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Le déclenchement de la procédure de la conciliation ?

Paragraphe I. Les conditions de fond de déclenchement de la procédure de la conciliation

Dans ce cadre, on va traiter tout d’abord les personnes assujetties à la procédure de conciliation (A) et, ensuite,
les critères de déclenchement de la procédure de conciliation (B).

A : Les entreprises assujetties à la procédure de conciliation : qui ?

Aux termes du premier alinéa de l’article 551 qui stipule, en ce sens, que « la procédure de conciliation est
ouverte devant toute entreprise (…) », quelle que soit sa forme, personne physique ou morale, mais dont l’objet
d’activité, exige que l’article 546 alinéa 1, doit être impérativement de nature purement commerciale. Cette
formule légale implique que l’ouverture d’une procédure de conciliation s’applique seulement aux personnes qui
exercices une activité commerciale. Le juge peut donc ouvrir la procédure dès lors qu’il constate
l’accomplissement d’actes de commerce par l’entreprise et l’exercice habituel d’une profession commerciale.

B. Les critères de déclenchement de la procédure de conciliation : quand ?

Le premier alinéa de l’article 551 du code de commerce stipule que l’entreprise qui en sollicite le bénéfice doit
remplir un certain nombre des conditions à savoir : - L’absence de cessation des paiements (a) ; - Eprouve des
difficultés économiques et financières (b) ; - Les besoins de financement ne pouvant être couverts par un
financement adapté aux possibilités de l’entreprise (c).

a. Le premier critère : absence de cessation des paiements


Les termes du premier alinéa d l’article 551 conduisent actuellement au principe selon lequel, l’ouverture
d’un règlement amiable est possible pour les entreprises qui « (…)sans être en cessation des paiements (…) ».
Sous cette rédaction, la procédure de conciliation ne saurait être décidée à propos d’entreprises dont les
difficultés n’apparaissent pas sérieuses. Il faut que l’on puisse légitiment craindre un état futur de la cessation des
paiements si la situation ne s’améliore pas. En tout état de cause, cette procédure ne peut, à l’heure actuelle, être
ouverte si le débiteur est déjà en état de cessation des paiements. Le législateur a, en effet, estimé que la
conciliation devait être une mesure de prévention de la cessation des paiements.
Mais lorsqu’il y a cessation des paiements, ou pour reprendre les termes de l’article de 575 du code de
commerce, lorsque l’entreprise est dans l’impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible, le
tribunal ouvre une procédure de redressement judiciaire. C’est dire dans ce cadre d’analyse que la limite extrême
sera d’abord l’absence cessation des paiements qui apparait exclusive à la procédure de conciliation.

B : Le second critère : les difficultés rencontrées


La procédure de conciliation visée par le premier alinéa de l’article 551 du code de commerce suppose que
la personne qui en fait la demande éprouve « des difficultés économiques ou financières », sans être en état des
cessations des paiements. Or, cette formule légale désigne ici que la procédure de conciliation est accessible à
des personnes qui rencontrent des difficultés non seulement prévisibles mais aussi avérées, à la condition qu’elle
ne se trouvait pas en état de cessation des paiements. Cela signifie, ici encore, que la cessation des paiements
constitue le seul critère qui permettra de distinguer les procédures amiables et les procédures judiciaires. Les
difficultés rencontrées sont variées : Sur le plan Financier, tels que : les retards de paiements, absence de
trésorerie, insuffisance de fonds de roulement…, etc. Sur le plan économique, tenant notamment à la nature des
marchandises achetées ou livrées, ou aux délais de livraison. Sur le plan Juridiques, d’une manière directe,
supposons qu’une entreprise concessionnaire se voit menacée de perdre la concession qui définit son activité,
qu’un sous-traitant de capacité perdre le bénéfice du contrat de sous-traitance, que l’exploitant d’un droit de
propriété industrielle se voit judiciairement menacé d’une action en contrefaçon, que le produit fabriqué soit
menacé d’interdiction, ou bien les modalités d’exécutions ou de modification de certains contrats.

C : Le troisième critère : les besoins de financements ne pouvant être couverts par un financement
adapté aux possibilités de l’entreprise :

Aux termes de l’alinéa 1 de l’article 550 du code de commerce, la procédure ne peut être ouverte que si
les comptes prévisionnels font apparaitre « des besoins ne pouvant être couverts par des financements
adaptés aux possibilités de l’entreprise ». La formule légale était particulièrement large et vague. Or, seule la
difficulté financière pouvait être anticipée. Désormais, c’est l’une ou l’autre de ces difficultés juridique,
économique ou financière qui peut être avérée ou prévisible. Le législateur a accentué l’anticipation des
difficultés de toute nature et favoriser ainsi les chances de succès de la conciliation.

Paragraphe II. Les conditions de forme de déclenchement de la procédure de conciliation

Le président du tribunal est saisi sur simple requête par le représentant de l’entreprise (chef d’entreprise ou
organe légal de représentation de la personne morale).

la requête de la conciliation

En principe, la saisine du président du tribunal de commerce pour le déclenchement de la procédure de


la conciliation ne peut être effectuée que par le débiteur, à travers les termes de second alinéa de l’article 551 et
du cinquième alinéa de l’article 545 du livre du code de commerce complété par la loi n°73-17.

Or, la procédure de conciliation n’est, ainsi, envisageable que si la personne qui en sollicite le bénéfice entend
prendre des mesures de redressement, ce qui suppose qu’elle ne se trouve pas dans un état irrémédiablement
compromise. Le second alinéa de l’article 551 exige, en effet, que la requête du débiteur doive, en principe, être
écrite, et expose les éléments suivants : - La situation financière, économique et sociale ; - les besoins de
financement ; - les moyens d’y faire face ; - les mesures de redressement envisagées ; - les délais de paiement
ou les remises de dettes souhaitables.
La requête doit être accompagnée d’un certain nombre de documents susceptibles d’éclairer le président du
tribunal sur la situation exacte de l'entreprise :

- les états de synthèse du dernier exercice comptable ; - l’énumération et l’évaluation de tous les biens
mobiliers et immobiliers de l’entreprise ; - la liste des créanciers et des débiteurs avec l’indication de leur
résidence, le montant de leurs droits, créances et garanties à la date de cessation des paiements.

Le débiteur devra, aussi, produire un extrait d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés s’il est
commerçant. Le cas échéant, la requête précise la date de cessation des paiements.

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