AOIA130A Les contextes sociolinguistiques en Afrique Indien Brigitte RASOLONIAINA Conclusion
- Les contextes sociolinguis/ques de l’Afrique Océan Indien
partagent certains points : contexte mul/lingue, présence de nombreuses familles de langues, le choix de la langue de l’ancien colonisateur comme langue officielle, existence et importance des langues véhiculaires, de nombreuses langues vernaculaires peu documentées ou non décrites. - Chaque contexte sociolinguis/que est par/culier. On doit donc le décrire d’une manière précise pour comprendre la place de la variété linguis/que qui intéresse. Conclusion - Pour comptabiliser le nombre de « langues » d’un contexte donné, il apparaît qu’il est important de partir d’une définition précise de ce qu’on met dans « langue ». - Nous avons vu dans ces cours les apports de la linguistique et de la sociolinguistique dans les réflexions sur cette définition de la « langue ». - D’une manière générale, les locuteurs de ces contextes sont plurilingues. Nous avons ainsi gardé la définition large du bilinguisme qui considère que le locuteur qui a un répertoire est bilingue. Cette définition du bilinguisme ne prend pas en compte la « maîtrise » des variétés linguistiques. Ouverture : Les représentations linguistiques La transmission des variétés : les représenta6ons linguis6ques des parents : « Même quand l’autre langue n’est pas du tout parlée dans une famille (quelle qu’en soit la raison), l’enfant est au courant de son existence dans le répertoire du père ou de la mère, donc dans sa propre histoire et celle de sa famille. On ne peut pas ignorer l’aDachement symbolique à une langue sous prétexte qu’elle n’est pas actualisée, on ne peut pas refuser de reconnaître les ramifica6ons de ce « bilinguisme symbolique » (Gadet et Varro, 2006, p. 17) Les représentations linguistiques Cf. Villa-Perez, V., 2018, « Les mauvaises langues des migrant.e.s : citoyenneté et migrance en région Emilie-Romagne », dans Delage V., Ledegen G., Mauvaises langues. Migrations et mobilités au cœur des politiques, des institutions et des discours, L’Harmattan, pp. 25-37. « - Sais-tu parler le dialecte de Forli - Oui - Comment l’as-tu appris - Mais… en travaillant au bar… tu entends les personnes âgées qui parlent seulement dialecte et justement moi je dois répondre les comprendre… mais je n’aime pas le parler - Pourquoi - Non mais… le dialecte est une langue qui pour moi n’est pas une langue c’est un parler moi je ne l’aime pas mais les jeunes non plus ne l’aiment pas donc moi non plus je ne parle pas mais je le comprends et je le parle (p.31) Les représentations linguistiques - La no2on de représenta2on est par2e prenante des probléma2ques sociolinguis2ques (et aussi en didac2que dans l’acquisi2on et la transmission des langues). - Le terme REPRESENTATION a été emprunté aux sciences sociales (psychologie sociale, philosophie, histoire, etc.) Selon Jodelet (1993), il désigne « Une forme courante (et non savante) de connaissance, socialement partagée, qui contribue à une vision de la réalité commune à des ensembles sociaux et culturels. » Les représentations linguistiques Les représentations linguistiques sont : - Des constructions liées aux idéologies; - Des constructions différentes selon les groupes sociaux où elle se manifestent; - Des constructions discursives (discours). On se fonde sur le contenu et les formes des discours « où le locuteur exprime plus ou moins directement des sentiments et des opinions… de tels discours peuvent appartenir à des genres variés et se recueillent dans divers contextes communicatifs. » (Gueunier, 1997) Les représentations linguistiques Nous avons nos représenta3ons socio-langagières qui apparaissent dans nos discours: « ma langue est belle »; « elle est authen3que »; « ce?e langue est riche » (Enquête sur le sereer au Sénégal, Rasoloniaina, 1990) « c’est une langue qui est difficile hein »; « le français je le trouve difficile » (Marconot, 1990, « Le français parlé dans un quar3er HLM ») « euh:: oui c’est: un accent::: + assez:: chantant + assez musical + euh::: » (L’accent marseillais, Cécile Pe3jean, 2008) « ben dé- déjà dans la :: dans l’intona3on pour la prononcia3on des mots par rapport à ::: à des gens qui habitent d’autres régions + on sent on :: le sent quand même que nous avons enfin moi j’ai pas un accent très prononcé + mais malgré ce on a tous quand même un accent plus ou moins de notre région [...] » Les représentations linguistiques
- Nous catégorisons les langues;
- Nous catégorisons les locuteurs; - Nous évaluons les langues ; - Nous évaluons les locuteurs; - Nous nous évaluons nous-mêmes; Je vous remercie