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Cours de machines électriques 1 1ére année GSI

Table des matières


Chapitre 1 : Machine à courant continu en mode génératrice ............................................ 2
I.1. Introduction ....................................................................................................................................2
I.2. Principe générale de fonctionnement ............................................................................................2
I.2.1. Loi de Lenz -rappel..............................................................................................................2
I.3. Constitution de la dynamo ............................................................................................................3
I.3.1. Stator .................................................................................................................................3
I.3.2. Rotor..................................................................................................................................4
I.3.3. Collecteur ..........................................................................................................................5
I.3.4. Balais et porte balais .........................................................................................................6
I.4. Enroulement rotorique...................................................................................................................7
I.4.1. Représentation des bobinages ............................................................................................9
I.5. Expression de la force électromotrice ......................................................................................... 10
I.5.1. Expression de la f.é.m pour une dynamo bipolaire ..........................................................10
I.5.2. Expression de la f.é.m pour une dynamo multipolaire .....................................................12
I.6. Modes d’excitation de la dynamo .............................................................................................. 13
I.3.1. Dynamo à excitation indépendante ..................................................................................13
I.3.2. Dynamo à excitation shunt ...............................................................................................14
I.3.3. Dynamo à excitation série ................................................................................................14
I.3.4. Les dynamos compound ou composées ...........................................................................14
I.7. Caractéristique à vide de la dynamo .............................................................................................15
I.8. Phénomène accompagnant le passage du courant dans l’inuit de la dynamo ...............................16
I.8.1. Couple électromagnétique................................................................................................16
I.8.2. Réaction d’induit ..............................................................................................................17
I.8.2.1. Définition ...............................................................................................................17
I.8.2.2. Etude physique de la réaction d’induit ...................................................................17
I.8.3. Chute ohmique .................................................................................................................18
I.9. Equation générale de la dynamo ..................................................................................................18
I.10. Caractéristiques en charge des dynamos ....................................................................................19
I.10.1. Dynamo à excitation indépendante ...............................................................................19
I.10.1.1. Caractéristique en charge ....................................................................................19
I.10.1.2. Bilan énergétique .................................................................................................20
I.10.2. Dynamo à excitation shunt ............................................................................................21
I.10.2.1. Caractéristique en charge ....................................................................................21
I.10.2.2. Conditions d’amorçage ........................................................................................23
I.10.2.3. Bilan énergétique .................................................................................................24
I.10.3. Dynamo à excitation série .............................................................................................25
I.10.3.1. Caractéristique en charge ....................................................................................25
I.10.3.2. Conditions d’amorçage ........................................................................................27
I.10.3.3. Bilan énergétique .................................................................................................27

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Chapitre I : Machine à courant continu en mode


génératrice
I.1. Introduction
Une génératrice appelée aussi dynamo est une machine rotative transformant l’énergie
mécanique qui lui est fournie, en énergie électrique débitée sous forme continue. La dynamo
est donc une machine génératrice capable de fournir à des récepteurs l’énergie électrique dont
ils ont besoin pour fonctionner.

I. 2. Principe général de fonctionnement


I.2.1. Loi de Lenz- rappel
Le fonctionnement de la dynamo est basé sur la loi de Lenz qui s’énonce comme suit : “ Tout
conducteur soumis à une variation de flux d’induction magnétique est le siége d’une force
électromotrice induite, de sens tel qu’elle s’oppose à la cause qui lui donne naissanceˮ.

La loi de Lenz peut alors s’écrire sous la forme bien connue :


d
e(t)   (I.1)
dt
Avec :
e : force électromotrice en (V)
 : flux d’induction magnétique en (Wb)
t : temps en (s)
En particulier, si la variation du flux est causée par le déplacement à la vitesse v d’un
conducteur de longueur L, dans un champ d’induction B dont les lignes de forces sont
perpendiculaires au plan du déplacement, la f.é.m induite dans le conducteur sera donnée par
(I.2).

e = B.L.v. sin  (I.2)


B : Champs d’induction en (Wb/m²)
L :Longueur du conducteur en (m)
v : vitesse du conducteur (m/s)
 : L’angle que fait la direction du déplacement (vitesse) avec celle du conducteur.
Si  est égale à 90°, l’équation (I.2) s’écrit :
e = B.L.v (I.3)
Le signe de la f.é.m., ou le sens du courant qu’elle créerait dans un circuit fermé est donné par
la règle des trois doigts de la main gauche. Si on forme un trièdre trirectangle avec le pouce,
l’index, et le majeur de cette main, les trois variables sont données par la direction des trois
doigts suivant l’ordre alphabétiques : champ (B), chemin (F), courant (I)

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La dynamo étant une machine génératrice, elle est destinée à fournir des f.é.m. On pourra
ainsi en application de la formule (I.3) obtenir des f.é.m. en déplaçant des conducteurs dans
une induction B. De ce fait, pour obtenir une f.é.m., il faudra donc :

- Créer un flux d’induction au sein de la .


- Fournir une force capable de déplacer des conducteurs dans cette induction.

I.3. Constitution de la dynamo


La dynamo est essentiellement composée d’une partie fixe, le stator ou l’inducteur et d’une
partie mobile appelée rotor ou induit, comme l’illustre la figure I.1.

Figure I.1 : Constitution de la machine à courant continu [1]

I.3.1. Stator
Le stator aura pour rôle outre celui de support mécanique de la partie tournante, de compléter
le circuit magnétique du flux inducteur.
Il comprendra donc :
- Une carcasse (ou culasse) en acier coulé ou en fonte, munie d’un socle de fixage
- Des pôles (toujours en nombre pair, p=2n) formés de noyaux d’acier doux boulonnés
en général à la carcasse (Figure I.2).
Les pôles se terminent par des épanoussements polaires de section plus large, et dont les
extrémités s’appellent « cernes polaires ». Les noyaux polaires sont entourés par les bobines
(figure I.2) qui, alimentées en courant continu, engendrent le flux inducteur dans lequel se
déplaceront les conducteurs du rotor.

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Figure I.2 . Noyau polaire et enroulement inducteur

Les noyaux et la carcasse, parcourus par un flux constant, ne seront pas le siége de pertes par
courants de Foucault, et pourront être construits en matériau massif. Les épanouissements
polaires sont souvent feuilletés, car ils sont le siège de variations rapides du flux, dues aux
variations de réluctance de l’entrefer causées par le défilement des dents et des encoches du
rotor. Parfois, pour des raisons de facilité de construction, le pôle est cosntitué entièrement de
tôles feuilletées découpées d’une pièce et assemblées par serrage.

On rencontre également des pôles auxiliaires ou de commutation, logés entre les pôles
principaux. Leur rôle sera expliqué par la suite.

Remarque
Si les pôles inducteurs sont constitués par des aimants permanents, la machine est alors
appelée « magnéto ».
I.3.2. Rotor
Le rotor a la forme d’un cylindre. Puisqu’il tournera dans un flux fixe, il sera le siége de
courants de Foucault, il sera donc feuilleté, c’est-à-dire constitué par un empilage de tôles
magnétiques serrées à la presse de façon à former un bloc rigide.
Des encoches sont prévues sur toute la périphérie du cylindre pour y loger les conducteurs.
Cette disposition permet de réduire l’épaisseur de l’entrefer, distance entre le rotor et le stator.
De ce fait, on diminue la réluctance totale du circuit magnétique R et, en vertu de la loi
d’Hopkinson Ф= n.I/R , le flux inducteur pourra être obtenu avec un nombre d’ampères-tours
(n.I) d’excitaion plus réduit, c’est-à-dire avec un bobinage inducteur de prix moins élevé.
Le principe de l’enroulement consiste à relier en série, des brins pris successivement sous des
pôles de noms différents, de telle façon que leurs f.é.m s’ajoutent et soient égales en valeur
absolue comme le montre la figure I.3.

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(a) (b)

(c)

Figure I.3. Schéma de la disposition des conducteurs rotoriques afin de créer les f.é.m.
(a) disposition des conducteurs sous les pôles (b) enroulement des conducteurs (c) disposition
des f.è.m.
I.3.3. Collecteur
La captation du courant, à la ligne neutre (LN ou ln), par des contacts frottants directement
sur les conducteurs est en pratique très difficile à réaliser. En réalisant un collecteur, on a
préféré reporter à l’extérieur de la masse du rotor l’organe de captation du courant. Ce
collecteur aura la forme d’un cylindre, calé sur l’arbre du rotor, et constitué par des lames en
cuivre dur, unsinées en forme de secteur, isolées entre elles par des feuilles minces de mica.
La figure I.4 représente un collecteur vu de face et de profil.
Chaque lame de cuivre se prolonge du coté rotor par une ailette sur laquelle on pourra souder
les exrémités des conducteurs rotoriques. L’ensemble du collecteur est isolé de l’arbre.

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Supposons à présent, comme en l’indique sur la figure I.4, que l’on raccorde les conducteurs
du rotor aux lames du collecteur. On voit que, en partant du conducteur 1 par exemple, on
peut décrire un circuit fermé et revenir au même point après être passé en série par tous les
autres conducteurs. On a donc toutjours l’enroulement fermé, nécessaire à la production de
courant continu.

(a) (b)

(c)

Figure I.4. Schéma du collecteur : (a) vue de face, (b) vue générale et (c) vue de profil.

I.3.4. Balais et porte balais


Il suffira donc de placer deux contacts ou balais, fixes dans l’espace, sous lesquels glisseront
les lames du collecteur. Puisque celles-ci sont raccordées aux conducteurs de l’induit , les
balais seront donc placés de telle façon qu’ils soient, à chaque instant, en contact avec les
deux lames correspondant aux deux conducteurs qui passent à cet instant à la linge neutre. De
cette manière, la dynamo débitera, sur un récepteur extérieur, par l’intermédiaire des deux
balais, un courant dont le sens sera toujours le même.

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Les balais sont actuellement constitués en graphite, ou plutôt par un mélange composé de
graphite, d’agglomérant et de poudres métalliques. Le dosage des divers ingrédients permet
d’obtenir des duretés mécaniques et des résistances électriques diverses. Les balais sont
appliqués sur le collecteur par l’intermédiaire des porte-balais qui ont pour but de guider les
balais et d’assurer une pression de contact suffisante sur le collecteur.
Le nombre de balais sera en général égal au nombre de pôles ; notons qu’il peut être, dans
certains cas, supérieur ou inférieur au nombre de pôles.
Les modéles de porte-balais différent suivant le constructeur , l’un de ces modéles est donné
sur la figure I.5.Tous les porte-balais sont fixés sur une couronne dont la position peut être
réglée, ce qui permet d’ajuster la position des balais sur le collecteur.

Figure I.5. Balais et porte balais

I.4. Enroulements rotoriques


On a supposé jusqu’à présent pour la simplicité du raisonnement que chaque encoche
contenait un seul conducteur lequel était chaque fois raccordé à une lame de collecteur (voir
figure I.6(a). En réalité, la nécessité de placer en série de nombreux conducteurs (figure I.6
(b)) pour obtenir une f.e.m importante, conduirait à un nombre trop élevé d’encoches et de
lames de collecteur. Ces dernières, en particulier, devraient à cause de leur grand nombre, être
trop minces et le collecteur ne repésenterait plus une résistance mécanique suffisante.
Dans la pratique, les spires sont groupées par sections, une section comportant plusieurs spires
connectées en série comme indiqué sur la figure I.6(b). L’origine d’une section et son
extrémité sont raccordées à deux lames consécutives du collecteur.

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(a) (b)

Figure I.6. Enroulements rotoriques

Les sections peuvent être prébobinées sur gabarit (figure I.7) et ensuite disposées dans les
encoches.

Figure I.7. Schéma d’une section rotorique

Pour des raisons de symétrie de l’enroulement et aussi d’encombrement, une même encoche
contiendra donc plusieurs conducteurs et on y trouvera au moins un faisceau « aller » et un
faiseau « retour » placés l’un au dessous de l’autre.
Pour effectuer un enroulement, on mettra d’abord en place tous les faisceaux « aller » au fond
des encoches puis on rabattra tous les faiseceaux retour à l’étage supérieur. Il restera alors à
souder les extrémités des sections aux lames de collecteur.
Parfois l’encoche pourra même contenir plusieurs faisceaux aller et plusieurs faisceaux retour,
correspondant donc à plusieurs sections. Dans ce cas, on pourra, pour la facilité de la mise en
place, enrubanner ensemble plusieurs faisceaux aller d’une part, et les faisceaux retour
correspondants d’autres part. On forme ainsi des groupements de plusieurs sections appelés

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bobines. Une bobine présentera donc plusieurs entrées et plusieurs sorties à raccorder aux
lames de collecteur.
Pour des raisons de protection, on retrouve différents isolants nécessaires :
- isolement du bobinage par rapport à la masse magnétique du rotor (carton isolant en forme
de U)
- isolement des conducteurs entre eux ;
- isolement de l’étage aller par rapport à l’étage retour (languette en carton) ;
- cale en bakélite assurant le calage des bobines dans l’encoche et évitant le déplacement de
celles –ci sous l’effet des forces centrifuges.
I.4.1. Représentation des bobinages
Pour représenter les bobinages, on adopte en général la représentation « panoramique », c’est-
à-dire que l’on suppose que tous les cylindres constituant la machine peuvent être représentés
selon un rectangle. On supposera aussi que le collecteur a le même diamètre que l’induit et la
machine étalée apparaîtra alors comme l’indique la figure I.8. On supposera ensuite que
chaque section ne comporte qu’une seule spire. Un faisceau aller sera donc représenté par un
seul trait plein, un faisceau retour par un trait pointillé (Figure I.8).

Figure I.8. Représentation des bobinages rotoriques

Nous représentons sur les figures I.9 et I.10 deux types principaux de bobinages.
L’enroulement parallèle simple, représenté sur la figure I.9 consiste à raccorder en série les
sections dans l’ordre où elles se suivent à la périphérie de l’induit. Si l’on appelle dérivation
(notée « a »), ou voie d’enroulement, l’ensemble des sections connectées en série entre deux
balais consécutifs de noms contraires, l’enroulement parallèle simple comporte autant de
dérivations et autant de balais que de pôles.

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Figure I.9. Représentation de l’enroulement parallèle ou imbriqué (dynamo bipolaire)

La figure I.10 représente l’enroulement série simple ou ondulé. Cet enroulement n’est
applicable que pour les machines multipolaires. Au lieu de raccorder les sections dans l’ordre
où elles se suivent à la périphérie de l’induit, comme on l’a fait dans l’enroulement parallèle,
ici on ne revient jamais en arrière. Le schéma donne ainsi des lignes ondulées, ce qui justifie
le nom donné à cet enroulement.
En suivant l’enroulement, on s’aperçoit qu’il comporte toujours deux voies d’enroulement,
quel que soit le nombre des pôles. La f.é.m. obtenue pourra donc, pour un même nombre de
spires, être p fois plus grande que dans l’enroulement parallèle. Il ne nécessite donc que deux
balais mais on peut en placer 2p, pour diminuer la densité de courant par balai.

Figure I.10. Représentation de l’enroulement série simple ou ondulé (dynamo bipolaire)

I.5. Expression de la force électromotrice


I.5.1. Expression de la f.é.m. pour une dynamo bipolaire

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Soit n le nombre total de conducteurs actifs. La f.é.m. produite par la dynamo sera obtenu en
additionnant les f.é.m. des n/2 conducteurs mis en série dans une dérivation (figure I.11).

Figure I.11. Disposition des f.é.m.


Nous supposerons dans ce qui va suivre, que la f.é.m. est constante, donc que le nombre de
conducteurs est suffisamment grand pour que les deux moitiés de l’enroulement soient
parfaitement symétriques à tout instant.
L’expression de la f.é.m. est de la forme :

E (I.4)
t
Choisissons comme intervalle de temps t , le temps que met un conducteur en rotation pour
prendre la place du précédent, ce qui correspond à une rotation de 1/néme de tour (figure I.12)

Figure I.12. Schéma pour le calcul de E

Supposons que le rotor ait une vitesse de N tours/min ; effectuons la règle de trois qui nous
donnera la valeur de t .

Pour effectuer N tours  le conducteur 1 mettra 60 secondes.


Pour effectuer 1/n tour  le conducteur 1 mettra t

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60
Donc nous aurons ; t  (I.5)
N .n
La variation  correspondra ici au flux balayé par le conducteur passant de 1 en 2.
Pour un conducteur, en utilisant (5) on aura :
 N .n
e  . (I.6)
t 60
Puisqu’on met en série les n/2 conducteurs situés d’un côté de la ligne neutre, pour un temps
t , la f.é.m. totale a pour expression :
n N .n
E  .e   . (I.7)
2 60
Où   est égale à la somme des variations de flux balayé par les n/2 conducteurs pendant
le temps t , c’est-à-dire finalement au flux utile total sortant d’un pôle. Appelons  ce flux
utile par pôles, on aura donc finalement
N .n
E . (I.8)
60

E en (V)
N en (tr/min)
 en (Wb)

I.5.2. Expression de la f.é.m. pour une dynamo multipolaire


Une dynamo multipolaire est une génératrice à plusieurs pôles. Reprenons le schéma
d’enroulement d’une dynamo à quatre pôles et quatre dérivations. Supposons que nous
conservions le même induit à n conducteurs et le même flux  par pôle. Dans chaque
dérivation, on n’aura n/4 conducteurs en série et la f.é.m. totale sera donnée par E=n/4.e.

D’autre part, la f.é.m. par conducteur est toujours donnée par la formule :

e (I.9)
t

Et si l’on choisit, comme précédemment, l’intervalle de temps t que met un conducteur pour
effectuer un 1/n de tour, on voit que dans le cas de la dynamo tétrapolaire, la variation  est
deux fois plus importante. En effet, le flux utile d’un pôle est ici balayé par le conducteur en
1/4 de tour tandis que dans la dynamo bipolaire, le balayage complet du flux d’un pôle
nécessitait une rotation d’un demi-tour.
La f.é.m. par conducteur sera donc deux fois plus élevée, et comme le nombre de conducteurs
par dérivation est deux fois plus faible, la f.é.m. totale reste inchangée et est toujours donnée
par la même formule.
Remarquons cependant qu’à densité de courant égale dans les conducteurs et dans les balais,
et à flux par pôle égal, une dynamo multipolaire à p paires de pôles pourra débiter un courant
p fois plus élevé que la dynamo bipolaire ayant le même nombre de conducteurs actifs. C’est

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une des raisons pour laquelle les dynamos puissantes possèdent souvent plusieurs paires de
pôles. A tension aux bornes égale, la puissance est multipliée par p.
I.5.3. Formule générale de la f.é.m. d’une dynamo
L’étude des enroulements montre que lorsque le nombre 2a de dérivations est différent du
nombre 2p de pôles, la formule de la f.é.m. s’écrit :
p n
E  . .N . (N en tr/min) (I.10)
a 60

Pour une dynamo donnée, p, a et n sont des constantes on écrira souvent pour simplifier
l’écriture :

E= k. Ф .N (I.11)
p n
Avec k = .
a 60
En remplaçant N=60.Ω/2.π ( en tr/min) dans (11), on aura
E= k’. Ф .Ω (I.12)
p n
Avec k’= .
a 2..
Ω en ( rad/s)
On voit bien que l’on pourra agir sur la f.é.m., soit en réglant la vitesse de rotation, soit en
agissant sur le flux inducteur (courant d’excitation).
I.6. Modes d’excitation de la dynamo
Suivant la façon dont sont alimentés les enroulements des pôles inducteurs (ou enroulements
d’excitation), on distingue :

I.6.1. Dynamo à excitation indépendante


Dans le cas d’une dynamo à excitation indépendante, une source extérieure fournit le courant
d’excitation. Cette dynamo est représentée schématiquement sur la figure I.13. Le rhéostat,
inséré dans le circuit d’excitation, permet de régler la tension aux bornes de la dynamo en
réglant sa force électromotrice.

Figure I.13. Schéma d’une dynamo à excitation indépendante

I.6.2. Dynamo shunt


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L’inducteur est placé en parallèle aux bornes de l’induit. La dynamo elle-même fournit son
propre courant d’excitation comme le montre la figure I.14.

Figure I.14. Schéma d’une dynamo à excitation shunt

I.6.3. Dynamo série


L’inducteur placé en série avec l’induit, est parcouru par le courant débité par la dynamo dans
le récepteur comme indiqué sur la figure I.15.

Figure I.15. Schéma d’une dynamo à excitation série

I.6.4. Les dynamos compound ou composées


Elles comprennent un enroulement inducteur en parallèle (ou shunt) et un enroulement
inducteur en série avec l’induit. Selon la façon dont les enroulements sont raccordés, en
distingue :

- La dynamo compound additive où les flux shunt et série s’additionnent pour former le flux
inducteur résultant

-La dynamo compound soustractive où les flux shunt et série se soustraient pour former le
flux inducteur résultant.

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D’un autre point de vue, on peut aussi considérer, suivant la façon dont l’enroulement shunt
est raccordé, les dynamos compound à courte dérivation ou à longue dérivation.

I.7. Caractéristiques à vide de la dynamo


La caractéristique à vide de la dynamo représentera les variations de la f.é.m. Ev en fonction
du courant d’excitation ie , avec une dynamo entraînée à vitesse constante par son moteur
d’entraînement et ne débitant aucun courant dans un circuit extérieur. Cette caractéristique est
représentée sur la figure 16.

Ev (V)

N=cst

Er

ie (A)

Figure 16. Caractéristique à vide des dynamos

Pour le tracé de cette courbe, et quel que soit le type de dynamo étudié, les enroulements
inducteurs seront alimentés par une source indépendante, et ce, pour qu’aucun courant ne
traverse l’induit et qu’aucune chute de tension n’affecte donc la valeur de Ev. La vitesse doit
être maintenue rigoureusement constante pendant tout l’essai, car on étudie ici l’action de la
variation de ie , donc du flux Фv qu’il crée dans les enroulements inducteurs sur Ev selon l’équation
Ev=k. N. Фv = kv.ie.
Pour tracer la courbe, on relève alors les différentes valeurs de Ev correspondant à diverses
valeurs de ie. On constate selon la figure 16
1) Qu’en l’absence de courant d’excitation, la f.é.m. n’est pas nulle. Ceci est dû à
l’aimantation rémanente des pôles de la machine qui, même lorsque les inducteurs
ne sont pas alimentés, explique la présence d’un faible flux dans le circuit
magnétique.
2) La caractéristique à vide a l’allure d’une courbe d’aimantation B=f(H) du circuit
magnétique de la machine.
3) Les valeurs Ev obtenues en augmentant progressivement les valeurs de ie sont plus
faibles que les valeurs Ev obtenues en faisant décroître ie depuis une valeur élevée
jusqu’à zéro : c’est évidemment le phénomène d’hystérésis qui provoque
l’apparition de cet effet. Pour les applications pratiques, on choisit souvent comme
caractéristique à vide la courbe moyenne entre les deux caractéristiques montante
et descendante.

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I.8. Phénomène accompagnant le passage du courant dans l’induit


de la dynamo (en charge)
Lorsque les bornes de la dynamo ne sont pas raccordées à un circuit extérieur, on dit qu’elle
fonctionne à vide. Lorsqu’elle débite un courant dans un récepteur, la dynamo est dite en
charge. A ce moment, le courant débité parcourt aussi les conducteurs de l’induit, et son
passage donne naissance à différents phénomènes que nous allons examiner.

I.8.1. Couple électromagnétique


Lorsque le courant circule dans les conducteurs de l’induit, des forces dites de Laplace,
prennent naissance (figure I.16), car tout conducteur parcouru par un courant I et plongé dans
une induction B est soumis à une force F dont le sens peut être trouvé par la règle des trois
doigts de la main droite. En effet si le conducteur et le sens de l’induction sont
perpendiculaires, ce qui est le cas ici, la force appliquée au conducteur est perpendiculaire au
plan (I, B). Son sens est trouvé en formant un trièdre birectangle avec les trois premiers doigts
de la main droite, qui indiqueront par ordre alphabétique, le champ (B), le chemin (force de
Laplace) et le courant (I). L’expression de la force, pour un conducteur de longueur L, est
donnée par la formule :
F= B. L. Ia (I.13)
Avec
F en (N)
B en (Wb/m²)
Ia : courant d’induit en (A)

Figure I.16 : Création du couple électromagnétique

On voit que dans le cas de la dynamo, les forces appliquées à chaque conducteur tendent à
créer un couple total opposé au sens de rotation de la machine. C’est donc un couple résistant,
appelé couple électromagnétique.
La valeur du couple électromagnétique Cem créé par une paire de conducteurs diamétralement
opposés est de la forme :
Cem = F. d = B. L. Ia. d (N.m) (I.14)

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De l’autre côté on a :
Cem = Pem/Ω = E. Ia /Ω = k’.Ф.Ω. Ia /Ω = k’.Ф. Ia
Ω en ( rad/s)
L’ensemble des conducteurs créera donc un couple résistant total dont l’expression pourra
s’écrire :
Cem =k’.Ф.Ia (I.15)
I.8.2. Réaction d’induit
I.8.2.1. Définition

Lorsque les conducteurs de l’induit sont parcourus par des courants, c’est-à-dire lorsque la
dynamo est en charge, ces courants engendrent des flux d’induction, en vertu de la loi de Biot
et Savart. Ces flux dont les lignes de force se ferment par les circuits magnétiques de la
machine, se combinent avec le flux inducteur principal crée par les bobinages polaires, pour
donner finalement un flux résultant différent de ce qu’il était à vide (un flux distordu).
On appelle réaction d’induit φ(Ia), la modification du flux inducteur due aux ampères tours
supplémentaires, crées par les courants parcourant l’induit en charge. Nous présentons
successivement les phénomènes qu’elle engendre, les inconvénients qu’elle entraîne et les
remèdes à y apporter.

I.8.2.2. Etude physique de la réaction d’induit

Suite à la distorsion du flux total en cas de charge, on peut décomposer alors le champ en
deux composantes, le flux de la réaction d’induit longitudinale ФRL et celui de la réaction
transversale ФRT

1) Réaction d’induit longitudinale


La composante de la réaction d’induit ФRL étant directement opposée au flux
principal, a alors pour effet de diminuer la valeur de celui-ci. On élimine cette réaction
d’induit en augmentant simplement la valeur du flux principal, en augmentant le
courant d’excitation au stator.

2) Réaction d’induit transversale

Le flux dû à la réaction d’induit transversale ФRT est dirigée dans l’induit


perpendiculairement à l’axe des pôles. Ses lignes de force tendent à traverser
transversalement les pièces polaires, ce qui explique le nom donné à cette composante
de la réaction d’induit.
Cette composante détruit la symétrie du flux inducteur par rapport à l’axe polaire,
symétrie qui existait à vide.
Pour remédier à ce problème, il est donc nécessaire de prévoir des dispositifs qui
suppriment, ou du moins atténuent fortement la réaction transversale en utilisant des
pôles auxiliaires schématisés sur la figure I.17. Il s’agit de créer des ampères –tours
produisant un flux opposé au ФRT. Pour que la compensation soit réalisée à tous les
17
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régimes, l’enroulement de compensation sera mis en série avec l’induit et parcouru par
le courant débité. De ce fait, l’utilisation des pôles auxiliaires servent à compenser la
réaction d’induit transversale et dans ce cas on obtient une machine compensée.

Figure I.17 : Schéma de la disposition des pôles auxiliaires

En résumé les inconvénients de la réaction d’induit sont :


-diminution du flux principal, donc de la f.é.m. (2à5% max)
-distorsion du flux avec déplacement de la ligne neutre
-augmentation des étincelles de commutation

I.8.3. Chute ohmique


Une des effets de passage du courant dans les conducteurs de l’induit est la création d’une
chute de tension Ra.Ia. Cette chute de tension fait diminuer la f.é.m. à vide de la dynamo.

I.9. Equation générale de la dynamo


Comme nous avons cité ci-avant, en charge, la tension aux bornes de la génératrice subit une
diminution qui est due à la réaction d’induit et à la chute ohmique.

Appelons Ev la f.é.m à vide aux bornes de la génératrice. La f.é.m. en charge Ech sera alors
inférieure à Ev (Ech<Ev) puisque le flux en charge et inférieur au flux à vide (Фch<Фv). dû à la
réaction d’induit. On peut écrire alors :
Ech = Ev – φ(Ia) (I.16)
Si on appelle Ra la résistance totale de d’induit et créant une chute de tension ohmique, la
tension aux bornes de la dynamo en charge sera donnée par l’équation générale :

U= Ech – Ra.Ia (I.17)

18
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En substituant (I.16) dans (I.17) on obtient l’expression de l’équation générale d’une


dynamo :

U= Ev – Ra. Ia - φ(Ia) (I.18)

I.10. Caractéristiques en charge des dynamos


La caractéristique en charge, appelée aussi caractéristique externe, représente les variations de
la tension U aux bornes de la dynamo, en fonction du courant débité I. La vitesse de rotation
sera ici aussi maintenue constante. On aura donc :
U=f(I) à N=constante.
Pour chaque type de dynamo, nous étudierons la caractéristique en charge correspondante.

1.10.1. Dynamo à excitation indépendante

1.10.1.1. Caractéristique en charge

Pour la machine à excitation indépendante, le courant d’excitation est fourni par une source
extérieure. Le montage de l’essai en charge illustré sur la figure I.18, permet de tracer la
caractéristique en charge U=f(Ia) de la dynamo puisque I=Ia dans ce type de machine.

Figure I.18. Montage de l’essai en charge de la génératrice indépendante

Selon (17), l’équation de la dynamo indépendante étant :


U=Ev-Ra.Ia – φ(Ia)
Pour étudier l’influence du courant débité Ia sur la tension aux bornes U, il est donc
nécessaire, de fixer les autres paramètres susceptibles de faire varier U. Dans ce cas, la
f.é.m. Ev =k.Ф.N devra être maintenue constante, c’est-à-dire il faut que :
-la vitesse N du moteur d’entraînement doit être maintenue constante pendant tout
l’essai ;

19
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-le courant d’excitation ie (donc le flux à vide) doit être réglé au départ pour obtenir la
f.é.m Ev à vide désirée, puis on ne touchera plus au rhéostat d’excitation durant l’essai.
Ces conditions étant réalisées, on fait débiter, dans un récepteur extérieur, un courant
Ia d’intensité croissante. On relève à chaque fois la valeur de U correspondante. La
courbe U=f(I) de la dynamo à excitation indépendante peut être alors tracée. Elle est
représentée sur figure I.19.

Figure I.19. Courbe de charge de la génératrice à excitation indépendante

On constate que la tension diminue faiblement lorsque la charge (courant débité)


augmente ce qui donne l’avantage à la dynamo à excitation indépendante d’être stable.
La chute de tension U, ici, est due à la chute ohmique et à la réaction d’induit. On a
donc (voir figure I.19):
ΔU=R a .Ia +ρ(Ia ) (I.19)

1.10.1.2. Bilan énergétique

La figure 1.20 illustre le bilan des puissances de la génératrice à excitation indépendante.

pjs = r.ie²
Pem =
Pa Pu =U.I
E.Ia=Cem.Ω
pc pjr=Ra.Ia²
Figure I.20. Bilan des puissances de la dynamo à excitation indépendante

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Avec
Pu= Puissance utile, c’est une puissance électrique délivrée par la machine. Cette puissance
représente la différence entre la puissance absorbée par la machine et l’ensemble des pertes.
Pu = U.I
pjs : Pertes Joule au stator (inducteur)
pjs = R. ie2 = (r + Rh). ie2 = u.ie
pjr : Pertes Joule au rotor (induit)
pjr = Ra. Ia2
pc : Pertes collectives, qui sont les pertes fer et les pertes mécaniques
Pem : Puissance électromagnétique
Pem = E.Ia = Cem.Ω = Pu + pjs = U.I + Ra. Ia2
Pa : Puissance absorbée = puissance mécanique Pméc + puissance absorbée par l’inducteur
Pa= Pméc+u.ie = Ca.Ω + u.ie= pc + pjs + pjr + Pu
Avec u la tension appliquée aux bornes de l’inducteur.
Le rendement a pour expression :
Pu U.I
  (I.20)
Pa U.I + R a .Ia2  R.ie2  pc

1.10.2. Dynamo à excitation shunt


1.10.2.1. Caractéristique en charge

Dans cette machine, l’enroulement inducteur, en série avec son rhéostat de réglage, est
branché en parallèle sur l’induit (figure 21). Il est en général composé de nombreuses spires
de fil fin car, ayant aux bornes la tension totale de la machine, sa résistance sera relativement
élevée et par conséquence la section sera faible.

Figure I.21. Montage de l’essai en charge de la dynamo shunt

Pour les raisons exposées lors de l’étude de la dynamo indépendante,


- la vitesse N est maintenue constante pendant l’essai.
- l’excitation est réglée au départ pour avoir à vide une f.é.m. nominale Evn choisie,
puis on ne touche plus au rhéostat d’excitation pendant l’essai.

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On fera alors débiter à la dynamo des courants I de valeurs croissantes, et en relèvera à


chaque fois aux bornes la valeur de la tension U correspondante.
La courbe obtenue est représentée sur la figure I.22. Elle est plus plongeante que pour la
dynamo indépendante, c’est-à-dire que les chutes de tension sont plus élevées. Expliquons ce
fait.
L’équation de la dynamo shunt s’écrit :

U= Ev-Ra.Ia – φ(Ia) avec Ia= I+ie

où Ev représente la f.é.m. créée par le courant ie.

Dans la dynamo shunt, les chutes de tension Ra.Ia et φ(Ia) diminuent la tension aux bornes de
la dynamo à fur et à mesure que le courant débité augmente. Par conséquent, le courant i e=U/r
diminue lui aussi. La f.é.m Ev diminue donc également, ce qui est une cause supplémentaire
de chute de tension, appelée : sous-alimentation des inducteurs, s’ajoute donc, dans la dynamo
shunt, aux chutes ohmiques et de réaction d’induit. Ce phénomène justifie le fait que la
tension aux bornes de la dynamo shunt sera plus faible que dans la dynamo indépendante. La
chute de tension pourra atteindre ici de 15 à 20% de Ev pour un courant débité égal au courant
nominal.
Le phénomène de sous-alimentation des inducteurs devient prépondérant aux fortes charges.
En ce sens, une augmentation de courant est accompagnée par une diminution de la tension
aux bornes de la machine (zone AB de la figure 22). A un certain moment donné, cette
diminution s’accentue tellement que le courant n’augmente plus, même si on diminue la
résistance du récepteur ; le courant I diminue alors avec U et prend des valeurs très faibles
(zone BC de la figure 22). Si on court-circuite les bornes de la dynamo, après avoir réduit
progressivement la résistance du récepteur, un courant modéré continue à circuler, engendré
uniquement par le flux rémanent, puisqu’à cet instant, U=0 et ie est nul (point C). La dynamo
shunt peut donc théoriquement, supporter le court-circuit franc.

Figure I.22. Courbe de charge de la génératrice à excitation shunt

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I.10.2.2. Conditions d’amorçage de la dynamo shunt

Nous sommes ici en présence d’une dynamo auto-excitatrice, c’est-à-dire qu’elle devra
fournir elle-même son propre courant d’excitation. Un problème va donc se poser ici, celui de
l’amorçage de la dynamo, c’est–à-dire de la façon dont elle va elle-même produire la f.é.m.
nécessaire pour alimenter ses enroulements inducteurs. Plusieurs conditions doivent être
réalisées pour que cet amorçage se produise.

a) Existence d’un flux rémanent

Si les pôles de la machine sont complétement démagnétisés, c’est-à-dire si aucune induction


rémanente ne subsiste en l’absence de courant dans les enroulements inducteurs, il est bien
évident que les conducteurs de l’induit en rotation ne seront le siège d’aucune f.é.m. induite et
que par conséquent, aucun courant ne sera fourni aux inducteurs. La dynamo ne s’amorcera
pas. Donc comme première condition d’amorçage, l’existence d’un flux rémanent.

b) Flux rémanent de même sens que le flux engendré par le courant ie

Si le flux rémanent existe, les conducteurs de l’induit sont le siège de f.é.m. et une faible d.d.p
apparaît aux balais. L’enroulement inducteur en parallèle sur ces balais va donc être parcouru
par un faible courant d’excitation ie (figure I.23). Ce courant va créer à son tour un flux Фe de
faible valeur. Si celui-ci est de sens opposé au flux rémanent Фr, le flux total diminuera et
s’annulera pratiquement. La dynamo ne s’amorcera pas. Si au contraire, le flux Ф e renforce le
flux rémanent, et le flux total augmente, ainsi que le courant d’excitation ie. Cette
augmentation de ie renforce à nouveau le flux inducteur, et ce phénomène cumulatif se
poursuit jusqu’à ce que la f.é.m. à vide ait atteint sa valeur d’équilibre. La dynamo est alors
amorcée.

Pour cela, comme deuxième conditions, il faut que le flux rémanent ait le même sens que le
flux créé par le courant d’excitation.

Figure I.23. Sens du flux rémanent par rapport au flux inducteur dans le cas d’une
dynamo à excitation shunt

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c) Résistance de l’inducteur inférieur à la valeur critique

Dans la dynamo shunt, la caractéristique à vide est donnée par la relation :


Ev=f(ie) (I.21)
D’un autre côté, si l’on appelle Re la résistance totale des enroulements inducteurs, y compris
éventuellement une partie du rhéostat d’excitation, on obtient par la loi d’ohm appliquée au
circuit inducteur, une deuxième relation entre Ev et ie. :
Ev=Re.ie (I.22)
Pour que le fonctionnement soit possible, il faut que les équations (I.21) et (I.22) admettent
une solution commune.
Graphiquement, comme le montre la figure I.24, il faut donc que les courbes 1 et 2 aient un
point d’intersection P que l’on appelle point de fonctionnement à vide. Si cette condition est
réalisée, ainsi que les conditions précédentes, la dynamo s’amorcera et l’équilibre aura lieu
lorsque la f.é.m. atteindra la valeur Evn pour un courant d’excitation ien .

Figure I.24. Condition d’amorçage de la dynamo shunt

Remarquons que le coefficient angulaire de la droite Re.ie est donné par tg α=Ev/ie . Il
représente donc la résistance de l’inducteur. Si celle-ci augmente, la droite se relève et l’on
voit que pour une valeur de Re appelée résistance critique Rc, elle devient tangente à la partie
rectiligne de la caractéristique à vide. A ce moment, le fonctionnement est indéterminé, et
pour toute valeur de Re, supérieure à Rc, la dynamo ne s’amorcera pas. Aucune tension
n’apparaîtra à ses bornes, sauf une très faible ddp due au flux rémanent. La troisième
condition d’amorçage s’écrit donc :
Re<Rc

1.10.2.3. Bilan énergétique

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La figure I.25 illustre le bilan des puissances de la génératrice à excitation shunt.

pjr=Ra.(I+ie)²

Pem = E.(I+ie)
Pa Pu= U.I
= Cem.Ω
pc
pjs = R.ie²

Figure I.25. Bilan des puissances de la dynamo à excitation shunt

Avec

Pu= Puissance utile, c’est la puissance électrique délivrée par la machine.


Pu = U.I
pjs : Pertes Joule au stator (inducteur)
pjs = R. ie2 = (re + Rh). ie2 .
pjr : Pertes Joule au rotor (induit)
pjr = Ra. Ia2 = Ra.(I+ie)²
pc : Pertes collectives, qui sont les pertes fer et les pertes mécaniques
Pem : Puissance électromagnétique
Pem = E.Ia = E. (I+ie) = Cem.Ω = Pu + pjs +pjr
Pa : Puissance absorbée, c’est la puissance mécanique Pméc
Pa= Pméc = Ca.Ω = pc + pjs + pjr + Pu

Le rendement a pour expression :

Pu U.I
  (I.23)
Pa U.I + R a .(I+ie )2  R.ie2  pc

1.10.3. Dynamo à excitation série

1.10.3.1. Caractéristique en charge

La caractéristique de charge de la dynamo série est obtenue en utilisant le montage de la


figure I.26.
Dans ce type de machine le courant d’excitation ie est le courant débité I et aussi le courant
d’induit Ia .
ie = Ia = I (I.24)
L’équation de la machine est :
U= Ev – (Ra +Rs). I - φ(I) (I.25)
Avec Rs la résistance de l’enroulement inducteur, en série avec l’induit.

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Figure I.26. Montage de l’essai en charge de la dynamo série

La caractéristique à vide est donnée par Ev =f(I).


La caractéristique en charge s’en déduit en retranchant de Ev, pour chaque valeur de I, la
somme des chutes de tension ohmique et de réaction d’induit. La caractéristique en charge a
l’allure représentée sur la figure I.27. Au début, la tension augmente avec le courant débité I
car Ev augmente avec I.
Lorsque la saturation apparaît, l’augmentation de Ev devient moins importante que celle des
chutes de tension. Celles-ci deviennent prépondérantes, et finalement la tension aux bornes
diminue très rapidement avec le courant débité. La dynamo série est donc :
- stable dans la partie AB. Dans cette portion de la courbe, le courant varie peu avec la
tension. Le fonctionnement est dit « à courant constant » ;
- instable dans la partie CB (U augmente avec I).

Figure I.27. Allure de la caractéristique en charge de la dynamo en série

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1.10.3.2. Condition d’amorçage

La dynamo série étant auto excitatrice, il faut, pour qu’elle s’amorce, que les deux premières
conditions exposées lors de l’étude de la dynamo shunt, soient remplies, c’est-à-dire :
1) existence d’un flux rémanent,
2) flux inducteur de même sens que le flux rémanent.
La troisième condition résulte du fait que, la dynamo ne s’amorçant jamais à vide, puisque
ie= I débité, le point d’amorçage sera le point de fonctionnement en charge donné par
l’intersection de la courbe U=f(I) avec la courbe du récepteur. Si celui-ci est résistif par
exemple, on aura à ses bornes U = R.I, et sa résistance devra être inférieure à la résistance
critique correspondant à la tangente à la partie ascendante de la courbe U = f(I). On devra
donc avoir dans ce cas : R< Rc comme le montre la figure I.27.
1.10.3.3. Bilan énergétique

La figure I.25 illustre le bilan des puissances de la génératrice à excitation série

pjr=Ra.I²

Pem = E.I =
Pa Pu= U.I
Cem.Ω
pc
pjs = Rs.I²

Figure I.25. Bilan des puissances de la dynamo à excitation shunt

Avec

Pu= Puissance utile, c’est une puissance électrique délivrée par la machine.
Pu = U.I
pjs : Pertes Joule au stator (inducteur)
pjs = Rs.I² (avec Rs équivalente de r en parallèle avec le Rh) .
pjr : Pertes Joule au rotor (induit)
pjr = Ra. I²
pc : Pertes collectives, qui sont les pertes fer et les pertes mécaniques
Pem : Puissance électromagnétique
Pem = E.I = Cem.Ω = Pu + pjs +pjr
Pa : Puissance absorbée, c’est la puissance mécanique Pméc
Pa= Pméc = Ca.Ω = pc + pjs + pjr + Pu

Le rendement a pour expression :

Pu U.I
  (I.26)
Pa U.I + (R a +R s ).I2  pc

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