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Mémoire
En vue de l’obtention du diplôme national d’Expertise Comptable
Mai 2014
Je dédie ce travail à mes parents YOUSSEF et WIDED en reconnaissance de tout l’amour et des
sacrifices qu’ils m’ont consentis.
Je dédie également ce travail à mes frères KHALED, MOHAMED et FAKHER pour tout le soutien
qu’ils m’ont apporté.
Enfin, je dédie ce travail à mes enfants YOUSSEF et DORRA, que ce mémoire leur inspire les
valeurs de la persévérance et du travail bien fait.
Au terme de ce travail, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué de près
ou de loin à sa réalisation.
Ses conseils, son encouragement et sa disponibilité m’ont aidé aussi bien durant la
préparation de ce travail qu’au niveau de ma formation professionnelle.
Mes remerciements vont aussi à tous mes enseignants de l’IHEC ainsi qu’aux membres du
jury qui ont accepté de juger ce travail.
INTRODUCTION GENERALE
La forme juridique adoptée par une société au moment de sa constitution n'est pas immuable,
mais peut être modifiée tout au long de la vie sociale.
Ainsi est-il fréquent qu'une société, constituée sous la forme d'une SARL se transforme, après
quelques années d'existence, en SA. Cette modification du pacte social sera généralement
motivée par le choix d'une forme nouvelle mieux adaptée que l'ancienne à la situation ou aux
besoins de l'entreprise ou de ses associés (développement envisagés, ouverture du capital à
un nombre non limité d'actionnaires, financement extérieur, etc.).
La transformation d'une SARL en SA n'est en effet possible que si les conditions requises
pour la validité de la société sous forme anonyme (capital, nombre d'associés, valeur
nominale) sont réunies. Outre ces dispositions de nature purement formelle, le législateur à
prévu l’intervention de l’expert comptable dans les opérations de transformation des SARL en
SA dans les conditions suivantes :
- L’article 435 du même code impose, le cas échéant, un rapport du Commissaire aux
comptes destiné à l’assemblée générale extraordinaire qui sera joint au rapport du gérant.
Cette double procédure fait apparaître un certain nombre de difficultés, tant sur le plan
théorique que pratique, qui résultent principalement de l'imprécision de la loi quant à
l'objectif des missions et au contenu des rapports. Par ailleurs, et compte tenu de ces
imprécisions, il s’avère souvent délicat de délimiter les missions respectives des deux
professionnels.
Jusqu’à présent, l’ordre des Experts Comptables de Tunisie n’a pas édité de normes
spécifiques définissant ces missions et les méthodologies de leurs réalisations. Il existe, certes,
dans le droit et la normalisation des travaux d’audit comparés ainsi que dans les normes
internationales d’audit, des éléments de réponses à certains problèmes posés par les
praticiens, mais ces éléments n’apportent qu’un éclairage fragmentaire des dispositions
légales en Tunisie.
Ainsi, et outre les aspects relatifs à la définition de ces missions, l’expert comptable chargé de
l’une de ces missions se trouve confronté à une difficulté pratique de conduite de sa mission.
Ces difficultés concernent, notamment, les diligences préalables à l’acceptation, les diligences
liés à l’acceptation, la planification de la mission, la collecte des éléments probants, la
documentation des travaux et la forme du rapport qui en sera issu. Il n’en demeure pas
moins, que l’expert comptable en réalisant l’une ou l’autre de ces missions engage sa
responsabilité pénale dans les conditions prévues à l’article 438 du Code des Sociétés
Commerciales qui dispose que : « est puni d'une peine d'emprisonnement de un à cinq ans et
d'une amende de mille à dix mille dinars ou de l'une des deux peines seulement :
1- Toute personne ayant fourni des informations fausses ou fictives ayant influencé la
réalisation des opérations de fusion, scission ou transformation
2- …»
Nous nous proposons donc de situer, dans un premier temps, les missions de l’expert
comptable dans leur contexte en présentant les opérations de transformation de SARL en SA.
A travers l’analyse du droit et de la normalisation comparées ainsi que la synthèse des
diverses prises de positions et interprétations, nous essayerons de cerner les objectifs des
missions ainsi que les problèmes de responsabilité correspondants.
Nous nous attacherons ensuite à rechercher dans quelle mesure et selon quelles modalités,
des techniques utilisées dans le cadre d'autres missions (certification des comptes annuels,
évaluation des apports en nature lors d'une constitution de société ou d'une augmentation de
capital, examen limité, etc..) peuvent être appliquées dans le cadre d'une transformation de
SARL en SA. Deux chapitres seront consacrés respectivement aux aspects méthodologiques de
conduite de la mission de l’expert comptable (ou du comptable) chargé d’établir un rapport
La transformation des sociétés n’a pas été explicitement définie par le législateur tunisien.
Toutefois, le code des sociétés commerciales apporte quelques précisions quant à la
définition des opérations de transformation en avançant que :
- « Toutes les sociétés à l’exclusion de la société en participation peuvent opter pour une
transformation en choisissant l’une des formes prévues au présent code »1 ; et
Tenant compte de ces éléments, on comprend que la transformation peut être définie, selon
le législateur tunisien, comme une opération par laquelle une société, autre qu’une société
1
Article 433 du code des sociétés commerciales
2
Article 4 du Code des Sociétés Commerciales
3
Article 436 du Code des Sociétés Commerciales
en participation, opte pour une nouvelle forme de sociétés prévue par le code des sociétés
commerciales (soit la Société en Nom Collectif -SNC-, la Société en Commandite Simple -SCS-,
la Société à Responsabilité Limitée –SARL-, la Société Anonyme –SA-, la Société en
Commandite par Actions –SCA-)4, que suite à cette opération des nouveaux statuts sont
adoptés et publiés et que sa personnalité morale subsiste sous la nouvelle forme.
La transformation d’une SARL en une SA peut avoir plusieurs motifs d’ordre économiques ou
volontaire et/ou d’ordre juridiques ou imposés.
4
On pourrait s’interroger si les sociétés à capital variable constituent une forme de sociétés distincte étant
donné que le livre quatre traitant des sociétés par actions a consacré un titre séparé aux sociétés à capital
variable et, qu’en conséquent, l’adoption de la variabilité du capital par une SA ou une SCA serait considérée
comme une opération de transformation ? La réponse apportée par la doctrine juridique en France (Mémento
Commercial Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1200) est négative. En effet, il a été considéré que
l’adoption de la variabilité du capital n’est pas une transformation car elle n’affecte pas la forme de la société.
5
Association Henri CAPITAN, Vocabulaire juridique publié sous la direction de Gérard CORNU, Editions DELTA
BEYROUTH & PUF
6
Georges RIPERT, traité de Droit Commercial, Editions LGDJ
- Dans le cas de changement d’objet social lorsque la loi impose de prendre la forme d’une
société anonyme afin d’exercer cet objet. C’est le cas des activités d’assurance et des
institutions financières.
7
Article 409 du Code des Sociétés Commerciales
8
Aux termes de l’article 93 du Code des Sociétés Commerciales : Le nombre des associés d'une S.A.R.L ne peut
être supérieur à cinquante. Si la société vient à comprendre plus de cinquante associés, elle devra dans un délai
d'un an être transformée en société par action à moins que le nombre des associés ne soit ramené à cinquante
ou moins dans le délai sus-indiqué.
9
Aux termes des dispositions de l’article 5 de la loi n° 91-64 du 29 juillet 1991, relative à la concurrence et aux
prix, (telle que modifiée et complétée par la loi n° 93-83 du 26 juillet 1993, la loi n° 95-42 du 24 avril 1995 et la loi
n° 99-41 du 10 mai 1999) : Sont prohibées les actions concertées et les ententes expresses ou tacites visant à
empêcher, restreindre ou fausser le jeu de la concurrence sur le marché, lorsqu’elles tendent à :
1) Faire obstacle à la fixation des prix par le libre jeu de l’offre et de la demande ;
2) Limiter l’accès au marché à d’autres entreprises ou le libre exercice de la concurrence ;
3) Limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements, ou le progrès technique ;
4) Répartir les marchés ou les sources d’approvisionnement.
Sont prohibés, sauf cas exceptionnels autorisés par le ministre chargé du Commerce après avis du Conseil de la
Concurrence, les contrats de concession et de représentation commerciale exclusive. Est prohibée, également,
l’exploitation abusive d’une position dominante sur le marché intérieur ou sur une partie substantielle de celui-
ci, ou d’un état de dépendance économique dans lequel se trouve une entreprise cliente ou fournisseur qui ne
dispose pas de solutions alternatives, pour la commercialisation, l’approvisionnement ou la prestation de service.
L’exploitation abusive d’une position dominante ou d’un état de dépendance économique peut consister
notamment en refus de vente ou d’achat, en ventes ou achats liés, en prix minimums imposés en vue de la
revente, en conditions de vente discriminatoires ainsi que dans la rupture de relations commerciales sans motif
valable ou au seul motif que le partenaire refuse de se soumettre à des conditions commerciales injustifiées.
Est nul, de plein droit, tout engagement, convention ou clause contractuelle se rapportant à l’une des pratiques
prohibées en vertu du présent article.
les conditions visées à l’article 131 du présent code après présentation d’un rapport spécial
sur la situation de la société élaboré par un expert comptable ou comptable … »
- La majorité requise pour que la décision de transformation soit approuvée est celle des
associés représentant les trois quarts au moins du capital social ;
- Toutefois, les statuts peuvent prévoir que leur modification s’effectue en vertu d’une
décision de l’assemblée générale extraordinaire qui se tient en présence des associés
détenant au moins 50% des parts sociales. Si ce quorum n’est pas atteint, une seconde
assemblée se réunit après un délai au moins égal à 60 jours, en présence des associés
détenant au moins le tiers du capital social. Dans tous les cas, les décisions sont prises à
la majorité des deux tiers des associés présents ou représentés. Les statuts peuvent
prévoir un quorum ou une majorité plus élevés, sans possibilité de prévoir l’unanimité.
Et dans tous les cas, il y a lieu de respecter les règles de forme de convocation des
assemblées générales extraordinaires à savoir la convocation par le gérant par lettre
recommandée avec accusé de réception qui mentionne clairement l'ordre du jour de
l'assemblée générale ainsi que le texte des résolutions proposées 10.
- Le rapport de la gérance sur les causes, objectifs et la forme de la société qui en sera
issue11 ;
Toutefois, la loi ne précise pas les modalités de communication de ces rapports aux
associées. On pourrait se demander s’il conviendrait de les joindre au texte de la
convocation et les envoyer par lettre recommandée vingt jours à l’avance, ou de les envoyer
par le même procédé trente jours à l’avance par analogie aux règles propres aux assemblées
10
Article 126 du code des sociétés commerciales
11
Article 435 du code des sociétés commerciales
- L’article 126 du code des sociétés commerciales dispose que : « Les décisions sociales
sont prises par les associés réunis en assemblée générale ordinaire ou extraordinaire.
Toutefois, si le nombre des associés est inférieur à six, et si une clause statuaire le prévoit,
les décisions peuvent être prises par consultation écrite des associés, sauf pour les
délibérations prévues à l'article 128 du présent code ». Ainsi, il est permis de procéder à
une consultation écrite pour réaliser la transformation d’une SARL en SA si les conditions
exigées sont réunis. Dans ce cas, il conviendrait également d’appliquer la règle retenue
ci-haut pour l’envoi des rapports destinés aux associés devant l’imprécision de la loi ;
- L’alinéa 3 de l’article 144 du code des sociétés commerciales apporte une exception par
rapport à la règle de majorité dans l’assemblée générale extraordinaire ayant à décider
l’opération de transformation de SARL en SA et dispose que : « Par dérogation aux
dispositions de l'alinéa ci-dessus, la décision de transformation peut être prise à la
majorité des associés représentant au moins la moitié du capital social si ce dernier est
supérieur à cent mille dinars ».
3. CONSEQUENCES DE LA TRANSFORMATION
12
L’article 128 du code des sociétés commerciales prévoit l’envoi documents annuels relatifs à l’approbation des
comptes annuels (le rapport de gestion, l'inventaire des biens de la société, les états financiers, le texte des
résolutions proposées et le rapport du commissaire aux comptes aux cas où sa désignation est obligatoire) par
lettre recommandée avec accusé de réception 30 jours au moins avant la date de l’assemblée générale ordinaire
annuelle bien que la convocation devrait être envoyée 20 jours au moins seulement avant la date de cette
assemblée.
dissolution de la société de forme ancienne suivie d’une constitution d’une société de forme
nouvelle entre les mêmes associés13.
La subsistance de la personnalité morale trouve son fondement dans la doctrine par le fait
que cette personnalité naît uniquement de l’immatriculation d’une société c'est-à-dire de
l’établissement des statuts, de leur dépôt et publication au registre de commerce. Ce qui
importe, par conséquent, c’est le type du groupement constitué (Société par opposition à
d’autres groupements tels que associations, GIE, etc..) et non pas les traits spécifiques par
lesquels les fondateurs ont personnalisé leur contrat de société (forme, capital, durée, objet,
etc..). Dans ces conditions, tous les changements qui peuvent être apportés à ces traits
spécifiques, eussent-ils pour effets de défigurer la société d’origine, ne peuvent pas créer un
être moral nouveau. Il a même été admis que la personnalité morale de la société subsiste
même si la transformation est accompagnée de modifications statutaires importantes14.
Par ailleurs, la tenue des livres comptables ainsi que les registres des procès verbaux des
assemblées ne sont pas modifiés étant donné également que les formalités prévues à leurs
tenues ne sont pas modifiées.
13
Y. GUYON, Droit des affaires, Tome 1, Droit commercial général et sociétés, Editions Economica, 9ème édition,
1996, p. 593
14
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1207
15
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1216
- Le volet juridique de la non transmission du patrimoine social consiste au fait que les
règles propres à la liquidation des sociétés et à l’apport en nature ne trouvent pas à
s’appliquer normalement dans ce cadre, bien que le législateur a nuancé cette règle
(comme nous allons l’examiner plus tard) par l’instauration de la mission de l’expert
comptable prévue à l’article 144 du code des sociétés commerciales qui prévoit qu’il y a
une évaluation des actifs non liquides à exécuter conformément aux règles propres à
mission du commissaire aux apports ;
- Le volet fiscal de la non transmission du patrimoine social consiste au fait que l’opération
n’est pas fiscalement soumise, en matière de droits d’enregistrement, parmi les
opérations de cession d’immeubles soumis au taux variable de 5% 16, ni parmi les
partages d’immeubles entre copropriétaires soumis au taux variable de 0,5% 17. Bien au
contraire cette opération est soumise au droit fixe de 100 DT comme tous autres actes
de sociétés tel que la constitution de la société ou sa dissolution, l’augmentation du
capital ou sa réduction et la prorogation de sa durée18.
Dans ce cadre, on peut s’interroger si les anciens gérants peuvent prétendre à ce que
l’opération de transformation équivaut à leur égard à une révocation sans juste motif
leur donnant droit, éventuellement à des dommages et intérêts ? La jurisprudence
française confirme que la réponse ne peut être positive que si ces gérants arrivent à
démontrer que la transformation a eu pour seul objectif de porter atteinte à leur droit.
Dans ce cas, ils pourraient obtenir en justice –sous la forme soit de dommages-intérêts,
16
Article 20 paragraphe 1 du ce des droit d’enregistrement et de timbre
17
Article 20 paragraphe 8 du ce des droit d’enregistrement et de timbre
18
Article 23 paragraphe 19 et 20 du ce des droit d’enregistrement et de timbre
On peut également s’interroger sur le sort des délégations de pouvoirs consentis par les
anciens gérants avant la transformation ? Il convient en effet de distinguer les
délégations de signature des délégations de pouvoirs. Dans le premier cas, le
représentant légal se borne à charger un mandataire de signer pour son compte et en
ses lieux et place tel ou tel acte relevant de ses pouvoirs : dans ce cas, la cessation des
fonctions de ce représentant légal met fin au mandat. Il en est différemment de la
délégation de pouvoirs par laquelle le représentant légal confie, au nom et pour le
compte de la société, à une personne qu'il investit d'une fonction déterminée (direction
administrative, direction technique, direction d'une usine ou d'une succursale, etc.) le
mandat de représenter la société dans les limites de ses attributions. Dans ce cas, le
délégué reçoit son pouvoir de représentation non pas du représentant légal mais de la société
elle-même. Dès lors, peu importe les événements (décès, démission, révocation)
atteignant la personne du représentant légal : la société reste engagée par sa délégation.
Il appartient donc au nouveau représentant légal d'apprécier s'il doit ou non supprimer
les délégations antérieures, étant observé que cette suppression pourra, lorsque la
délégation apparaît comme un élément substantiel du contrat de travail du délégué, être
considérée comme entraînant la rupture de ce contrat20.
Finalement, La question se pose aussi à propos des cautions données auprès des
banques ou aux tiers par les anciens gérants pour garantir les engagements de la société.
En l'absence d'indication particulière des parties sur le sort de la caution en cas de
transformation de la société, les tribunaux concluent, le plus souvent, au maintien de la
caution, même si la personne l'ayant fournie a perdu le contrôle et la direction de la
société21.
19
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1217
20
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1913, cf. Cass. soc. 22-7-1986 : BRDA 1986/17 p. 9
21
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1222 (Cass. com. 29-3-1994 : RJDA 6/94 n° 664 ; Cass.
com. 9-12-1997 : RJDA 4/98 n° 517 ; Cass. com. 20-2-2001 : RJDA 6/01 n° 695 ; Cass. civ. 25-5-1992 : BRDA
1992/13 p. 12)
- Les prérogatives et les droits des associés sont radicalement bouleversés (ex. l’associé qui
détenait par exemple 26% des parts et qui était en mesure de s’opposer aux décisions
extraordinaires n’est plus à même de le faire tout seul)
L’article 437 du code des sociétés commerciales traite des effets de l’opération de
transformation sur les associés et les créanciers. Aux termes de cet article : « La
transformation de la société n'a aucun effet, ni sur la responsabilité des associés qui restent
tenus des dettes sociales dans les mêmes conditions et de la même manière qu'avant sa
transformation, ni sur les droits des créanciers et les contrats et engagements nés avant la
transformation. Les contrats conclus avec la société à transformer sont transférés dans les
mêmes conditions à la société issue de la transformation. Lorsque la transformation entraîne
des garanties nouvelles résultant de la nouvelle forme, les créanciers de la société
transformée en bénéficient »
Les effets sur les associés et les créanciers de l’opération de transformation de SARL en SA se
présentent comme suit :
Le principal autre effet consiste à notre avis au changement de la nature des titres détenus.
Ainsi, des actions sont émises, dès la date de la décision de transformation, en contrepartie
22
www.prosocietes.com, chapitre 8, page 4Y. GUYON, o.cit., p. 599
des parts sociales composant initialement le capital23. Ces actions sont librement cessibles à
des tiers à moins que les nouveaux statuts de la société anonyme comportent la clause
d’agrément et de préemption prévue par l’article 321 du code des sociétés commerciales.
Ces cessions seront matérialisées par leur transfert d’un compte de valeurs mobilières à un
autre.
A ce titre, la jurisprudence française a jugé qu’en cas d’annulation d’une cession de parts de
SARL, après que cette société eut été transformée en SA, l’acquéreur n’est pas tenu à une
restitution en valeur et peut rendre les actions substitués aux parts sociales 24.
Par ailleurs, on peut également s’interroger sur l’impact du principe de la continuité des
contrats et engagement nés avant la transformation sur le sort des conventions
réglementés ?
La jurisprudence française, a estimé qu'une convention conclue dans une société dont la
forme, avant transformation, ne requiert pas une autorisation spécifique se poursuit, après
la transformation, sans qu'aucune autorisation nouvelle ne soit exigée, quand bien même
une telle autorisation eut été requise, en raison des règles régissant le fonctionnement de la
société après sa transformation, si ladite convention avait été conclue après la
transformation.
Ainsi, les conventions, réglementées ou non, régulièrement conclues dans la société avant sa
transformation, se poursuivent après la transformation sans requérir une autorisation
spécifique dans la nouvelle société même si, dans cette dernière, lesdites conventions
présentent un caractère règlementé.
23
L’émission des actions est matérialisée par leur inscription sur des comptes de valeurs mobilières. L’article 315
du CSC dispose « La société anonyme doit ouvrir en son siège social ou auprès d'un intermédiaire agréé un
compte au nom de chaque propriétaire de valeurs mobilières indiquant le nom et le domicile et s'il y a lieu le
nom et le domicile de l’usufruitier avec indication du nombre de titres détenus. Le compte est tenu par la société
émettrice à l’exclusion de tout autre si la société ne fait pas appel public à l’épargne. Les valeurs mobilières sont
matérialisées du seul fait de leur inscription dans ce compte. La société émettrice ou l’intermédiaire agréé
délivre une attestation comportant le nombre des valeurs mobilières détenu par l’intéressé »
24
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1913 ; cf. CA Bezançon, 25-02-1982 : Bull.Joly 1983
p.370.
En dernier lieu, on peut aussi s’interroger sur la négociabilité des actions émises en
contrepartie des parts sociales représentatifs d’apports en nature dans le cas où la
constitution de la SARL est antérieure à deux ans. En effet, si le législateur tunisien ne prévoit
aucune limitation à la cessibilité de ces parts sociales, une telle interdiction est prévue pour
les sociétés anonymes en vertu de l’article 318 du code des sociétés commerciales qui
dispose que : « …Les actions d'apport ne sont négociables que deux ans après la constitution
définitive de la société.. ». L’article 319 du même code apporte quelques exceptions à cette
règle comme suit :
- En cas de fusion de sociétés par voie d'absorption ou de création d'une société nouvelle
englobant une ou plusieurs de sociétés préexistantes ;
Et ce sous réserve que la société qui reçoit ces actions d’apport soit une société par action
ayant, lors de la fusion ou de l'apport plus de deux ans d'existence et dont les actions étaient
précédemment négociables.
Ainsi, le cas de transformation, n’étant pas prévu par cette dérogation, on pourrait déduire
que cette interdiction s’étend désormais aux détenteurs des actions d’apports, reçus en
contrepartie des parts sociales représentatives des apports en nature et ce dans la limite du
délai de deux ans à compter de la constitution définitive de la SARL.
A la lecture de l’article 437, il apparait clairement que le législateur a tenu à préserver les
intérêts des créanciers dont les droits restent inchangés ainsi que tous les engagements et
contrats nés avant la transformation qui seront transférés à l’identique à la société issue de
la transformation. Plus loin encore, il a été même prévu une amélioration des garanties des
créanciers si la transformation leur offrait des garanties nouvelles.
25
CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, décembre 2010, p.17, cf. La Cour de
cassation, dans un arrêt du 9 février 1972
société le droit au renouvellement du bail dans les conditions prévue par la loi n° 77-37 du
25 mai 1977. La doctrine en France26 estime qu’il n’y a pas lieu à ce titre de signifier la
transformation au bailleur a moins que le contrat de bail impose de lui notifier les
modifications intervenues27. Il s’agit là d’une continuation d’un contrat qui préserve plutôt
les intérêts de la société plus que les intérêts du créancier propriétaire. Bien entendu, et
comme nous l’avons précédemment souligné, si ce propriétaire bénéfice d’une garantie
spécifique tel que la caution solidaire du gérant, cette caution est maintenue même si le
gérant n’est plus administrateur, ni directeur général dans la SA.
3.4 Sanctions
L’article 438 du CSC punit d'une peine d'emprisonnement de un à cinq ans et d'une amende
de mille à dix mille dinars ou de l'une des deux peines seulement :
- Toute personne ayant fourni des informations fausses ou fictives ayant influencé la
réalisation des opérations de transformation ;
- Toute personne ayant réalisé la transformation dans le but d'avoir une position dominante
sur le marché interne aboutissant à empêcher ou restreindre le jeu normal des règles de la
concurrence ;
26
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1223
27
La jurisprudence française (Cassation Paris, 15-03-1991, BRDA 11/91 p. 7) a jugé que le bail consenti à une
société en commandite simple a été résilié faute pour les dirigeants de celle-ci d'avoir notifié au bailleur, dans le
délai prescrit, l'augmentation du capital social, la transformation de la société en SARL, le changement de la
dénomination sociale et le remplacement du gérant alors que ce bail prévoyait que toute modification statuaire
devait être notifiée au bailleur dans le délai d'un mois sous peine de résiliation du bail (Mémento Francis
Lefebvre, édition 2005, paragraphe 1223)
28
L’article 121 du code des sociétés commerciales dispose « Lorsque le règlement judiciaire ou la faillite fait
apparaître une insuffisance d’actif, le tribunal peut, à la demande de l’administrateur judiciaire, du syndic de la
faillite ou de l’un des créanciers, décider que les dettes de la société seront supportées, en tout ou en partie,
avec ou sans solidarité et jusqu’à la limite du montant désigné par le tribunal, par le ou les gérants ou tout
dirigeant de fait. Il peut aussi interdire à la personne condamnée la direction des sociétés ou l’exercice d’une
activité commerciale pour une période fixée dans le jugement. Le gérant de droit ou de fait n’est exonéré de la
responsabilité que s’il apporte la preuve qu’il a apporté à la gestion de la société toute l’activité et la diligence
d’un entrepreneur avisé et d’un mandataire loyal. L’action se prescrit par trois ans à compter du jugement qui
prononce le règlement judiciaire ou la faillite. »
Par ailleurs et conformément à l’article 101 du code des droits et procédures fiscaux, et
lorsque la transformation vise une fraude fiscale, cette opération risque de constituer un
délit. Ainsi, cet article dispose que : « est punit d’un emprisonnement de seize jours à trois
ans et d’une amende de 1.000 dinars à 50.000 dinars toute personne qui a simulé des
situations juridiques, produit des documents falsifiés ou dissimulé la véritable nature
juridique d’un acte ou d’une convention dans le but de bénéficier d’avantages fiscaux, de la
minoration de l’impôt exigible ou de sa restitution.. »
A la lecture de ces textes de lois, on pourrait comprendre aisément que c’est l’expert
comptable en tant que conseiller juridique et fiscal de la société dans la réalisation des
opérations de transformations qui est le plus exposé aux sanctions prévues par la loi et qui,
de surcroit, ne sont que pénales. Ce risque ne pourrait être maitrisé par le professionnel que
par l’accomplissement des diligences nécessaires suffisantes et adéquates compte tenu des
objectifs des missions qui lui sont assignées, la documentation convenable des travaux et la
communication des résultats trouvés selon les normes de la profession. Ces questions seront
traitées au détail dans la deuxième partie.
Si les causes ou les motifs des opérations de transformations sont développées par la
doctrine comme exposés ci-haut et sont soit économiques ou volontaires soit juridiques ou
imposés, les objectifs de ces opérations ne sont pas clairement définis par la littérature
juridique.
On pourrait avancer que les causes et objectifs sont inter liés. Ainsi, les exemples suivants
peuvent être cités :
- Si la transformation est voulue et que sa cause est la recherche d’un nouveau type
d’organisation et de répartition des pouvoirs. L’objectif recherché ne pourrait être
que l’amélioration de l’efficacité ou la transparence dans la gestion ;
Par ailleurs, il n’y pas de forme spécifique à ce rapport ni de normes régissant sa rédaction.
Ainsi dans la pratique, on rencontre une très grande disparité dans la forme de ces rapports.
Le choix d’une rédaction plus ou moins développée est certainement l’une des sources les
plus évidentes de disparité. Ces rapports vont généralement de une à vingt pages.
- le capital minimum soit de cinq mille dinars lorsque la société ne fait pas appel publique à
l’épargne et de cinquante mille dinars si elle fait appel public à l’épargne 29 ;
L’ensemble de ces démarches devrait à notre avis figurer au niveau du rapport de gestion,
les documents élaborés tel que les actes de cession ainsi que les projets de statuts annoté
devraient figurer en annexe.
Outre les travaux d’harmonisation juridiques, les gérants doivent parallèlement entamer les
procédures juridiques de la transformation et consistant au lancement de la mission de
l’expert comptable prévue par l’article 144 du code des sociétés commerciales, de la mission
du commissaire aux comptes prévue par l’article 135 du même code et la préparation des
29
Article 161 du code des sociétés commerciales alinéa 2
30
Article 161 du code des sociétés commerciales alinéa 3
31
Normalement, les nouveaux statuts ne comportent pas des clauses spécifiques qui n’étaient pas prévues dans
les statuts avant transformation. Si tel n’est pas le cas, le rapport des gérants devrait indiquer clairement ces
clauses ainsi que les raisons de leur insertion.
Au cours de ce paragraphe, nous allons nous intéresser aux aspects relatifs aux procédures
d’exécution de la mission de l’expert comptable. Les aspects relatifs aux objectifs de son
intervention et aux démarches méthodologiques de conduite de sa mission seront
développés respectivement au chapitre 2 de la première partie et au chapitre 1 de la
deuxième partie.
L’intervention de l’expert comptable a été instituée par l’article 144 du code des sociétés
commerciales qui dispose que : « La société à responsabilité limitée est transformée en
société anonyme par décision de l'assemblée générale extraordinaire qui délibère selon les
conditions visées à l'article 131 du présent code après présentation d'un rapport spécial sur la
situation de la société élaboré par un expert comptable ou un comptable. Dans ce cas, les
actifs non liquides seront évalués conformément aux articles 17332 et 17433 du présent code.
Par dérogation aux dispositions de l'alinéa ci-dessus, la décision de transformation peut être
prise à la majorité des associés représentant au moins la moitié du capital social si ce dernier
est supérieur à cent mille dinars. L'inobservation des prescriptions ci-dessus entraîne la nullité
de la décision de transformation. »
32
L’article 173 du code des sociétés commerciales traite des modalités d’intervention du commissaire aux
apports en cas d’apport en nature préalablement à la constitution d’une SA ou à l’augmentation de son capital et
dispose que : En cas d'apport en nature et préalablement à la constitution de la société un ou plusieurs
commissaires aux apports sont désignés par ordonnance sur requête du président du tribunal de première
instance du lieu du siège social parmi les experts judiciaires et ce, à la demande des fondateurs. Les commissaires
aux apports évaluent sous leur responsabilité les apports en nature dans un rapport qui doit contenir la
description de chaque apport en nature, sa consistance, son mode d'évaluation ainsi que l'intérêt qu'il présente
pour la société, avec indication de la nature des avantages particuliers prévus au n° 11 de l'article 164 du présent
code. L'assemblée générale constitutive statue sur l'évaluation des apports en nature. Elle ne peut réduire
l'évaluation faite par les commissaires aux apports qu'à l'unanimité de tous les souscripteurs. L'apporteur en
nature ne peut prendre part au vote relatif à l'évaluation de son apport. Le procès verbal de l'assemblée générale
constitutive doit mentionner expressément l'approbation des apports en nature, à défaut la société ne peut se
constituer légalement.
33
L’article 174 du code des sociétés commerciales traite des règles d’incompatibilité des commissaires aux
apports.
Le premier élément de réponse à ce titre semble être dans le renvoi à l’article 173 prévu
par l’article 144 du code des sociétés commerciales : les actifs non liquides seront évalués
conformément aux articles 173 et 174. En effet, deux interprétations peuvent être
effectuées de ce texte :
ii. Une interprétation extensive selon laquelle le renvoi sus mentionné s’étend au-
delà des aspects techniques mais aussi au cadre formel de la mission qui se
rapproche de celle du commissaire aux apports. La logique de cette interprétation
réside au fait que si le législateur a voulu par le renvoi se limiter aux aspects
techniques, le renvoi à l’article 174 qui définit les incompatibilités relatives à la
nomination serait illogique même s’il s’agirait d’une partie de sa mission. Ainsi et
conformément à cette lecture du texte, la nomination de l’expert comptable ou du
comptable ne pourrait se faire que par ordonnance sur requête du président du
tribunal de première instance du lieu du siège social parmi les experts judiciaires et
ce, à la demande des gérants conformément aux dispositions de l’article 173 sus
visé
Ces deux interprétations semblent être toutes les deux défendables. Le choix d’une
lecture au dépend de l’autre est d’autant plus difficile dans la mesure où aucune position
juridique dans la doctrine ou la jurisprudence en Tunisie n’a évoqué ce problème.
D’autres part, le législateur, dans le dernier alinéa de l’article dispose que :
Cette solution nous semble plus appropriée, d’autant plus qu’elle est conforme aux
modalités de désignation du commissaire aux apports dans les SARL prévue par l’article
100 du code des sociétés commerciales35 qui nous paraît mieux adaptée à la forme de la
société puisqu’elle n’est pas encore, à ce stade de l’opération, transformée en SARL. Le
recours à l’unanimité en premier lieu présente le double avantage de la rapidité et de la
simplicité de la gestion de l’opération de transformation et ferait échec à tout recours en
nullité de l’opération en application du dernier alinéa de l’article 144 du code des
sociétés commerciales.
34
On se demande pourquoi le législateur tunisien n’a pas adopté clairement la désignation de commissaire à la
transformation qui est plus appropriée à notre avis compte tenu de la consistance de la mission.
35
Conformément à l’article 100 du code des sociétés commerciales, L'évaluation de l'apport en nature doit être
faite par un commissaire aux apports qui doit être désigné à l'unanimité des associés, ou à défaut par
ordonnance sur requête rendue par le président du tribunal de première instance dans le ressort duquel est situé
le siège de la société. Cette ordonnance est rendue à la demande du futur associé le plus diligent.
36
Note d’information de la CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, Edition 2010,
p.36
ii. Le commissaire à la transformation est choisi parmi les commissaires aux comptes
inscrits sur la liste prévue a l'article L 822-1 ou parmi les experts inscrits sur une
des listes établies par les cours et tribunaux (article R. 225-7). Ainsi, s’il y a
désignation à l’unanimité, il n’y pas lieu de choisir nécessairement un expert
comptable ou un comptable inscrit sur la liste des experts judicaires à moins que
les associées en décident autrement.
iii. En cas de désignation par voie de justice à défaut d’accord unanime, la requête est
évidement présentée par les gérants ou l’un d’eux. La règle prévue à l’article 100
selon laquelle « l’ordonnance est rendue par le président du tribunal à la demande
du futur associé le plus diligent » ne nous semble pas appropriée dans ce cas
puisqu’elle a été prévue dans le cadre d’une évaluation des apports en nature
préalablement à la constitution et où le gérant n’est pas encore nommé. On
pourrait à ce titre s’interroger sur la recevabilité d’une telle requête faite par un
associé non gérant en l’absence d’une jurisprudence dans ce sens ?
- L’alinéa 2 de l’article 144 prévoit que « par dérogation aux dispositions de l'alinéa ci-
dessus, la décision de transformation peut être prise à la majorité des associés
représentant au moins la moitié du capital social si ce dernier est supérieur à cent mille
dinars ».
Faut-il comprendre par cet alinéa que la dérogation prévue par cet alinéa est relative à
tout l’alinéa 1 soit la désignation de l’expert comptable ou du comptable ou seulement la
règle de la majorité ?
Le renvoi par le législateur « aux dispositions » est en effet porteur de confusions. Ces
dispositions se rapportent au recours à l’assemblée générale extraordinaire pour décider
la transformation mais aussi à la nécessité de nommer un expert comptable ou un
comptable.
L’interprétation qui devrait être retenue, à notre avis, à la lecture de ce texte est que le
législateur a plutôt visé une dérogation par rapport à la règle de majorité dans les
assemblées générales extraordinaires pour les raisons suivantes :
i. La même dérogation existe dans la législation française mais elle est exprimée
d’une façon plus expresse. En effet, l’article L-223-43, alinéa 2 du code de
commerce dispose que : « La transformation en société anonyme est décidée à la
majorité requise pour la modification des statuts. Toutefois, elle peut être décidée
par des associés représentant la majorité des parts sociales si les capitaux propres
figurant au dernier bilan excèdent 750 000 euros ». Il semblerait que le législateur a
ii. Cette interprétation devrait à notre avis être retenue par prudence d’autant plus
que la sanction de l’inobservation des dispositions de l’article 144 du CSC exigeant
qu’un rapport spécial soit établi par un expert comptable est la nullité de la
décision de transformation.
b) des gérants
ii. Les personnes recevant, sous une forme quelconque un salaire ou une
rémunération à raison de fonctions autres que celles de commissaire, des
personnes suivantes :
a) des fondateurs d'une autre société souscrivant dix pour cent du capital de la
société, lors de sa constitution.
iii. les personnes à qui l'exercice de la fonction d'administrateur est interdit ou qui
sont déchues du droit d'exercer cette fonction.
Par ailleurs, et à notre avis, il y a lieu de respecter les règles générales d’indépendance
qui régissent les missions de l’expert comptable
ii. Le rapport doit être daté du jour de l’achèvement des travaux soit le jour de son
dépôt.
iii. Pour le dépôt au greffe du tribunal de première instance en cas de nomination par
ordonnance sur requête, et quoique cette obligation n’est pas prévue par le
législateur tunisien, il nous semble approprié de prévoir un tel dépôt.37
iv. Pour le droit de communication aux associés, le législateur français38 impose que le
rapport du commissaire à la transformation soit tenu à la disposition des associés
huit jours au moins avant la date de l’assemblée appelée à statuer sur la
transformation. Bien que le législateur tunisien n’ait pas évoqué cette question,
nous pensons que le délai de communication du rapport doit être, au moins, avant
la date de convocation de l’assemblée générale ayant à statuer sur la
transformation soit trente jours39.
Au cours de ce paragraphe, nous allons également nous intéresser aux aspects relatifs aux
procédures d’exécution de la mission du commissaire aux comptes. Les aspects relatifs aux
objectifs de son intervention et aux démarches méthodologiques de conduite de sa mission
seront développés respectivement au chapitre 2 de la première partie et au chapitre 2 de la
deuxième partie.
La mission du commissaire aux comptes a été instituée par l’article 435 du code des sociétés
commerciales qui dispose que : « … le gérant de la société objet de transformation doit
élaborer un projet de transformation dans lequel il expose les causes, les objectifs et la forme
de la société qui en sera issue. Un rapport du commissaire aux comptes est, le cas échéant,
joint au projet… ».
37
Ce dépôt est une obligation en France pour les rapports des commissaires à la transformation (Article R. 123-
105 du code de commerce.
38
Article R. 123-105 du code du commerce
39
Voir section 2 ci-haut : Organe décidant la transformation
Ainsi, on peut comprendre de la formulation adoptée par cet article qu’un rapport du
commissaire aux comptes est éventuellement joint au rapport de gestion. Faut-il
comprendre par cette rédaction qu’un rapport du commissaire aux comptes est établi dans
certaines situations et non établi dans d’autres ?
La réponse est apportée par le texte en langue arabe de cet article rédigé comme suit :
"...ﻣﺼﺤﻮﺑﺎ ﺑﺘﻘﺮﯾﺮ ﯾﻌﺪه ﻣﺮاﻗﺐ اﻟﺤﺴﺎﺑﺎت إن وﺟﺪ...". Ainsi, on peut comprendre que le sens voulu du
législateur par sa rédaction qu’un rapport du commissaire aux comptes est dans tous les cas
établi si la SARL dispose avant sa transformation d’un commissaire aux comptes mais qu’il
n’est pas nécessaire de nommer un commissaire aux comptes pour établir ce rapport.
Par ailleurs, on peut s’interroger sur la portée de la dualité du contrôle imposé par le
législateur tunisien. En effet, si l’article 435 susvisé évoque un «rapport du commissaire aux
comptes» ()ﺗﻘﺮﯾﺮ ﯾﻌﺪه ﻣﺮاﻗﺐ اﻟﺤﺴﺎﺑﺎت, l’article 144 du CSC exige, quant à la lui, qu'un « rapport
spécial sur la situation de la société » ( )ﺗﻘﺮﯾﺮ ﺧﺎص ﯾﻌﺪه ﺧﺒﯿﺮ ﻣﺤﺎﺳﺐ ﺣﻮل وﺿﻌﯿﺔ اﻟﺸﺮﻛﺔsoit rédigé
par un expert comptable ou un comptable. A ce titre, si la SARL dispose d’un commissaire
aux comptes avant sa transformation en SA, peut-elle être dispensée de la nomination de
l’expert comptable ou du comptable prévue par l’article 144 du code des sociétés
commerciales ? Et si tel n’est pas le cas, le commissaire aux comptes peut-il être désigné
pour assurer la mission de l’expert comptable sus visé ?
A la lecture des textes, on peut affirmer que la désignation de l’expert comptable est
obligatoire dans tous les cas indépendamment de l’existence au non du commissaire aux
comptes. Cette lecture est confirmée par la doctrine en Tunisie42 selon la quelle et par
prudence, l’expert comptable doit être nommé dans tous les cas, d’autant plus que la
sanction de l’inobservation des dispositions de l’article 144 du CSC exigeant qu’un rapport
spécial soit établi par un expert comptable est la nullité de la décision de transformation.
Cette prudence conduit à préparer deux rapports (le rapport du commissaire aux comptes et
le rapport de l’expert comptable).
D’un autre côté, la question demeure posée par rapport à la possibilité du commissaire aux
comptes de la société (si la SARL en dispose avant sa transformation) d’assurer lui-même la
mission confiée à l’expert comptable. Afin de répondre à cette question, et devant le silence
40
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais
41
http://dictionnaire.reverso.net/francais-definition
42
http://www.prosocietes.com, Sociétés à responsabilités limités, Chapitre 8 : La transformation de la SARL, p5
(Editions Raouf Yaiche)
ii. Pour le droit commercial Français, il existe une dualité de contrôle pour les
transformations de SARL en SA à moins que la société dispose d’un commissaire
aux comptes avant sa transformation. Ainsi, selon l’article L 224-3, issu de la loi n°
2003-706 du 1er août 2003 : « Lorsqu'une société de quelque forme que ce soit qui
n'a pas de commissaire aux comptes se transforme en société par actions, un ou
plusieurs commissaires à la transformation, …, sont désignés, sauf accord unanime
des associes par décision de justice a la demande des dirigeants sociaux ou de l'un
d'eux. Les commissaires à la transformation peuvent être chargés de
l’établissement du rapport sur la situation de la société mentionné au troisième
alinéa de l’article L. 223-43. » par ailleurs, et selon le troisième alinéa l’article L.
223-43 du code de commerce : « … la décision de transformation est précédée du
rapport d’un commissaire aux comptes inscrit sur la situation de la société 44… »
43
Ces législations sont, à notre avis, les plus proches en matière de droit des sociétés commerciales de l’esprit du
législateur tunisien et notamment en ce qui concerne la transformation de SARL en SA.
44
Celui-ci peut être le commissaire aux comptes de la société ou un commissaire aux comptes désigné à cet
effet (Cf. d’information de la CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, Edition
2010, p.58)
SARL Ayant un
Oui Oui
commissaire aux comptes
TUNISIE
SARL N’ayant pas de
Oui Non
commissaire aux comptes
SARL Ayant un
Non Oui (1)
commissaire aux comptes
FRANCE
SARL N’ayant pas de
Oui (2) Oui (2)
commissaire aux comptes
SARL Ayant un
Oui (1) Non
commissaire aux comptes
BELGIQUE
SARL N’ayant pas de
Oui (1) Non
commissaire aux comptes
(1) La mission peut être confiée au commissaire aux comptes de la société.
(2) Le commissaire à la transformation peut être désigné pour remplir les fonctions du commissaire
aux comptes de la société.
On peut, à la lecture de ce tableau, remarquer qu’en droit comparé la possibilité est prévue -
dans toutes les situations où l’intervention d’un commissaire aux comptes est requise- de lui
confier la mission de l’autre professionnel ayant à intervenir dans l’opération.
45
Note d’information de la CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, Edition 2010,
p.34 (Cf., Arrêt de la cour de cassation du 08/04/2008 reproduite au bulletin d’information de la CNCC n° 150,
juin 2008, p261 accompagné d’une note du professeur Merle.
Sur un autre plan, et en se référant aux règles d’incompatibilités prévues pour la mission du
commissaire aux comptes (soit l’article 262 du code des sociétés commerciales), et à ceux
prévues pour la mission de l’expert comptable visé à l’article 144 du code des sociétés
commerciales (soit l’article 174 du code des sociétés commerciales), on constate que la loi
interdit à chacun des professionnels de recevoir une rémunération de la société sous
quelques formes que ce soit à raison de fonctions autres que celles qui leur sont dévolues 46.
Par ailleurs, et à notre avis, l’accomplissement de la mission de l’expert comptable par le
commissaire aux comptes ne peut pas être considéré comme une mission exceptionnelle ou
spécifique constituant les seuls cas d’octroi d’honoraires supplémentaires visés par l’article 2
de l’arrêté des ministres des finances et du tourisme, du commerce et de l’artisanat du 28
février 2003, portant homologation du barème des honoraires des auditeurs des comptes
des entreprises de Tunisie et ce en raison du fait que la condition essentielle à ces mission ne
soit pas remplie à savoir que ces missions soient législativement dévolues à ces
commissaires47.
En définitif, et en raison de la non attribution expresse par la loi au commissaire aux comptes
de la possibilité de cumuler sa mission avec celle de l’expert comptable (ce qui constitue
l’élément de divergence avec la législation française), le commissaire aux comptes ne peut
pas exercer la mission dévolue à l’expert comptable. Cette mission devrait être exercée par
un professionnel (expert comptable ou comptable) autre que le commissaire aux comptes
de la SARL.
Comme on l’a examiné précédemment, la décision de transformation doit être prise par
46
Article 262 paragraphe « c » et article 174 paragraphe 3, point « c » du code des sociétés commerciales
47
Au terme de l’article 2 sus visé : L’application du barème annexé au présent arrêté est obligatoire. Toutefois,
et sous réserve des obligations relatives aux diligences professionnelles et du principe d’indépendance, des
honoraires supplémentaires peuvent être convenus dans les deux cas suivants :
1. Accomplissement de missions spécifiques nécessitant la mise en œuvre d’une manière continue de
diligences supplémentaires par rapport à celles prévues à l’article premier du présent arrêté et entrant dans
le cadre des missions législativement et réglementairement dévolues aux auditeurs des comptes.
Ces honoraires supplémentaires sont fixés, d’un commun accord, entre l’auditeur des comptes et son client.
préalablement à l’acceptation de la mission d’audit. En cas d’apparition au cours du mandat desdites
situations, les honoraires supplémentaires sont fixés d’un commun accord entre l’auditeur des comptes et
son client, préalablement à l’exécution.
2.
L’accomplissement des missions exceptionnelles d’une manière occasionnelle, législativement ou
réglementairement dévolues aux auditeurs des comptes, qui peuvent survenir au cours de l’exécution du
mandat. Dans ce cas, les honoraires supplémentaires sont fixés, d’un commun accord, entre l’auditeur des
comptes et son client préalablement à l’acceptation de la mission d’audit des comptes.
Dans tous les cas, l’auditeur des comptes doit porter à la connaissance de la commission de contrôle prévue
par l’article 19 de la loi n° 88-108 sus indiquée et l’organe l’ayant désigné, les diligences supplémentaires
nécessaires à l’accomplissement de sa mission et ce que représentent lesdites diligences par rapport aux
diligences normales ainsi que le montant des honoraires supplémentaires.
l’assemblée générale extraordinaire de la SARL statuant à la majorité des ¾ des parts sociales
ou à la majorité du capital social si ceci est supérieur à cent mille dinars.
Cette assemblée est convoquée par lettre recommandée avec accusé de réception 30 jours à
l’avance48.
En effet la doctrine en France dans une réponse ministérielle 50 précise qu’il n’est
pas possible de donner un effet rétroactif à une transformation. A ce titre, il a été
jugé tout d’abord qu'aucune disposition législative n'autorise la rétroactivité et que
les tribunaux n'en ont pas à décider autrement, et qu’ensuite il ne parait pas
concevable, même si l'effet n'en serait limité qu'aux seuls rapports entre associes,
qu'une décision des organes sociaux vienne remettre en cause rétroactivement les
règles de fonctionnement de la société telles qu'elles s'imposaient a tous avant
leur modification.
48
Voir Section 2 ci-haut
49
L’article 266 bis du code des sociétés commerciales
50
Note d’information de la CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, Edition 2010,
p.34 (Cf. Réponse Sergheraert, J.O.A.N, 14/12/1979 p.11)
l'assemblée51.
L’article 16 du code des sociétés commerciales traitant des actes et délibérations soumis aux
formalités de dépôts et de publicité, n’a pas prévu cette formalité lors des transformations
des SARL en SA. Toutefois, nous sommes d’avis que cette formalité de dépôt et de publicité
légale est obligatoire pour les raisons suivantes :
- l’article 436 du CSC dispose que « Les nouveaux statuts doivent être publiés
conformément aux dispositions de l'article 16 du CSC »
Notons à ce titre que la publicité légale revêt une importance capitale étant donné qu’a
l’égard des tiers, la transformation ne devient opposable qu’à l’issue de la réalisation des
formalités de publicité exigée et qu’a défaut de cette publicité, la transformation prend effet
uniquement à l’égard de la société et de ses associés53.
51
Note d’information de la CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, Edition 2010,
p.14
52
Mémento Francis Lefebvre, édition 2005, paragraphe 5853
53
Note d’information de la CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, Edition 2010,
p.13
Au cours du chapitre 1, nous avons examiné tous les aspects juridiques de la transformation
des SARL en SA ainsi que la procédure de leur réalisation.
Nous allons au cours de ce chapitre essayer de définir les objectifs de ces deux missions
compte tenu de l’état actuel de la législation tunisienne et en nous référant aux
développements tirés du droit et de la normalisation comparés ainsi que de la doctrine.
Deux sections seront respectivement consacrées à l’étude de ces aspects. La première sera
relative à la définition des objectifs de la mission de l’expert comptable. La deuxième sera
relative à la définition des objectifs de la mission du commissaire aux comptes.
La mission de l’expert comptable a été instituée par l’article 144 du code des sociétés
commerciales qui dispose que : « La société à responsabilité limitée est transformée en
société anonyme par décision de l'assemblée générale extraordinaire qui délibère selon les
conditions visées à l'article 131 du présent code après présentation d'un rapport spécial sur la
situation de la société élaboré par un expert comptable ou un comptable. Dans ce cas, les
actifs non liquides seront évalués conformément aux articles 173 et 174 du présent code… »
Par ailleurs, nous avons défini ci-avant54 les aspects relatifs à la procédure d’exécution de la
54
Voir Chapitre 1, section 3, sous section 3.2, intervention de l’expert comptable
ii. En cas de nomination à l’unanimité des associés, il n’est pas nécessaire de réunir
une assemblée générale des associés. le choix de l’expert comptable ou du
comptable est libre sans que celui-ci ne soit le commissaire aux comptes de la
société ;
iii. En cas de nomination par voie de justice, l’expert comptable ou le comptable sera
choisi parmi les experts judiciaires ;
iv. L’expert comptable ou le comptable est soumis aux mêmes règles d’incompatibilité
du commissaire aux apports prévues à l’article 174 du code des sociétés
commerciales ;
Sur la base de cet article et de ces commentaires, on peut définir la mission de l’expert
comptable comme une mission par laquelle un professionnel examine la situation de la
société et évalue les actifs non liquides ainsi que les avantages particulier prévues au n° 11
de l’article 16455. Le législateur ne précise pas :
- La teneur de l’examen de cette situation. S’agit-il d’une certification, d’un examen limité
ou d’une information des associés ;
- L’utilité de l’évaluation des actifs non liquides compte tenu du fait du principe de la
subsistance de la personnalité morale et de la non transmission du patrimoine qui sont
55
Le renvoi aux avantages particuliers est prévu par l’article 173 du code des sociétés commerciales. L’article
164, point 11 du même code précise qu’il s’agit d’avantages particuliers stipulés dans le projet de statuts au
profit de toute personne.
Afin d’apporter des réponses à ces question, il y a lieu de se référer au droit comparé et à la
doctrine.
i. En Belgique
Sur le plan juridique, la transformation des sociétés est régie par les articles 774 à 786 du
code des sociétés commerciales promulgué par la loi du 07/05/1999 entrée en vigueur le
06/02/2001. Aux termes de cette réglementation, l’intervention de l’expert comptable dans
l’opération de transformation est définie comme suit :
- Lorsque dans des sociétés autres que les sociétés en nom collectif et les sociétés
coopératives à responsabilité illimitée, l'actif net est inférieur au capital social repris dans
l'état précité, l'état mentionnera en conclusion le montant de la différence (article 776
alinéa 2)
- Si, au cas visé dans l'article 776, alinéa 2, l'actif net est inférieur au capital repris dans
l'état résumant la situation active et passive de la société, le rapport mentionnera en
conclusion le montant de la différence (Article 777 alinéa 2)
1. de faire un rapport sur une situation comptable active et passive ne remontant pas plus
de trois mois et indiquer s’il y a une moindre surévaluation de l’actif net ; et
2. comparer le capital à l’actif net susvisé et signaler la différence au rapport dans le cas où
le capital est inférieur.
Bien que dans l’exposé des motifs de cette loi, il a été précisé que l’intervention d‘un
reviseur d’entreprises fut prévue afin d’assurer la parfaite clarté de la situation dans l’intérêt
tant des tiers que des associés56, la définition juridique de cette intervention laisse poser
quelques interrogations :
- Pour le rapport sur la situation de la société : s’agit-il d’une certification, d’un examen
limité ou simplement d’une information des associés ? et
- Pour l’identification des surévaluations de l’actif net, l’expert comptable serait-il amené à
procéder à une évaluation des actifs non monétaires et à prendre en considération cette
évaluation pour identifier toute surévaluation par rapport aux valeurs comptables ?
- La situation active et passive est un état qui consiste en un bilan ou une situation
comptable intermédiaire équivalente accompagnée dans les deux cas d’une annexe
explicative qui peut comprendre, entre autres, un résumé des droits et engagements
(Norme relative au rapport à rédiger à l’occasion de la transformation d’une société,
paragraphe 1.3) ;
- La situation active et passive doit résulter sans addition ni omission de la balance des
comptes (Norme relative au rapport à rédiger à l’occasion de la transformation d’une
société, paragraphe 1.3) ;
- La situation active et passive doit être arrêtée à une date qui ne remonte pas à plus de
56
http://www.bureaufelix.be/QS/userfiles/conferences/conference_13_12_07.doc
- Par actif net, il faut entendre le capital, les primes d’émission, les plus-values de
réévaluation, les réserves, le bénéfice ou la perte reportée ainsi que les subsides en
capital (Norme relative au rapport à rédiger à l’occasion de la transformation d’une
société, paragraphe 1.3.2) ;
a) que l’actif net de la société après transformation est supérieur au capital social
minimum prescrit par le Code des sociétés;
On distinguera cet objectif du contrôle des comptes annuels, lesquels reflètent une
situation financière destinée à fournir aux associés et aux tiers une information
périodique sur le patrimoine, la situation financière et les résultats de l’entreprise
(Norme relative au rapport à rédiger à l’occasion de la transformation d’une société,
paragraphe 1.4.2) ;
f) établissement du rapport.
- La conclusion du rapport du professionnel doit contenir son avis sur l’absence de toute
surévaluation de l’actif net (Norme relative au rapport à rédiger à l’occasion de la
transformation d’une société, paragraphe 4.1)
57
Bien que le renvoi à la mission d’examen limité n’ait pas été explicitement énoncé par la norme relative au
rapport à rédiger à l’occasion de la transformation d’une société, ce renvoi e été plus clairement visé par l’exposé
société et ne remontant pas à plus de trois mois avec un objectif précis d’identifier toute
surévaluation de l’actif net. La conclusion est formulée sous forme négative pour
l’identification de toute surévaluation de l’actif net mais sous forme positive pour le rapport
de l’actif net au capital.
Par ailleurs, et pour la réalisation de cette mission, aucun renvoi n’est prévu par les textes
réglementaires ou normatives aux aspects d’évaluation des actifs non monétaires réalisé par
les commissaires aux apports contrairement à la rédaction de l’article 144 du code des
sociétés commerciales en Tunisie. Les aspects pratiques de la réalisation de la mission de
l’expert comptable ayant à intervenir dans ce type de missions en Belgique relèvent
exclusivement des techniques d’audit financier.
ii. En France
Sur le plan juridique, l’opération de transformation des SARL en SA requiert, selon que la
SARL dispose ou non avant la décision de transformation d’un commissaire aux compte,
l’intervention d’un commissaire à la transformation et d’un commissaire aux comptes ou
seulement ce dernier. En effet :
- Dans le cas où la SARL ne dispose pas d’un commissaire aux comptes avant la décision de
transformation en SA, la code de commerce prévoit l’intervention d’un commissaire à la
transformation et d’un commissaire aux comptes. Cette mission pouvant être réalisée
par un seul professionnel ;
- Dan le cas contraire, et dans la mesure où la SARL dispose d’un commissaire aux comptes
avant la décision de transformation en SA, qu’il ait été désigné en application d’une
obligation légale ou de manière volontaire, elle n’a pas à désigner un commissaire à la
transformation ni à confier cette mission à son commissaire aux comptes 58.
A l’analyse de ce dispositif mis en place par le législateur français, et par analogie à celui en
vigueur par le législateur tunisien, on pourrait comprendre que le commissaire à la
transformation visé n’est autre que l’expert comptable ou le comptable visé par l’article 144
du code des sociétés commerciales. Cette analogie est d’autant plus renforcée par la
rédaction des textes légaux régissant l’intervention de ce commissaire à la transformation en
France.
des motifs de l’article 777 du code des sociétés selon lequel : « Il est incontestable que seul un contrôle limité est
imposé et non une certification selon laquelle l’état donne une image complète, fidèle et correcte de la société.
Celle-ci n’est, en effet, possible qu’à l’issue d’un contrôle complet et détaillé. »
58
CNCC, les commissaires aux comptes et la transformation des sociétés, décembre 2010, p.34, cf. La Cour de
cassation, dans un arrêt du 8 avril 2008 commenté par le professeur Merle publié par le bulletin de la CNCC n°
150 p.262
En effet, la mission du commissaire à la transformation est régie par les articles L. 224-3 et R.
224-3 du code de commerce dans les conditions suivantes :
- Lorsqu'une société de quelque forme que ce soit qui n'a pas de commissaire aux comptes
se transforme en société par actions, un ou plusieurs commissaires à la transformation,
chargés d'apprécier sous leur responsabilité la valeur des biens composant l’actif social et
les avantages particuliers, sont désignés, sauf accord unanime des associes par décision
de justice a la demande des dirigeants sociaux ou de l'un d'eux (Article L. 224-3, alinéa 1
du code de commerce) ;
- Les associes statuent sur l'évaluation des biens et l’octroi des avantages particuliers. Ils
ne peuvent les réduire qu'à l’unanimité (Article L. 224-3, alinéa 2 du code de commerce) ;
- Les commissaires à la transformation sont choisis parmi les commissaires aux comptes
inscrits sur la liste prévue à l'article L 822-1 ou parmi les experts inscrits sur une des listes
établies par les cours des tribunaux (Article R. 225-7, alinéa 1 du code de commerce)
compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) et publiée en décembre 2010
apporte quelques éléments d’éclaircissement quant à l’objectif et le déroulement de la
mission du commissaire à la transformation. Ainsi, et conformément à cette doctrine :
sous une forme négative pour ce qui concerne l'appréciation de la valeur des
biens composant l'actif social ; et
sous une forme positive pour ce qui concerne le montant des capitaux propres
au regard du montant du capital social.
- Concernant les comptes utilisés afin de procéder à cette mission, les commissaires a la
transformation apprécient, en fonction de leur connaissance de l'entité et de ses
activités, ainsi que de la date de clôture des derniers comptes annuels, s'il convient de
demander l'établissement d'une situation comptable intermédiaire et, dans l'affirmative,
quelle est l'antériorité raisonnablement acceptable de cette situation. A noter que la
CNCC recommande qu'une situation comptable intermédiaire soit établie sous la
responsabilité de l'organe compétent de l'entité lorsque le montant des capitaux propres
est inferieur au capital social à la date de la clôture des derniers comptes annuels et que
les bénéfices de la période couverte par cette situation comptable intermédiaire
amènent les capitaux propres a un montant au moins égal a celui du capital social.
- Les capitaux propres, dont le montant doit être comparé à celui du capital social,
comprennent : le capital, les primes d'émission et primes assimilées, les écarts de
réévaluation, le résultat de l'exercice, les subventions d'investissement et les provisions
réglementées, les réserves (réserve légale, statutaires, contractuelles et réglementaires)
et le report a nouveau.
Lorsque le résultat de l'exercice est un bénéfice, il ne doit être retenu que pour son
montant après déduction des sommes pour lesquelles une décision de distribution est
intervenue.
Les capitaux propres à considérer sont ceux qui ressortent de la somme algébrique des
éléments énumères ci-dessus, et il n'est pas possible de prendre en compte des plus
values latentes, de même qu'il n'est pas tenu compte de dettes sous condition
suspensives
En conclusion, il apparait clairement, et comme c’est le cas en Belgique, qu’il s’agit d’une
mission d’examen limité d’une situation comptable établie sous la responsabilité de l’organe
de gestion et qui peut être la dernière situation comptable annuelle ou une situation
préparée aux fin de la transformation à la demande du commissaire à la transformation avec
l’objectif d’attester sous forme positive que le montant des capitaux propres est au moins
égal au capital social à travers une appréciation de la valeur des bien composant l’actif social
dont l’assurance qui est donnée sous forme négative ne peut concerner, évidement, que les
surévaluation potentielles.
On pourrait également déduire que l’esprit du législateur tunisien est plus proche de celui
recherché par le législateur français bien que celui-ci n’a pas évoqué à ce niveau un rapport
sur la situation59 de la société contrairement au texte légal belge et ce pour les raisons
suivantes :
- Le dispositif juridique mis en place par le législateur tunisien avec l’intervention d’un
expert comptable en plus du commissaire aux comptes de la société est le même que
celui retenu par le législateur français à la différence de la réglementation belge qui
prévoit une seule intervention du commissaire aux compte ou à défaut d’un expert
comptable indépendant.
59
Le rapport sur la situation de la société sera par contre évoqué pour la mission du commissaire aux comptes
qu’on développera plus loin mais avec un objectif et une définition différente.
- Les deux législations tunisienne (article 144 du CSC) et française (Article R. 224-3, alinéa 1
du code de commerce) prévoient un renvoi à la mission du commissaire aux apports pour
l’accomplissement de la mission du commissaire à la transformation. il s’agit là d’une
différence majeure dans les aspects techniques de réalisation de la mission du
commissaire à la transformation (ou de l’expert comptable de l’article 144 du CSC) par
rapport à celle retenue en Belgique.
- D’identifier toute surévaluation des capitaux propres. l’assurance est donnée à ce niveau
sous forme négative ;
- D’attester que le montant des capitaux propres est au moins égal au capital social.
L’assurance est donnée à ce niveau sous forme positive
Afin de motiver son opinion, le professionnel serait amené à apprécier la valeur des actifs
non monétaires en se référant aux techniques utilisés pour la mission du commissaire aux
apports et ce en plus des diligences d’audit financier appliqués lors des missions d’examen
limité et orientés spécifiquement à l’objectif ci-dessus soit la recherche de toute
surévaluation des postes d’actifs et la sous évaluation des postes de passifs. Les chiffres
découlant de cette appréciation seront pris comme référence pour la comparaison des
capitaux propres par rapport au capital social.
i. Responsabilité civile
particulières, la responsabilité de l’expert comptable peut être mise en cause dans les
conditions de droit commun, à savoir : existence d'une faute de leur part génératrice d'un
préjudice à l'égard des associés, de la société ou des tiers.
a) La Faute
Afin de constater l'existence d'une faute de la part de l’expert comptable, il est nécessaire
d'avoir des éléments de référence quant aux diligences minimums devant être effectuées
dans le cadre de la mission confiée. L’absence de ces éléments de référence atténue
substantiellement cette responsabilité.
Toutefois, il y a lieu de préciser que selon les dispositions de l‘article 173 sur renvoi de
l’article 144 du code des sociétés commerciales : « Les commissaires aux apports évaluent
sous leur responsabilité les apports en nature ». sur la base de cet article, la responsabilité
civile de l’expert comptable en rapport avec l’évaluation des actifs non monétaires sera
engagée par référence aux diligences exigées pour la mission du commissaire aux apports.
Ainsi, les tribunaux pourraient, à notre avis, être amenés à se prononcer sur les cas
suivants :
- Renseignements inexacts;
* soit à permettre l'opération en estimant à tort que les capitaux propres ne sont pas au
moins égaux au capital social ;
* soit à empêcher abusivement la transformation au motif que ladite condition n'est pas
remplie.
Tel peut être le cas, par exemple, en cas de retard dans l’exécution de la mission à la suite
duquel la société n’a pas pu obtenir un marché important avec un client qui souhaitait traiter
Rappelons qu’en matière de responsabilité pénale, trois éléments doivent être réunis soit
l’élément légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel. A noter qu’il y a lieu de
respecter le principe de l’interprétation restrictive des dispositions pénales dans la mise en
jeu de cette responsabilité.
A ce titre, la responsabilité de l’expert comptable peut être engagée pour les délits suivants :
- Délit de fourniture d’informations fausses ou fictives : Ce délit est prévu par l’article 438
du code des sociétés commerciales qui prévoit que « .. Est puni d'une peine
d'emprisonnement de un à cinq ans et d'une amende de mille à dix mille dinars ou de
l'une des deux peines seulement toute personne ayant fourni des informations fausses ou
fictives ayant influencé la réalisation des opérations de fusion, scission ou
transformation… » ;
- Délit de violation du secret professionnel dans les conditions générales prévues par
l’article 254 du code pénal. Toutefois, il y a lieu de préciser que le secret professionnel
est logiquement levé entre l’expert comptable et le commissaire aux comptes
intervenant dans le cadre de l’opération de transformation des SARL en SA.
Par ailleurs, la responsabilité pénale de l’expert comptable n’est pas engagée dans les cas
suivants :
- Le délit de majoration frauduleuse des apports en nature. Ce délit est prévu par l’article
186 du code des sociétés commerciales qui dispose que : « Sont punis d'une peine
d'emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une amende de 1.000 à 10.000 dinars ceux qui
auront, à l'aide de manœuvres frauduleuses, fait attribuer à un apport en nature une
évaluation supérieure à sa valeur réelle ». en effet, et bien que l’expert comptable soit
La mission du commissaire aux comptes a été instituée par l’article 435 du code des sociétés
commerciales qui dispose que : « Le président du conseil d'administration ou du directoire
ou le gérant de la société objet de transformation doit élaborer un projet de transformation
dans lequel il expose les causes, les objectifs et la forme de la société qui en sera issue. Un
rapport du commissaire aux comptes est, le cas échéant, joint au projet.… »
Par ailleurs, nous avons défini ci-avant60 les aspects relatifs à la procédure d’exécution de la
mission du commissaire aux comptes. Ces aspects peuvent se résumer comme suit :
i. Lorsque la SARL ne dispose pas d’un commissaire aux comptes avant la décision de
transformation, il n’est pas nécessaire qu’elle nomme un commissaire aux comptes
afin de délivrer ce rapport ;
ii. Lorsque la SARL dispose d’un commissaire aux comptes avant la décision de
transformation, elle est toujours tenue de désigner l’expert comptable visé à
l’article 144 du code des sociétés commerciales ;
iii. Le commissaire aux comptes ne peut pas être chargé d’accomplir la mission de
l’expert comptable visé à l’article 144 du code des sociétés commerciales.
Sur la base de cet article et de ces commentaires, on peut définir la mission du commissaire
aux comptes comme une mission par laquelle le commissaire aux comptes établit un rapport
sur l’opération qui sera joint au rapport du gérant. Le législateur ne précise pas :
- L’objet de la mission : s’agit-il d’un audit en rapport avec la situation examinée par
l’expert comptable ou bien s’agit-il d’une attestation à délivrer aux associés ou bien
s’agit-il d’un rapport d’information destiné à l’assemblée générale des associés ?
- L’existence ou non d’une opinion à fournir aux associés et le cas échéant la forme et
l’objet de cette opinion ;
60
Voir Chapitre 1, section 3, sous section 3.3, intervention du commissaire aux comptes
Afin d’apporter des réponses à ces questions, il y a lieu de se référer au droit et à la doctrine
comparés.
i. En Belgique
ii. En France
Sur le plan juridique, la mission du commissaire aux comptes dans les opérations de
transformation des SARL en SA est régie par l’article L. 223-43 du code de commerce qui
dispose dans son alinéa 3 que « …la décision de transformation est précédée du rapport d’un
commissaire aux comptes inscrit sur la situation de la société. Toute transformation effectuée
en violation des règles du présent article est nulle ».
- Le législateur français parle d’un commissaire aux comptes et non du commissaire aux
comptes de la société. faut-il comprendre que ce commissaire aux comptes peut ne pas
être le commissaire aux comptes de la société ?
- Finalement, quelle est la consistance de ce rapport, s’agit-il d’un rapport délivrant une
assurance par rapport à des données financières ou non financières ou bien tout
simplement d’un rapport d’information destiné aux associés
Sur le plan normatif, la mission du commissaire aux comptes n’a pas fait l’objet d’une norme
d’exercice professionnel homologuée. Toutefois, la note d’information de la compagnie
nationale des commissaires aux comptes (CNCC) publiée en décembre 2010 apporte
quelques éléments de précisions quant aux objectifs et au déroulement de la mission du
commissaire aux comptes qui permettent de répondre aux interrogations posées par la
rédaction du texte de la loi. Ainsi, les éléments suivants sont apportés :
- Le rapport du commissaire aux comptes est un rapport informatif dans lequel celui-ci fait
part aux associes de son analyse de la situation de la société. II ne comporte pas de
conclusion.
Ainsi, et bien que la nature de la mission reste informative quant aux données financières et
d’exploitation et pour lesquels le commissaire aux comptes examine des données
comptables ponctuelles et prévisionnels et d’autres données sectorielles ainsi que le rapport
de la gérance sur l’opération de transformation afin de formuler des constations sans aucune
immixtion dans la gestion lorsqu’il le juge opportun et particulièrement quant à la continuité
de l’exploitation. Il ne semble pas que ce volet soit le plus important pour le législateur
tunisien mais plutôt les contrôles juridiques connexes touchant à la régularité de l’opération
ainsi qu’au respect du principe de l’égalité entre les associés. A ce titre le rapport du
commissaire doit nécessairement comporter un avis explicite quant à ces éléments.
L’assurance donnée à ce titre ne peut être que positive eu égard à l’importance des éléments
vérifiés.
Par ailleurs, et pour la complémentarité entre les travaux de l’expert comptable visé à
l’article 144 du code des sociétés commerciales et de ceux du commissaire aux comptes, il
nous emble évident que les travaux de l’expert comptable et la délivrance de son rapport
doivent précéder les travaux du commissaire aux comptes et ce pour les raisons suivantes :
b) La situation revue par l’expert comptable peut servir mieux à l’analyse des données
financières et d’exploitation de la société puisqu’il s’agit d’une situation récente et qui
offre des garanties de sa fiabilité compte tenu de sa revue préalable (et bien qu’il
s’agisse uniquement d’un examen limité)
c) La conclusion du rapport du commissaire aux comptes doit, à notre avis, figurer parmi
les constations formulés dans le rapport du commissaire aux comptes lorsqu‘elle est
assortie de réserves ou de limitations en vue d’informer davantage les associés sur
cette situation.
En définitif, la mission du commissaire aux comptes peut être définie comme une mission
spéciale exécutée par le commissaire aux comptes dans le cas où il est nommé avant la
décision de transformation et ayant pour objectifs :
Comme également développé ci-avant, nous allons examiner les problèmes liés à la
responsabilité civile et pénale. La responsabilité disciplinaire n’étant affectée par aucune
particularité.
i. Responsabilité civile
La responsabilité civile du commissaire aux comptes est mise en cause dans les conditions du
droit commun soit l’existence d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de causalité entre la
faute et le préjudice. Cette responsabilité est également mise en cause dans les conditions
prévues par l’article 272 du codes des sociétés commerciales qui dispose que : « Les
commissaires aux comptes sont responsables tant à l'égard de la société qu'à l'égard des tiers
des conséquences dommageables des négligences et fautes par eux commises dans l'exercice
de leurs fonctions ».
Ainsi, la négligence est considérée également comme une faute pour la mise en cause de la
responsabilité civile.
D'une manière générale, on estime qu'en pratique la faute existe soit lorsque le commissaire
n'a pas satisfait à une obligation de sa mission (de mauvaise foi ou par négligence), soit
lorsqu'il a mal exécuté sa mission ; en aucun cas sa responsabilité ne pourra être engagée s'il
a correctement exécuté sa mission et cela, même si la société a subi un préjudice.
Mais il convient de rappeler que l'obligation à laquelle est tenu le commissaire étant une
obligation de moyens, c'est à celui qui invoque la responsabilité de prouver la faute. Or, dans
le cadre de la mission de l'article 435 du codes sociétés commerciales, l'imprécision des
textes quant aux obligations incombant au commissaire et l'absence de référentiel en
matière de diligences normales rend difficile la mise en cause de cette responsabilité.
En général, et à notre avis, la responsabilité civile peut être mise en cause pour les mêmes
raisons que l’expert comptable tel que développé ci-avant soit dans les cas suivants :
- Renseignements inexacts;
* soit à permettre l'opération en estimant à tort que les capitaux propres ne sont pas au
moins égaux au capital social ;
* soit à empêcher abusivement la transformation au motif que ladite condition n'est pas
remplie.
Il convient de chercher dans toutes ces situations le préjudice subi et le lien de causalité
entre la faute et le préjudice afin d’engager la responsabilité du commissaire aux comptes.
Comme développé ci-avant, en matière de responsabilité pénale, trois éléments doivent être
réunis soit l’élément légal, l’élément matériel et l’élément intentionnel. A noter qu’il y a lieu
de respecter le principe de l’interprétation restrictive des dispositions pénales dans la mise
en jeu de cette responsabilité.
A ce titre, la responsabilité du commissaire aux comptes peut être engagée pour les délits
suivants :
- Délit de fourniture d’informations fausses ou fictives : Ce délit est prévu par l’article 438
du code des sociétés commerciales qui prévoit que « .. Est puni d'une peine
d'emprisonnement de un à cinq ans et d'une amende de mille à dix mille dinars ou de
l'une des deux peines seulement toute personne ayant fourni des informations fausses ou
fictives ayant influencé la réalisation des opérations de fusion, scission ou
transformation… » ;
- Délit de violation du secret professionnel dans les conditions générales prévues par
l’article 254 du code pénal. Toutefois, il y a lieu de préciser que le secret professionnel
est logiquement levé entre l’expert comptable et le commissaire aux comptes
Après avoir défini au cours de la première partie les objectifs d’intervention ainsi que les
aspects relatifs à la procédure d’exécution de la mission de l’expert comptable ou du
comptable chargé d’élaborer un rapport spécial sur la situation de la société visé à l’article
144 du code des sociétés commerciales, nous allons au cours du présent chapitre essayer de
définir une méthodologie de conduite de cette mission.
Nous avons vu que cette mission peut être définie comme une mission d’examen limité
d’une situation comptable avec un objectif spécifique d’identifier toute surévaluation des
capitaux propres ainsi que les avantages particuliers stipulés et d’attester que le montant des
capitaux propres est au moins égal au capital social. Nous avons vu que, pour motiver son
opinion, le professionnel serait amené à apprécier la valeur des actifs non monétaires en se
référant aux techniques utilisées pour la mission du commissaire aux apports et ce en plus
des diligences d’audit financier appliqués lors des missions d’examen limité et orientées
spécifiquement à l’objectif ci-dessus.
1. ACCEPTATION DE LA MISSION
L’ISA 2010 « Accord sur les termes des mission d’audit »-A1 précise que Les missions
d’assurance, qui incluent les missions d’audit, ne peuvent être acceptées que dans le cas où
le professionnel considère que les règles d’éthique concernées, telles que celles relatives à
l’indépendance et à la compétence professionnelle, sont satisfaites.
Elle recommande également que si un expert comptable a été précédemment consulté par
les parties en relation avec cette mission, le professionnel devra prendre contact avec celui-
ci notamment dans le but :
- D’obtenir, dans le respect des règles du secret professionnel, des informations sur les
circonstances qui auraient pu conduire le client à consulter un autre professionnel ;
Une fois ces règles d’indépendance vérifiées, la CNCC recommande de prendre contact avec
les dirigeants de la société concernée afin de recueillir des informations sur la société,
l'opération de transformation envisagée et le calendrier souhaité de l'opération.
L’ISA 220 « Contrôle qualité d’un audit d’états financiers » -A8 impose au professionnel
d’obtenir les informations qu’il considère nécessaires dans les circonstances avant
d’accepter la mission dont notamment :
A l’issue de ces investigations, le professionnel doit juger s’il est en mesure d’accepter la
mission qui lui est proposée. Les deux conditions suivantes préconisées par l’ISA 201 – 3
doivent être remplies:
- Les dirigeants de la société, dans l'hypothèse où sa désignation a été effectuée par les
associes a l'unanimité ;
Les normes internationales d’audit, la norme belge relative au rapport à rédiger à l’occasion
des transformations des sociétés ainsi que la notre d’information de la CNCC en France
recommandent que si le professionnel estime être en mesure d’accomplir la mission qui lui
est proposée, il convient des termes et conditions de son intervention avec les dirigeants de
la société et consigne ceux-ci dans une lettre de mission.
En effet, la norme ISA 210 – A22 précise qu’il est dans l’intérêt respectif de l’entité et de
l’auditeur que ce dernier adresse une lettre de mission d’audit avant le début de la mission
afin d’éviter des malentendus concernant l’audit. A notre avis, cet intérêt est d’autant plus
important vu la nature spécifique de la mission, de l’imprécision de la loi quant à l’objectif de
Compte tenu de ces éléments, il est recommandé, à notre avis, que la lettre de mission
comprenne les éléments suivants :
(g) le fait qu’en raison des limites inhérentes à un examen limité, de même que de
celles relatives au contrôle interne, il existe un risque inévitable que des
surévaluations des capitaux propres puissent ne pas être détectées, même si les
travaux ont été correctement planifiés et effectués selon les normes et
recommandations professionnelles ;
(i) l’accord de la direction d’informer le professionnel des faits qui peuvent affecter
la situation comptable dont elle aurait connaissance au cours de la période
comprise entre la date du rapport et celle de l’assemblée générale ayant à
statuer sur la transformation ;
- Le coût entraîné par les investigations réalisées doit rester raisonnable eu égard à la
nature de l'opération juridique envisagée.
L'objectif principal de cette phase est de permettre à l’expert comptable de s'approprier une
La première étape consiste à procéder à des entretiens avec les principaux responsables de
l’établissement et l’étude de la documentation disponible comprenant notamment :
- Détail des actes constitutifs et modificatifs avec la nature et l’objet des modifications ;
- Derniers états financiers avec les rapports de gestion à l’assemblée générale annuelle ;
- Produits fabriqués et/ou commercialisés et plus généralement les principaux flux d’achat
et de ventes ;
- Financement et activités liées à des filiales et entités associées importantes, y compris les
En deuxième étape, l’expert comptable devrait, à notre avis, chercher à se forger une
première opinion sur l'existence et la valeur globale des actifs. En pratique, ce premier
jugement nécessite une visite dans les locaux administratifs, industriels et/ou commerciaux
de la société. Cette étape nous emble un minimum indispensable en matière d’observation
physique.
Afin d’identifier l’opération projetée, la norme belge sur le rapport à rédiger à l’occasion de
la transformation d’une société recommande au professionnel d’étudier les modalités
prévues pour l’adoption d’une nouvelle forme juridique et plus particulièrement, le rapport
spécial de l’organe de gestion comprenant l’exposé de l’intérêt que présente l’opération
pour la société. A ce niveau, Le professionnel doit prêter une attention particulière à la
motivation des parties.
Cette norme ajoute que si le rapport spécial de l’organe de gestion n’est pas disponible au
moment où il commence ses travaux, le professionnel interrogera les dirigeants pour se faire
une idée précise de l’objectif poursuivi et des circonstances prévues pour la transformation.
Lors de cette étape, le professionnel doit vérifier la manière avec laquelle les pouvoirs et les
responsabilités pour les activités d’exploitation courantes sont assignés, et de quelle manière
les relations hiérarchiques et la hiérarchie des autorisations sont établies. Cette démarche
permet de bien définir le cadre organisationnel dans lequel les activités d'une entité sont
planifiées, exécutées, contrôlées et revues.
La traçabilité d’une opération comptable est un élément nécessaire pour bien focaliser les
zones de risques de l’entité. Cette analyse se fait à partir des systèmes d'enregistrements et
des procédures mis en place pour initier, enregistrer, traiter l’information financière. Un
système comptable rigoureux est la garantie d’une information financière fiable.
rapport. Tel est le cas par exemple d’une société de commerce en détail disposant de
plusieurs points de ventes avec un volume important de transactions et qui ne dispose pas
d’un système assurant l’intégration automatique des ventes et des encaissements dans le
logiciel comptable engendrant un volume important de traitements manuels et de retards
considérables dans le traitement et la restitution des données financiers et comptables.
3. PLANIFICATION DE LA MISSION
La norme ISA 300 « Planification d’un audit des états financiers » dispose que l’auditeur doit
planifier l’audit afin que la mission soit réalisée de manière efficace. La planification d’un
audit d’états financiers implique l’établissement d’une stratégie générale d’audit et
l’élaboration d’un plan de mission.
La planification n'est pas une phase d'audit isolée. Il s'agit d'un processus continu et itératif
qui commence depuis le déclenchement de la mission et se poursuit jusqu'à son
achèvement.
La même norme dispose que la planification exige de procéder à certains travaux avant la
mise en ouvre des procédures tendant à l’identification et l’évaluation des risques
d’anomalies significatives dont notamment :
- les procédures analytiques à mettre en œuvre aux fins de l’évaluation des risques ;
- la participation d’experts;
fin d’année et autres primes à payer, la charge d’impôt, etc.) conformément aux règles
d’évaluation.
Le choix retenu par la norme belge d’établissement systématique d’une situation comptable
intermédiaire active et passive résultant sans addition ni omission de la balance des comptes
est plus appropriée et gagnerait â notre avis à être retenue en Tunisie. Toutefois deux
remarques doivent être précisées à ce niveau :
- Le professionnel doit s’assurer que cette situation est établie sous la responsabilité de
l’organe de gestion en utilisant le même référentiel comptable utilisé pour les comptes
annuels. Il s’agit là d’une condition préalable pour l’acceptation de la mission
conformément aux paragraphes 3er 4 de la norme ISA 210 « Accord sur les termes et
conditions d’une mission d’audit » ;
En dernier lieu, il y a lieu de souligner que le professionnel devrait être attentifs aux
événements postérieurs à la date de l’établissement de la situation intermédiaire et jusqu’à
la date de l’établissement de son rapport pouvant avoir un effet significatif sur la situation de
la société.
Afin d’identifier les zone de risques potentiels, le professionnel doit se baser sur sa
connaissance acquise lors de la prise de connaissance générale de la société et de l’opération
Cependant l’examen analytique initial ne fournit qu’une première indication générale sur les
zones de risques. C’est pourquoi la prise en considération des autres informations réunies
lors de l’identification des risques d’anomalies significatives conjointement avec les résultats
des procédures analytiques peut aider le professionnel à comprendre et à évaluer les
résultats des procédures analytiques (ISA 300 « Compréhension de l’entité et de son
environnement » - A14). C’est ainsi que le professionnel doit prendre en considération
principalement les éléments suivants :
Le seuil de signification peut être défini comme l’ampleur des omissions ou inexactitudes
affectant l’opinion que se fera le professionnel sur la situation soumise à son contrôle, tandis
que l’erreur tolérable consiste en l’ampleur des omissions ou inexactitudes affectant
l’opinion du professionnel sur le solde d’un compte.
Le calcul du seuil de signification se base sur des facteurs quantitatifs. Le choix de ces
facteurs s’effectuera en fonction de facteurs qualitatifs tels que la nature des activités de
l’entreprise (par exemple : l’activité commerciale, industrielle, sa structure financière ….). La
détermination du seuil de signification servira à la détermination de l’erreur tolérable par
compte.
1er cas: Sur la situation communiquée, le capital de la SARL s'élève à 250 000 DT pour des
capitaux propres totalisant 2 750 000 DT. La marge dégagée est donc de 2 500 000 DT. Il est
clair que dans une telle situation et compte tenu de l'objectif à atteindre (attester que les
capitaux propres sont au moins égaux au capital social), le seuil de signification pourra être
assez élevé.
2ème cas: Les données disponibles font apparaître que les capitaux propres s'élèvent à
251 500 DT pour un capital social de 250 000 DT. Il est évident que la mission du
professionnel sera alors beaucoup plus délicate. Une telle situation présente même en fait
un problème de principe : En effet, peut-on émettre une opinion professionnellement
justifiée sur l'exactitude d'une situation comptable à 1 500 DT près ?
Soulignons que ce second cas se présente en pratique assez fréquemment lorsque la société
décide d'augmenter son capital préalablement à l'opération de transformation. Dans de
nombreux cas, cette augmentation est imposée par les dispositions légales relatives au
capital minimum de la SA. Par contre, il arrive également que la société profite de la réunion
d'une assemblée générale extraordinaire pour procéder à une augmentation préalable du
capital au dessus du minimum légal requis : l'exemple schématique ci-dessous met en
évidence l'incidence pratique de cette décision sur la fixation du seuil de signification par le
professionnel.
Dans la première hypothèse, le professionnel dispose d'une «marge» assez confortable, alors
que dans la seconde hypothèse cette «marge» est nulle. Il apparaît donc clairement que la
fixation du seuil de signification sera directement influencée, au cas d'espèce, par le
montage juridique retenu.
ET = 75 % du SS si les risques inhérents sont faibles et si les risques de contrôle sont faibles
Conformément à l’ISA 2010 « Planification d’un audit d’états financiers », l’auditeur doit
établir une stratégie générale d’audit et un plan de mission.
La stratégie générale d’audit est un document établi par l’auditeur qui mentionne les
décisions clés concernant l’étendue, le calendrier et la conduite de l’ensemble de l’audit
devant servir de guide pour l’élaboration du plan de mission. La stratégie générale d’audit
définit généralement :
- Les facteurs qui, selon son jugement professionnel sont importants pour orienter les
travaux de l’équipe de mission ;
Le plan de mission est un mémorandum, détaillant la stratégie générale d’audit, établi par
l’auditeur détaillant la nature, le calendrier et l’étendu des procédures d’audit prévus que les
membres de l’équipe de mission seront appelés à mettre en œuvre. Ce plan permet de
montrer que les procédures d’audit ont été planifiées correctement, puis de les passer en
revue et de les approuver avant leur mise en œuvre. L’auditeur peut utiliser des programmes
d’audit standard ou des listes de contrôle standard, adaptés au besoin en fonction des
circonstances propres à la mission. Tel est le cas de la mission de contrôle du professionnel
nécessitant une évaluation des actifs non monétaires parallèlement aux procédures de
contrôle limités.
b) le plan de mission ;
Au cours de cette section, nous allons nous intéresser aux aspects d’audit financiers relatifs à
la mission de l’expert comptable.
L’ISA 500 « éléments probants » a défini les éléments probants comme suit : « les éléments
probants sont les Informations utilisées par l’auditeur pour aboutir aux conclusions sur
lesquelles il fonde son opinion d’audit. Les éléments probants comprennent les informations
contenues dans les documents comptables sous-tendant les états financiers, ainsi que
d’autres informations. »
Rappelons tout d’abord que l’objectif de la mission de l’expert comptable est d’établir un
examen limité d’une situation comptable intermédiaire avec un objectif particulier
d’identifier toute surévaluation des capitaux propres. Ainsi, il y a lieu de mettre en œuvre les
procédures d’audit suffisants et adéquats afin de :
- Vérifier l’existence physique des postes d’actif et la réalité des postes de passifs
i. Définition
Par ailleurs, la CNCC définit l’examen limité comme une mission par laquelle le professionnel
exprime un avis sur certaines données financières sans être obligé d’en certifier la régularité,
la sincérité et l’image fidèle mais de s’assurer que :
- Les données financières concernées ont été établies avec un soin raisonnable ;
- Les principes utilisés sont conformes à la réglementation comptable et à ceux qui sont
habituellement retenues par l’entreprise pour établir ses comptes annuels (ou
éventuellement que l’incidence des différences est clairement indiqué ; et
- L’information présentée ne risque pas d’induire en erreur ceux qui pourraient avoir à
l’utiliser.
Aux termes de cette recommandation, l'examen limité apparaît tout à fait adapté au
contrôle de la vraisemblance des données communiquées aux commissaires à l'occasion de
leur intervention dans le cadre de l'opération de transformation de la société.
Les techniques d’examen limité consistent en fait, pour l’essentiel à effectuer un examen
analytique de la situation comptable intermédiaire et d’obtenir de la direction toutes les
informations jugées nécessaires ainsi que d’autres procédés d’examen limité.
Rappelons que selon la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes : «L'examen
analytique est un ensemble de procédures de révision consistant à :
- Faire des comparaisons entre les données résultant des comptes annuels et des données
antérieures, postérieures et prévisionnelles de l'entreprise ou des données d'entreprises
similaires, et d'établir des relations entre elles;
Par ailleurs, La norme ISRE 2410 relative à l’examen limité de situations intermédiaires
précise que : « Les procédures analytiques peuvent inclure des analyses de ratios et des
techniques statistiques telles que des analyses de tendance ou des analyses de régression et
peuvent être réalisées manuellement ou à l'aide de techniques assistées par ordinateur. »
L'Annexe 2 de la même norme fournit des exemples de quelques procédures analytiques que
le professionnel peut mettre en œuvre dont notamment :
Par période, par exemple les revenus et les charges éclatés par trimestre, par
mois ou par semaine ;
Finalement, dans le cadre d’une transformation de SARL en SA, l’examen analytique des
données devrait, à notre avis être employé à trois fins
- Ensuite, afin de se forger une opinion sur la vraisemblance des données communiquées
(analyse de l'évolution du résultat par comparaison des postes, contrôle des marges,
jugement des délais moyens de règlements clients et fournisseurs) ;
- savoir si des changements sont intervenus dans les principes comptables ou dans la façon
de les appliquer ;
corrigées ;
- savoir si les transactions entre parties liées ont été correctement enregistrées et si une
information appropriée est fournie avec l'information financière intermédiaire ;
Et concernant les autres procédures d’examen limité, le professionnel peut mettre en œuvre
notamment les procédures suivantes :
à la comptabilité, tel que le grand livre, ou à une balance consolidant qui est en
accord ou est rapprochée de la comptabilité ; et
- prendre en considération l'incidence des questions qui ont, lors de l’audit ou de l’examen
limité précédent, entraîné, le cas échéant, une modification du contenu du rapport
d'audit ou d'examen limité, ainsi que des ajustements comptables enregistrés ou des
anomalies non ajustées ;
- déterminer si la direction a identifié, jusqu'à la date du rapport d'examen limité, tous les
événements qui peuvent requérir des ajustements ou une information à fournir avec
l'information financière intermédiaire ;
(a) s'enquérir auprès de la direction de ses plans d'actions futures basés sur son
évaluation du risque de non continuité de l'exploitation, la faisabilité de ces plans, et
déterminer si la direction est d’avis que le résultat de ces plans améliorera la situation ;
et
En effet, et bien que la norme internationale d’examen limité ne prévoit pas cette démarche,
nous recommandons d’étendre les diligences d’examen limité par ces travaux puisque le
niveau de fiabilité attendu de cette situation nous parait plus élevé qu’un simple examen
limité.
- L’existence et la nature des biens composant l'actif et que la société est titulaire des
droits correspondants ;
- La réalité des éléments de passif et qu'il n'existe pas d'élément significatif qui ne serait
pas comptabilise au passif du bilan
Trois techniques essentielles peuvent être envisagées pour contrôler l’existence des actifs, à
savoir : l’observation physique, la confirmation directe et le contrôle par liquidation
Il a y lieu de noter que ces approches ne font pas partie des diligences d’examen limité de la
situation intermédiaires conformément au paragraphe 20 de la norme internationale
d’examen limité ISRE 2410 qui dispose que : « un examen limité ne requiert généralement
pas de tests des documents comptables sur la base d'inspection, d'observation physique ou
de confirmations externes ». Toutefois, à notre avis, cette étape constitue un préalable
indispensable à l’appréciation des actifs non monétaires.
i. L’observation physique
Elle trouve notamment à s'appliquer en principe aux immobilisations corporelles, aux stocks,
aux effets en portefeuille, aux espèces, etc.
Dans le cadre des missions étudiées, cette approche est en pratique souvent inadaptée. En
effet, pour les stocks par exemple, l'intervention a posteriori du professionnel exclut en
général toute possibilité d'assister à l'inventaire physique. De même lorsque des
immobilisations importantes sont situées à l'étranger, on conçoit bien qu'un déplacement
du professionnel afin d'en constater l'existence physique conduirait, dans la plupart des cas,
à engager des frais tout à fait disproportionnés avec le coût normal de la mission.
Cette technique de contrôle est souvent difficile à mettre en œuvre en raison des délais
qu'elle entraîne nécessairement (sélection des tiers à confirmer, attente des réponses,
relances, exploitation des réponses).
Cette approche est en général possible, mais elle ne permet pas de contrôler l'existence de
tous les actifs.
En outre, un contrôle par liquidation implique qu'il existe un certain délai entre la date des
documents examinés et la date des contrôles, ce qui est en contradiction avec le principe
selon lequel les commissaires doivent intervenir sur une situation établie à une date la plus
proche possible de celle de la transformation.
Au vu des développements précédents, on peut déduire que les contraintes liées à la nature
spécifique de la mission et notamment le délai court de son exécution ne permettent pas de
mettre en œuvre pleinement les techniques d’audit préconisés.
S'il est évident qu'il n'existe pas une solution unique aux problèmes soulevés, chaque cas
étant un cas d'espèce, nous sommes d'avis que le professionnel pourra toutefois employer
la lettre d'affirmation.
Rappelons que ce document consiste en une attestation établie par les dirigeants de la
société, affirmant sur un point déterminé ou sur un ensemble de points, que les informations
communiquées sont exactes et complètes. Cette lettre affirme généralement aussi l'absence
de la survenance, jusqu'a la date du rapport sur la transformation, de faits ou d'événements
susceptibles d'affecter, de manière significative, la valeur comptable des éléments entrant
dans la détermination des capitaux propres.
Lorsque les dirigeants refusent de fournir ou de confirmer une ou plusieurs des déclarations
écrites demandées par le professionnel, celui-ci s'enquiert auprès d’eux des raisons de ce
refus. En fonction des réponses formulées, le professionnel tire les conséquences
éventuelles sur l'expression de ses conclusions.
Nous avons développé précédemment que le professionnel est amené, dans le cadre de la
collecte des éléments probants, à contrôler l’existence des éléments d’actifs et la réalité des
éléments de passifs. Nous avons examiné à ce titre les limites des techniques d’audit
pouvant être mises en œuvre par le professionnel compte tenu des limites de la nature de sa
mission.
Au cours de cette étape, le professionnel serait amené à contrôler ces éléments en termes
d’évaluation. L’objectif de son contrôle consiste à prendre connaissance des règles et
méthodes comptables appliquées par la société et vérifier que celles-ci sont conformes aux
principes comptables applicables en Tunisie et sont régulièrement appliquées.
Un premier paragraphe sera consacré aux différents cas de remise en cause des valeurs
comptables. Nous aborderons au cours du deuxième paragraphe quelques exemples
pratiques pour l’appréciation des biens composants l’actif social. En dernier lieu, nous
traiterons des procédures à mettre en œuvre pour l’identification des avantages particuliers
Diverses circonstances peuvent conduire à une surévaluation de l'actif social; on peut citer:
Lorsque la valeur réelle des biens apparaît inférieure à leur valeur comptable, il s'agit a priori
d'une situation exceptionnelle puisqu'elle va à l'encontre de la règle de prudence. En effet,
rappelons que le cadre conceptuel de la comptabilité prévu par le système comptable des
entreprise définit la convention prudence dans les termes suivants : «La prudence est la prise
en compte d'un certain degré de précaution dans l'exercice des jugements nécessaires pour
préparer les estimations dans des conditions d'incertitudes, pour faire en sorte que les actifs
ou les revenus ne soient pas surévalués et que les passifs ou les charges ne soient pas sous-
évalués.» C'est par application de ce principe que le professionnel devra veiller à ce que:
- les capitaux propres, tels qu'ils ressortent des documents sociaux communiqués, ne
dissimulent pas de moins-values;
- les dépréciations nécessaires aient été constatées dans les comptes présentés.
Rappelons que, les subventions d'investissement entrant dans la composition des capitaux
propres sont grevés d'une dette d'impôt, la question suivante se pose : le professionnel doit-
il minorer les capitaux propres du montant de cet impôt latent?
Il y a lieu de préciser que la comptabilisation des dettes pour impôt latent n’est pas
préconisée par le système comptable des entreprises ni par le système fiscale tunisien. Ainsi,
et bien que la prise en compte de ces dettes potentielles par le professionnel permet de
mieux appréhender la réalité économique et financière de la société, cette position ne parait
pas acceptable puisque ces éléments ne peuvent pas être constatés. En effet, la CNCC estime
que lors d’une transformation des SARL en SA, la détermination des capitaux propres doit se
faire en tenant compte uniquement de la somme algébrique des rubriques constituants les
En suivant le même principe ci-dessus, les éléments non comptabilisés ne peuvent pas être
pris en considérations à moins qu’ils satisfont les règles de prise en compte auquel cas ils
devraient être inclus dans l’appréciation des capitaux propres.
En pratique, la difficulté réside souvent pour le professionnel dans la distinction entre les
véritables dettes potentielles et les passifs réels, nés et actuels, révélés dans les comptes,
mais qui néanmoins devraient être pris en considération pour la détermination des capitaux
propres. Nous reviendrons sur les problèmes liés au passif latent au paragraphe 2 de la
présente section).
Si à l'issue des contrôles, le montant des capitaux propres (éventuellement minoré des
moins-values non constatées en comptabilité) est supérieur au montant du capital social, le
professionnel disposera de suffisamment d'éléments pour établir l'attestation requise, et il
n'aura pas, sur un plan pratique, d'intérêt à rechercher des éventuelles plus-values.
Par contre, dans le cas inverse (capitaux propres inférieurs au capital social), il peut arriver
que la prise en compte de certaines plus-values permette l'établissement de ladite
attestation.
Notons à ce titre que cette réévaluation éventuelle doit être décidée avant son intervention.
En effet, le professionnel n’ a pas à procéder à une réévaluation des actifs dans le cadre de sa
mission, sa mission se limite uniquement à vérifier que la valeur réelle des éléments d'actif
A notre avis, le professionnel peut être amené à majorer l'actif social, et par voie de
conséquence les capitaux propres, afin de régulariser la prise en compte à tort d'une
dépréciation injustifiée ou devenue sans objet.
En effet, même si les corrections apportées entraînent une majoration de l'actif social, il
s'agit ici de rétablir la sincérité des comptes sociaux.
On pourrait s’interroger si le professionnel peut retenir dans son estimation des biens
composant l'actif social, la valeur du fonds de commerce créé par la société?
A notre avis la réponse ne peut être que négative compte tenu que ce fonds de commerce
ne peut pas être comptabilisé et que la définition légale des capitaux propres ne permet pas
d'inclure un élément non comptabilisée;
Par ailleurs, nous sommes d'avis que le professionnel devrait signaler pour information aux
associés, l'existence d'un fonds de commerce non valorisé au bilan, mais qu'il ne devra en
aucun cas tenir compte de cette valeur pour attester que le montant des capitaux propres
est supérieur au capital social.
5.2 Exemples de difficultés pratiques pour l’appréciation des actifs non monétaires
Les développements ci-après visent à mettre en évidence les points sur lesquels il convient
notamment d'être particulièrement attentif dans le cadre de la mission d'appréciation de la
valeur des biens. Ils ne constituent en aucun cas une liste exhaustive des difficultés
63
LAMY SOCIETES n° 2259, page 915
a) Frais préliminaires
A notre avis, le professionnel devrait s'assurer que les règles comptables relatives à ce poste
(nature des frais immobilisés et rythme des amortissements pratiqués) ont été correctement
appliquées. Il devrait effectuer le même type de diligences pour les charges à répartir.
b) Fonds commercial
Nous avons déjà indiqué que le professionnel ne peut pas retenir dans son appréciation de
l'actif social la valeur du fonds de commerce créé par la société.
Nous ne reviendrons pas ici sur les contrôles traditionnels relatifs au jugement du niveau de
la dépréciation constatée par voie d'amortissements (durée, mode, calculs, etc... )
Rappelons que, pour les immobilisations corporelles, c'est la valeur nette comptable
résultant du plan d'amortissement qui est retenue comme valeur d'inventaire, sauf si la
valeur actuelle est jugée notablement inférieure. Or, la valeur actuelle se définit comme une
valeur d'estimation qui s'apprécie en fonction du marché et de l'utilité du bien pour
l'entreprise.
Conformément à ces règles comptables, le professionnel pourra être amené à retenir pour
son appréciation une valeur d'actif inférieure à la valeur nette comptable affichée au bilan.
- Lorsqu'il s'agit de titres non cotés, il convient dans un premier temps d'examiner la
situation nette de la société détenue, afin de s'assurer qu'il n'y a pas lieu de constater une
dépréciation sur ces titres à la date de la transformation. Or, il arrive que la société filiale
ne dispose pas d’une situation ni même une balance à la date d’arrêté de la situation
intermédiaire. Dans la mesure où la constatation d'une éventuelle dépréciation aurait une
incidence significative sur l'actif social, cette limitation doit-elle conduire le professionnel à
formuler une réserve dans son rapport, ou bien peut-il imposer à la filiale d'établir une
situation? Et, en tout état de cause, le professionnel est-il habilité à contrôler les comptes
de la filiale?
- La seconde difficulté qui se pose en fait à chaque inventaire, est rappelée ici pour mémoire
en raison de son importance. Pour les titres de participation, l'approche objective consistant
à comparer la valeur nette comptable à la quote-part de situation nette ne suffit pas pour
déterminer le niveau de la provision à constituer éventuellement. En effet, rappelons que
l'entreprise peut, dans certains cas, accepter pour prendre une participation dans une
société, de payer un prix supérieur à la valeur nette comptable, soit en considération de sa
valeur intrinsèque, soit pour des raisons subjectives (volonté d'obtenir le contrôle de la
société, élimination d'un concurrent, assurance d'une stabilité des contrats de sous-traitance
conclus avec la société dominée ...). Conformément aux dispositions de la norme comptable
NC 07 relative aux placements, le professionnel devra s'assurer que la valeur de la
participation détenue correspond bien à ce qu'un chef d'entreprise prudent et avisé
accepterait de décaisser pour l'obtenir s'il avait à l'acquérir, c'est à dire sa valeur d'usage,
laquelle est fonction de l'utilité que la participation présente pour l'entreprise. La norme a
même précisé que parmi les éléments à prendre en considération pour l'estimation, figurent
notamment les motifs d'appréciation sur lesquels repose la transaction d'origine. Par
conséquent en pratique, lorsque le professionnel constatera que la valeur comptable - c'est
à dire en règle générale le prix payé pour l'acquisition - est supérieure à la quote-part de
l'actif net actuel, ce supplément devra être analysé, afin de s'assurer que la justification de
cette «survaleur» existe toujours, ou au contraire qu'elle a totalement ou partiellement
disparu. Les justifications données au maintien d'une valeur supérieure à la quote-part
d'actif net devront reposer sur des éléments objectifs. La démarche du professionnel
s'effectue donc en trois temps:
Les créances doivent être estimées à la «valeur actuelle », qui s'apprécie en fonction du
marché et de l'utilité du bien pour l'entreprise». Cette valeur actuelle peut être soit la valeur
nominale, la valeur actualisée ou la valeur d’utilité.
A notre avis, le professionnel ne pourra pas remettre en cause les valeurs nettes
comptables ainsi dégagées mais il devra, si cela est significatif, faire mention dans son
rapport de la méthode retenue et de son incidence.
Nous avons déjà souligné les difficultés auxquelles le professionnel se trouve en général
confronté en matière de contrôle de l'existence des valeurs d'exploitation.
En effet, l'estimation de la validité des méthodes de détermination des prix de revient est
toujours une tâche délicate. Cette difficulté se trouve encore accrue dans le cadre d'une
transformation en raison du délai généralement réduit dont dispose professionnel pour
prendre connaissance des procédures de contrôle interne de l'entreprise.
Pour le professionnel, la difficulté majeure ne réside pas tant dans la justification des
dettes affichées à la date de la transformation, mais plutôt dans la recherche des passifs
latents.
Compte tenu de ce qui a été précédemment exposé au sujet du délai réduit d'intervention
et de l'inadaptation de la technique de confirmation directe, le contrôle des dettes
présente des difficultés pratiques.
A notre sens, le professionnel devra surtout chercher à s'assurer que les dettes sont
correctement administrées. Pour le poste fournisseurs, par exemple cette approche
conduira notamment :
- A juger le suivi matériel des comptes (justifications de soldes, lettrages apparents ... ),
etc.
Pour la détection d'éventuels passifs non constatés dans les comptes, l'entretien
préalable destiné à prendre connaissance de l'entreprise revêt toute son importance.
Ainsi, les différents domaines évoqués au cours de l’entretien peuvent permettre de déceler
les risques suivants :
- Climat social : existe –t- il des litiges en cours en matière de prud’homme qui devraient
donner lieu à la constitution d’une provision ?
- Activité de la société : Y-a-t'il lieu de constituer une provision pour garantie destinée à
couvrir les dépenses de réparation engagées dans le cadre de la garantie-clients?
La loi n'a donné aucune définition de l'avantage particulier, elle a seulement prévu
de le soumettre à une procédure de vérification dans certains cas.
En fait, on peut dégager trois catégories d'avantages particuliers suivant qu'il est accordé :
- d'une part, toute convention correspondant à un avantage particulier tel qu'il vient
d'être défini, doit-elle être examinée dans le cadre de la mission du professionnel, même
si elle n'est pas née à l'occasion de la transformation de la SARL?
- d'autre part, dans le cadre de son indication, le professionnel est-il tenu de porter un
jugement sur les avantages particuliers, ou bien doit-il simplement en donner une
description afin d'informer les associés ou les tiers intéressés ?
Il existe diverses prises de position relatives au contrôle des avantages particuliers par un
commissaire aux apports, à l'occasion d'une constitution de société ou d'une
augmentation de capital auxquelles ont peut se référer pour répondre à ces
interrogations.
En se référant à la rédaction des articles 173 et 164 du code des sociétés commerciales, les
avantages particuliers que le professionnel doit apprécier sont ceux qui sont stipulés, c'est-à-
dire sur lesquels, selon la loi, les associés à sont appelés à se prononcer et qui figurent dans
le projet de modification des statuts.
Cette position devrait être à notre avis nuancée. En effet, le professionnel peut identifier à
l’occasion de ses travaux des avantages particuliers mais non stipulés. Il est recommandé
dans ce cas de discuter avec la gérance de ces avantages particuliers afin de vérifier leur
fondement et d’en informer les associés dans son rapport le cas échéant.
Tel est le cas lorsque les avantages particuliers sont nés à l'occasion d'une opération
accessoire à la transformation. Prenons l'exemple suivant : une augmentation de capital
est réalisée par émission de nouvelles parts souscrites au pair par de nouveaux
associés, malgré l'existence de réserves importantes. Les nouveaux associés bénéficient
donc d'un avantage correspondant à leur droit sur les réserves antérieurement
constituées. Dans la mesure où cette augmentation de capital a pour but de permettre
la transformation régulière de la société (porter le capital à 5 000 DT et/ou le nombre
d'associés à 7), elle devient l'accessoire de la transformation : l'avantage particulier
constaté entrerait donc dans le cadre de la mission de l'article 144 du code des
sociétés commerciales .
L’article 173 du code des sociétés commerciales évoque une indication des avantages
particuliers. A notre avis, le professionnel n’a pas une mission d’appréciation semblable à
celle des actifs non monétaires, sa mission se limite à l’identification de ses avantages et leur
indication aux associés dans son rapport. Néanmoins, il vérifie qu’une information complète
a été donnée aux associés sur la nature des avantages particuliers.
6. CONCLUSIONS ET RAPPORT
Le professionnel établit un rapport sous la forme écrite daté du jour de l’achèvement de ses
travaux.
A notre avis, et en vertu d’une lecture combinée des dispositions de la norme ISRE 2410
relative à l’examen limité, à la norme belge de l’IRE relative au rapport à rédiger à l’occasion
des opérations de transformation ainsi qu’à la note d’information de la CNCC, le rapport
peut être structuré comme suit :
- un intitule ;
- le destinataire du rapport ;
• le rappel de sa qualité l’expert comptable en vertu de l’article 144 du code des sociétés
commerciales et les conditions de sa désignation ;
• une description indiquant dans quelle mesure l’expert comptable a pu appuyer ses travaux
sur une organisation administrative et comptable suffisante dans le contexte de l’opération ;
64
A notre avis, il est indispensable que la situation financière objet du contrôle soit annexée au rapport du
professionnel pour une meilleure lecture des conclusions de ses travaux
• une indication que la mission de l’expert comptable ne constitue pas un audit des états
financiers et que les diligences mises en œuvre n’ont pas couvert tous les aspects qui
seraient nécessaires dans le cadre de l’attestation de l’image fidèle des comptes annuels et
qu’en conséquence elle ne permet pas de fournir l'assurance qu’il a relevé tous les faits
significatifs qu'un audit permettrait d'identifier ;
- une conclusion attestant si le montant des capitaux propres est ou non au moins égal
au capital social ;
- la date du rapport
- Les observations du professionnel sur la valeur des biens composant l'actif social peuvent
(ou non) conduire a la conclusion que le montant des capitaux propres n'est pas au
moins égal au montant du capital social. De la sorte, lorsque le professionnel formule des
observations, après avoir exposé celles-ci, il indiquera, selon le cas, si, a la suite desdites
observations, les capitaux propres sont au moins égaux au capital social ou si, au
contraire, les capitaux propres sont inferieurs au capital social.
- Si les observations font état d'incertitudes ou de limitations (soit parce que les données
fournies par la gérance sont insuffisantes, soit parce que le professionnel se trouve
confronté à une incertitude déterminante pour la valorisation des actifs ou passifs) dont
les incidences sur le montant des capitaux propres au regard du montant du capital social
ne peuvent être clairement circonscrites, le commissaire a la transformation fera état de
son impossibilité d'attester que les capitaux propres sont au moins égaux au capital
social.
- Le professionnel peut inclure dans son rapport des remarques qu’il estime nécessaire à
l’information des associés. Tel est le cas notamment lorsque :
Le montant des capitaux propres n’est au moins égal au capital social qu'en
raison de la réalisation préalable d'une réduction du capital envisagée
En notre qualité d’expert comptable désigné en application des dispositions de l’article 144
du code des sociétés commerciales, par décision unanime des associes en
date du ... / (ou par ordonnance de Monsieur le Président du Tribunal de première instance
de ………..en date du ...). Nous avons établi le présent rapport afin de vous faire connaitre
notre appréciation sur l’existence de toute surévaluation des capitaux propres, de nous
prononcer sur le montant des capitaux propres par rapport au capital social et de vous
indiquer tout avantage particulier stipulé dans le projet de statuts de la SA.
Nos travaux ont porté sur les états financiers intermédiaires de la société arrêtée au
…/…/…. Et comportant un bilan, un état de résultat, un état des flux de trésorerie et des
notes aux états financiers. Ces états financiers intermédiaires, prévus en annexe du présent
rapport, qui font apparaitre un total Bilan de ………….. et un résultat net de ……….. sont
établis sous la responsabilité de la gérance. Notre responsabilité est d'exprimer une
conclusion sur ces états financiers intermédiaire sur la base de notre contrôle.
Nous avons mis en œuvre les diligences que nous avons estimé nécessaires au regard des
normes internationales d’audit et d’examen limité et des recommandations professionnels
relative a cette mission. Ces diligences ont consisté
- à vérifier si, compte tenu des événements survenus depuis la date des états financiers
intermédiaires, le montant des capitaux propres déterminé selon les mêmes règles et
méthodes comptables que celles utilisées pour l'établissement des derniers comptes
annuels est au moins égal au montant du capital social.
L'étendue de notre contrôle est très inférieure à celle d'un audit effectué selon les Normes
internationales d’audit et, en conséquence, ne nous permet pas d'obtenir l'assurance que
nous avons relevé tous les faits significatifs qu'un audit permettrait d'identifier. En
conséquence, nous n'exprimons pas d'opinion d’audit.
Nous n'avons pas d'observation à formuler sur l’existence de toutes surévaluations des
capitaux propres.
Sur la base de nos travaux, nous attestons que le montant des capitaux propres est au
moins égal au montant du capital social.
(le cas échéant) Les avantages particuliers stipulés consistent à…………………..et n'appellent
pas d'observation de notre part
Après avoir défini au cours de la première partie les objectifs d’intervention ainsi que les
aspects relatifs à la procédure d’exécution du commissaire aux comptes de la société, s’il
existe, chargé d’élaborer un rapport spécial joint au rapport du gérant conformément à
l’article 435 du code des sociétés commerciales, nous allons au cours du présent chapitre
essayer de définir une méthodologie de conduite de cette mission.
Nous avons vu que cette mission peut être définie comme une mission spéciale exécutée par
le commissaire en place et ayant pour objectifs :
Comme c’est le cas pour la mission de l’expert comptable ou du comptable visée à l’article
144 du code des sociétés commerciales, les problèmes de responsabilité soulevés à
l’occasion de cette mission ne pouvant être atténués que par l’accomplissement des
diligences suffisants et adéquats, et devant l’absence d’un cadre normatif spécifique à
l’exécution de cette mission en Tunisie, la méthodologie de conduite de la mission que nous
allons proposer s’inspirera des développements spécifiques découlant de la doctrine en
France (La compagnie nationale des commissaires aux comptes –CNCC-) et de la
normalisation en Belgique (norme relative au rapport à rédiger à l’occasion de
transformation des sociétés de l’Institut des Réviseurs d’entreprises –IRE-) ainsi que des
pratiques professionnels en vigueur en Tunisie
1. PLANIFICATION DE LA MISSION
s’appliquer. Toutefois, le commissaire aux comptes, doit prendre connaissance de tous les
documents relatifs à l’opération de transformation comprenant les documents juridiques
relatifs à l’opération ainsi que la situation financière auditée par l’expert comptable
accompagnée du rapport correspondant.
D'un point de vue pratique, pour déterminer les travaux à réaliser dans le cadre de la prise
de connaissance des documents juridiques relatifs à la transformation de la société, il
convient de préciser
- d'autre part, quels sont les documents susceptibles de fournir lesdites informations.
b) La situation revue par l’expert comptable peut servir mieux à l’analyse des données
financières et d’exploitation de la société puisqu’il s’agit d’une situation récente et qui
offre des garanties de sa fiabilité compte tenu de sa revue préalable (et bien qu’il
s’agisse uniquement d’un examen limité)
c) La conclusion du rapport du commissaire aux comptes doit, à notre avis, figurer parmi
les constations formulés dans le rapport du commissaire aux comptes lorsqu‘elle est
assortie de réserves ou de limitations en vue d’informer davantage les associés sur
cette situation.
A notre avis, il ya lieu dans cette étape de prendre contact avec l’expert comptable afin de
s’enquérir sur les principales conclusions soulevées lors de sa mission.
- Vérifier l’existence de toute irrégularité ou incohérence dans les documents établis (tel
que l’existence de dispositions statutaires non conformes avec les dispositions du code
des sociétés commerciales pour les SA, incohérence dans la rédaction des projets de
résolutions, l’existence d’un date d’effet de la transformation rétroactive,etc
- Identifier toute information qui doit être portée à la connaissance des associés tel que
l’existence dans le projet de statuts de dispositions qui n’étaient pas prévues dans les
statuts d’origine
- Le commissaire doit examiner les documents qui lui sont proposés (projet de statuts,
projets de résolutions, etc) afin d’identifier toute augmentation éventuelle des
engagements des associés ou un groupe d’associés en comparaison avec ceux existant
avant la transformation ;
- Le commissaire aux compte doit examiner toute disposition statutaire pouvant limiter les
pouvoirs des petits porteurs tel que par exemple l’obligation de disposer d’un nombre
minimum d’actions pour être nommé administrateur ou pour assister aux assemblées
générales.
Lorsque le commissaire aux comptes identifie une disposition pouvant augmenter les
engagements des associés ou limite les pouvoirs de certains associés, il doit s’entretenir avec
la gérance afin d’obtenir une explication de ces dispositions. Dans la mesure où ces
dispositions n’ont pas été corrigées, il doit en informer les associés dans son rapport.
- les agrégats caractérisant le niveau d'activité de la société, les résultats dégagés, et leur
évolution ;
Le commissaire aux comptes prêtera une attention suffisante aux observations formulées
par l’expert comptable et approfondira ses investigations par rapport aux éléments soulevés.
Il prêtera également une attention aux variations observées dans la situation financière de la
société telle qu’elle ressort de la situation intermédiaire. Il s’entretiendra avec la gérance et
le cas échéant l’expert comptable susvisé.
Ainsi, le commissaire aux comptes serait amené à présenter aux associés les données clefs
de la situation financière actuelle de la société tel que fonds de roulement, ratios de
structure financière, composition du chiffre d’affaire)
Les principaux résultats de cette analyse étant destiné à l’information des associés, à notre
avis, le commissaire aux compte devrait indiquer si la situation financière de la société a subi
une quelques modification par rapport aux derniers exercices audités et son explication des
raisons de ces modifications.
Si les contrôles effectués font apparaître que des évènements futurs risquent de remettre
en cause le principe même de la continuité de l'exploitation, le commissaire aux comptes
devra préalablement discuter avec la gérance de ces risques et de son plan d’action afin de
faire face à cette situation. Il décide, selon son jugement professionnel de l’importance de ce
risque, d’en faire état dans son rapport.
Une telle situation peut paraître a priori assez contradictoire avec la volonté de transformer
la SARL en SA, opération normalement effectuée afin d'offrir une structure juridique mieux
adaptée à une société en développement. En fait :
Par ailleurs, le commissaire aux comptes doit mettre en application, les dispositions de la
norme ISA 570 « continuité d’exploitation ». En effet, cette constatation peut avoir des
conséquences sur sa mission permanente et sur la présentation des états financiers.
3. CONCLUSIONS ET RAPPORTS
A- Travaux de contrôle
1. A-t-on procédé à l’identification de l’opération
projetée, soit :
Examen des actes de cessions éventuelles réalisées
avant la transformation
examen du registre des associés
examen des statuts anciens et nouveaux
examen des dispositions statutaires particulières
contenues dans les nouveaux statuts dans le respect
de l’égalité du traitement des associés
examen des dispositions statutaires particulières
pouvant toucher les intérêts des minoritaires
examen du projet de résolutions de l’assemblée
générale extraordinaire ayant à décider la
transformation
examen du projet de procès verbal du premier
conseil d’administration
2. A-t-on reçu le rapport spécial de la gérance afin
d’identifier l’opération projetée ?
3. A-t-on reçu le rapport de l’expert comptable sur la
situation intermédiaire accompagné de la situation
contrôlée?
Et si ce rapport ne contient pas en annexe cette
situation, a-t-on obtenu cette situation ?
4. Si l’examen des documents juridiques révèle des
incohérences et/ou irrégularité, une demande
d’information a-t-elle été effectuée à la gérance ?
Une réponse claire a-t-elle été fournie ?
Sinon, des corrections ont-t-elles été opérées ?
5. Si l’analyse financière de la situation intermédiaire
révèle des variations et/ou ratios, une demande
d’information a-t-elle été effectuée à la gérance ?
Le commissaire aux comptes établit un rapport sous la forme écrite daté du jour de
l’achèvement de ses travaux.
- un intitulé ;
- le destinataire du rapport ;
- la date du rapport
Dans la synthèse de son analyse de la situation de la société, le commissaire aux comptes fait
état des constatations qu'il estime utile de porter à la connaissance des associés : ces
constatations peuvent consister à :
- généralement tout fait devant, selon le commissaire aux comptes, être pris en
considération par les associés pour prendre leur décision
En notre qualité de commissaire aux comptes nous avons établi le présent rapport sur
l’opération de transformation de la forme juridique de votre société ABC SARL en société
anonyme au capital de …. DT totalement libéré, divisé en …. Actions de …. Chacune.
Nous avons mis en œuvre les diligences que nous avons estimé nécessaires au regard des
recommandations professionnelles relative a cette mission. Ces diligences ont consisté
Sur la base des diligences accomplies, nous attestons que les conditions et les modalités de
réalisation de l’opération de transformation sont régulières et que cette opération
n’augmente pas les engagements des associés et n’affecte en rien leurs intérêts.
Section 2 : Annexes
Section 2 : Annexes
1. PRESENTATION DE LA SOCIETE
La société XYZ a été crée sous la forme d’une SARL en date du 16 avril 2007. Le capital social
s’élève à 120 000 DT. Il est réparti en 12 000 parts sociales de 10 DT chacune entièrement
libéré à la constitution.
- La maintenance et la réparation de ces installations, pour ses clients ou pour son propre
compte.
- La prise de participation sous toutes ses formes et notamment par voie de création de
sociétés nouvelles, d’apport, de souscription et d’achat de titres ou droits sociaux, de
fusion dans toutes sociétés, consortiums, associations, ou autres groupements, créés ou
à créer, tunisiens ou étrangers, ayant ou non, directement ou indirectement des
exploitations de même nature que celles ci dessus.
En date du 05/07/2008, des cessions de parts sont réalisés. Le groupe XY a cédé à deux de
ses dirigeants deux parts sociales chacun une part. Mr Z a cédé 3 parts sociales à trois
membres de sa famille chacun une part. La réalisation de ces cessions de parts a été réalisée
à la valeur nominale des parts sociales pour porter le nombre d’associés à 7 en préparation
de l’opération de transformation en SA.
La décision de transformation a été discutée et validée par les associés au mois de mai 2008.
Les démarches ont aussitôt commencé et ont abouti à l’établissement des documents
suivants :
1. Une notification de la cession des parts sociales a été effectuée conformément aux
dispositions de l’article 109 du code des sociétés commerciales à la société et à chacun
des associés en date du 25/06/2008;
2. La société XYZ a notifié aux cédants son acceptation des cessions envisagées ;
3. Les actes de cession présentés ci-avant ont été établis et signés en date du 05/07/2008
afin de porter le nombre d’associé à 7 associés ;
4. Une assemblée générale a été tenue le 31/07/2008 avec la présence de tous les associés
et a pris les résolutions suivantes à l’unanimité:
5. Des états financiers intermédiaires ont été établis en date du 31/10/2008 sous la
responsabilité de la gérance ;
6. Les états financiers intermédiaires ont été remis au cabinet CTZ le 05/11/2008 ;
« Causes de la transformation
Une société anonyme bénéficie d’une plus large crédibilité vis-à-vis des tiers :
fournisseurs, clients, banquiers,…etc.
Objectifs de la transformation
C’est ainsi que les contrats conclus avant la transformation seront transférés dans les
mêmes conditions à la société issue de la transformation. »
8. Des nouveaux statuts de la SA ont été également établis et remis au cabinet CTZ.
10. L’ensemble de ces documents ainsi que le rapport du cabinet CTZ ont été remis au
commissaire aux comptes, le cabinet FIN, le 23/11/2008.
13. Après concertation avec les associés, la date de l’assemblée générale a été fixée pour le
30/12/2008. La convocation de l’assemblée générale extraordinaire a été envoyée par
lettre recommandée avec accusé de réception le 01/12/2008 accompagnée des rapports
du cabinet CTZ, de celui du commissaire aux comptes FIN et de celui de gérance ainsi que
le projet de statuts de la SA et les projets de résolutions proposés.
15. Les deux procès verbaux ainsi que les statuts dûment signés par tous les actionnaires
sont enregistrés à la recette des finances du siège social le 31/12/2008, déposés au greffe
du tribunal de première instance de Tunis le 03/01/2009 et publiés au JORT le même
jour.
Les états financiers intermédiaires se présentent comme suit (seront présentés uniquement
le bilan, l’état de résultat et le tableau d’amortissement):
Immobilisations incorporelles
Moins: amortissements
0,000 0,000
Immobilisations corporelles 202 015,778 12 441,823
Moins: amortissements -8 491,552 -1 250,152
1.1 193 524,226 11 191,671
Immobilisations financières 2 040,000 2 040,000
Moins: provisions
1.2 2 040,000 2 040,000
Autres actifs non courants 717,501 1 062,753
TOTAL DES ACTIFS NON COURANTS 196 281,727 14 294,424
ACTIFS COURANTS N2
Stocks
Moins: provisions
0,000 0,000
Clients et comptes rattachés 142 622,655 46 596,838
Moins: provisions
2.1 142 622,655 46 596,838
Autres actifs courants 42 463,129 12 436,443
Placements et autres actifs financiers 37 000,000
Liquidités et équivalents de liquidités 2.4 184 204,886 54 491,978
TOTAL DES ACTIFS COURANTS 406 290,670 113 525,259
PASSIFS
Passifs non courants
Emprunts
Autres passifs financiers
Provisions
Total des passifs non courants 0,000 0,000
Passifs courants N4
Fournisseurs et comptes rattachés 4.1 165 381,722 839,648
Autres passifs courants 4.2 44 913,229 11 038,443
Concours bancaires et autres passifs financiers
Total des passifs courants 210 294,951 11 878,091
Total des passifs 210 294,951 11 878,091
TOTAL CAPITAUX PROPRES ET DES PASSIFS 602 572,397 127 819,683
Immobilisations
12 441,823 449 821,256 260 247,301 202 015,778 1 250,152 19 827,016 -12 585,616 8 491,552 193 524,226
corporelles
Frais Préliminaires 1 403,153 0,000 0,000 1 403,153 340,400 345,252 0,000 685,652 717,501
Total général 13 844,976 449 821,256 260 247,301 203 418,931 1 590,552 20 172,268 -12 585,616 9 177,204 194 241,727
1. CONDUITE DE LA MISSION
1. Dès la prise de contact avec le cabinet CTZ afin de réaliser la mission, l’associé
responsable Mr TZ a procédé aux diligences nécessaires afin de juger l’acceptabilité de la
mission. Les conclusions de ces investigations se présentent comme suit :
- Il ne se trouve pas dans une situation où son indépendance peut être mise en cause ;
Une copie du dossier juridique de la société comportant les statuts, les contrats
conclus (prêt, leasing, location), un registre de commerce récent, la publication
au JORT de la constitution, tous les PV d’assemblées, les actes de cession des
parts sociales réalisés ;
6. La situation à auditer semble donner une situation financière saine. Toutefois, le surplus
des capitaux propres par rapport au capital provient du résultat de l’exercice. Il y aura
lieu d’étendre les travaux pour les éléments constitutif de ce résultat. Le matériel
d’exploitation figurant à l’actif comprend des éléments spécifiques à l’activité qu’il
convient d’analyser au détail de point de vue valorisation ;
le ratio de marge brute est élevé par rapport au secteur d’activité, par ailleurs
le ratio charges de personnel/chiffre d’affaires n’est pas aussi cohérent. Ces
deux rations s’expliquent par le fait que la société exerce son activité
principalement à travers la mise à disposition de son personnel technique sur
les chantiers de la société mère en Lybie, Maroc et Algérie en attendant le
développement de son activité sur le marché local. Les contrats de mise à
Les principaux postes du bilan sont validés. Les comptes les plus importants
sont convenablement justifiés
L’existence et droits de propriété sur les actifs immobilisés ont été vérifié ;
(a) le Géordar est un appareil spécifique qui sert à détecter les réseaux et canalisations
sous terraines. Il a été acquis auprès du fournisseur étranger TES pour 84 543 Euro
soit la contre valeur en dinars s’élevant à 153 636 DT. Un premier financement en
leasing obtenu en mai 2008 a porté sur 105 000 DT uniquement ce qui a réduit sa
valeur comptable de 50 247 DT. Afin de régulariser cette situation, la société a
procédé au 31/10/2008 :
Le matériel en leasing a été évalué par TZ sur la base des montants en principal
effectivement payés, son évaluation a été faite pour un montant égal à zéro.
(c) Cette voiture a été acquise par voie de leasing en 2007 et ne figure pas en actif. La
société n’a pas appliqué de manière rétrospective na norme NCT. Cet actif a été
évalué à la valeur inférieur entre la VCN reconstituée et les montants en principal
effectivement payés ;
(d) Les frais préliminaires correspondent aux frais de constitution engagés et non encore
amortis. Ils ont été retenus pour une valeur égale à zéro.
Compte tenu de ces travaux d’évaluation, l’impact sur les capitaux propres est de
(172 027 DT). Les capitaux propres après déduction de ces surévaluations demeurent
toujours supérieurs au capital social.
10. Une lettre d’affirmation a été obtenue par le cabinet CTZ à la date de son rapport
confirmant que tous les éléments devant être communiqués au cabinet CTZ et entrant
dans le cadre da sa mission l’ont été et qu’il n’existe aucun fait entre la date de la
situation comptable et la date du rapport qui pourrait affecter la valeur des capitaux
propres.
2. ANNEXES
Suite à nos entretiens, nous vous confirmons ci-après les termes et conditions relatifs à
l’organisation de notre mission relative au projet de transformation de votre société.
1. Contexte
Vous envisagez de transformer votre société, actuellement sous la forme de SARL en SA. En
application des dispositions de l’article 144 du code des sociétés commerciales du code de
commerce, nous avons été désigné par décision unanime des associés en date du
31/07/2008 pour accomplir la mission prévue audit article.
L’objectif de la mission consiste à un d’examen limité d’une situation comptable établie sous
votre responsabilité avec un objectif spécifique d’identifier toute surévaluation des capitaux
propres ainsi que les avantages particuliers stipulés et d’attester que le montant des
capitaux propres est au moins égal au capital social
Afin d'atteindre les objectifs précités, nous mettrons en œuvre les travaux que nous
estimerons nécessaires au regard des normes de révision généralement admises en la
matière.
Nos travaux auront, notamment, pour objet de contrôler les éléments, tant actifs que
passifs, du patrimoine de la société, notamment en termes d'existence, d'appartenance et
d’évaluation. Nous vérifierons, en tenant compte des conclusions des travaux précités
d'examen du patrimoine de la société, que le montant des capitaux propres est au moins
égal à celui du capital social.
2.3. Rapport
dispositions de l’article 144 du code des sociétés commerciales, nos observations sur toute
surévaluation des capitaux propres et les avantages particuliers et notre conclusion sur le
montant des capitaux propres au regard de celui du capital social.
3. Organisation de la mission
Afin de faciliter l'exécution de nos travaux, nous joignons en annexe une liste, non
exhaustive, de documents et analyses nécessaires à l'accomplissement de notre mission,
avec indication des dates auxquelles nous vous remercions de nous les communiquer.
Nous nous permettons d'insister sur l'importance du respect des dates indiquées afin que
nous puissions nous-mêmes respecter le délai convenu de remise de notre rapport.
4. Honoraires
Nos honoraires sont calculés en fonction du barème des commissaires aux comptes appliqué
en Tunisie et seront facturés et payés à la remise de notre rapport.
Nous vous saurions gré d’accuser réception de cette lettre et de confirmer par écrit votre
acceptation des termes et conditions de notre mission en nous retournant un exemplaire de
cette lettre revêtue de votre signature avec la mention « bon pour accord ».
Nous restons à votre disposition pour vous apporter tout complément d'information que
vous pourriez souhaiter et vous prions de croire, à l’assurance de nos salutations
distinguées.
Si les termes de cette lettre vous conviennent, nous vous remercions de nous en retourner
un exemplaire signé pour nous confirmer votre accord sur les modalités de notre
intervention.
Tunis le 31/07/2008
P/CTZ P/XYZ
(Bon pour accord)
l’organe de gestion ?
En notre qualité d’expert comptable désigné en application des dispositions de l’article 144
du code des sociétés commerciales, par décision unanime des associes en
date du 31/07/2008, nous avons établi le présent rapport afin de vous faire connaitre notre
appréciation sur l’existence de toute surévaluation des capitaux propres, de nous prononcer
sur le montant des capitaux propres par rapport au capital social et de vous indiquer tout
avantage particulier stipulé dans le projet de statuts de la SA.
Nos travaux ont porté sur les états financiers intermédiaires de la société arrêtée au
31/10/2008 comportant un bilan, un état de résultat, un état des flux de trésorerie et des
notes aux états financiers. Ces états financiers intermédiaires, prévus en annexe du présent
rapport, qui font apparaitre un total Bilan de 602 572 DT. et un bénéfice net de 276 336 DT
sont établis sous la responsabilité de la gérance. Notre responsabilité est d'exprimer une
conclusion sur ces états financiers intermédiaire sur la base de notre contrôle.
Nous avons mis en œuvre les diligences que nous avons estimé nécessaires au regard des
normes internationales d’audit et d’examen limité et des recommandations professionnels
relative a cette mission. Ces diligences ont consisté à :
- vérifier si, compte tenu des événements survenus depuis la date des états financiers
intermédiaires, le montant des capitaux propres déterminé selon les mêmes règles et
méthodes comptables que celles utilisées pour l'établissement des derniers comptes annuels
est au moins égal au montant du capital social.
L'étendue de notre contrôle est très inférieure à celle d'un audit effectué selon les normes
internationales d’audit et, en conséquence, ne nous permet pas d'obtenir l'assurance que
nous avons relevé tous les faits significatifs qu'un audit permettrait d'identifier. En
conséquence, nous n'exprimons pas d'opinion d’audit.
Sur la base des travaux réalisés, il découle que des surestimations des capitaux propres ont
été identifiées dont le montant net s’élève à 172 027 DT.
Sur la base de nos travaux, nous attestons que le montant des capitaux propres après
déduction des surestimations susvisés représente un montant de 220 250 DT est supérieur
au capital social de 120 000 DT.
Nous n’avons pas par ailleurs identifiés aucun avantage particulier stipulé dans le projet de
statuts au profit de toute personne
Tunis le 22/12/2008
P/CTZ
1. CONDUITE DE LA MISSION
A l’issue de cette analyse, le commissaire aux comptes peut conclure que l’opération de
transformation est régulière et que les engagements des associés n’est pas augmenté ni
leur intérêts affectés.
31/12/2007 31/10/2008
Total du bilan 127 820 602 572
Capitaux propres y compris le résultat de l'exercice 115 942 392 277
Résultat net comptable (déficit) -4 059 276 336
Chiffre d’affaires HT 130 312 794 207
Charges de personnel 38 207 199 504
Fond de roulement 101 647 195 996
Besoin en Fond de Roulement 47 155 11 791
Trésorerie Nette 54 492 184 205
Ainsi, il apparait clairement que la situation financière est très saine et que la tendance
de tous les indicateurs est haussière.
CA CONTRE
CLIENT PRESTATION
FACTURE VALEUR DT
Assistance
XY FRANCE 300 030 € 546 275
technique
Assistance
GY MAROC 97 115 € 176 787
technique
Forage
X TELECOM TUNISIE 30 000 DT 30 000
dirigé
Assistance
Y TELECOM TUNISIE 41 145 DT 41 145
logistique
CHIFFRE D’AFFAIRES TOTAL 794 207 DT
La société réalise 91% de son chiffre d’affaire avec le groupe (la société mère et
une filiale au Maroc) ;
La société n’a pas réalisé de chiffre d’affaires direct avec les opérateurs de
télécommunication ce qui constitue la base de son activité
Le cabinet FIN, le commissaire aux comptes, conclue à ce titre qu’un doute existe quant à
la continuité de l’exploitation. La gérance n’a pas présenté une réponse claire à cette
situation estimant qu’il s’agit d’une situation provisoire en attendant d’acquérir une part
de marché progressive auprès des opérateurs de télécommunication.
Mr FD, associé responsable du dossier au cabinet FIN estime que cette situation devrait
être communiquée aux associés à l’occasion de l’opération de transformation.
2. ANNEXES
B- Travaux de contrôle
1. A-t-on procédé à l’identification de l’opération x Tous les
projetée, soit : documents
Examen des actes de cessions éventuelles réalisées ont été
avant la transformation obtenus
examen du registre des associés
examen des statuts anciens et nouveaux
examen des dispositions statutaires particulières
contenues dans les nouveaux statuts dans le respect
de l’égalité du traitement des associés
examen des dispositions statutaires particulières
pouvant toucher les intérêts des minoritaires
examen du projet de résolutions de l’assemblée
générale extraordinaire ayant à décider la
transformation
examen du projet de procès verbal du premier
conseil d’administration
2. A-t-on reçu le rapport spécial de la gérance afin X
d’identifier l’opération projetée ?
3. A-t-on reçu le rapport de l’expert comptable sur la
situation intermédiaire accompagné de la situation X
contrôlée?
Et si ce rapport ne contient pas en annexe cette
situation, a-t-on obtenu cette situation ?
4. Si l’examen des documents juridiques révèle des X
incohérences et/ou irrégularité, une demande
d’information a-t-elle été effectuée à la gérance ?
Une réponse claire a-t-elle été fournie ? X
Sinon, des corrections ont-t-elles été opérées ? x
5. Si l’analyse financière de la situation intermédiaire X
révèle des variations et/ou ratios, une demande
d’information a-t-elle été effectuée à la gérance ?
Une réponse claire a-t-elle été fournie ? x
En notre qualité de commissaire aux comptes nous avons établi le présent rapport sur
l’opération de transformation de la forme juridique de votre société XYZ SARL en société
anonyme au capital de 120 000 DT totalement libéré, divisé en 12 000 Actions de 10
Chacune.
Nous avons mis en œuvre les diligences que nous avons estime nécessaires au regard des
recommandations professionnels relative a cette mission. Ces diligences ont consisté à :
Sur la base des diligences accomplies, nous attestons que les conditions et les modalités de
réalisation de l’opération de transformation sont régulières et que cette opération
n’augmente pas les engagements des associés et n’affecte en rien leurs intérêts.
Tunis le 29/12/2008
P/FIN
CONCLUSION GENERALE
Nous avons ensuite essayé de définir les objectifs des missions des deux experts comptables
(le professionnel indépendant et le commissaire aux comptes de la société) ayant à
intervenir dans cette opération, les problèmes de responsabilité auxquels ils sont
confrontés, les méthodologies pratiques de conduite de leurs travaux ainsi que la
complémentarité qui existe entre leurs missions en se basant principalement sur les droits et
normalisations spécifiques comparés en France et en Belgique (qui sont les plus proches de
la législation tunisienne en la matière) ainsi que les normes internationales d’audit.
D’attester que le montant des capitaux propres est au moins égal au capital
social. L’assurance est donnée à ce niveau sous forme positive
Afin de motiver son opinion, le professionnel serait amené à apprécier la valeur des actifs
non monétaires en se référant aux techniques utilisés pour la mission du commissaire
aux apports et ce en plus des diligences d’audit financier appliqués lors des missions
d’examen limité et orientés spécifiquement à l’objectif ci-dessus.
- la mission du commissaire aux comptes a été définie comme une mission spéciale
exécutée par le commissaire aux comptes en place et ayant pour objectifs :
Il ressort de l'exposé qui précède que les difficultés auxquelles les experts comptables se
trouvent confrontés à l'occasion de leur intervention dans le cadre d'une transformation de
SARL en SA ont finalement deux origines à savoir :
- d'une part, l'obligation légale qui impose aux dirigeants de faire appel à deux
professionnels différents, un expert comptable ou un comptable indépendant et le
commissaire aux comptes en place s’il existe, dont les missions, en fait sinon en droit, se
recouvrent partiellement ;
Si le premier problème relatif à la dualité du contrôle qui existait auparavant dans les
législations comparées en France et en Belgique a été résolu (à la même période dans
laquelle le code des sociétés commerciales en Tunisie a été promulgué) vers l’instauration
d’une seule intervention d’un professionnel indépendant, le législateur tunisien tarde à ce
jour à réviser le cadre juridique en place.
ce titre. Cette seule intervention devrait, à notre avis, être exclusivement réservée à l’expert
comptable qui peut conduire ce type de mission plus efficacement et dont le rapport offre
des garanties de crédibilité meilleurs.
Ce cadre devrait, évidemment être complété par un cadre normatif approprié qui serait
élaboré par l’ordre des expert comptable de Tunisie afin de résoudre les problèmes
techniques liés à ces interventions et harmonier les travaux et rapports des professionnels.
SA : Société Anonyme
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
NORMES
MEMOIRES
COURS ET FORMATIONS