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Mélanie Canault
du français La phonétique
articulatoire du français
Orthophonie
Dans cet ouvrage, l’auteur détaille les différents mécanismes physiques qui
s’opèrent lorsque nous parlons et met en évidence les processus articulatoires,
phonatoires et respiratoires propres aux sons de la langue française.
L’auteur :
Mélanie Canault est docteur en sciences du langage. Elle est maître de conférences
à l’Institut des sciences et techniques de la réadaptation (département orthophonie) à
l’université Lyon 1.
Publics :
• Étudiants en sciences du
langage, en orthophonie, http://noto.deboecksuperieur.com : la version numérique de votre ouvrage
en Français langue • 24h/24, 7 jours/7
• Offline ou online, enregistrement synchronisé
étrangère (FLE) • Sur PC et tablette
• Orthophonistes • Personnalisation et partage
ISBN : 978-2-35327-370-6
www.deboecksuperieur.com
Mélanie Canault
Dépôt légal :
Bibliothèque royale de Belgique : 2017/13647/147
Bibliothèque nationale, Paris : octobre 2017
ISBN : 978-2-35327-370-6
Sommaire
Avant-propos ................................................................................................ 1
Présentation de l’auteur
Mélanie Canault est Docteur en sciences du langage – phonétique. Depuis 2009, elle
est Maître de conférences des universités à l’Institut des sciences et techniques de la
réadaptation (département orthophonie) à l’université Lyon 1.
VII
Remerciements
Cet ouvrage est le fruit d’un parcours, mais surtout de différentes rencontres. Il est
important pour nous de remercier les personnes et les services suivants :
• l’Université numérique francophone des sciences de la santé et du sport
(UNF3S), qui fut promoteur du projet initial d’anatomie 3D ;
• le service ICAP (Innovation Conception et Accompagnement pour la Pédago-
gie) de l’université Claude Bernard – Lyon 1 et plus particulièrement Patrice
Thiriet, Cécile Chenavas, Anthony Masson, Olivier Rastello, Monique Billaud
et Christophe Batier ;
• l’Institut des sciences et techniques de la réadaptation (ISTR), ses membres et
ses directeurs actuel, Xavier Perrot, et passé, Yves Matillon, ainsi que le Dépar-
tement d’orthophonie de Lyon et sa directrice Agnès Bo pour la confiance
qu’ils m’accordent chaque jour ;
• l’Institut de phonétique de Strasbourg, et spécialement Camille Fauth, Rudolph
Sock et Béatrice Vaxelaire ;
• le laboratoire Dynamique du Langage et le Labex Aslan. Plus particulièrement
Sophie Kern, Colette Grinevald et Antoine Guillaume ainsi que mes relecteurs,
Christophe Dos Santos, Egidio Marsico.
IX
Avant-propos
Chapitre 1
Les fondements de la linguistique
C’est au début xix e siècle que la linguistique a réellement émergé en tant que disci-
pline scientifique. Ferdinand de Saussure, linguiste suisse, en a défini les fondements
au cours de trois conférences qu’il a données à Genève entre 1907 et 1911. Deux
étudiants (Charles Bally et Albert Sechehaye) rédigent et publient une synthèse de ces
conférences en 1916 sous le titre Cours de linguistique générale.
Depuis, la linguistique se définit comme une science qui vise à rendre compte du
fonctionnement d’une langue sur la base de l’observation et de la description des
productions linguistiques de ses locuteurs. Elle envisage la langue telle qu’elle est
parlée (synchronie) ou qu’elle a été parlée à un moment donné de son histoire
(diachronie).
1.1.1. Le langage
Le langage relève de la faculté à communiquer au moyen de signes linguistiques.
b. le signe linguistique est conventionnel. Une fois établi, il s’impose aux usagers.
Un locuteur doit ainsi utiliser le signe approprié au concept, ou à l’objet auquel
il veut faire référence, et non un signe de son choix. En français, on utilise le
mot voiture pour désigner un certain type de véhicule. Si un locuteur utilise la
séquence tinuta ou encore le mot vélo pour désigner ce qui est censé être une
voiture, il ne sera pas compris ;
c. le signe linguistique est arbitraire. Comme nous l’avons mentionné un peu
plus haut, le fait qu’il soit arbitraire signifie que le lien entre le signifiant et le
signifié n’est pas justifié formellement. Il suffit d’étudier le lexique des langues
du monde pour observer que chaque langue utilise des signes qui lui sont spé-
cifiques. En français, on utilise par exemple la forme « neige » [nɛʒ] pour
évoquer la substance blanche qui tombe du ciel en hiver. Mais pour les inuits,
il existe de nombreux mots pour qualifier la neige, dont « qanik » pour neige
qui tombe, « aputi » pour neige sur le sol, « pukak » pour neige cristalline sur
le sol, « aniu » pour neige servant à faire de l’eau… ;
d. le signe linguistique est abstrait. Le signe linguistique est une abstraction de la
réalité, c’est-à-dire qu’il permet d’évoquer des choses absentes ou des pensées.
Ainsi, quand un locuteur évoque sa voiture avec son collègue, la voiture en
question n’a pas besoin d’être visible ;
e. le signe linguistique est linéaire. Les éléments du signifiant se déclinent suc-
cessivement sur l’axe du temps. Pour prononcer le mot bateau [bato], un
locuteur doit prendre le temps de prononcer chaque son, de même qu’il doit
respecter l’ordre de ces sons pour être compris ;
f. le signe linguistique est discret. Le signe fonctionne dans un système et se
caractérise par sa présence ou par son absence. Un mot peut être utilisé ou ne
pas être utilisé, mais il n’y a pas de possibilité intermédiaire pour un locuteur.
En revanche la fièvre, que nous évoquions en tant qu’indice, peut se manifester
ou non, mais peut aussi présenter des degrés variables.
Cette faculté de communiquer au moyen de signes linguistiques serait propre
à l’être humain. Au regard des travaux de Karl Von Frisch, éthologue autrichien,
sur les « danses » des abeilles, il est néanmoins possible de s’interroger sur son
existence au sein du règne animal. Ces travaux ont notamment montré que ces
insectes utilisaient un système de communication, basé sur les caractéristiques de
leur vol, pour transmettre des informations sur la présence, la distance et l’orien-
tation d’une source de nourriture. Un vol ou une « danse » circulaire indique, par
exemple, une source de nourriture située à moins de 100 mètres de la ruche, alors
qu’un vol en forme de « 8 » indique une source plus éloignée de nourriture. Dans
ce cas, l’inclinaison de l’axe de la danse par rapport au soleil signale la direction
de la source, et le nombre de figures ainsi que leur vitesse d’exécution précisent la
distance. Ce système de communication, bien qu’efficace, ne possèderait pas tous
les critères d’un langage notamment parce que son contenu est limité, parce qu’il
1.1.2. La langue
« … elle ne se confond pas avec le langage ; elle n’en est qu’une partie déterminée…
C’est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions
nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez
les individus. » Saussure, Cours de Linguistique Générale.
La langue correspond donc à la composante sociale du langage. Contrairement au
langage, elle n’est pas commune à tout homme, elle est partagée au sein d’un lieu
social ou géographique.
On estime entre 6 000 et 7 000 le nombre de langues parlées dans le monde. Ce
chiffre varie considérablement selon les classifications. Plusieurs facteurs peuvent
expliquer la variation du nombre de langues recensées dans le monde. On peut ainsi
évoquer les carences persistant dans le domaine des investigations sociolinguis-
tiques fines, les imprécisions définitoires à l’origine de la distinction entre langues
et dialectes, ou encore la prise en considération des langues éteintes. Si l’on consi-
dère ces dernières, il y aurait eu au minimum 31 000 langues parlées depuis que
l’espèce humaine dispose de la faculté du langage, et peut-être même jusqu’à
600 000 (Crystal, 2000).
L’ensemble de ces langues se regroupe en différentes familles selon leur lien de
parenté. Cette filiation s’établit par le biais d’analyses comparatives permettant de
mettre en évidence des caractéristiques partagées. Toutes les langues d’une même
famille possèderaient un ancêtre commun, aussi appelé protolangue, qui a évolué
au cours de l’histoire. En fonction des ressemblances relevées entre les langues
découlant du processus d’évolution, des regroupements en branches sont
envisagés.
À ce jour, il n’existe aucun consensus permettant de dénombrer avec exactitude le
nombre de familles de langues du monde. Il serait de l’ordre de 300 à 400
(Evans & Levinson, 2009).
Le français est une langue de la branche romane appartenant à la famille des lan-
gues indo-européennes, au même titre que l’espagnol, l’italien ou le roumain. La
famille des langues indo-européennes se subdivise en plusieurs branches :
• la branche des langues indiennes : hindi, bengali… ;
• la branche des langues iraniennes : persan, kurde… ;
• la branche des langues romanes : espagnol, italien, français, catalan, portugais,
roumain occitan… ;
• la branche des langues celtiques : breton, gaélique, irlandais… ;
• la branche des langues germaniques : allemand, anglais, danois, norvégien,
suédois… ;
• la branche des langues baltes : lituanien, letton ;
• la branche des langues slaves : russe, polonais, bulgare, tchèque… ;
• l’albanais ;
• le grec ;
• l’arménien.
1.1.3. La parole
La parole renvoie à la concrétisation de la langue par l’individu. Elle est donc marquée
par la variation personnelle tout en étant régie par la compétence linguistique du
locuteur, laquelle est perceptible et analysable au travers de ses performances.
LANGAGE (faculté)
LANGUE (social)
Objet de la linguistique (compétence)
PAROLE (individu)
Matière pour l’étude linguistique (performance)
Chapitre 3
Le mécanisme de production
des sons
1. Le système respiratoire
Le système respiratoire intègre les différentes voies respiratoires. On distingue les
voies aériennes supérieures constituées de la cavité nasale (fosses nasales), de la cavité
buccale, du pharynx et du larynx ; des voies aériennes inférieures constituées de la
trachée, des bronches et des poumons.
Au cours du mécanisme de production des sons de la parole, les poumons génèrent
la source d’énergie nécessaire à la production des sons, qui sera ensuite modulée à son
passage dans les voies supérieures. Autrement dit, nous réutilisons la fonction vitale de
la respiration à des fins de parole.
La respiration est une activité impliquant deux phases, une phase d’inspiration et
une phase d’expiration (en moyenne 15 cycles par minute chez l’adulte). La phase
d’inspiration consiste à faire entrer l’air dans les poumons et la phase d’expiration à le
faire sortir.
Les poumons sont constitués de tissu élastique et fonctionnent comme un soufflet.
Lors de l’inspiration, les côtes s’écartent et le diaphragme s’abaisse pour augmenter
le volume pulmonaire. Lors de cet abaissement, une dépression s’établit pour laisser
entrer l’air. Puis, le diaphragme se relève et les côtes se resserrent pour faire sortir l’air
des poumons au cours de la phase d’expiration (MacFarland, 2016).
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Même si quelques sons sont produits sur inspiration, par exemple les clics dans
certaines langues africaines, la phase expiratoire de la respiration est classiquement
définie comme la source d’air utilisée au cours de la production des sons. En français
on parle exclusivement sur air expiré.
2. Le système phonatoire
L’air qui s’échappe des poumons va ensuite traverser la trachée puis atteindre un
organe essentiel : le larynx. C’est à cet endroit que l’air va prendre ou non sa sonorité
grâce à l’implication des cordes vocales aussi appelées plis vocaux.
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Sommaire ....................................................................................................... V
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Mélanie Canault
du français La phonétique
articulatoire du français
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Dans cet ouvrage, l’auteur détaille les différents mécanismes physiques qui
s’opèrent lorsque nous parlons et met en évidence les processus articulatoires,
phonatoires et respiratoires propres aux sons de la langue française.
L’auteur :
Mélanie Canault est docteur en sciences du langage. Elle est maître de conférences
à l’Institut des sciences et techniques de la réadaptation (département orthophonie) à
l’université Lyon 1.
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