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Basile Ndjio
attaches les plus valorisées par les Camerounais dans les pratiques
d’échange et de redistribution. Ce principe de proximité va de pair
avec un principe de sélection ou de discrimination ethnique dans
l’acte du don. Ceci signifie que, dans les pratiques locales d’échange
ou de redistribution, il faut privilégier les proches, les membres de
sa famille ou de sa communauté ethnique.
Les dons « ethniques » subliment les biens octroyés par un frère
ou une sœur du village ; ils sont loués comme étant le « nkap nsi »
ou « moni nkogni », que l’on peut traduire par « argent de Dieu »
ou « argent de la paix ». C’est l’argent que vous recevez parce que
vous l’avez préalablement sollicité et qui vous est donné parce
que Dieu aurait inspiré son donateur à être généreux à votre égard.
Un informateur, chef d’un quartier populaire de Douala, recourait
même à un langage religieux pour rendre compte de ce nkap nsi :
« Dieu envoie des gens bons et charitables pour venir en aide aux
pauvres : ce qu’ils vous donnent est plein de grâce et de bonté ;
cela vous redonne de la joie au cœur. Cet argent-là est bon et on
l’accepte sans problème parce que c’est l’argent de Dieu. » Pour
les Bamiléké, l’« argent de Dieu » n’est pas seulement associé au
bien-être ou à la prospérité ; il est aussi perçu comme porteur de
ce que le discours populaire local appelle « bogni » ou « kogni », à
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Conclusion
Références bibliographiques