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Mansouri Brahim Desequilibres Financiers
Mansouri Brahim Desequilibres Financiers
Comme le note Sagou (1997), parmi les équilibres les plus étudiés, et souvent les plus
exposés, tant sur le plan politique que sur le plan économique et financier, il y a évidemment
l'équilibre budgétaire. Son importance s'explique en grande partie par le fait que le budget,
dans tous les Etats modernes, est et reste encore l'instrument par excellence de l'intervention
de l'Etat dans l'économie
(*)-
Brahim MANSOURI est Professeur Habilité de sciences économiques à la Faculté de Droit et de Sciences Economiques
de l’Université Cadi Ayyad de Marrakech (Maroc).
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Le présent papier vise à étudier l’équilibre budgétaire au Maroc dans sa relation avec
la croissance économique à travers l’analyse de ses effets sur les variables macro-
économiques fondamentales, à savoir l’investissement privé et le PIB réel par tête.
L’impact sur la dépense privée en investissement est un sujet très controversé. Les
controverses concernent aussi bien les soubassements théoriques que les travaux empiriques.
Quels sont les soubassements théoriques de l'impact des déficits publics sur
l'investissement privé? Un niveau élevé de capital public financé par le déficit budgétaire
entraîne-t-il ou évince-t-il l'investissement privé? Des arguments théoriques prédisent que
l'impact du capital public sur le capital privé dépendra du degré de complémentarité ou de
substituabilité entre les deux composantes du capital (voir Easterly, Rodrigùez et Schmidt-
Hebbel, 1989, 1994, Aschauer et Lächler, 1998) et de récents arguments empiriques très
rares pour les pays en développement confirment cette ambiguïté (voir par exemple, Blejer et
Khan, 1984; Khan et Reinhart, 1990, Easterly, Rodrigùez et Schmidt-Hebbel, 1989, 1994,
Aschauer et Lächler, 1998).
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Toutefois, s'il existe peu de problèmes en matière de formalisation théorique des liens
entre l'accumulation du capital dans les secteur public et privé, il est souvent très difficile
d'entreprendre des vérifications empiriques (Aschauer, 1989a, 1989b, 1998; Munnel, 1990,
Gupta et al., 2002). Généralement, l'idée suivant laquelle l'investissement public est
positivement lié à la croissance économique réelle est souvent acceptée à tort ou à raison
(voir Aschauer et Lächler, 1998). Il existe quand même certaines raisons pour lesquelles on
doit suspecter qu'une telle relation puisse ne pas être stable ou être vraie uniquement sous
certaines conditions, à savoir les conditions de substituabilité, d’effcience, de productivité et
de financement des déficits (Aschauer et Lächler, 1998). L'identification de telles conditions
est très importante du point de vue de la politique économique en ce sens qu'elle est
susceptible de garantir que la dépense publique aura l'effet escompté et qu'elle n'induira pas
une mauvaise allocation des ressources.
Sur le plan empirique, très peu d'études ont été consacrées à la question de l'impact de
la politique budgétaire sur la dépense privée, notamment dans les pays en développement
(pour un survol détaillé de ces études, voir Mansouri, 2000, 2001, 2003a). Dans le cas
particulier du Maroc, il n'existe à notre connaissance aucune étude empirique sérieuse sur les
effets de la politique budgétaire sur les variables macro-économiques fondamentales.
Mohammed Boussetta (voir Boussetta, 1992), dans sa thèse de doctorat d'Etat et ses divers
articles publiés dans les Annales Marocaines d'Economie, n'a pas analysé empiriquement
comment la politique budgétaire au Maroc affecte la dépense privée et la croissance
économique. Il s'est contenté d'exposer les résultats de quelques modèles empiriques estimés
essentiellement pour les pays développés et concernant notamment l'impact de
l'investissement public sur l'investissement privé. Pour le cas du Maroc, Boussetta (1992)
s'est contenté d’affirmer que les dépenses publiques en capital ont historiquement joué un
rôle majeur dans l'activité de l'investissement privé (l'effet de la politique budgétaire sur la
consommation privée, n’a pas été évoqué par Boussetta). Concernant les effets de la
politique budgétaire sur la croissance économique, Boussetta (1992, 1995, 1996) s’est
contenté d’observations statistiques très généralisantes pour conclure qu’il n’existe aucune
relation entre les déficits budgétaires et le PIB.
Qu'en est-il des études empiriques consacrées à l'impact de l'investissement public sur
l'investissement privé? Dans les pays développés, les résultats empiriques divergent
beaucoup sur cette question. Des modèles s'inspirant du cadre conceptuel keynésien estiment
que l'investissement public a un effet d'entraînement sur l'investissement privé (voir
notamment Dalagamas, 1987; Eisner, 1983, 1986, 1989; Eisner et Pieper, 1987). D'autres
études empiriques révèlent que l'effet dépendrait du degré de complémentarité ou de
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1 Stern (1989 : 672), dans son étude des déterminants du développement économique, note que "ce qui détermine
l'investissement demeure une question très mal comprise dans les recherches sur la croissance économique à long terme".
Stern (1989) reconnaît également le rôle que peut jouer le développement financier dans les processus de croissance
économique à long terme dans les pays en développement (voir Mansouri, 1997).
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privé dans 24 pays en développement. Les résultats empiriques indiquent que le niveau de
l'investissement privé est positivement lié à la variation du PIB réel anticipé et négativement
influencé par l'excès de la capacité de production telle qu'elle est mesurée par la déviation du
PIB réel autour de sa tendance. Le niveau de l'investissement privé est positivement lié aux
fonds disponibles pour le secteur privé, mesurés par la variation du crédit accordé au secteur
privé et des flux de capitaux étrangers. L'étude montre également que le niveau de
l'investissement privé est positivement influencé par le trend du niveau de l'investissement
public représentant chez les deux auteurs le niveau de l'investissement public en
infrastructure. En revanche, la déviation de l'investissement public autour de sa tendance
affecte négativement l'investissement privé. Comme l'interprètent Greene et Willanueva
(1991 : 35), "ces résultats suggèrent qu'il existe une complémentarité à long terme et une
substituabilité à court terme entre l'investissement public et l'investissement privé, en ce sens
qu'une augmentation à court terme de l'investissement du secteur public semble évincer
l'investissement du secteur privé". A ce propos, Hechler (1993 : 16) estime que le résultat
empirique de Blejer et Khan (1984) montre que "c'est le capital public long à mettre en
place, donc coûteux en termes d'installation, qui agit positivement sur l'investissement
privé".
Greene et Willanueva (1991) furent les premiers à étudier l'investissement privé dans
un échantillon de pays en développement en prenant en considération les deux variables
explicatives fondamentales, à savoir l'endettement extérieur et l'investissement public.
D'ailleurs, les deux auteurs pensent que leur étude est "une tentative de meiux comprendre
les déterminants empiriques de l'activité de l'investissement privé dans les pays en
développement durant la période postérieure à 1974" (Greene et Willanueva, 1991 : 35). En
utilisant l’analyse des données de panel sur deux périodes différentes (1975-81 et 1982-87),
le résultat empirique fondamental de Greene et Willanueva (1991) est que l'investissement
public affecte positivement l'investissement privé à travers les 23 pays de l'échantillon quelle
que soit la période retenue. En effet, comme l'indiquent les deux auteurs (Greene et
Willanueva, 1991 : 47), "le coefficient estimé du ratio au PIB de l'investissement public
(IPUB/Y) est positif et significatif, suggérant que dans cet échantillon de pays en
développement, l'investissement du secteur public est complémentaire à l'activité
d'investissement du secteur privé".
Un autre important résultat empirique du modèle de Greene et Willanueva (1991 : 49)
réside dans le fait que "le coefficient estimé du taux d'intérêt réel est négatif et
statistiquement significatif". Ce résultat empirique semble ainsi plus compatible avec le
modèle néoclassique d'investissement qu'avec l'hypothèse de Mckinnon et Shaw en ce sens
qu'il suggère que les taux d'intérêt réels au sein de l'échantillon de pays induisent un déclin
de l'investissement privé en augmentant le coût d'usage du capital (hypothèse néoclassique)
et non pas une promotion de l'investissement privé à travers l'encouragement de l'épargne
nécessaire (hypothèse de Mckinnon et Shaw)2.
2- Il est à noter dans ce cadre que les déficits publics peuvent avoir des effets indirects sur la consommation et l'investissement privés si
les taux d'intérêt réels augmentent en réponse à un financement élevé des déficits par le recours à l'endettement public domestique (voir
deuxième partie, chapitre II). Or, la théorie économique prédit que les taux d'intérêt réels auront un effet ambigu sur la consommation
privé. En revanche, l'investissement privé devrait normalement chuter en réponse à des taux d'intérêt réels élevés. D'ailleurs, des
arguments empiriques pour certains pays en développement soutiennent l'idée selon laquelle la consommation privée est insensible aux
taux d'intérêt réels (Giovannini, 1983, 1985; Corbo and Schmidt-Hubbell, 1991; Schmidt-Hebbell, Webb and Corsetti, 1992; Rossi, 1996).
Il est toutefois surprenant que certaines études empiriques révèlent que l'investissement privé est peu sensible aux taux d'intérêt réels
dans les pays en développement (voir par exemple, Rama, 1993; Servén et Solimano, 1993,;Easterly, Rodriguez and Schmidt-Hebbell,
1989; 1994). Cependant, Haque, Lahiri et Montiel (1990) ont montré que le taux d'intérêt est négativement et très significativement lié au
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taux d'investissement privé dans le cadre d'un modèle macro-économique à équations multiples, estimé pour 31 pays en développement
durant la période postérieure à la deuxième guerre mondiale et s'étendant jusqu'à la fin des années 80.
3-Nous estimons que la politique budgétaire peut affecter indirectement l'investissement privé à travers son impact sur le
taux de change réel. Nous pensons toutefois que le taux de change réel agrégé (même le taux de change réel effectif) ne
serait pas la meilleure mesure du taux de change réel pour les biens d'investissement. Le taux de change réel est
communément défini comme étant un rapport entre les prix des biens échangeables et les prix des biens non
échangeables. Or, pour chaque catégorie de biens, il serait possible de calculer un taux de change réel spécifique. Notre
mesure du taux de change réel des biens d'investissement se fait en trois étapes. Premièrement, nous calculons un indice
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des prix des biens d'équipement importés en travaillant sur les séries du commerce extérieur marocain qui fournissent les
indices de valeurs moyennes des biens importés. La série de l'indice des biens d'équipement importés étant très
hétérogènes, nous l'avons ramenée à une base commune. Deuxièmement, nous avons calculé le déflateur de
l'investissement intérieur brut fixe (IIBF) en divisant l'IIBF aux prix courants par l'IIBF aux prix constants (évidemment, ce
dernier doit âtre ramené à la même base que l'indice des prix des biens d'investissement importés). Troisièmement, en
approximant les prix des biens d'investissement non échangeables par le déflateur de l'IIBF, nous obtenons le taux de
change réel des biens d'investissement importés en divisant l'indice des prix des biens d'investissement importés par le
déflateur de l'IIBF.
4- Il faut toutefois noter que Haque et Montiel (1994 : 441) ont construit cette variable en multipliant le taux d'intérêt réel non
pas par le logarithme népérien du rapport entre les deux déflateurs mais par le rapport lui-même. L'estimation du coût du
loyer du capital par Haque et Montiel (1994) est, à notre sens, inadéquate. Il faut estimer le coût du loyer du capital en
multipliant le taux d'intérêt réel (r) par le logarithme népérien du rapport des déflateurs de l'investissement (PI) et du PIB (P)
et non pas par le rapport des deux déflateurs.
5 - Comme le révèlent certaines études pour les pays en développement (voir par exemple, Rama, 1993; Servén et
Solimano, 1993; Easterly et Schmidt-Hebbel, 1994), l'investissement privé est peu sensible aux taux d'intérêt réels. Pour le
cas du Maroc, de rares études empiriques, effectuées notamment par la Banque Mondiale, estiment que ce qui affecte
l'accumulation du capital au Maroc serait le coût réel du capital au sens large et non pas le taux d'intérêt réel au sens strict
du terme. Selon la Banque Mondiale (1990), le coût réel du capital dans le cas marocain devrait agréger de l'information
sur les taux d'intérêt, les prix des biens d'investissement par rapport au niveau général des prix, la fiscalité sur les
entreprises, la baisse des prix des biens d'investissement induite par le système des incitations financières et fiscales
offertes aux investisseurs et la dépréciation du taux de change. En utilisant des données de la Banque Mondiale (1990),
Faini (1994 : 392) a pu estimer un impact négatif du coût réel du capital sur l'investissement privé au Maroc. Les données
sont toutefois disponibles sur une période moins longue (1974-1988) ce qui implique que les résultats de Faini (1994)
doivent être interprétées avec beaucoup de précaution. Dans d'autres études empiriques pour les pays en développement,
la variable utilisée est le coût d'usage du capital. Bien que ce dernier doive normalement intégrer les incitations à
l'investissement en plus des prix des biens d'investissement et du taux d'intérêt, certaines études empiriques (voir par
exemple, Marshall et Schmidt-Hebbel, 1991, 1994; Mourandé et Schmidt-Hebbel, 1991, 1994) l'ont estimé par une
agrégation du taux d'intérêt et des prix relatifs des biens d'investissement (ces prix relatifs sont estimés par le rapport entre
les prix des biens d'investissement et le niveau général des prix).
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6- Il importe également de souligner que la politique budgétaire peut évincer l’investissement privé à travers son impact sur
le taux d’intérêt réel. Dès que les dépenses de l'Etat excédent ses recettes, le financement du déficit ainsi créé est prélevé
sur le marché financier et donc sur l'épargne des autres agents économiques. La demande des capitaux par l'Etat exerce
ainsi un effet à la hausse sur les taux d'intérêt, et par conséquent renchérit le crédit, ce qui provoque alors un effet
dépressif sur l'ensemble de l'activité économique et donc sur la croissance
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milliards de dollars en 1997, soit près de 18% du PIB7, dont les salaires et traitements
publics occupent une part de plus de 65%, soit 12% du PIB environ. En moyenne annuelle
sur 38 ans (période 1960-1997), la consommation générale de l'Etat est de l'ordre de 2,6
milliards de dollars, dont presque 1,8 milliard pour les salaires et les traitements publics.
Conformément à nos attentes, les impôts sur les entreprises (corporate tax) ont un
impact négatif et statistiquement très significatif sur l'investissement privé. Une
augmentation des impôts sur les entreprises d'un demi point de pourcentage du PIB induirait
une chute de l'investissement privé d'environ 0,74 point de pourcentage du PIB, suggérant
que la politique budgétaire affecte plus ou moins substantiellement l'investissement à travers
la fiscalité.
L’équation (1) montre que l'impact des conditions climatiques sur l'accumulation du
capital au sein du secteur privé est négatif comme l'atteste le coefficient négatif et
statistiquement très significatif de la variable DUM. Commençant à une année de très bonne
récolte (DUM = 0), une sécheresse catastrophique l'année suivante induirait une chute de
l'investissement privé de 4 points de pourcentage du PIB. Commençant en une année
agricole moyenne (DUM = 2), une sécheresse catastrophique l'année suivante entraînerait
une baisse de l'investissement privé de 2,4 points de pourcentage du PIB. Ces résultats
révèlent combien la manne du ciel pèse lourdement sur l'activité de l'investissement au sein
du secteur privé.
L’un des inconvénients majeurs des études empiriques portant sur l’effet des
dépenses publiques en capital sur la dépense privée en investissement réside dans le fait
7- En comparaison avec d'autres pays en développement, la consommation générale de l'Etat en 1997 est de 12,25% du
PIB en Turquie, 12% au Pakistan, 8% en Egypte, 8,30% au Mexique et 11,70% du PIB en Syrie.
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qu’elles se contentent de mesurer l’investissement en termes de flux. Dans ce qui suit, nous
tenterons de déterminer l’impact du stock de capital public sur l’investissement privé dans le
cas marocain.
- les stocks de capital public et privé peuvent être estimés en utilisant la méthode de
l'inventaire permanent. Les calculs peuvent se faire en utilisant le stock de capital total et
la part relative de l'investissement public dans l'investissement total. Il est supposé que le
stock de capital public au milieu de la période est égal au stock de capital total multiplié
par la part relative moyenne sur la période de l'investissement public dans
l'investissement total. Ensuite, on extrapole après le milieu de la période ou on rétropole
avant le milieu de la période en conformité avec la méthode de l'inventaire, en
choisissant un taux de dépréciation du capital (voir Nehru et Dareshwar 1994; Dessus et
Herrera, 1996). Formellement, on peut écrire :
1
γ = .∑ ( Ipubt It )
T
Kpubm = γ .K m (2)
Kpubt = (1 − δ ) .Kpubt −1 + It
où λ est la part relative de l'investissement pubic (Ipub) dans l'investissement total (I), Km est
le stock du capital total au milieu de la période, Kpubm est le stock du capital public au
milieu de la période et δ est un taux de dépréciation du capital choisi a priori.
- On peut construire les séries des stocks de capital public et privé en supposant que le
ratio initial capital/PIB soit égal à une certaine valeur et en choisissant un taux de
dépréciation pour le stock du capital. Cette méthode a été utilisée par Haque et Montiel
(1994 : 441) pour le cas du Pakistan. Il s'agit là d'une méthode simpliste puisqu'elle est
basée sur des valeurs choisies a priori pour les stocks de capital au début de la période.
- Une autre alternative consiste à déterminer le ratio au PIB initial du stock du capital
public en divisant le ratio moyen sur la période de l'investissement public par la somme
du taux de croissance moyen et du taux de dépréciation du capital. Cette méthodologie
qui a été appliquée au cas de la Colombie par Easterly (1994) peut être également utilisée
pour déterminer le stock initial du capital privé. C'est cette méthodologie que nous avons
utilisée pour calculer les stocks de capital public et privé dans le cas marocain en
choisissant un taux de dépréciation du capital égal à 3% (Nehru et Dareshwar, 1994, ont
choisi un taux de dépréciation égal à 4% pour tous les pays en développement concernés
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par la base de données sur les stocks de capital qu'ils ont construite). Premièrement, nous
calculons le ratio initial du stock du capital. Deuxièmement, nous multiplions ce ratio par
le PIB et extrapolons après la période initiale en utilisant l'équation 22.4 (les données
brutes sont puisées dans International Financial Statistics, divers numéros et World
Development Indicators, CD-ROM, 1999).
− 0, 04 Log ( λI t ) − 0, 005DUM t
Ipt Kpubt −1 KPPt IENTRt −1
= 0, 07 + 0, 07 + 0, 08 − 1, 42 (3)
Yt Yt −1 Yt Yt −1
(3,20) (1,72) (3,97) (-3,12) (-1,76) (-2,03)
8- Le stock permanent anticipé du capital privé est estimé en utilisant l'approche des anticipations partiellement parfaites.
Suivant cette approche, Kpp peut s'écrire : Kpp = ( Kpt + Kpt +1 + Kpt + 2 ) 3 .
9 - Il est à noter que le nombre d'observations est toutefois moins élevé en raison de la méthode utilisée pour mesurer le
stock permanent anticipé du capital privé (perte d'une observation) et de l'introduction des impôts sur les entreprises et du
stock du capital public en valeurs retardées (perte d'une observation).
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0.06
0.04
0.02
0.00
-0.02
-0.04
-0.06
74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
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0.08
0.06
0.04
0.02
0.00
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-0.08
78 80 82 84 86 88 90 92 94
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76 78 80 82 84 86 88 90 92 94
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Sachant que la sécheresse qui frappe l'économie marocaine joue un rôle essentiel dans
l'évolution du produit intérieur réel, on peut se demander si, en plus de ce choc exogène, les
dépenses d'investissement public constituent une variable explicative fondamentale de la
croissance économique. Le raisonnement est simple : puisque nos estimations ont montré
que les dépenses publiques d'investissement ont un effet d'entraînement sur l'investissement
privé, on s'attend à ce que ces dépenses accélèrent également la croissance économique
réelle10.
10 Faini (1991) a estimé que les dépenses d'investissement public ont toujours joué un rôle positif et significatif dans la
croissance de l’économie marocaine. Dans une autre étude, Faini (1994 : 403) pense qu’ “ un effort déterminé est exigé
pour mettre en œuvre des réformes effectives du système fiscal et des dépenses publiques en vue d'éviter que le fardeau
de l'ajustement budgétaire soit supporté en grande partie par l'investissement public… en raison de la complémentarité
entre l'investissement public et privé, des réductions dans les dépenses publiques de capital induiraient une croissance
économique faible, créant un effet préjudiciable sur les recettes fiscales et le budget de l'Etat". Par ailleurs, Easterly et
Schmidt-Hebbell (1994 : 59), dans une synthèse sur les études effectuées par les experts de la Banque Mondiale, estiment
que "l'investissement public au Maroc contribue à la croissance économique, confirmant d'une manière plausible que
l'investissement privé dans ce pays agit positivement à la formation du capital public". Il semble que la conclusion
d'Easterly et Schmidt-Hubbell (1994) se base notamment sur les travaux de Faini (1991, 1994). Ce dernier a estimé une
régression du niveau courant de l'output en fonction, entre autres, des dépenses publiques d'investissement décalées
d'une période et d'une variable auxiliaire prenant la valeur zéro (s'il n'y a pas de sécheresse) et 1 (en cas de sécheresse).
Nous pensons que notre méthodologie de mesure de la variable auxiliaire (DUM) serait préférable parce qu'elle tient
compte de l'intensité de la sécheresse. En outre, au lieu d'introduire le ratio au PIB des dépenses publiques
d'investissement, nous préférons les dépenses d'investissement en termes réels puisque la variable dépendante est elle-
même exprimée aux prix constants. Par ailleurs, nous avons estimé notre modèle sur une période relativement plus longue
(1967-1996) alors que les estimations de Faini (1991, 1994) ne concernent que la période 1972-1988. Nous utilisons
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∆Log (Yrt ) = 0, 096 + 0, 07∆ log ( IPUBrt −1 ) − 0, 02.DUM t − 0,34∆Log (Yrt −1 ) (7)
(11,20) (3,42) (-6,01) (-3,00)
R 2 = 0, 742; R 2 ajusté = 0, 71; F-statistic = 23, 00 (prob. = 0, 000); Durbin-Watson = 1, 95;
test de normalité des résidus : Jarque-Bera = 0,81 (prob. = 0,67); test d'hétéroscédasticité
de White : F - statistic= 0,826 (prob. =0,57), nombr. d'observations*R 2 = 5,31 (prob.=0,505);
test de prévision de Chow (pour 1996) : F-statistic = 1,24 (prob. = 0,28);
ratio du Log de vraisemblance = 1,47 (prob. = 0,23)
0.04
0.02
0.00
-0.02
-0.04
-0.06
74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96
également les techniques de séries temporelles les plus récentes (tests de racine unitaire, tests de cointégration, causalité,
etc.) alors que Faini (1991, 1994) n'a utilisé que des techniques économétriques classiques (voir Mansouri, 2001, 2003a).
11- Sur la période 1972-1988, Faini (1994), dans un modèle différent du notre, a trouvé un coefficient pour le logarithme du
stock nominal du capital public décalé de l'ordre de 0,52.
12- Pour des détails sur la construction de cette importante variable auxiliaire, voir Mansouri (2002, 2003a).
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Une autre approche destinée à étudier l'impact des dépenses publiques en capital sur
la croissance économique consiste à supposer que la fonction de production suit une
technologie de type Cobb-Douglas avec trois inputs13 : le stock du capital public, le stock du
capital privé et le travail.
Comme l'ont fait Haque et Montiel (1994 : 442-443), nous supposons que les
rendements sont constants à l'échelle. Nous supposons également que le volume total de la
force de travail (FT) est une bonne proxy pour le facteur travail14.
En exprimant les stocks de capital public (Kpubr) et privé (Kpr) en termes réels15,
nous aurons le modèle suivant estimé sur la période 1966-1997 :
13- Les stocks de capital public et privé sont estimés en utilisant la méthodologie que nous avons déjà examinée (voir
supra). La variable DUM, représentant le phénomène de la sécheresse, est une variable auxiliaire mesurée comme
précédemment. Les séries de stocks de capital public et privé sont construites par nous-mêmes sur la base de séries
temporelles de l'investissement puisées dans International Financial Statistics et World Develiopment Indicators (sur CD-
ROM, 1999). Le PIB réel est obtenu en divisant le PIB nominal par le déflateur du PIB dont la base a été ramenée à 1990
(World Development Indicators on CD-ROM, 1999). Le volume de la force de travail est obtenu auprès de la Banque
Mondiale (World Development Indicators, CD-ROM, 1999).
14 - Contrairement à Haque et Montiel (1991, 1994) qui ont estimé le facteur travail par le volume total de la population!
15- Les stocks réels de capital public et privé sont estimés en les divisant par le déflateur de l'investissement intérieur brut
fixe (IIBF) dont la valeur est estimée par le rapport entre l'IIBF aux prix courants et l'IIBF aux prix constants (World
Development Indicators, CD-ROM, 1999). Il s'agit là d'une approximation simplificatrice puisqu'elle suppose que les
déflateurs des stocks de capital public et privé sont identiques et égaux au déflateur de l'IIBF. En fait, le déflateur pour
chacun des deux stocks de capital doit être obtenu en divisant chaque stock aux prix courants par sa valeur aux prix
constants. Malheureusement, les données permettant de faire cette correction sont indisponibles (mêmes les stocks en
termes nominaux sont très approximatifs et sont obtenus en utilisant la formule d'Easterly (1994) examinée plus haut).
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où Yr est le PIB aux prix constants de 1990, FT est le volume total de la force de travail et
les autres variables sont comme déjà définies.
Les estimations peuvent être également conduites en utilisant les techniques les plus
récentes de séries temporelles. Le PIB réel per capita et les stocks de capital public et privé
per capita étant intégrés d'ordre 1, ils peuvent être cointégrés. Justement, le test de
cointégration de Johansen confirme que les trois variables sont cointégrées. La régression du
PIB réel per capita sur les deux autres variables donne :
Yrt Kpubrt −1 Kprt
Log = 3,10 + 0,17 Log + 0, 25 Log (9)
FTt FTt −1 FTt
(25,05) (5,022) (8,68)
R 2 = 0,932; R 2 ajusté = 0,927; F-statistic = 178,85 (prob. = 0, 000); Durbin-Watson = 1, 67
En régressant le PIB réel sur les trois inputs réels en période courante, nous aurons :
Log ( Yrt ) = 3, 22 + 0,18 Log ( Kpubrt ) + 0, 20 Log ( Kprt ) + 0, 72 Log ( FTt ) − 0, 01DUM t
(11)
(7,07) (2,61) (1,59) (1,91) (-3,14)
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Comme attendu (équation 8), l'impact du stock du capital public réel per capita sur
le PIB réel par tête est positif et statistiquement très significatif (au seuil de 0,57%). A court
terme, une augmentation du stock du capital public réel par tête de 1% induirait une
amélioration du PIB réel par tête de 0,14%, soit l'équivalent de 0,206% à long terme. Quant à
l'impact du stock du capital privé per capita, il est estimé à 0,17% à court terme et 0,25% à
long terme. A court terme, la somme des deux effets est égal à 0,31, suggérant que la part du
capital est de 31%, laissant une part de 69% pour le travail, ce qui est très raisonnable dans le
cas du Maroc. Comme le montre le signe négatif et statistiquement très significatif (au seuil
de 0,05%) du coefficient associé à la variable DUM, la sécheresse exerce un impact négatif
et très significatif sur le PIB réel per capita. A court terme, commençant en une année de très
bonne récolte agricole (DUM = 0), une sécheresse extrême l'année suivante induirait une
chute du PIB réel per capita de 7%, soit l'équivalent de 10,30% à long terme, ce qui est très
substantiel. Commençant en une année de récolte agricole moyenne (DUM = 2), une
campagne agricole catastrophique l'année suivante entraînerait une chute du PIB réel per
capita (c'est-à-dire par unité de force de travail) de 4,2%, soit l'équivalent de 6,2% à long
terme!
L'équation (10) montre qu'il existe une causalité à court et à long termes entre le
capital public réel per capita retardé et le PIB réel par tête (c'est-à-dire par unité du volume
total de la force de travail). Il existe également une causalité à court et à long termes entre le
capital privé per capita et le PIB réel par tête. La valeur du coefficient du terme de correction
d'erreur étant de -0,56, impliquant que le PIB réel per capita s'ajuste modérément à sa valeur
désirée durant la première période : 56% de l'ajustement total est accompli durant la première
année (voir Mansouri, 2001, 2003a).
L'équation (11) révèle que les stocks réels de capital public et privé ainsi que le
volume total de la force de travail exercent un effet positif et statistiquement significatif sur
le PIB réel. Une augmentation de 1% des stocks de capital public et privé et du volume de la
force de travail entraîneraient une amélioration du PIB réel de 0,18, 0,20 et 0,72%
respectivement. Le test standard de Wald révèle que la somme des valeurs des trois
coefficients n'est pas statistiquement différente de 1 (F-statistic = 0,215, probabilité = 0,65;
χ 2 = 0, 215 , probabilité = 0,643). Ce résultat indique que les rendements sont constants à
l'échelle. Comme attendu, l'impact de la sécheresse sur le PIB réel est négatif et
statistiquement significatif. Commençant en une année de récolte agricole très bonne (DUM
= 0), une sécheresse extrême l'année suivante induirait une chute du PIB réel de 5%.
Commençant en une année de récolte agricole moyenne (DUM = 2), une campagne agricole
catastrophique l'année suivante réduirait le PIB réel de 3%, ce qui est raisonnable
conformément à nos observations sur la période 1966-1997.
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• Conclusion
Tous ces résultats empiriques révèlent ainsi que c'est la structure des dépenses
publiques qui compte en définitive et non pas les dépenses considérées à un niveau plus ou
moins agrégé. Pour ne retenir qu'une répartition très globale de la dépense publique, à savoir
la dépense qui est consacrée au fonctionnement et celle qui est consacrée à l'investissement,
elles n'ont pas le même impact sur les conditions de développement et de croissance d'une
économie. C’est d’ailleurs ce que révèlent nos résultats empiriques dans le cadre de ce
papier. Un ajustement budgétaire inadéquat basé essentiellement sur des coupes sombres
dans les dépenses publiques productives risque de mettre en péril les opportunités de
croissance économique à long terme du pays. L'ajustement budgétaire ne devrait pas être
considéré comme un simple exercice comptable où les dépenses sont ajustées aux recettes.
Selon nos estimations, l'ajustement budgétaire devrait porter sur les dépenses de gaspillage
qui évincent l'investissement privés, une composante essentielle de la dépense privée qui, en
chutant, risqueraient d'entraver le processus de croissance à long terme de l'économie
marocaine. Outre la rationalisation des dépenses publiques, un ajustement budgétaire adéquat
devrait également passer par une optimisation des recettes fiscales. Il ne s'agit pas
d'augmenter des taux d'imposition qui sont déjà élevés mais d'élargir certaines bases
d'imposition et de lutter contre la corruption ainsi que l'évasion et la fraude fiscales.
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