Faillite et règlement judiciaire

Introduction

La faillite et le règlement judiciaire sont régis par les articles 215 à 388 du code de
commerce. Ils sont conçus soit pour atteindre le double objectif de sauver l’entreprise et de
désintéresser les créanciers, tel est le cas du règlement judiciaire, soit pour atteindre le seul
objectif de désintéresser les créanciers, c’est le cas de la faillite.

Chapitre introductif
Section 1 : Les personnes susceptibles de faire l’objet de la faillite ou de règlement
judiciaire :

Sous section I : Les personnes morales : toutes les sociétés commerciales peuvent être
admises en règlement judiciaire ou déclarées en faillite, à l’exception des sociétés suivantes :

A. La société en participation (SP) : cette société est exclue des procédures de faillite et
de règlement judiciaire, car elle n’est pas dotée de la personnalité morale. En d’autres
termes, elle n’a pas un patrimoine qui est l’élément capital de la personnalité morale. (le
code de commerce ne prévoit pas l’obligation de l’immatriculation de cette société au
registre de commerce, obligation qui permet aux sociétés d’acquérir la personnalité morale)
B. Les sociétés à capitaux étatiques EPIC (Etablissement Public Industriel et Commercial)
Contrairement aux EPE (établissement public économique), Les établissements industriels et
commerciaux ne peuvent pas être déclarés en faillite (donc ils peuvent être admis en
règlement judiciaire). Cela se justifie par l’objectif social attendu de ces établissements et qui
l’emporte sur son objectif lucratif (l’objectif lucratif c’est celui qui tend à la réalisation des
bénéfices). A signaler que c’est le trésor public qui intervient pour reprendre à sa charge les
dettes des EPIC.

Sous- section II : Les personnes physiques : les personnes physiques qui peuvent être
admises en règlement judiciaire ou déclarées en faillite sont :

A. Le commerçant personne physique. A ce titre, l’article 215 du code de commerce

dispose que « tout commerçant (peu importe s’il est une personne physique ou morale)
…qui cesse ses paiements doit, dans les 15 jours, en faire la déclaration en vue de
l’ouverture d’une procédure de règlement judiciaire ou de faillite ». Donc le règlement
judiciaire et la faillite ne concernent pas seulement les sociétés commerciales.
B. Les dirigeants des personnes morales : selon l’article 224 du code de commerce, en
cas de règlement judiciaire ou de faillite d’une personne morale, peut être personnellement
admis en règlement judiciaire déclaré en faillite le dirigeant qui est à l’origine de
l’exploitation déficitaire qui à conduit à la cessation des paiements de cette personne morale
(c’est-à-dire la personne morale qu’il dirige). Dans ce cas de figure, le règlement judiciaire ou
de la faillite sont prononcés à l’encontre de la personne morale qu’il dirige.
Section 2 : Cause d’ouverture de procédure du règlement judiciaire et de la faillite : la
cessation de paiement
Les procédures de règlement judiciaire et de faillite sont ouvertes lorsqu’un commerçant
(personne physique ou morale) cesse ses paiements. En d’autre termes, lorsqu’un
commerçant ne peut pas s’acquitter de ses obligations. Plus précisément, lorsqu’il ne peut
pas honorer ses dettes.
La cessation de paiement n’est pas l’insolvabilité momentanée qui découle du fait que l
‘actif disponible du débiteur est inférieur à son passif. Elle suppose que le débiteur est dans
l’impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible, y compris les valeurs
réalisables.
Le code de commerce prévoit que le règlement judiciaire ou la faillite peut être ouverts
quelle que soit la nature de la créance, notamment celle résultant d’une facture payable à
échéance fixe Donc, le simple fait de ne pas payer une facture est de nature qui va entrainer
le règlement judiciaire ou la faillite.