Vous êtes sur la page 1sur 53

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/361480908

Ouvrages d'assainissement non collectif - Analyse du retour d'expérience


sous les angles de la stabilité, de la pérennité et des usages

Article · September 2021

CITATIONS READS

3 294

3 authors, including:

Alexandre Decout Catherine Boutin


French National Institute for Agriculture, Food, and Environment (INRAE)
10 PUBLICATIONS 9 CITATIONS
99 PUBLICATIONS 1,449 CITATIONS
SEE PROFILE
SEE PROFILE

All content following this page was uploaded by Alexandre Decout on 20 October 2022.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


Ouvrages d’assainissement non collectif - Analyse du
retour d’expérience sous les angles de la stabilité, de la
pérennité et des usages
A Lakel, A Decout, Catherine Boutin

To cite this version:


A Lakel, A Decout, Catherine Boutin. Ouvrages d’assainissement non collectif - Analyse du retour
d’expérience sous les angles de la stabilité, de la pérennité et des usages. Techniques Sciences Méthodes
, ASTEE/EDP Sciences, 2021, pp.23-60. �10.36904/tsm/20210923�. �hal-03628231�

HAL Id: hal-03628231


https://hal.inrae.fr/hal-03628231
Submitted on 1 Apr 2022

HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est


archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents
entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de
teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires
abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
Ouvrages d’assainissement non collectif - Analyse du retour d’expérience
sous les angles de la stabilité, de la pérennité et des usages

On site wastewater treatment plants - Analysis of feedback from the


perspective of stability, durability and uses

A. LAKEL1, *A. DECOUT2, C. BOUTIN3

1 Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, 11 rue Henri Picherit 44300 Nantes.

2 Association des Techniciens de l’Assainissement Non Collectif Loire Bretagne et Outre


Mer, 19b rue des Pâtures 44230 Saint Sébastien sur Loire.

3INRAE, Centre INRAE Lyon-Grenoble Auvergne-Rhône-Alpes, UR REVERSAAL, 5 rue de


la Doua CS20244 69625 Villeurbanne Cedex

*Auteur correspondant : president.atanc.lb.om@gmail.com

Mots clés : Impropriété à destination, Jurisprudences, Marque Qualité, Pérennité, Responsabilité


décennale, Sinistralité, Suivis in situ, Techniques courante et non courante

Keywords: Construction rules of art, Durability, In situ measurements, Jurisprudence, Quality Mark,
Structural damages, Unfitness for purpose

CATEGORIE DE L’ARTICLE : retour d’expériences

FORMAT DE L’ARTICLE : Article scientifique/technique

Résumé :

Cet article établit un examen de l’état de l’art en Assainissement Non Collectif (ANC) à travers les
jurisprudences liées à la responsabilité décennale et à travers les connaissances scientifique et
technique principalement issues des retours de terrain sur le territoire national.

Cet article « décrypte » également, pour les ouvrages, les notions des techniques qu’elles soient
classiques, traditionnelles, innovantes, courantes et non courantes en différenciant les codifications
réglementaires, qui constituent par principe un minium à respecter, de celles à caractère volontaire
dont l’objectif est de renforcer la pérennité et la robustesse des ouvrages.

Il ressort de cette réflexion globale trois enseignements principaux. Primo, la sinistralité reste une
question centrale en ANC. De fait, elle est fortement liée à la complexité des dispositifs
manufacturés, qui a une incidence sur leur durabilité. Deuxio, la mise en œuvre doit être décrite et
ce, de façon explicite, spécifique et adaptée à chaque technique, qu’elle soit traditionnelle ou
innovante. Tertio, le recours aux techniques décrites dans la NF DTU 64.1 ou à des techniques
agréées inscrites dans la liste verte élaborée par la Commission « Prévention-Produits » (C2P) de
l’Agence Qualité Construction (AQC) permet d’apporter des garanties sur l’ouvrage en termes de
stabilité, pérennité et des usages. A contrario, les exigences portant uniquement sur les produits ne
suffisent pas.

1
Abstract:

This paper presents an analysis of the state of the art in on site wastewater treatment plants through
two aspects: i) several ten-year guarantee jurisprudences and ii) scientific and technical knowledge
mainly derived from field feedback studies fulfilled on French territory.

The expressions of classic or traditional or innovative techniques are discussed with a perspective
of current and non-current techniques as defined in insurance codification (the ten-year warranty of
builders). This insurance classification reflects the degree of maturity of rules construction.

Three main conclusions emerge from this overall reflection:

i) damage exists frequently in on site wastewater treatment plants. Damage is mainly


linked to the complexity of the manufactured disposals. These have an impact on their
durability.
ii) the sup rules must be known and adapted to each technique, traditional or innovative.
iii) the use of the techniques described in French traditional construction standard (DTU
64.1) or in technical assessment documents (Avis Technique or DTA) accepted by the
AQC (Agency of the quality in the construction) are a guarantee of the quality of the
construction works and good functioning of installation.

2
GLOSSAIRE

Les termes fréquemment utilisés dans l’article sont définis comme suit :

AQC (Agence Qualité Construction) : association loi 1901 reconnue d’intérêt général, ayant pour
vocation la prévention des désordres et l’amélioration de la qualité de la construction. Créée en 1982,
son histoire prend ses racines dans le dispositif mis en place par la loi SPINETTA relative à la
responsabilité et à l’assurance dans le domaine de la construction. Elle réunit 47 organismes
membres (https://qualiteconstruction.com/aqc/nos-membres/).

ATec ou Avis Technique : désigne l'avis formulé par un groupe d'experts représentatif des
professions, appelé Groupe Spécialisé (GS), sur l'aptitude à l'emploi des procédés innovants de
construction. Ils sont délivrés par la CCFAT. L’ATec prend la forme d’un DTA si le produit de
construction visé est marqué CE. Un ATec, délivré pour une durée de 3 à 5 ans, est renouvelable
après analyse par le GS.

ATEx : procédure rapide d'évaluation technique formulée par un groupe d'experts sur tout produit,
procédé ou équipement innovant. Cette évaluation permet des premiers retours d'expérience sur la
mise en œuvre des procédés.

C2P : Commission « Prévention-Produits » de l’AQC ayant pour objet la prévention des


désordres liés aux produits et aux procédés, ainsi qu’aux textes qui définissent leur mise en œuvre.
Dans ce cadre, elle décide de la mise en observation de familles de produits ou de procédés de
construction qui peuvent, éventuellement, faire l’objet de conditions spéciales de souscription
d’assurance.

Clause type (contrat d’assurance) : cette clause définit ce que l'assureur considère comme les
techniques admises dont le risque est connu grâce, notamment, à un large retour d'expérience. Elle
couvre automatiquement tout ce qui entre dans le champ de la technique courante.

CCFAT : Commission Chargée de Formuler les Avis Techniques 1 et des documents techniques
d'application sur des procédés, matériaux, éléments ou équipements utilisés dans la construction
dont le cadre réglementaire a été mise à jour par l’arrêté du 21 mars 2012. Elle s’organise en Groupe
Spécialisé (GS), le GS n°17 est le groupe représentatif des professions de l’assainissement.

Constructeur : on entend par constructeur d'ouvrage :


•Tout architecte, entrepreneur, technicien ou autre personne liée au maître de l'ouvrage par un contrat
de louage d'ouvrage ;
•Toute personne qui vend, après achèvement, un ouvrage qu'elle a construit ou fait construire ;
•Toute personne qui, bien qu'agissant en qualité de mandataire du propriétaire de l'ouvrage, accomplit
une mission assimilable à celle d'un locateur d'ouvrage » (Article 1792-1 du Code civil).

Codification des ouvrages : il y a lieu de distinguer la codification des ouvrages de celle


concernant les produits de construction

1
www.ccfat.fr

3
Codification
Statut
Ouvrages Produits de construction
Arrêté technique et agréments RPC, Marquage CE (règles
Réglementaire (obligatoire)
(Avis JO) européennes)
Norme de construction (DTU) Marques de qualité (régies par
Volontaire (contractuel) ATEC, DTA, le Code de la consommation)
ATEX favorable Ex : ASQUAL, NF, QB

Norme de construction (DTU)


ATEC et DTA sous liste verte
Assurantiel (technique C2P, Non
courante) Règles « professionnelles »
acceptées par la C2P
ATEX favorable

Tableau codification des ouvrages

Dispositif : Le terme « dispositif » donné dans l’arrêté technique ANC équivaut à celui de produit
de construction (au sens du RPC) préfabriqué et/ou assemblé sur site d’assemblage constitutif
d’une installation (ouvrage).

Document Technique d’Application (DTA) : appellation d’un ATec couvrant un produit de


construction.

Document Technique Unifié (DTU) : Historiquement créé par le CSTB, un DTU définit les
conditions techniques et contractuelles pour la bonne exécution des ouvrages. Le DTU constitue
une norme de construction, depuis 1993, Il est révisable tous les 5 ans. Il n’est pas réglementaire et
peut être rendu contractuel entre le maitre d’ouvrage et le constructeur.

DTU 64.1 : il s’agit de la NF DTU 64.1 « Dispositifs d'assainissement non collectif (dit autonome) -
Pour les maisons d'habitation individuelle jusqu'à 20 pièces principales ». Créé en 1992, il a le statut
de norme homologuée depuis 2013.

Dispositifs agréées (non classiques) : dispositifs autorisés par les articles 7 et 8 de l’arrêté
« technique ANC ».

Evaluation Technique Européenne (ETE) : est mise en place par le Règlement Produits de
Construction. Elle est délivrée par un organisme d'évaluation technique, à la demande d'un
fabricant, sur la base d'un document d'évaluation européen élaboré en amont. Il s’agit d’une
démarche volontaire, nécessaire pour établir une déclaration de performance et apposer le
marquage CE sur un produit non couvert par une norme européenne harmonisée. Les documents
sont consultables sur le site de l'EOTA (European Organisation for Technical Assessment) dont est
membre le CSTB pour le bâtiment (https://evaluation.cstb.fr/fr/evaluation-technique-europeenne-
ete/).

4
GC-NORBAT (Groupe de coordination normalisation du bâtiment) : Il a pour mission de
coordonner et de veiller à la cohérence du programme des normes d’origine nationale dans le
domaine de la construction des bâtiments, à l’exclusion des normes relatives aux engins, matériels
de chantier et à la sécurité du travail. Le DG 100, document établi par le GC-NORBAT, définit les
règles de rédaction des normes de construction dites DTU.

Impropriété à destination d’un ouvrage : terme juridique et assurantiel désignant l’inaptitude à la


destination d’un ouvrage. Dans le cas d’un ANC, tout dysfonctionnement sur une installation peut
amener à une impossibilité d’utiliser l’habitation. La notion d’impropriété à destination est une notion
distincte du seul respect des normes de construction (DTU). On doit garantir au maitre d’ouvrage la
construction d’un ouvrage sans désordre pour un usage normalement attendu

Liste Verte de la C2P: recense les dispositifs et/ou procédés bénéficiant d’un ATec ou d’un DTA en
cours de validité (http://listeverte-c2p.qualiteconstruction.com/). Cette liste est évolutive. Cette
mention, par dispositif, est disponible sur le fichier de comparaison des dispositifs
agréés :http://www.graie.org/graie/graiedoc/reseaux/ANC/Tableau_filieres_agreees.xlsm

Mandat M 118 de la Commission Européenne : La Commission Européenne fixe des mandats


aux comités européens de normalisation (CEN2 ou CENELEC3) pour la réalisation de travaux de
normalisation visant à établir des normes harmonisées publiées au Journal Officiel de l'Union
Européenne. À partir de cette publication, le fabricant a obligation d’apposer le marquage CE sur
son produit concerné par cette norme harmonisée. C’est le Mandat M 118 qui régit les « produits
pour l'assainissement des eaux usées ».

Marquage CE : procédure européenne de déclaration de performances des produits de


construction sous l’initiative et la stricte responsabilité du fabricant pour sa mise sur le marché. Ces
déclarations peuvent être vérifiées par les services de la répression des fraudes. Ce marquage CE
est régie par le Règlement de produit de construction 305 (RPC) et les annexes dites « ZA » des
normes harmonisées. Dans ces normes, seules les annexes sont réglementaires. Pour l’ANC et
jusqu’à 50 habitants, la seule norme harmonisée est la EN NF12566-3 [AFNOR, 2013 a], relative
aux « Petites stations d’épuration préfabriquées ou assemblées sur site ». Ce marquage CE vise
via des essais à tester la durabilité des matériaux des produits ainsi que la stabilité structurelle,
l’étanchéité et la performance épuratoire de ce produit. Dans le cadre de l’ANC, le niveau
d’attestation du marquage CE est dit de « niveau 3 » c’est-à-dire que le produit fourni à tester est
choisi par l’industriel en absence de contrôle de la production par tiers indépendant.

Propriétaire : le propriétaire-maître de l’ouvrage, est appelé propriétaire. Il est également considéré


comme l’usager.

2 CEN : Comité européen de normalisation


3 CENELEC : Comité européen de normalisation en électronique et en électrotechnique
5
Produits de construction : la libre circulation des produits de construction à l’intérieur du marché
de l'Union Européenne est régie par le Règlement européen Produits de Construction n°305/2011
(RPC) à travers leur marquage CE (http://www.rpcnet.fr/).

Techniques classiques : techniques autorisées par l’article 6 de l’arrêté « technique ANC » et


décrites dans l’annexe 1, à savoir tranchées et lit d’épandage sur sol en place, filtres à sable vertical
(drainé, non drainé et tertre d’infiltration), filtre à sable horizontal et filtre à massif de zéolithe.

Techniques courantes : techniques considérées par les assureurs comme générant un risque
« normal », à savoir techniques faisant l’objet de norme de construction (DTU 64.1), ou des
dispositifs inscrits sur la liste verte de la C2P. Les ATEx ayant fait l’objet d’un avis favorable entrent
également dans le champ des techniques courantes.

Techniques traditionnelles : techniques classiques décrites dans le DTU 64.1, à savoir tranchées
et lit d’épandage, filtres à sable verticaux drainé et non drainé et tertre d’infiltration.

Techniques innovantes : par opposition aux techniques traditionnelles, ce sont les techniques
classiques non décrites dans le DTU 64.1 ainsi que les dispositifs agréés.

Techniques non courantes : par opposition aux techniques courantes, ce sont les techniques
non décrites dans le DTU 64.1, les dispositifs non-inscrits sur la liste verte de la C2P ou non munis
d’un ATEx ou faisant l’objet d’un ATEx défavorable.

6
INTRODUCTION

L’assainissement non collectif4 s’est pendant de longues années résumé à un traitement primaire
par fosse septique associé à un traitement secondaire robuste et extensif par épandage naturel sur
sol en place ou filtre à sable généralement vertical. Ces techniques, dites traditionnelles, nécessitent
peu d’intervention, principalement une opération de vidange en moyenne tous les 4 ans et une
vérification du bon écoulement des eaux. Elles ont été codifiées dans le DTU 64.1 depuis 1992
[AFNOR, 2013 b].

Depuis 2009, l’arrêté du 07 septembre 2009 modifié par les arrêtés du 7 mars 2012 et du 26 février
2021 fixant les prescriptions techniques applicables aux installations d’assainissement non collectif
recevant une charge brute de pollution organique inférieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5, dénommé
par la suite : arrêté « technique ANC », permet la mise sur le marché de dispositifs d’ANC pour des
immeubles de moins de 20 équivalent habitants, via la procédure de délivrance d’agréments. Ces
agréments concernent, pour l’essentiel, des produits marqués CE. L’annexe II de l’arrêté
« technique ANC » prévoit un protocole permettant de délivrer un agrément aux produits non
marqués CE. De faible encombrement, ces dispositifs agréés, une fois installés, nécessitent des
réglages et une maintenance pouvant être très techniques.

Au-delà de tout considérant de mise sur le marché réglementaire, chaque produit de construction
(dispositif, équipement ou matériau) proposé doit avoir les caractéristiques minimales pour permettre
aux constructeurs (bureaux d’études, entreprises de pose, …) de les choisir dans le but ultime de
réaliser des ouvrages conformes à ce qui est « normalement » attendu par le propriétaire en matière
de stabilité, pérennité et d’usage. Un propriétaire-maître d'ouvrage est effectivement en droit
d’attendre que son patrimoine immobilier une fois terminé respecte bien, à minima, l’absence
d’impropriété à destination dans les 10 ans au regard de la loi n°78-12, dite « SPINETTA », une
pérennité et une stabilité des éléments structuraux de 50 ans et des conditions d’exploitation
« raisonnables ».

L’objectif de cet article est de donner un éclairage, basé sur un retour d’expérience des techniques
d’épuration d’ANC en :

• réalisant un rappel réglementaire sur les obligations des maîtres d’ouvrages et des
professionnels de la construction ainsi que sur la jurisprudence,
• analysant l’état de maturité de la construction des ouvrages au travers des prismes de la
codification technique, des études et recherches,
• analysant les retours d’expérience de terrain, des techniques traditionnelles et techniques
agréées afin d’en apprécier leur robustesse,
• examinant les leviers pour l’amélioration de la qualité finale des ouvrages dans lesquels sont
incorporés des dispositifs.

4L’assainissement non collectif, parfois nommé assainissement individuel ou autonome, se définit comme le
système d’assainissement destinés aux immeubles non raccordés au réseau public de collecte des eaux
usées domestiques ou assimilées.
7
I. CONTEXTE REGLEMENTAIRE ET JURISPRUDENCES

I.1. Obligations des maitres d’ouvrage

Conformément à l’article L-1331-1-1 du Code de la santé publique, les immeubles non raccordés au
réseau public d’assainissement non collectif, doivent être équipées d’une installation d’ANC ; il
appartient au maître d’ouvrage d’en faire assurer régulièrement l’entretien afin d’en garantir le bon
fonctionnement dont la vidange qui doit être réalisée par une entreprise agréée. Dans l’hypothèse,
où l’installation présente un défaut de sécurité sanitaire identifié lors du contrôle5 du Service Public
d’Assainissement Non Collectif (SPANC), le propriétaire fait procéder aux travaux prescrits dans un
délai de 4 ans, réduit à un an dans le cadre d’une vente.

En cas de location, l’article 1719 du Code civil apporte les précisions suivantes : « Le bailleur est
obligé […] de délivrer au preneur la chose louée et, s'il s'agit de son habitation principale, un
logement décent. Lorsque des locaux loués à usage d'habitation sont impropres à cet usage, le
bailleur ne peut se prévaloir de la nullité du bail ou de sa résiliation pour demander l'expulsion de
l'occupant ». Il est également dans l’obligation « d'entretenir cette chose en état de servir à l'usage
pour lequel elle a été louée » et « d'en faire jouir paisiblement le preneur pendant la durée du bail »

Conformément à l’article L241-1 du Code des assurances, en référence à la loi SPINETTA, il


appartient au propriétaire de l’ouvrage, qui fait procéder aux travaux de souscrire la garantie
« dommages-ouvrage » pour son compte ou pour celui des propriétaires successifs, et ceci, avant
l’ouverture du chantier [AQC, 2017 a]. Toutefois, l’absence d’assurance dommage-ouvrage ne
dégage en rien les obligations des constructeurs en matière de garantie décennale.

I.2. Obligations des professionnels en matière de construction

• Notion d’ouvrage et de durée de vie en service

La notion d’« ouvrage » a été préférée à celle d’ « édifice » jugée trop restrictive par le législateur
dont l’objectif était d’accroitre le champ des responsabilités. La loi SPINETTA a ainsi substitué la
notion d’ouvrage à la notion d’édifice définie antérieurement dans le Code civil (issu de la loi n°67-3
du 03/01/1967). En effet, par « édifice », il fallait comprendre « élevé sur le sol » excluant d’office les
dalles, les piscines, les voiries et réseaux divers associés. Cette notion d’« ouvrage » est également
plus large que celle de « bâtiment » dans la mesure où elle englobe notamment les travaux de VRD.

Sur un autre plan, la norme NF EN 1990 (Eurocode) relative aux structures entrant dans la
construction [AFNOR, 2003], définit la notion de structure comme un « assemblage de pièces conçu
pour supporter des charges et assurer un degré suffisant de rigidité ». On distingue ainsi la structure
proprement dite des éléments structuraux remplaçables. Dans le domaine du bâtiment, la durée de
vie de référence est de 50 ans pour les structures et de 25 ans pour les structures remplaçables.

5Les modalités de ce contrôle sont définies dans l’arrêté du 27 avril 2012 modifié par l’arrêté du 26 février
2021 relatif aux modalités de l'exécution de la mission de contrôle des installations d'ANC
8
A titre d’exemple récent, cette notion de durée de vie raisonnable de 50 ans est reprise pour un poste
de relevage d’une habitation individuelle dans le cadre d’une décision de la Cour de cassation
(Chambre civile 3, 21 mars 2019, 17-28.768). Les canalisations, les boites, les regards et les
diverses cuves, réhausses d’un immeuble d’habitation qu’il soit raccordé au réseau public
d’assainissement ou doté d’une installation d’ANC, constituent les éléments structurants. On peut
également citer l’EN 476 [AFNOR, 2011] sur les systèmes d’assainissement qui préfigure une durée
de vie raisonnable d’au moins 50 ans pour les canalisations, et les accessoires dont regards et
boites.

Les équipements tels que les augets, tampon de fosse, …constituent des éléments structuraux
démontables dont la durée de vie en service est d’au moins 25 ans.

Ces durées de vie ont été reprises pour l’élaboration de Fiches de Déclaration Environnementale et
Sanitaire [CHEVALIER et LEBERT, 2018, AFNOR, 2019 c] liées à l’assainissement non collectif.
[PRÉTAVOINE et DECOUSSER, 2008 ; CRUYPENNINCK, 2017].

Pour les ouvrages publics, dimensionnés à la demande des collectivités (réputées maîtres d’ouvrage
techniquement compétents a contrario des maîtres d’ouvrages privés), les collectivités définissent la
durée de vie de leurs ouvrages, par exemple 35 ans pour une station d’épuration (y compris les
éléments structuraux) et 50 ans pour les réseaux, dans leur plan d’investissement [ASTEE, 2015].

Un ouvrage du bâtiment (dont l’ANC), constitué de structures ancrées au sol, de structures


d’équipements remplaçables (démontables), doit être construit pour une longue période. Les critères
de pérennité et de stabilité sont des éléments qui ne peuvent pas être choisis par le constructeur, ils
s’imposent à l’homme de l’art.

• Obligation d’assurance décennale

Ces notions de pérennité d’ouvrage sont complétées par celle de la garantie décennale qui trouve
son fondement dans la loi de SPINETTA [AJACCIO, 2016].

L’ANC, partie intégrante du bâtiment, est assujetti à l’obligation d’assurance de responsabilité civile
décennale des constructeurs, régie par les articles 1792 et suivants du Code civil couvrant les
dommages portant atteinte à sa solidité (ex. fissure d’ouvrages, …) ou le rendant impropre à sa
destination. [BRIANT et al. ; 2018].

Pour les fabricants de dispositifs agréés notamment, leurs responsabilités peuvent être recherchées
(cf. tableau I et annexe n°1) en cas de sinistre dans le cadre des Elément Pouvant Engager une
Responsabilité Solidaire (EPERS).

Cette impropriété à destination peut avoir différentes origines, on citera à titre d’exemple :

o Pompe de relevage en panne,


o Colmatage du média filtrant,
o Tranchées d’épandage en charge,
o Panne d’aérateur.

9
Par ailleurs, le principe jurisprudentiel de l’obligation in solidum [AJACCIO et al., 2019] selon lequel,
dans le cas de concours de responsabilités, chacun des responsables d’un dommage ayant
concouru à le causer en entier doit être condamné envers la victime à en assurer l’entière réparation,
sans même qu’il y ait lieu d’envisager l’éventualité d’un recours à l’égard d’un autre coauteur (la
clause du contrat excluant les condamnations in solidum pour les dommages relevant de la
responsabilité contractuelle de droit commun du constructeur, est opposable aux tiers : Cass. 3è
civ., 14/02/2019, pourvoi n°17-26.403, P+B+1.

Face aux difficultés des particuliers et suites aux remontées de terrain constatant les
dysfonctionnements d’installations récentes, les contrôleurs municipaux dans le cadre de leur devoir
d’information au public [Loi n°83-634 du 13 juillet 1983 sur le droit des fonctionnaires], sensibilisent
les usagers [FRONTOUT, 2020] sur les règles de la construction et les assurances (obligation de
garantie décennale de professionnels, recours possible en cas de litiges, …) en diffusant des
documents didactiques élaborés par l’Agence Qualité Construction [AQC, 2017 a, 2017 b, 2017 c,
2020 a, 2020 b, 2020 c].

Il est également à constater une appropriation progressive des règles du bâtiment par les
constructeurs ; pour autant, leurs couvertures assurantielles ne sont pas encore toujours adaptées
aux matériels qu’ils installent.

Les fournisseurs d’équipements et les constructeurs ont aussi un devoir d’information (au sens de
l’article 1112-1 du Code civil) et de conseils auprès des particuliers comme rappelé dans la plaquette
AQC « Le devoir de conseil des professionnels de la construction » [AQC, 2016]. Le non-respect de
ses devoirs peut entraîner une faute dolosive (cf. encadré n°1), dont la sanction civile va au-delà de
la durée liée à la responsabilité décennale.

On citera les exemples suivants où la responsabilité a été engagée pour manquement au devoir
d’information et de conseils :

• Un fournisseur ayant vendu un dispositif qui n’était pas adapté au sol en place, malgré une
étude géotechnique qui démontrait la présence d’une nappe phréatique. En conséquence,
la cuve s’est déformée (Cour d'appel, Toulouse, 1re chambre, 1re section, 6 Juillet 2020 –
n°18/02777).
• Une entreprise de travaux ayant mis en place un dispositif non conforme à la réglementation
en vigueur. La décision de la cour rappelle également que le constructeur se doit de livrer
une installation conforme à la réglementation en application de l’article 1615 du Code civil
(Cour d'appel, Rennes, 4e chambre, 7 Mars 2019 – n° 16/01978).

10
Encadré 1 : Notion de faute dolosive

« Par principe, le constructeur, [...], est, sauf faute extérieure au contrat, contractuellement tenu à
l’égard du maître d’ouvrage de sa faute dolosive lorsque, de propos délibéré même sans intention
de nuire, il viole par dissimulation ou par fraude ses obligations contractuelles (Cour de cassation,
3ème chambre civile, 27 juin 2001, 99-21.284 et 25 mars 2014, 13-11.184). La faute dolosive du
constructeur suppose une violation délibérée des obligations contractuelles par dissimulation et
fraude. La preuve d’une faute dolosive, imputable au constructeur, permet de rechercher sa
responsabilité contractuelle après expiration de la garantie décennale » [d’après AJACCIO et
PORTE, 2015 dans un guide CSTB].

Exemples :

• Lors d’une revente, un constructeur ayant commis un dol en s'abstenant de communiquer


à l’acheteur des informations (lettre) apportant des précisions sur les travaux devant être
réalisés sur le système d'assainissement de l'immeuble (Cour de cassation, civile,
Chambre civile 3, 15 octobre 2015, 14-24.644).
• Un contrôleur technique dont le silence de la non-conformité d’une installation a privé le
maître d’ouvrage d’une action sur le fondement de la garantie décennale (Cour de
cassation, 3ème chambre civile, 22 juin 2005, 04-14.587).

I.3. Constat juridique des dysfonctionnements : « impropriété à destination »

La notion de « impropriété à destination », malgré sa définition juridique peu précise [AUSSEUR,


2007], mérite une attention toute particulière dans le domaine de l’assainissement compte tenu :

• d’une part, de l’importance en nombre, des équipements ayant un rôle essentiel dans
l’épuration des eaux usées (surpresseur, aérateur, média filtrant, …) dont le
dysfonctionnement peut générer des risques sanitaires et environnementaux,
• et d’autre part, de l’évolution des jurisprudences sur l’«impropriété à destination » de plus
en plus favorable aux maîtres d’ouvrages, pour autant que ces derniers saisissent les
tribunaux.

C’est bien l’ouvrage dans son ensemble qui est défini comme « impropre à sa destination » et non
la partie de l’ouvrage ou l’élément d’équipement atteint de malfaçons. Des expertises lors de sinistres
et des observations, faites notamment par les contrôleurs municipaux lors de leur mission, ont d’ores
et déjà identifiés des difficultés [BRIANT et al, 2018].

En complément, la mise en œuvre d’une installation, bien que réalisée dans le respect des règles
de l’art ou selon les préconisations fixées par les équipementiers, n’exclut pas la responsabilité du
constructeur en cas d’impropriété à destination. (Cour de cassation, 3e chambre civile, 20 Mai 2015
– n° 14-15.107).

D’autres exemples de jurisprudences (cf. annexe n°1) viennent compléter cette information, ils ont
été repris indistinctement du domaine de l’ANC et de l’assainissement collectif, pour leur intérêt

11
technique au regard de l’analyse de l’impropriété à destination des ouvrages vue sous l’angle du
Code Civil. Le tableau I synthétise ces exemples en fournissant les typologies d’impropriété à
destination en fonction de la nature du désordre.

Impropriété à destination
Nature du désordres Exemple de Jurisprudence
si
Cour Cass., civile, Chambre civile
Non-conformité aux règles 3, 14 février 2019, 18-10.601.
Défaut Implantation
d’urbanisme Cour Cass., 3e civile 6/12/2018 n°
17-28513
CA de Bordeaux, 2ème chambre,
Non-conformité Avis de non-conformité 25 mars 1993, n°91001482
réglementaire ANC SPANC CA Reims, 20 janv. 2015, n°
13/01313.
Déformation, tassement et CA de Douai, 2e chambre, 2e
Instabilité à courte terme
remontée des cuves sous section, 11 Juin 2020 – n°
des cuves et dispositifs
l’action ou non de la nappe 18/06059
Corrosion pouvant impacter CAA de LYON, 4ème chambre -
Durabilité des cuves et des
sur la stabilité structurelle formation à 3, 05/01/2012,
dispositifs
de l’ouvrage 10LY00758
Dysfonctionnement d’une CAA, Lyon, 4ème chambre,
Ne permet pas d’assurer sa
élément constituant
fonction 15Janvier 2020 – n°17LY04289.
l’ouvrage
CA de Nancy, 1ère chambre, 3
décembre 2018, n° 17/02230
Nuisances olfactives Troubles de la jouissance
CAA, Lyon, 4ème chambre, 15
Janvier 2020 – n°17LY04289
CA d’Aix-en-Provence, 1re et 3e
Blocage des effluents dans Blocage dû à des
chambres réunies, 6 Juin 2019 –
canalisations bouchages de canalisations
n°17/00047
Problème d’écoulement Cour d'appel, Aix-en-Provence,
Blocage des effluents dans
dans le filtre par colmatage 1re et 3e chambres réunies, 6
filtres
progressif Juin 2019 – n°17/00047
Cour d'appel, Angers, 1re
chambre A, 25 Mai 2010 – n°
Installation sous- Ne permet pas d’assurer sa 09/00986
dimensionnée fonction CAA de NANTES, 4ème
chambre, 07 juin 2017,
n°15NT02484.
CAA de LYON, 4ème chambre,
formation à 3, 31 mars 2016,
Panne d’un élément Ne permet pas d’assurer sa n°14LY00421.
électromécanique fonction Cour d’appel d’Aix en Provence,
3ème chambre, 23 novembre 2017,
n°15/02684.
CA d’Aix-en-Provence, 1re et 3e
Aire d’infiltration présentant
Zone d’infiltration noyée chambres réunies, 6 Juin 2019 –
un danger sanitaire.
n°17/00047
Rejets présentant un CA de Nancy, 1re chambre civile,
Rejets
danger sanitaire. 3 Juin 2019 – n° 18/00851
Tableau I : typologies d’impropriété à destination et exemple de jurisprudences.

12
L’analyse des jurisprudences montre que les dysfonctionnements de pompe d’aérateurs, des
ventilations défectueuses, de médias filtrants (colmatage), d’une mauvaise appréciation de la nature
du sol, des problèmes de corrosions, d’un rejet présentant un danger sanitaire, constituent des
impropriétés à destination dans la mesure où les installations ne répondent plus au fonctionnement
attendu des ouvrages auquel ils sont destinés.

Ces désordres peuvent faire l’objet de constations par le SPANC lors de ses contrôles, soit en
complément d’informations aux maîtres d’ouvrages lorsque l’installation est réglementairement
conforme, soit en étayant l’avis de non-conformité lorsque les critères réglementaires ne sont pas
respectés.

Dans le cadre de l’aide publique apportée à la réhabilitation des assainissements non collectifs
polluants [LE BESQ et al, 2013], l’Agence de l’Eau Loire Bretagne a volontairement privilégié les
techniques traditionnelles afin de minimiser les risques de désordre mentionnés plus haut [Agence
de l’Eau Loire Bretagne, 2014]. Dans leurs cahiers des charges, les agences et les offices de l’eau
peuvent effectivement, selon la jurisprudence [Conseil d'État, Chambres réunies, 11 Mars 2020 – n°
426366 ; Conseil d'État, Chambres réunies, 11 Mars 2020 – n° 426367 ; Conseil d'État, 6ème
chambre, 29 juin 2020- n°426546, LANDOT, 2020], privilégier des techniques sous réserve que cette
décision soit votée au sein de leurs conseils d’administration.

13
II. L’ETAT DE MATURITE DE LA CONSTRUCTION DES OUVRAGES DE
L’ANC

Après un rappel sur l’état de la codification technique dans une première section, les sections
suivantes ont pour objet de présenter l’état de maturité des techniques d’épuration de l’ANC. On
distinguera d’un point de vue technique :

• les techniques classiques,


• les dispositifs agréés présentés par « famille » technologique.
• les ouvrages connexes et l’infiltration des eaux usées traitées

II.1 Rappels sur l’état de la codification technique

II.1.1. Exigences réglementaires

On distingue réglementairement deux types d’installations :

• les techniques classiques utilisant le sol en place ou reconstitué (art. 6 de l’arrêté


technique ANC)
• les dispositifs agréés par l’Etat Français (art 7 et art 8 de l’arrêté technique ANC) portés
par des opérateurs économiques. Ces dispositifs sont manufacturés (complets ou en kit) et
très variés (microstations, filtres compacts, …) 6.

Le tableau II montre les exigences réglementaires pour les techniques classiques. Précisons que
les exigences du marquage CE des fosses septiques ne sont pas reprises dans l’arrêté technique
ANC, seuls les volumes minima et la hauteur des fosses y sont mentionnés. Quant aux prescriptions
sur le traitement secondaire, l’arrêté technique indique le dimensionnement des filtres à sable et du
tertre d‘infiltration et mentionne la nature des matériaux granulaires à utiliser. Le dimensionnement
des aires d’épandage n’y figure pas.

6 : http://www.graie.org/graie/graiedoc/reseaux/ANC/Tableau_filieres_agreees.xlsm
14
Fosse septique Systèmes filtrants
Critères Marquage CE (Annexe ZA
Arrêté technique
des NF- EN12566-1&4) Arrêté technique ANC
ANC
[AFNOR, 2004 ; 2008]
Dimensionnement sur la
base de retour d’expériences
établies dans de nombreux
Essai d’efficacité
pays recueillies avant les
Aptitude à hydraulique Volume de 3 m3 mini
années 1980
l’épuration (test avec billes) Hauteur d’eau
[Agence de l’Eau Loire
de 1 m min Bretagne, 1980].
Surfaces et/ou hauteurs des
systèmes filtrants
Déformation maximale
autorisée de 20 %
Stabilité ------ ------
Calcul possible de la
stabilité, …
Essai de remplissage sur L’étanchéité n’est pas un
Etanchéité Etanche
dalle et hors sol objectif (infiltration)
Les caractéristiques portent
uniquement sur la
Durabilité ------ ------
résistance mécanique du
produit7
Mise en Pas de disposition précise Pas de disposition précise
------
œuvre dans l’arrêté dans l’arrêté.
Vidange à 50 % de Pas de disposition précise
Usages ------
volume utile dans l’arrêté.
Tableau II : Exigences réglementaires sur les fosses septiques et les systèmes filtrants des
techniques classiques.

Pour les dispositifs agréés, la procédure d’agrément vise la vérification des exigences
réglementaires françaises et des conditions de leurs mises en œuvre.

Le principe de la démarche pour l’obtention de l’agrément est basé sur l’analyse d’un fond
documentaire englobant le dossier fourni par l’opérateur économique pour l’obtention du marquage
CE [PANANC, 2019].

On parle de procédure simplifiée pour les produits marqués CE tandis que les autres sont soumis à
un protocole d’essai plus long défini dans l’Annexe II de l’arrêté technique ANC, on parle alors de
procédure « complète », initialement établie dans le cadre d’une expertise collective coordonnée par
l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail
[WESTERBERG et al., 2009].

Le tableau III montre que l’agrément ANC est tributaire des données du marquage CE. Ces dernières
ne permettent pas à elles seules de construire des ouvrages stables et pérennes. Particulièrement,

7Les conséquences de la vidange d’une fosse sont étroitement dépendantes de leur résistance mécanique et
de la présence d’une nappe.
15
la durabilité n’est que très partiellement intégrée à la fois pour la qualité des matériaux constitutifs
des enveloppes (cuves) mais aussi pour les accessoires primordiaux (système d’aération, …).

Marquage CE Agrément ANC


Annexe ZA des NF Marquage CE de niveau 3 : essais
Critères EN 12566-3 & 6 sous la responsabilité du fabricant
Arrêté technique ANC
[AFNOR, 2013 a, pas de contrôle en usine de la
2014] constance de la production
Pas de vérification des effets des à-
coups hydrauliques, et de la Vérification
Possibilité robustesse des équipements
d’intervenir lors de (compresseur, membrane, pompe, •respect des seuils de
Aptitude à
l’essai pour médias filtrants) rejet réglementaires
l’épuration
l’entretien (dont la Localisation, mode de fonctionnement, •de la gamme par
vidange) et maintenance des systèmes extrapolation de la
d’aération : spécifiques à chaque fréquence de vidange
dispositif.
Pas de vérification : Vérification
• des poussées différentielles
de la nappe sur des cuves • du guide sur la base
connectées des données issues
• de la tenue et fixation des des essais et des
Déformation max
autorisée de 20 %
réhausses et des critères de l’arrêté
Stabilité compartiments internes lors technique ANC repris
Calcul possible de
d’une vidange d’un des dans la procédure
la stabilité
compartiments. d’agrément
• de l’épaisseur des parois des
cuves.
Pas d’essai ou de vérification des • de la cohérence des
autres modèles de la gamme. allégations établies
Essai de Pas de vérification de l’étanchéité par l’Opérateur
Etanchéité remplissage hors lorsque plusieurs cuves sont Economique
sol connectées,
Les
caractéristiques Critères ne permettant pas de préjuger
portent de la durée de vie pour un ouvrage du
Durabilité uniquement sur la bâtiment
résistance Pas de vérification de l’origine recyclée
mécanique du ou non de la matière utilisée
produit
note :
La procédure propose
Mise en des conditions
--------
œuvre usuelles de remblais
pour les cuves
Vérification
Informations •de l’existence de la
éventuelles dans déclaration des
Usages --------
le rapport d’essai opérations d’entretien
d’épuration en cohérence rapport
d’essai d’épuration

Tableau III : Exigences technique des filières agréées marquage CE (produits) vs. Agrément ANC
(ouvrage)

16
L’aptitude à l’épuration repose, dans le marquage CE, sur une série de tests, dont le traitement de
données fournit des moyennes sans apporter un regard critique, en absence de définition de seuil à
atteindre. C’est l’agrément, basé sur une analyse complémentaire des données existantes, qui vérifie
l’adéquation de la qualité du rejet avec les seuils de la réglementation française.

II.1.2. Etat de la codification volontaire des ouvrages


a) Cas des techniques classiques

La plupart des techniques classiques (tableau IV ; figure 1) sont codifiées dans le DTU 64.1
[AFNOR,2013 b] qui constituent les règles de l’art écrites de l’ANC. Cette codification, établie sur la
base des expériences réussies de terrain, concerne la construction d’ouvrages (cf. encadré 2). Elle
a pour objet de détailler la mise en œuvre ainsi que les produits à utiliser avec leurs tolérances
admissibles vis-à-vis du dimensionnent des ouvrages et les modalités d’entretien et de maintenance,
le tout dans une logique de « stabilité, de pérennité et d’usages » au sens du DG 100 [AFNOR,
2017].

Techniques Type de matériau filtrant Codification DTU


Tranchées d’épandage Sol naturel Oui
Lit d’épandage Sol naturel Oui
Filtre à sable vertical drainé ou non drainé Sable Oui
Tertre d’infiltration Sable Oui
Filtre à sable horizontal Sable Non
Filtre à zéolithe (jusqu’à 5 habitants) Zéolithe Non
Tableau IV : Techniques classiques de l’ANC.

Figure 1 : Exemple de préconisations [LAKEL, 2015 b] reprises dans le DTU 64.1

En entérinant en 2019 l’inscription à leur programme de la révision du DTU 64.1 le GC-NORBAT a


répondu positivement [AFNOR, 2019 b] à la demande adressée par la commission P16E
« Assainissement » de l’AFNOR [AFNOR, 2019 a]. Son domaine d’application reste donc totalement
identique au DTU actuellement en vigueur en vue d’affiner la mise en œuvre des filières déjà décrites
dans ce document.

17
Encadré n°2 : La codification DTU se fait sur la base d’un retour d’expérience réussi. Elle vise la
construction d’ouvrages. Ce travail est réalisé dans une logique de maîtrise de la stabilité, de la
pérennité et des usages compatibles avec les enjeux d’un patrimoine immobilier dont le maitre
d’ouvrage est considéré, juridiquement, « incompétent » dans le cadre de loi SPINETTA.

Un DTU réunit donc l’ensemble des dispositions techniques (Cahier des Clauses Techniques ou
CCT) nécessaires à la réalisation par l’entrepreneur chargé des travaux d’un ouvrage conforme à
ce qu’il est attendu sur le plan de ses fonctionnalités, de sa sécurité et de son comportement dans
le temps dans des conditions normales d’utilisation. Il décrit également les natures,
caractéristiques ou performances des fournitures, permettant la réalisation de l’ouvrage défini au
CCT et conforme à ce qui est attendu de l’ouvrage défini. Ceci peut se faire en référence aux
normes définissant ces produits lorsqu’elles sont suffisantes pour déterminer l’adéquation des
produits vis à vis des attentes exprimées pour l’ouvrage, ou en opérant un choix par rapport aux
produits couverts par les normes. En l’absence de norme, le Cahier Guide des Matériaux (CGM)
peut spécifier les caractéristiques des produits nécessaires.

b) Cas des techniques agréées

Les filières agréées ne sont pas intégrées dans la révision du DTU 64.1. En effet, du fait de la
difficulté à élaborer un constat de traditionnalité par la CCFAT pour ces techniques, le GC-NORBAT
n’a pas validé leur intégration à cette révision, en précisant notamment que les exigences du
marquage CE n’étaient pas suffisantes.

Il aurait été difficilement envisageable de décrire dans un DTU une mise en œuvre précise avec plus
de 80 gammes de produits agréées toutes différentes l’une de l’autre sur le plan de la conception,
du dimensionnement, du montage, des conditions d’exploitation. De plus, selon le DG-100, un DTU
doit traduire une expérience reconnue et réussit.

Néanmoins, depuis 2015, certains opérateurs économiques, ont choisi la démarche d’Avis
Techniques ou de DTA de la CCFAT qui codifie au cas par cas les dispositifs. Cette démarche
permet de proposer aux maîtres d’ouvrages et aux constructeurs des solutions techniques
maîtrisées.

c) Classement assurantiel lié à la garantie décennale.

Les techniques relevant du DTU 64.1 ou faisant l’objet d’Avis Techniques (ou de DTA), classées
dans la liste verte définie par la nomenclature de l’AQC ou bien d’une ATEX favorable rentrent alors
dans le champ des techniques courantes [LAKEL, 2018], ce qui se matérialise par la possibilité
d’intégrer une clause type (générique) dans le contrat d’assurances. En revanche, quand le procédé
ou le produit est classé dans le domaine des techniques non courantes, l'entreprise, avant tout offre
au maitre d’ouvrage, doit en avertir son assureur, pour obtenir une adaptation de ses garanties. Cela
pourra engendrer une surprime [AQC, Octobre 2017 b, 2020 a ; BRIANT et al., 2018].

18
II.2. Les techniques classiques utilisant le traitement par le sol en place ou
reconstitué

Des recherches de laboratoire ont permis de caractériser la phénoménologie des processus


épuratoires et des écoulements au sein des massifs filtrants [LAKEL et al., 1998 ; MAMAN
MOUSBAHOU et al., 2006], ainsi que la compréhension de la dynamique du développement du
biofilm au sein des épandages [CHABAUD et al., 2006 a, 2006 b et 2008].

Des études sur plate-forme et de terrain [LAKEL, 2004, 2010, ; OLIVIER et al., 2018 a] attestent de
leurs efficacités dues essentiellement à l’absence d’éléments mécanisés et leur caractère extensif.
A titre d’exemple, pour 5 habitants, l’installation est constituée d’une fosse septique de 3 m³ et d’un
filtre à sable vertical de 25 m2. La surface largement dimensionnée, 20 fois plus importante que celle
de certains filtres compacts est une sécurité vis à vis du colmatage.

La mise en œuvre des tranchées d’épandage et des massifs filtrants reconstitués demande un travail
soigné, codifié dans le DTU 64.1 [AFNOR,2013 b].

Les filtres à sable horizontaux, retirés du DTU depuis 1998, présentent une certaine fragilité [LAKEL,
2006] mais restent autorisés par la réglementation avec des adaptations techniques [LIÉNARD,
2010] tout en conservant leur statut de technique non courante.

L’utilisation de sable concassé issu de carrière, comme alternative à l’emploi de sable de rivière dans
une logique de développement durable semble prometteuse [LIENARD et al, 2000 ; WANG et al.,
2015, 2019].

Les points faibles de ces techniques : La qualité des matériaux constitutifs des fosses septiques
[Douillard, 2018] et des postes de relevage souffre d’une fragilité structurelle dont les exigences
actuelles se résument à celles du marquage CE. Cela se traduit sur le terrain, par des déformations
des cuves en polyéthylène, expliquées par des épaisseurs insuffisantes de leurs enveloppes et par
une qualité de matière insuffisante. La corrosion des fosses en béton est insuffisamment compensée
par leurs ventilations. L’usage de béton anti-corrosion, en utilisant par exemple un béton de classe
de type XA3, permettrait probablement de s’affranchir de ces problèmes de corrosion dans un
objectif d’une durée de service de 50 ans.

De plus, les conditions de mise en œuvre ne sont pas suffisamment précises et confirmées pour
prendre en compte de l’ensemble des difficultés inhérentes à chaque situation : la nature du sol, la
présence de nappe, le type de matériaux, ….

Il existe des composants, dont les caractéristiques ne sont pas décrites dans le DTU 64.1 tout en
répondant davantage aux exigences de durabilité. Afin d’attester cette durabilité, certains possèdent
des avis techniques comme certaines canalisations d’épandage et de collecte des eaux par exemple,
et un opérateur s’est engagé dans la démarche de l’ATEx, pour la reconnaissance d’un sable
particulier dans le respect des dimensions et des mises en œuvre décrits dans le DTU 64.1 [CSTB,
2019].

19
Sur le plan de l’exploitation des installations, les principales difficultés concernent les fosses
et leur modalité de vidange : ces dernières doivent être adaptées aux équipements classiques des
vidangeurs. La norme entretien NF P 16-008 [AFNOR, 2016 a] préconise une vidange à niveau
constant pour éviter que certaines fosses ne se déforment lors de cette opération. Sa réalisation
impose l’action simultanée de deux opérations, l’une qui collecte les boues et l’autre qui remplit
simultanément la fosse en eau. Cette pratique, qui conduit à la présence de deux camions ou d’un
camion à deux compartiments rend l’opération complexe et coûteuse.

Afin de faciliter la gestion pour l’entreprise réalisant la vidange, on devrait :


• non seulement, utiliser des cuves qui ne se déforment pas lors de la vidange
• mais aussi, spécifier les conditions de mise en œuvre pour compenser ces éventuelles
déformations.

II.3. Les dispositifs agréés

II.3.1 Microstations

Les microstations de la famille des Cultures Libres ou des Cultures Fixées Immergées sont des
systèmes miniatures des dispositifs d’épuration très développés en assainissement collectif. Cela
leur confère d’une part, une très faible capacité à amortir les à-coups hydrauliques, pouvant impacter
directement et négativement la qualité du rejet et d’autre part, une nécessité à prévoir des opérations
complexes d’entretien et de maintenance par le maître d’ouvrage (mesure et vidange des boues,
nettoyage des membranes des compresseurs, vérification d’alarme, …). Néanmoins, les à-coups
hydrauliques peuvent être amortis lorsque les dispositifs sont constitués de traitement primaire de
volume suffisamment important. Ces modalités sont décrites au cas par cas dans chaque agrément.

Du fait de la complexité des opérations d’entretien et de maintenance, bien que recommandé, le


contrat d’entretien n’est pas obligatoire et est rarement souscrit par les propriétaires-maîtres
d’ouvrage. Par ailleurs, le particulier, réputé « incompétent, qui aurait souscrit un contrat d’entretien,
n’est pas en capacité d’identifier les défauts de fonctionnement nécessitant l’intervention d’un
professionnel en dehors des passages programmés.

Figure 3 : Schéma de principe d’un


Figure 2 : Schéma de principe d’un dispositif par
dispositif par Cultures fixées
Cultures libres
immergées

Source PANANC.

20
En complément, les microstations ne sont réglementairement pas autorisées pour les résidences
secondaires.

II.3.2 Filtres compacts et les filtres plantés de roseaux

Les systèmes utilisant le principe de la filtration mécanique associé au traitement biologique


regroupent les filtres compacts et les filtres plantés de roseaux. Les premiers sont constitués
systématiquement d’un traitement primaire par fosse septique ; pour les seconds, le traitement
primaire en amont est l’exception.

Les filtres compacts assurent un traitement biologique des effluents septiques par l’intermédiaire de
filtre garni d’un média à écoulement insaturé. L’apport d’air se fait de manière naturelle à l’instar des
techniques classiques. Les média, supports des bactéries, sont très variés, à base de roche
volcanique, fragments ou fibres de coco, xylite, laine de roche, copeaux de noisettes, mousse
synthétique, zéolithe, argile expansée, etc.

Les filtres plantés sont des systèmes filtrants dits à simple étage ou double étage. Le simple étage
assure une épuration dans un milieu granulaire à écoulement insaturé dans lequel des roseaux
contribuent à maintenir les écoulements en perçant le dépôt de surface. Dans le double étage, est
placé à l’aval du filtre vertical, un filtre horizontal dont l’écoulement est saturé.

Figure 4 : Schéma de principe d’un Figure 5 : Schéma de principe de Filtres


filtre compact plantés de roseaux

Source PANANC

Le dimensionnement est examiné au regard du ratio « surface du filtre/capacité nominale » exprimé


en m2/EH. Cette analyse fournit un repère qui compare entre eux l’ensemble des dispositifs basés
sur ce processus de traitement (BOUTIN et al., 2013), ce repère n’intègre pas les propriétés
intrinsèques à chaque média de garnissage. La figure 6 ordonne de façon croissante la surface plane
utile (m2 / EH) des différents dispositifs par cultures fixées sur support fin en signalant les différentes
natures de média. Ce ratio décrit le degré d’intensification du système étudié. Pour une même
pollution à traiter, plus la surface de filtration est importante, et plus le risque de colmatage (c’est-à-
dire l’arrêt de la filtration avec obstruction des pores du media et flaquage d’eau usée en surface)
est faible. En complément, les phénomènes de colmatage peuvent être accentués par une mauvaise
répartition en surface des filtres.

21
m2 / EH
5

FEA STEPURFILTRE
SIMOP BIONUT 2
ELOY X-Perco C90 Bicuve

HYDREAL HYDROFILTRE
BIOROCK-D5
Nassar Group N-ECO5

ELOY X-Perco C90 Monocuve

PREMIER TECH EPURFLO


SIMOP BIONUT 05

ZEOLITEPARCO

DBO EXPERT ENVIRO-SEPTIC ES


PUROTEK COCOLIT 5

OUEST Environnement COMPACTODIFFUSEUR


BIOTURBAT 5

AQUATIRIS Jardin d'assainissement FV


SOTRALENTZ EPANBLOC

EPUR NATURE AUTOEPURE 3000


BIOROCK ECOROCK

SIMOP ZEOMOP

AQUATIRIS Jardin d'assainissement FV+FH


STOC Environnement ZEOFILTRE
Filtre à zéolithe

BlueSet Phytostation
Assainissement Autonome COMPACT'O ST2
BIOFRANCE Passive

PREMIER TECH ECOFLO


BIOROCK MONOBLOCK

PREMIER TECH EPURFIX

GRAF KIT BIOMATIC


SEBICO SEPTODIFFUSEUR
BREIZHO ClearFox

RIKUTEC Actifiltre QR

BOXEPARCO
TRICEL SETA

Filtre à sable vertical


PHYTO-PLUS Environnement STEPURFILTRE

Jean voisin ECOPHYLTRE


Assainissement Autonome ECOPACT’O

STOC Environnement BRIO

Légende des matériaux utilisés Sable


Synthétique Xylit Fibres de coco Filtre planté (avec fosse septique)
Laine de roche Zéolithe Fragments de coco Ecorces de pin et laine de roche
Billes d'argile Filtre planté Coquilles de noisettes Cellulose, sable et lombrics

Figure 6 : Ratio « surface du filtre / capacité nominale » en m2 / EH des dispositifs par


cultures fixées sur support fin

La surface plane utile du dispositif le plus extensif, de 5 m2 / EH, mentionnée sur la figure 6 est celle
du filtre à sable vertical. Un epandage souterrain sur sol en place peut, selon la perméabilité du sol,
etre encore plus extensif ; à titre d’exemple, son emprise est évaluée à 12 m2 / EH lorsque le sol est
d’une perméabilité de 50 mm / h. La surface du dispositif le plus intensif n’est que de 0,11 m2 / EH.
Le ratio entre les deux valeurs extremes s’éleve à 45, cette large gamme de dimmensionement
souligne l’absence de « consensus industriel » pour encadrer le risque de colmatage.

II.3.3 Conditions de pose des dispositifs agréés.

Chaque fabricant définit, dans son guide, les conditions de pose de ses dispositifs. Les quelques
éléments techniques fournis se résument le plus souvent à des déclarations peu précises, d’un
niveau de nappe dénommé « acceptable », des hauteurs de remblais spécifiques, et des natures de
remblais plus ou moins élaborées, par exemple.

Les essais de marquage CE acceptent des déformations de cuve allant jusqu’à 20 % (cf. tableau III)
pouvant entrainer des perturbations de fonctionnement des équipements : par exemple, les
membranes permettant la diffusion de l’air, positionnées en fond de cuve, peuvent se désolidariser
des canalisations d’apport en air à la suite d’une déformation de cette cuve.

Le retour de terrain montre que, pour le remblaiement, l’utilisation du sable ciment pour compenser
la déformation des ouvrages et ses conséquences est sans réelle efficacité, bien que préconisée par

22
certains fabricants. De plus, la stabilité des ouvrages n’est pas satisfaisante, la mise en place de
dalles d’ancrage en béton n’étant pas obligatoire, est rarement réalisée.

II.4. Les ouvrages connexes

II.4.1 Postes de relevage

Les postes de relevage, peuvent être installés à l’aval du dispositif de traitement, en particulier ceux
dont l’évacuation est réalisée en partie basse, comme les filtres compacts et les filtres à sable vertical
drainé par exemple (cf II .2).

En pratique, les infiltrations d’eau de nappe observées entre le poste et le dispositif, sont le signe
d’un défaut d’étanchéité. Par suite d’usage d’un joint non adapté, des entrées d’eau dans le dispositif
sont possibles. De plus, la poussée de la nappe peut décaler le poste vers le haut, déboiter la jonction
et rendre le poste non opérationnel.

Figure 7 : Poste de relevage à l’aval d’un filtre : infiltration d’eau et déplacement différentiel des
ouvrages provoqués par la remontée de nappe.

Les raccordements électriques de mauvaise qualité peuvent provoquer des dysfonctionnements,


voire l’arrêt des pompes et ainsi empêcher l’écoulement des eaux usées, ou maintenir immergé le
filtre amont.

Nota : Selon le mandat M118 de la Commission Européenne [Commission Européenne, 1997,


addendum 2010], seuls les postes de relevage placés à l’intérieur du bâtiment et décrits dans la
série de normes NF EN 12050 [AFNOR, 2001] font l’objet d’un marquage CE. Ainsi, les postes placés
à l’extérieur du bâtiment, même décrits dans cette série de normes, ne sont pas visés par le
marquage CE. Hors de son domaine d’application, le marquage CE ne s’applique pas.

II.4.2 Chasses à auget

Les chasses à auget peuvent être mises en amont des dispositifs de traitement, notamment afin de
permettre une meilleure répartition des eaux usées prétraitées sur le massif filtrant. Cependant, ces
dernières ne sont pas couvertes par une norme harmonisée, et aucune ne dispose à ce jour d’une
description technique complète et fiable en l’absence d’une Evaluation Technique Européenne (ETE)
lié au produit ou d’un Avis Technique (ATEc) lié à l’ouvrage.

23
II.4.3 L’infiltration après traitement

L’étude sur « l’infiltration des eaux usées traitées en ANC », effectué sur la plate-forme du CSTB à
échelle réelle et en condition maîtrisé [LAKEL, 2015 a] a montré qu’il est difficile de définir un
dimensionnement des surfaces d’infiltration, tout en intégrant l’effet de la force ionique (sels) des
eaux usées mêmes traitées sur le comportement sur la fraction argileuse.

La difficulté de la maitrise des écoulements dans le sol et le sous-sol [FORQUET et al., 2014] est un
facteur explicatif de l’absence de consensus pour le dimensionnement des surfaces d’infiltration des
eaux usées traitées, le fascicule de document FD 16-007 [AFNOR, 2016 c] n’aide pas à leurs
dimensionnements. Toute tentative de réduction de ses surfaces par rapport à celles préconisées
en aval des fosses septiques se heurtent à certains risques de colmatage, pour les sols à faible
perméabilité; le retour terrain, notamment lorsque des dispositifs rejettent des matières en
suspension, confirme l’existence de surfaces colmatées.

Il revient aux concepteurs [PANANC, 2015], de dimensionner ces surfaces d’infiltration, en tenant
compte, outre les caractéristiques du sol et du sous-sol, de la technique de traitement située en
amont.

II.5. Synthèse

Par leur conception et le caractère extensif de leur dimensionnement, les systèmes de filtration /
infiltration des techniques traditionnelles sont aptes à pallier les éventuels défauts de mise en œuvre
si les matériaux constitutifs répondent à certains critères de qualité. Rappelons que la mise en œuvre
des techniques traditionnelles est un élément sensible qui prend du temps et demande un travail
soigné.

Néanmoins, un effort qualitatif est à réaliser sur les équipements manufacturés afin de maintenir une
durabilité acceptable.

Pour ce faire, au vu des retours terrains, il apparaît nécessaire aujourd’hui de renforcer, a minima,
les exigences suivantes dans le DTU 64.1 :

- sur le béton et le plastique utilisé dans la fabrication des fosses septiques toutes eaux et des
postes de relevage ;
- sur la mise en œuvre des fosses et des postes de relevage, notamment en l’adaptant aux
types de matériau constitutif ;

Pour les dispositifs agréés, le contexte compétitif entre les opérateurs économiques a pour effet de
proposer des produits « clés en mains », rapides à poser, avec de nombreux paramètres de
fonctionnement, prenant en compte insuffisamment le besoin d’un usage simple par le maître
d’ouvrage. L’augmentation de la technicité dans la gestion du fonctionnement des systèmes d’ANC,
l’existence de dispositifs autorisés pour les résidences principales mais interdits si elles deviennent
des résidences secondaires est contradictoire avec l’approche usuelle d’un patrimoine immobilier.

24
De plus, les techniques développées, dans leur très grande diversité, relèvent de la propriété
intellectuelle de chaque industriel. Ces fabricants définissent les règles de dimensionnement, les
modalités d’exploitation et de pose, propres à leur dispositif. Les justifications disponibles se limitent
à celles des essais de marquage CE. De nombreux manques listés ci-après sont identifiés :

- sensibilité aux poussées différentielles, continues ou ponctuelles,


- durabilité insuffisante de certains types
o de matériaux constitutifs,
o d’éléments électromécaniques,
o matériaux filtrants rapidement colmatés, …

Ainsi, la question de la durabilité des dispositifs agréés devient légitime.

25
III. LES RETOURS D’EXPERIENCE

Ce chapitre se concentre sur la synthèse des études in situ, conduites sur de longues périodes de
plusieurs années et sur plusieurs techniques. Ces études sont peu nombreuses et les données
internationales sont inexistantes. Conduites sur le territoire français, on décompte deux études, l’une
réalisée dans le département du Tarn, l’autre sur le territoire national portée par le Groupe National
Public (GNP), le tableau V donne une synthèse de la stratégie scientifique adoptée dans chacune
des deux études. Les deux études, d’envergure équivalente, relatent les incidents/difficultés
rencontrés dans l’exploitation des dispositifs ; elles se différencient par leur état d’esprit, l’une dans
le strict respect des préconisations industrielles, l’autre dans la traduction fidèle de la vie réelle des
installations in situ.

Etude du Tarn Etude GNP


Aire géographique Département du Tarn 22 départements
Durée du suivi 6 ans 5 ans
Opération groupée avec
Constructions par les
suivi minutieux sous
Mise en œuvre différents maîtres
maîtrise de la société
d’ouvrage
VEOLIA
Appel à candidature Filières conformes à la
Stratégie de choix des dispositifs suivis
d’industriels réglementation.

Respect strict des Traduction fidèle


Conditions d’exploitation des dispositifs préconisations de chaque de la vie réelle in situ
fabricant des installations

pour lesquels les


Installations données d’entretien 55 183
sont disponibles
Techniques en nombre 19 18

Référence VIGNOLES, 2015 BOUTIN et al., 2017

Tableau V : stratégie de suivis des 2 études françaises de suivi in situ

Chaque étude est présentée séparément puis une analyse comparative est réalisée au regard des
conditions de chaque étude.

En matière de terminologie, le terme « incident » est employé dans l’étude du Tarn pour traduire les
anomalies observées dans le fonctionnement des dispositifs. Il est défini comme : « toute situation
conduisant à un arrêt du fonctionnement de l’ouvrage ne lui permettant plus d’assurer sa mission de
traitement des eaux usées brutes dans le respect attendu de la protection de son environnement »,
[VIGNOLES, 2015]. Dans l’étude du GNP, le terme homologue retenu est « entretien curatif » et il
se définit comme : « des opérations réalisées de façon obligatoire pour éviter les nuisances. Ces
opérations regroupent des opérations de réparation, de remplacement de matériel (y compris le
média filtrant), de réglages, d’adaptations et de modifications pour assurer le bon fonctionnement
des ouvrages » [OLIVIER et al., 2018 b]. Les deux termes correspondent aux opérations de
maintenance de niveau 3 et supérieur, mentionnées dans l’encadré n°3.

26
Encadré n°3 : Les actions de maintenance

Le fascicule de documentation AFNOR FD X 60-000 [AFNOR, 2016 b] et son Guide d'application


FD X 60-025 [AFNOR, 2019 d] aux patrimoines immobiliers décomposent les actions de
maintenance selon leur complexité en 5 niveaux :

• Niveau 1 : actions simples effectuées par l’utilisateur/agent, à l’aide d’instructions simples


et sans outillage autre que celui intégré au bien (exemple : ouverture des regards pour
observation de l’écoulement).
• Niveau 2 : opérations courantes effectuées par un personnel qualifié / agent technique,
avec procédures détaillées et un outillage léger (exemple : nettoyage du préfiltre ou du
filtre du surpresseur, entretien du matériau filtrant en surface).
• Niveau 3 : opérations de technicité générale effectuées par un technicien qualifié, avec
des procédures complexes et un outillage portatif complexe (exemple : changement des
aérateurs ou de la pompe de relevage).
• Niveau 4 : opérations techniques de spécialité effectuées par un technicien ou une équipe
spécialisée, maîtrisant une technique ou technologie particulière, avec des instructions
générales ou particulières de maintenance et un outillage portatif spécialisé (exemple :
changement du média filtrant).
• Niveau 5 : rénovation, reconstruction, remplacement d’une installation, d’un équipement,
d’une pièce de structure ou de fonctionnement, selon un processus proche de sa
fabrication ou de son assemblage initial (exemple : réfection des parois interne).

III.1. Etude de l’agence de l’Eau Adour – Garonne (Tarn)

L’étude, conduite dans le département du Tarn [VIGNOLES, 2015] a débuté avant l’existence de la
procédure d’agrément. Elle concerne 55 installations qui ont fait l’objet d’un suivi rigoureux dans le
strict respect des préconisations de mise en œuvre et d’exploitation des 19 fabricants associés à ce
programme. Pour le suivi, les 40 installations aux équipements nécessitant de l’énergie électrique
ont toutes été équipées d’une télégestion.

Pour ces 55 installations, sur une période de 6 ans, des incidents ont été relevés. Ainsi, 1 314 visites
ont été effectués et 161 incidents constatés ont été observés (12 % des visites) sur 34 installations.

L’approche par le ratio « incidents par visites » est un indicateur dont le tableau X en annexe 2 fournit
les valeurs par types de techniques. En fonction de la technique, ce ratio varie de 25 % (soit un
incident rencontré pour 4 visites) pour les cultures libres à 0 pour les filtres à sable. Afin de s’assurer
que les dispositifs continuent à répondre à leur fonction, l’étude préconise des fréquences de visites
pour l’entretien et la maintenance adaptées aux techniques et variant entre 6 mois pour la plupart
des microstations à 5 ans pour le filtre à sable.

Pour pallier ces incidents, l’étude préconise des périodicités de visites techniques adaptées à la
technologie mise en œuvre, et d’une durée systématiquement inférieure à 5 ans. Ainsi, dès que la

27
technique de traitement utilise des éléments électromécaniques, l’étude préconise une périodicité
des visites comprise entre 6 mois et un an. Cette durée peut être portée à 2,5 ans pour les filtres
compacts et les filtres plantés. Pour les filtres à sable, ce dernier ne présentant pas des difficultés
d’exploitation particulière, cette durée peut être de 5 ans.

La proportion des installations, ayant fonctionné sans arrêt pendant 5 ans, varie de 13 % à 100 %
selon les classes des familles des dispositifs. D’autres proportions, pour des durées sans arrêt plus
courte de 1 an et de 2,5 ans sont disponibles dans le tableau XI en annexe 2. Rares (13 à 25 %)
sont les dispositifs utilisant des éléments électromécaniques (cultures libres et cultures fixées) qui
ont fonctionné sans arrêt pendant 5 ans. Pour les filtres compacts, presque 60 % des dispositifs, n’a
pas eu d’arrêt de fonctionnement pendant la durée de l’étude. Pour ces trois familles de procédés,
les incidents apparaissent dès la première année de fonctionnement. Seul le filtre à sable, dont
l’effectif des installations suivies est le plus faible des différentes catégories (3 installations suivies
seulement) a toujours fonctionné sur la durée de l’étude.

Le taux d’apparition d’« incidents constatés », résumé dans le tableau VI, souligne que plus de 75 %
des microstations ont rencontré au moins un incident pendant les 5 ans de durée du suivi. A l’opposé,
il est à souligner que les filtres à sable n’en n’ont pas rencontré. Ce taux d’incident constaté diminue
presque de moitié pour les filtres compacts.

En complément, si les odeurs ont pu concerner près de 30 % du parc étudié avec des niveaux
d’acuité très divers, le sujet du bruit a concerné moins de 5 % des ouvrages du panel.

Nombre Nombre d’incidents


Causes d’installations Installation constatés
des incidents ayant défectueuse par installation ayant
constatés total rencontré le (%) total rencontré le
problème problème
Réseau 55 18 33 % 39 2,2
Pompes de
14 7 50 % 11 1,6
relevage8
Recirculation 31 13 42 % 30 2,3
Compresseur 31 10 32 % 25 2,5
Electricité 40 13 32 % 20 1,5
Distribution /
28 9 32 % 15 1,7
Repartition
Préfiltre 43 9 21 % 17 1,9
Gel 55 4 7% 4 1
Tableau VI: Causes identifiées des incidents constatés (d’après VIGNOLES, 2015)

Environ 1/3 des installations a rencontré un problème de « réseau », notamment dû à non-respect


des lignes d’eau en amont des ouvrages. Ceci est expliqué par un manque de professionnalisme de

8 14 pompes de relevage ont été installées : 50 % pour les eaux traitées avant rejet ou infiltration et 50 % pour
les eaux issues du traitement primaire.

28
la mise en œuvre des installations, visible également par l’absence de reconstitution de la stabilité
des terrains autour des ouvrages, une fois leur mise en place réalisée.

La moitié des pompes de relevage a dysfonctionné au moins une fois sur la durée de l’étude (5 ans).
En cas de dysfonctionnement du poste de relevage, l’évacuation de eaux usées de l’habitation n’est
plus possible et cette situation peut entraîner une mise en charge de l’ensemble de l’ouvrage causant
des dégâts irréversibles sur ces derniers ou/et un débordement d’eaux usées à l’intérieur de
l’habitation. Aujourd’hui, les règles de l’art n’obligent pas à équiper d’une alarme le poste de relevage,
pourtant sa mise en place permettrait à l’usager, alerté de par le bruit, d’éviter un sinistre. En
complément, la mise en place d’une barre de guidage à l’intérieur du poste assurerait la stabilité de
la pompe dans ce dernier et éviterait des déboîtements de la canalisation de refoulement.

1/3 des installations équipées d’un compresseur et 40 % de celles pourvues d’une recirculation ont
rencontré un incident. Malgré les réparations, ces incidents se sont répétés au moins 2 fois pendant
les cinq années de suivi. Ces dysfonctionnements ne permettent plus aux ouvrages de répondre à
leur fonction.

Au moins un incident électrique est survenu pour un tiers des installations alimentées électriquement.
Pour réduire les pannes, les raccordements électriques devraient être réalisée systématiquement
par des professionnels. De plus, l’étude conclut que la pose des armoires électriques à l’intérieur
des immeubles devrait être obligatoire [VIGNOLES, 2015].

Les principaux incidents mentionnés précédemment, liés aux compresseurs et à


l’extraction/recirculation et plus généralement aux problèmes électriques, expliquent l’importance du
nombre des pannes pour les microstations.

Le problème de répartition des eaux usées à traiter concerne plus de la moitié des filtres ayant
rencontré un incident. Une mauvaise répartition, peut entraîner par exemple des chemins
préférentiels, conduisant à un traitement dégradé des eaux usées. Ce phénomène est accentué
lorsque les surfaces de traitement sont faibles.

20 % des installations ayant un préfiltre ont rencontré un incident. L’absence d’entretien de ce dernier
peut entraîner son colmatage, générant un écoulement préférentiel de surface des eaux usées dans
la fosse septique pouvant entraîner, entre autres, des départs de flottants. Il y a lieu de s’interroger
de la pertinence du préfiltre ; ce dernier, étant peu entretenu, devient un élément de fragilité dont
l’intérêt reste à démontrer [VIGNOLES, 2015].

Ces résultats ont été obtenus avec une mise en œuvre soignée et dans des conditions d’exploitation
définies par les fabricants et suivies par VEOLIA. Cette exploitation rigoureuse a permis d’identifier
un nombre d’interventions important, diffèrent selon les techniques installées. Le taux d’incident
moyen de 58 % par installation n’est pas le reflet des extrêmes allant de 0% pour la filière
traditionnelle par filtre à sable à 75 % pour les microstations.

29
III.2. Etude du Groupe National Public (GNP) sur le suivi in situ des installations de
2011 à 2016

L’étude du Groupe National Public [BOUTIN et al. 2017 a] a débuté en 2011 pour se terminer en
2016. Elle s’étend sur le territoire national français. 1 286 prélèvements ont été validées pour 231
installations réparties dans 22 départements. Elle concerne 33 dispositifs et le tableau XII en annexe
2 apporte des précisions techniques relatives aux dispositifs suivis.

On rappelle dans cette étude que :

• La moitié des installations reçoit une charge polluante d'au moins 50 % de leur capacité
nominale, comprise en majorité entre 4 et 6 EH.
• Le parc analysé est jeune puisque près de 80 % des installations ont moins de 4 ans lors de
la visite pour réaliser le prélèvement.

Cette étude fournit des informations, non seulement sur leurs qualités des eaux usées traitées mais
aussi sur les réparations réalisées, de 18 dispositifs d’ANC dans leurs conditions réelles de
fonctionnement, qu’ils soient de type « agréé » ou « traditionnel ».

Le focus de cet article porte sur les opérations d’entretien « curatif », ce terme regroupe les
opérations d’entretien réalisées de façon obligatoire pour éviter les nuisances c’est à dire des
opérations de réparation, de remplacement de matériel (y compris le média filtrant), de réglages,
d’adaptations et de modifications pour assurer le bon fonctionnement des ouvrages (BOUTIN et al.
2017 b)

Les opérations d’entretien « courant » c’est-à-dire « les opérations de nettoyage, de surveillance


avec ou sans intervention spécifique sur les ouvrages » sont donc exclues de l’entretien « curatif »
ainsi que les vidanges.

231 installations ont fait l’objet d’un suivi validé et parmi 183 d’entre elles, il a été possible de
répertorier la totalité des opérations d’entretien « curatif » pendant la période qui couvre la mise en
route de l’installation jusqu’à la fin du suivi, Ce relevé n’a pas eu de fréquence fixe ; il dépend des
fréquences de visite de l’agent-préleveur, de la connaissance du dispositif par le particulier et des
visites prévues dans le contrat d’entretien éventuellement souscrit.

En moyenne, 25 % des propriétaires possèdent un contrat d’entretien. Ce taux dépend des dispositifs
installés, il est au maximum d’un tiers pour les microstations à cultures libres ou à cultures fixées
immergées ; à l’opposé, il est de moins de 10 % pour les propriétaires possédant un filtre à sable ou
un filtre planté.

75% des installations, c’est-à-dire 136 installations du parc suivi n’ont eu aucune opération
d’entretien « curatif ». Cette vision d’ensemble, qui montre un taux de réparation modéré masque
des disparités techniques, analysées individuellement.

Les 62 opérations d’entretien répertoriés (cf. tableau VII) concernent 47 installations qui ont eu entre
1 à 5 opérations. Le tableau XIII en annexe 2 mentionne les taux de panne variables rapportés à

30
l’effectif de chaque classe de dispositifs. Ils sont très variables dans une amplitude de 6 % pour les
filtres plantés à 50 % pour les microstations à cultures libres).

Les opérations d’entretien « curatif » se limitent à des réglages, à la fois pour les filtres à sable et les
filtres plantés. Les opérations sont plus lourdes pour certains procédés des trois autres techniques :
filtres compacts ou microstations à cultures libres ou fixées pour lesquels il a fallu changer du
matériel et apporter des modifications structurelles. A cela, s’ajoutent des difficultés dans la
programmation des certains dispositifs pour les microstations à cultures libres ou fixées.

Description
Techniques des Type d’opération d’entretien « curatif »
opérations
Filtre à sable Réglage Réglage de la pompe de relevage des eaux usées traitées
Modification de la pente des écoulements hydrauliques du
Filtres plantés Réglage
système
Décolmatage d’un coude en entrée
Ecoulement
Curage du drain d’épandage
Remise en place du préfiltre
Réglage
Réglage des rampes de répartition
Filtres
Remplacement du tuyau d’alimentation de l’auget,
compacts Changement
Réparation de la rampe d’alimentation de l’auget
de matériel
Changement de la pompe de reprise des eaux usées traitées
Média Nettoyage du premier niveau de sacs
Modifications Réparation/renforcement de la filière suite à la
structurelles déformation/écrasement de la cuve de traitement
Réglage Rebranchement du manchon permettant le retour des boues
Changement
odu compresseur/surpresseur
od’ électrovannes
odu tuyau d’injection d’air (airlift)
Changement ode la pompe à air
de matériel
ode l’horloge du programme de recirculation
Microstations odes raccords de flexible
à ode la batterie de commande
cultures libres Changement de la pompe de reprise des eaux usées traitées
Réensemencement du réacteur
Média
Remplacement du média du traitement complémentaire
Réalimentation électrique du dispositif disjoncté
Programmation Remise en service de la pompe de recirculation suite à une
défaillance de la minuterie
Modifications Ajout de plaque par un professionnel qualifié pour augmenter
structurelles la hauteur de la paroi entre le réacteur et le clarificateur
Réglage Reconnexion du tuyau d’injection d’air (airlift)
Changement,
Microstations
o de diffuseurs
à
o de sonde
cultures fixées
o de compresseur/surpresseur
o d’électrovannes

31
o du moteur d’entrainement
Changement o de la pompe de recirculation des boues
de matériel
o du coude du diffuseur
o d’un composant de la pompe à air
Changement de la pompe de reprise des eaux usées traitées
Remplacement du média
Media
Mise sous pression pour décolmatage des diffuseurs d’air
Adaptation
odu temps d’aération,
Programmation
odu temps de recirculation
Reprogrammation
Réparation des raccords en sortie du surpresseur
Modifications Modification du tuyau de recirculation
structurelles Rallonge du té d’inspection sur la canalisation de
recirculation des boues
Tableau VII : Types d’opération d’entretien « curatif » par technique (d’après BOUTIN et al.,
2017 b)

Cette liste est un reflet exhaustif de l’ensemble des opérations d’« entretien curatif », répertoriées
dans l’étude pour les technologies suivies. Ce n’est pourtant que le reflet partiel des opérations d’
« entretien curatif » rencontrées ; pour l’adapter à l’ensemble des techniques utilisées en ANC, il
faudrait intégrer d’éventuelles nouvelles opérations spécifiques aux techniques non suivies.

Le taux d’entretien « curatif » exprimé par la proportion d’installations ayant eu des opérations
d’entretien comparé au parc étudié est variable selon les familles ; il est le reflet de leur degré de
complexité. Une analyse chronologique des opérations répertoriées souligne que tous les dispositifs
nécessitent des opérations lors de la première année de fonctionnement. Lorsque ces opérations de
réglage sont réalisées, les fréquences deviennent très différentes d’une famille à l’autre (OLIVIER et
BOUTIN, 2018). Les techniques fonctionnant sans électricité ont eu un taux d’entretien « curatif » le
plus bas, variant de 6 % pour les filtres plantés à 14 % pour les filtres compacts. En revanche, c’est
près d'un dispositif sur deux appartenant à la famille des cultures libres qui a nécessité un entretien
« curatif » avec un pourcentage atteignant 44 %.

32
III.3 Synthèse des retours d’expérience

Le tableau VIII présente une comparaison des installations concernés par des interventions
d’entretien lors des deux études décrites ci-dessus.

Etude de l’agence de l’Eau Etude du Groupe


Techniques Adour – Garonne National Public
55 installations suivies 183 installations suivies
Technique
Filtres à sable 0% (0 / 3) 9% (1 / 11)
traditionnelle
Tous agréés confondus 65 % (34 / 52) 27 % (46 / 172)
station

cultures libres 75 % (6 / 8) 44 % (16 / 36)


Micro

Dispositifs
cultures fixées 78 % (20 / 23) 30 % (23 / 77)
agréés
Filtres compacts 41 % (7 / 17) 14 % (6 / 43)
Filtres plantés 25 % (1 / 4) 6% (1 / 16)

Tableau VIII : Pourcentages des opérations d’entretien par installations et selon les
techniques concernées dans les deux études

En synthèse, les dispositifs agréés présentent des taux de panne élevés, bien que très différents
entre les deux études, variant de 25 à 78 % pour l’étude de l’agence de l’eau Adour Garonne et de
6 à 43 % pour l’étude du GNP.

Les différences entre les deux protocoles de suivi expliquent ces écarts : l’étude conduite dans le
Tarn suivait précautionneusement la totalité des consignes des fabricants, alors que l’étude du GNP
relevait les éléments identifiés lors des visites aux fréquences variables. Ainsi, les taux calculés dans
l’étude de l’agence de l’eau Adour Garonne peuvent être considérés comme des maxima (pour la
période considérée) alors que, l’étude GNP minimise certainement le nombre d’incidents. La réalité
de terrain se situe probablement entre ces deux analyses.

Ces deux études démontrent que les microstations sont les plus sujettes à rencontrer des pannes,
cela est notamment dû à la présence d’éléments électromécaniques. Ce résultat est alarmant du fait
de la jeunesse relative des deux parcs suivis, c’est à dire moins de 4 ans dans 80 % des cas pour
l’étude GNP et 5 ans pour l’étude du Tarn. Dans des proportions moins importantes, il ne faut pas
négliger la sensibilité des filtres compacts qui peuvent être fragilisés eux aussi par la présence
d’éléments mécaniques. Enfin, ces deux études attestent la robustesse des filtres à sable.

33
IV. LEVIERS POUR L’AMELIORATION DE LA QUALITE DES OUVRAGES ET
DES PRODUITS ASSOCIES

Dans le domaine de la construction, les exigences réglementaires sont complétées par des
dispositions techniques, à caractère volontaire, à l’initiative des professionnels. L’objet de ce chapitre
est de présenter les codifications volontaires relatives aux ouvrages et les modes de preuve
disponibles pour vérifier la qualité des produits intégrés dans ces ouvrages. Préalablement à cette
présentation et pour bien cerner l’intérêt de cette codification volontaire, les démarches
réglementaires sur les produits et ouvrages sont rappelées.

IV.1 Procédures réglementaires

IV.1.1. Marquage CE européen pour la libre circulation des produits

Les exigences techniques établies dans les normes harmonisées liées aux ouvrages d’épuration (cf.
II.2.2) ne permettent de satisfaire les besoins de stabilité, de pérennité et d’usages attendus. Il faut
noter le souhait partagé de renforcement des exigences concernant la rigidité des cuves et la
déclaration du nombre de vidanges lors de l’essai d’épuration. Ces points n’ont pas encore vu le
jour, la révision des normes européennes étant un processus à la fois long et complexe.

IV.1.2. Agrément français ANC pour la qualité des rejets

La révision de la procédure d’agrément est prévue dans le projet de révision de l’Arrêté


« technique ANC » dont la parution serait en 2021. Les changements envisagés portent
principalement sur des méthodes de calcul de la qualité rendant éligible les dispositifs. Ce nouveau
calcul est plus contraignant que celui de la procédure actuelle, il entraînerait un nombre plus faible
d’acceptation De plus, la réalisation d’une vidange lors de l’essai de marquage CE serait une
condition de refus à l’obtention d’un agrément.

IV.2. Procédures volontaires

IV.2.1. Cas des ouvrages


a) Codification unifiée par DTU ou par règles professionnelles

Le GC-NORBAT n’a pas entériné la demande de rédaction d’un projet de Document Technique
Unifié (DTU) dédié aux techniques agréées à partir d’un argumentaire résumé au chapitre III.2.1.
Par ailleurs, il est toujours possible, par principe, qu’une profession entame la rédaction d’une règle
professionnelle, prélude à un futur DTU, ayant pour vocation de traiter de façon générique de la
construction d’ouvrages, c’est-à-dire, par exemple :

• de proposer un dimensionnement minimum par famille de produits qui garantissent le bon


fonctionnement des ouvrages,
• d’imposer des critères de robustesses minimum (absence de corrosion pour les bétons,
fluage acceptable pour les matériaux, absence de colmatage des médias avant 10 ans de
fonctionnement, robustesse des pièces en mouvements, …),

34
• d’établir des conditions précises et rigoureuses de mise en œuvre,
• de fixer des conditions d’entretien et de maintenance génériques fiables par type de famille,
....

Encadre n°4 : RÈGLES OU RECOMMANDATIONS PROFESSIONNELLES (extrait


documents Fédération Française du Bâtiment, 2009 et 2014]

« Certains travaux ne font pas l'objet de DTU. Les organisations professionnelles représentatives
d'un métier peuvent alors rédiger des règles ou recommandations professionnelles pour préciser
les caractéristiques d'une bonne prestation. Celles-ci sont établies en mutualisant les bonnes
pratiques des professionnels. Elles sont plus faciles d'élaboration, car elles n'obéissent pas aux
mêmes contraintes de rédaction qu'un DTU. Elles peuvent avoir un caractère pédagogique que
n'a pas un DTU, qui est une pièce d'un marché. Elles sont généralement élaborées avec l'accord
des contrôleurs techniques, mais sans nécessité du consensus de tous les acteurs de la filière.
En revanche, elles peuvent ne pas toujours être reconnues par tous. Les contrats d'assurance ne
les prennent en compte que dans la mesure où elles ont été acceptées par les assureurs. Elles
ne sont applicables que si le marché de travaux s'y réfère. Il n'en demeure pas moins qu'en
l'absence d'autres documents, elles servent souvent de référence en cas de litiges ou de sinistres.
À noter que le programme Règles de l'art Grenelle environnement (RAGE), qui vise à revoir
l'ensemble des règles de construction afin de réaliser des économies d'énergies dans le bâtiment
et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, publie des documents appelés
« Recommandations professionnelles » » (disponibles sur www.reglesdelart-grenelle-
environnement-2012.fr)

b) Codification au cas par cas par Atec ou DTA

Dans le cas d’un ouvrage ne répondant pas au domaine d’application du DTU ou à des règles
professionnelles, chaque opérateur économique peut s’engager dans une codification volontaire
(ATec/ DTA). Cette étape est un préalable nécessaire à la rédaction d’un Cahier des Prescriptions
Techniques [FFB, 2019] utile pour la formulation d’un constat de « traditionnalité » qu’exige le GC-
NORBAT pour le lancement d’une rédaction de ces règles en DTU.

L’Avis Technique (ou le DTA) désigne l'avis formulé par un groupe spécialisé sous l’égide de la
CCFAT, sur l'aptitude à l'emploi des procédés innovants de construction. La démarche de l’ATec
permet de considérer l'aptitude à l'usage des ouvrages réalisés avec des procédés non traditionnels
avec des objectifs de stabilité, de durabilité et d’usages tels que attendus dans le bâtiment au sens
du DG 100.

Les procédures d’obtention des ATec ou DTA comportent donc des exigences techniques
supplémentaires à celle de l’agrément vis à vis du dimensionnement, de la mise en œuvre et de
l’entretien des ouvrages. Après formulation d’un Avis favorable par la CCFAT pour une durée de 3
ans, l’ATec ou DTA est conditionné par un suivi annuel de la fabrication (audit externe en usine) et

35
le suivi annuel du fonctionnement (avec prélèvement 24h du rejet du dispositif) de 10 installations
sélectionnées de façon aléatoire parmi un panel de 30 installations. Chaque année, ses suivis font
l’objet d’une restitution pour un examen par le groupe spécialisé dédié à cette thématique n°17.1.

Le tableau XIII indique les exigences à atteindre et la manière dont elles sont évaluées.

Evaluation
Exigences à l’admission

Réglementaire

enquête SPANC/maîtres d’ ouvrages avec expertise collective du groupe spécialisé, consultation de la


Description détaillée dont dimensions avec tolérances, rapports d’essais, note de
Description calcul, …)
détaillé
Conformité aux normes, le cas échéant.
Documents d’assurance qualité, maîtrise des sous-traitants qualité, modalités
Production
de contrôle interne des produits finis

Vente Précisions sur mode de commercialisation, Réseau, SAV

Maîtrise et des épaisseurs des cuves de la ligne complète de traitement


Hauteur de remblai sécurisée
Absence de déformation des cuves en présence de nappe de la ligne de
traitement (ex. taux de déformation max. des cuves thermoplastiques < 7,5 %)

et rédaction d’ un document de référence


Essais, calculs, examens de chantiers,
Tenue des accessoires internes des cuves (y compris cloisons) lors de la vidange
et accessibilité aisée pour la maintenance
Stabilité
structurelle Stabilité de l’ouvrage complet (dont efforts liés au sol sans nappe ou
avec nappe
réhausse, postes de relevage, auget, …)
face aux : conditions extrêmes : charges
roulantes, …)

C2P
Accessibilité et fixation des équipements électromécaniques
Modalités de mise en œuvre (suite à examens de chantiers et des retours
d’enquêtes de terrain)
Durabilité de la structure > 50 ans. Ex : matières :
• Béton anticorrosion XA3
• PEHD : taux de fluage < 4 ; OIT > 8 min
Pérennité
Durabilité des éléments structuraux démontables et accessoires essentiels >
structurelle
25 ans
Durabilité de la boulonnerie et fixations> 25 ans (ex. pièces métalliques : INOX
«316 »)
Robustesse électromécanique et électrique des accessoires
essentiels
d’ impropriété à

Durabilité de la performance épuratoire


Contribution à

destination
l’ absence

Capacité minimale de stockage (ex : 3 m3 du traitement primaire


Pérennité pour 5 EH)
de l’usage Absence de dépôt de boues permanent dans le décanteur
secondaire
Conditions d’entretien réalistes vis-à-vis des maisons individuelles
et des outils communément utilisés par les professionnels de
l’entretien
Suivis annuels de fabrication de fonctionnement in situ par tierce partie Fréquence
2 fois / an
sur les sites du fabricant (au bout de 3 ans :
Vérification du 1 fois/an)
Production respect des
2 fois /an
exigences du
document de chez les sous-traitants (au bout de 3 ans :
référence 1 fois/an)
Fonctionnement
Sur 10 installations choisies de manière aléatoire 1 fois /an
in situ

36
Tableau IX : Exigences de l’Avis Technique /DTA, justifications et mode de contrôle

Au 1er mars 2021, 5 dispositifs ont obtenu un avis technique favorable de la Commission Chargée
de Formuler les Avis Technique suite à l’examen de leur dossier par le GS 17.1 et sont inscrits sur
la liste verte de la Commission « Prévention-Produits ». Cette liste est évolutive.

IV.2.2 Certification des produits (marques de qualité) entrant dans la construction


des ouvrages

D’une manière générale, l’activité de certification de produit (ou de service) soumise aux dispositions
de la présente section (Article L433-3 du Code de la consommation) est confié à un organisme,
distinct du fabricant, de l'importateur, du vendeur, du prestataire ou du client, qui atteste qu'un
produit, (un service ou une combinaison de produits et de services) est conforme à des
caractéristiques décrites dans un référentiel de certification. Le référentiel de certification est un
document technique définissant les caractéristiques que doit présenter un produit, (un service ou
une combinaison de produits et de services) et les modalités de contrôle de la conformité à ces
caractéristiques. L'élaboration du référentiel de certification incombe à l'organisme certificateur qui
recueille le point de vue des parties intéressées.
La certification des produits par une marque de qualité, reste un moyen pertinent pour apporter à
l’acheteur la preuve d’une conformité à un référentiel « produit ». L’élaboration d’une marque de
qualité, régie par le Code de la consommation, doit répondre à une grille, accessible à tous, fixant
les exigences à atteindre. Ainsi, il y a nécessité de connaitre les caractéristiques visées par chaque
marque de qualité en s’assurant qu’elles englobent, en outre, la totalité de la chaine de production
jusqu’à son usage en situation réelle. Par ailleurs, bien que les appellations soient proches, cette
démarche de certification est très différente de celle du marquage CE, réglementaire de mise sur le
marché des produits à l’échelle européenne.
Dans le cas des produits de consommation, la marque de qualité est un moyen rapide de vérifier la
conformité à une norme de produits.
Néanmoins dans le cadre des produits de construction, il va de soi qu’une marque de qualité devrait
s’assurer de la constance de la qualité de la production du produit décrit. Ce dernier doit répondre
aux exigences fixées par des documents de références relatifs aux ouvrages (norme de construction
tel que DTU, ATEC ou DTA le cas échéant). C’est ce référentiel de l’ouvrage qui fixe les exigences
sur les ouvrages et non les normes « produits ».

En ANC, il existe deux marques de qualité relatives aux dispositifs d’épuration :

• Les exigences de la marque QB 09, mise en place depuis 2015, sont à minima celles
demandées pour l’obtention de l’ATEc ou du DTA. Des exigences complémentaires,
évolutives au cours du temps peuvent y être apportées.
(https://evaluation.cstb.fr/fr/certifications-produits-services/produit/assainissement/).

37
• Une marque NF relative à l’ANC est en cours de mise en place. Elle attesterait de la
conformité des dispositifs à la série de normes européenne « produits » NF EN 12566
[AFNOR, 2004 ; AFNOR, 2008 ; AFNOR, 2013a ; AFNOR, 2014] et à de certains
critères « produits » additionnels (https://www.cerib.com/certification/assainissement-non-
collectif/).

Ces deux marques ne répondent donc pas aux mêmes cahiers des charges et une analyse détaillée
et régulière de leurs référentiels par les constructeurs (BE et entreprise de pose) et exploitants sera
nécessaire pour que le maitre d’ouvrage puisse effectivement disposer d’un dispositif répondant à la
qualité requise dans une construction stable, pérenne et avec une exploitation aisée.

IV.3. Synthèse

Sur le plan réglementaire, la démarche de marquage CE est destinée à mettre sur marché les
produits à l’échelle européenne tandis que la démarche d’agrément vise à répondre aux exigences
nationales de protection sanitaire et environnementale telles que définies dans l’arrêté « technique
ANC ».

Comme dans la plupart des domaines du bâtiment, les exigences réglementaires sont
systématiquement complétées par des démarches volontaires visant à garantir la construction
d’ouvrages pérennes. Ce n’est pas à l’usager à s’adapter à la technologie mais bien à l’ouvrage
d’être pérenne dans ses fonctions attendues.

Pour les techniques agréées, la question d’une mise en œuvre unifiée dans un DTU se heurte d’une
part, à une difficulté à décrire de manière précise le produit servant à la construction de l’ouvrage et
d’autre part, l’absence de retour d’expérience de terrain réussi et de constat de traditionnalité sur les
innovations. C’est dans ce sens que la CCFAT a été sollicitée par certains opérateurs économiques
afin d’apporter des confirmations étayées liées à stabilité, pérennité et usages des ouvrages du
bâtiment. Accompagnés par des suivis de chantiers in situ et des suivis de fabrication, il en ressort
des documents (ATec et DTA) à destination des maîtres d’ouvrages et leurs assureurs en
responsabilité décennale.

« La liste verte » n’a pas le statut de marque de qualité mais elle sert à étendre le champ des
techniques courantes. Rappelons que cette dernière est basée sur des ATEC et DTA (considérés
en risque courant ou non aggravé par la C2P). Ces ATEC et DTA imposent un suivi de fabrication
dont les caractéristiques peuvent être valorisées dans le cadre des marques de qualité ainsi qu’un
suivi in situ annuel sur 10 installations.

Sur le plan de la certification des dispositifs agréés, la marque QB09 a fait la démarche auprès de la
CCFAT pour être reconnue comme un outil répondant aux attentes des ATec (ou DTA) mentionnés
dans la liste verte.

38
A la lumière de ces éléments, il appartient désormais aux constructeurs de s’approprier les deux
référentiels de certification afin d’évaluer, de façon éclairée, la qualité du (ou des) dispositif(s)
préconisé(s).

CONCLUSION

L’objectif de cet article est de donner un éclairage sur le retour d’expériences sous les angles de la
stabilité, de la pérennité et des usages des techniques de l’ANC.

Toutes les techniques décrites dans l’arrêté « technique ANC » peuvent être installées d’un point de
vue réglementaire. Les propriétaires-maîtres de l’ouvrage sont dans l’obligation d’entretenir leurs
installations et les professionnels d’informer et de conseiller les usagers sur les différentes
techniques, les contraintes liées à leurs mises en œuvre et à leurs entretiens.

L’analyse des jurisprudences montre l’existence de plusieurs natures de dysfonctionnements


(pompe d’aérateurs, ventilations défectueuses, colmatage de médias filtrants, mauvaise
appréciation de la nature du sol, problèmes de corrosions, rejet présentant un danger sanitaire) qui
peuvent engendrer des impropriétés à destination. De plus, cette analyse souligne que la
responsabilité des constructeurs peut être facilement engagée.

Les ouvrages sont sensibles de façon plus ou moins forte aux modalités de mise en œuvre. Par leur
conception et le caractère extensif de leur dimensionnement, les systèmes de filtration / infiltration
des techniques traditionnelles peuvent pallier les éventuels défauts de mise en œuvre. Rappelons
que la mise en œuvre des techniques traditionnelles est un élément sensible qui prend du temps et
demande un travail soigné. Néanmoins, un effort qualitatif est à réaliser sur les équipements
manufacturés et il apparaît nécessaire de renforcer, a minima, les exigences i) sur le béton et le
plastique utilisé dans la fabrication des fosses septiques toutes eaux et des postes de relevage et ii)
sur la mise en œuvre des fosses et des postes de relevage, notamment en l’adaptant aux types de
matériau constitutif. Pour les dispositifs agréés, le contexte compétitif entre les opérateurs
économiques a pour effet de proposer des produits « clés en mains », rapides à poser, avec de
nombreux paramètres de fonctionnement, prenant en compte insuffisamment le besoin d’un usage
simple par le maître d’ouvrage. De plus, les techniques développées, dans leur très grande diversité,
relèvent de la propriété intellectuelle de chaque industriel. Ces fabricants définissent les règles de
dimensionnement, les modalités d’exploitation et de pose, propres à leur dispositif. Les justifications
disponibles se limitent à celles des essais de marquage CE et des manques tels que i) sensibilité
aux poussées différentielles, continues ou ponctuelles, ii) durabilité insuffisante de matériaux
constitutifs et /ou d’éléments électromécaniques et /ou de matériaux filtrants rapidement colmatés…,
sont identifiés.

Le retour d’expérience se base sur l’analyse conjointe des deux études de suivi in situ conduites sur
le territoire national français. Ces deux études démontrent que les microstations sont les plus sujettes
à rencontrer des pannes, cela est notamment dû à la présence d’éléments électromécaniques. Ce
résultat est alarmant du fait de la jeunesse relative des deux parcs suivis, c’est à dire moins de 4 ans
dans 80 % des cas pour l’étude GNP et 5 ans pour l’étude du Tarn. En synthèse, il ressort que les

39
dispositifs agréés présentent des taux de panne élevés, bien que très différents entre les deux
études, variant de 25 à 78 % pour l’étude de l’agence de l’eau Adour Garonne et de 6 à 43 % pour
l’étude du GNP. Dans des proportions moins importantes que pour les micro-stations, il ne faut pas
négliger la sensibilité des filtres compacts pouvant, eux aussi, être fragilisés par la présence
d’éléments mécaniques. Enfin, ces deux études attestent la robustesse des filtres à sable.

Pour limiter les situations d’« l’impropriété à destination » et assurer la pérennité de l’installation, le
choix d’une technique adaptée, une bonne connaissance de l’environnement, une mise en œuvre
soignée sont indispensables. De plus, les dispositifs agréés sont davantage susceptibles de
rencontrer des dysfonctionnements, selon des degrés différents en fonction de la technique, que les
techniques traditionnelles. Ainsi, les techniques décrites dans le DTU 64. 1 et à des dispositifs inscrits
dans la « liste verte » de la C2P (ATEc / DTA) se distinguent des autres techniques, et leurs recours
constituent un gage de pérennité de l’ouvrage en garantie décennale, non seulement pour le maitre
d’ouvrage, mais aussi pour l’assureur du constructeur. La certification de qualité de produits pourrait
aider à guider le choix des propriétaire-maître de l’ouvrage sous réserve que les exigences du
référentiel technique répondent bien aux exigences de durabilité, pérennité et d’usage attendus sur
les ouvrages.

REMERCIEMENTS

Les auteurs remercient l’ensemble des contributeurs à la rédaction de cet article par leurs conseils,
relectures ou fourniture de données. Ainsi, nous remercions tout particulièrement l’Agence Qualité
Construction, les agents des SPANC, les acteurs des études de suivi in situ et les agences de l'eau,
par leur engagement, contribuant ainsi au développement d'un ANC de qualité.

40
BIBLIOGRAPHIE
ASSEMBLEE NATIONALE ET SENAT, 2020, Code civil

ASSEMBLEE NATIONALE ET SENAT, 2020, Code de la consommation

ASSEMBLEE NATIONALE ET SENAT, 2020, Code de la construction

ASSEMBLEE NATIONALE ET SENAT, 2020, Code de la santé publique

ASSEMBLEE NATIONALE ET SENAT, 2020, Code des assurances

Loi n° 67-3 du 3 janvier 1967 relative aux ventes d'immeubles à construire et à l'obligation de garantie
à raison des vices de construction

Loi n° 78-12 du 4 janvier 1978 relative à la responsabilité et à l'assurance dans le domaine de la


construction dite « loi SPINETTA »

Loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. Loi dite « loi LE
PORS ». (2016).

Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la
loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986 (2018).

Ministre d'État, MEEDDM (Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la


mer), Ministère de la santé et des sports) (2009). Arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions
techniques applicables aux installations d’assainissement non collectif recevant une charge brute de
pollution organique inférieure ou égale à 1,2kg/j de DBO5 . Journal officiel de la République française,
NOR DEVO0809422A

Ministre d'État, MEDDTL (Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du


logement), Ministère du travail, de l'emploi et de la santé (2012 a). Arrêté du 7 mars 2012 modifiant
l'arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions techniques applicables aux installations
d'assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution organique inférieure ou égale
à 1,2 kg/j de DBO5. Journal officiel de la République française, NOR: DEVL1205608A

Ministre d'État, MEDDTL (Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du


logement), Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration,
Ministère du travail, de l'emploi et de la santé (2012 b). Arrêté contrôle 27 avril 2012 relatif aux
modalités de l'exécution de la mission de contrôle des installations d'assainissement non collectif.
Journal officiel de la République française, NOR : DEVL1205609A

PANANC (2015). Le référentiel d’emploi et de compétences : intervenant concepteur en ANC,


disponible en ligne http://www.assainissement-non-collectif.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/referentiel_concepteurs_5_ok.pdf

PANANC (2019). Cadre destiné aux opérateurs économiques pour la procédure d’agrément des
dispositifs d’assainissement non collectif. disponible en ligne : http://www.assainissement-non-

41
collectif.developpement-durable.gouv.fr/guide-d-aide-aux-operateurs-economiques-dans-le-
r151.html

AFNOR (Association française de normalisation) (2001). Stations de relevage d'effluents pour les
bâtiments et terrains. NF EN 12050 (Mai 2001)

AFNOR (Association française de normalisation) (2003). Eurocodes structuraux - Bases de calcul


des structures. NF EN 1990 (Mars 2003).

AFNOR (Association française de normalisation) (2004). Petites installations de traitement des eaux
usées jusqu'à 50 PTE - Partie 1 : fosses septiques préfabriquées. NF EN 12566-1 (Juin 2004).

AFNOR (Association française de normalisation) (2008). Petites installations de traitement des eaux
usées jusqu'à 50 PTE - Partie 4 : fosses septiques assemblées sur site à partir d'un kit d'éléments
préfabriqués. NF EN 12566-4 (Avril 2008).

AFNOR (Association française de normalisation) (2011). Exigences générales pour les composants
utilisés pour les branchements et les collecteurs d'assainissement. Norme NF EN 476 (mars 2011).

AFNOR (Association française de normalisation) (2013 a). Petites installations de traitement des
eaux usées pour une population totale équivalente (PTE) jusqu'à 50 habitants- Partie 3 : stations
d'épuration des eaux usées domestiques prêtes à l'emploi et/ou assemblées sur site. NF EN 12566-
3 (Août 2013).

AFNOR (Association française de normalisation) (2013 b). Dispositifs d’assainissement non collectif
(dit autonome) – Pour les maisons d’habitation individuelle jusqu’à 20 pièces principales. Norme NF
DTU 64.1 (août 2013).

AFNOR (Association française de normalisation) (2014). Petites installations de traitement des eaux
usées pour une population totale équivalente (PTE) jusqu'à 50 habitants - Partie 6 : unités
préfabriquées de traitement des effluents de fosses septiques. NF EN 12566-6 (Avril 2014).

AFNOR (Association française de normalisation) (2016 a). Installations d'assainissement non


collectif - Entretien - Activités de service dans l'assainissement des eaux usées domestiques en
zones d'assainissement non collectif. NF P16-008 (Janvier 2016).

AFNOR (Association française de normalisation) (2016 b). Maintenance industrielle - Fonction


maintenance. AFNOR FD X 60-000 (avril 2016).

AFNOR (Association française de normalisation) (2016 c). Installation d'assainissement non collectif
- Infiltration des eaux usées traitées. FD P 16-007 (juin 2016).

AFNOR (Association française de normalisation) (2017). DG 100 - Manuel du Rédacteur des NF


DTU (Novembre 2017). disponible en ligne : https://normalisation.afnor.org/wp-
content/uploads/2017/06/DG100-R%C3%A9vis%C3%A9-VFINALE2.pdf

AFNOR (Association française de normalisation) (2019 a). Demande de mise en révision adressée
au Groupe de Coordination des Normes du Bâtiment – DTU (GCNorBât-DTU). N 2814 (Février
2019), confidentiel

42
AFNOR (Association française de normalisation) (2019 b). Réponse du Groupe de Coordination des
Normes du Bâtiment – DTU (GCNorBât-DTU) à la demande de mise en révision adressée par la
commission P16E « Assainissement ». N 2831 (Avril 2019), confidentiel

AFNOR (Association française de normalisation) (2019 c). Contribution des ouvrages de


construction au développement durable - Déclarations environnementales sur les produits - Règles
régissant les catégories de produits de construction. NF EN 15804+A2 (Octobre 2019).

AFNOR (Association française de normalisation) (2019 d). Guide d'application de la norme NF X 60-
000 'Maintenance industrielle - Fonction maintenance' aux patrimoines immobiliers. FD X 60-025
(Décembre 2019).

AGENCE DE L’EAU LOIRE BRETAGNE (1980). L’assainissement individuel. Principes et


techniques actuelles. 126p

AGENCE DE L’EAU LOIRE BRETAGNE (2014). Cahier des charges type pour une étude de sol et
de filières d’assainissement non collectif

AJACCIO François-Xavier, PORTE Rémi, (2015). Responsabilités et garanties des constructeurs


après réception : Mieux comprendre les régimes de responsabilités et d’assurances des
constructeurs. Guide. Edition CSTB (Avril 2015)

AJACCIO François-Xavier (2016). L’assurance construction Guide. Edition CSTB (Février 2016)

AJACCIO François-Xavier, CASTON Albert, Rémi PORTE, (2019) L’assurance construction.


Fondements – Régimes juridiques – Evolution Edition Le Moniteur (Avril 2019)

AQC (Agence Qualité Construction) (2016). Le devoir de conseil des professionnels de la


construction. MU1510 (Janvier 2016). disponible en ligne :
https://qualiteconstruction.com/publication/le-devoir-de-conseil-des-professionnels-de-la-
construction/

AQC (Agence Qualité Construction) (2017 a). Maison individuelle : bien comprendre votre assurance
construction Dommages-Ouvrage. CN1701 (Avril 2017). disponible en ligne :
https://qualiteconstruction.com/publication/maison-individuelle-bien-comprendre-votre-assurance-
construction-dommages-ouvrage

AQC (Agence Qualité Construction) (2017 b). Responsabilités, garanties et assurances des artisans
et entrepreneurs du bâtiment. AE1701 (Octobre 2017). disponible en ligne :
https://qualiteconstruction.com/publication/responsabilites-garanties-et-assurances-des-artisans-et-
entr:epreneurs-du-batiment/

AQC (Agence Qualité Construction) (2017 c). Bâtiment : bien utiliser les textes de référence… dès
la conception. MU1705 (Novembre 2017). disponible en ligne :
https://qualiteconstruction.com/publication/batiment-bien-utiliser-les-textes-de-reference-des-la-
conception/

43
AQC (Agence Qualité Construction) (2020 a). Bien choisir un produit de construction. MU2003
(Janvier 2020). disponible en ligne : https://qualiteconstruction.com/publication/bien-choisir-un-
produit-de-construction/

AQC (Agence Qualité Construction) (2020 b). Assainissement non collectif : les points
sensibles. MU2005 (Juillet 2020). disponible en ligne :
https://qualiteconstruction.com/publication/assainissement-non-collectif-anc-points-sensibles/

AQC (Agence Qualité Construction) (2020 c). Votre installation d’Assainissement Non
Collectif. REN02001 (Juillet 2020). disponible en ligne :
https://qualiteconstruction.com/publication/installation-assainissement-non-collectif-anc/

ASTEE (2015). Gestion patrimoniale des réseaux d’assainissement : bonnes pratiques, aspects
techniques et financiers. 248 p. disponible en ligne : https://www.astee.org/publications/gestion-
patrimoniale-des-reseaux-dassainissement-bonnes-pratiques-aspects-techniques-et-financiers/

AUSSEUR F (2007). Garantie décennale et impropriété à la destination de l’ouvrage. Qualité


construction n°104, pp 17-20.

BOUTIN C., DUBOIS V., LASSABLIERE C. (2013) : Comparaison théorique de dispositifs d’ANC les
filières par « cultures fixées sur supports fins » autorisées au 1er novembre 2013. Rapport final
Onema 105p, disponible en ligne:
https://www.documentation.eauetbiodiversite.fr/notice/00000000015ebd7fdb1dda47c1b54bc6

BOUTIN, C. ,OLIVIER, L., AGENET, P., PARISI, S., ARTUIT, P., BRANCHU, P., DECOUT, A.,
DUBOIS, V., DUBOURG, L., DHUMEAUX, D., JOUSSE, S., LEVAL, C., MOULINE, B., PORTIER,
N., RAMBERT, C., SOULIAC, L., SZABO, C. (2017 a). Assainissement non collectif : le suivi in situ
des installations daae 2011 à 2016. disponibles en ligne :
http://cemadoc.irstea.fr/cemoa/PUB00054553.

BOUTIN, C. ,OLIVIER, L., AGENET, P., PARISI, S., ARTUIT, P., BRANCHU, P., DECOUT, A.,
DUBOIS, V., DUBOURG, L., DHUMEAUX, D., JOUSSE, S., LEVAL, C., MOULINE, B., PORTIER,
N., RAMBERT, C., SOULIAC, L., SZABO, C. (2017 b). Assainissement non collectif : le suivi in situ
des installations de 2011 à 2016. Rapport final, 186 p + annexes. disponible en ligne :
http://www.assainissement-non-collectif.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ly2017-
pub00054553_s2-2.pdf

BOUTIN, C. ,OLIVIER, L., AGENET, P., PARISI, S., ARTUIT, P., BRANCHU, P., DECOUT, A.,
DUBOIS, V., DUBOURG, L., DHUMEAUX, D., JOUSSE, S., LEVAL, C., MOULINE, B., PORTIER,
N., RAMBERT, C., SOULIAC, L., SZABO, C. (2017 c). Assainissement non collectif : le suivi in situ
des installations de 2011 à 2016. Synthèse ANC grand public disponible en ligne : https://atanc-lb-
om.fr/wp-content/uploads/2020/11/LY2017-PUB00054553_s3.pdf

BRIANT S., DECOUT.A., DUMEL J.-B., LAKEL A., LASNE.B. (2018). Sinistralité en Assainissement
non collectif. De la règlementation aux règles de l’art, retours d’expériences et recommandations.
Techniques Sciences et Méthodes n°7/8 2018, pp.47-65

44
CHABAUD, S., ANDRES, Y., LAKEL, A. & LE CLOIREC P. (2006 a). Comparisons of packing
materials in on-site wastewater treatment system. Water Practice & Technology Volume 1 issue 3,
September 2006

CHABAUD, S., ANDRES, Y., LAKEL, A. & LE CLOIREC, P. (2006 b). Bacteria removal in septic
effluent: Influence of biofilm and protozoa. Water Research 40 (16), October 2006, pp 3109-3114

CHABAUD S., MARTIN-LAURENT F., ANDRES Y., LAKEL A., Le CLOIREC, P. (2008). Evolution
of bacterial community in experimental sand filters: Physiological and molecular fingerprints. Water,
Air, and Soil Pollution195 (1-4), November 2008, pp 233-241

CHEVALIER JP., LEBERT A (2018). L'analyse du cycle de vie dans le bâtiment : Comprendre et
réaliser une ACV. Guide. Edition CSTB (Février 2018)

Commission Européenne (1997, addendum 2010) « M118 - PRODUITS POUR


L’ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES », Octobre 1997 et septembre 2010. disponible en
ligne :http://ec.europa.eu/growth/tools-
databases/mandates/index.cfm?fuseaction=select_attachments.download&doc_id=1376

CSTB (2019). Appréciation Technique d’Expérimentation n°2757 ; 5p, rapport confidentiel.

CRUYPENNINCK H. (2017). Fiche de déclaration environnementale et sanitaire du produit filière


ecoflo® polyéthylène PE2 modèle 5 EH, Premier Tech Aqua, 27 novembre 2017, 20p. disponible en
ligne : https://www.premiertechaqua.fr/media/2372/fdes-ecoflo.pdf

DOUILLARD O. (2018) « Retours d'expériences sur les litiges en ANC » - 15ème assises de
l’Assainissement Non collectif – 11 octobre 2018,

Fédération Française du Bâtiment (2009). Faites-vous la différence entre DTU, CPT et CCTG ?
Bâtimétiers N° 17 - 2009 | NORMALISATION, 2009, disponible en ligne :
https://www.ffbatiment.fr/federation-francaise-du-
batiment/laffb/mediatheque/batimetiers.html?ID_ARTICLE=1080

Fédération Française du Bâtiment (2014). Pédagogie sur les règles de l'art Bâtimétiers N° 36-
2014| NORMALISATION, 2014, disponible en ligne : https://www.ffbatiment.fr/federation-francaise-
du-batiment/laffb/mediatheque/batimetiers.html?ID_ARTICLE=2144

FORQUET N., PETITJEAN A., BLOEM E., BOUTIN C. (2014). L'infiltration d'eau usée traitée dans
le sol pour les ZRV : revue bibliographique, objectifs de l'étude, moyens et méthodes mis en œuvre.
Rapport d'étude. Convention Onema Irstea 2013-2015. 31p. + annexes. 3p, disponible en ligne :
http://oai.afbiodiversite.fr/cindocoai/download/PUBLI/913/1/2014_113.pdf_18904Ko

FRONTOUT Y (2020). Technicienne en Assainissement non collectif « J’accompagne les usagers


et les aide à faire un choix éclairé », Techniques Sciences et Méthodes n°7/8 2020 pp.7-8.

LAKEL A., DAGOT C., BAUDU M. (1998) Hydrodynamique d'un filtre biologique en système insaturé
avec nitrification d'un effluent septique. Water. Research. Vol. 32, No. 10, pp. 3157-3167, 1998.

45
LAKEL A. (2004). Les technologies d'assainissement autonome utilisées en France : Performances
à long terme des filières traditionnelles et typologie des techniques alternatives. Tribune de l’Eau.
627/1-628/2. Jan/fév./mars/avril 2004. pp 36-45.

LAKEL A., BULTEAU G. (2006) Expertise technique et scientifique du fonctionnement


d’assainissement non collectif mis en œuvre sur le bassin Artois. Etude CSTB – Agence de l’Eau
Artois Picardie – 2006. Diffusable sur demande.

LAKEL A. (2010) Etude des 8 filières de traitement d’assainissement autonome sur 4 ,5 ans. Etude
réalisée par le CSTB pour le compte de la société VEOLIA. 2010. Consultable sur demande.

LAKEL A. (2015 a). Étude de l’infiltration des eaux usées traitées en ANC-CSTB-ONEMA-
Présentation- AFNOR 2015. Disponible en ligne :

LAKEL A. (2015 b). Installation d'assainissement non collectif - Conception, mise en œuvre et
entretien pour maison individuelle. Guide pratique Editions CSTB- 02/2015.

LAKEL A. (2018) Les filières ANC agréées du marquage CE à la liste verte. Assises Antilles-Guyane
de l’assainissement non collectif, Réseau Idéal, Schœlcher, 28 juin 2018. disponible en ligne :
https://atanc-lb-om.fr/wp-content/uploads/2020/11/J2_6A_LAKEL.pdf

LANDOT E. (2020). Agences de l’eau : gare à bien délibérer sur divers cahiers des charges et autres
fiches actions, disponible en ligne : https://blog.landot-avocats.net/2020/03/12/agences-de-leau-
gare-a-bien-deliberer-sur-divers-cahiers-des-charges-et-autres-fiches-actions/

LE BESQ R., GUILLOU E., DECOUT A., COURTOT X., DEBLADIS G., JEHANNO S. (2013).
Réhabilitation de l’assainissement non collectif sous maîtrise d’ouvrage publique. Retours
d’expériences de Spanc du Morbihan. Techniques Sciences et Méthodes n°7/8 2013 pp. 18-30.

LIÉNARD A. (2010). Etat des lieux sur le lit filtrant drainé à flux horizontal. Rapport final, Cemagref,
Avril 2010, 37p, disponible en ligne :
https://www.documentation.eauetbiodiversite.fr/notice/00000000015dd1c523cfd6f806060637

LIÉNARD, A., GUELLAF H., BOUTIN C. (2000) Choix de sable pour les lits d’infiltration-percolation.
Ingénieries, n° spécial Assainissement –Traitement des eaux usées, 2000, pp 59-66.

MAMAN MOUSBAHOU M., HASSIMI, S. LAKEL A. (2006) Modélisation de la filtration en profondeur


: Cas du sable et de la sépiolite. La Tribune de l'eau, Vol 59, N° 639, pp 15-24

OLIVIER L., BOUTIN C. (2018). L’entretien « curatif » des installations d’assainissement non
collectif, Données du suivi in situ de 2011 à 2016. Assises Antilles-Guyane de l’assainissement non
collectif, Réseau Idéal, Schœlcher, 28 juin 2018, disponible en ligne : https://atanc-lb-om.fr/wp-
content/uploads/2020/11/J2_6A_BOUTIN.pdf

OLIVIER L., LAOUAR I., DUBOIS V., BRANCHU P., LEGAT Y., BOUTIN C. (2018 a).
Assainissement non collectif en France : comparaison statistique de la qualité des eaux usées
traitées. Techniques Sciences et Méthodes n°7/8 2018, pp. 67-82

46
OLIVIER L., ARTUIT P., BRANCHU P., DECOUT A., DHUMEAUX D., DUBOIS V., DUBOURG L.,
JOUSSE S., LEVAL C., MOULINE.B, PORTIER N., SOULIAC L., SZABO C., PARISI S., BOUTIN
C. (2018 b). Assainissement non collectif en France : synthèse du suivi in situ des installations
réalisé de 2011 à 2016. Techniques Sciences et Méthodes n°7/8 2018, pp 83-98.

PRETAVOINE N., DECOUSSER N. (2008). Fiche de déclaration environnementale et sanitaire


Fosse septique en béton, CERIB, Novembre 2008, 37p, disponible en ligne : http://www.produits-
beton.com/DM/ged/PUBLIC/FDES/177e-fdes-fosse-septique-beton.pdf

VIGNOLES C. (2015). Etude des performances in situ de petites installations d’assainissement dans
le département du Tarn, 226 p, Rapport confidentiel.

WANG C. Etude comparative des matériaux de garnissage dans les réacteurs de filtration pour
l’assainissement non collectif. Thèse de doctorat en Sciences de l'environnement. Soutenue le 14
septembre 2015. Limoges.

WANG C., BOURVEN I., LAKEL A, BAUDU M (2019). Comparison of wastewater treatment
efficiencies in packed bed bioreactors according to the nature of materials. Journal of Water Process
Engineering, Volume 29, June 2019, 100790.

WESTERBERG E., BRACONNIER J., DUKAN S., LAKEL A., LIÉNARD A., PATOIS L.,
TEYSSANDIER M, TOURNAIRE M., ZINI S. (2009). Assainissement non collectif Protocole
d’évaluation technique pour les installations d’assainissement non collectif dont la charge est
inférieure ou égale à 20 équivalents habitants. Rapport d’appui scientifique et technique Afsset. 38 p
+ annexes,

47
Annexe n°1 : Thématiques de jurisprudences relatives à l‘ « impropriété à destination » de
dispositifs d’épuration

Cour d'appel, Angers, 1ère


1. Volume de la fosse insuffisant pour assurer le traitement normal des
chambre A,
effluents avec un système de drainage (fonctions d'assainissement et
25 Mai 2010,
d'évacuation des eaux usées non assurées).
n° 09/00986
Tribunal administratif de
2. Colmatage de massifs filtrants après observation de stagnation d’eaux
Poitiers,
: en surface des filtres et causant des débordements
19 septembre 2012,
n°N1002686
CAA de LYON, 4ème
3. Dysfonctionnements de l'unité de traitement et la non-satisfaction des
chambre - formation à 3,
attentes en termes de salubrité.
31 mars 2016,
n°14LY00421
CAA de LYON, 4ème
4. Dysfonctionnement de pompes de recirculation des boues et désordres
chambre - formation à 3,
compromettent la destination d’un surpresseur d’air.
31 mars 2016,
n°14LY00421
CAA de NANTES, 4ème
5. Non-conformité des paramètres des effluents rejetés après traitement
chambre,
et, d'autre part, par la capacité insuffisante du traitement primaire.
07 juin 2017,
n°15NT02484
Cour d’appel d’Aix en
6. Compresseur non protégé dans un local technique, exposé à la
Provence, 3ème chambre,
poussière, à l’humidité et aux fortes chaleurs ce qui a entraîné son
23 novembre 2017,
dysfonctionnement.
n°15/02684
Cour d'appel de Nancy,
7. Odeurs nauséabondes issues d’une fosse septique d'une maison
1ère chambre,
d'habitation avec jardin entraînant l’obstacle à l'utilisation de celui-ci en
3 décembre 2018,
raison des odeurs nauséabondes.
n° 17/02230
Cour d'appel, Rennes, 4ème
8. Désordres de la fosse septique non étanche, ne disposant pas de
chambre,
ventilation haute et présentant plusieurs dysfonctionnements majeurs à
20 Décembre 2018,
l'origine d'un défaut de sécurité sanitaire rendent impropre à usage
n° 15/09106
d’habitation l’immeuble. « Le fait que la fosse ait été "préfabriquée" et
livrée "clé en main" est […] inopérant puisque l'ensemble de l'installation
est affecté de désordres et impropre à son usage ». La responsabilité
décennale de l’ancien propriétaire est engagée en sa qualité de
constructeur-vendeur.

48
Cour d'appel, Nancy, 1ère
9. Débordement des drains avec risque de danger pour la santé pour les
chambre civile,
occupants. Un préjudice pour trouble de jouissance a également été
3 Juin 2019,
retenue.
n°18/00851
Cour d'appel, Aix-en-
10. Dysfonctionnement d’un filtre à sable non drainé par saturation puis
Provence, 1ère et 3ème
débordement d’eaux usées. La responsabilité du concepteur a été
chambres réunies,
retenue, en sa qualité de locateur d’ouvrage (constructeur). Il a défini une
6 Juin 2019,
filière qui n’est pas adaptée au type de sol. Le concepteur s’est défendu
n°17/00047
en précisant que sa mission se limitait « à justifier que la construction
d'un système d'assainissement autonome était possible afin que puisse
être délivré un permis de construire pour la construction projetée. » et «
fait valoir que son avant-projet était insuffisant et qu'il nécessitait un
projet techniquement finalisé alors qu'elle n'a pas été associée à la
conception ni à la réalisation de l'ouvrage ». Cependant il a été retenu
que « La mission de la société […] consistant à préconiser un système
d'assainissement est donc en lien avec les désordres constatés et cette
société engage par conséquent sa responsabilité décennale. ». La
responsabilité du constructeur-vendeur de l’habitation (qui n’est pas le
poseur) est également engagé « qui, en enterrant le filtre, l'a rendu
inefficace »

CAA, Lyon, 4ème chambre,


11. Désordres affectant les postes de relevage (33 installations -
15 Janvier 2020,
absence de barre de guidage et de pied d'assise sur ces postes
n°17LY04289
permettait le déplacement de la pompe et entraînait son
dysfonctionnement, accentué par un problème d’étanchéité) ainsi que les
phénomènes d'odeurs nauséabondes (49 installations - longueur des
canalisations de ventilation et la présence de coude à 90°contribuaient à
générer des odeurs désagréables).
Cour d'appel, Douai, 2ème
12. Tassement différentiel des cuves de traitement des eaux usées
chambre, 2ème section,
entrainant un dysfonctionnement et une fuite entre les ouvrages.
11 Juin 2020,
L’entreprise n’a pas considérée ou mal appréciée le phénomène lié à la
n° 18/06059
nature du sol. Le jugement précise que l’entreprise « ne peut […] se
retrancher derrière l'absence de prestation d'étude de sol prévue dans le
devis, puisque la fourniture puis la pose d'un tel équipement supposent
que soit prise en compte la nature du sol et des remblais pour que soit
effectué le support adapté au sol mais également à la pose de
l'équipement fourni afin de permettre à ce dernier d'être installé
conformément aux règles de l'art, de manière durable et ainsi rendre
l'ouvrage propre à sa destination ».

49
Annexe 2 : Compléments d’information sur les retours d’expérience

Nombre Nombre Ratio Fréquence de


Techniques
visites incidents incidents / visites visite préconisée
Technique
Filtres à sable 83 0 0 5 ans
traditionnelle
Tous agréés confondus 1231 161 13 % /

Cultures classiques 48 12 25 % 6 mois


station
Micro

Dispositifs libres
type « SBR » 143 14 10 % 1 an
agréés
Cultures fixées 577 117 20 % 6 mois
Filtres compacts 396 15 4% 2,5 ans
Filtres plantés 88 3 5% 2,5 ans

Tableau X : Ratio incidents / visites calculé dans le cadre de l’étude du Tarn (d’après VIGNOLES,
2015)

Nombre Fonctionnement sans


d’installations taux arrêt pendant
d’incident
Techniques ayant par
présenté technique
total 1 an 2,5 ans 5 ans
au moins un en %
incident
Technique
Filtres à sable 3 0 0% 100 % 100 % 100 %
traditionnelle
Tous agréés confondus 52 34 65 % 82 % 65 % 40 %
Cultures libres 8 6 75 % 50 % 37,5 % 25 %
station
Micro

Dispositifs
agréés Cultures fixées 23 20 78 % 70 % 61 % 13 %

Filtres compacts 17 7 41 % 94 % 76 % 59 %
Filtres plantés 4 1 25 % 100 % 75 % 75 %
Tableau XI : Taux de fonctionnement sans arrêt des techniques suivies dans le cadre de l’étude du
Tarn (d’après VIGNOLES, 2015)

Familles Nombre de
Techniques
de procédés prélèvements validées
Technique
Filtres à sable 107
traditionnelle
Cultures fixées
sur support fin Filtres compacts 379
Filtres plantés 126
Dispositifs
Cultures libres agréés cultures libres 307
station
Micro

Cultures fixées
cultures fixées 396
immergées

Tableau XII : Descriptif du parc technique des prélèvements validés, réalisés dans le cadre de
l’étude du GNP (d’après BOUTIN et al., 2017)

50
51

View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi