Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun

(C.OR.E.C)

À Monsieur le Ministre de l’Administration Territoriale -

Yaoundé

Objet : Dénonciation des abus des administrateurs civils sur le terrain à l'égard des
enseignants.
Monsieur le Ministre de l'Administration Territoriale,
Le Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun (COREC) a l'honneur de vous
adresser cette lettre pour dénoncer les abus dont sont victimes sur le terrain les enseignants,
de la part des administrateurs civils responsables déconcentrés du Ministère de
l’Administration Territoriale, notamment certains gouverneurs, préfets et sous-préfets.
En effet, il nous a été donné de constater de nombreux cas de violences verbales publiques
(menaces ouvertes, injures, traitements humiliants, etc.), de convocations abusives, et
d’autres types d’exactions dont les enseignants, indépendamment de leurs rangs et
prérogatives, sont victimes de la part de certaines autorités administratives.
Ces abus de fonction ou de pouvoir visent systématiquement tous les chefs de structures
scolaires qui ne font pas allégeance à la préfectorale et qui résistent à la sommation ouverte
ou déguisée d’ouvrir une ligne secrète dans les maigres budgets des établissements scolaires
pour financer les caprices de ces responsables administratifs (carburant, événements officiels
et réceptions administratives déjà pourtant budgétisées, accueil de personnalités venues de
l’administration centrale ou régionale, etc.). Les enseignants des salles de classes ne sont guère
épargnés et certaines de ces autorités vont jusqu’à s’arroger des compétences pédagogiques
pour juger de celles des enseignants pourtant formés à cet effet.
Ces abus sont inacceptables et constituent non seulement une grave violation des droits
individuels et collectifs des enseignants, mais une atteinte inadmissible au patrimoine
pourtant rare de l’éducation, une contribution substantielle à l’échec des programmes publics
d’éducation. Ils ont un impact négatif sur le moral et la motivation des enseignants,
détériorent leur crédit auprès des élèves et de la communauté éducative, et nuisent donc à
la qualité de l'éducation au Cameroun.
Face à ces situations, le COREC estime de son devoir citoyen d’attirer la haute attention du
Ministre de l’Administration Territoriale afin qu’il fasse ses propres investigations et le cas
échéant, prenne des mesures pour :

✓ Mettre fin à ces dérapages d’administrateurs civils qui abusent de leur pouvoir.

✓Sanctionner à la hauteur des fautes commises les auteurs des abus avérés.

✓ Garantir le respect des droits et la protection non seulement des enseignants, mais de tous
les citoyens contre toute forme d'abus.
Monsieur le Ministre,
L'éducation est un pilier essentiel du développement de notre pays. L’administration
territoriale peut contribuer, par son action positive sur le terrain, à motiver et même
galvaniser les enseignants en leur garantissant un environnement de travail sain et propice à

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l'épanouissement de leur talent. Le COREC compte beaucoup sur vous pour rappeler à
certains administrateurs sur le terrain, ceux-là qui semblent l’avoir oublié, le sens de cette
mission.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre haute considération.
Pour le Collectif des Organisations des Enseignants du Cameroun (COREC),
Fait à Yaoundé, le 20 février 2024

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