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UE SCIENCES DE LA MATIERE ET BIOSTATISTIQUES

Biophysique
05 – FICHE RÉCAP : INTERACTIONS DES
RAYONS X ET 𝛾, DÉTECTION ET MESURE

Points clés
 Savoir calculer les valeurs de CDA, µ …etc.
 Comprendre les liens entre milieu matériel, énergie des photons et CDA
 Fonctionnement du tube à RX et des détecteurs
 Détecteurs à semi-conducteur : différents atomes utilisés, leur valence et si n<p ou p<n ou p=n
Bon courage !
Contexte
Rayonnement électromagnétique
𝐡𝐜
 𝐄(𝐉) = 𝐡𝛎 =
𝛌
 Rayons X et 𝜸 :
o Énergie : 10² < E < 105 eV
o Longueur d’onde : 10-11 <  < 10-8 m
o Photon X  photon issu des transitions entre les niveaux électroniques d’un atome
o Photons 𝛾  photon d’origine nucléaire
o Applications en imagerie radiologique et aussi en thérapie

 Énergies :
o Diagnostic : 20 à 600 keV
o Radiothérapie : 1 MeV à 25 MeV

Interactions photons - matière


Mécanismes d’interaction en fonction de l’énergie cédée par le photon incident

Énergie transférée par le photon (𝚫𝑬 = 𝑬𝟎 − 𝑬𝒇 )


Δ𝐸 = 0 (pas de 0 < 𝐸 < 𝐸0 (transfert
Δ𝐸 = 𝐸0 (transfert total)
transfert) partiel)
Partenaire /
Diffusion élastique Diffusion inélastique Absorption
environnement
Électrons Thomson - Rayleigh Compton Photoélectrique
Noyau - Photonucléaire
Champ -
Création de paires
électromagnétique
(noyau)

Interactions photons - matière


Effet photoélectrique
 Interaction d’un photon avec un électron d’une couche interne d’un atome
Phénomène  𝐄𝐜𝐢𝐧 (𝐞− ) = 𝐡𝛎 − 𝐄𝐥𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 (𝐞− )avec ℎ𝜈 énergie du photon incident
 Ne dépend pas de l’intensité du rayonnement incident mais plutôt de sa fréquence

 Seuil énergétique : E (photon) ≥ E (liaison)


 Valeurs énergétiques de photons relativement faibles
Probabilité  Probabilité (loi de Bragg et Pierce) :
𝛕 𝐙𝟑

𝛒 𝐄𝟑
Interactions photons – matière
Effet Compton = Diffusion inélastique
 Interaction d’un photon avec un électron d’une couche externe (peu lié)
Phénomène  𝐄𝐜𝐢𝐧 (𝐞− ) = 𝐡𝛎 − 𝐡𝛎′ − 𝐄𝐥𝐢𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 (𝐞− )
 Photon diffusé avec une énergie inférieure à celle du photon incident
 Changement de sa direction et son sens de propagation

 Probabilité d’interaction :
𝛔 𝟏
Probabilité ∝
𝛒 𝐄
 Probabilité importante pour des énergies intermédiaires

 Énergie du photon diffusé :


𝐄𝟎 𝐡
𝐄′ = ↔ 𝛌′ − 𝛌 = 𝚫𝛌 = (𝟏 − 𝐜𝐨𝐬 𝛉)
𝐄𝟎 𝐦𝟎 𝐜
𝟏+ (𝟏 − 𝐜𝐨𝐬 𝛉)
𝐦𝟎 𝐜 𝟐
𝛌′ = 𝛌 + 𝚫𝛌
 Conservation de l’énergie totale :
𝐡𝛎𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨𝐧 𝐢 + 𝐄(𝐞−)𝟎 = 𝐡𝛎′𝐩𝐡𝐨𝐭𝐨𝐧 𝐝𝐢𝐟𝐟 + 𝐄(𝐞−)𝐟
Relation de
Compton Avant le choc Après le choc

 Lorsque  est maximal  énergie cinétique de l’électron est maximale

 Responsable du flou en radiologie


Limites  Énergie incontrôlable en radiothérapie
 Possibilité d’irradiation accidentelle
Interactions photons – matière
Effet Compton = Diffusion inélastique (suite)
 Choc frontal (rétrodiffusion): 𝜽 = 180° = 0° cos𝜽= -1

o Variation maximale des longueurs d’onde entre photon incident et photon


diffusé
o E’ (photon diffusé) minimale
o 𝜆’ maximale
Cas limites
o Énergie cinétique maximale
 Choc tangentiel : 𝜽= 0°  = 90° cos𝜽= -1

o E’ (photon diffusé) maximale


o 𝜆’ minimale
o Énergie cinétique nulle

Interactions photons – matière


Création de paires = Matérialisation
 Photon très énergétique qui se matérialise sous forme de deux électrons (positon et
négaton)
 Disparition du photon incident
Phénomène
 𝐡𝛎 − 𝟐𝐦𝟎 𝐜 𝟐 = 𝐄𝐜𝐢𝐧 (𝐞− ) + 𝐄𝐜𝐢𝐧 (𝐞+ )
 Annihilation de 𝐞+ avec un 𝐞− du milieu  émission de deux photons
d’annihilation (511 keV) : même direction mais sens opposé (angle de 180°)

 Probabilité :
𝛑
∝ 𝐄𝐙
𝛒
 Pour des énergies de photons importantes
Probabilité  Plus le noyau possède de protons, plus le nombre atomique de la cible est important
(milieu dense), plus le champ électromagnétique est important et plus on va favoriser
ce phénomène.
Interactions photons – matière
Notion d’atténuation
 Probabilité pour un photon de subir une interaction avec la matière
Définition  Diminution d’intensité d’un faisceau de photon

Principe

 Probabilité globale : 𝐝𝐍 = −𝛍𝐍𝟎 𝐝𝐱

Coefficient d’atténuation 
  masse volumique du milieu
Linéaire (𝛍)
 Dépend de l’état physique de la matière

Massique (𝛍/𝝆)  Indépendant de l’état physique de la matière


 Loi d’atténuation (loi de décroissance) :
Loi quantitative 𝐍𝐱 = 𝐍𝟎 𝐞−𝛍𝐱
o 𝑁𝑥 : nombre de photons transmis

Couche de Demi-Atténuation (CDA)


 Épaisseur de matériau qui arrête 50% du rayonnement incident
Définition  Varie selon l’énergie des photons incidents

𝐥𝐧 𝟐
CDA et coefficient  𝐂𝐃𝐀 = 𝛍
𝐱
d'atténuation 𝐍 −
 𝐱 = 𝟐 𝐂𝐃𝐀
𝐍 𝟎
 Dépendent du milieu matériel et de l'énergie des photons

Sources matérielles des rayons X et γ


Mécanismes
1) Transitions électroniques avec émission d'un photon de fluorescence X
Rayons X 2) Accélération/décélération d'électrons

1) Désintégration radioactive
Rayons γ
2) Transition nucléaire (émission de rayonnements γ par un noyau excité)
Sources matérielles des rayons X et γ
Tube à rayons X (RX)
1. Émission d’électrons grâce à un fil chauffé sous tension au niveau de la
cathode
2. Différence de potentiel entre la cathode et l'anode  création d’un champ
électrique attirant l'électron vers l'anode après avoir traversé le tube
composé de vide
Fonctionnement
3. Interaction électron-atomes de la cible métallique (anode)  émission de
photon X
 2 types d'interactions avec la cible :
o Ionisation
o Déviation (freinage) de l'électron au voisinage d’un noyau

 Produire des électrons d’énergie cinétique très élevée permettant de


Objectif
récupérer des rayons X de très haute énergie

Spectre réel  Spectre réel = spectre continu + spectre de raies

 Ionisation d’un atome après collision avec un électron


 Énergie des photons :
Spectre de raies
o Dépend uniquement de la structure atomique
o Indépendante de l'énergie des électrons incidents

 Déviation et freinage
 Énergies des photons :
Spectre continu
o Dépend surtout de l'énergie cinétique de l'électron incident (le
contraire du spectre de raies !!!)

 Énergie du rayonnement émis limitée par la tension appliquée


Limites
 Rendement faible

 Accélérateurs de particules : électrons d'énergie cinétique plus élevée donc


Solution
plus de RX
Sources matérielles des rayons X et γ
Accélérateurs de particules
 Utilisent des champs électriques et/ou magnétiques pour amener des
Fonctionnement particules chargées à des vitesses élevées

Objectif  Production d’électrons d’énergie cinétique très élevée

 Devenir des électrons générés par l’accélérateur de particules :


o Production de rayons X de très haute énergie
En radiothérapie o Extraction directe 
 Énergie : entre 1 et 25 MeV

 Rayonnements émis par des particules chargées (e-) se déplaçant sur une
trajectoire quasi-circulaire
En recherche  Énergies :
o Cyclotron : ~centaines MeV
o Synchrotron : E > GeV

Sources matérielles des rayons X et γ


Radiographie
 RX traversent le corps du patient
Principe de l’imagerie  Codage en nuance de gris selon le nombre de photons transmis
médicale par  Produits de contraste  meilleure qualité d’images
transmission  Cartographie de l’organisme (structures et organes)
 Détection sur film ou numérique

 Énergie RX : ~20 – 600 keV


Caractéristiques  Atténuation µ propre à chaque tissu (atténuation multiple)
 Éviter l’effet Compton et favoriser l’effet photoélectrique

Sources matérielles des rayons X et γ


Scanner X
Scanner X = 1) Rotation des faisceaux RX et des détecteurs autour du patient
tomographieaxiale 2) Traitement informatique  reconstruction numérique des tissus
computiste  Coupes parallèles

 Meilleure qualité d’images


Avantages
 Pas de superposition de tissus

Inconvénient  Exposition à des doses plus élevées de rayonnements


Sources matérielles des rayons X et γ
Compteurs et détecteurs : Mesures
1) Interaction des particules du faisceau avec le détecteur :
o Soit ionisation de la matière
o Soit excitation
2) Amplification (courant électrique)
Principe 3) Traitement
 Particules chargées  interaction directe  excitation ou ionisation
 Photons  interaction primaire  électrons  interaction secondaire 
excitation ou ionisation

Types de détecteurs
Selon le type  Détecteurs à ionisation
d’interaction  Détecteurs à excitation

Selon le type  Compteurs (nombre d’interactions)


d’information produite  Spectromètres (distribution énergétique)
 Dosimètres (énergie déposée)

Détecteur à ionisations
 Premier détecteur créé
1) Ionisation de gaz à haute pression
2) Électrons récupérés sur l'anode (fil) et cations récupérés sur la cathode
(paroi de la cavité)
3) Création d’un courant électrique au niveau de l'anode permettant de
Détecteur à ionisation mesurer le nombre de particules et leur énergie en fonction de la tension
de gaz
 3 types de régimes selon la tension :
o Régime d’ionisation primaire
o Régime de proportionnalité
o Régime Geiger-Müller
 Chaque ionisation primaire entraîne une avalanche d’ions secondaires.

 Composition du détecteur :
o Bande de valence (atomes tétravalents : Si ou Ge)
o Bande de conduction
o Séparées par un gap énergétique faible 1eV
 Excitation de l'atome grâce aux rayonnements
Détecteur à semi-  Comportement du semi-conducteur :
conduction o Conducteur si interaction avec le rayonnement
o Isolant si aucune interaction
 Électron impliqué transféré de la bande de valence à la bande de
conduction :
o Trou "p" dans la bande de valence
o Électron libre "n" dans la bande de conduction
o n=p
Sources matérielles des rayons X et γ
Détecteur à ionisations

 Dopage :
o Introduction d'autres éléments favorisant la conduction électrique
par l'un des 2 types de porteurs de charge (électron libre"n" ou
trou "p")  n≠p
o Diminue le gap énergétique
o Électriquement neutre
 Dopage n (n > p) :
o Introduction d’atomes pentavalents (P, As, Sb) dans la bande de
valence
o Excès d’électrons
o Électron libre du pentavalent transféré dans la bande de
conduction
Détecteur à semi-
 Dopage p (p>n) :
conduction
o Introduction d’atomes trivalents (B, In, Ga)
o Excès de trous
 Jonction PN :
o Juxtaposition de deux semi-conducteurs de type différent (un dopé
N et un dopé P)
o Zone de déplétion entre les deux dopages (= détecteur)
o Relaxation de l’électron ayant passé la bande de conduction 
émission d’un photon de fluorescence
 Zone de déplétion :
o Région dépourvue d’électrons et de trous  entraine une différence
de potentiel  champ électrique local qui empêche la neutralité
entre trous et électrons
o Modification de sa largeur par application d’une tension extérieure
o Interaction de cette zone avec un rayonnement  création d’une
paire électron/trou séparée par la tension appliquée  courant
électrique
 Avantage : très bonne résolution en énergie
Sources matérielles des rayons X et γ
Détecteur à excitation
 Principe :
o Conversion de l’énergie déposée par le rayonnement en
photons visibles d’énergie fixe
 Nombre de e- (anode)  nombre de photons «lumineux»
(photocatode)  énergie de la particule incidente
 Composantes :
o Scintillateur = cristal :
 Soit inorganiques (monocristaux de NaI dopé au thallium
NaI(Tl))
 Soit organiques (cristallins, anthracè ne, naphtalè ne, liquide)
o Photomultiplicateur = amplificateur
 Mode de fonctionnement :
o Dopage au thallium :
 Création de 2 nouvelles bandes de conduction
supplémentaires
o Lors d’un dépôt d’énergie :
 Transition entre la bande de conduction et la bande de
valence
Détecteur à scintillation  Transition interdite en sens inverse
o Pour revenir à l’état initial :
 Transition par étapes avec émission de photons
 Applications médicales :
o Utilisé en imagerie scintigraphique ou Gamma caméra
o Différente de la radiographie (les rayonnements viennent du
patient)
o Injection d’une substance émettrice dans le patient :
 Vecteur + marqueur radioactif
 Émission de rayonnements gammas
 99mTc (le plus utilisé)
o Composants :
 Cristal NaI
 Photomultiplicateurs
 Collimateur
o Détermination de l’énergie du photon par spectrométrie et
sélection
o Localisation des photons incidents (XY)  image

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