Vous êtes sur la page 1sur 91

Cours de Barrage

 Théorie

 Travaux Dirigés

 Travaux Pratiques

W. Amédée BAGA
Objectifs
Réaliser les études préliminaires d’un projet
de barrage
 Connaitre les différentes types de barrage
 Dimensionner les différents ouvrages d’un
barrage
 Réaliser les études techniques (topo, hydro…)
 Gérer et exploiter les ouvrages de stockage
d’eau de surface
 Cours théorique : 20h
 Travaux Dirigés: 8h
 Travaux Pratiques: 4h
 Devoirs: 4h
PARTIE 1

GENERALITES
Plan

I. Définitions

II.Eléments constitutifs d’un barrage

III. Différents types de barrages

IV.Critères pour le choix de site


I. Définitions
Qu’est ce qu’une retenue d’eau?

Qu’est ce qu’un barrage?

Qu’est ce qu’un plan d’eau?

Qu’est ce qu’un bouli?


I. Définitions
Qu’est ce qu’une retenue d’eau?
Qu’est ce qu’un barrage?

Qu’est ce qu’un bouli? Qu’est ce qu’un plan d’eau?

Un barrage est un ouvrage artificiel qui coupe un cours d ’eau.


C’est un ouvrage hydraulique qui a pour objet de relever le plan
d’eau, d’accumuler ou de dériver l’eau d’un cours d’eau.
I. Définitions
I. Définitions
Pourquoi réaliser un barrage?

- L’irrigation des terres de culture;


- L’alimentation en eau potables des populations;
- L’abreuvement des animaux;
- La régulation de crues;
- La production d’énergie électrique;
- La pisciculture;
- Le tourisme…
II. Eléments constitutifs d’un barrage
Evacuateur de crue
Il est composé de :
 Un déversoir ou seuil est généralement linéaire
 Un chenal est un entonnement latéral ou frontal
 Un coursier qui permet de rattraper le lit de la rivière
 Un ouvrage de dissipation de l’énergie érosive de l’eau

Eléments connexes:
• Bajoyers : murs en rives droite et gauche du déversoir. Ils jouent le rôle de
murs de soutènement verticaux face à la poussée des terres.
• Barbacanes : orifices à travers les structures en béton pour ramener la
pression sous ces structures à la pression atmosphérique.
II. Eléments constitutifs d’un barrage
Evacuateur de crue
II. Eléments constitutifs d’un barrage

Digue

Cuvette

Ouvrages de prise d’eau

Bande de servitude
III. Types de barrages
Classification en fonction de plusieurs critères

Capacité de stockage

Mode de résistance

Matériau de construction

Fonction (dérivation, infiltration, régulation…)


III. Types de barrages
Capacité de stockage
Deux paramètres géométriques de l’ouvrage: la
hauteur H du barrage au-dessus du terrain naturel et le
volume d’eau V dans le réservoir

• Les barrages de classes A, les plus importants, comprennent

tous les barrages de hauteur supérieure ou égale à 20 m

• Les barrages de classe B, de hauteur supérieure ou égale à 10 m

• Les barrages de classe C ont une hauteur d’au moins 5 m


III. Types de barrages
Mode de résistance
III. Types de barrages
Mode de résistance
Contrefort dam
III. Types de barrages
Matériau de construction
III. Types de barrages
Matériau de construction
III. Types de barrages
Matériau de construction
III. Types de barrages
Matériau de construction
IV. Critères pour le choix de site
Objectif: Identifier un site favorable du futur barrage
 Critère morphologique/topographique

 Rechercher des zones de dépression ou vallée (zones

naturellement encaissées)

 Exploiter les documents cartographiques et études antérieures

 Exploiter les photographies aériennes ou les images satellitaires

 Faire une investigation sur le terrain


IV. Critères pour le choix de site
 Critère hydrologique/hydrographique

 Rechercher l’existence d’un cours d’eau alimenté ou drainé

par un bassin versant relativement important

 Faire des investigations cartographiques

 Etude préliminaire du bassin versant

 Collecte des Données hydrométriques et pluviométriques


IV. Critères pour le choix de site
 Critère géologique/géotechnique

 Apprécier la qualité des matériaux (étanchéité) des sols de la

cuvette et du futur emplacement de la digue

 Assurer de la disponibilité en matériaux de construction de

bonne qualité

APD:
Analyse approfondie des différentes critères de chaque site
PARTIE 2

ETUDES TECHNIQUES
PLAN

I. Etudes topographiques

II.Etudes hydrologiques

III. Etudes du bilan d’eau

IV.Etudes géotechniques
I. Etudes topographiques
 Axe de la digue
 Cuvette du barrage

Ces études nécessitent de disposer d’une borne de référence


rattachée à un nivellement National ou local.

Borne de référence nationale: plan de comparaison situé


par rapport au niveau moyen de la mer
Borne de référence locale: borne choisie sur un site en
absence/éloignement de la borne de référence nationale
I. Etudes topographiques
 Axe de la digue

 En phases APS (équidistance de 40-60 m) et APD


(équidistance 20-40 m)
 Déterminer le profil longitudinal de la digue (variation
altimétrique du terrain naturel)
 Permettre l’évaluation des remblais et déblais
I. Etudes topographiques
 Cuvette du barrage Levés de semis de points

Courbe de niveau permet:

Courbe hauteur-Surface

Courbe hauteur-volume
I. Etudes topographiques
 Cuvette du barrage
 Elaboration de la courbe hauteur-surface

• Variation surfacique de la cuvette= f(Hauteur)


• Surfaces partielles correspondant aux
différentes courbes de niveau sont mesurées
par planimétrie
• Origine de la courbe est l’altitude moyenne du
fond de la cuvette
• A partir d’une échelle
I. Etudes topographiques
 Cuvette du barrage
 Elaboration de la courbe hauteur-volume
Méthode simplifiée
- Méthode empirique
Elle se fonde sur l’hypothèse que la cuvette du barrage se présente sous la
forme conique de hauteur (H) avec une superficie (S) à son sommet. Le
volume de la cuvette peut être exprimé de la manière suivante:
𝑆 ×𝐻
V=
3
- Méthode de GRESILLON ou CIEH-EIER
Elle provient d’expériences réalisées sur des bassins versants au Burkina
Faso. Elle permet de déterminer le volume de la cuvette sur un site
moyennement encaissé. La formule se présente sous la forme:
𝑆 ×𝐻
V=
2,67
I. Etudes topographiques
 Cuvette du barrage
 Elaboration de la courbe hauteur-volume
- Méthode détaillée

Elle est beaucoup plus précise que la méthode simplifiée. Le principe


consiste à déterminer le volume total de la cuvette à chaque altitude en
partant du fond de la cuvette. On recherche le volume partiel entre deux
courbes de niveau successives. L’expression du volume partiel est sous la
forme:
EXERCICE 1
Elaborer les courbes hauteur_surface et hauteur_volume
Proposer une capacité de cuvette pour une côte de 368.5 m

Côte (m) Superficie (ha)


364.53 0
365.03 0.95
365.53 2
366.03 3.38
366.53 5.45
367.03 6.44
367.53 6.60
368.03 7.04
368.53 7.50
369.03 8.25
369.53 9.75
II. Etudes hydrologiques
Objectif: Déterminer les paramètres physiques ou
caractéristiques du BV
• Surface (S) et Périmètre (P)
• Indice de compacité ou Gravelius (KG)
• Longueur du rectangle équivalent
• Indice global de pente (Ig)
• Relief et perméabilité (coefficient de ruissellement et Densité
de drainage)

 Quantifier les ressources en eau mobilisable à l’échelle du BV


 Quantifier les apports solides
 Déterminer les pertes par évaporation et par infiltration
 Déterminer le débit du projet de dimensionnement des ouvrages
 Quantifier les besoins en eau
 Analyser le bilan d’eau
II. Etudes hydrologiques
 Tracé du BV
Tracé du BV par la méthode numérique/méthode manuelle

 Apports liquides

Les ressources en eau ou apports liquides représentent la totalité des eaux de surface
ou de ruissellement transitant par l’exutoire à l’échelle annuelle.
Ces ressources sont évaluées selon le régime du cours d’eau.
- Pour un cours d’eau non permanent, le volume d’eau annuel peut être exprimé de
la manière suivante:
Vliq = Pan × S × Ke avec:
Pan: Pluviométrie annuelle (m)
S: Superficie du bassin versant (m²)
Ke: coefficient d’écoulement (%)

- Pour un cours d’eau en régime permanent


Vliq = Qmoyen × 365 × 24 × 3600
Qmoyen: débit moyen annuel (m3)
Vliq: volume annuel des apports liquides (m3)
II. Etudes hydrologiques
 Apports liquides

Détermination de la crue centennale ou débit projet Q100

Pour les bassins jaugés, le débit projet peut être déterminé par les calculs
statistiques.
Pour les bassins non jaugés, on fait recourt aux formules empiriques.
La plupart des études concernant le passage de la crue décennale à la crue de
projet proposent une simple relation linéaire du type
𝑻 𝒃 )𝟎.𝟏𝟐
𝑷𝟏𝟎𝟎 −𝑷𝟏𝟎 ( 𝟐𝟒
Q100=C×Q10 avec C= 1+ ×
𝑷𝟏𝟎 𝑲𝒓𝟏𝟎
II. Etudes hydrologiques
 Apports liquides

Détermination de la crue décennale Q10

Méthode de RODIER

Cette méthode déterministe, dite aussi méthode de RODIER et


AUVRAY, a été publiée dans le bulletin N°54 de la FAO :
Qmax(10) = 𝜶 x Kr10 x [(A x P10 x S)/(3600 x Tb)]
II. Etudes hydrologiques
 Apports liquides

Détermination de la crue décennale Q10


Méthode du CIEH

Cette méthode due à PUECH & CHABI-GONNI (1983) a été initialement calée à
partir d'observations sur 162 bassins versants de l’Afrique de l’Ouest de tailles
comprises entre 0,07 et 2500 km².
Q10= a× SS ×Pan P × Igi × Kr10k × Ddd×Pm10Pm×…
EXERCICE 2
Délimitation d’un bassin versant
Détermination des caractéristiques physiques du BV
II. Etudes hydrologiques
Apports solides

Ils proviennent de la dégradation des particules solides du


bassin versant due à l’érosion hydrique. Ils constituent des
dépôts dans la cuvette du barrage qui conduiront à une
diminution progressive du volume de la cuvette.
L’évaluation des apports solides est indispensable dans un
projet de barrage pour mieux apprécier le volume
potentiellement utilisable de la cuvette.
Plusieurs formules empiriques permettent d’évaluer les apports
solides à partir de la dégradation spécifique.
II. Etudes hydrologiques
 Apports solides

Formule de GRESILLON Formule de GOTTSCHALK


𝑃𝑎𝑛
D = 700 ×( 500 )−2.2 × 𝑆 −0.1 D = 260 × 𝑆 −0.1

Formule de KARAMBIRI
D = 137 × 700−2.02 × 𝑆 −0.05 × 0.25+1.13 × (ℎ + 𝑟)1.15

Le volume total des apports solides peut être déterminé par:


Vs = D × S × ɳ

D: Dégradation spécifique (m3/km²/an)


Pan: Pluviométrie annuelle (mm)
S: Superficie du bassin versant (km²)
ɳ: durée de vie de l’ouvrage
Vs: apports soldes (m3)
II. Etudes hydrologiques
 Pertes par infiltration

A l’échelle d’un barrage, les pertes par infiltration peuvent être


négligeables pour plusieurs raisons:
- La cuvette doit être imperméable (critère considéré dans le choix du site
- Les dépôts solides vont constituer un tapis imperméables au fond de la
cuvette

Les pertes de charge pourront toutefois être considérées dans un projet


d’études de barrage et les pertes par infiltration dans ce cas pourront être
approximées de la façon suivante:
- Soit 10% de la charge utile
- Soit 1-2 mm/j pour les premières années de l’ouvrage
II. Etudes hydrologiques
 Pertes par évaporation

Les pertes par évaporation sont considérables sur la cuvette du


barrage en zone sahélienne. Elles sont déterminées à l’échelle
journalière à partir des données de l’évaporation du « bac classe
A » de la station météorologique la plus proche du site. A partir
de ces données, on calcule les pertes d’eau sur la cuvette à l’aide
de plusieurs formules empiriques:

Formule de POUYAUD (pas jour) Formule Simplifiée (mois)


Eplan eau = 1.664 × 𝐸𝑏𝑎𝑐 0.62 Eplan eau = K × Ebac

K: coefficient réducteur variant entre 0.7 et0.8 en zone sahélienne


III. Etudes du bilan d’eau
Objectif: Définition de la côte du plan d’eau normal (PEN ou côte du
déversoir) devant permettre à l’ouvrage de répondre à sa vocation

L’ouvrage en fonctionnement sera soumis à plusieurs phénomènes:


- Prélèvement de la ressource en eau pour satisfaire les différents besoins
- Des pertes (Evaporation et infiltration)
- Réduction progressive de la capacité de la cuvette (dépôts solides)

L’étude du bilan se fera par itérations successives à l’aide de la courbe hauteur


volume en considérant tous les phénomènes impactant le fonctionnement de
l’ouvrage
- Si les ressources en eau mobilisables sur le BV sont suffisantes avec une cuvette
de grande capacité, la côte du plan normal sera déterminée par superposition des
différentes phénomènes (pertes, volume mort, volume utile)
- Si la côte PEN obtenue par superposition est incompatible avec le site (côte PEN
supérieure côte max site), il faudrait revoir les hypothèses des besoins en eau à la
baisse. Les autres variables (pertes, apports solides) demeurent constantes. L
avaleur définitive de la côte PEN sera alors obtenue à partir de plusieurs
itérations ou simulations hydrauliques. La courbe de simulation ou courbe
d’exploitation ou courbe de fonctionnement de la retenue sera établie à partir de
l’itération définitive.
III. Etudes du bilan d’eau
Objectif: Définition de la côte du plan d’eau normal (PEN ou côte du
déversoir) devant permettre à l’ouvrage de répondre à sa vocation

Cette courbe illustre graphiquement la variation du niveau


d’eau dans la cuvette durant son fonctionnement. Elle est
établie à partir de la courbe hauteur volume sous les
hypothèses suivantes:
- La cuvette du barrage est supposé pleine d’eau à l’issu de la
saison pluvieuse et ne reçoit aucun apport pluviométrique en
saison sèche
- Les prélèvements mensuels pour la vocation de l’ouvrage
sont représentés dans le sens horizontal à l’échelle
- les pertes d’eau (évaporation et infiltration) sont
représentées au pas mensuel à l’échelle dans un sens vertical
III. Etudes du bilan d’eau
La réalisation de barrage est toujours motivée par une ou
plusieurs raisons caractérisant la vocation de l’ouvrage. La
prise en compte des différents besoins en eau est
indispensable dans les études en vue d’une conception
optimale des ouvrages. L’évaluation des besoins s’effectue à
partir des normes en vigueur.
- Adduction d’eau potable
- Irrigation
- Environnement
- ….
La population considérée pour évaluer les besoins en eau de
consommation est celle de l’horizon du projet (20-50ans).
Pf = Po × (1 + 𝑎)𝑛
III. Etudes du bilan d’eau

 Besoins en eau des populations


𝑷𝒇∗𝑵𝒐𝒓𝒎𝒆∗𝟑𝟔𝟓
B=
𝟏𝟎𝟎𝟎

 Normes agricoles
Riziculture: 150-175 m3/jr/ha
Cultures maraichères: 100m3/jr/ha
Céréales: 100 m3/jr/ha

 Besoins pastoraux
Bovins: 25 à40l/tête 1 à 2 fois par jour
Caprins: 5 à 20l/tête 1 à 2fois par jour
Anes: 10 à 15 l/tête 1 fois par jour
IV. Etudes géotechniques
Objectif: Apprécier la nature des sols de fondation de l’axe de la digue et la
couverture géologique de la cuvette

Plusieurs sondages sont effectués sur le site suivis des essais géotechniques
en laboratoire:
- granulométrie, les limites d’Aterberg pour une classification du matériau
- Essais Protor pour une appréciation des paramètres du sol (teneur en eau,
densité…)
- Essais spécifiques: Equivalence de sable, essai de formulation de béton …

Conclusion: traitement par injection du site ou abandon du site si les


résultats des études géologiques révèlent l’existence des fractures soit sur
l’axe de la digue soit dans la cuvette ou dans les deux
EXERCICE 3
Tracer la courbe d’exploitation du barrage dont les résultats des
études topographiques sont mentionnés dans l’exercice 1.
Ce barrage sera réalisé dans le village de kolo d’une population
estimée à 5400 en 2022. Les habitants du village sont
principalement des agriculteurs et des éleveurs. Ils pratiquent
les cultures maraichères sur une superficie de 3ha constituées
des cultures de maïs et de choux. Le cheptel est constitué de
100 bovins, 500caprins et 200 ânes.
PARTIE 3

Dimensionnement des
ouvrages
PLAN

I. Dimensionnement d’un déversoir

II.Dimensionnement d’un mur bajoyer

III. Etudes de la stabilité


Différents types d’évacuateurs de crues

 Déversoir poids en béton ou maçonnerie: très courant, bien maîtrisé,


souvent volume de béton très important.
• 2 types de profils : Creager et pseudo-Creager

 Déversoir à entonnement latéral : si situé en rive, prévoir un coursier


long.

 Déversoir en béton armé du type « bec de canard » : Entonnement de


type mixte (frontal et latéral) posé sur le remblai de la digue.

 Déversoir en perré traité au mastic bitumineux : bon procédé peu


employé en Afrique.

 Déversoir en gabions : simple et courant, mais demande une réalisation


dans les règles de l’art.

 Déversoir-voile en béton armé


Déversoir à profil craeger
Déversoir trapézoïdal
Barrage de Yakouta (Burkina Faso)
Déversoir en « bec de canard »
Déversoir en bec de canard
Barrage de Kanazoé (Burkina Faso)
Déversoir en perré traité au mastic bitumineux
Barrage de Frondobo (Côte d’Ivoire)
Barrages et seuils en gabions

Barrage en gabions à parement aval vertical de Saouga 1 (Burkina


Faso)
Déversoir-voile en béton armé

Vue en perspective d'un type de déversoir-


voile en béton armé. 1 : plan d'eau ; 2 : voile
en béton armé ; 3 : contrefort ; 4 : radier de
dissipation ; 5 : joint de dilatation ; 6 : talus ; 7 :
bajoyers ; 8 : becquet ; 9: joint waterstop.

Vue de l'aval du
déversoir-voile en
béton armé à
contreforts de Balavé
(Burkina Faso)
II- Dimensionnement hydraulique d’un seuil

Recherche d’une solution optimale sur la longueur du déversoir.


Il s’agit de :

 La prise en compte des crues les plus élevées,

 La connaissance de la charge maximale admissible sur


l’ouvrage et ses annexes,

 Le dimensionnement de la longueur déversante.


I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 La prise en compte des crues les plus élevées :
Voir détermination de la crue de projet

 Charge maximale admissible conseillée sur les déversoirs

Type Hauteur max (m)

Déversoir en gabions 0,40 < hmax < 0,70

Déversoir en 0,40 < hmax < 0,70


maçonnerie
Déversoir en béton 0,70 < hmax < 1,00
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil

 Calcul de la longueur déversante

On applique la formule de débit sur un seuil dénoyé :

Q  m * L * 2g * h 3/ 2

avec
Q : débit sur le seuil (m3/s)
L : longueur déversante (m),
h : charge sur le seuil (m)
m : coefficient de débit du seuil (-)
g : accélération de la pesanteur (g = 10 m/s2)
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
Détermination du coefficient de débit m
m dépend de la forme du seuil, mais aussi de la charge.
Coefficient de débit d'un déversoir à profil rectangulaire.
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
Coefficient de débit d'un déversoir à profil Craeger
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 Lutte contre les infiltrations
Au contact d’un ouvrage rigide, les infiltrations sous
l’ouvrage sont prédicables à sa pérennité. C’est pourquoi
on cherche à allonger les circulations de l’eau en
adjoignant des parafouilles.
Les parafouilles sont dimensionnées en utilisant la règle de
LANE :
1
Lv  Lh  C * H
3
Avec
Lv : Longueur des cheminements verticaux (m)
Lh : Longueur des cheminements horizontaux (m)
H : hauteur d’eau en amont du déversoir (m)
C : Coefficient qui dépend de la nature du terrain
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
Valeurs du coefficient C de LANE

Nature du terrain C
Sables fins et limons 8.5
Sables fins 7
Sables moyens 6
Gros sables 5
Petits graviers 4
Gros graviers 3
Mélange de graviers et de gros galets 2.5
Argile plastique 3
Argile consistante 2
Argile dure 1.8
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 Prise en compte de l’effet de laminage
Compte tenu de l’importance de la surface du plan d’eau, les
crues font monter le plan de PEN au PHE, constituant ainsi un
volume d’eau temporaire qui est déstocké progressivement. Il
s’agit du laminage de la crue.

L’effet de laminage dépend :


• de la forme de l’hydrogramme de crue,
• de la capacité d’évacuation du déversoir,
• de la capacité de stockage de la retenue, en particulier
selon la forme de sa partie supérieure.

Tenir compte de l’effet de laminage permet de réduire la


longueur du déversoir sans augmenter le risque de
submersion du barrage.
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 Prise en compte de l’effet de laminage
Le calcul de l’effet de laminage ne peut être conduit que si l’on connaît
avec précision :
• les caractéristiques de l’hydrogramme de crue,
• la courbe Hauteur / Volume de la retenue.

Équation différentielle du laminage

dz Qc (t )  Qe  z (t )
  f t , z (t )
dt S  z (t )
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 Prise en compte de l’effet de laminage

 Méthode EIER-CIEH ou méthode du "x0"


L’effet de laminage est évalué sous la forme d ’un coefficient β tel que :
Avec
Qemax Qcmax : le débit maximum de l'hydrogramme de crue
 entrant (débit de projet) (m3/s)
Qcmax
Qemax : le débit maximum évacué (m3/s)

β se lit sur un abaque en fonction de log10x0


Avec
m2 gL12Qcmax tm3 L1 : est la longueur approchée du déversoir (m)
x0  S : la superficie normale de la retenue (m2)
S3 m : coeff. de débit de l ’évacuateur (-)
tm : temps de montée des eaux (s)
Qcmax : débit de projet (m3/s)
g : accélération de la pesanteur (g = 10 m/s2)
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 Prise en compte de l’effet de laminage
Détermination du coefficient de laminage
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 Prise en compte de l’effet de laminage

Méthodologie pratique
• Calculer L1 sans tenir compte de l'effet de laminage

Qcmax  m * L1 * 2 g * h3/ 2
m2 gL12Qcmax tm3
• Calculer x01 puis log10x01 : x01 
1 S3
• Lire β1 sur l'abaque et calculer Qemax = β1 Qcmax

• Calculer L2 avec :  Qc
max
 m * L2 * 2 g * h3/ 2
• Recommencer le calcul avec L2 et ainsi de suite par itérations
successives, jusqu'à obtenir une valeur convergente de L.
I- Dimensionnement hydraulique d’un seuil
 Revanche
Pour tous les types de déversoirs, il faut imposer une hauteur supplémentaire au
dessus du niveau des plus hautes eaux (PHE) afin de mettre à l'abri la crête du
barrage des vagues et remous. Cette hauteur appelée revanche permet de
protéger la digue des risques de débordement.
La revanche R (m) est estimée par la formule :

 V2 
R  A* h  
 2g 
Avec
1 2
h : la hauteur des vagues (m) : h  f où f est le fetch en km.
2 3
3 2
V : vitesse de propagation des vagues (m/s) : V  h
2 3
A : Coefficient de sécurité compris entre 1 et 2 (souvent A = 0.75)
Exercice 4

Soit un barrage en zone tropicale dont les caractéristiques sont les suivantes :
- Surface du bassin versant = 37 km²
- Crue de projet centennale = 43 m3/s
- Temps de montée = 8h
- Temps de base = 30h
- Cote seuil déversant = 99.2 m
- Surface du plan d'eau normal = 48 ha
- Volume d'eau normal = 750 000 m3
- charge sur le déversoir = 0.74 m
- Déversoir à profil Cræger avec un coefficient de débit de 0.47
- Longueur de la retenue = 1.1 km

1. Déterminer la longueur déversante avant et après prise en compte de l'effet de


laminage. Quelles conclusions pouvez-vous tirer?
2. Déterminer la revanche.
II. Dimensionnement d’un mur bajoyer
Les murs bajoyers représentent les murs de soutènement situés
aux extrémités du seuil.

o Profondeur d’ancrage
o Hauteur maximale au dessus du TN
o Hauteur totale
o Epaisseur au sommet
o Epaisseur en base
o Largeur maximale de la semelle

Il appartient au concepteur de choisir la forme et les dimensions


de l’ouvrage pour assurer la stabilité de celui-ci
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du déversoir/mur bajoyer
Il s’agit de vérifier la stabilité de l’ouvrage au :
- renversement
- glissement
- poinçonnement.

L’opération s’effectue en trois étapes:


 Identification des différentes forces
 Identification des différents bras de levier
 Etude de la stabilité
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du déversoir

 Identification des différentes forces


• Poids propre G=ɣb × Stotal avec densité du béton armé 25kN/m3 et Stotal la
surface transversale;
• Force hydrostatistique (côte PEN ou côte PHE);
• Force de sous pression
• Force des poussées des terres
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du déversoir
 Identification des différentes forces
 Identification des différents bras de levier
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du déversoir

 Etude de la stabilité
- Stabilité au glissement Fglissement
σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙𝑒 ×𝑡𝑔𝑄
Fglissement = σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 ℎ𝑜𝑟𝑖𝑧𝑜𝑛𝑡𝑎𝑙𝑒
>1.5

σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙𝑒 ×𝑡𝑔𝑄+𝐶×𝑏


Fglissement = σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 ℎ𝑜𝑟𝑖𝑧𝑜𝑛𝑡𝑎𝑙𝑒
>3 avec

σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙𝑒 : poids propre-forces des sous pressions


σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 ℎ𝑜𝑟𝑖𝑧𝑜𝑛𝑡𝑎𝑙𝑒 : Force hydrostatique + Poussée des terres
Q: angle de frottement du sol de fondation
C: cohésion du sol de fondation
B: largeur du seuil
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du déversoir

 Etude de la stabilité
- Stabilité au renversement
σ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠
Frenversement = σ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠
>1.5

avec
σ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠 : poids propre* Bras de levier du poids
σ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠 : Moment force hydro + Moment de la forces dessous pressions
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du déversoir

 Etude de la stabilité
- Stabilité au poinçonnement
σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙𝑒 6 ×σ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒/𝐶
𝛔A= + < 𝛔sol
𝑏 𝑏²

σ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙𝑒 6 ×σ 𝑀𝑜𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒/𝐶


𝛔B= − < 𝛔sol
𝑏 𝑏²

𝑏
R = (𝛔A + 𝛔B) × 2

avec
𝛔A , 𝛔B et 𝛔sol des contraintes positives.
R: la réaction du sol (Si la stabilité au poinçonnement est vérifiée alors R se situe ai
tiers central de la base b
Le point C agit au centre de gravité du seuil mais à la base du seuil, il agit à b/2
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du déversoir

 Si la stabilité générale du seuil est vérifiée alors on maintient les dimensions


géométriques adoptées sinon un nouveau pré dimensionnement est effectué.
 Le calcul de la forces des sous pressions s’effectue en fonction de la nature du sol de
fondation. On distingue 4types de diagrammes pour estimer ces valeurs
III. Etudes de la stabilité
Stabilité du mur bajoyer

 Identification des différentes forces


• Poids propre G;
• Surcharge d’exploitation qo;
• Surcharge ponctuelle Q0
• Poussée due à la surcharge d’exploitation P0;
• Poussée des terres F

 Identification des différentes bras de levier

 Vérification de la stabilité générale (glissement, renversement et poinçonnement)


III. Etudes de la stabilité
PARTIE 4

Etudes des cubatures


PLAN

I. Avant métré de la digue

II. Démarche d’évaluation des cubatures

III.Suivi et entretien des ouvrages


I- Avant métré

Les volumes à déplacer au niveau de la digue peut être déterminés à partir des
dimensions transversales associées aux données altimétriques de l’axe de la
digue.
Les données altimétriques du terrain varient d’un profil à un autre
contrairement à la côte de la digue qui reste constante à tous les profils. Cela
entraine une variation de la hauteur de la digue qui influencera la superficie
transversale à chaque profil.

Le devis quantitatif du projet peut être déterminer à partir de cette cubature


et par la suite le devis estimatif du projet connaissant les prix unitaires
II Démarche globale d’évaluation
 Détermination de la hauteur de la digue à chaque profil
H = côte digue – côte TN décapé
 Détermination de la superficie transversale du corps de la digue à
chaque profil
 Détermination de la profondeur d’ancrage à chaque profil
Hpi = côte TN décapé – côte fond tranchée

 Détermination de la superficie transversale de la tranchée

 Détermination de la superficie totale du corps de digue et la tranchée à


chaque profil
 Détermination des volumes partiels situés entre deux profils successifs
en tenant compte de la distance qui sépare ces deux profils
 Détermination du volume total(remblai/déblai)
II Démarche globale d’évaluation

Cote Vcumul
N° Cote TN H (m) b (m) B (m) S (m²) Smoyen L (m) V (m3)
Projet (m3)

3
III. Suivi et entretien des ouvrages
Consistance de la surveillance du barrage: Inspection des
composantes
 fuites d’eau au pied aval ;
 fuites d’eau ou zones d’humidité sur le parement aval ;
 ravinement ou creusement du parement aval et les griffes d’érosion;
 nids de poule ou roulières sur la crête du barrage ;
 désordre des pierres de protection en amont ;
 désordre des pierres de protection en aval si la protection aval est en pierre ;
 présence d’arbres et d’arbustes sur le barrage ou à côté du barrage (pied aval);
 cultures dans la bande de servitude et dans la retenue;
 présence de plantes aquatiques envahissantes ;
 terriers ou trous d’animaux (rats, crocodiles, etc.) ;
 creusement de la digue pour faire passer les tuyaux d’arrosage ;
 présence de termitières ;
 comblement de drain de pied ;
 dégradation des murettes de crête ;
 érosion du chenal aval de l’évacuateur de crues ;
 corrosion des éléments métalliques
III. Suivi et entretien des ouvrages
Plan de surveillance et d’entretien
III. Suivi et entretien des ouvrages
Travaux d’entretiens courants
 Suivi hydrologique (contrôle des niveaux d’eau)
 Tenue d’un Registre du barrage
 Entretiens courants :
 Réparation des ravines du parement
 Réparation des roulières et nids de poule
 Réparation des protections en perré des parements
 Colmatage des terriers d’animaux
 Destruction des termitières
 Découpage des arbustes sur la digue
 …
Exercice 5
Faites le devis quantitatif de la digue dont le profil longitudinal est ci-dessous.

Vous aimerez peut-être aussi