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Dans ce travail, nous allons explorer en détail la méthode du Chemin Critique (CPM), une
technique de gestion de projet qui permet d’identifier les activités critiques d’un projet. Nous
allons également définir le terme “projet” selon plusieurs normes pour comprendre comment
différentes organisations et normes perçoivent et définissent un projet.
Selon la norme ISO 21500 :2012, un projet est défini comme "un processus unique,
consistant en un ensemble d'activités coordonnées et maîtrisées avec des dates de début et de
fin, entreprises dans le but d'atteindre un objectif conforme à des exigences spécifiques, y
compris les contraintes de délai, de coût et de ressources."
Le Project Management Institute (PMI) définit un projet comme "un effort temporaire
entrepris pour créer un produit, un service ou un résultat unique."
La méthode du chemin critique est une technique de gestion de projets qui permet
d'identifier, pas à pas, les activités appartenant au chemin critique. Cette approche
de l'ordonnancement de projet divise le projet en plusieurs tâches, les fait apparaître dans un
diagramme de flux, puis calcule la durée du projet en fonction de la durée estimée de chaque
tâche.
III.1. Historique
On a commencé à utiliser la méthode du chemin critique pour planifier des projets dès la fin
des années 50, dans le cadre de deux projets simultanés et non liés. Le programme de
missiles balistiques (Polaris) des Forces navales des États-Unis avait pris du retard et il fallait
faire quelque chose pour résoudre le problème. En guise de solution, on a suggéré de diviser
le projet en plusieurs milliers de tâches, de représenter chaque tâche par une flèche, de
connecter les flèches suivant l'ordre requis, d’estimer la durée de chaque tâche, et de calculer
la durée du projet ainsi que le degré de criticité des délais pour chaque tâche.
À peu près à la même époque, l'entreprise américaine de produits chimiques E.I. DuPont de
Nemours souffrait de retards dans le redressement de ses usines, projet dont le but était de
transformer ses centres de production pour les consacrer à différents produits. Eux aussi
avaient besoin d’aide et la réponse proposée a été similaire à celle du programme Polaris.
L’approche adoptée pour le programme Polaris avait été nommée méthode de programmation
optimale (Project Evaluation and Review Technique, PERT), alors que chez DuPont on
parlait de méthode du chemin critique (Critical Path Method, CPM). Bien que similaires, ces
méthodes font appel à des techniques différentes pour estimer la durée des tâches.
La méthode PERT s'appuyait sur trois différentes estimations pour la durée de chaque tâche et
calculait la probabilité que le projet soit achevé à tout moment. L’approche de DuPont
s'appuyait sur une durée unique par tâche ; elle s'intéressait non seulement à la date
d'achèvement du projet, mais aussi à l’analyse des coûts supplémentaires qu'engendrerait la
réduction de la durée du projet.
Le Dr Bennett explique qu’aujourd’hui, « les termes PERT et CPM sont utilisés de façon
interchangeable, les deux signifiant toute méthode de planification de réseau ; la méthode
PERT ne s'appuie plus sur trois estimations et probabilités. »
III.2. Les avantages du chemin critique au quotidien
Bien qu’il remonte aux années 1950, le chemin critique est toujours incroyablement pertinent
pour les chefs de projet d’aujourd’hui. Il fournit une représentation visuelle des activités,
présente clairement le temps requis pour réaliser les tâches, et permet de suivre les activités
pour qu'on ne prenne pas de retard. La méthode du chemin critique réduit aussi l'incertitude
parce que qu'elle exige qu'on calcule la durée la plus courte et la plus longue pour réaliser
chaque activité. Cela vous force à prendre en compte des facteurs inattendus qui pourraient
avoir un impact sur vos tâches et réduit la probabilité qu’une surprise ne se produise pendant
votre projet.
Selon le docteur Bennett, la méthode du chemin critique offre également trois avantages
principaux aux chefs de projet :
Tout d’abord, cette méthode identifie clairement les tâches à gérer avec plus de vigilance. Si
certaines tâches sur le chemin critique prennent plus de temps que leur durée estimée,
commencent plus tard que prévu, ou finissent plus tard que prévu, alors l'ensemble du projet
en sera affecté.
Deuxièmement, « si, une fois que l’analyse initiale a prévu une date d’achèvement, il est
avantageux d’achever le projet plus rapidement, on saura clairement quelles tâches cibler dans
le but d'en réduire la durée », explique le Dr Bennett. Lorsque les résultats de la méthode du
chemin critique sont affichés sous forme d’un diagramme à barres, par exemple un
diagramme de Gantt, on voit facilement l’ordre des tâches dans le calendrier d'ensemble.
Vous pouvez visualiser les activités sur chemin critique, qui sont généralement surlignées,
ainsi que la durée des tâches et leur ordre. Cela fournit un nouveau niveau de connaissance du
calendrier de votre projet, et vous permet de mieux comprendre quelles durées de tâches vous
pouvez modifier, et lesquelles doivent rester inchangées.
III.2.3. Comparaison des progrès prévus et réels :
Enfin, le Dr Bennett explique que méthode du chemin critique peut aussi être utilisée pour
comparer les progrès prévus aux progrès réellement effectués. « Au fur et à mesure que le
projet avance, le calendrier de base mis au point à partir de l’analyse initiale du chemin
critique peut être utilisé pour suivre les progrès. Tout au long d’un projet, un responsable
peut identifier les tâches déjà achevées, la durée prévue restante des tâches en cours, et tout
changement prévu apporté aux séquences et durées de tâches à venir. Il en résultera un
calendrier mis à jour qui, une fois comparé avec la chronologie de départ, mettra en évidence
de façon visuelle la différence entre progrès prévu et progrès réel. »
Pour le calcul du chemin critique, vous devez examiner non seulement la durée des tâches
critiques, mais aussi celle des autres.
Voici les étapes clés à suivre pour identifier le chemin critique :
Découper le projet en tâches ;
Identifier les dépendances et interdépendances ;
Créer le diagramme de réseau des tâches (diagramme de PERT)
Estimer la durée de chaque tâche ;
Calculer le chemin critique ;
Calculer la marge
Une fois que vous avez une idée générale de toutes les tâches à réaliser, vous pouvez
commencer à établir leurs dépendances.
2. Identifiez les dépendances
En vous appuyant sur votre organigramme, repérez les tâches qui dépendent les unes des
autres. En outre, vous pouvez identifier lesquelles peuvent être réalisées en parallèle.
Voici les dépendances de l’exemple ci-dessus :
La tâche B dépend de la tâche A
La tâche C dépend de la tâche B
Les tâches C et D peuvent être réalisées en parallèle
La tâche E dépend de la tâche D
La tâche F dépend des tâches C, D et E
6. Calculer la marge
La marge fait référence à la flexibilité d’une tâche donnée. Elle indique à quel point cette
tâche peut être retardée sans que cela nuise aux tâches suivantes ou retarde la date de fin de
projet.
En bref, elle vous permet de voir si vous pouvez bénéficier de plus de temps à certains
moments du projet.
À noter que vous n’aurez aucune marge sur les tâches critiques, dont la date est donc fixe. Les
tâches extensibles (à marge positive) ne font pas partie du chemin critique, puisqu’elles
peuvent être reportées sans que cela affecte la date d’achèvement du projet. Si vous manquez
de temps ou de ressources, vous pouvez vous en passer.
Vous avez le choix de calculer la marge grâce à un algorithme ou à la main. Appuyez-vous
sur les calculs de la section ci-dessous pour déterminer la marge totale et la marge libre.
Marge totale et marge libre
Voici comment sont définis les deux types de marges :
Marge totale : elle représente la durée de retard envisageable pour une activité par
rapport à sa date de début au plus tôt sans pour autant retarder la date de fin du projet
ni enfreindre les contraintes de calendrier. Marge totale = (date de début au plus tard) -
(date de début au plus tôt) OU (date de fin au plus tard) - (date de fin au plus tôt)
Marge libre : elle représente la durée de retard envisageable pour une activité sans que
l’activité suivante en soit affectée. La marge libre ne peut être calculée que dans le cas
où au moins deux activités partagent une activité suivante commune, qui correspond
au point de convergence des activités sur le diagramme de réseau. Marge libre = (date
de début au plus tôt de la prochaine tâche) - (date de fin au plus tôt de la tâche
actuelle).
Mais en quoi le calcul de ces marges est-il utile au chef de projet ? Il y a plusieurs bonnes
raisons à cela :
Réalisez vos projets dans les temps : connaître la marge totale d’un projet vous permet
de savoir s’il est sur la bonne voie ou non. Plus la marge est large, plus vous aurez de
chances de terminer le projet à temps, voire en avance.
Bénéficiez d’une aide pour hiérarchiser vos activités : une fois que vous aurez identifié
les activités à marge libre, vous pourrez différencier plus facilement les tâches à
réaliser en priorité des tâches plus flexibles et donc faciles à reporter.
Tirez parti d’une ressource utile : cette marge vous donne plus de temps pour gérer
tous les risques et autres problèmes inattendus qui pourraient se dresser en travers de
votre route. Vous pourrez ainsi choisir les solutions les plus efficaces en toute
connaissance de cause.
Regardons un exemple simple, qui est similaire à un graphique PERT. Imaginons une
entreprise qui a quatre activités : A, B, C et D. La dernière (D) reçoit de B et C, donc, on en
crée une fictive (Fb) qui ne consomme ni temps ni ressources. Cela ne sert qu'à répondre aux
exigences de base du diagramme
Maintenant, nous remplissons les premiers temps (T1) en partant de zéro dans A et en
ajoutant celui du nœud précédent à la tâche suivante. Lorsque deux tâches arrivent au même
nœud, celle avec le T1 le plus élevé est choisie. Le dernier sera la somme des tâches
précédentes. Maintenant, nous calculons T2 à partir du nœud 4 et en soustrayant les temps au
lieu d'ajouter. Si deux arrivent, nous prenons le plus petit d'entre eux.
Comme dernière étape du diagramme CPM, nous calculons les jeux (H) comme la différence
entre T1 et T2. Comme nous pouvons le voir, au début les temps seront nuls et dans le dernier
nœud le temps d'exécution maximum et minimum (qui sont égaux) est reflété. Le chemin
critique (bleu foncé) sera celui dans lequel les nodules n'ont pas de mou (H = 0).
CONCLUSION
En conclusion la méthode du chemin critique est un outil essentiel dans la gestion de projet
qui permet d'identifier les activités les plus critiques, de déterminer la durée totale du projet et
de garantir le respect des délais. Elle offre une vision claire des dépendances entre les tâches
et permet aux gestionnaires de projet de prioriser les activités, d'allouer efficacement les
ressources et de prendre des décisions éclairées. En mettant l'accent sur les activités critiques,
cette méthode facilite la coordination, minimise les risques de retard et contribue à la réussite
globale du projet.
REFERENCE