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V.1. Introduction
Les machines à courant continu (MCC) occupent encore de nos jours la majeure
partie du marché de la variation de vitesse et de la robotique. On utilise les machines à
excitation série pour la traction électrique et à excitation séparée pour la robotique. Ces
dernières ont une qualité intrinsèque: elle permettent un contrôle séparé du flux et du couple.
Nous allons présenter l'application de ces nouvelles techniques de pilotage sur les
machines asynchrones.
1
La difficulté majeure, rencontrée dans la commande de la machine asynchrone, réside
dans le fait que le couple et le flux sont des variables fortement couplées et que toute action
sur l'une d'elles se répercute sur l'autre. Dans la machine à courant continu à excitation
séparée, ces deux variables sont naturellement découplées, ce qui explique la relative
simplicité de la commande de vitesse ou de position de cette machine.
Le repère de référence ( ) est lié au flux rotorique de manière que le vecteur flux
rotorique soit selon l'axe . Les deux composantes du courant statorique : suivant le flux
rotorique et en quadrature avec ce flux vont être les variables d'entrée d'une commande
découplée du flux et du couple. Ceci permet de se ramener à des fonctionnements
comparables à ceux d'une machine à courant continu à excitation séparée ou le courant
inducteur contrôle le flux et le courant induit le couple (figure V.1).
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Fig.V.2. Réponses du système avec une commande scalaire
et une commande vectorielle
V.2. Principe
La commande par orientation de flux consiste à régler le flux par une composante du
courant et le couple par l'autre composante. Pour cela, il faut choisir un système d'axe d,q et
une loi de commande assurant le découplage du couple et du flux.
3
Fig.V.3. Orientation du flux (rotorique, statorique ou d'entrefer)
Remarques
1) Pour réaliser un contrôle similaire à celui des MCC à excitation séparée, il est
nécessaire d'orienter le flux en quadrature avec le couple d'où le nom de la
méthode du flux orienté (ou orientation du champ).
La réalisation des commandes par flux orienté de la MAS avec des bonnes de
performances dynamiques comparables à celles des MCC, nécessite une modélisation
mathématique convenable.
La figure (V.3) nous montre la définition des divers référentiel et les relations
spatiales qui les lient.
Les relations trigonométriques sont :
(V.2)
4
(V.3)
(V.4)
où la variable peut être soit une tension, un courant ou un flux. C'est l'angle
qui doit intervenir pour les grandeurs statoriques et l'angle pour les grandeurs rotoriques.
(V.5)
(V.6)
Remarque
(V.7)
(V.8)
5
(V.9)
(V.10)
ce référentiel est le seul qui n'introduise pas de simplification dans les équations.
Le système peut être décrit par différentes variables d'état et nous pouvons choisir
entre :
6
- Les équations électriques
(V.11)
- L'équation mécanique
(V.12)
(V.13)
Le flux rotorique( ) et le courant dans une phase ( ) peuvent être calculés à partir
des grandeurs ( ) et des grandeurs :
7
(V.14)
En pratique, les variables rotoriques sont difficilement mesurables (surtout dans le cas
d'un moteur à cage).
(V.15)
- L'équation mécanique
(V.16)
8
Le schéma-bloc du modèle de la machine asynchrone alimentée en tension est donnée
par la figure (V.6).
(V.17)
et (V.18)
(V.19)
9
Fig. V.6. Schéma-bloc du modèle de la machine asynchrone alimentée en tension
10
V.5. Commande en courant
(V.20)
Nous pouvons remarquer dans ses équations, que seule la composante directe "axe "
du courant statorique détermine l'amplitude du flux rotorique ( ), alors que le couple
ne dépend que de la composante en quadrature du courant statorique ( ) si le flux rotorique
est maintenu constant. Ainsi est réalisé une décomposition du courant statorique en deux
termes correspondant respectivement au flux et au couple (figure V.7).
Les relations ci-dessous constituent la base essentielle d'une commande par flux
orienté.
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Si nous inversons ce modèle en considérant le flux rotorique ( ) et le couple
comme références de commande, nous obtenons les équations de commande :
(V.21)
La vitesse (ou la position) est mesurée et il donc possible de faire sa régulation par
contre réaction, par contre le flux ne peut pas être mesuré directement et son contrôle le plus
simple est de type réaction. Le schéma ainsi obtenu est appelé commande indirecte par flux
orienté (figure V.10).
A partir des consignes de flux r* et de couple Te* les composantes ids et iqs sont
calculées. L'orientation du repère lié au champ tournant est donnée par l'intégration de la
pulsation statorique ws (s = (ws.t+0 ) obtenue par la loi d'autopilotage ws = wsl +p ).
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On peut alors calculer les composantes triphasées des courants après une rotation de
s et une transformation diphasée/triphasée dans le repère lié au stator. Les courants sont
alors reconstitués par un onduleur associé à une MLI.
(V.22)
Toutes les variables de commandes ont des valeurs de limitations lorsque le principe
du contrôle par orientation du flux est appliqué sinon la machine démarre tellement vite que
ses variables peuvent prendre des valeurs complètement aberrantes.
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Fig.V.10. Schéma-bloc de la commande en vitesse
par orientation indirecte du flux rotorique (référence Te et r )
Le couple étant directement lié a la pulsation wsl, on peut adopter cette dernière
comme référence en lieu et place de Te. La consigne iqs est donnée par wsl. (figureV.11).
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Fig.V.11. Schéma-bloc de la commande en vitesse
par orientation indirecte du flux rotorique (référence wsl et r )
L'évolution du flux rotorique est décrite par l'équation ci-dessus. Le flux évolue en
réponse à une variation de courant. La dynamique de réglage est fixée par la constante de
temps rotorique Tr.
Dans le cas d'une méthode indirecte, les composantes du courant ids et iqs sont
évaluées à partir du flux rotorique et du couple désiré par une exploitation des équations d'état
décrivant la machine. Cette commande dépend donc fortement des paramètres de celle-ci.
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alors de la valeur désirée. Une erreur sur la position du flux entraîne une perte du
découplage d'où une altération de la réponse en régime transitoire et en régime permanent.
Elle conduit à une dégradation notable de la réponse pour les faibles vitesses de rotation, elle
amène des oscillations sur la vitesse et réintroduit une non-linéarité (sur le réglage du
couple).
Dans les schémas de commande directe par orientation du flux rotorique ce dernier est
régulé par une boucle de contre réaction nécessitant une estimation ou plus rarement une
mesure de cette grandeur. La précision et la robustesse (vis-à-vis des variations de
paramètres) de l'estimateur de flux influent sensiblement sur les performances de cette
méthode. Les estimateurs de flux et de couple ont été déjà présentés précédemment.
Une estimation du flux rotorique à partir de ids, iqs et wsl peut être ainsi :
On peut comme au chapitre précédeent estimer le flux statorique dans un repère lié au
stator. On en déduit le flux rotorique. On calcule alors l'orientation du repère lié au champ
glissant à partir des composantes du flux rotorique dans ce repère, en utilisant la relation:
s = arctan(r/r)
Avec r et r les composantes du flux rotorique dans un repère lié au stator.
Avec les hypothèses précédentes, un type de contrôle de vitesse par orientation directe
du flux rotorique est représenté par le schéma-bloc suivant (figure V.12) :
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Fig V.12. Schéma-bloc de la commande de vitesse
par orientation directe du flux rotorique avec un régulateur PI pour la régulation du
flux
Le flux rotorique et le couple sont estimés par les équations suivantes (basés sur
les relations électriques du modèle de la MAS pour une commande en courant).
(V.23)
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Fig.V.13. Schéma-bloc de la commande de vitesse
par orientation directe du flux rotorique avec un régulateur PI pour la régulation du
flux
18
Fig.V.14. Schéma-bloc de l'estimation du flux rotorique (r )
et du couple électromagnétique (Te)
Si nous considérons que les équations (V.24) permettent une observation du couple
électromagnétique, nous pouvons modifier le schéma de commande directe précédent en
régulant cette quantité. Dans ce cas, nous obtenons le schéma suivant (figure V.15):
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V.6. Commande en tension
Les remarques, faites au chapitre précédent, sur la sensibilité de ces commandes vis-à-
vis des variations de paramètres gardent toute leur justesse. L'augmentation de l'ordre des
systèmes avec l'introduction des transferts tensions/courants accroît cette dépendance
paramétrique.
Comme précédemment, les lois de commande sont obtenues en exprimant que dr= r
et qr = 0 dans les équations d'état de la machine représentée dans le repère lié au champ
tournant rotorique.
La position s de l'axe d par rapport au stator est obtenue soit par intégration de
ws=wsl+p dans le cas d'une commande indirecte ou à partir de l'équation (s =
arctan(r/r)) si l'on dispose d'une estimation du flux rotorique (comme c'est le cas sur les
schémas de commande directe).
La vitesse peut être mesurée ou estimée.
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V.6.1. Commande indirecte par flux oriente
(V.24)
Ces expressions peuvent être exploitées telles quelles pour réaliser la commande
vectorielle et le schéma bloc correspond de la commande est le suivant :
Ces expressions peuvent être exploitées telles quelles pour réaliser la commande
vectorielle mais elles ont un gros inconvénient: Vds influe à la fois sur ids et iqs donc sur le
flux et le couple.
Il en est de même pour Vqs. On est alors amené à réaliser un découplage. Cela revient
à définir deux nouvelles variables Vds1 et Vqs1 telles que Vds1 n'agisse que sur ids et Vqs1
sur iqs. Une telle méthode sera présentée plus loin.
Dans le cas où une régulation de vitesse est envisagée, il suffit de reprendre le principe
de la commande indirecte déjà présenté (figure V.18) :
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Fig.V.18. Schéma-bloc de la commande de vitesse en tension
par orientation du flux rotorique
Dans le cas d'une commande en tension, il est également possible d'envisager une
commande directe permettant la régulation du flux par contre réaction.
Le premier schéma que nous proposons permet la régulation du flux par l'intermédiaire
de la composante du courant statorique (figure V.19). Il s'agit d'une méthode directe dans
la mesure où la référence de flux rotorique est estimée à priori par reconstitution de la
dynamique de la machine au niveau de la composante .
Dans cette commande, nous avons trois régulateurs PI (pour les régulations de vitesse,
du couple et du flux), un régulateur P pour la régulation de position, un bloc d'estimation du
flux rotorique à partir de et un bloc de découplage entre les composantes de
la tension statorique.
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Fig.V.19. Schéma-bloc de la structure de commande directe en tension
par orientation du flux rotorique
Les boucles de régulation de courants seraient classiques s'il n'y avait pas de
couplage entre les grandeurs d'axe direct et celles en quadrature comme le montre les
équations (V.24) suivantes.
En effet :
(V.25)
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Fig. V.20 Schéma-bloc du principe de la compensation conventionnelle
Les résultats obtenus par la méthode compensation sont satisfaisants, mais celle-ci
n'introduit pas un découplage effectif et il reste toujours le problème de savoir si le terme de
couplage compensé doit être fonction du courant mesuré ou celui de la référence. Dans le cas
où on utilise les valeurs des courants mesurés, nous introduisons tous les bruits de mesure à la
sortie des régulateurs, c.à.d aux tensions de référence de l'onduleur, d'où un problème de
stabilité du système à basse vitesse.
Nous optons pour une méthode de découplage qui consiste à introduire un bloc de
calcul , placé en aval des correcteurs et qui permet, à partir des sorties des régulateurs,
d'obtenir les valeurs des tensions de référence comme le montre la figure (V.21) :
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Quand la contrôle du flux rotorique est établi nous avons :
(V.28)
Les équations (V.25) peuvent être mises, compte tenu (V.28), sous la forme
matricielle.
= matrice d'impédance.
(V.29)
(V.30)
Si nous supposons que le convertisseur statique est modélisé par un simple gain G 0, à
partir de la figure précédente nous pouvons écrire :
(V.31)
(V.32)
(V.33)
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Fig. V.22. Schéma-bloc du contrôle des courants en deux boucles distinctes
Nous avons essayé d'améliorer le schéma de commande directe par adjonction d'un
estimateur de flux et de couple (figure V.24). En effet, on peut penser que la régulation directe
de ces variables permettra de ne pas faire d'hypothèses simplificatrices au niveau de la
commande.
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Fig.V.24. Schéma-bloc de la structure de commande directe en tension
par orientation du flux rotorique avec estimation du flux et du couple
27
Fig.V.25. Schéma-bloc de la structure de commande directe en tension
par orientation du flux rotorique avec estimation du flux couple
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Nous estimons le flux rotorique et le couple électromagnétique par les équations
suivantes :
(V.34)
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Pour obtenir les composantes ( ) et ( ) des tensions statoriques. Il suffit de
capter les deux tensions simples ( ).et d'appliquer ensuite la transformation de Park
avec :
V.7. Conclusion
Ce dernier peut être lié au stator, au rotor ou au champ tournant. En général, cette
dernière solution est retenue pour réaliser le pilotage vectoriel du fait que les grandeurs de
réglage deviennent continues dans ce référentiel.
Pour agir sur les grandeurs réelles, il faut alors opérer un changement de référentiel
c'est –à-dire la transformation inverse de Park et de Clarke.
- Contrôle direct: le flux est régulé par une contre-réaction. Il doit donc être
mesuré (rarement) ou estimé . La pulsation statorique ws est directement
évaluée à partir de la position du flux dans le repère lié au stator.
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VI. COMMANDE DIRECTE DU COUPLE
Dans le plan complexe constitué des axes (), le vecteur tension complexe
représentant l’état d’un onduleur de tension triphasé ne peut avoir que huit positions distinctes
du fait que chacun des trois bras de l’onduleur ne peut avoir que deux états possibles.
Le vecteur tension complexe est ainsi défini par la transformation suivante :
(VI.1)
Où Va, Vb et Vc sont les tensions simples à la sortie de l’onduleur (Fig.VI.1).
U0/2 a
Sa Sb Sc
b
c
U0/2
Par conséquent, en utilisant les variables logiques représentant l’état des interrupteurs,
le vecteur tension peut s’écrire sous la forme :
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(VI.2)
Avec
La figure VI.2 montre la représentation dans le plan complexe des six vecteurs tension
non nuls générés par un onduleur de tension à deux niveaux.
V3 V2
(010) (110)
V4 V1
(011) (100)
V0 (000)
V7 (111)
V5 V6
(001) (101)
Le Contrôle Direct du Couple est basé sur le réglage du flux statorique, car il présente
généralement une dynamique nettement plus rapide que celle du flux rotorique. Par ailleurs, la
détermination du flux statorique est relativement plus aisée puisqu’il est directement lié à des
grandeurs électriques accessibles à la mesure, à savoir le courant et la tension statoriques.
Ainsi, en réglant le flux statorique, on règle indirectement le flux rotorique. Comme dans les
autres méthodes de contrôle du flux, on impose à ce dernier une référence constante et de
valeur nominale pour les vitesses inférieures à la vitesse nominale. Pour les vitesses
supérieures, on impose une référence de flux qui décroît selon une proportion inverse de la
vitesse, ce qui correspond au défluxage à puissance maximale constante.
(VI.3)
Sachant que pendant une période d’échantillonnage [0 ,Te], les commandes (Sa Sb Sc)
du convertisseur sont fixes, et si on néglige, en première approximation, la chute de tension
due à la résistance statorique, la relation (VI.3) peut se réduire à la relation de récurrence
suivante :
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(VI.4)
où :
- : vecteur flux statorique à l’instant d’échantillonnage .
- : vecteur flux statorique à l’instant d’échantillonnage .
- : vecteur variation de flux statorique.
La relation (VI.4) montre que si on applique un vecteur tension non nul, l’extrémité
du vecteur flux statorique se déplace sur une droite dont la direction est donnée par le
vecteur tension appliqué. La figure (VI.3) illustre ce principe, en prenant comme exemple le
vecteur tension .
t = Te
s s =V3Te
s t=0
s0
s
Les équations des flux statorique et rotorique s’écrivent sous la forme suivante :
(VI.6)
33
(VI.7)
Dans un repère lié au stator, l’équation de la tension rotorique est donnée par la
relation suivante :
(VI.8)
(VI.9)
(VI.10)
Avec
On a alors la relation :
(VI.11)
En introduisant les expressions (VI.10) des flux en régime établi dans l'équation (VI.9),
on obtient la relation suivante :
(VI.12)
Avec :
est le déphasage entre les vecteurs flux statorique et rotorique en régime établi
(Fig.VI.4.a).
A partir de l’équation (VI.12), on déduit les relations entre les amplitudes des flux
statorique et rotorique en régime établi :
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(VI.13)
s
s0 s = s0 + s
r0 r
0
0+
s0
s
r0 r
a b
Fig.VI.4- Evolution des flux et après l’application d’un échelon de pulsation s
(VI.14)
(VI.15)
(VI.16)
35
En reportant les expressions (VI.13) dans (VI.16), on obtient :
(V.17)
(VI.18)
Soit : , avec :
(VI.19)
(VI.20)
VI .2. Actions des vecteurs tension de l’onduleur sur le vecteur flux statorique et le
couple
Nous avons vu que pour fixer l’amplitude du flux statorique, il faut imposer à
l’extrémité du vecteur flux une trajectoire circulaire. Pour cela, le vecteur tension appliqué
doit toujours être perpendiculaire au vecteur flux. Mais, comme on n’a que huit vecteurs
tension possibles, dont deux sont nuls, l’application d’un des six vecteurs non nuls se traduit
pour le flux statorique par l’application d’une composante radiale - c’est la composante qui
agît sur l’amplitude du flux -, et d’une composante transversale - c’est la composante qui agît
sur l’écart angulaire entre les flux statorique et rotorique donc sur le couple (Fig.VI.5).
L’application des vecteurs nuls revient à bloquer la position du vecteur flux statorique
pendant une durée correspondant à la période de contrôle, alors que le vecteur flux rotorique
est en train de continuer sa course suivant son inertie, rattrapant ainsi le vecteur flux
statorique. L’action obtenue est donc une diminution du couple tout en maintenant
l’amplitude du flux statorique inchangée.
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Composante du Composante
VV
V
4 53 V2VV61 couple
du flux
Fig.VI.5. Exemple d’application d’un vecteur tension statorique
Il est facile de voir que selon la position du flux statorique dans le plan (), un choix
approprié du vecteur tension permet d’augmenter ou diminuer l’amplitude du flux statorique
ou le couple indépendamment l'un de l'autre. Le choix de dépend ainsi de la variation
désirée pour le module du flux statorique, et de l’évolution souhaitée pour sa vitesse de
rotation donc pour le couple.
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notée cflx, est à l'état +1, il faut sélectionner un vecteur tension dont la composante
radiale va dans le sens de l'augmentation de l’amplitude du flux, sinon (ie cflx = 0),
il faut choisir le vecteur ayant la composante radiale opposée. De la même manière,
la sortie du comparateur de couple, notée ccpl, indique s'il faut augmenter ou
diminuer le couple et permet donc de sélectionner le vecteur tension approprié mais
cette fois-ci sur la base de sa composante transversale.
- Le choix du vecteur tension est donc celui qui possède dans le secteur où se trouve
le vecteur flux statorique à l'instant d'échantillonnage considéré, les composantes
radiale et transversale appropriées. On voit clairement qu'il y a un découplage entre
la commande du flux et celle du couple.
- On décompose généralement le plan d’évolution du vecteur en six secteurs
(numérotées de 1 à 6) symétriques par rapport aux directions des six vecteurs
tension non nuls de l'onduleur (Fig.VI.6). Lorsque se trouve dans une zone
d'indice i, les deux vecteurs tension et ont la composante de flux la plus
importante (composante radiale). Cependant leurs composantes respectives de
couple (composante transversale) ne sont pas très significatives. On préfère alors
utiliser les quatre autres vecteurs tension qui permettent d'agir sur les deux
grandeurs simultanément. La sélection de ces vecteurs s'effectue donc comme suit :
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux croît et le couple croît.
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux décroît et le couple croît.
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux croît et le couple décroît.
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux décroît et le couple décroît.
* si ou est sélectionné alors le vecteur flux s’arrête et le couple
décroît si la vitesse est positive et croît si la vitesse est négative.
s em s em
Vi+2 Vi+1
Vi+3 Vi
3 2 s
Vi-2 Vi-1
4 1
s s
5 6
em em
Tension
Continue
DTC
3 2
Sa
4 1 Sb Onduleur
MAS
de
5 6
Sc
Tension 3
N
v,v
sref
_ s Estimateur Transformation
de Flux et i,i de Concordia
+
- du Couple
+ em
emref
Le flux statorique peut être estimé par différentes techniques. Dans le cas où une
solution numérique est retenue, il est impératif de limiter le volume algorithmique nécessaire
à la reconstitution du flux statorique. C’est la raison pour laquelle la méthode la plus utilisée
est celle qui consiste tout simplement à intégrer les équations statoriques (expression II.3).
Ainsi, l’amplitude du flux statorique est estimée à partir de ses composantes suivant les
axes (,), soit :
(VI.21)
Le module du flux statorique s’écrit :
(VI.22)
avec :
39
(VI.23)
(VI.24)
(VI.25)
(VI.26)
40
d'indice i, les vecteurs tension Vi+1 ou Vi-1 sont choisis pour augmenter l’amplitude du flux, et
les vecteurs tensions Vi+2 ou Vi-2 sont choisis pour la diminuer.
La sortie du contrôleur de flux, donnée par la variable booléenne cflx, indique les
dépassements supérieur et inférieur de l’amplitude du flux. Ainsi, le comparateur à hystérésis
à deux niveaux, permet de détecter les dépassements de la bande de contrôle et de respecter la
relation , où représente la bande d’hystérésis du contrôleur.
Table.II
Table.III
41
Couple Flux N=1 N=2 N=3 N=4 N=5 N=6
ccpl = 1 Cflx = 1 V2 V3 V4 V5 V6 V1
Cflx = 0 V3 V4 V5 V6 V1 V2
ccpl = 0 Cflx = 1 V1 V2 V3 V4 V5 V6
Cflx = 0 V4 V5 V6 V1 V2 V3
On retrouve bien avec la table de commutation pour les deux cas de contrôleurs à
hystérésis, la formulation de la sélection des vecteurs tensions Vi-1, Vi+1, Vi-2, Vi+2,
correspondant à une zone i, et ceci pour un contrôleur à hystérésis à deux ou à trois niveaux
pour le couple. Les vecteurs nuls V0 et V7 sont choisis de manière à minimiser le nombre de
commutations de l’onduleur
VI.5. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré les caractéristiques dynamiques des principales
grandeurs électromécaniques, notamment le couple et le flux statorique. Nous avons ainsi
montré comment s'effectue le contrôle découplé du couple et du flux statorique en utilisant un
choix approprié des vecteurs tension de l'onduleur en se basant sur une méthode de contrôle
vectoriel à l'aide des phaseurs. La méthode de commande directe du couple présentée est une
méthode sans capteur mécanique. Elle se base uniquement sur les grandeurs directement
accessibles au stator (courants et tensions). Ainsi, des estimateurs de flux et de couple sont
utilisés.
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