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Interception groupe 2 PCSI

Mayeul
Barbot

Axe de réflexion, après le passage du groupe 2 pour la dissertation collaborative:


Quelle différence entre engagement et investissement dans croire et faire croire ?

« Différence »: du latin differe( dis- : préfixe signifiant l’écartement, -ferre : porter )


La différence est constituée des caractères par lesquels des êtres ou des objets se distinguent les
uns des autres lorsqu'on opère une comparaison entre eux.
« Engagement » de s’engager :Donner en gage, mettre en gage. Signifie aussi lier par une
promesse, une convention.
« Investissement»: 1.Fixation d’intérêt affectif et d’énergie psychique sur un objet, une
représentation, etc.2. Action d’investir une place, une ville, etc. ; résultat de cette
action.3.Économie : Placement de fonds en vue d’obtenir des revenus.
La différence première te la plus évidente et la plus évidente repose donc sur la « quantité
d’implication » de la personne dans sa croyance, comme abordé dans le texte
de Philippe Fontaine ; sémantiquement, l’engagement met en gage, il y a un risque de perte,
tandis que l’investissement ne représente qu’une fixation d’intérêt sur la croyance. Ainsi, la
Marquise de Merteuil, en incitant Valmont à user de Cécile Volanges, croît que l’affaire est
intéressante. Son rôle se limite à cela, elle reste spectatrice, on peut dire qu’elle est seulement
investie dans sa croyance. « Savez-vous que vous avez perdu plus que vous ne croyez à ne pas
vous charger de cet enfant ?» Lettre XXXIX. Valmont, en revanche dans son aventure avec la
présidente, est engagé dans son aventure. « Je croyais mon cœur flétri, et ne me trouvant plus
que des sens, je me plaignais d’une vieillesse prématurée. Madame de Tourvel m’a rendu les
charmantes illusions de la jeunesse. » Lettre VI. Ici, Valmont ‘met en gage ‘de lui-même dans
cette croyance ; il croît dans la capacité de la présidente de Tourvel à lui faire ‘rajeunir’. Si
jamais il se trompe, il perd cette jeunesse, alors que la marquise dans sa recommandation sur la
petite Volanges ne met rien en jeu. Dans Lorenzaccio, Lorenzo , par amour de la république et
de Florence, dédiera sa vie à la mort du duc, afin pour lui de libérer Florence de sa tyrannie. On
voit d’ailleurs ce sacrifice à la page 133 de Lorenzaccio de Musset, où Lorenzo décrit sa
funeste situation ainsi : « Il est trop tard – je me suis fait à mon métier. Le vice a été pour moi
un vêtement, maintenant il est collé à ma peau […] Brutus a fait le fou pour tuer Tarquin, et ce
qui m’étonne en lui, c’est qu’il n’y ait pas laissé sa raison. » L’engagement est évident, le poids
que cela représente pour Lorenzo étant d’ailleurs souligné dans ce passage. Au contraire, le duc
est seulement persuadé de la fiabilité de Lorenzo : « Tout ce que je sais de ces damnés bannis,
de tous ces républicains entêtés qui complotent autour de moi, c'est
par Lorenzo que je le sais. » Le duc croit Lorenzo, et pourtant son manque de discernement lui
sera fatal ; on peut d’ailleurs souligner que c’est cette nuance qui fait qu’il ne se méfiera pas au
moment d’enlever son plastron. Peut-être alors en essayant de s’engager dans cette croyance, il
aurait percé le stratagème de Lorenzo.
De plus, dans un sens économique, l’investissement permettrais de ‘risquer’ un bien,
mais différent de notre personne ; si il y a un risque de perte, il est extérieur à notre intégrité
( bien financier par exemple ) tandis que selon notre définition, l’engagement suppose ‘mettre
en gage’ une partie de nous-même’ ou de notre réputation, une chose liée à nous de manière
plus forte que dans l’investissement. Harendt l’explique de manière explicite en affirmant que
le gouvernement américain trompe le monde entier, et son peuple en premier lieu pour « la
réputation des Etats-Unis et de leur président’. Il y a bien un risque pris, mais et il font croire en
pariant un lourd enjeu ; cela reste un investissement, puisque ce n’est pas lié à eux
personnellement. En reprenant l’exemple du duc, l’exemple du manque d’engagement dans sa
croyance est bien lié à sa mort, puisque, alors que sa vie est en jeu, il se limite à croire Lorenzo,
ne s’engage pas dans sa croyance.

Ainsi, la croyance comme le faire croire montre des nuances, selon que celui qui croit, l’acteur,
s’engage ou s’investit dans sa croyance. Pour reprendre les mots de Philippe Fontaine, le duc
dans Lorenzaccio croit que Lorenzo est bon. Celui-ci, en revanche croit en la justesse de sa
cause, et cette différence explique sans doute le dénouement de l’œuvre.

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