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Monia Bouzid
Cours de machines électriques 1 1ére année GSI
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La dynamo étant une machine génératrice, elle est destinée à fournir des f.é.m. On pourra
ainsi en application de la formule (I.3) obtenir des f.é.m. en déplaçant des conducteurs dans
une induction B. De ce fait, pour obtenir une f.é.m., il faudra donc :
I.3.1. Stator
Le stator aura pour rôle outre celui de support mécanique de la partie tournante, de compléter
le circuit magnétique du flux inducteur.
Il comprendra donc :
- Une carcasse (ou culasse) en acier coulé ou en fonte, munie d’un socle de fixage
- Des pôles (toujours en nombre pair, p=2n) formés de noyaux d’acier doux boulonnés
en général à la carcasse (Figure I.2).
Les pôles se terminent par des épanoussements polaires de section plus large, et dont les
extrémités s’appellent « cernes polaires ». Les noyaux polaires sont entourés par les bobines
(figure I.2) qui, alimentées en courant continu, engendrent le flux inducteur dans lequel se
déplaceront les conducteurs du rotor.
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Les noyaux et la carcasse, parcourus par un flux constant, ne seront pas le siége de pertes par
courants de Foucault, et pourront être construits en matériau massif. Les épanouissements
polaires sont souvent feuilletés, car ils sont le siège de variations rapides du flux, dues aux
variations de réluctance de l’entrefer causées par le défilement des dents et des encoches du
rotor. Parfois, pour des raisons de facilité de construction, le pôle est cosntitué entièrement de
tôles feuilletées découpées d’une pièce et assemblées par serrage.
On rencontre également des pôles auxiliaires ou de commutation, logés entre les pôles
principaux. Leur rôle sera expliqué par la suite.
Remarque
Si les pôles inducteurs sont constitués par des aimants permanents, la machine est alors
appelée « magnéto ».
I.3.2. Rotor
Le rotor a la forme d’un cylindre. Puisqu’il tournera dans un flux fixe, il sera le siége de
courants de Foucault, il sera donc feuilleté, c’est-à-dire constitué par un empilage de tôles
magnétiques serrées à la presse de façon à former un bloc rigide.
Des encoches sont prévues sur toute la périphérie du cylindre pour y loger les conducteurs.
Cette disposition permet de réduire l’épaisseur de l’entrefer, distance entre le rotor et le stator.
De ce fait, on diminue la réluctance totale du circuit magnétique R et, en vertu de la loi
d’Hopkinson Ф= n.I/R , le flux inducteur pourra être obtenu avec un nombre d’ampères-tours
(n.I) d’excitaion plus réduit, c’est-à-dire avec un bobinage inducteur de prix moins élevé.
Le principe de l’enroulement consiste à relier en série, des brins pris successivement sous des
pôles de noms différents, de telle façon que leurs f.é.m s’ajoutent et soient égales en valeur
absolue comme le montre la figure I.3.
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(a) (b)
(c)
Figure I.3. Schéma de la disposition des conducteurs rotoriques afin de créer les f.é.m.
(a) disposition des conducteurs sous les pôles (b) enroulement des conducteurs (c) disposition
des f.è.m.
I.3.3. Collecteur
La captation du courant, à la ligne neutre (LN ou ln), par des contacts frottants directement
sur les conducteurs est en pratique très difficile à réaliser. En réalisant un collecteur, on a
préféré reporter à l’extérieur de la masse du rotor l’organe de captation du courant. Ce
collecteur aura la forme d’un cylindre, calé sur l’arbre du rotor, et constitué par des lames en
cuivre dur, unsinées en forme de secteur, isolées entre elles par des feuilles minces de mica.
La figure I.4 représente un collecteur vu de face et de profil.
Chaque lame de cuivre se prolonge du coté rotor par une ailette sur laquelle on pourra souder
les exrémités des conducteurs rotoriques. L’ensemble du collecteur est isolé de l’arbre.
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Supposons à présent, comme en l’indique sur la figure I.4, que l’on raccorde les conducteurs
du rotor aux lames du collecteur. On voit que, en partant du conducteur 1 par exemple, on
peut décrire un circuit fermé et revenir au même point après être passé en série par tous les
autres conducteurs. On a donc toutjours l’enroulement fermé, nécessaire à la production de
courant continu.
(a) (b)
(c)
Figure I.4. Schéma du collecteur : (a) vue de face, (b) vue générale et (c) vue de profil.
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Les balais sont actuellement constitués en graphite, ou plutôt par un mélange composé de
graphite, d’agglomérant et de poudres métalliques. Le dosage des divers ingrédients permet
d’obtenir des duretés mécaniques et des résistances électriques diverses. Les balais sont
appliqués sur le collecteur par l’intermédiaire des porte-balais qui ont pour but de guider les
balais et d’assurer une pression de contact suffisante sur le collecteur.
Le nombre de balais sera en général égal au nombre de pôles ; notons qu’il peut être, dans
certains cas, supérieur ou inférieur au nombre de pôles.
Les modéles de porte-balais différent suivant le constructeur , l’un de ces modéles est donné
sur la figure I.5.Tous les porte-balais sont fixés sur une couronne dont la position peut être
réglée, ce qui permet d’ajuster la position des balais sur le collecteur.
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(a) (b)
Les sections peuvent être prébobinées sur gabarit (figure I.7) et ensuite disposées dans les
encoches.
Pour des raisons de symétrie de l’enroulement et aussi d’encombrement, une même encoche
contiendra donc plusieurs conducteurs et on y trouvera au moins un faisceau « aller » et un
faiseau « retour » placés l’un au dessous de l’autre.
Pour effectuer un enroulement, on mettra d’abord en place tous les faisceaux « aller » au fond
des encoches puis on rabattra tous les faiseceaux retour à l’étage supérieur. Il restera alors à
souder les extrémités des sections aux lames de collecteur.
Parfois l’encoche pourra même contenir plusieurs faisceaux aller et plusieurs faisceaux retour,
correspondant donc à plusieurs sections. Dans ce cas, on pourra, pour la facilité de la mise en
place, enrubanner ensemble plusieurs faisceaux aller d’une part, et les faisceaux retour
correspondants d’autres part. On forme ainsi des groupements de plusieurs sections appelés
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bobines. Une bobine présentera donc plusieurs entrées et plusieurs sorties à raccorder aux
lames de collecteur.
Pour des raisons de protection, on retrouve différents isolants nécessaires :
- isolement du bobinage par rapport à la masse magnétique du rotor (carton isolant en forme
de U)
- isolement des conducteurs entre eux ;
- isolement de l’étage aller par rapport à l’étage retour (languette en carton) ;
- cale en bakélite assurant le calage des bobines dans l’encoche et évitant le déplacement de
celles –ci sous l’effet des forces centrifuges.
I.4.1. Représentation des bobinages
Pour représenter les bobinages, on adopte en général la représentation « panoramique », c’est-
à-dire que l’on suppose que tous les cylindres constituant la machine peuvent être représentés
selon un rectangle. On supposera aussi que le collecteur a le même diamètre que l’induit et la
machine étalée apparaîtra alors comme l’indique la figure I.8. On supposera ensuite que
chaque section ne comporte qu’une seule spire. Un faisceau aller sera donc représenté par un
seul trait plein, un faisceau retour par un trait pointillé (Figure I.8).
Nous représentons sur les figures I.9 et I.10 deux types principaux de bobinages.
L’enroulement parallèle simple, représenté sur la figure I.9 consiste à raccorder en série les
sections dans l’ordre où elles se suivent à la périphérie de l’induit. Si l’on appelle dérivation
(notée « a »), ou voie d’enroulement, l’ensemble des sections connectées en série entre deux
balais consécutifs de noms contraires, l’enroulement parallèle simple comporte autant de
dérivations et autant de balais que de pôles.
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La figure I.10 représente l’enroulement série simple ou ondulé. Cet enroulement n’est
applicable que pour les machines multipolaires. Au lieu de raccorder les sections dans l’ordre
où elles se suivent à la périphérie de l’induit, comme on l’a fait dans l’enroulement parallèle,
ici on ne revient jamais en arrière. Le schéma donne ainsi des lignes ondulées, ce qui justifie
le nom donné à cet enroulement.
En suivant l’enroulement, on s’aperçoit qu’il comporte toujours deux voies d’enroulement,
quel que soit le nombre des pôles. La f.é.m. obtenue pourra donc, pour un même nombre de
spires, être p fois plus grande que dans l’enroulement parallèle. Il ne nécessite donc que deux
balais mais on peut en placer 2p, pour diminuer la densité de courant par balai.
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Soit n le nombre total de conducteurs actifs. La f.é.m. produite par la dynamo sera obtenu en
additionnant les f.é.m. des n/2 conducteurs mis en série dans une dérivation (figure I.11).
Supposons que le rotor ait une vitesse de N tours/min ; effectuons la règle de trois qui nous
donnera la valeur de t .
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60
Donc nous aurons ; t (I.5)
N .n
La variation correspondra ici au flux balayé par le conducteur passant de 1 en 2.
Pour un conducteur, en utilisant (5) on aura :
N .n
e . (I.6)
t 60
Puisqu’on met en série les n/2 conducteurs situés d’un côté de la ligne neutre, pour un temps
t , la f.é.m. totale a pour expression :
n N .n
E .e . (I.7)
2 60
Où est égale à la somme des variations de flux balayé par les n/2 conducteurs pendant
le temps t , c’est-à-dire finalement au flux utile total sortant d’un pôle. Appelons ce flux
utile par pôles, on aura donc finalement
N .n
E . (I.8)
60
Où
E en (V)
N en (tr/min)
en (Wb)
D’autre part, la f.é.m. par conducteur est toujours donnée par la formule :
e (I.9)
t
Et si l’on choisit, comme précédemment, l’intervalle de temps t que met un conducteur pour
effectuer un 1/n de tour, on voit que dans le cas de la dynamo tétrapolaire, la variation est
deux fois plus importante. En effet, le flux utile d’un pôle est ici balayé par le conducteur en
1/4 de tour tandis que dans la dynamo bipolaire, le balayage complet du flux d’un pôle
nécessitait une rotation d’un demi-tour.
La f.é.m. par conducteur sera donc deux fois plus élevée, et comme le nombre de conducteurs
par dérivation est deux fois plus faible, la f.é.m. totale reste inchangée et est toujours donnée
par la même formule.
Remarquons cependant qu’à densité de courant égale dans les conducteurs et dans les balais,
et à flux par pôle égal, une dynamo multipolaire à p paires de pôles pourra débiter un courant
p fois plus élevé que la dynamo bipolaire ayant le même nombre de conducteurs actifs. C’est
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une des raisons pour laquelle les dynamos puissantes possèdent souvent plusieurs paires de
pôles. A tension aux bornes égale, la puissance est multipliée par p.
I.5.3. Formule générale de la f.é.m. d’une dynamo
L’étude des enroulements montre que lorsque le nombre 2a de dérivations est différent du
nombre 2p de pôles, la formule de la f.é.m. s’écrit :
p n
E . .N . (N en tr/min) (I.10)
a 60
Pour une dynamo donnée, p, a et n sont des constantes on écrira souvent pour simplifier
l’écriture :
E= k. Ф .N (I.11)
p n
Avec k = .
a 60
En remplaçant N=60.Ω/2.π ( en tr/min) dans (11), on aura
E= k’. Ф .Ω (I.12)
p n
Avec k’= .
a 2..
Ω en ( rad/s)
On voit bien que l’on pourra agir sur la f.é.m., soit en réglant la vitesse de rotation, soit en
agissant sur le flux inducteur (courant d’excitation).
I.6. Modes d’excitation de la dynamo
Suivant la façon dont sont alimentés les enroulements des pôles inducteurs (ou enroulements
d’excitation), on distingue :
L’inducteur est placé en parallèle aux bornes de l’induit. La dynamo elle-même fournit son
propre courant d’excitation comme le montre la figure I.14.
- La dynamo compound additive où les flux shunt et série s’additionnent pour former le flux
inducteur résultant
-La dynamo compound soustractive où les flux shunt et série se soustraient pour former le
flux inducteur résultant.
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D’un autre point de vue, on peut aussi considérer, suivant la façon dont l’enroulement shunt
est raccordé, les dynamos compound à courte dérivation ou à longue dérivation.
Ev (V)
N=cst
Er
ie (A)
Pour le tracé de cette courbe, et quel que soit le type de dynamo étudié, les enroulements
inducteurs seront alimentés par une source indépendante, et ce, pour qu’aucun courant ne
traverse l’induit et qu’aucune chute de tension n’affecte donc la valeur de Ev. La vitesse doit
être maintenue rigoureusement constante pendant tout l’essai, car on étudie ici l’action de la
variation de ie , donc du flux Фv qu’il crée dans les enroulements inducteurs sur Ev selon l’équation
Ev=k. N. Фv = kv.ie.
Pour tracer la courbe, on relève alors les différentes valeurs de Ev correspondant à diverses
valeurs de ie. On constate selon la figure 16
1) Qu’en l’absence de courant d’excitation, la f.é.m. n’est pas nulle. Ceci est dû à
l’aimantation rémanente des pôles de la machine qui, même lorsque les inducteurs
ne sont pas alimentés, explique la présence d’un faible flux dans le circuit
magnétique.
2) La caractéristique à vide a l’allure d’une courbe d’aimantation B=f(H) du circuit
magnétique de la machine.
3) Les valeurs Ev obtenues en augmentant progressivement les valeurs de ie sont plus
faibles que les valeurs Ev obtenues en faisant décroître ie depuis une valeur élevée
jusqu’à zéro : c’est évidemment le phénomène d’hystérésis qui provoque
l’apparition de cet effet. Pour les applications pratiques, on choisit souvent comme
caractéristique à vide la courbe moyenne entre les deux caractéristiques montante
et descendante.
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On voit que dans le cas de la dynamo, les forces appliquées à chaque conducteur tendent à
créer un couple total opposé au sens de rotation de la machine. C’est donc un couple résistant,
appelé couple électromagnétique.
La valeur du couple électromagnétique Cem créé par une paire de conducteurs diamétralement
opposés est de la forme :
Cem = F. d = B. L. Ia. d (N.m) (I.14)
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De l’autre côté on a :
Cem = Pem/Ω = E. Ia /Ω = k’.Ф.Ω. Ia /Ω = k’.Ф. Ia
Ω en ( rad/s)
L’ensemble des conducteurs créera donc un couple résistant total dont l’expression pourra
s’écrire :
Cem =k’.Ф.Ia (I.15)
I.8.2. Réaction d’induit
I.8.2.1. Définition
Lorsque les conducteurs de l’induit sont parcourus par des courants, c’est-à-dire lorsque la
dynamo est en charge, ces courants engendrent des flux d’induction, en vertu de la loi de Biot
et Savart. Ces flux dont les lignes de force se ferment par les circuits magnétiques de la
machine, se combinent avec le flux inducteur principal crée par les bobinages polaires, pour
donner finalement un flux résultant différent de ce qu’il était à vide (un flux distordu).
On appelle réaction d’induit φ(Ia), la modification du flux inducteur due aux ampères tours
supplémentaires, crées par les courants parcourant l’induit en charge. Nous présentons
successivement les phénomènes qu’elle engendre, les inconvénients qu’elle entraîne et les
remèdes à y apporter.
Suite à la distorsion du flux total en cas de charge, on peut décomposer alors le champ en
deux composantes, le flux de la réaction d’induit longitudinale ФRL et celui de la réaction
transversale ФRT
régimes, l’enroulement de compensation sera mis en série avec l’induit et parcouru par
le courant débité. De ce fait, l’utilisation des pôles auxiliaires servent à compenser la
réaction d’induit transversale et dans ce cas on obtient une machine compensée.
Appelons Ev la f.é.m à vide aux bornes de la génératrice. La f.é.m. en charge Ech sera alors
inférieure à Ev (Ech<Ev) puisque le flux en charge et inférieur au flux à vide (Фch<Фv). dû à la
réaction d’induit. On peut écrire alors :
Ech = Ev – φ(Ia) (I.16)
Si on appelle Ra la résistance totale de d’induit et créant une chute de tension ohmique, la
tension aux bornes de la dynamo en charge sera donnée par l’équation générale :
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Pour la machine à excitation indépendante, le courant d’excitation est fourni par une source
extérieure. Le montage de l’essai en charge illustré sur la figure I.18, permet de tracer la
caractéristique en charge U=f(Ia) de la dynamo puisque I=Ia dans ce type de machine.
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-le courant d’excitation ie (donc le flux à vide) doit être réglé au départ pour obtenir la
f.é.m Ev à vide désirée, puis on ne touchera plus au rhéostat d’excitation durant l’essai.
Ces conditions étant réalisées, on fait débiter, dans un récepteur extérieur, un courant
Ia d’intensité croissante. On relève à chaque fois la valeur de U correspondante. La
courbe U=f(I) de la dynamo à excitation indépendante peut être alors tracée. Elle est
représentée sur figure I.19.
pjs = r.ie²
Pem =
Pa Pu =U.I
E.Ia=Cem.Ω
pc pjr=Ra.Ia²
Figure I.20. Bilan des puissances de la dynamo à excitation indépendante
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Avec
Pu= Puissance utile, c’est une puissance électrique délivrée par la machine. Cette puissance
représente la différence entre la puissance absorbée par la machine et l’ensemble des pertes.
Pu = U.I
pjs : Pertes Joule au stator (inducteur)
pjs = R. ie2 = (r + Rh). ie2 = u.ie
pjr : Pertes Joule au rotor (induit)
pjr = Ra. Ia2
pc : Pertes collectives, qui sont les pertes fer et les pertes mécaniques
Pem : Puissance électromagnétique
Pem = E.Ia = Cem.Ω = Pu + pjs = U.I + Ra. Ia2
Pa : Puissance absorbée = puissance mécanique Pméc + puissance absorbée par l’inducteur
Pa= Pméc+u.ie = Ca.Ω + u.ie= pc + pjs + pjr + Pu
Avec u la tension appliquée aux bornes de l’inducteur.
Le rendement a pour expression :
Pu U.I
(I.20)
Pa U.I + R a .Ia2 R.ie2 pc
Dans cette machine, l’enroulement inducteur, en série avec son rhéostat de réglage, est
branché en parallèle sur l’induit (figure 21). Il est en général composé de nombreuses spires
de fil fin car, ayant aux bornes la tension totale de la machine, sa résistance sera relativement
élevée et par conséquence la section sera faible.
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Dans la dynamo shunt, les chutes de tension Ra.Ia et φ(Ia) diminuent la tension aux bornes de
la dynamo à fur et à mesure que le courant débité augmente. Par conséquent, le courant i e=U/r
diminue lui aussi. La f.é.m Ev diminue donc également, ce qui est une cause supplémentaire
de chute de tension, appelée : sous-alimentation des inducteurs, s’ajoute donc, dans la dynamo
shunt, aux chutes ohmiques et de réaction d’induit. Ce phénomène justifie le fait que la
tension aux bornes de la dynamo shunt sera plus faible que dans la dynamo indépendante. La
chute de tension pourra atteindre ici de 15 à 20% de Ev pour un courant débité égal au courant
nominal.
Le phénomène de sous-alimentation des inducteurs devient prépondérant aux fortes charges.
En ce sens, une augmentation de courant est accompagnée par une diminution de la tension
aux bornes de la machine (zone AB de la figure 22). A un certain moment donné, cette
diminution s’accentue tellement que le courant n’augmente plus, même si on diminue la
résistance du récepteur ; le courant I diminue alors avec U et prend des valeurs très faibles
(zone BC de la figure 22). Si on court-circuite les bornes de la dynamo, après avoir réduit
progressivement la résistance du récepteur, un courant modéré continue à circuler, engendré
uniquement par le flux rémanent, puisqu’à cet instant, U=0 et ie est nul (point C). La dynamo
shunt peut donc théoriquement, supporter le court-circuit franc.
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Nous sommes ici en présence d’une dynamo auto-excitatrice, c’est-à-dire qu’elle devra
fournir elle-même son propre courant d’excitation. Un problème va donc se poser ici, celui de
l’amorçage de la dynamo, c’est–à-dire de la façon dont elle va elle-même produire la f.é.m.
nécessaire pour alimenter ses enroulements inducteurs. Plusieurs conditions doivent être
réalisées pour que cet amorçage se produise.
Si le flux rémanent existe, les conducteurs de l’induit sont le siège de f.é.m. et une faible d.d.p
apparaît aux balais. L’enroulement inducteur en parallèle sur ces balais va donc être parcouru
par un faible courant d’excitation ie (figure I.23). Ce courant va créer à son tour un flux Фe de
faible valeur. Si celui-ci est de sens opposé au flux rémanent Фr, le flux total diminuera et
s’annulera pratiquement. La dynamo ne s’amorcera pas. Si au contraire, le flux Ф e renforce le
flux rémanent, et le flux total augmente, ainsi que le courant d’excitation ie. Cette
augmentation de ie renforce à nouveau le flux inducteur, et ce phénomène cumulatif se
poursuit jusqu’à ce que la f.é.m. à vide ait atteint sa valeur d’équilibre. La dynamo est alors
amorcée.
Pour cela, comme deuxième conditions, il faut que le flux rémanent ait le même sens que le
flux créé par le courant d’excitation.
Figure I.23. Sens du flux rémanent par rapport au flux inducteur dans le cas d’une
dynamo à excitation shunt
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Remarquons que le coefficient angulaire de la droite Re.ie est donné par tg α=Ev/ie . Il
représente donc la résistance de l’inducteur. Si celle-ci augmente, la droite se relève et l’on
voit que pour une valeur de Re appelée résistance critique Rc, elle devient tangente à la partie
rectiligne de la caractéristique à vide. A ce moment, le fonctionnement est indéterminé, et
pour toute valeur de Re, supérieure à Rc, la dynamo ne s’amorcera pas. Aucune tension
n’apparaîtra à ses bornes, sauf une très faible ddp due au flux rémanent. La troisième
condition d’amorçage s’écrit donc :
Re<Rc
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pjr=Ra.(I+ie)²
Pem = E.(I+ie)
Pa Pu= U.I
= Cem.Ω
pc
pjs = R.ie²
Avec
Pu U.I
(I.23)
Pa U.I + R a .(I+ie )2 R.ie2 pc
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La dynamo série étant auto excitatrice, il faut, pour qu’elle s’amorce, que les deux premières
conditions exposées lors de l’étude de la dynamo shunt, soient remplies, c’est-à-dire :
1) existence d’un flux rémanent,
2) flux inducteur de même sens que le flux rémanent.
La troisième condition résulte du fait que, la dynamo ne s’amorçant jamais à vide, puisque
ie= I débité, le point d’amorçage sera le point de fonctionnement en charge donné par
l’intersection de la courbe U=f(I) avec la courbe du récepteur. Si celui-ci est résistif par
exemple, on aura à ses bornes U = R.I, et sa résistance devra être inférieure à la résistance
critique correspondant à la tangente à la partie ascendante de la courbe U = f(I). On devra
donc avoir dans ce cas : R< Rc comme le montre la figure I.27.
1.10.3.3. Bilan énergétique
pjr=Ra.I²
Pem = E.I =
Pa Pu= U.I
Cem.Ω
pc
pjs = Rs.I²
Avec
Pu= Puissance utile, c’est une puissance électrique délivrée par la machine.
Pu = U.I
pjs : Pertes Joule au stator (inducteur)
pjs = Rs.I² (avec Rs équivalente de r en parallèle avec le Rh) .
pjr : Pertes Joule au rotor (induit)
pjr = Ra. I²
pc : Pertes collectives, qui sont les pertes fer et les pertes mécaniques
Pem : Puissance électromagnétique
Pem = E.I = Cem.Ω = Pu + pjs +pjr
Pa : Puissance absorbée, c’est la puissance mécanique Pméc
Pa= Pméc = Ca.Ω = pc + pjs + pjr + Pu
Pu U.I
(I.26)
Pa U.I + (R a +R s ).I2 pc
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