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L’eau oppose une résistance au déplacement du nageur. Cette résistance à l’avancement encore appelée trainée totale
ou résistance hydrodynamique est la résultante de l’action de plusieurs freins :
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S’HORIZONTALISER
pour faire coïncider axe du corps et axe de déplacement
TERRIEN
Corps en POSITION VERTICALE (sur ses pieds), soumis à l’action de la pesanteur(*2)
Comment cette position est elle obtenue ?
le réflexe myotatique, par lequel un muscle étiré passivement se raccourcit, intervient probablement dans l’entretien de
la contraction des muscles anti-gravitaires que sont les muscles extenseurs des membres.
Son expression est modulée par l’activité de centres nerveux qui s’échelonnent de la moelle au cortex cérébral et où
s’articule des réflexes d’origines cutanée, cervicale, vestibulaire et visuelle qui assurent, d’une part, le maintien de
postures et, d’autre part, le redressement du corps par rapport à l’axe de gravité.
Réflexes d’origine plantaire
récepteurs cutanés plantaires
propriocepteurs (fuseaux neuro-musculaires) des muscles extenseurs
Réflexes d’origine cervicale
récepteurs neurotendineux de Golgi
récepteurs articulaires placés dans la colonne cervicale et les muscles qui la mobilisent
Réflexes d’origine vestibulaire
Rôle de replacement de la tête en position verticale par rapport à l’axe de gravité
Rôle de coordination des mouvements des yeux à ceux de la tête, pour assurer une fixation du regard.
Réflexes d’origine visuelle (prépondérant)
la stabilisation automatique de l’horizontalité du regard par rapport aux lignes horizontales et verticales.
Le corps est en équilibre lorsque le poids se projette à l’intérieur du polygone de sustentation(*11).
Lorsque les réflexes de posture sont insuffisants à assurer l’équilibre du sujet, la rééquilibration est obtenue principalement par
les bras. Celui qui se trouve du côté le plus bas est :
ramené vers le corps si l’on pousse faiblement le sujet
étendu rapidement pour amortir la chute si la poussée est forte (Réflexe « PARA-CHUTE »)
Ceci est complété par une extension réflexe de la nuque (Réflexe de MAGNUS)
NAGEUR
Corps HORIZONTAL :
Pour répondre à la logique interne de l’activité, le terrien doit confondre l’axe du corps avec l’axe de déplacement (de manière
permanente pour les nages alternées – lors des appuis propulsifs pour les nages simultanées) et ce afin de diminuer les résistances à l’avancement =
construction d’un « équilibre horizontal dynamique structuré ». Cependant lorsque l’on demande à un terrien de s’allonger sur
l’eau, il s’ensuit :
une modification des sensations reçues :
perturbation d’ordre émotionnelle
sensations de déséquilibre au niveau de l’oreille interne
sensations d’étirement des muscles extenseurs de la nuque
perturbation des repères visuels
suppression des informations plantaires au profit de la perception des
pressions par les membres supérieurs
Cet ensemble de sensations, perçu comme une « chute », provoque de manière réflexe :
l’extension de la nuque
une parade des bras (extension + appuis vers le bas)
et éventuellement, un replacement de la jambe sous le tronc
De plus, à cause de son hétérogénéité, le corps humain subit généralement un
couple de redressement(*10) dû au décalage entre les points d’application
des forces de pesanteur et de la poussée d’Archimède (oscillation de tangage)
L’acquisition et le maintien d’une position horizontale suppose donc :
l’inhibition des différents réflexes de redressement afin notamment de « libérer » la nuque
le réajustement des centres perceptifs ; passage d’une prépondérance extéroceptive (auditive et surtout visuelle) à une
prépondérance proprioceptive
la suppression des appuis plantaires et en général une action rééquilibratrice des membres inférieurs (battements)
l’immersion de la tête et donc la maitrise de l’apnée
une tonicité axiale (transmission des forces à vocation propulsive)
une répartition des masses denses ; par exemple, en étendant les bras au delà de la tête.
Elle est en outre facilitée par les déplacements du nageur ; en effet, en augmentant sa
vitesse de nage celui-ci va s’horizontaliser grâce à l’accroissement de la force de portance =
effet « ski nautique ».
Le stress cependant peut provoquer un retour au réflexe dit « para-chute » (Ex : le
Plongeon)
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ADAPTER SA RESPIRATION
pour rester allongé et pour limiter la déformation du corps
TERRIEN
AUTOMATISME VENTILATOIRE basé sur :
Une inspiration "active" assurée principalement par :
Diaphragme (75%)
Intercostaux externes
Une expiration "passive" provoquée par :
Relâchement des muscles inspiratoires
Elasticité pulmonaire
L’utilisation des voies nasales.
Une fréquence ventilatoire involontaire (2s/insp – 2s/exp 15 cycles/min), coordonnée à la motricité et assurée :
par les centres respiratoires bulbaires ; siège d’une activité rythmique spontanée irrégulière
une régulation nerveuse réflexe (stimulation des mécanorécepteurs et des récepteurs musculaires et articulaires)
une régulation nerveuse intercentrale ( le cortex et l’hypothalamus peuvent modifier l’activité des centres respiratoires)
une régulation humorale (pH, pCO2, pO2, Catécholamines)
NAGEUR
Acquisition d’un nouvel AUTOMATISME VENTILATOIRE qui se caractérise par :
L’utilisation d’apnées (surtout inspiratoires) en fonction des besoins :
de flottaison ; moins un nageur va vite, moins il flotte (Portance) et plus il a intérêt à conserver un volume pulmonaire
important (Flottabilité). Pour cela, il doit au cours de chaque cycle respiratoire, augmenter la durée de la phase de
blocage inspiratoire ; à faible vitesse, l'augmentation du temps d'apnée est directement reliée à une augmentation de
la distance par cycle. A vitesse élevée au contraire, la durée du blocage inspiratoire est beaucoup plus réduite, voire
inexistante. En effet, pour un nageur qui sprinte, la fréquence de bras peut atteindre 60 cycles/min (soit 1 cycle/1s)
De plus, la position surélevée qui en résulte permet diminuer les résistances frontales ( surface maître couple)
de propulsion ; le blocage inspiratoire permet une fixation de la cage thoracique qui sert ainsi de point d’appui fixe
pour les muscles moteurs du train supérieur(*27). Il permet également d’allonger les déplacements sub-aquatiques,
ce qui améliore notablement la vitesse de nage ou permet l’exploration sous-marine(*30).
Une inspiration "passive et brève" (0.2s) ; d’autant plus brève que la vitesse est importante et que le nageur est
performant (au contraire du débutant).
Une expiration :
"active" (effort expiratoire pour vaincre la pression de l’eau)
"complète" (chercher à augmenter l’amplitude ventilatoire plutôt que la fréquence)
"rythmée" (alternance de temps morts=apnées, de temps faibles=expirations douces, et de temps forts= expirations explosives)
D’où la nécessité de réguler les débits inspiratoires et expiratoires en jouant sur la taille des orifices (bouche et narines) et sur
l’intensité de la contraction des muscles respiratoires.
Données chiffrées/100m Crawl nagé en 1min13s (Cormery EPS N°284)
nombre total d’inspirations 25
temps inspiratoire total 5s
temps expiratoire total 68s
L’utilisation de la bouche ou du nez selon les besoins :
Inspiration : utilisation de la bouche exclusivement pour l’inspiration (avec orientation de celle-ci en crawl = grimace)
Expiration : prédilection des voies nasales pour l’expiration en position dorsale ainsi que pour l’expiration douce (avec
resserrement des narines pour prolonger l’expiration ; exemple en Dos, en coulée dorsale ou pour le virage culbute) ; Voies bucco-nasales
pour l’expiration explosive (nettoyage de l’espace inspiratoire + effet rebond = conditions d’une inspiration « passive et brève »)
Description d’un cycle respiratoire :
1- Inspiration buccale implosive (0,2s)
2- Blocage inspiratoire ; avec où sans fuites nasales et d’autant plus long que la nage est lente du fait la
diminution de la fréquence gestuelle
3- Expiration exponentielle : nasale crescendo puis buccale pour l’expiration explosive finale (0,2s)
Une fréquence ventilatoire conditionnée par :
La technique de nage
Ex en Brasse : 1 inspiration par cycle
Ex en Dos : 1 inspiration par mouvement à vitesse faible et pour 2 mouvements de bras à vitesse élevée
Ex en Papillon : 1 inspiration pour 2 cycles en général)
La distance de nage ; il s’agit pour le nageur de gérer la contradiction entre l’augmentation des apports en O 2 et
l’accroissement des résistances (distance fréquence).
Ex de gestion courante :
50m, départ, arrivée : apnée
100m (valeurs moyennes) : 1 insp/cycle en Dos, 1 insp/2 cycles en Papillon et en Crawl
200m : 1 insp/mvt en Dos, 1 insp/cycle en Papillon et en Crawl
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Les moments de la course (départ, virages, arrivée ...)
Ex 100m NL M.Mettela :
1er 25m apnée sur 6 mvt puis resp 4tps
2ème 25m resp 4tps
3ème 25m resp 2tps
4ème 25m resp 4tps puis apnée 10 derniers mètres
Remarque : sur des distances plus longues en Crawl, certains nageurs placent quelques insp à chaque mvt de bras avant et/ou après le virage
culbute afin de compenser l’asphyxie liée au virage
La synchronisation(*24) des cycles ventilatoires avec les mouvements de bras
L’expiration rythme le mouvement propulsif (coordination entre l’accélération expiratoire et
l’accélération des bras)
Placement de l’inspiration en fin d’action motrice des bras ; en effet le corps est
alors en position haute et les bras peuvent agir sur une cage thoracique fixée.
Le placement de la respiration dans l’équilibre de la nage
Exemple en Crawl : le placement de l’inspiration se fait sous le niveau de l’eau, au creux de la vague
d’étrave, grâce à un roulis des épaules et à une « grimace » de la bouche.
Exemple en Papillon : inspiration frontale ou costale, menton dans l’eau.
Lorsque le nageur est totalement immergé, l’ensemble des résistances [friction + forme] s’exprime selon la formule :
R = k S V2
, dans laquelle :
-k (½ Cx D) est un coefficient conditionné
par la viscosité de l’eau, la forme du corps, la
rugosité de la peau et la densité de l’eau
-S, la surface du maître-couple ; définie
comme la projection du corps du nageur sur
un plan vertical perpendiculaire à l’axe de
déplacement (cf. schéma).
-V, la vitesse de nage.
Sous l’eau, la traînée totale augmente donc en fonction du carré de la vitesse. Ceci explique pourquoi :
* le nageur qui se déplace régulièrement dépense moins d’énergie à performance égale.
* la position hydrodynamique doit être activement recherchée lors des phases de course où les vitesses
sont les plus élevées (plongeon, virages, arrivées …)
« Mini » « Maxi »
Vitesse de nage : hauteur et longueur d’onde
à la vitesse limite, la longueur d’onde de la vague taille nageur
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- En créant une vague supplémentaire à l'avant du corps qui interfère avec la
vague d'étrave pour donner naissance à une vague résultante réduite = Effet
Bulbe(*31); qui se traduit dans chaque technique de nage par le
prolongement des phases de glisse (bras en avant tendu(s) sous la surface de l'eau).
- Les battements des jambes pourraient également diminuer la hauteur de la
vague postérieure, réduisant ainsi le différentiel de pression entre l’avant et
l’arrière du corps du nageur (Toussaint 2005).
En Brasse, le nageur expert pourrait également en jouant sur l’orientation des forces propulsives et les
déséquilibres segmentaires, récupérer une partie de l’énergie (en partie potentielle et en partie cinétique) de la vague qu’il
a crée = « Surfer sa propre vague »(*32)
De plus, les autres nageurs peuvent venir interférer positivement(*41) ou négativement avec votre propre
système de vague, d’où l’importance des systèmes brise vagues (bords et lignes d'eau). Enfin, lorsque la
profondeur est faible, le mouvement circulaire des particules d'eau est modifié et devient ellipsoïdale ; la
vitesse de propagation de la vague est alors réduite. Ce phénomène décroît avec la profondeur et devient nul
lorsque la profondeur est égale à la longueur d'onde du système de vague c'est-à-dire la longueur de flottaison
(soit environ 2m = profondeur minimum souhaitable pour qu’un bassin soit « rapide »)(*40).
Quelle est la part respective des différentes résistances dans la traînée totale ?
1- en fonction de la vitesse d’un nageur expert ;
Les résistances de friction conservent une part stable (≈ 5%)
quelle que soit la vitesse de nage.
Lorsque la vitesse s’accroit, la part des résistances de forme
diminue tandis que celle des résistances de vagues devient très
importantes pour un nombre de Froudes(*30) voisin de 0,3. Si
l'on fait le calcul pour un objet de 1.80m, cela donne à peu près
1min20 au 100m.
2- en fonction du niveau du nageur ;
Le « débutant » ; ayant tendance à adopter dans l’eau une position proche de la verticale, son problème essentiel
réside dans la diminution de la surface du maître couple. La recherche d’horizontalité est donc son objectif
prioritaire.
Le « débrouillé » ; sa vitesse de nage étant supérieure et son horizontalité meilleure, la réduction des freins est
plutôt liée à la diminution des résistances de formes (Ex : relevé de la tête lors de la coulée ventrale).
Le « confirmé » ; il cherche davantage à diminuer les résistances de vagues. Pour cela, il prolonge ses coulées
au maximum de ce que lui autorise le règlement (15m). Il s'efforce également d'optimiser le rapport entre
résistance et propulsion où encore de mieux gérer son allure de nage
L'aptitude à glisser dépend donc du niveau de pratique qui est lui-même lié au niveau technique du nageur.
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