Vous êtes sur la page 1sur 10

Financé par l’Union

européenne

Rapport sur l’indice


d’activité des pays de la

ZLECAf
Summary report for
Angola  Côte d’Ivoire  Gabon
Kenya  Namibia  Nigeria  South Africa

| April 2022 |

RÉSUMÉ
Résumé

Contexte Après le lancement de l’Indice en 2018,


la Commission économique pour l’Af-
L’Accord portant création de la Zone de rique a commencé à le piloter et à l’af-
libre-échange continentale africaine est finer en tant qu’outil permettant de me-
officiellement devenu opérationnel en surer et de comparer les points de vue
2021, ce qui en fait la pierre angulaire des entreprises à travers l’Afrique sur la
de l’intégration commerciale en Afrique. mise en œuvre de la Zone. La figure mon-
Les objectifs de la Zone sont de créer tre les pays choisis pour les trois phases
un marché unique à l’échelle du conti- de l’étude pilote. Après la phase 1, qui a
nent et de renforcer la compétitivité au été menée au Cameroun et en Zambie,
niveau des entreprises. L’Indice-pays la méthode a été affinée et des enquêtes
des affaires dans le cadre de la Zone de ont été faites dans sept autres pays : l’Af-
libre-échange continentale africaine est rique du Sud, l’Angola, la Côte d’Ivoire, le
le premier outil global fondé sur un cad- Gabon, le Kenya, la Namibie et le Nigéria.
re méthodologique solide dans lequel Le présent rapport contient les résultats
les données sont collectées de manière de cette deuxième phase du déploiement.
à permettre aux entreprises d’exprimer Au cours de la troisième phase, l’Indice
leurs points de vue sur la mise en œuvre sera déployé en Égypte, au Maroc, en
de la Zone. République démocratique du Congo, au
Rwanda, au Sénégal et en Tunisie.

Zone de libre-échange continentale africaine Rapport sur l’Indice-pays des affaires iii
Résumé

Figure : Mise en œuvre de l’Indice-pays des affaires dans le cadre de la Zone de


libre-échange continentale africaine

Approche et méthode une analyse segmentée des résultats


de l’enquête et le ciblage par quotas de
L’Indice diffère des autres indices d’in- l’échantillon. Les réponses ont été ren-
tégration, car il est entièrement fondé dues anonymes, afin de veiller à ce que
sur les perceptions du secteur privé, et les entreprises ne puissent pas être
non sur des données secondaires, ce qui identifiées sur la base de leurs répons-
le rend véritablement représentatif des es. L’enquête auprès des entreprises
entreprises africaines. L’Indice est unique a été réalisée principalement en ligne,
en ce que l’accent y est mis sur l’intégra- mais a été complétée par des entretiens
tion africaine en ciblant les entreprises téléphoniques et en face à face lorsque
basées dans les pays africains et faisant cela était nécessaire.
du commerce (et des investissements)
dans ces pays. L’un des principaux objectifs de l’Indice
est de montrer comment le secteur privé
Les informations ont été obtenues au perçoit le commerce dans le cadre des
moyen d’une enquête, qui comprenait accords de libre-échange qui sont déjà en
la collecte de données démographiques vigueur dans les pays africains. Puisque
sur chaque entreprise, afin de permettre que l’Indice met l’accent explicitement

iv Zone de libre-échange continentale africaine Rapport sur l’Indice-pays des affaires


Résumé

sur les contraintes et les difficultés aux- ronnement pour l’investissement et le


quelles sont confrontées les entreprises commerce de marchandises en Afrique.
privées, ses principaux objectifs suiva- Pour que le secteur privé tire pleinement
nts peuvent être utilisés pour déceler et bénéfice de la Zone de libre-échange
identifier les principales difficultés que continentale africaine, les entreprises
rencontre le secteur privé dans ses activ- doivent être soutenues dans l’identifica-
ités transfrontalières : tion des intérêts stratégiques et des pos-
sibilités qu’offre le marché.
a) Mesurer, sur la base des vues du
secteur privé, les développements Dans tous les pays de la phase 2, le sec-
importants intervenus dans la mise teur privé a une perception négative du
en œuvre de l’intégration et du com- commerce de marchandises, ce qui laisse
merce ; penser que des efforts supplémentaires
doivent être faits pour éliminer les bar-
b) Comprendre la perception qu’a le rières tarifaires et non tarifaires. La Zone
secteur privé des échanges commer- pourrait être utilisée pour aider à réduire
ciaux dans le cadre des accords de li- ces barrières. Dans la plupart de ces
bre-échange déjà en vigueur dans les pays, les entreprises semblent avoir une
pays africains ; perception particulièrement négative
des frais non autorisés, des procédures
c) Évaluer l’incidence telle que perçue douanières et des frais supplémentaires.
de la Zone de libre-échange conti-
nentale africaine sur la capacité du Les résultats mettent également en lu-
secteur privé à faire du commerce et mière la façon dont les petites et moy-
de l’investissement trans-frontaliers ennes entreprises perçoivent le com-
en Afrique une fois que la Zone sera merce en provenance de l’Afrique et
opérationnelle. le commerce en Afrique. Les petites et
moyennes entreprises avaient des per-
ceptions plus positives que les grandes
Principaux résultats entreprises dans la plupart des piliers, y
compris l’administration douanière, les
Le score moyen pour les pays de la phase obstacles techniques au commerce, les
2 montre que, dans l’ensemble, les en- mesures sanitaires et phytosanitaires,
treprises de ces pays ont une perception et les limitations spécifiques au com-
neutre de l’environnement pour l’inves- merce. Elles considéraient que les droits
tissement et le commerce de march- de douane constituaient le principal ob-
andises transfrontaliers africains. Les stacle au commerce des marchandises.
entreprises ont une perception globale L’Indice pourrait donc être utilisé pour
neutre à légèrement négative de l’envi- mieux aider à concevoir la politique com-

Zone de libre-échange continentale africaine Rapport sur l’Indice-pays des affaires v


Résumé

merciale et à adopter les mesures qui qu’elles étaient au courant de la partic-


pourraient contribuer au renforcement ipation de leur pays à la Zone2, ce qui
de la participation de ces entreprises laisse penser qu’il faut agir davantage aux
dans la Zone. niveaux national et sous-régional pour
faire connaître la Zone et ses mécanis-
Au niveau des dimensions, le score moy- mes de fonctionnement et informer les
en révèle que les pays de la phase 2 ont entreprises de ses avantages potentiels.
les meilleures perceptions en ce qui con-
cerne la dimension 2 (connaissance et Les scores de l’Indice varient d’un pays à
utilisation des accords de libre-échange), l’autre, ce qui reflète les différentes per-
suivie de l’environnement commercial, ceptions du secteur privé. La stratégie
puis de la restriction du commerce des nationale de mise en œuvre de la Zone
marchandises et des coûts de celles- devrait être fondée sur la perception
ci. Les domaines liés au commerce de qu’ont les entreprises du pays des prin-
marchandises semblent entraver de cipaux obstacles au commerce et à l’in-
manière significative le commerce en vestissement dans la Zone. En Afrique
Afrique. Il convient d’accorder une atten- du Sud, en Namibie et au Nigéria, les
tion particulière à la question des frais entreprises ont montré des perceptions
non autorisés et des autres frais pesant relativement positives de la connais-
sur le commerce1, car ils sont perçus com- sance et de l’utilisation des accords de
me les aspects qui restreignent le plus libre-échange par rapport aux autres di-
le commerce. Les entreprises semblent mensions, mais les entreprises d’Angola,
avoir la perception la plus positive des de Côte d’Ivoire et du Gabon ont montré
mesures sanitaires et phytosanitaires et des perceptions plus positives de l’envi-
des obstacles techniques au commerce. ronnement commercial.

Pour la dimension 2, qui concerne la Se conformer aux exigences des règles


connaissance et l’utilisation des accords d’origine d’un accord de libre-échange
de libre-échange, les résultats donnent était perçu comme l’aspect le plus restric-
à penser que les entreprises sont plus tif du commerce. Cela peut s’expliquer en
conscientes de l’adhésion de leur pays partie par la difficulté de se conformer
à des accords sous-régionaux que de la aux règles, qui peuvent constituer un ob-
participation de leur pays à la Zone de stacle particulièrement important pour
libre-échange continentale africaine. les commerçants informels et les entre-
Seules 64 % des entreprises de l’ensem- prises appartenant à des femmes et qui
ble des pays de la phase 2 ont indiqué doivent être simplifiées. En termes d’util-
1
L’expression « frais non autorisés » désigne les pots-de-vin et la corruption aux postes-frontières d’un pays ou
le long des voies de transport. « Autres frais sur le commerce » désigne les frais supplémentaires de douane, à
la frontière et sur les produits ; le contrôle des prix ; les prix de référence ; des frais variables supplémentaires
sur les marchandises ; les taxes statistiques ; et les droits de licence d’importation.
2
Les sept pays inclus dans le présent rapport ont tous signé et ratifié l’Accord portant création de l’Accord, et
déposé leur instrument de ratification.

vi Zone de libre-échange continentale africaine Rapport sur l’Indice-pays des affaires


Résumé

isation des accords de libre-échange réglementations liées à l’environnement


africains existants, les dimensions pour commercial et réduisent le coût des ser-
lesquelles les entreprises de tous les vices essentiels.
pays avaient les perceptions les moins
positives étaient la facilité d’utilisation Il existe une nette différence de percep-
des règles d’origine et l’accès aux infor- tion entre les entreprises appartenant à
mations sur ces règles. Cela montre que, des hommes et celles appartenant à des
bien que plusieurs accords régionaux de femmes, ces dernières trouvant le com-
libre-échange existent depuis de nom- merce transfrontalier plus difficile. Les
breuses années, leur utilisation par le pays africains devraient donc concevoir
secteur privé peut être entravée par des des orientations spécifiques de politique
pesanteurs administratives laborieuses générale pour soutenir une mise en œu-
et trop compliquées, qui rendent leur vre de la Zone tenant compte de l’égalité
utilisation coûteuse. La simplification entre les sexes. Dans les sept sous-in-
des règles d’origine pourrait accroître dices de l’Indice de restriction du com-
l’utilisation des accords existants et per- merce des marchandises et des coûts
mettre une intégration plus poussée des de celles-ci, les entreprises appartenant
chaînes de valeur de part et d’autre des à des femmes ont perçu ces domaines
frontières. comme difficiles, plus que les entreprises
appartenant à des hommes.
En ce qui concerne la dimension 3, rel-
ative à l’environnement commercial, les
résultats donnent à penser que les en- Principales
treprises des sept pays ont une percep- recommandations de
tion relativement neutre des régimes
politique générale
généraux de politique générale dans les
domaines des services, de l’investisse- L’Indice constitue un outil de suivi et
ment, des droits de propriété intellectu- d’évaluation permettant aux États mem-
elle et de la concurrence. Cela peut s’ex- bres de comprendre les difficultés ren-
pliquer par le fait que les négociations contrées par les entreprises dans la mise
sur le commerce des services et d’au- en œuvre de la Zone de libre-échange
tres questions de nouvelle génération continentale africaine. Il existe un élan
en sont à un stade très précoce. Les ré- pour institutionnaliser l’utilisation de
sultats pour cette dimension montrent l’Indice afin d’alimenter les stratégies
que les négociateurs et les décideurs nationales et régionales pour la Zone,
peuvent améliorer la perception qu’a le puisque les effets positifs attendus de la
secteur privé de l’environnement com- Zone sur le développement inclusif et la
mercial en concentrant leur attention prospérité partagée pour tous les Afric-
sur les politiques qui facilitent l’accès ains exigent que le secteur privé soit ac-
aux marchés africains, harmonisent les tivement associé.

Zone de libre-échange continentale africaine Rapport sur l’Indice-pays des affaires vii
Résumé

Les perceptions du secteur privé concer- Du point de vue des politiques, des me-
nant le commerce des marchandises sont sures complémentaires doivent être
en-dessous de la neutralité en Afrique du prises pour soutenir les femmes com-
Sud, en Angola, en Côte d’Ivoire, au Ga- merçantes et les petites et moyennes en-
bon, au Kenya, en Namibie et au Nigéria. treprises appartenant à des femmes afin
Les entreprises de la plupart des pays de rendre le commerce dans le cadre de
ont une perception légèrement positive la Zone plus inclusif pour elles. Dans cette
des obstacles techniques au commerce optique, les décideurs devraient s’attach-
et des mesures sanitaires et phytosan- er à éliminer les difficultés que rencon-
itaires, mais une perception fortement trent les entreprises appartenant à des
négative des autres frais, des frais non femmes dans leurs activités commer-
autorisées, des tarifs douaniers et des ciales transfrontalières, en s’attachant
procédures d’appui au commerce. Ce tout particulièrement à comprendre et
résultat laisse penser que des mesures à améliorer la perception qu’ont les en-
de politique commerciale doivent être treprises appartenant à des femmes des
mises en œuvre aux niveaux national et frais supplémentaires et non autorisés,
continental pour éliminer les barrières des tarifs douaniers et des procédures
tarifaires et non tarifaires. Ces mesures douanières, qui se situe actuellement
pourraient être appliquées par la mise bien en dessous de la neutralité et est plus
en œuvre effective de la Zone conformé- négative que la perception qu’en ont les
ment aux attentes du secteur privé. entreprises appartenant à des hommes. Il
est impératif de renforcer la participation
Les résultats de l’enquête révèlent que les des femmes (et des jeunes) à l’économie
entreprises appartenant à des femmes globale pour rendre la Zone plus inclusive
sont gênées de manière disproportion- et le développement plus durable.
née par ces aspects des régimes commer-
ciaux lorsqu’elles mènent en Afrique des Les résultats contribuent de manière sig-
activités transfrontalières d’investisse- nificative à la réalisation du Programme de
ment et de commerce de marchandises. développement durable à l’horizon 2030
En particulier, les entreprises apparte- et de l’Agenda 2063 : L’Afrique que nous
nant à des femmes sont plus négative- voulons, de l’Union africaine, en identifiant
ment affectées par les barrières tarifaires dans les régimes commerciaux les goulets
et non tarifaires. La plupart des petites et d’étranglement auxquels il conviendrait
moyennes entreprises en Afrique étant de s’attaquer pour rendre le commerce
détenues par des femmes, il est donc im- dans la Zone plus inclusif. Il est essentiel
portant de s’assurer qu’il existe des cad- que les gouvernements adoptent des me-
res réglementaires nationaux et conti- sures spécifiques de politique générale
nentaux qui leur permettent de participer de soutien aux femmes afin que celles-ci
de manière efficace, effective et compéti- participent activement au commerce et à
tive à l’activité économique. l’investissement intra-africains.

viii Zone de libre-échange continentale africaine Rapport sur l’Indice-pays des affaires
Résumé

L’Afrique ne peut utiliser les avantages ciations d’entrepreneurs lors de l’élabo-


de la Zone pour stimuler le commerce ration des stratégies de mise en œuvre
intra-africain de 26 % d’ici 2045 qu’en nationales et régionales et, ensuite, grâce
collaborant activement avec le secteur à une diffusion plus large des stratégies
privé pour assurer la réussite de la mise une fois qu’elles ont été élaborées, afin
en œuvre de la Zone. Les entreprises in- de créer les incitations nécessaires pour
terrogées étaient fortement conscientes les entreprises. Une autre mesure impor-
de la participation de leur pays à diverses tante consiste pour les pays à élaborer
communautés économiques régionales, une stratégie de communication natio-
mais moins conscientes de la participa- nale sur les voies de développement de
tion de leur pays à la Zone. la Zone, dans le cadre de leurs politiques
de promotion des investissements, afin
Les résultats de l’enquête donnent à de soutenir la Zone et de tenir compte de
penser qu’il est urgent de mieux faire l’Agenda 2063. Au niveau opérationnel,
connaître les possibilités qu’offrent la le rapport sur l’Indice souligne qu’il est
Zone et ses mécanismes aux niveaux na- crucial de simplifier les procédures ad-
tional et continental. Cela peut se faire ministratives pour accroître la facilité de
grâce à une collaboration plus appro- faire des affaires à partir de l’Afrique et à
fondie avec le secteur privé et les asso- travers celle-ci.

Zone de libre-échange continentale africaine Rapport sur l’Indice-pays des affaires ix


Printed in Addis Ababa, Ethiopia by the ECA Printing and Publishing Unit.
ISO 14001:2014 certified. Printed on Chlorine Free Paper

Rapport sur l’indice


d’activité des pays de la

ZLECAf
européenne
Financé par l’Union

Vous aimerez peut-être aussi