une règle dont la principale
application est qu’un contrat ne peut avoir un objet hors
commerce .

26
6. La cause licite:

La cause est le mobile déterminant qui a animé les parties au moment de


la conclusion du contrat. On ne s’oblige pas par plaisir, l’obligation doit
avoir une raison d’être : soit une contrepartie, soit une intention libérale.

L’obligation doit avoir une cause. Son absence entraînerait la nullité


absolue du contrat.

Enfin, la cause doit être licite. Cette condition de licéité revient à ajouter
une cinquième condition de formation du contrat.
En effet, ce n’est pas seulement la cause qui doit être licite mais le contrat
dans son ensemble.
Le contrat ne peut être contraire ni à la loi, ni à l’ordre public, ni aux
bonnes mœurs. Mais la loi n’ayant ni défini, ni précisé ces notions, c’est le
juge qui apprécie souverainement.

27
Attendu que la thèse de l'appelant se résume en que si I'existence de la cause avancée par I'ap
ceci que la reconnaissance de dette aurait été pelant est dénuée de vraisemblance, celle avan-
souscrite en raison de l'accord des parties de cée par I'intimée est plausible; que I'intimée
supporter, à parts égales, le prix des travaux de explique, en effet, que le mobile des parties
remise en état de la toiture du garage ainsi que était que le prix mentionné dans le compromis
divers autres travaux énumérés dans le co'nr- ne dépasse pas le montant que Ia Banque Bru-
promis de vente; xell.es Lambert était disposée à prêter alors que
que la reconnaissance de dette aurait dès lors eu les parties étaient convenues de fixer le vérita-
pour cause I'engagement de I'appelant de rem- ble prix à 5.250.000 F;
bourser à l'intimée 250.000 F représentant la qu'il importe peu que, postérieurement à Ia
moitié du prix estimé à 500.000 F; que I'appe- convention des parties, la banque ait modifié
Iant refuse d'honorer la reconnaissance au mo- son attitude;
tif que I'intimée ne produit des factures relà-
que la cour observe d'ailleurs que, suivant les
tives à la réfection évoquée ci-avant qu'à
renseignements contenus dans la lettre du no-
concurrence de 250.000 F hors t,v.a-; qu'en
taire Cornelis du 3 mai 1988, la Bangue Bru-
I'absence de preuve que des ravaux oni été
xelles Lambert n'a prêté qu'un montant de
réalisés à concurrence de 500.000 F, il estime
5.000.000 de F augmentés des frais de vente et
n'avoir aucune dette à l'égard de I'intimée; de prêt; que I'affirmation de I'intimée selon
qu'en revanche, I'intimée conteste que la re- laquelle la banque ne voulait pas prêter plus de
connaissance représente une quote-part d'inter- 5.000.000 de F apparaît pouvoir être mise en
RECONNAISSANCE DE DETTE. vention financière de I'appelant dans les tra- relation avec le prix principal de sorte que, sous
CAUSE. Non exprimée. - vaux qu'elle s'était engagée à supporter et cet angle, il se constate que la banque n'a pas
Article -1132 du Code ciüI.- soutient qu'en raison du refus de la banque prêté pour le prix de I'immeuble, hors irais, un
d'octroyer à I'appelant un prêt dépassanr .montant supérieur à 5.000.000 de F;
5.000.000 de F et du fait qu'elle refusait de qu'ainsi le mobile déterminant en rapport avec
céder l'immeuble pour un- prix inférieur à le montant devant être prêté à I'appelant par la
5.250.000 F, il tut décidé que I'appelant sous- banque n'est pas dénué de vraisemblance
crive une reconnaissance de dette de 250.000 F s'il n'est pas totalement démontré; qu'il
Siég. : M. Wezel, prés. même
payable Ie ler septembre 1986;
n'est pas contraire à I'ordre public;
Plaid. : MM§ Oger loco Haberman et Maricot.
Attendu que le compromis {e vente et la recon- que dès lors que I'appelant n'invoque pas I'ab.
naissance de dette ont été signés le même jour,
(Synave c. Coossens). sence de cause et ne conteste pas sa licéité,
soit le 14 aott 1985; que les parties ont pris la l'exécution de la reconnaissance de dette.ne
peine d'insérer dans le compromis une clause peut être refusée; 1998
ffi relativeè I'engagemént du vèndeur d'effectuer
les travaux de remise en état; que si la recon- qu'il n'y a pas lieu de réduirc le montant É-
naissance de dette de 250.000 F avait été sous- clamé de moitié, ce qui équivaudrait à la moitié
I"a validité d'un acte juridique est subordonnée crite pour couvrir la quote-part de I'appelant du prix des travaux payé pàr I'intimée, dès lors
à l' ëiiitencè' d' ùhe' cause. dans le cottdes travaux, mention en aurairété
faite soit dans ta reconnaissance elle-même,
qulil a été yu que [4 rg,gBrJnaissance de dette est
étrangère à I'intervention de I'appelant dans la
291
Ceue règle est applicable à tous les actes juri- prise en charge desdits travaux;
soit dans le compromis de ventè doni l'une des
diques, qu'ils soient unilatératu ou bilatéraux,
clauses concernait precisément les travaux de
et ne reçoit d'e.xception que dans les cas où la
remise en érar (souligné par la cour);
loi admet que l'acte se su;ffit à lui-même et peut
être séparé tle la cause. qu'il s'ensuit que I'allégation de l'appelant est
Aucune disposition légale ne prévoit une telle
dénuée de vraisemblance; que, pour ce motif, il
ne peut être attaché de crédit à I'attestation
exception en matière d.e reconnaissance de écrite de J.-F. Van Deputte, directeur de
deue.
I'agence de la Banque Bruxelles Lambert ayant
accordé le prêt destiné à I'achat de I'immeuble;
ffi qu'il n'y a pas lieu d'ordonner la tenue d'une
1
enquête que I'appelant sollicite à titre subsi-
V .Jejugement attaqué, prononcé contradic- diaire;
toirément le 28 septembre 1992 par Ie tribunal qu'à juste titre le premier juge a estimé que la
de première instance de Bruxelles, décision correspondance des notaires n'était pas de na-
dont il n'est pas produit d'acte de signification; ture à départager les parties, chaque notaire
épousant la thèse de son client; que I'affirma-
tion du notaire Comelis dans une lettrc du 18
Anendu que la demande originaire de I'inti- septembre 1986 a été contestée;
mée, par citation du 14 mars 1988, déclarée
Attendu que la validité d'un acte juridique est
fondée par le premier juge, tendait à la condam-
subordonnée à I'existence d'une cause;
nation de I'appelant au paiement du solde du
prix d'acquisilon d'un immeuble, du pré- que cette règle est applicable à tous les actes
compte immobilier de I'exercice 1986 et diune juridiques, qu'ils soient unilatéraux ou bilaté-
reconnaissance de dene de 250.000 F signée le râux, et ne regoit d'exception que dans les cas
14 aott 1985; où la loi admet que I'acte se suffit à lui-même et
peut être séparé de sa cause;
que cette demande s'inscrit dans ie contexte de
la vente pdr I'intimée à I'appelanr d'un bâti- qu'en ce gui conceme la reconnaissance de
ment à usage industriel intervenue le 30 mai dette, aucune disposition légale ne prévoit une
r 986; telle exception;
Attendu que I'appel est dirigé uniquemenr con- Attendu que, en vertu de I'article t 132 du Code
tre les dispositiôns du jugement attaqué con- civil, la convention n'est pas moins valable,
damnant I'appelant au paiement du montant quoique la cause n'en soit pas exprimée;
ayant fait I'objet de la reconnaissance de dette, Attendu, cependant, que I'intimée n'allègue
augmenté des intérêts; pas que la reconnaissance de dette serait dé-
pourvue de cause ou que la cause serait illicite;

---A

28
7. Sanctions du non-respect des conditions de validité :

• La sanction principale du non respect des conditions de validité des


conventions est la nullité du contrat c'est-à-dire sa mise à néant.
Cette sanction n’est pas automatique, elle n’interviendra qu’après une
décision judiciaire.

Notons que l’action obéit à des régimes différents selon qu’elle est fondée
sur la nullité absolue (tend à protéger l’intérêt général) ou nullité relative
(tend à protéger l’intérêt de l’une des parties à l’acte).

Nullité absolue Nullité relative

Les causes de la Absence de consentement, Vice du


nullité d’objet, de cause. consentement : erreur,
Absence de forme dans les dol, violence.
contrats solennels. Incapacité, insanité
Objet impossible, illicite ou d’esprit.
immoral. Lésion (action en
Cause illicite ou immorale rescision)
Non-conformité à l’ordre
public.

Qui peut intenter La nullité absolue peut être La nullité relative ne


l’action en invoquée par tout intéressé. peut être invoquée que
nullité ? C’est une nullité d’ordre par le contractant que
public. la loi a voulu protéger :
Le juge peut la relever la personne dont le
d’office. consentement a été
vicié, l’incapable par
l’intermédiaire de son
représentant légal.

Extinction de Pas de confirmation Confirmation de l’acte


l’action possible. (renonciation à
Prescription : 30 ans l’action) par la
personne titulaire de
l’action en nullité.
Prescription : 5 ans (à
compter du jour où le
vice a disparu).

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