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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

Université de Batna 1

Faculté des sciences de la matière SM

Département de chimie

Cours de Chimie Organique II


2ème année LMD chimie (S4)

Destiné aux étudiants de deuxième année chimie L2-SM


Domaine Filières Spécialité
Sciences de la matière Chimie Chimie

Présentée par Dr. SMADI Abla

Année universitaire 2023/2024

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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

« La vraie utilisation de la chimie n’est pas

de faire de l’or mais de préparer des

médecines »

Paracelse (1493-1541)

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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

Chapitre1

Propriétés physiques des molécules organiques,

Polarisation et moments dipolaires,

Polarisabilité

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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

1. Introduction:
La chimie organique est une branche de la chimie concernant la description et l'étude
d'une grande classe de molécules à base de carbone.
Les molécules organiques constituent l’essence même de la vie. Les protéines, les acides
nucléiques, les sucres et les graisses sont des composés dont le constituant principal est le
carbone. Les vêtements, les produits pharmaceutiques, les produits domestiques, les peintures,
plastiques, aliments sont tous des produits de l’industrie chimique organique.
La chimie organique étudie en particulier la structure chimique des molécules
organiques, leurs propriétés, leurs caractéristiques, leur composition chimique, leurs réactions
chimiques et leur préparation.
2. Propriétés physiques des molécules organiques
Une molécule en chimie organique est constituée d’atomes liés entre eux par une ou
plusieurs liaisons covalentes.
Toutes les molécules organiques ont des propriétés physiques différentes, liées à leur
structure, à leur forme des molécules et aux interactions intermoléculaires. Une molécule est
caractérisée par sa densité, sa solubilité dans les solvants, ses températures de changement d'état
(point d’ébullition, point de fusion).
a. Température d’ébullition :
C’est une constante physique très employée pour les composés pus liquides. La
température d’ébullition est la température à laquelle un corps passe de l'état liquide à l'état
gazeux L’existence des liaisons hydrogènes intermoléculaire augmente le point d’ébullition.
Par contre, l’existence des liaisons hydrogènes interamoléculaire diminue le point d’ébullition
b. Température de fusion :
C’est une constante physique très employée pour les composés pus solides. Passage de
l'état solide à l'état liquide des alcanes d’un composé organique.
c. Densité :
La densité est le rapport entre la masse d'un certain volume du corps et la masse du
même volume d'air (pour les corps gazeux) ou d'eau (pour les corps liquides).
d. Solubilité :
La solubilité d’un composé organique dans un solvant est liée aux interactions entre
molécules différentes. En général, lorsque les structures sont analogues les forces
intermoléculaires sont voisines. Les molécules s’associent facilement et l’on a une bonne
solubilité mutuelle.

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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

En général, plus la chaîne carbonée d'un composé organique linéaire est longue, et plus
: ses températures de changement d'état (fusion et ébullition) sont élevées; sa densité par rapport
à l'eau ou à l'air est élevée ; sa solubilité dans un solvant diminue. De plus, plus un composé
organique est ramifié, plus ses températures de changement d'état sont faibles.
e. Indice de réfraction
C’est une constante physique employée pour les composés pus liquides. Elle dépend de
la température et de la longueur d’onde de la lumière utilisée. L’indice de réfraction lié à la
polarisabilité
3. Liaison chimique :
Les atomes ont tendance à se lier les uns aux autres pour former des édifices
moléculaires stables.
3.1. Liaisons interamoléculaires :
Les liaisons interamoléculaires sont des liaisons covalentes et des liaisons ioniques. Ce
sont des interactions d’énergie forte.
a. Liaison covalente
La liaison covalente est une jonction d’atomes par deux électrons, elle détermine la
structure de la molécule. Elle est représentée par un trait. Cette liaison est caractérisée par son
longueur et son énergie de dissociation
• Energie de dissociation d’une liaison : énergie nécessaire pour écarter à l'infini deux
atomes reliés par une liaison covalente, avec rupture homolytique de cette liaison.
• Energie de liaison : moyenne des énergies de dissociation de plusieurs liaisons de
même type dans une même molécule.
• Longueur de liaison covalente : c’est la distance entre les noyaux des atomes reliés par
une liaison covalente.
b. Liaison ionique :
Une liaison ionique se rencontre entre des éléments chimiques ayant une différence
d’électronégativité importante. Elle résulte du transfert d’un électron de l’atome le moins
électronégatif à l’autre atome le plus électronégatif, donnant naissance à des ions entre lesquels
s’exercent des forces électrostatiques. D’une façon générale, une liaison ionique peut être
établie entre les halogènes et les métaux alcalins et alcalino-terreux (Na+Cl-, RCO2-Na+).
3.2. Les liaisons intermoléculaires : Les molécules exercent entre elles des attractions
électrostatiques qui donnent naissance à des liaisons intermoléculaires. Ce sont des interactions

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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

de faible énergie. Ces liaisons dues principalement à certaines forces appelées forces de Van
Der Walls1 et à la liaison hydrogène.
a. Liaison hydrogène
Il s’agit de la liaison entre un atome d’hydrogène porté par un atome électronégatif (N,
P, O, S,..) avec le doublet électronique non liant porté par un atome électronégatif (le plus
souvent N ou O). La liaison hydrogène peut être intramoléculaire (entre deux parties d’une
même molécule) ou intermoléculaire (entre deux molécules).
b. Interactions de Van der Waals
Ces interactions sont de plusieurs types (interactions de Keeson, interactions de Debye
et interactions de London) et peuvent faire intervenir tous les types d’éléments chimiques. Elles
sont non-covalentes et intermoléculaires. Ils ont une incidence sur la réactivité chimique et
physique des molécules.
4. Electronégativité :
L’électronégativité est la capacité d’un élément, engagé dans une liaison à attirer vers
lui le doublet électronique. Les métaux possèdent une faible électronégativité tandis les
halogènes ont une grande électronégativité. Le fluor (F), l’élément le plus électronégatif, à une
électronégativité de 4.
L’électronégativité du carbone digonal plus forte qu’un carbone trigonal plus forte
qu’un carbone tétrahydrique.
L’électronégativité varie dans le tableau périodique comme suit (Figure 1.1):
• Dans une période, l’électronégativité augmente de gauche à droite.
• Dans une colonne (groupe), l’électronégativité augmente de bas en haut.

Figure 1.1 : Valeurs d’électronégativité des éléments d’après Pauling


5. Polarisation d'une liaison
Le concept d’électronégativité permet de découvrir le caractère d’une liaison covalente.
Ce caractère est en effet lié à la différence d’électronégativité entre des atomes liés.

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Johannes Diderik Van Der Walls : Physicien Hollandais (1837-1923), prix Noble de physique en 1920

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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

Une liaison A-B est polarisée si les électronégativités de ces deux atomes sont
différentes (χA ≠ χB).
➢ Si A est identique à B (molécule A2 ou B2), le doublet d'électrons liant les deux atomes
est équitablement partagé entre ces deux atomes. Cette liaison n'est pas polarisée.
➢ Si A est différent à B (A-B), l'atome le plus électronégatif va attirer vers lui les électrons
de la liaison. Ce partage dissymétrique du doublet d'électrons liant provoque l'apparition
d'une charge positive sur l'atome le moins électronégatif et d'une charge négative sur
l'atome le plus électronégatif : la liaison est alors polarisée
Remarque
• La liaison C — H est considérée comme non polarisée (χA ≈ χB).
• La charge partielle (q=│ δ .e│) est inférieure en valeur absolue à la charge d’un électron
(e = 1,6 x 10-19 C).
• On attribue à l’atome le plus électronégatif le symbole -δ (charge partielle négative) et
à l’atome le moins électronégatif le symbole + δ (charge partielle positive).
• La polarité augmente avec l’électronégativité : C-F > C-Cl > C-Br > C-I
5.1. Moment dipolaire permanent d’une liaison
Dans un champ électrique, la molécule AB se comporterait comme un dipôle électrique
formé deux charges opposées séparé par une distance ℓ. La molécule est assimilable à un dipôle
électrique, caractérise par un moment dipolaire μ.

μ : moment dipolaire (Coulomb *mètre ou Debye)


δ : charge partielle
ℓ : longueur de la liaison A-B
μ=q.ℓ= δ.e.ℓ

5.2. Moment dipolaire permanent d’une molécule


La valeur du moment dipolaire permanent d’une molécule est obtenue par l’addition
vectorielle des moments dipolaires permanents des différentes liaisons qui la constituent.
• La polarisation permanente d’une liaison résulte de la dissymétrie électronique des
atomes qui la constituent et de son environnement moléculaire
• La polarisation induite résulte d’effets extérieurs à la molécule. La liaison qui unit deux
atomes identiques est a priori non polarisée (par exemple μBr2=0).

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Chimie organique II Chimie-L2/SM 2023/2024

• Sous l’action d’un champ électrique externe (charge (positive ou négative), ou une
liaison π), les électrons de liaison sont alors attirés vers l’un ou l’autre des atomes, ce
qui crée un dipôle, avec un moment dipolaire induit.
Molécules polaires : une molécule polaire ait un moment dipolaire non nul (H2O, alcool, etc)
Molécules apolaires : une molécule apolaire ait un moment dipolaire moyen nul (CO2,
Hydrocarbures, CCl4, etc)
6. Solvant :
Les solvants sont des produits chimiques, liquides et non réactifs, capables de dissoudre
et de diluer d'autres substances. Il existe deux paramètres physico-chimiques, très importants
pour ces solvants : moment dipolaire (μ) et constante diélectrique (ε).
- Constante diélectrique (ɛ) : elle indique la capacité d'un solvant à séparer les charges.
- Moment dipolaire (μ) : il dépend de la distance qui sépare deux charges
6.1. Classification des solvants:
Il existe deux grandes classes de solvants :
6.1.1. Solvants apolaires (ɛ et μ faibles): possédant un moment dipolaire nul. Ils sont donc
peu ionisants et peu solvatants. Par exemple, les hydrocarbures, CCl4, etc.
6.1.2. Solvants polaires
a. Solvants polaires portiques (ɛ élevé): possédant un ou plusieurs atomes d'hydrogène liés à
un hétéroatome (O, N, S,..), donc ces solvants possèdent des hydrogènes polarisés ou "acides".
Ils sont très ionisants. Par exemple, l'eau, les alcools, les amines, les acides carboxyliques, etc.
b. Solvants polaires aprotiques (ɛ et μ élevés): possédant un moment dipolaire non nul, dans
ces solvants, tous les hydrogènes sont liés à des atomes de carbone. Ces solvants solvatent peu
les anions, mais solvatent très bien les cations. Par exemple, l'acétonitrile (CH3CN), le
diméthylesulfoxyde (DMSO), le tétrahydrofurane (THF), etc
6.2. Solvatation :
C’est un phénomène physico-chimique observé lors de la dissolution d'un composé
chimique dans un solvant. Lors de l'introduction d'une espèce chimique dans un solvant, les
atomes, les ions ou les molécules de cette espèce chimique se dispersent dans la solution et
interagissent avec les molécules de solvant. Cette interaction s'appelle la solvatation.
7. Polarisabilité
C’est la capacité à déformer une liaison ou l’orbitale de cette liaison covalente sous
l’influence d’un dipôle à proximité. Cette déformation est d’autant plus importante que
la liaison est faiblement polarisée. Plus l’orbitale est volumineuse plus elle sera
polarisable.

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