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Germinal, Zola, excipit

Emile Zola est la figure de proue du mouvement littéraire du réalisme. Il écrivit son premier
roman à 24 ans, intitulé Contes à Ninon. Il se lança en politique et s’intéressait beaucoup au
travaux scientifiques sur l’hérédité et le conditionnement social. Chaque livre qu’il produisait
était préparé par une grande étude scientifique. Sa grande œuvre naturaliste est un
ensemble de 20 romans intitulé Les Rougon-Macquart, qui suit une famille tout au cours des
pérégrinations de ses membres. Le septième est celui qui fit la postérité de l’auteur :
L’Assommoir. Le treizième, Germinal, fut publié en 1885, dénonce fortement les conditions
des travailleurs dans les mines.
Cette scène est l’excipit du roman, où Etienne Lantier s’en va à Paris défendre les travailleurs
après avoir échoué lors de la grande grève qu’il a organisé et qui s’est terminé dans le sang.
Mouvement 1 : Paragraphe 1 : L’état d’esprit du héros, un espoir
- Les pensées du héros
Champ lex de la pensée : « pensée » « rancunes »l1
Style indirect libre : double exclamation l6, conditionnel l4-5
*La reconstruction : dépasser le désir de vengeance : adv affirmatif « oui », absence
de négation, l’action collective : pluriel, champ lex du groupe « se réunir »
- L’espoir de construire un destin collectif
*L’exaltation : exclamation l6, métaphore du réveil, hyperbole l5
*Prendre en main son destin et agir : énumération des verbes pronominaux
« s’enrégimenter », « se connaître »
*Une forme de violence : vocabulaire effrayant « crèverait »l7, « misérables »l8
(Victor Hugo), allégorie Dieu = capitalisme l7-8
Mouvement 2 : Paragraphe 2 : Un cadre symbolique
- Une description réaliste qui est un miroir à l’incipit
Les indications : les betteraves, les chemins, la fumée, les hauts fourneaux
Un résumé du roman : « maudit »l12, énumération des fosses, le focalisation interne,
« vers le nord »l14, l’heure du train l16
Le chemin parcouru est connu par Etienne : ce n’est pas comme dans l’incipit = ce
n’est pas une fuite mais un dénouement
- Le symbole
Verbes à double sens physique et psychologique : l11 « Montsou qui dévalait et se
perdait », l12 « épuisaient »
*Un lieu infernal : la fumée allité en f l45, le labyrinthe « dévalait et de perdait », en
ruine « les décombres »l12, le gouffre champ lex du trou l13 « les fosses » l13 « le
trou maudit » + onomastique de l’enfer : Voreux = vorace, Montsou = montagne en
dessous
Mouvement 3 :
- Le Printemps symbolique
Métaphore du printemps : champ lex de la jeunesse : « vives »l23, « poussée »l26
Métaphores antiques : - Hélios « le soleil d’avril »l24
- Le titan Cadmos qui combattit les dragons et sema leurs
dents pour donner naissance aux spartiates
*L’enfantement : « flanc nourricier »l25, métaphore du ventre maternel qui gonfle +
coups de l’enfant/travailleurs
- La promesse d’un monde nouveau
*Le lien entre le monde du travail et le monde nouveau
- l30 « Encore, encore, de plus en plus distinctement »
- L’imminence : champ lex du futur « siècle futur »l34 adv « bientôt »l35,
imparfait à valeur de futur proche « allait faire »l35
Champ lex de la germination et du champ moissonné « germait »l33 «récoltes »l34 +
écho phonétique « gerçait » / « germait »

Le réalisme du roman laisse place dans cet épilogue à une sorte de prophétie où Zola prête à
son personnage Etienne Lantier un rôle presque messianique. Il lit dans l’arrivée du
printemps un monde nouveau plus juste où les travailleurs ne seront plus exploités par le
capitalisme. Etienne souligne ici sa foi en une puissance collective dans une envolée lyrique.
Il est porté par ses camarades sous la terre qui suivent ses pas. De plus, en rejoignant
l’épopée du conflit entre deux puissances, cette vision d’un monde nouveau pose une
double image de l’énergie : il faut passer par la destruction, celle de Voreux puis celle du
monde capitaliste, pour arriver à la construction d’un monde meilleur.
Lors de la mort d’Emile Zola par asphyxie en 1905, de nombreux ouvriers vinrent scander
« Germinal ! » autour du cercueil.

Le registre épique :
3 thèmes le caractérisent :
- La foule, la collectivité : les exploits d’Etienne sont suivis par les travailleurs
- La foi : dans un monde à renaitre et dans une idéologie politique
- La force : Etienne qui semble prendre une dimension surhumaine
Bien qu’ayant échoué à la grève, Etienne sent que le combat est déjà gagné car il sent ses
camarades sous la terre et le Soleil l’auréole comme un héros.

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