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L’information dans la chaîne logistique

Article in French journal Revue Francaise de Gestion · September 2008


DOI: 10.3166/rfg.186.149-161

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3 authors:

Simon Véronneau Federico Pasin


Naval Postgraduate School HEC Montréal - École des Hautes Études commerciales
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DOSSIER
SIMON VÉRONNEAU
FEDERICO PASIN
JACQUES ROY
HEC Montréal, Canada

L’information dans
la chaîne logistique
Les dernières décennies ont vu une croissance fulgurante des
chaînes logistiques tant au niveau du volume transigé, de
l’internationalisation des activités, de la distance parcourue
que de la vélocité requise. Pour faire face à cet
environnement complexe et dynamique, les organisations se
doivent d’adopter des modes de fonctionnement leur
permettant une réactivité quasi immédiate. Dans les milieux
professionnel et scientifique, après qu’un large consensus se
soit établi, on voit poindre l’idée de centres opérationnels de
la chaîne, lesquels assureraient le bon fonctionnement de
celle-ci. Le présent article propose une réflexion sur
l’évolution de la complexité des chaînes logistiques et des
besoins en information qui en découlent. De plus, il vise à
offrir une représentation de ce à quoi pourraient ressembler
ces centres opérationnels. Enfin, cet article trace également
un portrait de l’évolution de la chaîne logistique depuis ses
tout premiers débuts.

DOI : 10.3166/RFG.186.149-161 © 2008 Lavoisier, Paris


150 Revue française de gestion – N° 186/2008

L
es chaînes logistiques peuvent main- rope de l’Est connaissent également une
tenant traverser plusieurs mers et forte croissance économique.
continents, depuis l’origine des L’impact de l’approvisionnement global sur
matières premières jusqu’au consommateur les réseaux logistiques est clair. Les entre-
final. Ces chaînes ont atteint une longueur et prises profitent de coûts d’achat et de pro-
un volume sans précédent. Plusieurs organi- duction réduits grâce à une main-d’œuvre à
sations réalisent que maîtriser ce type de bas prix. En contrepartie, ces entreprises
chaîne est complexe et que gérer cette com- voient leurs délais d’approvisionnement se
plexité engendre des coûts. Ainsi, dans une rallonger et leurs activités logistiques,
étude récente réalisée auprès de manufactu- notamment les activités de transport, se
riers canadiens s’approvisionnant dans des compliquer. Pour faire face à cette com-
pays à faibles coûts de main-d’œuvre comme plexité, les entreprises se doivent de gérer
la Chine, on apprenait que, dans la majorité leur chaîne logistique de manière plus
des cas, ces entreprises, qui s’approvision- sophistiquée. Après avoir adopté des
naient auparavant en Amérique du Nord, approches collaboratives, où les entreprises
observaient une augmentation de leur coût partagent ou élaborent ensemble leurs pré-
total (Industrie Canada, 2007). Ces coûts visions et plans de productions, certaines
s’expliquent notamment par l’augmentation entreprises vont un pas plus loin et visent
des stocks de sécurité que les entreprises uti- également à planifier et contrôler leurs acti-
lisent pour contrer l’ampleur et l’incertitude vités de transport au sein de la chaîne. C’est
des délais de réapprovisionnement. dans cet esprit que le présent article pro-
Malgré tout, les entreprises confient de plus pose le concept de centres opérationnels,
en plus de contrats de production à des pays lesquels visent à assurer, de façon continue,
à faibles coûts de main-d’œuvre, ce qu’on le fonctionnement adéquat des chaînes
appelle parfois le « offshoring ». En 1990, logistiques d’aujourd’hui. Le reste de l’ar-
on comptait 37 000 entreprises multi- ticle se divise en quatre sections. La pro-
nationales ayant plus de 170 000 filiales à chaine section présente un aperçu des prin-
l’étranger. Or, en 2004, le nombre d’entre- cipaux développements et des œuvres
prises multinationales avait presque doublé majeures portant sur la gestion des chaînes
atteignant 70 000 et, encore plus logistiques et sur la gestion de l’information
impressionnant, le nombre de leurs filiales à au sein de celles-ci. La section suivante pré-
l’étranger atteignait 690 000 entreprises, sente une réflexion sur la nécessité d’un
dont la moitié est située dans des pays émer- mode de fonctionnement en temps réel et
gents, notamment en Chine où les filiales les défis qui y sont liés. Vient ensuite une
étrangères représentent plus du quart de la section qui propose un modèle conceptuel
production industrielle et 58 % des exporta- définissant les différentes composantes
tions (Sydor, 2006). Cette croissance n’est d’un centre opérationnel pour la gestion en
cependant pas limitée à la Chine ; elle s’ob- temps réel d’une chaîne logistique. Enfin, la
serve également dans toute l’Asie de l’Est. dernière section présente les conclusions de
De plus, on s’attend à ce que l’Inde et l’Eu- l’article.
L’information dans la chaîne logistique 151

I – LA CHAÎNE GLOBALE D’HIER D’autres auteurs considèrent que les ori-


À AUJOURD’HUI gines de la chaîne logistique sont plus loin-
taines. Ainsi, Landry (2005) retrace ses ori-
On définit la chaîne d’approvisionnement
gines au XVIIe siècle avec la création du
comme un réseau d’organisations qui,
poste de « Maréchal des logis » dans l’ar-
d’amont en aval, sont engagées dans des
activités et des processus créateurs de valeur mée française. L’idée de la chaîne, toujours
qui prennent la forme de produits et services selon Landry (2005), pourrait aussi être
livrés au consommateur final (Christopher, retracée jusqu’à l’empire romain, lequel
1994). Certains attribuent la paternité des était approvisionné par un réseau d’organi-
premiers travaux portant sur la chaîne logis- sations connectées entre elles grâce à la Via
tique à Forrester qui dès 1958, dans un Apia. Véronneau (2008) va encore plus loin
article publié dans la Harvard Business en retraçant les origines de la chaîne à Sun
Review, modélisa la circulation des produits, Tzu 500 B.C. qui prétendait qu’aucune
des flux d’information et des flux monétaires guerre ne pouvait être gagnée sans un
à travers les différents acteurs de la chaîne approvisionnement abondant et coordonné
logistique (Forrester, 1958). Il démontra de produits convergeant vers les troupes
notamment comment certains phénomènes militaires (Sun Tzu, 500 B.C. (1996)).
se produisant au point de vente finale – Depuis les travaux de Forrester, le domaine
comme une hausse de la demande au niveau de la chaîne logistique a évolué de façon
du détaillant –, pouvaient se traduire par une radicale. D’abord, au début des années
augmentation de l’amplification de la 1970, les différentes activités de la logis-
variance de la demande chez les acteurs en tique furent regroupées en amont et en aval
amont (distributeur, manufacturier, etc.). Ce pour donner respectivement lieu à ce qu’on
phénomène, mieux connu aujourd’hui sous appelait à l’époque la gestion des matières
le nom de l’effet bullwhip, a été identifié et la distribution physique. On a ensuite
dans plusieurs études industrielles comme compris les avantages reliés à l’intégration
étant la principale menace à l’efficacité des de l’amont et de l’aval en proposant la ges-
chaînes logistiques (Lee et al., 1997). Pour tion de tout le système logistique. Mais
d’autres, c’est Henry Ford qui administra la encore fallait-il que les systèmes d’infor-
première chaîne logistique. Certains pas- mation puissent faciliter la gestion d’un tel
sages de son livre illustrent d’ailleurs à quel système intégré. Ce sont de tels systèmes
point il avait une maîtrise étonnante de sa (e.g. MRPII) qui ont permis des innovations
chaîne logistique. En effet, en utilisant les comme l’implantation du premier système
technologies modernes de l’époque, telles de planification des ressources de distribu-
que le télégraphe, il pouvait avoir de l’infor- tion (DRP – Distribution Resource Plan-
mation en temps réel sur les mouvements ning) par André Martin à la fin des années
des cargaisons : “The traffic department 1970 (Martin, 1985).
knows the exact transit time between diffe- Selon Christopher (1992), l’expression ges-
rent points, and if a car is overdue more than tion de la chaîne logistique ou Supply Chain
an hour, the fact is known at headquarters” Management (SCM) aurait été introduite
(Ford, 1926 (1988), p. 118). pour la première fois par Oliver et Weber en
152 Revue française de gestion – N° 186/2008

1982. Une quinzaine d’années plus tard, l’attribution de responsabilités clairement


Cooper et al. (1997) représentaient la SCM établies quant aux tâches de planification et
comme un ensemble de processus intégrés de réapprovisionnement au sein de la
incluant ceux reliant les entreprises entre chaîne. Selon Jobin et al. (1997), on
elles. observe trois principales approches de
Depuis le milieu des années 1980, la philo- répartition de telles responsabilités. Dans la
sophie du juste-à-temps, jusque-là presque première approche, le réapprovisionnement
exclusivement réservée à la production de continu géré par le fournisseur (Vendor
produits manufacturiers, fut adaptée à la Managed Replenishment, VMR), le four-
distribution des produits finis. Ceci, com- nisseur s’occupe des prévisions de ventes et
biné à divers efforts de synchronisation des du réapprovisionnement. Typiquement, le
activités de l’ensemble des intervenants de distributeur, en fonction d’un horaire de
la chaîne pour lutter contre l’effet bullwhip, transmission préétabli, transmet au fournis-
donna naissance à des pratiques de réappro- seur une foule d’informations telles les prix
visionnement continu (Continuous Reple- de vente, les stocks en main, les produits en
nishment Program, CRP) et à un ensemble pénurie et les quantités en transit. Grâce à
d’initiatives sectorielles connues sous le ces informations, le fournisseur établit alors
nom de Quick Response (QR) ou de Effi- des prévisions de ventes et des recomman-
cient Consumer Response (ECR) et, plus dations d’achat pour le distributeur qui a
récemment, aux systèmes de planification, alors la responsabilité de les approuver.
prévision et réapprovisionnement partagés Dans la seconde approche, le réapprovi-
sur Internet ou Collaborative Planning, sionnement continu géré par le distributeur
Forecasting and Replenishment (CPFR). (Retailer Managed Replenishment, RMR),
Ces pratiques reposent notamment sur c’est le dernier maillon de la chaîne qui
l’établissement de partenariats entre les s’occupe des prévisions de ventes et du
membres d’un réseau de distribution afin de réapprovisionnement. On peut alors plus
mieux planifier le réapprovisionnement des facilement prendre en compte des données
commerces de détail à partir de l’informa- relatives à l’environnement du point de
tion provenant à la fois des points de vente vente comme, par exemple, les effets des
et des prévisions partagées entre les promotions ou des actions des concurrents.
membres du réseau. Cette approche vise Concrètement, selon cette approche, le dis-
essentiellement à atténuer les conséquences tributeur transmet une proposition d’achats
négatives de l’effet bullwhip en s’éloignant au fournisseur, laquelle tient compte de la
de la méthode traditionnelle de réapprovi- capacité de production de ce dernier, lequel
sionnement basée presque exclusivement doit alors confirmer son engagement à
sur le traitement indépendant des com- livrer les produits désirés.
mandes reçues à chaque échelon du réseau Enfin, dans la troisième approche, le réap-
(Ponce et al., 2007). Pour réussir, ces nou- provisionnement continu géré par un tiers
velles méthodes de gestion s’appuient sur (Third-party Managed Replenishment,
l’utilisation de nouvelles technologies de TMR), c’est un prestataire de services qui
communication, nécessitent des efforts de s’occupe des prévisions de ventes et du
réduction des temps de cycle et impliquent réapprovisionnement. On réduit ainsi au
L’information dans la chaîne logistique 153

minimum l’investissement requis par les sionnement. Ils ont, de plus proposé divers
parties impliquées pour réaliser le réappro- moyens pour remédier à chacune d’entre
visionnement continu. Typiquement, le elles (voir tableau 1).
tiers, se basant sur une série d’informations Pour leur part, Disney et Towill (2003) ont
fournies par les différents partenaires de la étudié l’impact du VMI sur l’effet bullwhip.
chaîne, établit des prévisions de ventes et Leur étude, basée sur la simulation, conclut
des recommandations d’achat pour le distri- que le VMI élimine de façon presque com-
buteur et un plan de production plus ou plète les effets du rationnement et du
moins précis pour le fournisseur. Le four- regroupement en lots. Elle démontre égale-
nisseur, puis le distributeur, confirment ment l’efficacité du VMI pour contrer l’ef-
ensuite leur engagement à suivre le plan fet des variations de prix. Enfin, son effica-
proposé par le tiers. cité sur l’effet des modèles de prévision de
Au cours des dernières années, plusieurs la demande n’est pas concluante.
auteurs ont aidé à mieux comprendre la L’analyse de l’efficacité du CPFR en géné-
nature et l’importance de l’effet bullwhip ral et du partage de l’information en parti-
ainsi que ses causes et les façons de l’atté- culier est un autre sujet qui a capté l’intérêt
nuer. Parmi ces travaux, on se doit de men- des chercheurs du domaine de la chaîne
tionner ceux de Lee et al. (1997) qui, en se logistique au cours des dernières années.
basant sur des données recueillies chez Ainsi, Aviv (2001) modélise une chaîne
Procter & Gamble et Hewlett-Packard, ont simplifiée de deux partenaires fabriquant un
décrit quatre causes principales contribuant seul produit pour étudier les impacts liés au
à l’amplification de la variabilité de la processus local ou collaboratif et au carac-
demande au sein d’une chaîne d’approvi- tère statique ou dynamique des prévisions.

Tableau 1 – L’effet bullwhip : causes et remèdes (Lee et al., 1997)

Cause Remède

Les modèles de prévision – Information sur les ventes au consommateur final


de la demande (demand – Centralisation de la planification des réapprovisionnements
signal processing) – Réduction du délai d’approvisionnement

Le rationnement et les – Répartition des produits rationnés en fonctions des ventes passées
manœuvres stratégiques – Limitation des variations acceptées dans les commandes
qui en découlent – Partage de l’information sur la capacité et les approvisionnements

– Réduction du coût des commandes


Le regroupement de – Livraisons selon un horaire stable et régulier
diverses commandes – Utilisation de prestataires logistiques (3PL) qui regroupent des pro-
dans des lots uniques duits variés ayant des destinations diverses dans de mêmes camions
visitant fréquemment chacun des partenaires

Les variations de prix Engagements à terme, EDLP (Every Day Low Price)
154 Revue française de gestion – N° 186/2008

Aviv en conclut que l’ajustement dyna- naires au type de contrat qu’on applique et
mique des prévisions peut engendrer des au niveau de confiance qui s’établit entre les
réductions de coût substantielles mais que partenaires.
ces réductions sont tributaires de la confi- Lee et al. (2000), utilisant également une
guration du problème, notamment de la chaîne simplifiée de deux partenaires, mais
qualité des prévisions initiales. Enfin, un dans un contexte de demande non station-
processus collaboratif est avantageux par naire, démontrent à partir de deux études
rapport à un processus individuel dans la aux résultats très similaires, l’une analy-
mesure où les partenaires ont des atouts très tique (basée sur des approximations),
contrastés (diversified capabilities) dans l’autre numérique (basée sur des simula-
leur façon d’établir leurs prévisions. tions), que le partage de l’information
Pour leur part, Cachon et Fischer (2000) étu- engendre une réduction significative des
dient la réduction de coût associée au par- stocks et des coûts. Les résultats illustrent
tage de l’information au sein d’une chaîne également que les réductions sont les plus
simplifiée comprenant N distributeurs iden- grandes lorsque la demande est fortement
tiques et un fournisseur fabriquant un seul auto-corrélée et très variable et que le délai
produit dont la demande est stochastique et d’approvisionnement est long.
stationnaire. Lors de tests numériques, ils Enfin, plusieurs autres études basées sur des
observent une réduction de coût de 2,2 % en méthodologies et des configurations
moyenne lorsque les informations sur la diverses témoignent des avantages liés au
demande et les stocks sont partagées. partage de l’information. Parmi ces travaux,
Par ailleurs, Cachon et Larivière (2001) ont notons la thèse doctorale de Zhao (2002),
étudié l’impact de l’information sur les pro- qui a étudié de nombreux cas de figure,
fits au sein d’une chaîne grâce à un modèle notamment les chaînes à deux et à plusieurs
basé sur la théorie des jeux. Ce modèle échelons, les horizons finis et infinis, les
comprend un producteur unique et un seul capacités limitées et illimitées et les
fournisseur fabriquant une composante cri- demandes stationnaires et auto-corrélées.
tique dont la demande est stochastique.
Deux configurations de diffusion de l’infor- II – GÉRER LES OPÉRATIONS
mation sont étudiées. Dans la première, les EN TEMPS RÉEL
deux entreprises connaissent la fonction de
demande du producteur. Dans la seconde, La gestion des opérations en temps réel est
seul le producteur la connaît et celui-ci un nouveau niveau de planification rendu
annonce ses prévisions au fournisseur. Il est possible par l’avancement technologique.
à noter que ces prévisions peuvent être biai- Gérer en temps réel n’est pas nécessaire-
sées, par exemple, le producteur peut gon- ment la même chose que gérer au niveau
fler la demande afin que le fournisseur aug- opérationnel, ce dernier niveau étant carac-
mente sa capacité et ait donc la possibilité térisé par les opérations au quotidien et
de lui procurer un meilleur niveau de ser- mesuré en heures, tandis que les opérations
vice. Les travaux de Cachon et Larivière en temps réel sont mesurées en minutes.
font ressortir la sensibilité du profit total et Garder le contrôle d’un système d’aide à la
des profits respectifs de chacun des parte- décision en temps réel exige une nouvelle
L’information dans la chaîne logistique 155

expertise et une certaine adaptabilité de la donnant les flux d’information entre tous
part des gestionnaires d’opérations et de les membres de celles-ci, ce qui leur permet
chaînes logistiques. La vélocité à laquelle de mieux définir leurs rôles et responsabili-
les chaînes logistiques évoluent aujourd’hui tés (Kempainen et Ari, 2003). L’effort
accentue l’importance de cette capacité à majeur d’intégration de la chaîne logistique
réagir rapidement. En effet, une erreur non doit en grande partie être orienté sur l’inté-
détectée pendant quelques minutes peut gration des flux de l’information tant
avoir des répercussions qui prendront des internes qu’externes à l’entreprise. Intégrer
jours à corriger. l’information interne est en soi un effort de
taille, mais des difficultés supplémentaires
1. Intégration de la chaîne se posent au moment d’intégrer les infor-
La tendance actuelle en gestion de la chaîne mations des clients et des fournisseurs.
logistique est l’intégration sans intermé- Étant donné la diversité des fournisseurs
diaire de l’information ainsi que le partage avec lesquels une entreprise typique transige,
de données en temps réel (Simchi-Levi et le niveau d’intégration technologique dépen-
al., 2003, Kempainen et Ari, 2003, Lee, dra de la capacité de ces fournisseurs à maî-
2005). Ce partage des données est aussi un triser de nouvelles technologies et à adapter
élément facilitateur qui permet aux entre- leurs processus. Dans certains cas, un arbi-
prises de passer de la simple intégration trage doit être fait entre garder un fournis-
verticale à l’intégration virtuelle. Ceci faci- seur actuel ou le remplacer par un autre plus
lite également l’impartition de certaines compatible du point de vue des processus ou
fonctions logistiques (Bowersox, 2002). des technologies de l’information.
Selon Lee (2005), le concept de l’intégra- Un autre aspect de l’intégration des flux
tion de la chaîne logistique trouve sa justifi- d’information est le changement organisa-
cation dans le fait que l’amplitude des inter- tionnel. En effet, il est illusoire de penser
actions dans la dyade vendeur-acheteur que le simple fait de changer de systèmes et
varie grandement au gré des circonstances d’intégrer les flux va donner des résultats
entourant la relation. Cette intégration doit satisfaisants si l’on néglige la structure de
aller plus loin qu’une simple intégration des l’entreprise. C’est pourquoi toute intégra-
fonctions logistiques et doit aussi inclure tion de flux et toute implantation de système
d’autres fonctions de l’entreprise, telles que doivent être précédées d’une refonte des
la conception de produits (Cooper, 1997). structures et processus organisationnels.
Power et al. (2001) suggèrent que davan-
tage de recherches doivent être entreprises
III – MODÈLE CONCEPTUEL
afin de définir la forme d’intégration logis-
DE GESTION DE L’INFORMATION
tique idéale tout en considérant le contexte
environnemental dans lequel se fait cette Gérer les nouvelles chaînes logistiques
intégration. demande de nouvelles façons de faire. Il est
de plus en plus important d’exercer un
2. Intégration de l’information contrôle serré sur les activités en temps réel
Aujourd’hui, on cherche à intégrer les pour garantir l’efficacité de la chaîne. Il est
chaînes logistiques en partageant et coor- donc de mise pour les grandes compagnies
156 Revue française de gestion – N° 186/2008

exploitant des chaînes globales de se doter corrections apportées rapidement pour


d’un centre de contrôle opérant 24 heures maintenir le niveau de service requis par les
par jour et pouvant assurer leur bon fonc- clients. Dans ces centres, les décideurs sont
tionnement. La figure 1 ci-dessous repré- guidés par le plan d’affaires, les politiques
sente la fonction de contrôle de ces nou- de la compagnie ainsi que par le manuel des
veaux centres. politiques opérationnelles dans leurs
Tel que présenté à la figure 1, on suggère actions. Enfin, diverses contraintes telles
que les centres aient accès en temps réel celles liées aux conventions collectives se
aux données clés d’une chaîne telles que les doivent d’être prises en considération.
stocks, le taux d’utilisation des centres
manufacturiers, le coefficient de remplis- 1. L’information et le temps de cycle
sage des différents modes de transport, décisionnel
ainsi que des commandes. Il est aussi Le concept même d’un centre de contrôle de
important que ces centres aient la capacité la chaîne logistique repose sur l’importance
de suivre l’évolution de la situation poli- d’accroître la réactivité décisionnelle des
tique et d’autres événements ponctuels gestionnaires d’opérations. En effet, il est
comme les grèves, les tempêtes et les nécessaire de réagir rapidement afin de pré-
désastres naturels pouvant affecter les venir les effets nocifs dus à la surcharge du
chaînes dans les divers pays qu’elles traver- système opérationnel (Véronneau et Cimon,
sent. Les conséquences de tels événements 2007) et aussi afin de maintenir une certaine
doivent être évaluées en temps réel et les agilité de la chaîne logistique. Ce concept

Figure 1 – Gestion de l’information de la chaîne logistique en temps réel


L’information dans la chaîne logistique 157

de temps de cycle décisionnel a été proposé vent d’être contrôlés en temps réel pour
par Boyd, d’où l’appellation usuelle de assurer le suivi des marchandises et aussi le
cycle de Boyd. Celui-ci aurait avancé l’idée respect des horaires établis. De nos jours,
que, dans un contexte militaire, pour défaire plusieurs dispositifs électroniques de sur-
son adversaire, il faut que notre cycle déci- veillance des transports peuvent être utilisés,
sionnel, qui consiste à observer, orienter, des alarmes et signaux digitaux au suivi des
décider et agir, soit plus rapide et efficace camions par satellite. Pour s’assurer d’une
que celui de l’ennemi (Hammond, 2001). visibilité en temps réel, la position de
En négligeant de réagir rapidement aux évé- chaque conteneur ou camion ainsi que le sta-
nements au fur et à mesure qu’ils se présen- tut des capteurs de données telles que la tem-
tent, on atteint rapidement la surcharge du pérature intérieure des remorques, devraient
système opérationnel, ce qui affecte la capa- être disponibles au centre de décision.
cité de prise de décision et se traduit par un
effet en cascades qui réduit le niveau de Les stocks
contrôle de la situation (Véronneau et Le niveau des stocks dans les chaînes logis-
Cimon, 2007). Une logique semblable s’ap- tiques est une information cruciale qui peut
plique à la maintenance et à la protection indiquer des pénuries à venir autant que de
des réseaux de survie (lifeline networks), graves surplus avec risque de pertes. La
c’est-à-dire les infrastructures fournissant localisation et le statut de ces stocks sont
les services essentiels pour une population des informations essentielles dans une
donnée comme l’électricité, les télécommu- chaîne globale avec plusieurs sites de pro-
nications et le transport (Robert, 2003), où duction. En effet, le gestionnaire de chaîne
une réaction rapide est primordiale pour au centre de contrôle se doit d’ajuster les
éviter les crises. Dans le même esprit, il niveaux de production des différents sites
nous semble nécessaire de développer cette afin d’éliminer les surplus et les pénuries
habilité de traitement rapide de l’informa- pouvant entraîner un arrêt de production.
tion dans la conception d’un centre de
Les commandes
contrôle de la chaîne logistique.
Avec des chaînes logistiques globales distri-
2. Les flux d’information buant des produits à travers le monde, les
Plusieurs flux d’information sont essentiels commandes affluent de différents fuseaux
au bon fonctionnement de la chaîne. Bien horaires. De plus, il faut également tenir
qu’il serait intéressant de tout recevoir à ces compte des commandes en ligne ou auto-
centres de contrôle, il est important de s’en matisées, lesquelles sont reçues 24 heures
tenir aux flux d’information centraux à la sur 24. Il est maintenant très difficile pour
mission de tels centres de contrôle de la une chaîne logistique d’être efficace si les
chaîne afin d’éviter les problèmes de sur- gestionnaires ne prennent connaissance des
charge mentionnés précédemment. commandes que durant leurs heures d’ou-
verture locales. Un centre de contrôle de la
Le transport chaîne qui opère de façon continue permet
Les systèmes de transport sont la colonne de déceler tout changement de commande
vertébrale d’une chaîne logistique et se doi- rapidement et de répartir ces commandes
158 Revue française de gestion – N° 186/2008

sur les réseaux logistiques en tenant compte tions de service pouvant coûter plusieurs
des stocks disponibles, du taux d’utilisation millions de dollars et mettre en péril la mis-
des réseaux de transport ainsi que des capa- sion même de l’organisation.
cités des centres de production. Par exemple, dans le cas des chaînes logis-
tiques de navires de croisière, la fenêtre de
La capacité des centres de production temps disponible pour réapprovisionner les
En possédant toutes les informations men- navires afin d’offrir une croisière agréable
tionnées ci-haut sur une base continue et en à des milliers de passagers est de seule-
temps réel, il est alors possible d’ajuster en ment cinq à six heures à chaque semaine
conséquence les calendriers de production (Véronneau et Roy, 2008). Ces chaînes
en temps réel également. Il est donc pos- doivent être suivies de très près pour s’as-
sible d’optimiser la production en tenant surer que les livraisons soient effectuées
compte de facteurs tels que les heures de tel que prévu. Si un seul camion manque à
travail en surtemps dans certains centres, de l’appel, le succès d’une croisière ainsi que
la sous-utilisation de la main-d’œuvre dans des centaines de milliers de dollars en reve-
d’autres centres ou encore de l’épuisement nus sont en péril. Cependant, le modèle tra-
des ouvriers dans un autre. ditionnel de gestion de la chaîne s’effec-
tuant durant les heures normales
3. Exemples d’application d’ouverture de l’entreprise, avec une seg-
Les chaînes logistiques globales qui traver- mentation des tâches par discipline
sent plusieurs fuseaux horaires sont de plus (i.e. achat, transport, entreposage), répond
en plus nombreuses. Quelques organisa- mal aux besoins des chaînes globales qui
tions exploitant ce type de chaîne se sont circulent autour de la planète à travers de
déjà dotées d’un centre de contrôle sem- multiples fuseaux horaires de travail. Il
blable à celui décrit précédemment. Parmi serait donc approprié pour plusieurs com-
les chaînes logistiques ayant de telles carac- pagnies possédant des caractéristiques sem-
téristiques, on retrouve les chaînes logis- blables de miser sur des nouveaux centres
tiques militaires, les chaînes logistiques de de contrôle de chaînes logistiques afin
navires de croisière et les chaînes logis- d’améliorer leur efficacité et diminuer les
tiques de produits électroniques. La carac- risques et les coûts associés aux bris de
téristique commune liant ces domaines celles-ci.
d’application disparates est le fait que des À cet égard, il est intéressant de noter que la
centres d’opérations et de production à compagnie IBM s’est récemment dotée
l’échelle mondiale relèvent d’un même d’un tel centre de contrôle virtuel (Virtual
siège social. Ces chaînes logistiques fonc- Command Center) afin d’assurer la visibi-
tionnent également dans des environne- lité de sa chaîne logistique et de faciliter la
ments juste-à-temps où les marges d’erreur collaboration des différents acteurs (four-
sont très minces. Ce sont aussi des chaînes nisseurs, fabricants, distributeurs, etc.) dans
déployant des flux de marchandise impor- la chaîne mondiale. Ce centre se compose
tants exigeant un suivi constant. Dans tous de trois éléments principaux dénommés
ces cas, un bris dans la chaîne logistique « hubs », soit le hub demande, le hub four-
entraînerait des pénuries et des interrup- nisseurs et le hub logistique. On vise donc
L’information dans la chaîne logistique 159

l’intégration complète de la chaîne logis- sées. Il arrive de plus en plus souvent que
tique en permettant aux gestionnaires de des gestionnaires soient réveillés en pleine
réagir immédiatement (en temps réel) à des nuit pour prendre des décisions urgentes
variations subites dans l’offre et la demande concernant une activité se déroulant dans un
ainsi qu’à des événements imprévus. On autre fuseau horaire. En plus de la fatigue
vise également une synchronisation accrue causée aux gestionnaires, cette façon de
des activités du réseau logistique et une faire est loin d’être efficace. Les entreprises
meilleure collaboration entre les différents se doivent de concevoir de nouvelles struc-
acteurs de la chaîne (Lin, 2008). tures pour assurer le bon fonctionnement de
leur chaîne logistique mondiale. L’accès à
CONCLUSION des informations clés en continu qui facili-
tent la prise de décisions rapides et appro-
Au cours des dernières années, une multi- priées apparaît comme étant un atout essen-
tude d’études aux méthodologies variées tiel pour les chaînes logistiques
ont mis en exergue les avantages liés aux d’aujourd’hui. Quelques entreprises ont déjà
approches collaboratives de planification de mis en place de tels centres de contrôle, c’est
la production et au partage d’informations, notamment le cas de IBM et de certaines
notamment les ventes au point de consom- entreprises de croisières. L’étude de telles
mation, les stocks et la capacité. Dans un expériences nous apparaît des plus perti-
contexte où les chaînes logistiques s’inter- nentes. Enfin, l’étude de d’autres domaines
nationalisent et se complexifient, le présent d’activités où on utilise déjà depuis plusieurs
article suggère d’étendre l’approche colla- années des centres de même nature nous
borative aux activités de contrôle en temps apparaît également souhaitable. En effet, les
réel et propose un modèle des principales centres de contrôle des systèmes de trans-
fonctions de tels centres de contrôle. port comme le métro, la poste et les chemins
La façon conventionnelle de gérer les de fer ainsi que le centre de contrôle de la
chaînes logistiques n’est plus du tout adap- NASA sont tous susceptibles de constituer
tée aux défis que doivent relever les gestion- de belles sources d’inspiration pour les ges-
naires œuvrant au sein d’entreprises globali- tionnaires logistiques.

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ment des jeux dynamiques dans les ment des opérations, le marketing, la gestion
domaines du supply chain management et des ressources naturelles et de l’environne-
du management de la technologie et de l’in- ment, etc. Il a publié entre autres Differential
novation, ainsi que sur la psychologie des Games in Economics and Management
joueurs dans les processus coopératifs. Il Science (avec E. Dockner, N. Van Long et
est éditeur associé pour la revue Internatio- G. Sorger, éd. Cambridge University Press,
nal Game Theory Review. 2000), et Differential Games in Marketing,
(avec G. Zaccour, éd. Springer, 2004). Il est
Sophie GIORDANO-SPRING est éditeur de la revue International Game
maître de conférences à l’université Mont- Theory Review.
pellier 1. Elle est membre du groupe ERFI-
FCCS de l’Institut des sciences de l’entre- Marine LE GALL-ELY est maître de
prise et du management et membre associée conférences en sciences de Gestion à l’uni-
du CREGO-COST de l’IAE de Montpellier. versité de Rennes 2, chercheur au sein de
Ses recherches portent sur les formes de l’ICI (EA 2652) de l’université de Bretagne
mutation actuelle du reporting financier Occidentale et au CRESS-Lessor (EA2614)
(son périmètre et ses cadres théoriques). de l’université de Rennes 2. Ses recherches
Ses travaux récents étudient la qualité du portent sur les réactions des consomma-
reporting sociétal des sociétés cotées fran- teurs au prix dans le secteur non marchand
çaises par analogie à l’information comp- et sur le don.
table. Ses dernières publications sont
parues dans les revues Comptabilité Federico PASIN est professeur titulaire
Contrôle Audit, Revue Française de Comp- au service de l’enseignement de la gestion
tabilité, Logistique & Management. des opérations et de la logistique à HEC
Montréal. Directeur de ce service de 1998 à
Anne GOMBAULT est professeur à Bor- 2001, il est actuellement directeur du pro-
deaux École de management où elle dirige gramme de Bachelor en Administration des
la chaire « Arts, Culture et Management en Affaires. Il est diplômé de l’École polytech-
Europe » (CEREBEM) qu’elle a créée en nique de Montréal et titulaire d’un doctorat
2004 autour d’un collectif de chercheurs de l’École Centrale de Paris. Ses recherches
européens. Ses recherches portent sur portent sur la gestion des opérations et de la
l’identité et le management stratégique des logistique. Il agit régulièrement à titre de
organisations culturelles en général, et des formateur et de conseiller auprès d’organi-
musées en particulier. Elle travaille notam- sations canadiennes et étrangères de renom.
ment sur les politiques tarifaires des musées.
Brigitte PEREIRA est professeur de droit
Steffen JØRGENSEN est professeur au à l’Institut supérieur de gestion, chercheur
département d’organisation et de manage- au sein de l’Institut de recherche en
ment de l’University of Southern Denmark sciences appliquées au management
(Danemark). Ses recherches couvrent une (IRSAM). Ses centres d’intérêt compren-
large variété de domaines, dont le manage- nent l’éthique des affaires, les codes de
Revue française de gestion XV

conduite des entreprises, la négociation Logistique », un forum regroupant des cadres


contractuelle et la pénalisation des activités supérieurs de l’industrie et des spécialistes de
des acteurs économiques. la logistique à HEC Montréal. Il a été consul-
tant auprès d’importantes firmes canadiennes
Christine PETR est maître de confé- et différents ministères. Il est l’auteur de plu-
rences en Sciences de gestion à l’Institut de sieurs ouvrages et articles dans les domaines
gestion de Rennes, chercheur permanente de la logistique, de la gestion du transport et
au CREM (UMR CNRS 6211) de l’univer- de la formation professionnelle.
sité de Rennes 1. Ses centres d’intérêt sont
le marketing et le comportement du Charles S. TAPIERO est professeur dis-
consommateur sur le temps de loisir (pra- tingué et titulaire de la chaire Morton
tiques culturelles et tourisme). L. Topfer en ingénierie financière et mana-
gement de la technologie du Polytechnic
Chengxin QU est professeur assistant au Institute de New York University (États-
département de Management des opéra- Unis). Ses recherches couvrent de
tions de l’Essec Business School. Il est titu- nombreux domaines allant de l’économie
laire d’un Ph.D de l’Insead. Ses recherches au management en passant par la finance et
portent sur le management de la technolo- l’assurance. Parmi ses derniers livres figu-
gie et le développement de nouveaux pro- rent notamment Risk and Financial
duits. Management (éd. John Wiley, 2004) et Sup-
ply Chain Games: Operations Management
Géraldine RIVIÈRE-GIORDANO est and Risk Valuation (avec K. Kogan, éd.
maître de conférence à l’IUT de Valence- Springer, 2007). Il est éditeur pour la revue
Université Pierre Mendès France de Applied Stochastic Models for Business and
Grenoble 2. Ses récentes recherches doc- Industry.
torales, conduites au sein du groupe ERFI-
Université Montpellier 1, se sont intéressées Jean-Claude TARONDEAU est pro-
à la qualité des informations environnemen- fesseur émérite au département de Manage-
tales, c’est-à-dire à leur contribution à une ment de l’Essec Business School, où il a
juste appréciation de la valeur globale des exercé de multiples responsabilités (direc-
entreprises. Ses travaux ont été publiés dans teur de la recherche, directeur du pro-
Comptabilité Contrôle Audit et la Revue gramme doctoral, etc.). Ses recherches cou-
Internationale sur le travail et la société. vrent une large variété de domaines, parmi
lesquels la stratégie industrielle, le marke-
Jacques ROY est professeur titulaire au ting et le management culturel. Parmi ses
service de l’enseignement de la gestion des derniers livres figurent L’Opéra de Paris :
opérations et de la logistique à HEC Gouverner une grande institution cultu-
Montréal. Il est également directeur du relle, avec P. Agid (Vuibert, 2006) et Dic-
groupe de recherche Chaîne sur l’intégration tionnaire de stratégie d’entreprise, avec
et l’environnement de la chaîne d’approvi- C. Huttin (Vuibert, 2006). Il est rédacteur
sionnement, et directeur du « Carrefour en chef de la Revue française de gestion.
XVI Revue française de gestion – N° 186/2008

Caroline URBAIN est maître de confé- Simon VÉRONNEAU est chercheur


rences en sciences de Gestion à l’IAE de associé au groupe de recherche Chaîne à
Nantes, chercheur au sein du CRGNA de HEC Montréal. Il a obtenu son Ph.D. en ges-
l’université de Nantes. Ses centres d’intérêt tion des opérations à HEC Montréal. Il
portent en marketing sur le comportement détient également un M.S. en gestion du
du consommateur face au prix, sur l’atti- transport de l’Universiteit Antwerpen ainsi
tude à l’égard de l’argent et sur l’innovation qu’un baccalauréat en études maritimes
et le développement des activités dans les (BMS) de Memorial University of New-
organisations non marchandes et dans les foundland. Ses recherches portent principa-
PME. lement sur les chaînes logistiques mondiales
et complexes, la gestion des opérations cri-
tiques ainsi que la gestion du transport.
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