CHAPITRE 2 : GERER LES STOCKS

SOMMAIRE :
I. Définir les stocks à gérer
II. Valoriser les stocks
III. Élaborer et suivre les indicateurs de gestion des stocks
IV. Réaliser un inventaire physique des stocks

I. Définir les stocks à gérer

A. L’utilité des stocks
Pour l’UC, le stock correspond à l’ensemble des produits disponible à la vente et pouvant être livrés
immédiatement. Il se situe dans le magasin et/ou en réserve.

STOCKS = PRODUITS DISPONIBLES

La présence de stock permet à l’UC :
De proposer aux clients une gamme de produit assez large immédiatement disponible
De faire face à une augmentation subite de la demande

Il est possible que l’absence de stock fasse échouer une vente, le client se reportant sur un
concurrent ou l’article est disponible.

B. Sélectionner les stocks à suivre régulièrement

1. L’intérêt de suivre les stocks
Le suivi des stocks consiste à contrôler régulièrement les quantités en stock afin d’éviter les
ruptures.

Contrôle des STOCKS = Éviter la RUPTURE

Parmi les articles présents dans le stock certains génère + de CA. Ils nécessitent donc une
attention particulière du manager.

Dans l’idéal, le système d’information de l’UC permet de connaitre le stock à tout moment.
Si cela n’est pas possible (dû au grand nombre de référence) alors le manager doit cibler les
produits leaders et effectuer un suivi rigoureux sur ces derniers.

Produits leader = principale source de CA de l’UC

2. La méthode 20/80
Méthode permettant de déterminer les références qui nécessitent un suivi permanent.
Elle part du constat que, dans la plupart des UC, les clients achètent souvent les mêmes
produits :

 20% des références réalisent 80% du CA  Nécessite un suivi régulier

(journalier).
 80% des références réalisent 20% du CA  Ne nécessite pas un suivi aussi
régulier.

3. La méthode ABC
La méthode ABC consiste à classer les références en 3 catégories d’importance (aux lieux de
2). Le classement est adapté selon les besoins.

Par exemple :
 Le groupe A et composé de 20% de références représentant 80% du CA.
 Le groupe B de 30% des références contribuant à 15% du CA.
 Le groupe C de 50% des références générant 5% du CA.

Toutes autre classification en 3 groupe cependant possible.

2. Valoriser les stocks

A. La fiche de stock
Une fiche de stock est un document qui peut varier de forme en fonction de
l'entreprise qui l'utilise. Elle peut être effectué sur un tableur, un logiciel de gestion des
stocks ou encore un document papier.

Elle doit recenser en quantité et en valeur, les entrées et les sorties de produits en
stock. La fiche de stock détaille : les quantités (Q), le prix unitaire (PU) et le
montant total (QxPU).

La valeur unitaire des entrées en stock correspond au coût d'achat.

La valeur des produits sortis de stock doit être calculée.

Différence entre coût, prix et valeur

 le coût de votre produit ou service correspond au montant que vous dépensez
pour le produire
 le prix correspond à votre récompense financière pour avoir fourni le produit ou
le service
 la valeur est ce que le client croit que vaut le produit ou le service pour lui

Par exemple, pour un plombier, le coût de réparation d'un tuyau brisé au domicile
d'un client peut être de 5 € pour le déplacement, 5 € de coûts de matériaux et une
heure de main d'œuvre à 30 €.
Cependant, la valeur du service fourni au client, qui peut être victime d'une fuite d'eau
dans toute la maison, est bien plus élevée que le coût de 40 € ; le plombier pourrait
ainsi décider de facturer un total de 100 €.
La tarification doit correspondre à la valeur des avantages que votre entreprise
fournit à ses clients, tout en gardant à l'esprit les prix que vos concurrents demandent.

2 méthodes comptables sont autorisées pour valoriser le stock :

 La méthode du coût moyen pondéré (CMP)
 La méthode du premier entrée première sorti (PEPS)

Chaque produit qui sort du stock est donc valorisé selon la méthode choisie.

B. La méthode CMP
Cette méthode permet de valoriser les stocks en calculant le coût moyen pondéré des
produits dans le stock.

Elle est généralement utilisée pour la valorisation de stock de matières non périssables
et pouvant être stockées sur une longue période.

Comme les marchandises proviennent de lots achetés à différents prix, le CMP donne
une valeur unitaire unique (une moyenne pondérée) à chaque article du stock.

Il existe 2 possibilités : CMP fin de période ou CMP après chaque entrée.

1. CMP fin de période

Le CMP est calculé en fin de période, une fois toutes les entrées de la période
inscrites.

CMP = total entrées en valeur/ total entrées en quantité

L'inconvénient de cette méthode est de devoir attendre la fin de la période pour
valoriser les sorties et le stock final. Il est souvent incompatible avec la gestion d'une
unité commerciale.

2. CMP après chaque année

Un système d’info vous permet aujourd’hui d’avoir une information beaucoup plus
actualisée. Le CMP est dans ce cas recalculé à chaque entrée en stock puisque l’entrée
d’un nouveau lot à un nouveau prix modifie la valeur moyenne de chaque article.

CMP = Montant en stock en $ / Quantité en stock

L’inconvénient de cette méthode est de devoir recalculer soit même le CMP si l’on ne
possède pas un SI effectuant cette démarche de manière automatique.

C. La méthode PEPS
Cette méthode du Premier Entrée Premier Sortie (PEPS) est utilisée pour les produits
périssables afin d’effectuer la rotation et de sortir en premier les produits qui sont
arrivé en premier.
Avec cette méthode, les sorties sont valorisées en puisant en priorité dans le lot le
plus ancien et au prix unitaire d’entrée de ce lot.

L’inconvénient de cette méthode est de répercuter tardivement les variations de prix

car les sorties sont valorisées sur la base ces prix des lots les + anciens.

3. Élaborer et suivre les indicateurs de gestion des stocks

A. le lien entre le niveau de stock et la rentabilité
La rentabilité est basée sur le résultat, qui est la différence, au cours d’une période,
entre le CA et les frais engagés par l’UC. Le résultat peut être bénéficiaire (l’entreprise
est rentable) ou déficitaire (l’entreprise n’est pas rentable).

 Les impacts d’un niveau de stock faible (ou en baisse) sont rigoureusement
opposés.

B. Les indicateurs de gestion des stocks

Il existe 3 indicateurs principaux qu'il faut savoir calculer et interpréter. On peut
raisonner en quantité ou en valeur.

Le stock moyen = Quantité permanente en stock pendant une période donnée.

Stock moyen = Stock en début de période + Stock en fin de période

2
EXEMPLE :
Au début du mois d'avril, le stock de briques du magasin Bricocarro est de 6 600
unités. En fin de période, on recense 2 400 unités. Le stock moyen est de : (6 600 + 2
400) / 2 = 4 500 unités. On peut dire que le magasin a eu en permanence et en
moyenne, chaque jour du mois d'avril, 4 500 briques en stock.

Le ratio de rotation des stocks = Le nombre de fois ou le stock est renouvelé au cours
d’une période

Ratio de rotation des stocks = Qté consommée pendant la période

Stock moyen (en quantité) de la période
EXEMPLE (SUITE) :
Au cours du mois d'avril, le magasin Bricocarro a vendu 18 000 briques. Le ratio de
rotation est de : 18 000 / 4 500 = 4. Durant le mois d'avril, le stock a été renouvelé 4
fois. On peut également dire qu'au cours du mois d'avril, le stock moyen a été vendu 4
fois.

La durée moyenne de stockage = Durée pendant laquelle un produit reste en stock

Durée de la période = Durée moyenne de stockage

Ratio de rotation des stocks

Durée moyenne de stockage = Stock moyen x Nombre de jours de la période

Quantités consommées
EXEMPLE (SUITE) :
Au cours du mois d'avril, le magasin Bricocarro a vendu 18 000 briques. La durée
moyenne de stockage en nombre de jours est de : 30 / 4 = 7,5 ou 4 500 / 18 000 x 30 =
7,5. Durant le mois d'avril, un produit est resté en moyenne 7,5 jours en stock avant
d'être vendu.

C. Les indicateurs de gestion des stocks pour améliorer la rentabilité

Le suivi des indicateurs dans la durée permet d'évaluer la gestion des stocks par le
manager et d'en apprécier les effets sur la rentabilité.
Le suivi peut également se faire "dans l'espace", c'est à dire en comparant les données
avec celles d'autres unités commerciales similaires ou avec des chiffres de la
profession (benchmarking).

EXEMPLE :
Le syndicat de la librairie publie un rapport qui mentionne que la rotation des stocks
est en moyenne de 3,2 sur l'année pour l'ensemble des librairies.
La librairie Amblard, située à Pernes-les-Fontaines, dans le Vaucluse, évalue son ratio
annuel de rotation des stocks à 2,5. Elle en déduit que ses stocks se renouvellent moins
vite que la moyenne de la profession : c'est une alerte. Des améliorations dans la
gestion de son stock (réduction du niveau de stock) sont à mettre en œuvre car il n'est
pas normal que ses performances soient moindres que ses concurrents.

D. Le lien avec la performance commerciale

Le ratio de rotation comme la durée moyenne de stockage peuvent aussi être utilisés
pour montrer la performance commerciale d'un produit.

Un article dont la rotation est forte ou en augmentation (et la durée de stockage faible
ou en diminution) se vend bien car il plait aux clients.

A l'inverse, une rotation en baisse ou une durée de stockage en hausse amène à penser
que le produit pourrait être en fin de vie commerciale.

4. Réaliser un inventaire physique des stocks

A. L'obligation de réaliser un inventaire physique
Définition :
L'inventaire physique consiste à décompter un par un l'ensemble des articles
constituant le stock afin de connaître avec exactitude l'état réel du stock.
Il est réalisé :
• par obligation légale comptable : Le code du commerce oblige toutes les entreprises
à réaliser au moins une fois par an un décompte physique de l'ensemble des références
pour connaître le stock réel à faire figurer dans leur patrimoine. Il s'appelle "inventaire
fiscal"
• par besoin de contrôle interne : à tout moment, une unité commerciale peut avoir
besoin de connaître l'état réel de son stock.

L'inventaire annuel complet ou l'inventaire tournant

L'inventaire annuel complet et l'inventaire tournant sont deux méthodes de gestion des
stocks utilisées par les entreprises pour suivre et contrôler leurs marchandises.

Inventaire annuel complet : Cette méthode implique de compter et de vérifier

physiquement toutes les marchandises en stock à intervalles réguliers, généralement
une fois par an. C'est un processus intensif qui nécessite souvent l'arrêt des opérations
pendant la durée de l'inventaire. Cependant, cela permet d'avoir une vue exhaustive et
précise des stocks à un moment donné. Ce type d'inventaire est notamment obligatoire
pour les entreprises ne disposant pas de logiciel de gestion des stocks valide.

Inventaire tournant (ou inventaire périodique) : Contrairement à l'inventaire

annuel complet, cette méthode implique la vérification régulière d'une partie des
stocks à des intervalles plus courts, par exemple mensuellement ou trimestriellement.
Plutôt que de compter tout le stock à la fois, on compte un sous-ensemble des articles
à chaque cycle. Cette méthode permet une meilleure gestion continue des stocks et
réduit l'impact sur les opérations quotidiennes.

Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients.

L'inventaire annuel complet offre une image précise à un moment donné, mais peut
perturber les activités. L'inventaire tournant permet un suivi plus régulier mais peut-
être moins précis s'il y a des erreurs ou des omissions lors du comptage périodique.

B - Les conséquences de l'inventaire physique

Contrôler les stocks et mettre à jour la valeur des stocks en comptabilité

Lorsque les quantités réelles sont différentes des quantités théoriques inscrites sur les
fiches de stock, une différence d'inventaire apparait.
 Calculer un résultat comptable
L'inventaire permet de repérer les marchandises achetées mais non encore vendues et
ainsi de déterminer de façon précise ce que l'entreprise a réellement gagné.

EXEMPLE :
Début mars, un commerçant achète des chargeurs pour téléphone pour une valeur
totale de 150 €.
Durant ce mois, il ne vend que quelques articles et réalise 40 € de chiffre d'affaires.
Il serait erroné de dire qu'en mars, le commerçant a réalisé un résultat de : 40 (ventes)
- 150 (achats) = - 110 €, soit une perte.

En effet, les chargeurs achetés mais non encore vendus sont toujours en stock et
représentent une valeur possédée par l'entreprise en attendant d'être vendue. Il faut en
tenir compte dans le calcul du résultat.

Si l'inventaire détermine qu'il reste 8 chargeurs valorisés à 130 €, le commerçant aura

donc gagné en mars : 40 - 150 + 130 = 20 €.

Respecter les procédures internes d'inventaire

Chaque UC dispose de ses propres procédures d'inventaire, qui doivent être
communiquées puis appliquées et respectées par l'ensemble des équipes. Il n'est pas
rare que les produits soient comptés deux fois par deux opérateurs différents afin de
vérifier l'information.

EXEMPLE :
Au magasin Bricocarro, la procédure d'inventaire se détaille ainsi :
• Recenser toutes les zones où sont stockés des produits (magasin, réserve, extérieur,
zone de livraison...) par un balisage précis des zones.
• Nommer un responsable de chaque zone.
Ranger les produits dans la zone (une même référence ne doit se situer qu'à un seul
emplacement).
• Matérialiser par une étiquette la référence et le nom de l'article à son emplacement de
stockage.
• Utiliser une méthodologie de comptage (ex. : de haut en bas, de gauche à droite).
Nommer et affecter les équipes de comptage (les enseignes de grande distribution font
souvent appel à de nombreux intérimaires pour ce travail) qui vont compter
physiquement les articles dans les différentes zones.
• Alimenter le système d'information par les données de comptage.

C. Mettre en œuvre un inventaire

Utiliser du matériel d’inventaire

Evaluer le coût d'un inventaire

• Un inventaire peut être réalisé par les salariés de l'entreprise. Il n'y a généralement
pas de surcoût car les salariés sont déjà rémunérés (sauf heures sup ou travail de nuit)
• Il peut être fait appel à des personnes extérieures : ce coût est alors à prendre en
compte
• Du matériel peut être nécessaire : évaluer ce coût
• Impact sur le CA : possibilité de la fermeture de l'UC
• Possibilité de sous-traiter entièrement l'inventaire.