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Département Électricité et Mécanique

Génie Électrique – Semestre 2

Machines électriques 1

020ME1ES2

Chapitre 7 : Machine synchrone

Version simplifiée provisoire


15/03/2021
Ragi GHOSN 2020-2021
Machines électriques 1
Diapositives du Chapitre 7
Partie 2 : Machines à courant alternatif

Chapitre 7 : Machine synchrone Diapositives 3 à 61

Plan du chapitre 7 Diapositives 3 à 4

Constitution Diapositives 5 à 16

Principe Diapositives 17 à 20

Mise en équation en régime permanent en


régime linéaire (Circuit magnétique non saturé) Diapositives 21 à 26

Mise en équation en régime permanent -


en régime saturé (Circuit magnétique saturé) Diapositives 27 à 30

Paramètres caractéristiques, grandeurs


nominales, ordres de grandeur Diapositives 31 à 36
3
Machines électriques 1
Diapositives du Chapitre 7
Partie 2 : Machines à courant alternatif

Chapitre 7 : Machine synchrone Diapositives 3 à 61

Détermination des paramètres à partir d’essais Diapositives 37 à 39

Exploitation du schéma équivalent d’une MS


à pôles lisses en régime linéaire Diapositives 40 à 52

Couplage d’une machine synchrone


sur le réseau Diapositives 53 à 55

Rendement Diapositives 56 à 59

Modes d’excitation Diapositive 60

Réglage s des puissances active et réactive Diapositive 61

4
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Une machine synchrone triphasée est formée :

1- D’une partie fixe appelée stator, munie d’une armature triphasée multipolaire
à 2p pôles, parcourue par un système triphasé équilibré de courants
sinusoïdaux, de pulsation .

2- D’une partie mobile appelée rotor, munie d’un enroulement multipolaire à 2p


pôles, parcouru par un courant continu If.

5
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution
Hypothèses :

1- Les conducteurs statoriques et rotoriques sont répartis sinusoïdalement


dans l’espace conformément à ce qui a été développé au chapitre précédent.

Le lecteur aura bien évidemment noté que cette répartition est purement
théorique et que dans la pratique on pourra s’en rapprocher sans jamais
l’atteindre complètement.

2- Les courants statoriques sont parfaitement sinusoïdaux.

3- Le circuit magnétique de la machine n’est pas saturé.

Il en découle :

a) Que les f.m.m., ainsi que les inductions, créées sont sinusoïdales.
b) Qu’entre deux bobines dont les axes magnétiques font un angle , il existe
une mutuelle inductance M() = M0 cos , M0 étant une constante.
c) Que les inductances sont constantes.
6
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution
bs
Pour plus de clarté dans les dessins,
on représentera les enroulements rotor
d’une machine synchrone
multipolaire par ceux d’une machine p
bipolaire. Cette représentation met en
évidence les angles électriques tels O
as
que :

A un angle géométrique  correspond


un angle électrique p . cs

La position du rotor est repérée par


l’angle géométrique  auquel
Représentation bipolaire des
correspond l’angle électrique p .
enroulements d’une machine synchrone
multipolaire à p paires de pôles
La vitesse mécanique du rotor est
notée  (en rad/s) et la pulsation
statorique . 7
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Rotor à pôles saillants

Machine synchrone à rotor à


pôles saillants en 8
représentation bipolaire
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Rotor à pôles lisses :

Dans ce cas, le rotor


est muni d’une
armature multipolaire
parcourue par un
courant continu. Rotor à
pôles lisses

Machine synchrone à rotor


à pôles lisses en 9
représentation bipolaire
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

10
Machine synchrone : Rotor bobiné
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Rotors de turbo-alternateurs en cours de fabrication. A l’arrière-plan : rotor


quadripolaire d’un alternateur de 1333 MVA à 1800 tr/mn ; rotor bipolaire
d’un alternateur de 722 MVA à 3600 tr/mn (Brown Boveri). 11
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Montage sur la plate-forme d’essais d’un turboalternateur de 722 MVA – 60 Hz - 3600 12


tr/mn – 22 kV – cos  = 0,9 destiné à la centrale de Cumberland, USA (Brown Boveri).
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Montage sur la plate-forme


d’essais d’un turbo-alternateur de
1333 MVA – 60 Hz - 1800 tr/mn –
26 kV – cos  = 0,85 destiné à la
centrale de Cook, USA (Brown
Boveri).

13
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Montage d’un moto-générateur de 100 MVA – 50 Hz - 750 tr/mn – 13,5 kV


– cos  = 0,95 dans la centrale de Grimsel, Suisse (Brown Boveri). 14
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Rotors d’un alternateur et de son excitatrice, entraînés par moteur


Diesel, destinés à un groupe de secours d’un grand magasin, 1000 kVA
– 50 Hz - 500 tr/mn – 380 V – cos  = 0,85 (BBC -Schéron). 15
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Constitution

Vue éclatée d’une machine synchrone à pôles saillants de 2,5 kVA – 50 Hz


- 1500 tr/mn – 380 V – cos  = 0,8 à usage didactique (Leroy-Somer). 16
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Principe
En régime permanent, le rotor tourne à une
Bs
vitesse constante . bs 

Le champ tournant rotorique, solidaire du Br


rotor, tourne par conséquent aussi à la rotor
vitesse . p

Les enroulements statoriques, parcourus O


as
par des courants sinusoïdaux de pulsation
 formant un système triphasé équilibré
(direct ou inverse), créent un champ
tournant à la vitesse  / p.
cs
Le fonctionnement en régime permanent
impose un angle constant entre les deux Champs statorique et rotorique
champs. D’où : dans une machine synchrone

=/p

Donc la vitesse du rotor est rigoureusement


égale à celle du champ tournant, d’où 17
l’appellation machine synchrone.
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Principe
On notera ce qui suit :

1- Le flux peut être créé de deux façons différentes :

a) Par un enroulement multipolaire à p paires de pôles, parcouru par un


courant continu If appelé courant inducteur ou courant d’excitation.

Cet enroulement est appelé enroulement inducteur ou enroulement


d’excitation.

b) Par un aimant permanent à p paires de pôles.

On parle alors de « Machine Synchrone à Aimants Permanents » (MSAP)


ou en anglais « Permanent Magnet Synchronous Machine » (PMSM).

2- En général, la création du flux par l’une des deux méthodes indiquées est
faite à partir du rotor, surtout pour les machines de puissances élevées.
Dans le cas 1-a) on parle alors de Machine Synchrone à rotor bobiné.

Dans certaines machines synchrones, le flux est créé à partir de la partie


fixe. On parle alors de Machine Synchrone Inversée. 18
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Principe
Remarque : Nous nous intéresserons dans la suite de ce cours aux machines
synchrones à rotor bobiné (La création du flux se fait à partir d’un
enroulement d’excitation placé au rotor et parcouru par un courant
continu If).

De plus, nous considérerons uniquement les machines


synchrones à pôles lisses.

3- Le flux créé par l’enroulement d’excitation, mobile, induit dans les


enroulements statoriques des f.é.m. sinusoïdales formant un système
triphasé équilibré.

Lorsque les enroulements statoriques sont reliés à un réseau extérieur, ils


sont parcourus par des courants « induits » qui vont créer eux-mêmes un
flux de « réaction d’induit » qui va s’opposer au flux créé par l’excitation.

Il en résulte que la répartition de l’induction 𝐁 dans le circuit magnétique de


la machine est différente en charge (courants statoriques non nuls) par
rapport à ce qu’elle était à vide (courants statoriques nuls).

Il en découle que le flux en charge est inférieur au flux à vide. 19


Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Principe
4- La méthode de calcul du flux en charge diffère selon que le circuit
magnétique de la machine est saturé ou non.

a) Circuit magnétique non saturé (Régime linéaire) : 𝐁 = µ𝐇

Dans ce cas les flux se rajoutent.

b) Circuit magnétique saturé (Régime non linéaire ou saturé) : 𝐁 ≠ µ𝐇

Dans ce cas les vecteurs excitation se rajoutent mais non les inductions
et par suite les flux.

5- Dans tous les cas, tout le flux de l’inducteur n’arrive pas au stator à cause
des fuites magnétiques dont le trajet est essentiellement situé en dehors du
matériau magnétique et particulièrement dans l’entrefer qui ne sature
jamais.

Il sera donc possible de caractériser le flux de fuites par une inductance de


fuites qui aura la même valeur que le circuit magnétique soit saturé ou non.

6- Pour des raisons évidentes, le schéma équivalent recherché sera ramené


au stator.
20
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime linéaire (Circuit magnétique non saturé)
Lorsqu’un tripôle est cyclique et fonctionne
en régime sinusoïdal triphasé équilibré, son bs
étude peut être ramenée à des équations If
correspondant à un système monophasé en rotor
utilisant les impédances cycliques.
p 𝐈ҧ
L’étude qui suit suppose que ces deux O
conditions sont respectées ce qui permettra as
d’écrire les équations en prenant en compte Bobine as
l’enroulement d’excitation situé au rotor et la équivalente
bobine as équivalente à la phase a (ou phase à la phase a
1) du stator. du stator
cs

Soient :
Représentation
bipolaire d’une
• Maf (ou M12) : Mutuelle inductance entre le
machine asynchrone
rotor et la phase a du stator lorsque  = 0.
triphasée (angles
• Lad : Inductance propre cyclique de la
électriques)
phase a du stator,
•  : Inductance de fuites totales ramenées
au stator 21
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime linéaire (Circuit magnétique non saturé)

  
* On peut ajouter les flux (ou B ) Stator f
Btotal = Brotor + Bstator (2)
2

dû à If et I dû à If seul dû à I seul

 (1)

Btotal → tot = 0 − I
Flux en (1) Flux en (1) Flux en (1) Rotor
dû à If et I dû à If seul dû à I seul
Le flux utile en charge c arrivant en (2) s’écrit : Car le flux induit (stator)
s’oppose au flux inducteur
c = tot - f = 0 - I - f (rotor)
D’où :

0 = c + I + f 22
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime linéaire (Circuit magnétique non saturé)

c = 0 + f +  I (1) c = 0 - I - f Stator f
M af (2)
2
0 = If f = I  I = L ad I
2
Or
(1)

E c = − j  c E 0 = − j  0

Rotor
− j c = − j 0 − j I − jLad I
Maf (ou M12) : Mutuelle inductance stator-rotor
Finalement, Lad : Inductance propre du stator
 : Inductance de fuites totales ramenées au stator
E c = E 0 − j I − jLad I 23
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime linéaire (Circuit magnétique non saturé)
Stator f
E c = E 0 − j I − jLad I 2
(2)

En posant,
(1)

X d =  + L ad 
Rotor

Il vient,

E c = E 0 − jX d I Xd : Réactance synchrone longitudinale

24
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime linéaire (Circuit magnétique non saturé)
On adopte pour le stator la convention du générateur, d’où :

R I
Ec = V + R I

Ec ~ V
D' où,

R jX d I
V = E c − R I = E 0 − R I − jX d I

E0 ~ V
E 0 = V + R I + jX d I
M af
E 0 = − j
Modèle électrique de la Machine
If Synchrone vu du stator
2 25
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime linéaire (Circuit magnétique non saturé)
On adopte pour le stator la convention du générateur, d’où :

R jX d I
E 0 = V + R I + jXd I
V : Tension simple aux bornes du stator
I : Courant de ligne du stator E0 ~ V
 : Déphasage entre la tension simple et
le courant de ligne statorique
correspondants
Schéma équivalent de la Machine
 : Angle interne de la machine
Synchrone ramené au stator

Remarque :
If E0 C
Le lecteur averti n’aura pas
manqué de remarquer que le  jX d I
schéma équivalent obtenu O  A
tient compte du couplage du V
stator, bien que ceci ne soit I RI B
pas mentionné explicitement. 26
Diagramme de Behn-Eschenburg
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime saturé (Circuit magnétique saturé)
* On peut ajouter les vecteurs excitation H mais non les vecteurs B .

H total = H rotor + H stator


dû à If et I dû à If seul dû à I seul

Btotal  Brotor + Bstator


La f.m.m. totale due à If et I
donne naissance au vecteur
excitation H(If,I) auquel
Flux en (1)
correspond le vecteur B(If,I) qui
dû à I seul
donne naissance au flux total
dans le circuit magnétique. Il Caractéristique magnétique du matériau
vient alors :
• Le flux en charge au rotor vaut tot (Flux dans le fer)
• Le flux de fuites peut toujours s’écrire f =  I (Flux d’enroulement
ramené au stator)
27
• Le flux en charge au stator vaut : c = tot - f (Flux dans le fer)
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime saturé (Circuit magnétique saturé)
Le flux en charge au stator vaut : c = tot - f (Flux dans le fer)

c =  tot + f
− j c = − j  tot − j I

f = I
Finalement,

Or 
E c = E r − j I

E r = − j  tot
E r (I f , I ) = E c + j I

E c = − j  c 28
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime saturé (Circuit magnétique saturé)
Le flux en charge au stator vaut : c = tot - f (Flux dans le fer)

E r (I f , I ) = E c + j I j R I

Or Er ~ Ec V

Ec = V + R I C
Er
 jI
D' où, O  A
V
I RI B

E r (I f , I ) = V + R I + j I Diagramme de Potier 29


Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Mise en équation en régime saturé (Circuit magnétique saturé)

On définit un courant d’excitation résultant Ifr tel que :

j I
E r (I f , I ) = E r (I fr )
R

Er ~ Ec V
avec ,

I
I fr = I f +  I Er C
I f I fr

I fr ⊥ E r O  A
jI
V
I RI B
30
Diagramme de Potier
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Paramètres caractéristiques

Relation entre Xd, M12 et 

a) Xd a été défini par : Xd = Lad + 

b) Le coefficient d’équivalence  a été défini comme suit :

 = LadI = M12( I) / sqrt(2)

D’où,

 = Lad.sqrt(2) / M12

et

Xd =  + .M12 / sqrt(2)

31
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Paramètres caractéristiques
Grandeurs nominales et réduites

a) Grandeurs nominales :
* Stator : Sn, Pn, Un, In, fn, cos n
* Rotor : Vfn, Ifn, Nn
* Nombre de paires de pôles : p
* Nn = 60*fn / p
* Impédance nominale (au stator) : Zn = Vn / In

b) Grandeurs réduites :

* Impédances : r = R / Zn xd = Xd / Zn )% =  / Zn
* Tensions :
- Statoriques : Tension simple / Vn
- Rotoriques : Tension / Vfn

* Courants :
- Statoriques : Courant / In
- Rotoriques : Courant / Ifn
32
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Paramètres caractéristiques
Vitesse de rotation en fonction de la fréquence et du nombre de paires de pôles.

f = 50 Hz f = 60 Hz
N = 3000/p (tr/mn) N = 3600/p (tr/mn)
p=1 3000 3600
p=2 1500 1800
p=3 1000 1200
p=4 750 900
p=5 600 720
p=6 500 600
p=7 428,6 514,3
p=8 375 450
p=9 333,3 400
p = 10 300 360

33
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Paramètres caractéristiques
Rapport de court-circuit et coefficient de saturation (1)
Caractéristique à
* Ifvn → Vn à vide : Caractéristique E vide linéarisée
réelle H A B E0(If)
Vn

* If0 → Vn à vide : Caractéristique à


vide linéarisée

* Ifccn → In en court-circuit In Icc(If)

0 If0 Ifvn Ifccn If

* Rapport de court-circuit : rcc = Ifvn / Ifccn

* Coefficient de saturation : ks = Ifvn / If0

34
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Paramètres caractéristiques
Rapport de court-circuit et coefficient de saturation (2)
Caractéristique
If v M12 E à vide linéarisée
ks = n
Vn = If0 Vn H A E0(If)
If0 2 B
Or,
E cc M12 If cc
Icc(If)
In
X d  Zd = =
Icc 2 Icc 0 Ifvn Ifccn If
If0

Pour un courant Icc = In et Ifcc = Ifccn


Xd 2 In
I f ccn =
Vn 2 M12
I f vn = k s If0 = k s
Mais, M12
Valeur
réduite
I f vn Vn 2 M12 ks de Xd
Finalement, rcc = = ks =
I f ccn M12 X d 2 I n x d 35
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Paramètres caractéristiques

Ordres de grandeur

* Impédances : r : 0,01 à 1 %

xd : 110 à 250 %

)% : 10 à 30 %

* Paramètres : rcc : 0,4 à 0,9

ks :1à2

 : 0,01 à 0,4

36
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Détermination des paramètres à partir d’essais (1)

a) Tracé de la caractéristique à vide :

La machine fonctionne en génératrice à vide et tourne à vitesse constante


E0

Caractéristique à vide à vitesse


de rotation constante

Pente : M af  / 2

E0r

0 If

b) Mesure de la résistance statorique en continu :

Résistance du schéma monophasé étoile équivalent = Résistance entre bornes / 2


37
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Détermination des paramètres à partir d’essais (2)

c) Mesure de Xd, essai en court-circuit : La machine fonctionne en génératrice en court-


circuit et tourne à vitesse constante. Le circuit
magnétique est peu saturé (If tel que I ~ In).
E0(If)

jXd Icc
Ecc
Icc(If) jLad Icc

jIcc
0 If RIcc Icc
E cc = RIcc + jXd Icc = Zd Icc M af 
L ad I cc = (Icc )  X d =  +  M af 
2 2
E cc = I cc R 2 + X d2 = Zd I cc
M af  M af 
E cc = I fcc  I cc = I fcc 38
2 Zd 2
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Détermination des paramètres à partir d’essais (3)
V
Essai en Er = f(Ifr)
M
déwatté
sur charge
V = f(If) à I = I1
inductive
B’ H B OA = OA’ + A’A
If = Ifr + I1
Er = V + I1 et Ifr = If – I1
If
OA = If ) V = 0 et I = I1

A’A = HB = I1
N NA’ = MH = I1
AN // MB car N est le translaté de A et M celui de B
BB’ = OA et MB’ // ON par construction
Les triangles OAN et B’BM sont égaux

O A’ A If
I1
If Ifr
V jI1
Remarque : Durant l’essai en déwatté sur charge
capacitive, la courbe V=f(If) est située I
1 Er 39
au-dessus de la caractéristique à vide.
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (1)
On supposera dans toute la suite que la résistance statorique est négligeable.

Puissances : P
P = 3VI cos 
 C2 C
 E0
Q = 3VI sin  If 
 jX d I

AC 2 = X d I cos  = E 0 sin  O
 
V A C1 Q
 I
AC = X I sin  = E cos  − V
 1 d 0 Diagramme de Behn-Eschenburg
d’une MS à pôles lisses :
 3V  3E 0 V
P = X sin 
Fonctionnement en alternateur
P = X AC 2 avec 0 <  <  / 2
 d  d
  2
Q = 3V AC Q = 0 cos  −
3E V 3V
 Xd
1
 Xd Xd
40
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (2)
P P
C
C2 C C2
E0 jXd I
E0
 I  
 jXd I 
O O
 A C1 Q C1 A Q
I V V
Alternateur surexcité : Alternateur sous excité :

P > 0 ; Q > 0 ; E0 > V : 0 <  < /2 P > 0 ; Q < 0 ; E0 < V : - /2 <  < 0
P P

I  
V A  C1 C1 V A
O
I  O
 jXd I Q  Q
E0 E0 jXd I
C2 C C2
C
Moteur surexcité : Moteur sous excité : 41
P < 0 ; Q > 0 ; E0 > V : /2 <  <  P < 0 ; Q < 0 ; E0 < V : -  <  < - /2
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (3)
Stabilité : (1)

Le couple électromagnétique s’écrit : Cem

P P 3p E 0 V A B
C em = = = sin  Cmot
   Xd
0 /2  
p Moteur
Alternateur
On définit le couple synchronisant Cs :

Cem 3p E 0 V
Cs = = cos 
  Xd
On désire étudier la stabilité du fonctionnement lorsque l’angle  subit une
variation d. Pour cela nous allons considérer l’équation dynamique :

d
J = C mot − C em () 42
dt
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (4)
Stabilité : (2)

Cem
Rotor
A B
Fig. 1 Cmot

0 /2   O
Moteur Phase a x
Alternateur du stator

d E
Pour un fonctionnement donné, l’organe 0
d’entraînement fournit un couple Cmot qui est V' V Fig. 2
égal au couple demandé par l’alternateur.
Considérons le diagramme de la figure 2. La
d
f.e.m. E0 est en quadrature arrière par rapport J = C mot − C em ()
au flux qui est aligné avec le rotor. La tension V dt
est déphasée de l’angle  par rapport à E0.
Supposons que 0 <  < /2. Si  augmente, alors Cem() augmente.
Cmot (fourni par l’organe d’entraînement) n’a pas varié, donc la machine ralentit
et par conséquent l’angle ( V’, E ) c’est-à-dire  retrouve sa valeur initiale. 43
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (5)
Stabilité : (3)
Cem

Par conséquent, le fonctionnement de A B


Cmot
l’alternateur est stable pour 0 <  < /2
(Point A).
0 /2  
En moteur le fonctionnement est stable Moteur
Alternateur
pour -/2 <  < 0.

 = /2 : limite de stabilité naturelle

On remarquera que le fonctionnement en


moteur ou en alternateur est stable lorsque
le couple synchronisant Cs est positif.

Cem 3p E 0 V
Cs = = cos   0
  Xd
44
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (6)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (If = cte, cos  = cte) : (1)

Nous nous proposons de tracer les courbes


représentant les variations de la tension V en fonction jX d I
du courant I, paramétrées par  à If = cte.

E 0 = (V + X d I sin ) + (X d I cos )
2 2 2
E0 ~ V

E 0 = V + X d I + 2VX d I sin 
2 2 2 2

C
E0
X d I + 2X d sin VI + V − E 0 = 0
2 2 2 2

 jX d I
C’est l’équation d’une conique (G) O  A
que nous allons étudier par la suite V
en grandeurs réduites. I 45
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (7)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (If = cte, cos  = cte) : (2)

X d I + 2X d sin VI + V − E 0 = 0
2 2 2 2

En utilisant les grandeurs réduites,

Vn V E0 I Xd
Zn = v* = e0 * = i* = xd =
In Vn Vn In Zn
Il vient,

x d i * + 2x d sin .i * v * + v * − e0 = 0
2 2 2 2

Soit,

A.i *2 + 2B.i * v * + C.v *2 + F = 0


Avec,
A = xd B = x d sin C =1 F = - e0
2 2
46
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (8)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (If = cte, cos  = cte) : (3)

A.i *2 + 2B.i * v * + C.v *2 + F = 0


Avec,
A = xd B = x d sin C =1 F = - e0
2 2

Effectuons une rotation d’axes d’angle  tel que :

•tg 2  = 2 B / (A-C) si AC


• =  / 4 si A=C

Les coordonnées (i*,v*) d’un point quelconque de (G) deviennent (i1*,v1*)


telles que :

i* = i1* cos  - v1* sin 

v* = i1* sin  + v1* cos 


47
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (9)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (If = cte, cos  = cte) : (4)
L’équation devient ,

A1.i1 *2 + C1.v1 *2 = e0 *2
Avec,

A1 = A. cos2  + C.sin 2  + B. sin 2


C1 = A. sin 2  + C.cos2  − B. sin 2
En pratique, les coefficients A1 et C1 sont toujours positifs et il vient alors,

i1 *2 v1 *2
2
+ 2
=1
a b
Avec,
2 2
e * e *
a = 0
2
b = 0
2

A1 C1 48
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (10)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (If = cte, cos  = cte) : (5)

v*
=-/2
Ellipses
A0(0,e0*) centrées en O

Courbes de chute de tension


d’un alternateur alimentant =/2
une charge isolée.
O Acc(e0*/xd,0) i*

Les courbes de chute de tension, paramétrées par  et à If constant,


représentées sont donc des ellipses centrées en O.

•Le point A0 correspond à un fonctionnement en circuit ouvert. Donc V = E0.

•Le point Acc correspond à un fonctionnement en court-circuit. Donc i* = e0*/xd.

49
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (11)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (V = cte, cos  = cte) :
Courbes de régulation (1)
Nous nous proposons de tracer les courbes, appelées courbes de régulation,
représentant les variations du courant I en fonction du courant d’excitation If,
paramétrées par  à V = cte.

E 0 = V 2 + X d I 2 + 2VX d I sin 
2 2

M af  M af 
or E0 = If et Vn = I fvn . D' où,
2 2
M af 2 2
( )
2
( )
I f − X d I + V sin  − V 1 + sin  = 0
2 2 2

2
If
En posant i f * = il vient ,
I fvn
− x d i * + v * sin  − v * (1 + sin ) = 0
( )
2 2 2 2 50
if *
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (12)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (V = cte, cos  = cte) :
Courbes de régulation (2)
On obtient finalement :

v * sin 
En posant i1 = i * + il vient ,
xd
i f *2 − x d i1 = v *2 (1 + sin 2 )
2 2

2 2
if * i1
− 2 =1
v * (1 + sin ) v * (1 + sin )
2 2 2

2
xd
C’est l’équation d’une hyperbole.

51
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Exploitation du schéma équivalent d’une MS à pôles lisses en régime linéaire (13)
Alternateur fonctionnant sur une charge isolée (V = cte, cos  = cte) :
Courbes de régulation (3)
i* if*

C0(0,if0*)

décroissant 
O décroissant
B0(if0*,0) if* O’’ O i*
O’
i* en fonction de if* if* en fonction de i*

Courbes de régulation d’un alternateur alimentant une charge isolée.

Les courbes de régulation, paramétrées par  et à V constante, représentées


sont donc des hyperboles centrées en O’(0;- v*sin  / xd) ou O’’(- v*sin  / xd;0).

•Les points B0 et C0 correspondent à un fonctionnement en circuit ouvert. Donc


E0 = V. 52
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Couplage d’une machine synchrone sur le réseau : (1)

On étudie dans cette partie la procédure à suivre afin de relier une machine
synchrone au réseau électrique.

a)Le réseau électrique est caractérisé par :

•La valeur efficace de la tension, U1.


•La fréquence, f1.
•L’ordre de succession des phases (Par exemple : Système direct (A1, B1, C1)).

b)La machine synchrone est caractérisée par :

•La valeur efficace de la tension, U2.


•La fréquence , f2.
•L’ordre de succession des phases (Par exemple : Système direct (A2, B2, C2)).

53
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Couplage d’une machine synchrone sur le réseau : (2)

Pour effectuer correctement le couplage d’une machine synchrone sur le


réseau à l’aide d’un disjoncteur ou d’un contacteur, noté K sur la figure, il faut
respecter la démarche suivante :

1- Vérifier que les bornes de la MS et celles du réseau sont reliées à K de


manière à ce que la fermeture de ce dernier relie bien la phase N° i de la MS
à la phase N° i du réseau et que les deux systèmes de tensions de la MS et
du réseau sont tous les deux directs ou inverses.
2- Vérifier que les tensions U1 et U2 sont égales.
3- Vérifier que les fréquences f1 et f2 sont égales.
4- Une fois que les trois conditions précédentes sont vérifiées, il faut fermer K
à un instant où la différence de potentiel à ses bornes est quasiment nulle.

54
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone

Couplage d’une machine synchrone sur le réseau : (3)


Afin de respecter la procédure mentionnée, on utilise traditionnellement trois
lampes L1, L2 et L3 branchées en parallèle sur les trois contacts de K. Ce
dispositif fonctionne de la manière suivante :

1- Si les trois lampes s’allument et s’éteignent en même temps, l’ordre de


succession des phases est correct. Sinon, il faut modifier les connexions.
2- Si l’éclairement maximal des lampes est faible, alors U1  U2.
3- Si les lampes s’allument et s’éteignent à faible fréquence, alors f1  f2.
4- Si ces trois conditions sont respectées, on ferme K lorsque les trois
lampes sont éteintes.

A2 L1 A1
x x

B2 L2 B1
x Réseau ~
x
U1, f1
C2 L3 C1
x x
U2, f2
Organe Machine K 55
d’entraînement synchrone
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Rendement : (1)
Le rendement d’une machine synchrone fonctionnant en alternateur s’écrit :

Pu C.  − Pm − PFe − 3R.I 2
= =
P1 C. 
3UI cos 
=
3UI cos  + 3R.I + PFe + Pm
2

avec,

C : Couple sur l’arbre fourni par l’organe d’entraînement


 : Vitesse de rotation de l’alternateur
U : Tension composée fournie par l’alternateur
I : Courant débité par l’alternateur
cos  : Facteur de puissance au stator
R : Résistance statorique
PFe : Pertes fer
56
Pm : Pertes mécaniques
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Rendement : (2)
Le rendement d’une machine synchrone fonctionnant en moteur s’écrit :

Pu C. 
= =
P1 C.  + Pm + PFe + 3R.I 2
3UI cos  − 3R.I − PFe − Pm2
=
3UI cos 
avec,

C : Couple sur l’arbre fourni par l’organe d’entraînement


 : Vitesse de rotation de l’alternateur
U : Tension composée fournie par l’alternateur
I : Courant débité par l’alternateur
cos  : Facteur de puissance au stator
R : Résistance statorique
PFe : Pertes fer
57
Pm : Pertes mécaniques
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Rendement : (3)

Même si le rendement des alternateurs est excellent (proche de 99% pour un


alternateur de 1000 MW) les puissances dissipées sous forme pertes joule
sont énormes (proche de 1 MW pour un alternateur 1000 MW) et ceci dans un
volume restreint. Il est donc nécessaire de mettre en place des systèmes
d’évacuation des calories basés sur l’utilisation de fluides caloporteurs
circulants dans le stator, dans le rotor ainsi que dans les conducteurs
statoriques.

Le refroidissement du stator et du rotor est assuré par une circulation


d’hydrogène, alors que l’on fait circuler de l’eau à l’intérieur des conducteurs
statoriques.

58
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Refroidissement :

59
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Modes d’excitation :

L’excitation d’une machine synchrone est généralement obtenue par l’une


des méthodes suivantes :

1- Utilisation d’aimants permanents : MSAP (Machine Synchrone à Aimants


Permanents) ou PMSM (Permanent Magnet Synchronous Machine).

L’usage de ces machines se répand de plus en plus.

2- Utilisation d’un redresseur statique qui est relié au stator. Dans ce cas, on
prélève une partie de la puissance fournie par le stator pour l’excitation.

3- Utilisation d’une excitatrice. C’est un alternateur auxiliaire dont le stator


est relié à un redresseur statique qui alimente l’enroulement rotorique.

L’excitation de cet alternateur auxiliaire peut être obtenue suivant la


méthode 2 ou bien à l’aide d’aimants permanents.

60
Mach Elec 1 – MCA – Chap 7 : Machine synchrone
Réglages :

Le fournisseur d’énergie a besoin d’effectuer les réglages suivants dans le


cas où la MS fonctionne en alternateur :

1- Réglage de la puissance active fournie aux usagers :

Ce réglage est effectué en contrôlant la puissance mécanique que fournit


l’organe d’entraînement à l’aide des vannes d’admission du fluide
actionnant les turbines (à vapeur, hydraulique).

2- Réglage de la puissance réactive ou de la tension fournies aux usagers :

Ce réglage est effectué à l’aide du courant d’excitation lorsque le rotor est


muni d’un enroulement d’excitation.

Si l’excitation est obtenue à l’aide d’aimants permanents, le réglage


nécessite des méthodes plus complexes mettant en œuvre des
convertisseurs statiques.
61

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