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La Mémoire de TRANSMANCHE

Equipement
des tunnels
TUNNEL La Mémoire de TRANSMANCHE

• En tunnel ferroviaire, deux rails sup-


Ferrage plémentaires de 54 kg au mètre sont
°s
installés dans la zone du front (n 1 et 6
sur le schéma). Servant uniquement au
roulage du portique du train suiveur, ils

Six voies sont démontés à l'arrière de celui-ci pour


être remontés à l'avant.
Dans cette configuration, la voie centrale
(rails 3 et 4) n'est jamais utilisée, les

pour le front
convois empruntant toujours les voies
latérales (2 et 3, 4 et 5). Deux convois
d'approvisionnement et de marinage
peuvent stationner en même temps sous
le train suiveur.
Les voies sont également organisées en
cantons d'un kilomètre environ. Mais la
Pour la durée du chantier, chacun A l'arrière du chantier d'injection, un grande section des tunnels ferroviaires a
des trois tunnels est équipé de deux troisième aiguillage semi-mobile permet permis de faire en sorte que les installa-
voies, d'un écartement de 900 de rétablir la circulation sur les deux tions de relayage n'encombrent pas le
millimètres. La pose est effectuée voies latérales. gabarit de roulage. La circulation s'effec-
immédiatement derrière le tunnelier, sous tue donc à double voie dans ces zones.
le portique de la première remorque. Le tunnel est divisé en cantons de La circulation ne s'effectue dans un seul
mille mètres environ. A l'extrémité de sens qu'à la hauteur des cantons consi-
Afin d'assurer à la fois robustesse et chaque canton, une zone d'installation gnés pour travaux. Ceux-ci occupent
bonne qualité de roulage, facilité et rapi- fixe (comportant les relais des réseaux généralement la voie située du côté du
dité de pose, une structure de voie origi- électrique, d'exhaure et de ventilation) tunnel de service. On y fait donc rouler
nale a été conçue. mobilise la moitié de la section du les convois les plus légers, ceux qui
tunnel. Elle est équipée d'aiguillages montent au front pour alimenter les tun-
permettant de transférer les convois sur neliers. C'est «la voie des vides». L'autre
Les rails P38 (38 kg au mètre), sont
la voie libre. voie, dite «voie des pleines», est réser-
disposés avec un espacement régulier,
vée aux convois lourds revenant du front
selon le principe «quatre rails - trois De même, la circulation s'effectue en
chargés de déblais, auxquels on évite
voies». Ils sont fixés en atelier sur les sens unique à hauteur des cantons où la
ainsi les zigzags et le passage sur les
longerons dont la longueur est de 8,40 m présence d'un train de travaux oblige à
aiguillages...
en tunnel de service, 9,60 m en tunnel consigner une voie.
ferroviaire.

Les traverses sont très espacées (de


4,20 m ou 4,80 m, soit deux par longe-
ron), ce qui réduit de beaucoup le
nombre de pièces à assembler lors de
l'installation en tunnel.

Composée de segments rectilignes


(de la taille des longerons), la voie est
réglée lors de la pose par une simple
opération de calage au milieu, entre la
traverse intermédiaire et le longeron.

Entièrement préfabriqués, les aiguilla-


ges sont posés, après le passage du
train suiveur, par des wagons
spécialisés qui permettent la dépose
latérale de coupons de voie et leur
remplacement par les éléments
préfabriqués.

• En tunnel de service, le portique du


train suiveur roule sur les deux rails exté-
rieurs, le convoi d'approvisionnement ou
de marinage roule à l'intérieur du porti-
que, sur la voie centrale. De même, à
hauteur des chantiers mobiles de recon-
naissance et d'injection installés sur por-
tiques, les convois transitent par la voie
centrale.
Entre le tunnelier et ces chantiers
mobiles, deux aiguillages semi-mobiles,
dits «californiens», permettent aux con-
vois de passer de la voie centrale aux
voies latérales et de se croiser.
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et épaississement des boues, permet


de réduire le taux de matières en
Eau industrielle suspension de 20 grammes à0,2
gramme par litre.
Les boues sont refoulées par pom-
page vers Fond Pignon. Les eaux trai-

Deux réseaux tées sont envoyées dans un bassin


3
tampon de 5 000 m . Elles sont en
partie rejetées en mer par une conduite
de 600 mm de diamètre débouchant à

d'alimentation 800 mètres du pied de la falaise, à


proximité de la laisse de basse mer.
Cette opération s'effectue en moyenne
deux à trois fois par mois - et
exclusivement à marée haute - en
actionnant manuellement une vanne
marée-motrice.
Pendant la construction du puits, les d'huile hydraulique et les pompes à Selon les besoins du chantier, une
besoins en eau étant relativement ré- vide utilisées pour l'aspiration des autre partie est repompée depuis le
duits, le chantier a été alimenté à partir boues à l'arrière du tunnelier. bassin tampon vers le bassin écréteur
3
d'un branchement effectué sur la con- d'orage, d'une capacité de 20 000 m .
duite communale, rue Jean Mermoz à L'eau d'exhaure Ce dernier est alimenté en outre par les
Sangatte. recyclée eaux de ressuage du dépôt du Fond
Pignon et par les eaux de pluie. Le trop
Un forage pour Afin d'économiser l'eau potable, un
plein se déverse dans la conduite
l'eau potable d'égout communale de 1 mètre de
second réseau d'eau industrielle a été
diamètre, limitant ainsi les rejets en
installé pour alimenter le marinage des
mer.
Pour le creusement des tunnels, déblais et le nettoyage des ouvrages,
l'approvisionnement devait être réalisé circuit alimenté, pour l'essentiel, par 90 à 160 m3/heure
par la ville de Calais, à partir d'un bran- l'exhaure des tunnels. par tunnel
chement sur une grosse conduite à 6,5 Les eaux venant du front sont en
km du site. Solution finalement écartée effet recueillies dans les albraques du Pour alimenter les tunnels en eau
car il fallait par ailleurs remplacer le fond de puits à raison d'environ 60 litres industrielle, une citerne d'une capacité
3 3
forage alimentant la commune de San- par seconde, soit 5.200 m par jour. Les de 100 m a été installée aux abords
gatte qui se trouvait situé dans deux tiers de ces eaux sont réutilisées immédiats du puits. Elle est remplie par
l'enceinte du chantier, sur le tracé du sur place dans le délayage des déblais, des pompes situées dans le bassin
tunnel de service sous terre. les besoins étant estimés entre 3 000 et écréteur d'orage d'une part, dans
3
4 000 m par jour. L'excédent est re- l'ancienne descenderie d'autre part.
Deux forages, une station de pom- monté en surface pour intégrer le La citerne alimente par gravité les
3
page d'une capacité de 80 m /heure et réseau d'eau industrielle. canalisations des différents tunnels.
3
un réservoir tampon de 800 m ont donc Celles-ci sont constituées de tuyaux à
été installés en dehors du site, au lieu Une station accouplement du type Victaulic, d'une
dit "Fond de la Forge", pour alimenter à de traitement longueur unitaire de 9,80 m pour le tun-
la fois la commune et le chantier. nel de service (7 x 1,40 m) et de 9,60 m
Fortement chargées en craie, les pour les tunnels ferroviaires (6 x 1,60
La préfabrication, les bureaux et ate- eaux d'exhaure sont d'abord décantées m). Le diamètre de la conduite est de
liers, les zones de lavage, le puits et les dans une station de traitement 100 mm pour le T4, 150 mm pour le T1,
tunnels sont ainsi desservis en eau comprenant trois bassins d'activation le T5 et le T6, 200 mm pour le T2 et le
potable. La consommation courante 3 T3.
3
de 100 m et un clarificateur statique.
atteint 50 m /heure. Le procédé retenu (Passavant-LME),
avec décantation lamellaire
Pour les tunnels, le captage a
permis d'assurer un débit de 4
litres/seconde et une pression de 2 bars Besoins en eau des tunnels sous mer Tunnel de Tunnels
à la tête du puits. Les besoins étant de (en phase de creusement) service ferroviaires
1 litre/seconde dans chaque tube,
l'alimentation a pu être réalisée avec Injection dans la tête de forage 15 I /S 181/s
une conduite en polyéthylène de 51 mm
Lavage du tunnelier et du train-suiveur 10 L/S 101/s
de diamètre intérieur jusqu'au point de
jonction, l'eau s'écoulant par simple Nettoyage du radier par le train suceur 21/s 31/s
gravité, sans pompage intermédiaire.
Seul un surpresseur de 1 litre/seconde Reconnaissance et traitement de terrains 51/s 31/s
a été installé à Beussingue pour les
besoins du T6 et des services associés. Creusement du croisement ferroviaire 101/s 10 I /S
Les réfectoires installés sur le train-
suiveur des tunneliers ont ainsi été Travaux de la station de pompage - 101/s
alimentés en eau potable.
Montages électromécaniques 0,5L/s 1I /S
D'autres installations fonctionnaient
avec de l'eau potable, mais cette fois en Total 42,51/s 551/s
circuit fermé: les circuits de refroidisse-
ment du réducteur de tête et du x 0,8 (coefficient de simultanéité) 120 m3 / h 160 m3 / h
réservoir
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Au plus fort des travaux, les besoins


3
ont atteint en effet 120 m /heure dans le
tunnel de service sous mer et 160 m /
3
Electricité
heure dans les tunnels ferroviaires (voir
le tableau ci-contre). Dans les tunnels
sous terre, ils étaient respectivement de
90 et de 130 M3 /heure.
Puissance
• Sous mer : pour amener l'eau au front
avec une pression suffisante sur la tota-
lité des conduites (minimum 1,5 bar,
maximum 12 bars en fonction de la
installée
résistance des joints de la tuyauterie),
les tunnels ferroviaires ont pu être
alimentés par la seule gravité jusqu'au
PK 9,3. Par contre, il a fallu installer
deux pompes (une en service et une en
85 000 kW
alimentant la préfabrication d'un côté,
réserve) à l'entrée du tunnel de service °S
les postes n 1 et 3 de l'autre. Le reste

L
pour assurer le débit voulu jusqu'au PK
'ELECTRICITE a fourni de la distribution moyenne tension est
8,8.
effectué au départ du poste n°2.
A cet endroit - le point bas du tracé - 98 % de l'énergie du
une reprise est aménagée pour les trois chantier de Sangatte. • Le poste n° 1, d'une puissance unitaire
tubes, avec un bassin réservoir de 1 000 kVA, non secouru, alimente en
3
d'environ 15 m et un surpresseur qui Consommation? Celle d'une ville de
basse tension le bâtiment connexe au
permet d'alimenter les tunneliers 25 000 habitants.
puits. De même, le poste n°3 (1 000
jusqu'au point de jonction. C'est la centrale nucléaire de Grave- kVA) dessert les ateliers et magasins et
• Sous terre, les pompes installées lines, située à une quarantaine de kilo- la station de traitement des eaux
dans les gares du T4 et du T5 mètres au nord de Sangatte, qui a fait d'exhaure.
3
alimentent une cuve de 16 m (en T4) et tourner la roue de coupe des tunneliers Sur la même boucle, le poste n°7
3
de 25 m (en T5) située sur une des et toutes les installations du chantier... (800 kVA) dessert l'atelier des ouvrages
remorques du train suiveur. De là, une spéciaux et celui du collage des feutres,
Le branchement a été réalisé à partir du
pompe (et sa réserve) alimente la tandis que le poste n°9 (400 kVA) ali-
conduite d'eau d'injection de la tête de poste EDF haute tension «les mente, par l'intermédiaire d'un redres-
forage et un surpresseur assure la Mandarins», distant de cinq Kilomètres. seur de courant en 750 V continu, la
distribution d'eau de lavage sur le C'est l'un des plus sûrs de la région car ligne d'essai des caténaires.
tunnelier et le train suiveur. il alimente l'inter connection France-An-
Pour le T6, une cuve intermédiaire gleterre : en cas de défection de la • Le poste n° 2, installé dans le
équipée de deux pompes est installée bâtiment connexe au puits, est alimenté
centrale de Gravelines, il est secouru
dans la tranchée de Beussingue. Elle par six liaisons: deux (doublées)en
par celle de Paluel (Seine-Maritime). provenance du poste de 90 KV une
pourvoit à l'alimentation du tunnelier,
des ouvrages spéciaux et des ateliers et Deux lignes aériennes haute tension de (doublée également) en provenance de
bureaux. 90 volts amènent le courant au poste la centrale de secours. Le poste n°2
TML de Sangatte, équipé de deux occupe une position stratégique car il
transformateurs 90/20 KV de 36 MVA fournit
- en moyenne tension : les tunnels, le
chacun.
pompage des déblais du puits (5 x 1
En régime normal, une seule ligne
600 kVA), les locaux de chargement
haute tension et un transformateur
des batteries des locotracteurs (2x 1
alimentent le chantier, la seconde ligne
600 kVA), les mâts d'éclairage en 3,2
étant maintenue sous tension et le
KV et les postes nos 4, 5, 6 et 8 ;
second transformateur hors tension
- en basse tension (3 x 1 600 kVA) les
mais en état de veille.
installations du puits (ventilation, monte-
Les équipements du chantier totalisent
charges, ascenseurs, éclairage,
une puissance installée de 90 MVA.
transbordeurs et culbuteurs).
L'ensemble des équipements en fonc-
Le poste n°4 (1 000 kVA) éclaire les
tionnement représente un potentiel de
bureaux disséminés sur le site (hors
consommation de 60 MVA, dont 6 MVA
bâtiment connexe). Le poste n°5 (1250
pour l'usine de préfabrication, 4 pour
kVA) alimente les ponts roulants, le
les installations de surface, 6 pour le
poste n°6 (1 000 kVA) la centrale à
pompage des déblais, 8 pour les
béton et les pompes de la descenderie,
installations du puits, 18 pour les
le poste n°8 (1 000 kVA) les
tunnels ferroviaires sous mer, 8 pour le
surpresseurs pour le lavage des
tunnel de service sous mer, 4 pour les
berlines.
tunnels sous terre (un tunnelier à la
fois), enfin 4 pour l'exhaure de secours. Un relais
Pendant la pleine période de creuse- à chaque kilomètre
ment (1989 à mi-91), la puissance con-
sommée a dépassé 30 MVA, avec une Les chantiers souterrains sont donc
pointe à 36 MVA en novembre 1990. fournis en électricité moyenne tension
au départ du poste n° 2.
Trois circuits en boucle Les fonctions principales ont été
Depuis le poste de 90/20 KV nettement différenciées, chacune pos-
l'énergie est distribuée par des circuits sédant sa propre alimentation. Cette
bouclés disposition élimine pratiquement tout
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risque de panne générale hors


disparition totale de l'énergie. Ainsi, dans
chaque tunnel sous mer sont installés

• Un câble de 20 KV pour l'alimentation


en antenne du tunnelier (et des équipe-
ments d'injection et de forage en arrière
du T1).
• Un câble de 20 KV pour l'alimentation
en antenne des postes de traction (un
transformateur redresseur fournissant du
750 volts encourant continu aux caténai-
res est installé tous les deux Kilomètres).
Ce câble alimente ainsi les chantiers de
creusement des rameaux.
• Deux câbles de 20 KV pour l'alimenta-
tion en boucle des sous-stations instal-
lées tous les Kilomètres, qui relaient la
ventilation et l'exhaure. Elles fournissent
également du courant basse tension
(380 V triphasé et 220 V monophasé) et
alimentent des postes de transformation Eclairage en tunnel en cours de travaux
mobiles pour les chantiers annexes.
Cette boucle offre de plus une
alimentation de secours pour le
fonctionne au départ du puits, ni pour Un point lumineux
l'exhaure qui est gravitaire dans les deux tous les 14 mètres
tunnelier, grâce à un câble branché en
antenne à l'extrémité du circuit. tunnels creusés depuis Sangatte : le T4
(service) et le T5 (ferroviaire sud). Pour Sur le réseau d'éclairage des tunnels,
le T6 (tunnel ferroviaire nord), foré au
• Deux câbles de 3,2 KV pour l'éclairage. départ du terminal, l'alimentation est
des transformateurs 3 200 V/220 V sont
Ceci, pour les tunnels sous mer. Sous implantés tous les 330 mètres. Les deux
assurée par la prolongation du câble du
terre, les circuits sont simplifiés puisqu'il câbles d'arrivée (indépendants) alimen-
T5 pour le tunnelier, par la prolongation tent chacun un transformateur sur deux.
suffit d'un câble de 20 kV pour le tunne- du câble du T4 pour le fonctionnement
lier (qui alimente également les chantiers Pour améliorer la sécurité, ils sont fixés
des installations du portail de Beussin-
des rameaux) et de deux câbles de 3,2 dans deux parties différentes de la sec-
gue (ventilation, pompage des déblais). tion du tunnel.
KV pour l'éclairage. Pas besoin de câble Si nécessaire, le second câble peut
pour la traction (les locotracteurs roulent venir relayer le premier.
sur batteries), ni pour la ventilation qui
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Le bouclage entre les deux circuits • Les tunneliers sous mer bénéficient tunnels (0,2 MVA), à l'exhaure
est réalisé par des cellules contacteurs, d'une alimentation de secours par bran- permanente (2,5 MVA) et surtout à
lesquelles sont, comme les cellules chement sur la boucle d'alimentation de l'exhaure de secours (3,1 MVA).
d'isolement, télécommandées depuis le l'exhaure. Enfin, pour pallier un éventuel non-
pupitre de la gestion technique démarrage de la centrale de secours,
centralisée au PCC. • Enfin, en cas de panne du réseau un groupe électrogène manuel de 315
Chaque transformateur alimente en EDF, les réseaux prioritaires sont kVA peut réalimenter les auxiliaires de
220 V monophasé une guirlande équi- alimentés en moins de trente secondes première urgence des postes
pée de prises embrochables. Sur ces par la centrale de secours. électriques et les installations
prises sont branchés des appareils stratégiques telles que la radio, le
d'éclairage (IP 679) munis de deux lam- Centrale de secours téléphone et le poste central de
pes de 36 watts fluorescentes (sans 11 500 chevaux contrôle.
halogène). L'espacement des appareils Pour une capacité maximum du ré-
est modulé suivant les zones pour obte- seau de secours de 9,7 MVA, la puis-
nir le niveau d'éclairement voulu. Dans Installée à proximité du poste n° 2, sance consommée a atteint un maxi-
la section courante des tunnels, il est de la centrale de secours est constituée de mum de 6,1 MVA à la mi 91.
neuf anneaux, soit 14,4 m en tunnel quatre groupes électrogènes de 2 000
ferroviaire et 12,6 m en tunnel de ser- KVA, d'un groupe de 1 400 KVA et d'un La sécurité
vice. groupe de 315 KVA. La puissance
totale représente donc 8 500 Kilowatts,
avant tout
Alimentation doublée soit environ 11 500 chevaux. Les grou- Les méthodes de travail et les maté-
pes sont testés chaque semaine : ils riaux utilisés ont aussi visé une sécurité
doivent démarrer automatiquement sept maximum
La sécurité du réseau électrique a fait
secondes après une coupure.
l'objet d'une attention toute particulière. • Des câbles non propagateurs de l'in-
La centrale alimente le poste n° 2
Et d'abord son alimentation.
par une liaison de 20 KV doublée. cendie ont été systématiquement
• Toutes les installations "à la source" En marche normale, à l'élongation utilisés ; les zones spécialement sensi-
sont doublées (lignes d'arrivée au poste maximum des trois tunnels, la bles (puits, gares, tunneliers et sous-
de 90 kV, transformateurs 90 kV/20 kV, puissance consommée des installations stations des tunnels) sont équipées de
liaison source-puits...). de sécurité se répartit entre les câbles non propagateurs de la flamme
tunneliers sous mer (1,4 MVA), la et sans dégagement d'halogène.
• Tous les automates sont équipés de ventilation (1,8 MVA), l'éclairage des
batteries assurant la continuité en cas tunnels (0,2 MVA) et l'exhaure
• La mise à la terre pendant les
de coupure. travaux de creusement des tunnels est
permanente (2,5 MVA).
assurée par un réseau maillé par
dentelle, les travaux sont arrêtés et
• Les systèmes d'exhaure, de ventila- la puissance va alors à En cas de
feeder, avec connexion de toutes les
tion et d'éclairage sont alimentés par installations assurant une totale
grosse venue d'eau acci l'éclairage des
des circuits en boucle. équipotentialité.
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• Les sous-stations sont équipées d'un


système de détection d'incendie
associé à un équipement d'extinction
automatique par gaz halon ; de plus, un
système de détection de température et
de fumée est mis en place au droit de
chaque cellule moyenne/basse tension.
• Les câbles, posés par longueurs de
250 mètres, sont raccordés par des
connecteurs étanches. Ces connecteurs
sont à leur tour isolés dans une gaine
thermorétractable, ou insérés dans une
boîte de connexion verrouillable
permettant les branchements.
• Tous les équipements électriques ins-
tallés en tunnels sous mer sont
étanches avec des degrés de protection
IP 679 (permettant une immersion d'une
heure sous un mètre d'eau) ou IP 689
pour les stations de tête d'exhaure
(immersion de quarante-huit heures
sous dix mètres d'eau). Opération de branchement d’un appareil
• Les transformateurs 20 KV sont soit
sous atmosphère d'azote, soit isolés à
l'Ugilec-T. Les transformateurs d'éclai-
rages ont à faible volume d'huile et
étanches.
• Les caténaires sont alimentées par
des profilés conducteurs sous gaine iso-
lante (IP 235). Elles sont débranchées
dans les zones de travaux et de
manoeuvre (les locotracteurs fonc-
tionnent alors sur batteries).
• Au poste central de contrôle, le centre
de gestion technique centralisée sur-
veille l'ensemble des installations
électriques. II détecte toutes les
surintensités, les courts-circuits et les
défauts de terre. Le déclenchement est
réalisé au premier défaut en haute et
moyenne tension ; au second défaut en
basse tension (régime «neutre
impédants")
Au total, pour fournir en énergie un
chantier complexe et assurer la sécurité
du creusement des tunnels à vingt kilo-
mètres sous la mer, les installations
électriques de Sangatte devaient
garantir une fiabilité comparable à celle
d'un équipement industriel permanent.
Ce qui a été le cas, puisque le chantier Groupes électrogènes de secours
n'a connu qu'une seule coupure de
courant, dans la nuit du 4 au 5 mars
1990.
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Après le percement du tunnel de


service, ce chiffre a été ramené à 2
litres par seconde. A la fin de la phase
Exhaure de creusement des tunnels, ce débit a
pu encore être abaissé à un litre par
seconde et par Kilomètre pour la

Pour assécher période d'achèvement des travaux.


Au vu des débits de fuite effectivement
recueillis, ce volume d'un litre par se-
conde est aussi celui qui est retenu
pour le dimensionnement des
les Tunnels installations définitives.

Jusqu'à 650 litres


par seconde
un accroissement brutal des venues
d'eau aurait pu se produire. La Au total, avant le démarrage du
Pendant la période de creusement,
rencontre d'un ancien sondage non creusement, les hypothèses prises en
trois sources alimentent les
écoulements d'eau en tunnels : les répertorié et non rebouché aurait pu compte pour le calcul des installations
ainsi provoquer l'arrivée de 500 litres de pompage ont donc été de
venues du terrain liées aux excavations,
le résidu des eaux industrielles utilisées par seconde.
Mais dans cette hypothèse, tous les • Sous mer : 103 litres par seconde
pour le creusement et les fuites du pour le système d'exhaure permanente
revêtement. travaux auraient été arrêtés dans le
tunnel concerné. Une seconde en tunnel ferroviaire (98 litres en tunnel
Ces eaux devant être évacuées en de service).
surface, les installations de pompage catastrophe n'aurait donc pas pu se
produire en même temps au tunnelier L'exhaure de secours devait pouvoir
ont été dimensionnées "au pire" selon absorber 150 litres par seconde entre le
les calculs suivants. (pas de cumul, donc, entre les 500
litres par seconde et les 150 litres par front et le chantier des premiers ouvra-
seconde). ges spéciaux (rameaux ou crossover),
Débits de fuite puis 500 litres par seconde jusqu'au
• Dix litres d'eaux Industrielles arrivant puits.
• Au front, les venues d'eau considé- par seconde dans chaque tunnel, ce
rées comme normales proviennent des chiffre a été pris comme base de calcul • Sous terre, le maximum à recueillir
fuites aux joints de queue des de ce qui pouvait, au maximum, revenir par tunnel était de 34 litres par seconde
tunneliers, avec un maximum d'un litre dans le réseau d'exhaure. pour l'exhaure permanente et de 120 li-
par seconde pour chacun des tunneliers • Quant aux fuites du revêtement, elles tres par seconde pour le système de
sous terre, de 10 litres par seconde sur ne devaient pas dépasser, par contrat, secours.
le T1 et de 15 litres par seconde pour le 1600 M3 par heure pour l'ensemble des Mais tous les tunnels n'étant pas
T2 et le T3. En cas de détérioration d'un 150 Kilomètres de tunnels, soit 5 litres creusés en même temps, le cumul
joint, les venues d'eau accidentelles par seconde et par Kilomètre. maximum des débits était atteint quand
pouvaient atteindre 50 litres par La qualité d'étanchéité réalisée les deux tunnels ferroviaires arrivaient
seconde côté terre, 150 litres par étant bien supérieure à cette norme, le au PK 15,8. A ce moment, les tunnels
seconde côté mer. volume de 5 litres par seconde et par sous terre étant percés, le débit total ne
Pendant le creusement des Kilomètre de tunnel a été maintenu pouvait excéder 320 litres par seconde
ouvrages spéciaux, du crossover et de comme base de calcul pendant la pour l'exhaure permanente.
la station de pompage réalisé, à roche première phase des travaux afin de
nue, selon des méthodes traditionnelles couvrir l'ensemble des risques
d'infiltrations.

poste de commande

barrage

pompes immergées

EXHAURE
TUNNEL FERROVIAIRE PROFIL EN LONG - COUPE BB
Exhaure de secours : 1 - dia. 400 mm. 2 – dia. 300 mm.
Exhaure permanente : 3 – dia. 200 mm. 4 – dia. 250 mm.
5 – chemin de câbles 6 – ventube 1500 mm. 7 – support caténaire
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De même, les travaux étant automa- demment de la pente de l'ouvrage: lors- pouvant atteindre soixante-cinq mètres
tiquement arrêtés si deux accidents se qu'elle court dans le bon sens, l'eau entre le point bas et les gares.
produisaient en même temps dans deux s'écoule par gravité ; dans le cas con-
tunnels, le débit maximum à évacuer par traire, des installations de pompage doi- A mesure de l'avancée des travaux,
l'exhaure de secours ne dépassait pas vent la remonter de relais en relais jus- les installations ont été adaptées à l'évo-
500 litres + 150 litres, soit 650 litres par qu'au puits. lution des lieux, en quatre étapes : avant
seconde. C'est sur ces bases que les et après la jonction du tunnel de service,
réseaux ont été installés. • Côté terre, le creusement est réalisé l'achèvement des tunnels ferroviaires et
en attaque montante pour le tunnel de la mise en service de la station de pom-
Du puits à la mer service et le premier tunnel ferroviaire. page définitive.
Les eaux suivent donc naturellement la
En fond de puits, deux bassins tam- pente jusqu'au bassin en fond de puits. Pompage itinérant
3
pons de 1 500 et 2 000 m recueillent les Le deuxième tunnel ferroviaire est
creusé après retournement du tunnelier derrière chaque tunnelier
eaux des tunnels. Reliés par une
conduite, ils alimentent quatre pompes au portail de Beussingue, donc en
attaque descendante. Deux installations Pendant la première phase, les tun-
qui remontent les eaux en surface par
d'exhaure permettent d'évacuer 40 litres neliers progressent dans les trois tubes
trois canalisations de 400 millimètres de
par seconde en permanence et 150 litres sous mer. Dans chaque tunnel, l'exhaure
diamètre, avec une dénivelée d'environ
par seconde en cas d'accident. permanente marche en continu, l'ex-
soixante-dix mètres.
A front, une station refoule l'exhaure haure de secours est branchée en cas
Une pompe d'une capacité de 325 li-
permanente et l'exhaure de secours par de venue d'eau exceptionnelle ou
tres par seconde assure l'exhaure per-
des conduites séparées jusqu'à l'arrière lorsque l'installation permanente est en
manente. Deux pompes similaires assu- panne ou en maintenance.
rent l'exhaure de secours maximum, soit du train suiveur. Sur l'une de ses remor-
650 litres par seconde. Une quatrième ques, une station de reprise est équipée
de deux pompes de 35 litres par • Du front, l'eau est d'abord évacuée
pompe de même capacité est en réserve vers une station de pompage itinérante
des trois autres. seconde refoulant dans une conduite de
200 millimètres de diamètre pour située environ deux Kilomètres à l'ar-
Les eaux d'exhaure permanente pas- rière. Depuis l'intérieur de la jupe des
sent par la station de traitement où elles l'exhaure permanente, de trois pompes
de 60 litres par seconde refoulant dans tunneliers, deux pompes rejettent l'eau
sont déchargées de la craie en suspen- avec un débit de 25 litres par seconde
sion. Elles sont ensuite, pour l'essentiel, deux conduites de 200 millimètres pour
l'exhaure de secours. pour l'exhaure permanente (20 litres en
recyclées dans le délayage des déblais. tunnel de service). L'exhaure de secours
Le surplus est rejeté en mer par un Dans un premier temps, la station de
reprise a refoulé l'eau jusqu'aux installa- est assurée par trois pompes de 75 litres
diffuseur enterré au-delà de la laisse de par seconde chacune, dont une en se-
basse mer. tions de pompage de la tranchée de
Beussingue ; dans un second temps, cours.
Le système d'exhaure de secours
évacue, lui, directement en mer les eaux jusqu'au dernier rameau ouvert (avec
recueillies par un diffuseur situé au pied descente gravitaire ensuite jusqu'au L'eau est évacuée par une conduite
de la falaise. puits). fixée sur le train suiveur et reliée par un
flexible sur enrouleur à la conduite fixe
• Côté mer, l'attaque est descendante installée au fur et à mesure de l'avance-
Du front au puits jusqu'au point de jonction du tunnel de ment en tunnel.
service, excepté sur une longueur de 2,5
km légèrement remontante (0,28 %) au- (schéma ci-dessous)
Mais comment les eaux sont-elles
delà du PK 8,7. II faut donc remonter les
recueillies dans les tunnels avant d'être
eaux jusqu'au puits, sur une dénivelée
amenées au puits ? Tout dépend évi-
TUNNEL La Mémoire de Transmanche

• L'exhaure permanente - les infiltra- Pour l'évacuation de secours, le circuit service (du PK 13,5 au puits) et pour le
tions étant très largement inférieures aux est un peu plus complexe. crossover ;
hypothèses de départ - a pu être - 18 litres par seconde pour le tunnel
• En tunnel de service, l'exhaure de ferroviaire nord (vingt Kilomètres) déjà
installée secours du crossover est assurée par
- en tunnel de service, avec une conduite percé ;
une première conduite de 300 millimè- - 34 litres par seconde pour le tunnel
de 200 millimètres assurant un débit tres, d'une capacité de 150 litres par
maximum de 80 litres par seconde ; ferroviaire sud (en cours de percement)
seconde (interrompue du PK 11,3 au PK et la station de pompage.
- en tunnel ferroviaire, avec une conduite 8,7) et refoulant jusqu'au puits. Une
de 250 millimètres entre le PK 4 et le Au total, l'installation d'exhaure perma-
seconde conduite, de 400 millimètres de nente a donc évacué en moyenne 60 li-
puits pour permettre l'absorption du débit diamètre, refoule 350 litres par seconde
maximum prévu de 103 litres par tres par seconde pendant la fin du creu-
vers le tunnel nord par des forages réa- sement des tunnels sous mer.
seconde. lisés à partir du tunnel de service au PK
11,2.
Tous les kilomètres environ, (voir Jonction des eaux
croquis pages précédentes) des bar- • Dans le tunnel nord, les ouvrages
rages sont installés en cunette de radier, spéciaux ayant dépassé le point haut du
Troisième phase : après la jonction du
de façon à créer des bassins tampons. PK 11,3 et le tunnelier le PK 13,5, le
tunnel ferroviaire nord, les eaux françai-
Deux pompes submersibles sont instal- circuit de 300 millimètres de 150 litres
ses de ce tube suivent à leur tour,depuis
lées dans chacun de ces bassins ainsi par seconde est refoulé par un rameau
le point haut, la pente vers le réseau de
qu'aux points bas des tunnels. Ces pom- de communication vers le point haut du
collecte britannique. Les eaux recueillies
pes débitent en parallèle dans la con- tunnel de service au PK 13,5, puis gravi-
dans le tunnel ferroviaire sud sont alors
duite débouchant dans le bassin suivant, tairement vers le Royaume-Uni. Les cir-
transférées vers ce circuit gravitaire par
et ainsi de suite jusqu'au puits. cuits de 400 millimètres du tunnel nord et
deux renvois : de l'exhaure permanente
du crossover sont refoulés vers le tunnel
• L'exhaure de secours est assurée par via le tunnel de service et de l'exhaure
sud au PK 11,3 par un rameau de
un circuit dans le tunnel de service, par de secours via le tunnel nord.
pistonnement.
deux circuits en tunnels ferroviaires. Après la jonction des deux tunnels ferro-
Tous comportent des pompes au départ viaires, les Britanniques prennent en
• Dans le tunnel sud, les circuits de 300 charge l'exhaure de secours de 275 litres
de la station itinérante de tête de ligne, et de 400 millimètres ramènent les eaux
puis des pompes relais échelonnées par seconde pouvant provenir du côté
au-delà du point haut (PK 11,3). De là, français pendant le creusement des
tous les deux kilomètres environ jusqu'au elles s'écoulent par gravité jusqu'au point
puits. Le premier circuit, identique pour ouvrages spéciaux au-delà du PK 15,8.
bas (P K 8,7). Les lignes d'exhaure des tunnels ferro-
les trois tunnels, est équipé d'une A partir de ce point, une conduite de 300
conduite de 300 millimètres de diamètre, viaires sont alors complètement démon-
millimètres renvoie 150 litres par se- tées entre le PK 11,3 et la jonction, toute
pour une capacité de 150 litres par conde au tunnel de service où elle est
seconde. Le second comporte une venue d'eau accidentelle s'écoulant gra-
raccordée à la conduite de 300 millimè- vitairement vers l'Angleterre.
conduite de 400 millimètres de diamètre, tres. Delà, une conduite de 400 millimè-
pour une capacité de 350 litres par tres, alimentée par trois pompes de 175
seconde. litres par seconde, peut refouler 350 li- La station de pompage
tres par seconde jusqu'au puits.
Quand l'eau commence Ces circuits respectent les hypothèses entre en action
à couler vers l'Angleterre initiales d'exhaure, les 500 litres par se-
conde restant assurés en cas de besoin Le creusement des tunnels étant ter-
pour chacun des chantiers (350 litres par miné, le puits de Sangatte doit être réa-
Deuxième phase : après la jonction seconde via le tunnel ferroviaire sud, 150 ménagé. Les deux bassins recueillant les
du tunnel de service, l'eau s'écoule, dans litres par seconde via le tunnel de eaux d'exhaure sont rebouchés. L'eau
cet ouvrage, par gravité depuis le point service). est alors envoyée dans des réservoirs
haut de la partie française (au PK 13,4) tampons installés en gare, puis refoulée
vers le réseau anglais. Pour absorber vers la surface par une installation de
A ce moment, les travaux ayant com- pompage d'une capacité de 240 litres
mencé pour le creusement du crossover, sept kilomètres de plus par seconde.
les eaux recueillies entre les points 13,4 Pendant ce temps, les travaux de la
et 11,3 sont récoltées par l'albraque ins- Par contre, les modifications des cir- station de pompage située au point bas
tallée au PK 12,4. Trois pompes de 40 li- cuits à mesure de l'avancée des chan- du PK 8,7 continuent. Une installation
tres par seconde, refoulant dans une provisoire est mise en service par tran-
tiers ont permis d'absorber, sans que
conduite de 200 millimètres de diamètre, ches. D'abord côté nord, avec deux pom-
soit acheté un mètre de tuyau
remontent les eaux vers le PK 11,3. Elles pes de 34 litres par seconde (une en
supplémentaire, les sept Kilomètres de
s'écoulent alors gravitairement jusqu'au tunnels ferroviaires réalisés par la partie activité, une en réserve). L'eau est éva-
PK 8,7, où elles sont reprises par le cuée par la conduite de 400 millimètres
française en plus de ce qui était prévu.
circuit d'exhaure permanente. de diamètre de l'installation définitive
Dans ce secteur, les Britanniques
Peu de changements dans les tun- déjà installée en tunnel de service, une
n'avaient retenu, pour hypothèse de ve-
nels ferroviaires pendant ce temps. nue d'eau accidentelle, qu'un volume de ligne de 200 millimètres subsistant en
L'eau est pompée de Kilomètre en secours.
275 litres par seconde. Cette norme a
Kilomètre du front jusqu'au PK 11,3, puis Dès la mise en service de la station
été adoptée dans ces tronçons pour le
elle descend la pente du PK 11,3 au PK creusement des ouvrages spéciaux. de pompage sud, la capacité de
8,7. l'installation (68 litres par seconde, plus
Les débits d'exhaure réellement autant en réserve) est doublée. La ligne
Dans le tunnel ferroviaire nord (T2), enregistrés autorisaient cet allégement d'exhaure de 200 millimètres en tunnel
les eaux sont alors rejetées au PK 8,4, des contraintes. Le volume d'eau de service peut alors être supprimée.
par un rameau de pistonnement, vers le recueilli à la fin de cette période est en
tunnel ferroviaire sud (T3) d'où elles sont effet estimé à
envoyées vers le puits. L'installation - 7 litres par seconde pour le tunnel de
d'exhaure permanente du T2 peut ainsi
être démontée et récupérée sur 8,4 km.
TUNNEL La Mémoire de Transmanche

Cent quarante mètres


Les transformateurs et les armoires • Dans le puits, en cas de panne de
à remonter électriques sont étanches, les l'exhaure permanente, l'évacuation est
appareillages sont installés en hauteur assurée par l'une des deux lignes du
Quatrième phase : dans l'installation et toutes les pompes sont submersibles. circuit de secours, une pompe de rem-
définitive, la station de pompage récolte Côté terre, un groupe électrogène placement permettant de pallier la dé-
toutes les eaux des tunnels, depuis embarqué sur le tunnelier assure une faillance éventuelle de l'une des trois
Beussingue jusqu'au PK 11,3. Quatre alimentation de remplacement pour l'ex- pompes de secours.
pompes de 34 litres par seconde (celles haure permanente. En cas d'utilisation De plus, en cas de besoin, les bassins
qui ont déjà servi dans l'installation de l'exhaure de secours pour une venue tampons alimentent par sur verse les
provisoire) refoulent l'eau dans une d'eau accidentelle, un groupe électro- huit pompes de l'installation
conduite de 400 millimètres installée gène mobile est rapidement amené au d'évacuation des déblais, qui peuvent
dans chacun des trois tunnels. La tunnelier. 3
reprendre 175 à 200 m par heure
dénivellation est de 140 mètres, le La sécurité de fonctionnement est chacune. La capacité d'évacuation de
volume maximum à évacuer de 45 litres assurée, en outre secours en puits est alors augmentée
par seconde. de 400 à450 litres par seconde.
La mise en route est opérée par un • En tunnel, par l'existence de plusieurs
simple branchement sur les nouvelles lignes de pompage indépendantes. En • Au poste central de contrôle, par la
conduites de 400 millimètres, sans in- cas de panne de l'exhaure permanente, surveillance permanente des
terruption de l'exhaure. L'opération a l'évacuation est assurée par l'exhaure installations. Un tableau synoptique y
lieu quand le radier du tunnel de service de secours, par reprise dans le indique en permanence l'état de marche
est terminé. batardeau en point bas après surverse ou l'arrêt de chacune des pompes, le
des batardeaux précédents. La niveau des eaux dans les barrages
Les circuits présence d'une ligne de 150 intermédiaires, le débit instantané des
litres/seconde en plus de la ligne de 350 réseaux. Ces données sont en outre
doublés pour la sécurité litres/seconde des tunnels ferroviaires enregistrées en continu.
assure une redondance de l'exhaure de Finalement, toute catastrophe géologi-
Toutes les précautions sont prises
secours. que ou technique ayant pu être évitée,
pour assurer le fonctionnement continu
En outre, les pompes sont doublées les venues d'eau aux tunneliers ont at-
des systèmes d'exhaure.
au point bas sur chaque ligne de se- teint au maximum 50 litres parseconde.
• L'alimentation électrique est assu- cours. Ainsi, l'arrêt d'une pompe, sa ré- Ces débits ont pu être évacués par le
rée par le réseau prioritaire, qui paration ou son remplacement n'inter- réseau d'exhaure permanente. Le ré-
bénéficie du relais de la centrale de rompt jamais le fonctionnement d'une seau de secours n'a jamais dû
secours. Tous les circuits sont doublés : ligne. intervenir en catastrophe.
dans chaque tunnel sous mer, les
stations de relayage installées tous les
Kilomètres sont alimentées par deux
câbles formant une boucle ;
l'alimentation de l'exhaure à front est
secourue par le circuit de sécurité du
tunnelier.

Groupe de pompage sur le train suiveur

Pompes en tunnel
TUNNEL La Mémoire de TRANSMANCHE

Les sources chaudes ne devaient


guère varier tout au long du creusement,
Ventilation à l'inverse des sources froides plus im-
portantes à mesure de l'avancement.
C'est donc au démarrage que les équi-
pes de creusement risquaient d'avoir le
plus chaud...
Pour amener Les calculs réalisés selon des hypo-
thèses pessimistes (de ce point de
vue), c'est-à-dire en imaginant un
creusement à sec, dans un terrain sec,

l'oxygène au Front à une température de 12 degrés, ont


montré que le système de ventilation
envisagé par ailleurs assurait un
maximum inférieur à 28 degrés au droit
du point le plus chaud du circuit. Le
débit des ventilateurs secondaires a

A
cependant été augmenté de 10 % pour
EARAGE par courant Les émanations entraînées améliorer la température ambiante en
d'air en pleine section phase de démarrage.
par le courant d'air
des tunnels, ou amenée
Le dimensionnement du système de
d'air frais par conduite ? Des La dimension des installations a ventilation imposé par la section du tun-
solutions différentes ont été adop- donc été calculée pour assurer au front nel couvrait donc tous les besoins de
3
tées selon les tubes et les portions un débit d'air frais de 5,4 m par circulation d'air. C'est lui qui a été
de tube... Au total, il a fallu envoyer seconde dans le tunnel de service (4,8 retenu pour le calcul de l'installation,
3
3 m de diamètre intérieur) et 13,5 m par tant du côté terre que du côté mer.
32 m par seconde aux différents seconde pour chaque tunnel ferroviaire
fronts. (7,6 m de diamètre). Les débits de fuite
pris en compte en sus ont été calculés
Par conduite ou
D'après le règlement des mines sou-
terraines et les recommandations éma-
en fonction d'une installation de bonne en pleine section ?
qualité.
nant du CNAM, de l'OPPBTP, de Le système d'aérage devait donc
l'AFTES, il faut, pour aérer Vérification faite, ces cubages per-
3
apporter au front 13,5 m par seconde
convenablement les ouvrages sous mettent de satisfaire aux autres condi-
3
en tunnel ferroviaire et 5,4 m en tunnel
terre et assurer notamment une teneur tions d'aération et de température aux- de service.
minimum en oxygène de 18 %, apporter quelles devait satisfaire le chantier. Au front, c'est-à-dire à une distance
de l'air frais à raison de Ainsi, la dilution à 0,8 % de l'hydrogène appelée à s'allonger de 0 à 16
- 300 litres/seconde par mètre carré de produit par la recharge des batteries Kilomètres du puits, variable en outre
section au front (en cas d'émission de des convois nécessitait 2,8 m par
3
selon les tubes puisque les différences
poussière) ; seconde pour huit trains en tunnel de d'avancement pouvaient atteindre 5
- 50 litres/seconde par cheval pour faire 3
service ; 9,5 m par seconde pour neuf Kilomètres.
face à la pollution des moteurs diesel ; - trains dans chaque tunnel ferroviaire.
avec un minimum de 25 litres/seconde • Sous terre, la faible longueur (rela-
Des débits largement assurés par les tive) des tunnels, trois kilomètres, a
par homme présent au poste le plus normes de ventilation retenues par
chargé. conduit à choisir un aérage direct au
ailleurs. front par conduites soufflantes.
Ces volumes ne sont pas cumulatifs. L'air frais est aspiré dans le puits par
De même pour l'évacuation de des ventilateurs installés à l'entrée des
L'électricité l'oxyde de carbone produit par les gares. L'air vicié est repris en gare par
moteurs diesel des draisines (maximum une ligne aspirante avant d'être rejeté
plutôt que le diesel autorisé cinquante parties par million).
par un ventilateur installé en surface.
Côté terre (50 chevaux pouvant être Dans le cas du second tunnel
Ces impératifs ont conduit à utilisés simultanément), il fallait
3 ferroviaire (T6), le même principe est
renoncer à la traction diesel pour apporter 2,5 m d'air frais par seconde ; appliqué au départ de la tranchée de
l'acheminement des convois ferroviaires côté mer (pour 150 chevaux maxi), il
3 Beussingue.
au front. II aurait fallu en effet assurer fallait 7,5 m par seconde. Ces besoins
- en tunnel de service sous mer :50 sont couverts, respectivement, à plus Après le percement, la ventilation qui
litres par seconde x 125 chevaux x 18 de 200 et 400 %.
3 avait été réservée " au cas où " ne s'est
locos, soit 112 m par seconde ;
pas révélée nécessaire. L'air circule na-
- dans chaque tunnel ferroviaire : 50 li-
Ambiance: 28° maximum turellement dans les trois tunnels, du
tres par seconde x 250 chevaux x 14 3
3 puits vers le terminal, à raison de 30 m
locos, soit 175 m par seconde. par seconde dans chaque tunnel ferro-
3
Le volume total de 462 m par se- 3
Quant à la température ambiante, viaire et de 10 à 15 m par seconde en
conde aurait nécessité un système d'aé-
l'impératif était de ne pas dépasser les tunnel de service, ce qui est largement
rage de très grande section, avec de
28 degrés. Les calculs ont pris en suffisant pour couvrir les besoins de
nombreux ventilateurs-relais en tunnels renouvellement.
compte d'une part la chaleur produite
et une puissance installée de l'ordre de 3
par la tête de foration (8 KW/h par m
5 000 KW minimum. La traction électri- • Sous mer, les études ont montré, par
de craie abattue), par les moteurs et les
que a donc été préférée pour les
divers équipements des tunneliers, par rapport à un système d'aérage par con-
convois d'approvisionnement et de
les locotracteurs et les transformateurs duite au front, l'avantage d'un système "
déblaiement.
installés en tunnel ; d'autre part les mixte " avec aérage primaire en pleine
Seules les draisines assurant le sources froides constituées par le section jusqu'au dernier rameau percé,
transport du personnel et les secours terrain et l'eau d'infiltration. Seul le puis aérage secondaire jusqu'au front
ont été alimentées au diesel. surplus de calories devait donc être par conduite souple.
TUNNEL La Mémoire de TRANSMANCHE

Cette ventilation en deux temps


offre, en effet, une plus grande
souplesse au démarrage ; elle facilite la
maintenance ; elle permet de diminuer
la longueur des ventubes à installer et
la puissance des ventilateurs. Enfin, elle
permet d'obtenir de meilleures
conditions climatiques.

Deux tunnels d'entrée d'air, un


pour le retour
Pendant la phase de creusement,
l'installation a donc ainsi été organisée.
Le puits est utilisé pour l'entrée d'air. Le
tunnel de service (T1) et le tunnel ferro-
viaire sud (T3) sont alimentés en air
frais à partir du puits. Le tunnel
ferroviaire nord (T2) assure, en pleine
section, le retour d'air vicié. La mise en
dépression est assurée au travers d'un
sas isolant le tunnel des gares. Par des
gaines placées en parement du puits,
l'air remonte jusqu'à la station
d'extraction située en surface.
Cet aérage primaire ventile le tunnel Ventubes en tunnel de service
jusqu'aux derniers rameaux ouverts :
l'air vicié passe du T3 au T2 par le
dernier rameau de pistonnement et du
T1 au T2 par le dernier rameau de pistonnement par lequel le T3 et le T2 cés en tunnel au fur et à mesure de
communication. Les rameaux communiquent. Bien qu'aucune circula- l'avancement des ouvrages spéciaux.
précédents sont tous fermés ou équipés tion de personnel ne soit prévue dans Des lignes soufflantes, en conduite
de portes-sas. cet ouvrage, un second rameau a pu souple, amènent l'air jusqu'à l'arrière du
Les règlements imposent que la vitesse être ouvert pour diviser la vitesse par train suiveur.
de l'air dans les zones de circulation deux et améliorer le retour d'air. Ces gros ventubes, d'un diamètre de 1
soit limitée à 4 mètres/seconde. Ce 600 mm en tunnel ferroviaire, de 1 200
plafond n'est atteint qu'à proximité du Le ventube monté et mm en tunnel de service, peuvent
sas de retour en T2, à l'élongation s'allonger (selon l'avancement respectif
démonté à l'avancement du front et des rameaux) sur 4 500 m
maximum des tunnels.
Une exception : le grand courant d'air, En aval des derniers rameaux, l'aé- en tunnel ferroviaire et 6 700 mètres
qui aurait pu atteindre 10 mètres par rage dit secondaire entre en jeu. II est dans le tunnel de service. Dans celui-ci,
seconde (36 Km/h), dans le rameau de réalisé au moyen de ventilateurs dépla- un ventube, moins encombrant, de 900

VENTILATION DES TUNNELS A


L’AVANCEMENT

Tunnel ferroviaire

Tunnel de service
Puits

Galerie de pistonnement
TUNNEL La Mémoire de TRANSMANCHE

en temps réel, l'état de marche des


ventilateurs et les débits de la
ventilation. Les appareils de détection
des gaz lui sont aussi reliés.
• L'ambiance de travail est en effet
contrôlée en continu
• Au tunnelier (avec alarme locale), par
des détecteurs d'oxygène, de
monoxyde de carbone, de dioxyde de
carbone et d'hydrogène.
• En tunnel (avec report au PCC), par
des détecteurs d'hydrogène (aux points
hauts et à la communication ferroviaire),
de fumée, de monoxyde de carbone,
d'oxydes d'azote et de température
(tous les Kilomètres, au droit de chaque
sous station électrique).
En outre, des prélèvements
réguliers permettent de contrôler la
teneur en poussière et en silice. A tout
Vue d’ensemble des fluides installés en tunnel moment, des mesures manuelles
peuvent être effectuées pour déterminer
le taux d'humidité et rechercher les gaz
millimètres de diamètre et de 830 installation de ventilation équipée d'un explosifs, dont le méthane. Mais sa
mètres de longueur et un ventilateur sas est placée au droit de la jonction. présence était peu probable dans les
auxiliaire d'injection prennent le relais L'air passe de la France vers conditions géologiques du chantier où
de la conduite de 1 200 mm jusqu'au l'Angleterre, le sens pouvant être l'on n'avait guère à craindre les coups
front. inversé en cas de nécessité (incendie). de grisou
L'aérage secondaire peut ainsi Désormais inutile, la ventilation
ventiler le tunnel de service sur une secondaire est supprimée. Après • En cas d'incendie, des fumées toxi-
longueur de 7,5 Km (ce qui couvre le percement du dernier tunnel, chaque ques et chaudes peuvent envahir des
retard maximum des tunnels tunnel est ventilé par sa propre station chantiers ou certains tunnels.
ferroviaires) et les tunnels ferroviaires de ventilation équipée d'un sas
sur 4,5 km (retard maximum des permettant le passage d'un convoi au • Dans les tunnels sous terre et
ouvrages spéciaux). gabarit. Ces stations sont situées entre pendant la phase de démarrage des
A mesure du percement des les pk 19 et 20. Les 7 rameaux situés tunnels côté terre, le rejet en surface,
rameaux, le système d'aérage primaire dans cette zone sont obturés. tunnel par tunnel, de l'air vicié évite
ventile une longueur croissante de Le sens de l'aérage va de u.k vers la toute pollution dans un tube voisin ou
tunnel. A l'avant des rameaux, le France, avec possibilité d'inversion dans le puits.
ventube est démonté et remonté pour des raisons de sécurité (incendie). • Pendant le creusement des tunnels
derrière le tunnelier. Cette situation subsistera jusqu'à sous mer, la ventilation est d'abord
Plus en aval encore, l'aérage au front l'installation de la ventilation définitive. arrêtée en cas de sinistre, ce qui évite,
est assuré par une ligne aspirante fixe, Les débits d'air s'équilibrent entre les dans tous les cas de figure, de refouler
de 600 mm de diamètre, installée sur le différents tunnels par le maintien en po- les fumées vers les fronts. Pour les
train suiveur. Equipée d'un sition ouverte des portes des rameaux évacuer, seule la station d'extraction est
dépoussiéreur, elle renvoie l'airvicié de communication. Ces débits sont res- remise en service jusqu'à la disparition
derrière le débouché de la ligne 3
pectivement de 140 m /s dans les TF et complète des fumées.
soufflante. de 35 m3/s dans le tunnel de service.
Courant d'air vers Dans tous les cas, le système d'aérage
primaire est un facteur important de sé-
l'Angleterre curité. En cas d'incendie au front
Gaz sous surveillance notamment, il laisse les deux tunnels
Cette installation a fonctionné pen-
dant le creusement des tunnels, à partir Pour assurer la sécurité du système d'entrée d'air libres de fumées ou de
du moment où le T3 a atteint le kilomè- d'aérage pollution, ce qui facilite l'intervention
tre 2, ce qui a permis de percer le pre- des équipes de secours et l'évacuation
mier rameau et d'installer l'aérage pri- • L'alimentation électrique est assurée du personnel.
maire avec circuit d'air entre les trois par le réseau secouru. De plus, en
tunnels. tunnels, les ventilateurs sont alimentés
Pendant la période de démarrage, par un circuit en boucle assurant une
c'est une ventilation soufflante à front redondance en cas de rupture d'un câ-
(comme dans les tunnels sous terre) qui ble.
a permis d'aérer les ouvrages sous mer
(sur 4 000 mètres pour le T1, 2 000 à 2 • Les ventilateurs, ou groupes de ven-
500 mètres pour les T2 et T3). Les tilateurs, bénéficient tous d'un appareil
conduites souples de l'aérage secon- de remplacement. Sur la ligne
daire ont alors été utilisées, avec prise aspirante, cet appareil est installé ; sur
d'air en entrée des gares. L'aspiration la ligne soufflante, cet appareil est en
de l'air vicié a été réalisée par la station réserve, prêt à être mis en place.
d'extraction en surface.
A la fin des travaux de creusement, • Au poste central de contrôle (PCC), la
dès qu'un tunnel sous mer est percé, gestion technique centralisée surveille,

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