COURS DROIT

1. La légitimité de l’intervention dde l’état dans la vie économique d’un pays repose
historiquement sur des arguments juridiques et économiques, toujours invoqués en référence
à la place occupé par le marché comme instrument d’organisation des échanges dans une
société. Dans ce contexte, penser le rôle de l’état c’est tout d’abord se poser la question de
son degré d’intervention (A). Ensuite , cela implique de définir les fonctions principales
qu’on lui attribue (B). De cela , va découler la place la plus ou moins importante de l’état
dans l’économie, que l’on peut mesurer à l’aide de différents indicateurs (C).

A) Le degré d’intervention de l’état

Historiquement, l’intervention de l’état a permis de créer un environnement institutionnel favorable

à l’activité économique à travers l’instauration de règles garantissant la protection des droits de
propriété et le respect des contrats, mais aussi la prise en charge de certaines missions assurant la
stabilité politique du pays. Cette conception minimaliste du rôle de l’état, ce dernier étant alors
qualifié d’état-gendarme (1)., à ensuite évolué vers une vision plus large de l’intervention de l’état ,
renvoyant à la notion d’état-providence(3.), avec la mise en place d’un système de protection
sociale et la fourniture d’une gamme de services publics de plus en plus larges.

1) De l’état-gendarme…

La notion d’état-gendarme renvoie à la notion de fonctions régaliennes qui a contribué à délimiter le

champ d’intervention de l’état dans une conception minimaliste. On peut définir les fonctions
régaliennes comme l’ensemble des missions fondamentales pour une société, qui sont placés sous la
responsabilité de l’état et ne peuvent, en principe, etre déléguées à des acteurs privés.
Traditionnellement, les missions régaliennes de l’état consiste à assurer la sécurité intérieur
(police), la sécurité extérieure (armée), à rendre la justice et à émettre la monnaie .Ces
missions, qui ont évolué au cours du temps (une preuve étant la perte du pouvoir que possédait
l’état d’émettre la monnaie, celui-ci ayant été transféré à des banques centrales devenues
indépendante du pouvoir politique), étaient censées fournir un environnement institutionnel propice
à l’essor des échanges.
L’état-gendarme est donc associé à un faible degré d’intervention de l’état dans l’économie qui
renvoie à une philosophie particulière, celle du libéralisme économiques, qui met davantage
l’accent sur les effets bénéfiques de la libre expression des libertés économique . Son rôle est alors
de protéger la concurrence et de chercher à supprimer les barrières aux échanges. Il correspond
donc à une vision de l’économie selon laquelle des relations marchandes libres permettent d’assurer
le bien-etre maximum de la société. L’état doit se garder de trop s’immiscer dans la sphère
économique car il risquerait d’entraver la liberté des échanges.

Cette conception minimaliste du rôle de l’état a été progressivement remise en cause en raison de
l’existance de situation dans lesquelles le libre fonctionnement du marché ne conduisant pas à une
production et une répartition efficace des ressources dans l’économie, mais également par la
nécessité de prendre en charge un certains nombre de risques sociaux et de réduire les inégalité
socio-économiques existantes.