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Vibrations

Philippe Vigreux, La derbouka, technique fondamentale et initiation


aux rythmes arabes, 1985
Mehenna Mahfoufi

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Mahfoufi Mehenna. Philippe Vigreux, La derbouka, technique fondamentale et initiation aux rythmes arabes, 1985. In:
Vibrations, N. 4, 1987. Les musiques des films. pp. 303-305;

https://www.persee.fr/doc/vibra_0295-6063_1987_num_4_1_1012_t1_0303_0000_2

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Chronique bibliographique

livre dénué d'exemples musicaux, la musique n'a d'autre moyen de vivre que
par le style. M
Philippe Gumplowicz

tk Philippe VIGREUX, La derbouka, technique fondamentale et


initiation aux rythmes arabes, Edisud, Aix-en-Provence : 1985,
184 p.

En dehors de quelques écrits épars et superficiels, rien d'aussi exhaustif

n'avait
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de frappe, prescrit l'usage de la main droite. Ce même carré, affecté d'un
cercle noir, indique une frappe de la main droite au centre de la peau per¬
mettant d'obtenir un dum. De la même façon sont représentés « les différents
doigts, la position des mains, les nuances - ou timbres - à réaliser : le dum, le
tak, les claquements - asga, tshalbig, keff etc. -, les blocages, la chiquenaude

,
- nugfa -, et les effets spéciaux : roulement par déroulement successif des
doigts, trémolo, ra de cinq2, claquement de doigts etc. ».
Les exercices techniques prennent toute leur efficacité dès la quatrième
« gamme », dont certaines formules dégagent déjà ce que l'auteur appelle
« mélodie de timbre ». On aurait ici apprécié que l'auteur s'attarde davantage
sur cette notion, qui s'avérerait fondée si au moins elle était décelable dans un
cadre plus étendu que celui d'une seule période. Le percussionniste arabe
joue sur des oppositions de timbre contenues dans l'espace de plusieurs
périodes
mélodie de
enchaînées.
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ne contient
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des enchaînements de périodes (une période donnée amplifiée par multiple de
deux ou plus), mais uniquement des juxtapositions de celles-ci.
Viennent ensuite les chapitres VI, VII, et VIII. Le premier énonce des conseils
pratiques : « pose, dépose et choix d'une peau de chèvre ou de poisson », le
deuxième donne « le lexique arabe-français des termes de percussion », et le
troisième la « discographie » indicative, contenant des références de plusieurs
pays: le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Liban, la Syrie et l'Iraq.
Avant d'aborder cette série de chapitres, l'auteur a rappelé dans le chapitre I
« la conception et le rôle du rythme dans la musique arabe ». Se référant aux
travaux d'autres théoriciens parmi lesquels le baron R. d'Erlanger, dont il est
manifestement familier, Ph. Vigreux expose, en les développant, les structures
« quantitatives et qualitatives du rythme ». Les thèses de R. d'Erlanger datant
des années cinquante, on aurait aimé que l'auteur se référât davantage à sa
propre pratique de percussionniste, notamment pour la notion de pulsation
isochrone3, capitale pour les musiciens arabes, et pour celle 6' amplification de
la période. L'amplification, procédé consistant à développer le matériel rythmi¬
que interne à la période sur un nombre de périodes multiple de celle-ci, est en
effet l'un des moyens de variation les plus usités du percusionniste arabe. On
n'en trouve malheureusement aucune trace dans les « gammes » et exercices
proposés par l'auteur.
Comme il est dit dans l'avant-propos, cette méthode est « destinée à aider les
percussionnistes européens, de plus en plus nombreux à s'intéresser à l'ins¬
trument, à en maîtriser la technique difficile ».
Un tel objectif, vivement souhaitable, sera sûrement atteint. On peut cepen¬
dant craindre, crainte gravement fondée4, qu'une telle méthode ne vienne

2. répertoire
3.
4. Dans
baguettes
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Les quelques faiblesses de l'ouvrage ne minimisent en rien, cependant, le


sérieux du travail, la pertinence de la méthode5 et la détermination d'un auteur
dont le premier mérite est de s'être affronté avec passion à une tradition
étrangère qu'il a faite sienne. <
Mehenna Mahfoufi

5. ques
(Communication
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C.N.R.S.).
Le
un
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du
des
les
de
d'un
qu'il
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bien
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l'E.R.
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