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Sommaire : Risques Technologiques Majeurs

I- INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT (ICPE)

II- DIRECTIVE EUROPEENNE DITE SEVESO

III- ETUDE DE DANGERS

 FICHE : ETUDE DE DANGER


 FICHE : ETAPES D'UNE APPRECIATION DE RISQUE (7)

IV- PLAN D'OPERATION INTERNE

 FICHE : POI
 FICHE : MISE EN OEUVRE D'UN POI
 FICHE : MISSIONS DES FONCTIONS (8)

V- PLAN PARTICULIER D'INTERVENTION

 FICHE PPI

VI- PLANIFICATION DES SECOURS - DISPOSITIF D'ENSEMBLE

 LISTE DES OUVRAGES OU INSTALLATIONS POUVANT FAIRE L'OBJET D'UN PPI


 TABLEAU DE L'ORGANISATION HIERARCHIQUE DES SECOURS
 EXEMPLE DES RELATIONS D'UN CODIS ( MORBIHAN) (12 )
 PRINCIPE DU SDACR (13)
 ORGANISATION DES TRANSMISSIONS
 SCHÉMA D'ORGANISATION D'UNE CATASTROPHE (15)
 CATÉGORISATION DES VICTIMES
 FICHE ICE (INTERNATIONAL CHEMICAL ENVIRONMENT)(16)
 FICHE ALERTE (17)

VII- DROIT A L'INFORMATION DES POPULATIONS

VIII- MAITRISE DE L'URBANISATION

 FICHE DE ZONES DE DANGER ET DE ZONES DE PROTECTION


 FICHE SERVITUDES D'UTILITE PUBLIQUE

IX- PERSPECTIVES SUITE A LA CATASTROPHE DE TOULOUSE DU 21/9/2001

BIBLIOGRAPHIE

1
Risques Technologiques Majeurs
Le risque technologique majeur sera considéré ici, comme un risque survenant dans un
établissement et pouvant entraîner un accident aux conséquences graves, impliquant des
substances dangereuses. Dans ce contexte, les accidents de type nucléaire ne seront pas
considérés.

I- LES INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE


L'ENVIRONNEMENT (ICPE) (voir 1, bibliographie)

la loi 76-663 du 19/7/1976 sur les ICPE entraînait l'abrogation de la loi du 19/12/1917 relative
aux établissements dangereux, insalubres ou incommodes, apparue insuffisante en particulier
lors de l'explosion d'un stockage de propane à Feyzin prés de Lyon en 1966. L'explosion
faisait 18 morts, 84 blessés et de nombreux dégâts matériels sur l'installation et sur le
voisinage.
Apparaissait alors de façon impérative, la nécessité pour les installations dangereuses
susceptibles de nuire à l'environnement (de façon continue ou lors d'accident) de mieux
contrôler ces problèmes.

La loi ICPE, maintenant codifiée dans le livre V, titre Ier, du code de l'environnement, prévoit
donc études et dossiers à réaliser par le chef d'établissement ou sous sa responsabilité, pour
éviter ou limiter les nuisances et accidents, et leurs conséquences pour l'environnement.
Ces documents sont contrôlés par le préfet du département assisté du conseil départemental
d'hygiène et par l'Inspection des Installations Classées.
La nomenclature des ICPE répertorie, en particulier, les substances employées et les activités
en distinguant les catégories suivantes (et les seuils correspondants):

- les installations soumises à Déclaration (D),


- les installations soumises à Autorisation (A)
- les installations soumises à Autorisation et Servitude d'utilité publique(AS),

Dans le 1er cas, le chef d'établissement déclare auprés du préfet les installations visées par la
nomenclature de la loi ICPE en montrant que les prescriptions générales correspondantes sont
respectées.
Dans le 2nd cas, pour des installations présentant plus de dangers, le chef d'établissement
demande au préfet une autorisation . Pour cela et en particulier, il réalise (ou fait réaliser sous
sa responsabilité) une étude de danger. Cette étude décrit entièrement le site, les activités, les
dangers, les conséquences possibles, les moyens de prévention, les moyens d'intervention en
cas d'accident, avec si nécessaire les grandes lignes du plan de secours interne (décret 77-1133
du 21/9/1977 modifié, pris en application de la loi ICPE).
Pour certaines installations soumises à autorisation, parmi les plus dangereuses, des servitudes
d'utilité publique sont susceptibles d'être demandées. On les trouve référencées AS, dans la
nomenclature ( loi 87-565 du 22/7/1987 modifiant la loi ICPE, décret 89-837 du 14/11/89 et
décret du 99-1220 du 28/12/99). Elles sont soumises à des obligations supplémentaires.

2
II- DIRECTIVE EUROPEENNE DITE SEVESO
A Seveso en Italie, en 1976, un emballement thermique a provoqué la rupture d'un disque
utilisé comme dispositif de sécurité. Ceci a entraîné un dégagement de dioxine. La prise en
compte insuffisante des conséquences de cette dérive réactionnelle, le manque d'information
de la population avant, pendant et après cet accident, la bataille d'experts en guise de gestion
de crise, tous ces facteurs ont alerté la Communauté Economique Européenne. Il en a résulté
la directive "SEVESO" à propos des risques d'accidents majeurs de certaines activités
industrielles mettant en jeu des substances dangereuses.

1- Cette directive, 82/501/CEE du 24/6/19882 dite Seveso, complétée et modifiée par les
directives 87/216/CEE et 88/610/CEE, distinguait deux niveaux d'installations
présentant des risques majeurs:
- les installations dangereuses,
- les installations les plus dangereuses dites Seveso.

Ces deux niveaux ne sont pas à confondre avec les seuils de Déclaration et d'Autorisation de
la loi ICPE. Les mesures qui en découlent permettront de prévenir et limiter les conséquences
d'accidents majeurs comme l'indique l'intitulé de ce texte.
La France a appliqué cette directive par l'intermédiaire de la loi ICPE qui a alors été
complétée pour pouvoir l'intégrer complètement; exemple : le seuil AS des ICPE a été créé
pour correspondre aux seuils des "installations les plus dangereuses" de la directive.

2- Fin 1996, l'Europe a établi, en remplacement, une nouvelle directive (96/82/CE du


9/12/1996) concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des
substances dangereuses, dite SEVESO II. Les états membres disposaient d'un délai expirant
le 3/2/1999, pour prendre les mesures de transposition et d'application.
Cette directive a un champ plus large (par exemple, elle prend en compte la partie chimie des
installations nucléaires, les installations de traitements des déchets, les établissements
pyrotechniques) mais elle ne concerne toujours pas les transports de substances dangereuses
et leur stockage temporaire intermédiaire.

Le principe général, comme le texte de 1982, est la surveillance des installations


dangereuses tant par l'exploitant que par les autorités publiques.
Mais les obligations de l'exploitant ont été renforçées, le rôle de l'inspection a été formalisé et
l'administration a la possibilité d'interdire l'exploitation. Cette directive à été également
intégrée dans la réglementation ICPE .
La directive distingue:
- les établissements à risques (et non plus les installations dangereuses),
- les établissements à hauts risques (et non plus les installations les plus dangereuses).
La nomenclature qui en découle (annexe I: application de la directive) est simplifiée et sa
correspondance avec celle des ICPE est facilitée.

2-1 Les établissements à risques.

2-1-1 Ils doivent fournir à l'autorité compétente, une notification (article 6). En France, ces
éléments, sont inclus dans la demande d'autorisation à faire auprès du préfet. Cette demande
nécessite entre autre, une étude d'impact et une étude de dangers.

3
2-1-2 Ils doivent démontrer l'existence d'un système de gestion et d'organisation de
l'établissement en vue de la prévention des accidents majeurs (article 7 et annexe III) ).
Ceci était une nouveauté qui est appliqué en France par l'intermédiaire de l'arrêté du
10/5/2000: une politique de préventions des accidents majeurs doit être élaborée et
transcrite dans un document; ceci à partir de certains seuils d'installations (seuils équivalents à
ceux des établissements à risques de la directive).

2-2 Les établissements à hauts risques.

2-2-1 Ils doivent présenter un rapport de sécurité (article 9). Ce rapport, défini à l'annexe II,
inclut les informations demandées a l'annexe III (système de gestion et d'organisation de
l'établissement en vue de la prévention des accidents majeurs). L'ensemble de ce dossier devra
être extrêmement détaillé (beaucoup plus que ce qui était exigé ), périodiquement revu et mis
à jour au moins tous les 5 ans.
Les établissements à hauts risques correspondent en France aux établissements comportant
une ou des installations atteignant le niveau AS. Pour ces établissements, les études de
dangers vont correspondre au rapport de sécurité. Pour cela, elles doivent en plus, intégrer
un document décrivant la Politique de Prévention des Accidents Majeurs (PPAM)et un
document décrivant le Système de Gestion de la Sécurité: SGS (arrêté du 10/5/2000).

A ce jour, les études de dangers sont en général de type déterministe, basées sur l'accident ou
sur l(es) accidents maximal(s) crédible(s) et la gravité de leurs conséquences. Mais au regard
des risques, le préfet peut imposer une étude plus complexe: circulaire du 28/12/1983
(maintenant abrogée : voir circulaire du 10/5/2000) dont le principe est repris par les décrets
du 9/6/1994 et du 5/1/1996 modifiant le décret du 21/9/1977 pris pour l'application de la loi
ICPE.
Dans ce cas, l'ensemble comporte:
- une étude de dangers très complète faisant appel, le cas échéant, à une évaluation
probabiliste des causes d'accidents ( pour les systèmes nécessitant un haut degré de fiabilité
ou de sécurité),
- une analyse critique de l'étude de dangers aux frais du demandeur par un organisme
extérieur expert choisi en accord avec l'administration.
Nous verrons plus loin les difficultés correspondant à ces deux parties pour de telles études
dans l'industrie chimique.

2-2-2 La directive Seveso II impose également d'établir des plans d'urgence interne et
externe (article 11 et annexe IV) pour les établissements à hauts risques.
Le plan d'urgence interne est élaboré par l'exploitant qui fournit par ailleurs aux autorités
compétentes, les informations nécessaires pour leur permettre d'établir le plan d'urgence
externe.
Ces dispositions existaient déjà dans la directive Seveso I et son application a été
l'occasion de refondre le dispositif français de planification des secours en matière de
risques technologiques:

- le plan d'urgence interne appelé Plan d'Opération Interne (POI)


est de la responsabilité du chef d'établissement . Son contenu est détaillé dans l'instruction
interministérielle du 12/7/1985: planification des secours en matière de risques
technologiques et par la circulaire du 30/12/1991. L'arrêté d'autorisation ou un arrêté
complémentaire, dans ce cas, prévoit l'obligation d'établir un POI (voir le décret du 21/9/1977

4
pris en application de la loi ICPE, modifié par le décret 89-837 du 14/11/1989: procédure
d'institution de servitudes d'utilité publique S),

- le plan d'urgence externe appelé Plan Particulier d'Intervention (PPI) est de la


responsabilité du préfet. Celui-ci doit le faire établir si l'établissement est susceptible d'être
visé par la procédure de servitude d'utilité publique (S). Son contenu, d'abord détaillé par la
même instruction du 12/7/1985, a été repris par la loi du 22/7/1987 (organisation de la
sécurité civile, protection de la forêt contre l'incendie, prévention des risques majeurs) et par
son décret d'application du 6/5/1988 concernant les plans d'urgence.
Nous reviendrons sur cette loi, en particulier à propos des autres types de plans d'urgence et à
propos de la maîtrise de l'urbanisation.

2-2-3 Les informations concernant les mesures de sécurité (article 13 et annexe V) et la


conduite à tenir en cas d'accident doivent être fournies d'office aux personnes susceptibles
d'être affectées par un accident majeur.

2-3 Pour tous les établissements visés par la directive (à risques et à hauts risques),

2-3-1 Effet domino (article 8): l'autorité compétente (le préfet pour la France) identifie les
établissements ou groupes d'établissements pouvant présenter en raison de leur localisation les
uns par rapport aux autres, des risques accrus.

2-3-2 Maîtrise de l'urbanisation (article 12): cette disposition est désormais incluse dans la
directive. Ceci conforte la politique française de maîtrise de l'urbanisation mise en place
depuis 1987 (loi du 22/7/1987 déjà évoquée qui a modifié la loi ICPE, décrets du 14/11/1989
et circulaire du 24/6/1992).

3- Quelques conséquences légales et réglementaires suite à la 1ère directive Seveso

3-1 Modification de l'étude de dangers


. circulaire du 28/12/1983 (abrogée depuis : voir circulaire du 10 mai 2000)
. décrets du 9/6/1994 précisant le contenu de l'étude de dangers et modifiant le décret du
21/9/1977 pris en application de la loi ICPE.

3-2 Refonte du dispositif de planification des secours et maîtrise de l'urbanisation

-instruction interministérielle du 12/7/1985: Plan ORSEC-Risques technologiques

-loi du 22/7/1987: organisation de la sécurité civile, protection de la forêt contre l'incendie,


prévention des risques majeurs.

* décret du 6/5/1988 relatifs aux plans d'urgence


* décret du 14/11/1989 sur les servitudes d'utilité publique (créant le niveau AS des ICPE)
* décret du 11/5/1990 sur le code d'alerte national
* circulaire du 30/12/1991 sur l'articulation entre le POI et le PPI
* circulaire du 24/6/1992 sur la maîtrise de l'urbanisation

4- Quelques conséquences de la directive Seveso II (1,2)

5
4-1 Le nombre d'établissements concernés a augmenté. Cela correspond:

- d'une part à des établissements qui n'étaient pas visés jusque là (établissements nucléaires
pour leur composante chimique, établissements pyrotechniques, certaines installations de
traitement des déchets, dépôts de gaz GPL et naturel),
- d'autre part, à un supplément de dépôts de produits chimiques et d'industries chimiques, ceci
résultant de l'application de la nouvelle règle d'addition des substances dangereuses
différentes (annexe I, note 4 ) et de l'abaissement de certains seuils (brome, chlore, nitrate
d'ammonium...).

4-2 La transposition de la directive Seveso II nécessite ou a nécessité l'intervention de


divers textes réglementaires, mais elle ne suppose pas de nouvelles mesures législatives.
Notamment, des mesures de transposition sont ou ont été nécessaires à propos:
- de la nomenclature des ICPE et de l'additivité de certaines substances dangereuses : décret
99-1220 du 28/12/1999 et arrêté du 10/5/2000,
- de l'étude de dangers qui doit être maintenant beaucoup plus détaillée: décret 2000-258 du
20/3/2000 modifiant le décret d'application de la loi ICPE,
- des obligations résultant de l'article 7-annexe III: système de gestion et organisation en vue
de la prévention des accidents majeurs : arrêté et circulaire du 10/5/2000,(arrêté et circulaire
du 10/5/2000)(3),
- de l'effet domino (article 8) arrêté et circulaire du 10/5/2000,
- de l'annexeV(information au public), à reprendre dans un texte français...
Cela nécessiterait également, un nombre accru de postes d'agents techniques pour assurer la
bonne application de la directive.

6
III- ETUDE DE DANGERS

1- Installations concernées: celles soumises à autorisation

2- Quelques textes auxquels se reporter:

- Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE) (1).

- Décret 77-1133 du 21/9/1977 pris pour l'application de la loi ICPE - article 3 modifié à ce
sujet, par les articles 7 et 8 du décret 94-484 du 9/6/1994, par l'article 2-IV du décret 96-18 du
5/1/1996 et par l'article 1er -IV et V du décret 2000-258 du 20/3/2000.

- Arrêté et circulaire du 10/5/2000.

3- Contenu (voir fiche correspondante ci-dessous)

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4- Difficultés de réalisation

4-1 Quand une évaluation probabiliste des causes d'accident (pour des systèmes qui
nécessitent un haut degré de fiabilité ou de sécurité) est demandée par le préfet, la constitution
de l'étude est délicate en ce qui concerne l'industrie chimique.
En effet (4):
- il existe un nombre considérable de produits chimiques et leur toxicité eventuelle n'est pas
toujours bien connue,
- les facteurs à prendre en compte lors d'un processus chimique sont extrêmement nombreux
et les dérives réactionnelles peuvent donc également être multiples,
- chaque installation chimique est pratiquement unique, contrairement aux installations
nucléaires ou aéronautiques,
- l'industrie chimique est ancienne ce qui n'est pas le cas des industries précitées,
- l'intervention humaine y est encore importante (faible niveau d'automatisation),
- les études ont un aspect souvent partiel: les transferts des produits ne sont pas toujours
étudiés.

Dans ces conditions, il est trés difficile de déterminer la fiabilité de ces systèmes.

On peut procéder à des évaluations semi-quantifiées, réunissant les méthodes déterministes et


les méthodes probabilistes: pour un évenement redouté, on définit, par exemple, 3 niveaux de
gravité des conséquences et 3 niveaux de probabilité d'occurence. On en déduit 3 niveaux de
risques: indésirables, à améliorer mais sans urgence et acceptables sans changement (5 et 6).

4-2 Quand une analyse critique est nécessaire, il n'est pas forcément évident de trouver un
organisme tiers expert qui ne soit pas un concurrent.
Des bureaux d'études se sont spécialisés dans ce travail. Ce sont souvent le DAS
(Département d'Analyse de Sûreté) de l'IPSN (Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire) du
CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) (7) ou l'INERIS (Institut National de
l'Environnement industriel et des RISques) qui sont chargés de ces analyses critiques.
La plupart du temps, avant de démarrer une telle étude approfondie, on commencera par faire
effectuer un audit de sûreté qui montrera si cette démarche très lourde est réellement
nécessaire.

FICHE ETUDE DE DANGER

voir l'article 3, 5° et 6°, du décret 77-1133 du 21/9/1977,


modifié par les décrets 94-484 du 9/6/1994, 96-18 du 5/1/1996, 2000-258 du 20/3/2000
arrété et circulaire du 10/5/2000

- Généralités sur le site


- Description de l'activité
- Inventaire des dangers: étude en général de type déterministe, mais elle peut aussi
être demandée de type probabiliste ou au moins, semi-quantifiée
- Conséquences possibles (avec effet domino à partir des niveaux instaurés par
l'arrêté du 10/5/2000)
- Justification des mesures retenues pour prévenir l'apparition de ces accidents et en
limiter les effets
- Justification du procédé

8
- Justification des améliorations adoptées
- Justification des mesures particulières
- Equipements de protection du personnel
- Qualification et formation du personnel
- Exercices périodiques
- Précautions contre l'intrusion et la malveillance
- Conclusion sur le degré de sûreté
- Moyens de lutte privés disponibles
- Elaboration de fiches de sécurité
- Réactualisation de l'étude de dangers
- Eventuellement:

- analyse critique à la demande du préfet, réalisée par un organisme extérieur


expert choisi en accord avec l'administration,aux frais du demandeur

- document décrivant la politique de prévention des accidents majeurs (PPAM,si


les niveaux énoncés par l'arrêté du 10/5/200 sont atteints)

- document décrivant le Système de Gestion de la Sécurité: SGS (niveau AS)

- grandes lignes du POI (niveau AS)


- éléments pour l'élaboration, par les autorités publiques, d'un PPI (niveau AS)

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FICHE : ETAPES D'UNE APPRECIATION DE RISQUE (8)

IV- PLAN D'OPERATION INTERNE

1- Installations visées: certaines installations soumises à autorisation

- La circulaire du 30/12/1991 précise que le POI doit être élaboré dans les installations qui
doivent faire l'objet d'un Plan Particulier d'Intervention en application du décret du 6/5/1988,
c'est-à-dire pour les installations entrant dans les catégories qui sont répertoriées dans la
nomenclature des ICPE sous la mention servitude d'utilité publique (AS),
- Le préfet peut également imposer un POI, à toute installation classée soumise à autorisation,

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aprés consultation du Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS); ceci plus
particulièrement aux exploitants d'installations qui présentent des risques particuliers
notamment en zone urbanisée (Code de l'Environnement L512-3 et 7, décret 77-1133 du
21/9/1977 modifié par le décret 89-837 du 14/11/1989, circulaire du 30/12/1991).
Dans le cas où un POI est demandé, ceci est précisé dans l'arrêté d'autorisation, ou par arrêté
ultérieur.
Il est établi (en étroite relation avec les pouvoirs publics) et mis en oeuvre si nécessaire par le
chef d'établissement.

2- Quelques textes auxquels se reporter

- ICPE, Code de l'environnement, L 512-3 et L 512-7

- article 17, alinéa 5, du décret 77-1133 du 21/9/1977, qui répond, en plus ramassé, aux
énonciations de l'annexe IV (plans d'urgence interne et externe) de la directive Seveso II,

- décret 89-837 du 14/11/1989,

- circulaire du 30/12/1991 sur l'articulation entre le POI et les plans d'urgence visant les
installations classées,

- instruction interministérielle du 12/7/1985- risques technologiques: instruction ORSEC

3- Contenu (voir fiche ci-dessous)

4- Guides d'élaboration
- Guide d'élaboration d'un POI- Ministères de l'intérieur et de l'environnement, 1ère édition
1988,
- POI: classeur réalisé pour le compte des ministères de l'environnement et de l'intérieur
(1988) (9),
- Trois guides élaborés par le Groupe d'Étude de Sécurité des Industries Pétrolières (GÉSIP),
(1996, 1997 et 2000 ) (10,11 et 12)

FICHE : POI

voir: - l'article 17 du décret 77-1133 du 21/9/1977,


modifié par l'article 4 du décret 89-837 du 14/11/1989,
- l'instruction interministérielle du 12/7/1985,
- la circulaire du 30/12/1991

- Rappel: établissement du POI, en liaison avec les services publics, et direction par le chef
d'établissement
- Connaissance et évaluation des risques
- Scénarios d'accidents
- Besoins en personnel et en matériel
- Moyens de secours internes et externes
- Entraînement préalable avec mise en oeuvre des moyens et définition des missions
- Déclenchement - Mise en oeuvre - Poste de commandement:

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Emplacement
Moyens
Fonctionnement
- Missions du PC:
Assurer la coordination des moyens internes (équipes exploitation, auto-défense et secours,
commandement-logistique), des liaisons entre les secours en action, le contrôle des accés, les
moyens externes,
Assurer le commandement unique
Diffuser des informations aux administrations concernées, aux médias, au siège social de
l'exploitant,
Assurer le secrétariat de l'intervention
- Mesures d'urgence incombant à l'exploitant, sous le contrôle de l'autorité de police,
notamment pour l'alerte du public et des municipalités concernées.

FICHE-MISE EN OEUVRE D'UN POI

PLAN D'OPÉRATION INTERNE

12
POI - MISSIONS DES FONCTIONS (9)

V- PLAN PARTICULIER D'INTERVENTION

1- Ouvrages ou installations visées

Les PPI sont établis pour faire face aux risques particuliers liés au fonctionnement d'ouvrages
ou d'installations dont l'emprise est localisée et fixe.
Ils font partie des plans d'urgence, à côté des plans destinés à porter secours à de nombreuses
victimes dits plans rouges, et des plans de secours spécialisés (PSS) liés à un risque défini.
Comme les autres plans d'urgence, ils sont arrêtés et déclenchés quand nécessaire par le préfet
du département.

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Les PPI ne concernent pas uniquement les installations classées (voir le décret du 6/5/1988
pris en application de la loi du 22/7/1987), comme nous le rappellerons plus loin dans le
chapître sur la planification des secours, mais en ce qui concerne celles-ci: - un PPI doit être
élaboré pour chaque installation entrant dans les catégories qui sont répertoriées dans la
nomenclature ICPE sous la mention "servitudes d'utilité publique" (AS). Dans ce sens, il
correspond au plan d'urgence externe prévu par la directive Seveso II pour les établissements
à hauts risques. Rappelons toutefois que les seuils de la nomenclature Seveso pour les
établissements à hauts risques et ceux des ICPE pour les installations soumises à Autorisation
avec Servitudes d'utilité publique (AS) ne se correspondent pas strictement,

- le préfet peut décider en outre si nécessaire d'élaborer un PPI dans les lieux d'activité
présentant des dangers ou des inconvénients graves, par exemple pour des IC avec risques
particuliers alors même qu'elles ne figurent pas dans la liste des installations AS.

2- Quelques textes auxquels se reporter

- instruction interministérielle du 12/7/1985, risques technologiques: instruction ORSEC, qui


définit le PPI,

- loi 87-565 du 22/7/1987 relative à l'organisation de la sécurité civile, à la protection de la


forêt contre l'incendie et à la prévention des risques majeurs, qui consacre juridiquement le
PPI,

- décret 88-622 du 6/5/1988 relatif aux plans d'urgence, pris en application de la loi précitée
dont les dispositions répondent par avance aux conditions de l'annexe IV (plan d'urgence
interne et externe) de la directive Seveso II,

- décret 89-838 du 14/11/1989 introduisant la rubrique AS dans la nomenclature ICPE

- circulaire du 30/12/1991 relatif à l'articulation entre le POI et les plans d'urgence visant les
IC.

3- Contenu FICHE PPI

FICHE PPI

instruction interministérielle du 12/7/1985,


loi 87-565 du 22/7/1987,
articles 1à10 du décret 88-626 du 6/5/1988,

A-Dispositions générales
- arrêté préfectoral d'applicaton du PPI
- liste des sigles et abréviations
- diffusion du PPI
- sommaire
Présentation générale du PPI
- risque pris en compte
- responsabilité du déclenchement et de mise en oeuvre
- niveau d'alerte et contre-mesures

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Présentation de l'établissement (5 à 10 pages)
- situation (cartographie 1/25000)
- description des activités (fabrication, stockage)
- scénarios accidentels et conséquences sur l'homme et l'environnement
- mesures d'urgence prévues
B-Alerte et information
- alerte
- schéma de transmission par exploitant aux autorités et aux services de secours
- schéma de diffusion par l'autorité préfectorale pour chaque niveau d'alerte
Information (par l'exploitant et le Commissaire de la République)
- des autorités supérieures
- des élus, de la population et des entreprises du voisinage
- des médias
C-Organisation des secours
Principales dispositions du POI (5 pages environ)
- cartographie plan de masse - plan des installations
- organisation de la sécurité interne de l'établissement
- hypothèses accidentelles (substances en cause, effets)
- contre-mesures internes et actions vers l'exterieur
Règles de mise en oeuvre du PPI
- contre-mesure et critère de décision
- structures de commandement
- implantation et organisation du PCO
- fiches-réflexes des services et orsec
- information des populations et des médias
- modalités d'identification des responsables des équipes de sécurité et de renfort (laisser
passer, badges, etc.)
- mission des organismes spécialisés (DRIRE-météo-armée-service des eaux etc)
- nature des moyens à mettre en oeuvre et conseillers techniques du Commissaire de la
République
- liaisons interdépartementales et/ou internationales
- carte des secteurs susceptibles d'être confinés ou évacués, avec recensement des populations,
par secteur et par commune
- extrait du plan d'hébergement départemental
- environnement industriel et agricole de l'établissement
- itinéraires de déviation et de contournement
D-Annexes
Fiches produits
- Désignation-formules chimiques-quantités présentes-caractéristiques physiques et affinités
chimiques
- risque par émission, épandage, incendie, explosion
- effets biologiques
- actions de secourisme et consignes d'intervention
Moyens spécialisés (répertoire des organismes, matériels disponibles)
Information du public et des médias
OBT (voies, indicatifs, schémas de liaisons)
Répertoire téléphonique et télex (y compris hors heures ouvrables, nominatif) pour:
- l'établissement
- les services publics locaux (départementaux, régionaux)
- les organismes nationaux (COGIC notamment).

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VI- PLANIFICATION DES SECOURS - DISPOSITIF D'ENSEMBLE

Nous avons traité à part les POI et PPI parce que ce sont les plans du dispositif français de
secours qui correspondent au plus prés aux plans d'urgence interne et externe énoncés par la
directive Seveso II pour les établissements à hauts risques. Il nous reste, maintenant, à
évoquer l'ensemble du dispositif de planification des secours en matière de risques
technologiques.

1- Quelques textes auxquels se reporter:

- la loi 87-565 du 22/7/1987 relative à l'organisation de la sécurité civile, à la protection de la


forêt et à la prévention des risques majeurs, prévoit :
. des plans ORSEC (national, de zone, départemental),
. des plans d'urgence de trois types: les PPI, les plans destinés à porter secours à de
nombreuses victimes et les plans de secours spécialisés liés à un risque défini,
- le décret 88-622 du 6/5/1988 relatif aux plans d'urgence et pris en application de la loi
précitée:
. les plans d'urgence sont préparés par le préfet en liaison avec toute autorité, service ou
organisme compétent et c'est lui qui les met en oeuvre en cas de besoin,
. l'article 6 définit les différents types d'ouvrages et d'installations dont l'emprise est localisée
et fixe, pouvant faire l'objet d'un PPI (voir la liste en 2- documents complémentaires) et
l'article 7 précise son contenu,
. l'article11 dénomme plans rouges les plans destinés à porter secours à de nombreuses
victimes,
. l'article 12 a trait aux plans de secours spécialisés (PSS) lié à un risque défini (par exemple
pour une IC qui n'a pas donné lieu à un PPI, ou pour un risque lié à un accident ou à un
sinistre de nature à porter atteinte à la vie ou aux biens ou à l'environnement: accident lors de
transport de matières dangereuses...),

- la circulaire du 30/12/1991 : articulation entre POI et PPI

2- Documents complémentaires
voir ci-dessous:
- liste des ouvrages et installations pouvant faire l'objet d'un PPI
- tableau de l'organisation hiérarchique des secours
- exemple des relations d'un CODIS ( Morbihan) (13)
- principe du SDACR (Schéma Départemental d'Analyse et de Couverture des Risques) (14)
- extraits du plan rouge 56 (15)
- schéma d'organisation d'une catastrophe (secours médicaux) (16)
- fiche ICE (International Chemical Environment) - accidents de transport de produits
chimiques (17); convention française Transaid correspondante
- fiche alerte, affiches de consignes de sécurité (18)

LISTE DES OUVRAGES OU INSTALLATIONS


FAISANT L'OBJET D'UN PPI

article 6 du décret 88-622 du 6/5/1988 modifié par le décret 2000-571 du 26/6/2000

16
1° Les sites comportant au moins une installation nucléaire de base, qu'elle soit ou non
secrète, de type suivant:

a) Un réacteur nucléaire d'une puissance thermique supérieure à dix mégawatts;

b) Une usine de traitement de combustibles nucléaires irradiés;

c) Une usine de séparation des isotopes de combustibles nucléaires;

d) Une usine de conversion chimique de combustibles nucléaires;

e) Une usine de fabrication de combustibles nucléaires;

f) Une unité de production de matières radioactives à usage militaire;

g) Une unité de fabrication, d'assemblage ou de mise en oeuvre d'éléments intégrant des


matières radioactives à usage militaire;

2° Les installations classées définies par le décret prévu à l'article 7-1 de la loi 76-663 du
19/7/1976;

3° Les stockages souterrains de gaz toxiques ou de gaz comprimés ou liquéfiés


mentionnés aux décrets 62-1296 du 6/11/1962 et 65-72 du 13/1/1965;

4° Les aménagements hydrauliques qui comportent à la fois un réservoir d'une capacité


égale ou supérieure à 15 millions de m3 et un barrage ou une digue d'au moins 20 m au-
dessus du point le plus bas du sol naturel ;

5° Les lieux de transit et d'activités présentant des dangers ou des inconvénients graves
au sens de l'article 1er de la loi du 19/7/1976.

TABLEAU DE L'ORGANISATION HIERARCHIQUE DES SECOURS

ETAT MINISTERE DE COGIC


L'INTERIEUR
coordonne et
DIRECTION DE LA recherche les moyens

17
DÉFENSE ET DE
LE SECURITE
éventuellement
CIVILES (DDSC)
complémentaires
SIACEDPC
PREFET DE ZONE
ZONE DE
CIRCOSC
DÉFENSE
EMZSC
PREFET DE
REGION
REGION
SIRACEDPC
PREFET

DEPARTEMENT SIACEDPC / DDSIS CODIS

CARIP
COMMUNE MAIRE CSP / CS

COGIC: Centre Opérationnel et de Gestion Interministèrielle de Crise

EMICZ: Etat Major de Zone de la Sécurité Civile

CIRCOSC: Centre Interrégional de Coordination Opérationnelle de la Sécurité Civile

SIACEDPC: Service Interministériel des Affaires Civiles et Économiques de la Défense


et de la Protection Civiles (ou SIDPC)

SIRACEDPC: Service Interministériel Regional des Affaires Civiles et Économiques de


la Défense et de la Protection Civiles

DDSIS: Direction Départementale des Services d'Incendie et de Secours

CARIP: Cellule d'Analyse des Risques et d'Information Préventive

CODIS: Centre Opérationnel Départemental d'Incendie et de Secours

CSP: Centre de Secours Principal

CS: Centre de Secours

EXEMPLE DES RELATIONS D'UN CODIS ( MORBIHAN) (13 )

Comme on peut le voir sur ce croquis, le CODIS est au centre de nombreuses relations avec
les services publics et privés amenés à intervenir ou à collaborer avec les sapeurs-pompiers.
Mais on peut classer ces organismes en 4 grands groupes:

18
- les autorités supérieures (Conseil Général, Préfecture...)
- les organes de coopération (SAMU, CROSSA...)
- les organes consultatifs (Météo, DDE...)
- Les entreprises privées

CEDRE: Centre de Documentation de Recherche et d'Expérimentation sur les pollutions


accidentelles des eaux
CROSSA: Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage en Atlantique
CTA: Centre de Traitement de l'Alerte
DMD: Délégation Militaire Départementale
DSC: Direction de la Sécurité Civile
SAMU: Service d'Aide Médicale Urgente

PRINCIPE DU SDACR (14)

SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
D'ANALYSE ET DE COUVERTURE DES RISQUES

La loi 96-369 du 3 mai 1996 et le décret du 6 mai 1988 relatif à l'organisation générale
des services d'incendie et de secours prévoient la réalisation dans chaque département d'un
schéma départemental d'analyse et de couverture des risques.
Pour ce faire, les annexes du décret du 6 mai 1988 ont fixé les normes minima d'effectifs et
d'armements des centres de première intervention, centres de secours et centres de secours
principaux, ainsi que les matériels de réserve départementale affectés aux S.D.I.S. Elles ont
également prévu des dotations complémentaires d'engins, après analyse des risques du secteur
d'intervention et du département. Toutefois, aucune règle ni aucune orientation n'avaient
jusqu'a présent été élaborées, au niveau national, pour aider à la réalisation de ces analyses de
risques départementales 2.
Enfin, dans la perspective de la départementalisation des services d'incendie et de secours,
prévue par l'article 89 de la loi du 6 février 1992, il importe de donner aux S.D.I.S. les outils

19
techniques et administratifs permettant la réalisation du Schéma Départemental d'Analyse et
de Couverture des Risques, document de référence et d'aide à la décision.

Il s'agit d'une part d'inventorier et de mesurer les risques qui relèvent de la sécurité civile et
d'autre part de standardiser les réponses à y apporter sur le territoire national. L'établissement
de ces schémas départementaux vise un double objectif :

 fournir, dans le cadre de la modernisation des services d'incendie et de secours, des


règles d'analyses permettant d'évaluer l'adéquation des moyens de secours par rapport
à la réalité des risques du département,
 permettre aux décideurs (préfets et élus des commissions administratives des services
départementaux des services d'incendie et de secours) de faire les choix d'acquisition
et d'implantation de centres de secours ou de moyens les plus pertinents possibles, sur
des bases comparatives grâce à des grilles d'évaluation nationales rapportées aux
risques du département.

ECHELLE DE CORRESPONDANCE ENTRE LES


DIFFERENTS RISQUES ET LEURS EFFETS

EXTRAITS DU PLAN ROUGE 56 (15)

ORGANISATION DES TRANSMISSIONS

20
1 . LIAISONS ARRIÈRE

TPH : téléphone

F.D. : Fréquence Départementale

F.C.D. : Fréquence de Commandement Départementale

2. LIAISONS AVANT

21
3. FREQUENCES

F.D. : Fréquence Départementale

F.C.D. : Fréquence commandement départementale

F.T. 1 : Fréquence tactique niveau 1

F.T. 2 : Fréquence tactique niveau 2 (FT2, FT3, FT4 : Attribuées ponctuellement par le
CODIS)

F.T. 3 : Fréquence tactique niveau 3

F.T. 4 : Fréquence tactique niveau 4

F . SANTE : Fréquence Santé

SCHÉMA D'ORGANISATION D'UNE CATASTROPHE

22
SECOURS MÉDICAUX (16)

PCF: Poste de Commandement Fixe


PCO: Poste de Commandement Opérationnel
PMA: Poste Médical Avancé
CME: Centre Médical d'Evacuation
UA: Urgence Absolue, UR: Urgence Relative
H: Hopital

CATÉGORISATION DES VICTIMES

23
FICHE ICE (INTERNATIONAL CHEMICAL ENVIRONMENT)
du CEFIC (CONSEIL EUROPEEN DE L'INDUSTRIE CHIMIQUE)
ACCIDENT LORS DE TRANPORTS DE PRODUITS CHIMIQUES(17)
CONVENTION FRANCAISE TRANSAID
circulaire du 5/6/1989

1. OBJECTIF
Dans le cadre de l'initiative Engagement de Progres/Responsible Care du CEFIC, le,
programme ICE-Reponse vise a minimiser les consequences des accidents de transport routier
avec des produits chimiques: - en procurant une assistance uniformement competente dans
chaque pays d'Europe - en coordonnant cette reponse, en particulier au dela des frontieres
nationales. L'industrie chimique met cette competence a la disposition des Autorites.

2. PRINCIPE
Lorsqu'un accident arrive, les services de secours s'efforcent de contacter l'expediteur des
produits. Si cela n'est pas possible, un systeme national offre la possibilite aux Autorites de
contacter d'autres etablissements qui se sont engages a fournir une aide pour ces produits. Des
centres nationaux peuvent faciliter cette aide reciproque entre societes, surtout quand il s'agit
de transport international.

3. NIVEAU D'ASSISTANCE
L'industrie chimique offre trois niveaux d'assistance: Niveau 1: informations et conseils
generaux par telephone ou fax Niveau 2: presence d'un expert sur le lieu de l'accident qui
offre des conseils apres avoir evalue la situation Niveau 3: personnel et materiel sur le lieu de
l'accident.

4. SYSTEME NATIONAL
La politique de l'industrie chimique, concernant l'assistance apportee en cas d'accident routier,
se traduit par un systeme national. Une liste comporte les noms des etablissements qui se sont
engages a apporter une aide, quelque soit l'expediteur, a un niveau defini et pour des produits
bien determines. Normalement, l'administration du systeme et la coordination avec les
Autorites publiques est assuree par la Federation Nationale de l'Industrie Chimique.

5. CENTRE NATIONAL
A tout appel, un centre national fournira au moins des informations telephoniques mais
s'efforcera surtout de mobiliser un etablissement competent, eventuellement au dela des
frontieres nationales, la langue anglaise fonctionnant comme langue commune entre centres
nationaux. Il jouit d'un role reconnu dans le systeme national et de la confiance des Autorites
et de l'industrie chimique. Il maintient une permanence de 24 hr/jour et a acces a des donnees
sur un grand nombre de produits chimiques.

6. PROCEDURE D'ALERTE D'UN ETABLISSEMENT


Un systeme national est base sur des etablissements industriels qui auront en place une
procedure d'alerte appropriee, regulierement mise a l'epreuve. Les appels d'alerte (le numero
d'urgence doit etre connu des services de secours) seront diriges 24 hr/jour vers une personne
competente, ayant acces a la banque de donnees des produits chimiques de l'entreprise. Il
fournira lui-meme l'assistance requise dans le cadre du systeme national ou fera appel a des
collegues experts (eventuellement avec materiel).

24
7. FORMATION
En vue d'offrir une assistance effective les personnes intervenantes auront acquis une
competence suffisante soit par experience pratique soit par formation professionelle. Ils
connal^tront les procedures et les produits de l'etablissement et seront familiers avec le
vocabulaire des fiches de donnees de securit~. Ils sauront ma^ltriser une situation de crise et
auront une connaissance generale des reglementations de transport. Pour les niveaux 2 et 3
une experience pratique des accidents reels ou simules sera absolument necessaire. Tout ceci
assurera la confiance des Autorites et de l'industrie chimique.

8. REALISATIONS
En 1992 il existait des systemes nationaux en France (Transaid) - Allemagne (TUIS) - Italie
(SIET) - Suisse (AC Schutz) - Autriche (TUIS/ERS) - Grande-Bretagne (Chemsafe) avec la
participation de plus de 400 etablissements. Des developpements sont en cours dans plusieurs
autres pays avec le but d'integrer tous les pays europeens dans ICE. Ces systemes constituent
le reseau par lequel l'industrie chimique contribue a la reduction des consequences des
accidents de transport de produits chimiques.

FICHE ALERTE (18)

décret 90-394 du 11/5/1990 modifié par le decret 2001-368 du 25/4/2001 relatif au code
d'alerte national
arrêté du 28/8/1992: modèles d'affiches aux consignes de sécurité

VII- DROIT A L'INFORMATION SUR LES RISQUES MAJEURS

25
Quelques textes auxquels se reporter

- l'article L124-2 du code de l'Environnement (ancien article 21 de la loi du 22/7/1987)


affirme l'existence d'un droit à l'information sur les risques technologiques et naturels
majeurs,

- le décret 90-918 du 11/10/1990 pris en application de cet article, définit les conditions du
droit à l'information et les mesures de sauvegarde. Pour les risques technologiques, le décret
précise que l'information s'applique là où il y a un PPI et éventuellement dans certains lieux
liés à un risque majeur particulier. La circulaire du 10 /5/1991 précise les modalités de mise
en oeuvre de ce décret,

- l'arrêté du 28/8/1992 (19) approuve des modèles d'affiches aux consignes de sécurité (voir
p. précédente),

- la circulaire 9265 du 21/4/1994 du ministre de l'environnement aux préfets définit un


objectif pour assurer l'information de 5000 communes en 5 ans. Ceci doit passer par:
. la constitution d'une cellule d'analyse des risques et d'information préventive (CARIP)
réunissant tous les partenaires départementaux du risque majeur (circulaires du 13/12/1993 ),
. l'élaboration d'un dossier départemental des risques majeurs (DDRM),
. la réalisation d'un dossier communal synthétique (DCS) notifié par arrêté préfectoral au
maire, à charge pour celui-ci d'élaborer son document d'information communal sur les risques
majeurs (DICRIM),

- Le Code de l'Environnement L 512-3 et L 512-7 et l'article 17 du décret d'application du


21/9/1977 précisent le pouvoir du préfet pour imposer à l'exploitant d'une ICPE soumises à
autorisation, les mesures d'information et d'alerte des personnes susceptibles d'être affectées
par un accident,

- l'article 9 du décret du 6/5/1988 prévoit les modalités de publicité des PPI, ainsi que
l'établissement de brochures éditées au frais de l'exploitant pour donner des consignes aux
populations demeurant dans la zone d'application du plan,

- l'article 13 de la directive Seveso II (information concernant les mesures de sécurité pour les
établissements à hauts risques) et son annexe V n'imposent rien de plus pour la France.

VIII- MAÎTRISE DE L'URBANISATION

1- Quelques textes auquels se reporter

- la circulaire 86-38 du 24/11/1986 prise en application de la loi ICPE pour la maîtrise de


l'urbanisation autour des sites industriels à hauts risques rappelle les possibilités ouvertes par
le code de l'urbanisme à cette date,

- le code de l'environnement L512-2 et 512-8 prévoit la possibilité d'imposer un éloignement


par rapport aux habitations et voies de communication,

26
- la loi 87-565 du 22/7/1987 dans sa partie maîtrise de l'urbanisation, a étoffé les moyens
juridiques correspondants. Elle a modifié plusieurs articles du code de l'urbanisme en
introduisant la nécessité d'intégrer l'existence de risques technologiques dans les documents
d'urbanisme. Elle a également introduit dans la réglementation ICPE, les articles nouveaux 7-
1 à 7-4 (L515-8 à 11 du code de l'environnement) permettant d'instaurer des servitudes
d'utilité publique indemnisables par l'exploitant, autour des installations nouvelles les plus
dangereuses lorsqu'elles sont installées sur des sites nouveaux. Voir à ce propos les décrets
initiaux 89-837 et 89-838 du 14/11/1989 pris en application des articles 7-1 et 7-2 de la loi
ICPE (L515-8 et 9) et introduisant la mention AS dans la nomenclature des ICPE, puis
actuellement, le décret 99-1220 du 28/12/99 modifiant la nomenclature ICPE (et prenant en
compte le cumul des matières),

- la circulaire du 24 juin 1992 relative à la maîtrise de l'urbanisation autour des installations


industrielles à hauts risques comporte 2 annexes:

. l'annexe I rappelle les possibilités, pour le préfet, au regard des installations existantes,
de porter à la connaissance des maires concernés la nature des risques résiduels, les distances
d'isolement proposées,
de mettre en oeuvre éventuellement la procédure du projet d'intérêt général (PIG: L.123-7-1 et
R.123-25-1 du code de l'urbanisme), sans indemnité en principe,
ou, au cas où la commune n'a pas de POS ou de PLU, de prendre directement un arrêté
définissant un périmètre de protection ou d'isolement (L.421-8 du code de l'urbanisme),sans
indemnité en principe également.
Pour les installations nouvelles correspondant à la nomenclature AS des ICPE sur un site
nouveau, la procédure des servitudes d'utilité publique est à examiner,

. l'annexe II définit les zones de danger Z1 et Z2 et les zones de protection rapprochée ZPR et
éloignée ZPE, voir fiche ci-dessous,

- le guide "Maîtrise de l'urbanisation autour des sites industriels à hauts risques" (20), réalisé
par le ministère de l'environnement en octobre 1990 constitue un outil de travail à ce propos:
il devra être réactualisé (suite de l'accident de Toulouse 21/9/2001),

- l'article 12 de la directive Seveso II, maîtrise de l'urbanisation, n'entraîne pas pour la France,
de mesures juridiques nouvelles, à moins d'élargir le champs d'application des dispositions
des articles 515-8 et suivants (anciens articles 7-1 et suivants de la loi ICPE) qui permettent
de créer des servitudes d'utilité publique(20). Actuellement cela ne s'applique qu'aux
installations (niveau AS) à implanter sur des sites nouveaux, mais sera peut-être modifié selon
les textes à paraître suite à l'accident de Toulouse du 21/9/2001 (21,22,23,24).

2- Fiches relatives aux servitudes d'utilités publiques et aux zones de danger et de


protection (voir ci-dessous)

27
FICHE SERVITUDES D'UTILITE PUBLIQUE

loi 87-565 du 22/7/1987, décret 89-837 du 14/11/1989


Code de l'Environnement L 515-8 à 12

Les servitudes d'utilité publique comportent en tant que de besoin :

- la limitation ou l'interdiction du droit d'implanter des constructions ou des ouvrages et


d'aménager des terrains de camping ou de stationnement de caravanes;

- la subordination des autorisations de construire au respect de prescriptions techniques


tendant à limiter le danger d'exposition aux explosions ou concernant l'isolation des
bâtiments au regard des émanations toxiques;

- la limitation des effectifs employés dans les installations industrielles et commerciales


qui seraient créées ultérieurement.

Elles tiennent compte de la nature et de l'intensité des risques encourus et peuvent dans
un même périmètre, s'appliquer de façon modulée suivant les zones concernées. Elles ne
peuvent contraindre à la démolition ou à l'abandon de constructions existantes édifiées
en conformité avec les dispositions législatives et réglementaires en vigueur avant
l'institution desdites servitudes.

FICHE DE ZONES DE DANGER ET DE ZONES DE PROTECTION

circulaire DPPR/SEI/AG.SD du 24/6/1992 relative à maîtrise de l'urbanisation autour


des installations industrielles à hauts risques

Les scénarios d'accident contenus dans l'étude de dangers remise à l'administration par
l'industriel, permettent en général de déterminer autour de chaque activité ou stockage
dangereux, deux zones de danger :

- la zone Z1 distance des effets létaux (DEL): un accident aurait des conséquences
mortelles pour au moins 1% des personnes présentes

- la zone Z2 distance des effets irréversibles (DEI): zone d'apparition d'effets irréversibles
pour la santé, ou de blessures sérieuses.

Le calcul des DEL et DEI fait appel pour chaque substance chimique à des valeurs
exprimant la toxicité aiguë pour une période d'exposition définie : ce sont les seuils des
effets létaux (SEL) et les seuils des effets irréversibles (SEI). (24)

Ces zones doivent faire l'objet d'un "porté à connaissance" de l'état vers les maires.

Dans le cas d'installations existantes, une concertation s'organise prenant en compte :

 la sécurité des populations,

28
 les impératifs de développement des communes,
 ceux liés au fonctionnement de l'installation industrielle.

Cette concertation peut conduire à la définition de nouvelles zones destinées à être


inscrites dans les documents d'urbanisme :

 zone de protection rapprochée (ZPR) : seules des installations industrielles, avec


peu d'employés et non susceptibles d'aggraver le risque pourront être autorisées,
 zone de protection éloignée (ZPE) : on pourra autoriser quelques constructions
sans densification de l'occupation.

Dans les deux zones de protection, les établissements recevant du public et les lieux de
grande concentration humaine sont interdits.

IX- PERSPECTIVES SUITE A LA CATASTROPHE DE TOULOUSE DU 21/9/2001


Sommaire (21,22,23)

1- Le parlement européen réuni le 3/10/2001 (résolution du 3/10/2001) a estimé nécessaire


une révision en profondeur et dans les plus brefs délais de la directive Sévéso II.

2- Le gouvernement français a annoncé des mesures destinées à renforcer la prévention des


risques industriels et la maîtrise de l'urbanisation autour des sites à risques, notamment par :

- le renforcement de l'inspection

- le renforcement de l'expertise

- une meilleure information et concertation

- la créations de plans de prévention des risques technologiques (PPRT)

- des zones de protection autour d'une usine à risques : la sécurité publique primant sur le
développement urbain...

(Communiqués de presse du MATE du 28/9 et 8/10/2001 et projet de loi (23).

BIBLIOGRAPHIE Sommaire

Décembre 2001

(1)- Code de l' Environnement, livre V, Titre Ier, Octobre 2001.

(2)- Gestion du risque, Seveso II: Révolution, réforme ou révision mineure? C. Clémenté -
Revue Préventique-Sécurité N°30, Novembre-Décembre 1996.

(3)- Document guide : Prévention des Accidents Majeurs. Aide à l'Inspection des Systèmes de
Gestion de la Sécurité. Ministère de l'aménagement du territoire et de l'Environnement.

29
(4)- Isère département pilote - Risques technologiques - Sous-groupe installations fixes à haut
niveau de risque, Novembre 1986.

(5)- Le groupe Rhône-Poulenc et la directive "post-Seveso". G. Vuillard - Annales des Mines,


Octobre-Novembre 1986.

(6)- La gestion des risques dans 3 secteurs industriels aéronautique, chimique et nucléaire. B.
Vallet - Sécurité et Médecine du Travail N°88, 1er trimestre 1990.

(7)- Le CEA pâture hors du nucléaire. D. Quéniart - Face au risque N°228, Décembre 1986.

(8)- Exemples d'utilisation des méthodes de l'analyse de risque. A. Leroy - Communication


présentée à la maîtrise technique des risques dans l'industrie chimique, Paris, 22 Mai 1986.

(9)- POI, Classeur élaboré pour le compte des ministères de l'environnement et de l'intérieur,
1988.

(10)- Guide méthodologique du GESIP pour l'élaboration du POI d'un site industriel -
Raffinerie, Usine chimique, Complexe Pétrochimique- Rapport n ° 96/01, 15 /7/ 1996.

(11)- Guide méthodologique du GESIP pour l'élaboration du POI d'un établissement de


stockage de produits inflammables (dépôt) ou d'un petit établissement industriel - Rapport n°
96/02 , 1/7/1997 ( en cours de réimpression en mai 2001)

(12)- Guide méthodologique du GESIP pour l'élaboration d'une courbe de montée en


puissance- Rapport n° 96/03 , 10/2/2000.

(13)- Mise en place du CODIS du Morbihan. Y. Tréhin - Stage de 2ème année d'étudiant du
département Hygiène et Sécurité de l'IUT de Lorient, 1990.

(14)- Schéma départemental d'analyse et de couverture des risques - Sécurité civile et


industrielle N°436 et 437, Janvier et Février 1993.

(15)- Plan rouge 56, 17 Juin1993.

(16)- La chaîne médicale des secours en médecine de catastrophe. R. Noto - Sécurité et


Médecine du Travail N°88, 1er trimestre 1990.

(17)- Plaquette ICE, Filif Jonckheere, CEFIC-ICE, 4 Av.Van Nieuwenhuyse, B1160


Bruxelles.

(18)- Plaquette Accident industriel majeur, les bons réflexes en cas d'alerte. DRIRE Pays de la
Loire.

(19)- Sécurité civile, organisation-prévention-services de secours. Ministère de l'intérieur,


DSC - JO de la République Française, brochure N°1645, Mars 1994 et suppl. 1995.

(20)- Maîtrise de l'urbanisation autour de sites industriels à hauts risques.Guide. Ministère de


l'Environnement, Octobre 1990.

30
( 21)- Usine de la société Grande Paroisse à Toulouse. Accident du 21 septembre 2001.
Rapport de l'Inspection générale de l'Environnement. Ministère de l'Aménagement du
Territoire et de l'Environnement. Affaire n° IGE/01/034, 24 Octobre 2001.

(22)- Rapport n° 3559 de l'Assemblée Nationale, au nom de la commission d'enquête sur la


sûreté des installations industrielles et des centres de recherche et sur la protection des
personnes et de l'environnement en cas d'accident industriel majeur. F. Loos, J.Y. Le Déaut,
29 janvier 2002

(23)- Projet de loi tendant à renforcer la maîtrise des risques technologiques. Présenté par Y.
Cochet, 13 février 2002.

(24)- Rapport du collège d'Experts à propos de l'accident sur le site d'AZF, Toulouse. D.
Deharo,J.L. Géronimi, D. Van Schendel , 5 juin 2002.

(25)- Emission accidentelle d'une substance chimique dangereuse dans l'atmosphère.


Méthodologie de fixation des seuils des effets létaux et des effets irréversibles dans le cadre
de la Maîtrise de l'Urbanisation. A. Pichard - INERIS, 3 mai 2001.

31

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