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2020 - 2021

FICHE MODIFICATIVE

UE5 PHYSIOLOGIE

Mme. BOUHADDI

Cours du 12 janvier

Excitabilité de la membrane cellulaire et transmission de l’information


Chapitre I : Excitabilité de la membrane cellulaire et transmission de l’information ...................................................... 2
1. Introduction .......................................................................................................................................................... 2
2. Potentiel membranaire de repos et ses bases ioniques ....................................................................................... 3
3. Potentiels locaux (= graduels = non propagés) ..................................................................................................... 4
4. Potentiel d’action (PA) .......................................................................................................................................... 4
4.1. Aspects et bases ioniques du PA ................................................................................................................... 5
4.2. Seuil et période réfractaire ........................................................................................................................... 6
4.3. Conduction du PA.......................................................................................................................................... 8

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Chapitre I : Excitabilité de la membrane cellulaire et transmission de
l’information
1. Introduction
Excitabilité
Capacité des cellules à modifier leur activité suite à une stimulation efficace.
C’est une spécificité des cellules excitables comme les neurones et les cellules musculaires
(=myocyte).
Définition Elle résulte de flux d’ions à travers la membrane au niveau de protéines spécifique enchâssées
dans la membrane (canaux ioniques) qui permettent de générer des signaux électriques pour
transmettre l’information.

Les mouvements d’ions à travers la membrane produisent des signaux électriques grâce à deux
phénomènes :
Perméabilité sélective des membranes à certains ions assurée par des canaux ioniques.
Mouvement
Différence de concentration en ions spécifiques de part et d’autre de la membrane maintenue
des ions
par des pompes ioniques (protéines membranaire). Ces dernières transportent activement les ions
à l’encontre de leur gradient de concentration.

Canaux et pompes travaillent les unes contre les autres et produisent de l’électricité cellulaire :
Canaux et
soit des signaux locaux, soit des signaux propagés.
pompes
Toutes les cellules de l’organisme ont un potentiel de membrane qui résulte de la répartition inégale d’ions entre
LIC et LEC.

Particularité des cellules nerveuses et musculaire


Potentiel de membrane passe par 2 états.
Lors des phases d’activité on a des variations rapides et
Maintien d’une différence de potentiel stable : potentiel passagères de ce potentiel membranaire de repos =
membranaire de repos. signaux électriques soit des potentiels locaux ou des
potentiels d’action.

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2. Potentiel membranaire de repos et ses bases ioniques
Membrane au repos
Le potentiel mbR de repos est maintenue :
Perméable aux ions K+.
Peu perméable aux ions Na+.
Imperméable aux macromolécules présentes à
l’intérieur de la cellule et chargées négativement
(protéines et phosphates chargés négativement).

Pompe Na+/K+ ATPase

Le poteniel mbR de repos est rétablit à chaque fois où il


est perturbé grace à la pompe Na/K ATPase il s’agit d’un
transport actif qui couple l’efflux de 3 Na+ et de l’influx
de 2 K+ / hydrolyse ATP. Séparation de charges opposées de part et d’autre de la
Cette pompe est très importante pour l’activité membrane.
cérébrale. Son activité représente 20 à 40% de la Plus de charges négatives à l’intérieur de la cellule.
consommation d’énergie par le cerveau. Plus de charge positive à l’extérieur de la cellule.
Inhibition spécifique par l’Ouabaïne (effet dépolarisant).
Entrainant une diminution de la polarité mbR On peut mesurer cette différence de potentiel en mV à
l’aide de microélectrode.

Origine du potentiel membranaire de repos


Il vient de l’inégalité de répartition des ions entre les milieux intra et extracellulaire

Le potentiel membranaire de repos varie selon le type cellulaire.


Cellule nerveuse : -70 mV.
Cellule musculaire : -90 mV.
Valeurs moyennes Na+ K+ Cl-
Extracellulaire (mM) 145 4 150
Intracellulaire (mM) 15 150 15
Les ions chlorure
Le sodium est le principal participent trop peu au
cation extracellulaire, il potentiel membranaire de
détermine le volume du Principal cation repos, la membrane étant
plasma (osmolarité intracellulaire très perméable à ses ions
plasmatique) et renseigne leur concentration peut
sur l’hydratation cellulaire. s’équilibre de part et
d’autre de la membrane.

Les cellules excitables


Suite à des stimulations, elles sont capables de modifier
Dans les conditions de repos maintiennent un potentiel
ce potentiel membranaire et de générer des potentiels
membranaire de repos.
locaux et/ou des potentiels d’action.

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3. Potentiels locaux (= graduels = non propagés)

(a) : peuvent être dépolarisants ou hyperpolarisants.


(b) : peuvent être de taille différente. Leur amplitude
dépend de l’intensité de la stimulation.
(c) : sont conduits de façon décrémentielle, ils
concernent une petite partie de la membrane
(quelques µm). L’amplitude de ce potentiel diminue
lorsque l’on s’éloigne du site de stimulation.

Variations du potentiel de membrane d’amplitude variable.


Plus le stimulus est intense, plus fort est le potentiel graduel résultant.

Propriétés
Communication et transmission de l’information sur de courtes distances.
Les potentiels graduels prennent des noms différents selon le stimulus qui les provoquent.
La stimulation des récepteurs sensoriels : Potentiel La liaison d’un médiateur chimique à son récepteur :
de récepteur. Potentiel post-synaptique.

Un toucher léger entraîne des mouvements d’ions


au niveau de la membrane ce qui déclenche un
potentiel de récepteur dans un corpuscule de Pacini
de la peau. L’activation d’un contact synaptique au niveau d’un neurone
Cela permet l’entrée de l’information tactile dans le pyramidal de l’hippocampe provoque un potentiel post
système nerveux qui va l’interpréter pour synaptique (PPS).
permettre la perception de cette sensation tactile.
La pulpe du doigts contient un grand nombre de
mécanorécepteur (responsable de la sensibilité
tactile) appelés corpuscule de Pacini.

4. Potentiel d’action (PA)


Propriétés
Variation brève, transitoire et importante du potentiel de membrane en réponse à une excitation efficace.
On appelle ce PA : Influx nerveux qui permet la communication sur de longues distances.
C’est une redistribution massive de la charge électrique à travers la membrane. Il s’agit d’une inversion soudaine et
transitoire en réponse à une stimulation efficace.
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Le potentiel de membrane peut varier de 100 mV. Le potentiel
Variations d’action peut passer très vite de -70 mV à + 30/40 mV.
 Influx nerveux
Durée 1 à 2 ms.

On a un motoneurone au niveau de la corne antérieur dont


dépend l’activité musculaire. Sa stimulation entraine la
formation d’un PA qui est transmis pour aller contracter le
muscle correspondant.

4.1. Aspects et bases ioniques du PA


La courbe d’un PA a plusieurs phases : ascendante,
descendante,…
1. Potentiel membranaire de repos.
2. Canaux Na+ voltage-dépendants s’ouvrent,
entrée rapide de Na+ et dépolarisation de la
cellule suite à une stimulation efficace.
3. On atteint le niveau élevé du PA. Les canaux Na+
se ferment rapidement et les canaux K+
s’ouvrent lentement.
4. Le K+ se déplace depuis la cellule vers le liquide
extracellulaire vers le LEC(repolarisation).
5. On a parfois une hyperpolarisation lorsqu’on a
une sortie massive des ions potassique.

La pompe NA+/K+ ATPase joue également un rôle dans


le rétablissement du potentiel membranaire de repos.

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4.2. Seuil et période réfractaire
Le seuil correspond au niveau critique de la
dépolarisation permettant la genèse d’un PA.

Sur le schéma on voit que pour des stimulations de


faibles intensité (= stimulus infraliminaire) aucun
potentiel n’est déclenché. Une fois le seuil atteint
(stimulus liminaire stimulation efficace) on a un PA.
Même avec des stimulations plus puissantes (stimulus
supraliminaire) le PA généré est toujours le même.
Loi du tout ou rien

Le PA est invariant : « réponse par tout ou rien ».

Codage de l’intensité du stimulus se fait par la


fréquence du PA et pas par son amplitude. Cette
fréquence n’est pas illimitée, elle ne dépasse pas les
1000 PA/s.
En effet ces PA sont séparés par des périodes
réfractaires qui régule la fréquence et contrôle
l’excitabilité membranaire.

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Période réfractaire
La période réfractaire comprend deux phases : période réfractaire absolue (PRA) et période réfractaire relative
(PRR).
Période réfractaire absolue Période réfractaire relative
Durée En moyenne de 2 ms. Durée plus longue environ 5 ms.
Associée à la phase de dépolarisation et Associée à une fermeture complète des
Phase de repolarisation avec l’ouverture et la canaux sodiques alors que les canaux
fermeture rapide des canaux sodiques. potassiques restent ouverts.
La membrane retrouve un peu de son
La membrane est inexcitable, aucun PA excitabilité, elle peut répondre à une
Conséquence ne peut être généré même avec des stimulation mais la genèse d’un PA
stimulations supraliminaires. nécessite une stimulation
supraliminaire.

Intérêts de la période réfractaire


Les PA ne peuvent s’additionner ou se chevaucher. Il n’y a pas d’effet de sommation à l’inverse du potentiel
graduel.
Propagation des PA dans un seul sens. Cela empêche l’apparition de courant rétrograde non compatible avec le
fonctionnement nerveux.
Limite de la fréquence de décharge des neurones. Elle empêche la formation de foyer d’hyperexcitabilité ou
pathologiques.

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4.3. Conduction du PA
Il existe deux modes de conduction du signal selon le
type de fibre.
Fibre myélinisée, elles
sont entourées par une
Fibres nerveuses
gaine de myéline qui les
amyélinique (sans
isole et de transmettre
myéline).
l’information plus
rapidement.
Nature de propagation du PA
Conduction saltatoire,
Conduction continue = l’influx saute d’un nœud
propagation de proche de Ranvier où les
en proche (vitesse lente, courant sont générés à
coût énergétique l’autre. (rapide, coût
important car la pompe énergétique faible car
sodium / potassium les pompe sodium /
ATPase doit rétablir le potassium ATPase n’ont
potentiel membranaire. besoin d’agir qu’au
C’est un mécanisme niveau des nœuds. On a
adapté à la transmission une densité importante
de la douleur par des des canaux sodique et
fibres amyéliniques de potassique.). La vitesse
petit calibre). de conduction peut aller
jusqu’à 120 m/s.
Sclérose en plaque : altération de la myéline. C’est une maladie auto-immune invalidante neurologique caractérisée
par la destruction parcellaire de la myéline à des endroits du système nerveux central. Cela s’accompagne d’un
ralentissement ou d’un blocage de la conduction de l’information au niveau des fibres nerveuses qui entraîne une
faiblesse de l’activité musculaire.

Vitesse de propagation du PA
Elle dépend de deux facteurs :
 Myélinisation ou non de la fibre nerveuse.
 Diamètre de la fibre nerveuse.
Plus la fibre est myélinisée, plus son diamètre est important, plus la vitesse de propagation sera importante.

Classification des fibres


Type Fibres types A𝛼𝛼 Fibres type B Fibres type C
Myélinisé Myélinisées Myélinisées Non myélinisée.
Calibre Grand calibre (17µm) Petit calibre (3µm) Diamètre variable (0,5-2µm)
Transmission rapide 120 m/s. Transmission moins rapide 5 Transmission lente 1 m/s.
Vitesse
m/s.

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Facteurs modifiant le PA
Anesthésiques locaux (lidocaïne et procaïne utilisés pour calmer la douleur suite à un traumatisme) peuvent
bloquer les canaux sodiques et donc bloquer la transmission du signal douloureux ce qui atténue la perception de
la douleur.
La tétrodotoxine (TTX, toxine produite par le poisson tétrodon), bloque les canaux sodiques, effet paralysant
notament sur les muscles respiratoires. Les muscles ne sont plus excités car le PA est bloqué ce qui peut provoquer
la mort par asphyxie.
Anomalies électrolytiques du liquide extracellulaire modifient l’activité électrique des cellules excitables.
Ex : variations de la kaliémie = concentration de K+ (norme entre 3,5 – 5 mM).
Lorsqu’on sort de ces valeurs on peut avoir des troubles de l’excitabilité des cellules notamment au niveau cérébral
et musculaire. Cela entraine aussi des troubles du rythme cardiaque.

En hypokaliémie : diminution de
l’excitabilité. Conduction lente,
faiblesse musculaire voire
hypoventilation.

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