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Dermatologie : ITEM 110

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Dermatoses bulleuses auto-immunes O=www.sba-medecine.com,


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m

Objectif CNG : Physiopathologie


o Argumentez les principales hypothèses diagnostiques.
o Justifier les examens complémentaires pertinents. o Les DBAI sont secondaires à une atteinte des différents systèmes de jonction :
Recommandations : • Soit inter-kératinocytaires :
o Collège des Enseignants en Dermatologie de France - 6ème édition  Pemphigus
o Prise en charge des épidermolyses bulleuses héréditaires • Soit de la jonction dermo-épidermique :
 Groupe des maladies de la jonction dermo-épidermique (JDE).
NOTIONS CLÉS o On distingue 2 grands groupes de DBAI :
Le diagnostic des dermatoses bulleuses auto-immunes (DBAI) repose sur • Les DBAI intra-épidermiques (groupe des pemphigus), ou la perte de
l’examen clinique complété par l ‘examen histologique d’une biopsie cutanée et cohésion des kératinocytes est due à l’altération des desmosomes par des
par la recherche d’anticorps anti-épiderme dans le sérum des patients. auto-anticorps.
• Les DBAI sous épidermiques, avec perte de l’adhérence dermo-épidermique
Certaines d’entre elles peuvent aussi toucher les muqueuses. par altération d’un composant de la JDE par des auto-anticorps, anticorps
anti-membrane basale.
Les anticorps sont dirigés contre des protéines d’adhérence de la jonction dermo-
épidermique au cours des maladies de la JDE ou contre les jonctions inter-
kératinocytaires au cours des pemphigus. Clinique générale

Le plus fréquente des DBAI est la pemphigoide bulleuse.


o Une bulle est une collection liquidienne superficielle à contenu clair ou séro-
Le pemphigus vulgaire se traduit essentiellement par des érosions muqueuses, hématique de taille > à 5mm, peut siéger sur la peau ou les muqueuses.
en particulier de la muqueuse buccale, à l’origine d’une dysphagie. o Il faut aussi évoquer une dermatose bulleuse devant :
• Une érosion cutanée post-bulleuse, caractéristique par sa forme arrondie,
Le traitement des principales maladies bulleuses auto-immunes repose parfois entourée d’une collerette épithéliale périphérique, parfois
essentiellement sur la corticothérapie locale ou générale. Ces traitements recouverte d’une croute.
peuvent être à l’origine de complications iatrogènes. • Erosion des muqueuses externes.
• Vaste décollement épidermique donnant un aspect de « linge mouillé sur la
peau ».
• Ou un signe de Nikolsky positif.
Généralité o Si bulle tendue :
• Bulle sous épidermique par clivage entre le derme et l’épiderme.
o Dermatoses bulleuses auto-immunes constituent un groupe hétérogène de o Si bulle flasque et fragile :
maladies peu fréquentes, de pronostic variable, parfois péjoratif. • Bulle intra-épidermique par détachement des kératinocytes entre eux.
o Le diagnostic des dermatoses bulleuses auto-immunes nécessite la combinaison
d’examens clinique, anatomopathologique et immuno-pathologique.

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Dermatoses bulleuses auto-immunes
INTERROGATOIRE : Principales maladies :
o Prise de médicaments :
• Exemple : D-Pénicillamine, IEC.
DBAI SOUS-EPIDERMIQUE DBAI INTRA-EPIDERMIQUE
o Antécédents personnels ou familiaux de maladies auto-immunes.
Pemphigoïde bulleuse (dépôts linéaires IgG, C3)
o L’âge de début :
BPAG1, BPAG2 :
• Pemphigoide bulleuse touche les sujets très âgés.
o Pemphigoïde gravidique : même aspect en Pemphigus (dépôts IgG, C3 en
o Signes fonctionnels :
IFD-BPAG2 mailles) :
• Prurit fréquent dans la pemphigoide bulleuse. o Pemphigoïde cicatricielle : même aspect en o Vulgaire (desmogléine 3)
o Circonstances d’apparition : IFD-BPAG2 o Superficiel (desmogléine 1)
• Grossesse pour la pemphigoide gravidique. Dermatite herpétiforme (dépôts granuleux IgA) o Paranéoplasique
o Existence d’un terrain débilité. Dermatose à IgA linéaire (dépôts granuleux IgA) o Médicamenteux
Epidermolyse bulleuse acquise (dépôts linéaires
EXAMEN PHYSIQUE : IgG/C3). (Collagène VII).
o Taille et aspect des bulles :
• Tendues (pemphigoide bulleuse) ou flasques (pemphigus).
o Etat de la peau péri-bulleuse :
I. DBAI SOUS-EPIDERMIQUES
• Saine (pemphigus), urticarienne ou érythémateuse (Pemphigoide bulleuse).
o Existence d’un signe de Nikolsky (Pemphigus). o Les DBAI sous-épidermiques sont liées à la production d’autoanticorps dirigés contre
o Topographie des lésions cutanées : différentes protéines de la jonction dermo-épidermique.
• Tronculaire, racine et face de flexion des membres, faces d’extension des
membres, cuir chevelu.
o Existence éventuelle de lésions muqueuses externes.
PEMPHIGOIDE BULLEUSE :
o L’étendue des lésions.
o Eventuelle surinfection locale. Clinique
o Retentissement sur l’état général.
o La plus fréquente de toutes les DBAI, touche surtout les sujets âgés.
o Début par un prurit généralisé, par des placards eczématiformes ou urticariens.
Examens Complémentaires o Eruption caractéristique :
• Bulles tendues à contenu clair, souvent de grande taille siégeant sur base
o Biopsie sous anesthésie locale d’une bulle cutanée intacte et récente : érythémateuse, eczématiforme ou urticarienne.
o Prurit intense.
• Pour examen histo-pathologique :
o Lésions symétriques avec prédilection pour face de flexion et la racine des
 Montre un clivage sous épidermique ou intra-épidermique.
membres, la face antéro-interne des cuisses et l’abdomen.
o Biopsie en zone péri-lésionnelle pour immunofluorescence directe montrant des
o Pas de signe de Nikolsky.
anticorps fixés in vivo.
o Atteinte muqueuse rare.
o Prélèvement sanguin pour recherche anticorps sériques.
o NFS à la recherche d’une hyper-éosinophilie.

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Traitement

o Maladie grave dont le taux de mortalité à 1 an est de 30% à 40%.


o Décès principalement dus à des complications infectieuses ou cardiovasculaires
souvent favorisées par le traitement corticoïde et/ou immunosuppresseur.
o Bains antiseptiques.
o Hydratation compensant les pertes hydro-électrolytiques, éviter la voie IV pour
limiter le risque infectieux.
Pemphigoide bulleuse : Bulles tendues sur base érythémateuse. o Nutrition hypercalorique compensant les pertes protéiques.
o Corticothérapie générale ou locale.
o Traitement immunosuppresseurs si résistance à la corticothérapie.
Examen complémentaire o Surveillance essentiellement clinique :
• Décompte du nombre de bulles.
o NFS : • Cicatrisation des lésions érosives.
• Hyperéosinophilie fréquente. • Disparition des lésions eczématiformes et du prurit.
o Histologie standard :
• Bulle sous-épidermique contenant des éosinophiles, sans acantholyse ni PEMPHIGOIDE GRAVIDIQUE :
nécrose des kératinocytes, associée à un infiltrat inflammatoire dermique o Forme très rare de pemphigoide survenant électivement lors de la grossesse ou du
souvent riche en éosinophiles. post-partum.
o Immunofluorescence directe : o Risque de prématurité et d’hypotrophie fœtale.
• Dépôts linéaires d’IgG et/ou de C3 à la jonction dermo-épidermique. o Traitement repose sur la cortico-thérapie locale ou générale.
o Immunofluorescence indirect standard :
• Ac anti-membrane basale détectables dans 80% des sérums.
EPIDERMOLYSE BULLEUSE ACQUISE :
o Maladie exceptionnelle de l’adulte jeune.
o Caractérisée par des bulles mécaniques, flasques, en peau saine sur les zones de
frottement et les extrémités laissant des cicatrices atrophiques.
o Associée à une maladie de Crohn dans 25% des cas.

DERMATOSES A IGA LINEAIRE :


o Groupe hétérogène de DBAI qui ont en commun des dépôts linéaires d’IgA isolés
ou prédominant sur la JDE.
Biopsie cutanée standard : Pemphigoide bulleuse, bulle sous épidermique sans
o Le traitement repose sur l’arrêt du médicament inducteur.
acantholyse.

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PEMPHIGOIDE CICATRICIELLE : DERMATITE HERPETIFORME :

Clinique o Dermatite herpétiforme est rattachée aux DBAI sous épidermiques mais elle n’est
pas liée à des anticorps dirigés contre un constituant de la JDE.
o Rare, touche des sujets un peu plus jeunes que la pemphigoide bulleuse, atteinte
o Très rare en France, sa physiopathologie fait intervenir une hypersensibilité à la
gliadine contenue dans le gluten comme dans la maladie cœliaque.
prédominante des muqueuses :
o Buccale lésions bulleuses et/ou érosives des gencives, du palais et de la face
o Débute habituellement chez l’adolescent ou l’adulte jeune.
interne des joues.
o Oculaire : Conjonctivite synéchiante avec risque de cécité par opacification Clinique
cornéenne.
o Génitale : Vulvite ou balanite bulleuse ou érosive. o Prurit diffus, longtemps isolé.
o Possibilité d’atteinte ORL, anale ou œsophagienne. o Bulles et/ou vésicules à disposition :
o Atteinte cutanée est inconstante, érosions chroniques prédominant à la tête et au • Symétrique aux épaules, aux fesses, aux faces d’extension des coudes.
cou. • Derrière les genoux qui se regroupent en bouquet, en anneau ou en
médaillon.
o Evolution par poussées parfois provoquées par une prise excessive de gluten
Examens complémentaires o La maladie cœliaque associée est le plus souvent asymptomatique
o La survenue d’un lymphome du grêle lié à l’entéropathie au gluten de la maladie
cœliaque est un risque évolutif majeur mais rare.
o Immuno-fluorescence directe analogue à celle de la pemphigoide bulleuse.

Examens complémentaires
Traitement
o Histologie cutanée montre un clivage sous-épidermique associé à des micro-abcès
o 1ère intention sur la dapsone à la dose de 50 à 100 mg/jour. du derme papillaire à polynucléaires neutrophiles.
o Si atteinte oculaire évolutive : o IFD montre des dépôts granuleux d’IgA en mottes au sommet des papilles
• Cysclosphosphamide seul ou associé à une corticothérapie générale. dermiques sous la JDE.
o Fibroscopie digestive haute avec biopsies multiples du deuxième duodénum doit
être réalisée de façon systématique.
o Recherche d’Ac circulants anti-endomysium et anti-transglutaminase.

Traitement

o Il repose sur la Disulone qui a un effet spectaculaire sur le prurit puis sur les
lésions de dermatite herpétiforme.
o Régime sans gluten à vie est indiqué en cas d’atrophie villositaire.

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II. DBAI INTRA-EPIDERMIQUES (PEMPHIGUS)
Examens complémentaires
o Pemphigus sont des maladies auto-immunes rares qui touchent la peau et les
muqueuses. o Examen histologique montre :
o Les Auto-Ac sont dirigés contre des protéines des desmosomes et sont • Bulle intra-épidermique supra-basale dans le pemphigus vulgaire.
responsables de l’acantholyse et du clivage intra épidermique. • Bulle sous-cornée par clivage dans la couche granuleuse dans les pemphigus
o 3 grands types de pemphigus : superficiels.
• Pemphigus vulgaire, ou le clivage est profond supra-basal. • Une acantholyse.
• Pemphigus superficiel ou le clivage est superficiel. o Immuno-fluorescence directe de biopsie de peau montre des dépôts d’IgG et de C3
• Pemphigus paranéoplasique. au pourtour des kératinocytes, prenant un aspect en résille ou en mailles de filet.
o Pemphigus peut être déclenché par des médicaments.
o Association à d’autres maladies auto-immunes possible.
Traitement

Clinique o Mortalité actuellement autour de 10% est principalement due aux complications
iatrogènes.
o Pemphigus vulgaire : o Traitement d’attaque :
• Débute souvent de façon insidieuse par des lésions muqueuses érosives. • Corticothérapie générale à forte dose prednisone.
• Buccales : o Traitement immunosuppresseurs si échec de la corticothérapie.
 Erosions douloureuses, trainantes, pouvant gêner l’alimentation.
• Génitale moins fréquente que l’atteinte buccale.
• Œsophagiennes intra-vaginales, anales et oculaires parfois.
• Atteinte cutanée généralement secondaire après les érosions muqueuses
avec de bulles :
 Flasques à contenu clair, siégeant en peau saine.
 Fragiles laissant rapidement place à des érosions post-bulleuses
cernées par une collerette épidermique.
• Signe de Nikolsky positif en peau péri lésionnelle, et parfois en peau saine.
o Pemphigus superficiels :
• Regroupent le pemphigus séborrhéique et le pemphigus foliacé.
• Pas d’atteinte muqueuses.
o Pemphigus paranéoplasique :
• Forme exceptionnelle de pemphigus associée à différents types de
proliférations malignes.

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