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Pour un article plus général, voir histoire des Juifs en France.
présence de Juifs semble attestée par des vestiges archéologiques du I siècle, tels
er
qu'une lampe à huile ornée du chandelier à sept branches découverte en 1967
à Orgon.
Durant tout le Moyen Âge, les Juifs du Languedoc et de Provence profitent de la
proximité avec l'importante communauté juive espagnole et de la relative
indépendance des autorités locales par rapport aux pouvoirs espagnols et français.
C'est ainsi qu'une importante communauté juive existe à Narbonne au VIII siècle et
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qu'aux XII et XIII siècles, la communauté juive connaît un grand essor intellectuel
e e
entraine l'expulsion des Juifs qui ne trouvent refuge dans la région que dans les
possessions pontificales, à Avignon et au Comtat-Venaissin où ils sont confinés dans
des « carrières », nom local des juiveries. Au XVIII siècle, leur condition s'améliorant,
e
Juifs ashkénazes dans les grandes villes comme Marseille, puis avec l'immigration
de Juifs venus d'Afrique du Nord et particulièrement d'Algérie qui revitalisent les
communautés juives de toutes les grandes villes.
Des origines à l'an mille[modifier | modifier le code]
premières persécutions dans le nord de la France incitent des Juifs à revenir s'établir
plus au sud, notamment à Marseille. Si les évêques d'Arles et de Marseille tentent de
les baptiser de force, ils semblent finalement avoir été laissés en paix sur ordre du
pape Grégoire le Grand3.
Aux VII et VIII siècles, la Septimanie - qui couvre à peu près le Languedoc et
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le Roussillon - sert de refuge aux Juifs opprimés dans l'Espagne wisigothique. C'est
du VII siècle que date la plus vieille inscription juive trouvée en France à Narbonne,
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ornée d'un chandelier et portant en hébreu la phrase ( שלם על ׳שראלPaix sur Israël).
La condition des Juifs à Narbonne sous les premiers Carolingiens semble très
favorable. Il s'y établit un centre majeur d'études du judaïsme dès le VIII siècleNote 3.
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languedocien qui profite de l'esprit de tolérance qui règne alors dans les cours
de Toulouse et de Béziers. Armand Lunel peut écrire : « Sous le ciel des troubadours
et par la douceur native des tempéraments, l'âpreté des rapports entre l'Église et la
Synagogue put peu à peu se réduire et le poids de la réprobation théologique
s'alléger jusqu'à rendre pacifique la cohabitation des chrétiens et des juifs. »7
Les comtes de Toulouse et les Trencavel qui règnent à Béziers sont parmi les
princes les plus libéraux vis-à-vis des Juifs. Les vicomtes Raymond et Roger II
Trencavel, accueillent les Juifs à leurs cours, les protègent des émeutes suscitées
par l'évêque de Béziers, moyennant le paiement annuel d'un impôt de quatre livres
d'argent8. Ils nomment même deux baillis juifs. Le dernier Trencavel, Raimond-
Roger s'appuie sur les Juifs pour gouverner Béziers jusqu'à sa chute en
1209. Benjamin de Tudèle, le rabbin voyageur du XII siècle, cite certaines
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issu d’une famille très ancienne probablement romaniote, qui possédait de nombreux
immeubles, dont la propriété lui était garantie par lettres patentes8.
Les Kimhi, Joseph, Moïse et David sont des grammairiens et lexicographes
narbonnais éminents, originaires d'Espagne, qui contribuent à la connaissance des
textes hébreux par les théologiens et savants chrétiens et qui participent à
des disputations judéo-chrétiennes. Quant aux Tibbonides, autres savants d'origine
espagnole établis à Lunel puis à Montpellier et Marseille, ils pratiquent souvent la
médecine et participent par leurs traductions de l'arabe vers l'hébreu à la diffusion
des écrits de Maïmonide mais aussi d'Euclide, Aristote et Galien10.
À Posquières (aujourd'hui Vauvert), près de Lunel, existait également une
communauté juive, comptant environ quarante membres8. C’est là que, vers 1125,
naquit Abraham ben David (mort en 1198), un des plus remarquables talmudistes du
temps, comparé par certains à Rachi et fameux par sa critique de Maïmonide. Isaac
l'Aveugle, lui aussi originaire de Posquières, commente un des livres fondateurs de
la Kabbale, le Sefer Yetzira.
À la fin du XII siècle, les Juifs du Languedoc et du comté de Toulouse connaissent
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fleurit sur tout l’espace méridional, aussi bien dans les villes que dans les villages ;
essaimage de la population qui traduit encore une certaine quiétude et
tranquillité »11. « Les potentialités andalouses s’épanouirent et décuplèrent en terrain
languedocien, qui devint un foyer exceptionnel de pensée et de science juives »11.
Spoliations, massacres et expulsions
aux XIII et XIV siècles[modifier | modifier le code]
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au royaume d'Aragon11.
Le judaïsme provençal, du XIII au XVI siècle[modifier | modifier
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La vie pour les Juifs de Provence reste relativement paisible en cette période où ils
subissent persécutions et expulsions dans le royaume de France. Ils sont
formellement reconnus comme « citoyens » à Marseille, à Saint-Rémy-de-
Provence et à Tarascon plusieurs fois du XIII au XV siècle. Leurs obligations
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aux Juifs.
Les Juifs du Comtat et d'Avignon[modifier | modifier le code]
Si on a trouvé un cachet juif du IV siècle à Avignon, la présence juive y est attestée
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depuis le XII siècle24. Les Juifs résident alors dans le quartier de la rue vieille
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Adolphe Crémieux